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Full text of "Grammaire comparée du grec et du latin"

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•S'a///, 


3 


Harvard  Collège 
Library 


f 


FROM  THE  LIBRARY  OP 

HERBERT  WEIR  SMYTH 

Elicw  Proftwor  of  Grwfc  Litcntun 

GIVEN  IN  HIS  MBMOftY 

BY  ras  FAMILY 

»937 


LAMONT  LIBRARY 


TRANSFERRED 


HARVARD  COLLEGE 
LIBRARY 


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GRAMMAIRE  COMPAREE   DU  GREC  ET  DU  LATIN 

Première    Partie 

PHONÉTIQUE 

ET 

ÉTUDE  DES  FORMES 

Grecques    et    Latines 


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A    LA    MÊME    LIBRAIRIE 


Grammaire  comparée  du  Grec  et  du  Latin,  par  mm.  Otmon 

RiEMANH  et  Henri  Goelzer,  maîtres  de  conférences  à  l'École  normale 
supérieure  (Ouvrage  destiné  à  l'Enseignement  supérieur,  Licence  es  lettres. 
Agrégations  des  lettres  cl  de  grammaire):  Syntaxe.  Un  volume  in-8'  raisin 
de  900  pages,  broche 25  fr. 

OuvriK'  Tcnironni  par  l'Avldcaiie  dc)  InuriplioDi  cl  Bel  Ici- l.*l  Ires  (l'Hi  de  Chénîer  inliai 
i  lëeonij'enicr  l'aultur  dc  II  meilleute  Mcihodc  pour  Iciudc  dc  la  langue  grecque). 


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GRAMMAIRE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  UTIN 


PHONÉTIQUE 

ET 

ÉTUDE  DES  FORMES 

Grecques  et  Latines 


Othon  RIEMANN         >         Henri  GOELZER 


/!> 


PARIS 


LIBRAIRIE     ARMAND 

COLIN 

i5,     RUB      DE      MEZIÈUB." 

5 

1901 

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-TT" 


^4. 


HARVAUI  COLLEGE  UJ' 

MOM  THE  lIBnAKÏ  0 

HERBERT  WtIR  SMiT. 

nnt.  15.  1941 


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AVERTISSEMENT 


En  donnant  à  cet  ouvrage,  qui  comprend  deux  volumes  (I.  Phonê- 
tigtie  et  Étude  den  formen.  —  II.  Syntaxe),  le  tilre  de  Grammaire 
comparée  da  grec  et  da  latin,  je  ne  me  dissimule  pas  que  je 
m'expose  au  reproche  assez  grave  d'employer  le  mot  »  comparée  » 
dans  un  sens  contraire  à  celui  que  les  savants  lui  assignent. 

En  effet,  la  grammaire  comparée  ne  se  préoccupe  pas  seulement, 
comme  je  l'ai  fait  surtout  dans  le  second  volume  pour  le  grec  et  pour 
le  latin,  d'étudier  parallèlement  les  divers  idiomes  parlés  par  les  races 
indo-européennes  ;  son  objet  consiste  à  rechercher  dans  ces  langues 
tout  ce  qui  permet  de  les  rapporter  k  une  origine  commune  et  même 
de  reconstituer  jusqu'à  un  certain  point  la  langue  mère  dont  elles 
sont  toutes  sorties.  Or,  il  est  bien  évident  que  ce  n'est  pas  préci- 
sément là  le  but  que  je  me  suis  proposé.  Sans  doute  la  parenté  du 
grec  et  du  latin  ressort  très  clairement  des  rapprochements  conti- 
nuels qui  sont  faits  dans  le  livre  entre  ces  deux  langues,  mais  on 
n'a  pas  cherché  partout  et  toujours  à  montrer  ce  qui  les  rattache 
l'une  et  l'autre  au  tronc  dont  elles  sont  les  rameaux. 

Toutefois  il  me  semble  qu'en  me  servant  de  l'expression  «  gram- 
maire comparée  »,  je  n'ai  pas  excédé  le  droit  qu'on  a  toujours 
d'employer  les  mots  dans  le  sens  propre.  Comparer  deux  choses, 
c'est  les  rapprocher  pour  déterminer  en  quoi  elles  se  ressemblent 
et  en  quoi  elles  diffèrent  :  or  n'est-ce  pas  justement  ce  que  se 
propose  le  présent  ouvrage  pour  le  grec  et  le  lalin  ? 

Enfin,  même  au  point  de  vue  exclusif  des  linguistes,  il  y  a 
dans  ce  travail  (notamment  dans  la  première  partie  :  Phonétique  et. 
Etude  des  formes)  assez  de  rapprochements  avec  les  autres  langues 

«■IH.  UHF.  HP  DUC  H  DU  UTi»  (Pbon^UqDO  cl  Cnidil  <lr>  Tonnci].  1 


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s  AVERTISSEMENT. 

lie  la  famille  indo-européenne,  pour  que  le  titre  soil  en  quelque 
façon  justifié. 

Quoi  qu'il  en  soit,  cette  grammaire  est  destinée  surtout  aux 
étudiants  de  nos  Facultés  et  de  nos  Écoles  supérieures,  ainsi  qu'fi 
tous  ceux  qui  désirent  s'initier  aux  éludes  grammaticales  ;  on  y 
trouvera  donc  avant  tout  ce  qu'il  csl  indispensable  de  connaître  pour 
résoudre  les  principales  difficultés  du  grec  et  du  latin,  et,  pour  le 
reste,  des  renvois  fréquents  aux  ouvrages  spéciaux  permettront  aux 
lecteurs  curieux  ou  déjà  avancés  dans  la  science  de  trouver  les 
renseignemonls  et  les  indications  complémentaires  dont  ils  sauront 
faire  leur  profil. 

Je  n'ai  pas  cru  devoir  mettre  en  tête  de  l'ouvrage  une  bibliogra- 
phie complète  :  comme  cette  grammaire  est  le  résumé  de  vingt  ans 
d'enseignement  donné  par  Ricmann  et  par  moi,  soit  à  la  Faculté 
des  lettres  de  l'Université  de  Paris,  soit  à  l'Ecole  normale  supérieure, 
enseignement  renouvelé  sans  cesse  par  la  lecture  des  auteurs  et  par 
l'étude  des  travaux  publiés  sur  ces  matières  en  France  et  à  l'étranger, 
il  n'échappera  à  personne  que  la  liste  de  tous  les  livres,  de  tous  les 
articles,  etc.,  utilisés  par  nous,  aurait  eu  une  longueur  démesurée'. 

J'ai  cru  qu'il  valait  mieux  (au  moins  dans  le  volume  consacré  à 
la  phonétique  et  à  l'étude  des  formes]  me  contenter  d'indiquer,  à.  la 
suite  de  l'introduction,  les  grands  recueils  consacrés  à  la  grammaire 
des  langues  anciennes,  quitte  h.  mettre  en  tète  de  chaque  chapitre 
la  hste  aussi  complète  que  possible  des  principaux  ouvrages  h 
consulter  sur  les  questions  traitées.  Dans  le  volume  de  Syntaxe,  j'ai 
suivi  la  même  méthode  que  Kiihner  et  ses  reviseurs  dans  leurs 
grammaires  coniplèles  du  grec  cl  du  latin  :  au  lieu  de  placer  une 
bibliographie  développée  au  commencement  des  chapitres,  j'ai 
simplement  renvoyé  en  note,  chaque  fois  que  j'en  ai  eu  l'occasion , 
aux  grammaires  ou  aux  dissertations  spéciales. 


iiirea  dini  K.  BumiAir,  Criinilriis  </«■  rtrsl-  Omuim.  der  Indo-Germ,  Sprachea,  1. 1  (i'Mil-, 
,  p.  mil  «qq.  ;  V.  Uiui,  /•rfeii  de  gramtHain  mmparét  du  grec  et  du  latin,  biiiliogrsphic 
,  Uachi'lK'.  f  dâ.) :  E.  UCsni,  nrmdiia  m  Yorieiimg'n  aher  dit  gritehitthi  Syniai  (Brriin, 
erU,  l««3j:  GruwMv,  m  VorlemagtH  Bbrr  die  lalriaiuht  Grammittik  {i'  M..  BHlin.  Wrirl- 
,  ie»l).  Df|>Ii»,  |p]|<iblFs<li!U/l«'«crf.-iA->''iit<.  publiera  par  la  Heiuedï  PhiLalogic.  rci>t»<Mil. 


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AVERTISSEMENT.  8 

La  raison  de  celte  difTércnce,  c'est  que,  pour  la  phouélique  et 
pour  la  morphologie  notamment,  les  travaux  vraiment  importants 
sont  nombreux  et  varient  avec  les  questions  traitées,  tandis  que 
pour  la  syntase  il  n'en  est  pas  tout  à  fait  de  même  :  sans  doute 
il  y  a  sur  certains  points  de  détail  des  travaux  intéressants  à 
signaler  (comme  on  le  verra  dans  les  notes),  mais,  pour  l'ensemble, 
ce  sont  toujours  les  mêmes  savants  qui  font  autorité,  et,  par 
conséquent,  on  aurait  toujours  vu  les  mêmes  titres  d'ouvrages 
reparaître  en  tète  de  chaque  chapitre  :  c'est  un  inconvénient  que 
j'ai  voulu  éviter. 

Le  fond  de  l'ouvrage  est  emprunté  aux  notes  manuscrites  laissées 
par  mon  ami  0.  Riemann,  mort  si  malheureusement  et  si  prématu- 
rément ii  y  a  quelques  années.  Je  n'ai  point  à  m'excuscr  d'avoir 
passé  tant  de  temps  à  moLIre  en  œuvre  les  matériaux  mis  h  ma 
disposition  :  tous  ceux  qui  sont  au  courant  de  pareils  travaux  savent 
combien  ils  exigent  de  patience  cl  de  soin. 

Au  surplus,  ma  tâche  ne  s'est  pas  bornée  à  mettre  des  notes  au 
net;  autrement,  je  n'aurais  pas  souffert  que  mon  nom  RgurtlL  sur 
le  titre  à  cûlé  de  celui  de  Riemann. 

Dans  l'avertissement  placé  en  tète  du  volume  de  Syntaxe 
j'explique  ce.que  j'ai  fait  :  j'ai  eu  plus  à  faire  encore  pour  ce  qui 
est  de  \d,  phonétique  et  de  la  morphologie.  La  linguistique  est  une 
science  qui,  depuis  dix  ans  surtout,  a  fait  do  grands  progrès  :  or  la 
doctrine  suivie  par  Riemann  aurait  risqué  de  paraître  un  peu 
vieillie,  si  je  m'étais  borné  à  la  présenter  telle  quelle  et  c'eût  été 
trahir  un  savant  aussi  soucieux  que  lui  de  se  tenir  au  courant  de 
toutes  les  découvertes  et  de  tous  les  progrès.  J'ai  donc  modifié 
complètement  celle  partie  de  son  cours,  tout  en  conservant  scrupu- 
leusement l'esprit  de  sa  méthode,  qui  est  d'ailleurs  celle  de  la 
philologie  et  qui  écarte  les  hypothèses  aventureuses  pour  ne  s'atta- 
cher qu'aux  faits  bien  établis.  Je  revendique  sur  ce  point  toutes  les 
responsabilités,  puisque,  pour  écrire  ces  chapitres,  j'ai  utilisé 
surtout  tes  notes  que  j'avais  prises  moi-même  en  vue  d'exposer  à 
mes  élèves  de  la  Sorbonne  et  de  l'École  normale  les  principaux 
faits  de  la  phonétique,  de  la  déclinaison  et  de  la  conjugaison 
grecque  et  latine.  Bien  que  mes  études  aient  été  principalement 


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4  AVERTFSSEMENT. 

tournées  vers  la  philolog;ie,  j'espère  cependant  avoir  moatré  que 
la  linguistique  ne  m'est  point  étrangère. 

En  terminant  aujourd'hui  cet  important  ti-avail,  auquel  j'ai  con- 
sacré plusieurs  années  de  ma  vie,  je  voudrais  me  persuader  que 
mon  temps  et  ma  peine  n'auront  pas  élé  inutiles. 

En  tout  cas,  j'ai  conscience  d'avoir  fait  tout  ce  qui  dépendait 
de  moi  pour  que  l'œuvre  fAt  digne  de  Riemann  et  de  moi  et  profi- 
table à  ceux  qui  doivent  s'en  servir  ;  mais  je  n'oublie  pas  que, 
malgré  tous  mes  eiTorIs  pour  éviter  l'erreur,  j'ai  pu,  comme  tout  le 
monde,  m'abuser  ou  me  fourvoyer  parfois.  Je  compte,  pour  me 
corriger,  sur  les  observations  de  la  critique,  aux  jugements  de 
laquelle  je  me  soumets  avec  déférence. 

Henri  Goelzer. 


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INTRODUCTION 


1,'éluile  des  formes  grecques  ou  latines  a  été  complètement  l'enouvelée  dans 
ce  si^le-ci  par  la  grammaire  comparée  et  personne  ne  soutiendrait  plus 
aujourd'hui  qu'on  peut  en  rendre  compte  sans  s'appuyer  sur  les  principes  de 
cette  science. 

I.a  grammaire  comparée  nous  a  rendu  le  service  de  nous  débarrasser  de  toutes 
sortes  de  vieilles  explications  purement  mécaniques,  empruntées  pour  la  plu- 
part aux  grammairiens  anciens.  De  plus,  c'est  une  étude  Tort  intéressante  :  il 
est  curieux  de  voir  que,  grflce  à  elle,  nous  pouvons  savoir  aujourd'hui  de  quoi 
est  composée  une  forme  grecque  ou  latine  infiniment  mieux  que  les  Grecs  ou 
les  Latins  De  le  savaient. 

Mais,  lout  eu  accordant  à  la  grammaire  comparée  Timportance  qu'elle 
mérite  on  a  le  devoir  d'avertir  les  jeunes  gens  que  pour  eux  c'est  tme  élude  île 
luxe;  ils  ne  doivent  l'entreprendre  que  lorsqu'ils  savent  parfaitement  le  grec  et 
le  latin.  On  peut  connaître  ces  langues  sans  savoir  un  mot  de  grammaire 
comparée;  et  la  grammaire  comparée,  par  elle-même,  n'apprend  ni  le  grec 
ni  le  latin.  Elle  empêcherait  plutdL  de  les  apprendre  :  il  est  fort  commode, 
par  exemple,  de  croire  que,  parce  qu'on  a  étudié,  suivant  la  méthode  des 
linguistes,  la  théorie  de  la  conjugaison  grecque,  on  sait  la  conjugaison  grecque  ; 
celte  opinion  dispense  du  travail  pénible  et  aride  qu'il  faiits'imposer,  quand  ou 
veut  connaître  exactemeut  les  modes  et  les  temps  de  chaque  verbe,  mais  elle 
conduit  aussi  à  remplacer  par  des  barbarismes  les  formes  réellement  usitées'. 

Enfin  [il  ne  faut  pas  la  dissimuler]  les  théories  de  la  grammaire  comparée 
ne  sont  souvent  que  de  brillantes  hypothèses  :  souvent  les  formes  primitives 
dont  on  tire  les  formes  grecques  ou  latines  n'existent  plus,  et  ce  ne  sont  plus 
d^  lors  que  des  formes  supposées;  ou  bien  ce  sont  les  formes  intermédiaires 
qui  font  défaut.  Dans  les  deux  cas,  comment  vériller  les  hypothèses'  ? 

Pour  ces  raisons,  il  serait  téméraire  d'accorder  à  la  linguistique  dans 
l'enseignement  du  grec  et  du  latin  une  importance  exclusive  et  de  croire 
qu'elle  est  un  moyen  d'apprendre  ces  langues.  La  vérité,  c'est  qu'il  y  aavaotatic 
à  lui  emprunter  l'esprit  de  sa  méthode,  pour  éviter  les  explications  fausses, 
c'est  enfin  qu'elle  peut  être  un  couronnement  utile  des  études  de  grec  et  de 
latin,  mais  à  la  condition  de  bien  marquer  où  Huit  la  science  et  où  commence 
l'hypothèse. 

C'est  le  souci  constant  qui  nous  a  guidés  dans  l'examen  des  diverses  théories 
dont  les  sons  et  les  formes  du  grec  et  du  latin  ont  été  l'objet. 

BUiUograpIila  >.  —  I).  DelbuCck,  Einleilung  in  dus  Spraclislmtium,  2*  édil. 
Leipzig,  Breitkopf  et  Hilrtel,  I88i.  —  A.  Hovelacqlb,  La  Linijuisliqtie,  2'  édil. 
Paris,  Iteinwald,  1877.  —    Bopp,   Grnmmaire  comparée  (Irad.  Bréal,  5  vol. 

I.  Il  raut  lire  sur   ce  uiiel  Irt  réOcii.nn  <■  judIcicuSH  r[  ii  flura  de   F.    Buii    dini  sna  Aw- 

ruiituin). 

1.  C'eit  tr  eu,  »itt  F.  Bl>m,  de  rippclcr  tui  d^butanU  h  mol  ds  DémiMLIitap.  que  •  U  dËRanrr 
e  t  an  bien  ri  noe  uuvpggrda  i.  C.t,  Du..  VI.  H  :  ïv  £i  11  xaivàv  -f,  ç-jdi;  tûv  iJ  fpovauviuv 
iï  a-ji^  xixTiiTai  çuXaxTi^piov,  8  itâoi»   îot'  à-jafili  x»i  oioTr.pKiv.-.  Ti  olv  ëffii  toûto  ; 


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6  INTRODUCTION. 

Paris,  1865-1812).  —  Léo  Meyer,  Vergtekhende  Grammatik  der  giieckiseken  u, 
lateinUchen  Sprache,  Berlin,  Weidmann,  2*  édit.,  1882-84.  —  Schleicher,  Corn- 
pendium  (/«■  vergleichenden  Grammatik  der  Indogermanischen  Sprachcn,  4*  édit. 
Weimar,  i876. 

Ces  ouvrages,  que  Ton  peut  encore  consulter  avec  fruil,  conliennent  cepen- 
dant une  doctrine  qui  parait  avoir  fait  son  temps,  depuis  les  travaux  d'Osthoff 
et  (le  Briigraann,  fondateurs  de  ce  qu'on  appelle  la  nouvelle  école  linguistique. 

On  devra  donc  consulter  aussi  :  Osthoff  et  Brugmann,  Morphologkche  Vnter-  ■ 
suchungen,  Leipzig,  Hirzel,  1878-80.  —  Osthoff,  Forsckungen  im  Gcbiete  iler 
Indogermanischen  nominaUn  Stammbildung ,  léna,  Coslenoble,  1875-1876. 
Bas  Vcrbum  in  der  NominalcomposUUin,  léna,  Costenoble,  1878.  —  F.  de 
Saussure,  Mémoire  sur  U  système  primitif  des  vogelles  dans  les  langues  indo- 
européennes,  Leipzig,  Teubner,  1879.  —  V.  Henry,  ÉfKrfe  sur  C analogie  en  général 
et  sur  les  formations  analogiques  de  la  langue  grecque,  Paris,  Maisonneuve,  1883. 

—  V,  Henry,  Précis  de  Grammaire  comparée  du  grec  et  du  latin,  6'  édit.  Paris, 
Racbelte.  —  Les  doctrines  de  la  nouvelle  école  ont  été  eitaminées  par 
G.  CuHTius,  Zur  Krilik  der  neuesten  Spruchforschung,  Leipzig,  Hirael,  1883.  — 
Enfin  nous  signalerons,  comme  source  principale,  l'ouvrage  considérable  dont 
BnuGMANN  et  DelbrCck  ont  entrepris  la  publication  chez  Trflbner  (Strasbourg)  : 
Grundriss  der  vergkickenden  Grammatik  der  Indogermanischen  Sprachen;  la  pho- 
nétique et  la  morphologie  des  langues  indo-européenties  sont  magistralement 
exposées  par  K.  Bbugmann  dans  les  deux  premiers  volumes  de  l'ouvrage  {t.  I, 
Einleiiung  u.  Lautlehre,  2'éd.,  1897;  t.  II,  Wurtbildungslehre,  1891-92},  suivis 
d'un  volume  de  tables  {Indicei,  1893). 

A  côté  de  ces  ouvrages  généraux,  il  convient  de  citer  les  études  spéciales 
relatives  à  chacune  des  langues  grecque  et  latine. 

Pour  le  grec  :  G.  Meyer,  Griechische  Grammatik,  3*  édit.  Leipzig,  Breitkopf  et 
Hartel,  1897.  —  G.  Curtius  (Ir.id.  P.  Clairin),  Grammaire  grecque,  Paris, 
Vieweg,  1884.  —  G.  Curtius,  Erlxalerungen  zur meinen griechischen Schulgramma- 
tik,  Prague,  Tempsky,  1870.  —  G.  Curtius,  Dos  Yerbiim  der  griechischen  Sprache 
seinem  Baue  nack  daryeslelU.  Leipzig.  Hirzel,  1877-80.  —  KChneb-Blass,  Aus- 
fùhriiche  Grammatik  der  griechischen  Sprache,  3' édit.  Hanovre,  Hahn  (EUmenlar- 
tm<(FormenleAreen  deux  volumes;  le  premier  a  paru  en  1890,1e  second  en  1892). 

—  R.  DelbrCck,  Die  Grundiagen  der  griechischen  Sprache,  Halle,  1879  (utile 
surtout  pour  la  sjntane  :  ne  s'occupe  des  formes  que  par  occasion).  —  K.  Brug- 
MANN,  Griechische  Grammatik  (dans  le  lltmdbuch  de  I.  von  MOller),  2'  édiL, 
Munich,  Bcck,  1890. 

Pour  le  latin,  nous  citerons  :  W.  Corssgn,  Ueber  Aussftracke,  Vocalismus  u. 
Betonung  der  lut.  Spr.,  2*  édit. ,  1868-70  ;  Krit.  Beitrxge  lui-  lat.  Formenlehre,  1863  ; 
Krit.  Saehtrxge  iur  lut.  Formenlehre,  1866,  H.  Mebguet,  Die  Eiitwieklung  der 
luleiniscben  Formenhiblung  urder  beslxiidiger  Beriicksichtigung  der  vergteîckenden 
Sprachforschung,  Berlin,  1870.  —  Fa.  BCchelbr  {trad.  L.  Havet),  Précis  de  la 
déelinaison  latine,  Paris,  Vieweg,  1875.  —  R.  KChner,  Ausfiihrliclie  Grammalib 
der  lat.  Sprache,  Hanovre,  Hahn,  1877-80.  —  Fr.  Stoi.z,  Lateiuische  Grammatik 
{Laut-  vnd  Formenlehre,  dans  fe  llundbuch  de  l.  von  Huiler).  —  H.  Blase, 
G.  Lakdgbaf,J.-H.  ScHMALZ,  Fr.Stolz,  Jos.  TDssinc,  C.  Wagenbr,  A.  Weinhold, 
Hislorische  Gi-ammalik  der  luleinischen  Sprache,  Leipzig,  Teubner  (t.  1, 1"  partie  : 
Einleiiung  u.  Lautlehre,  1894;  2'  partie  :  Stammbildungslehre,  189a,  par 
F,  SiOLz).  —  W.-M.  LiNDSAY,  The  latin  Language,  an  histonciil  account  of  UUin 
sounds,  steiHS  and  pej:ions,  Uxford,  Clarendon  Press,  1894. 


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GRAMMAIRE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  LATIN 


NOTIONS    PRÉLIMINAIRES 


CHAPITRE   PREMIER 

PLACE   DU   GREC   ET   OU   LATIN    DANS   LES   DIVERS  SYSTÈMES 
DE   LANGUES 

1.  —  Divers  systèmes  de  langrues.  —  Pour  bien  comprendre 
ce  qu'a  de  particulier  le  groupe  de  Inngiies  auquel  appartiennent  le 
grec  et  le  latin,  il  faut  examiner,  brii^vetnent  au  moms,  quels  sont  les 
dtflTérents  systèmes  de  langues'. 

On  distingue  trois  formes  de  langues  :  les  langues  motioiijllabiqiiet 
ou  isolantes,  les  langues  aggliiliiialives  et  les  langues  à  flexion. 

2.  —  Langues  moDosyllablques  ou  Isolantes.  —  Les  prin- 
cipales langues  monosyllabiques  sont  le  chinois,  l'annamite,  le  siamois, 
le  birman  et  le  tliibétain.  Tous  les  mots  y  sont  des  racines  monosylla- 
biques invariables,  dont  le  sens  cliange  suivant  la  place  qu'ils  occupent 
dans  la  phrase  :  la  grammaire  de  ces  langues  consiste  donc  uniquement 
dans  la  syntaxe.  Prenons  le  chinois  pour  exemple  :  on  n'y  distingue 
aucune  partie  du  discours;  à  proprement  parler  il  n'y  a  ni  noms,  ni 
verbes,  ni  adverbes.  Il  n'y  a  que  des  racines.  Ainsi  : 

ngan  \  ,&'  ^'  '  rfpo».  pi-ocurer  le  repos,  jouir  du  repos,  posrmenl. 

ta  f  .5"B  )  grand,  grandeur,  agrandir,  grandement . 

laO  \  ^  ^  /  ravir,  alleindi-c,  couvrir,  di-apeau,  fromeni,  mener,  chemin. 

lu  I    E.'  \  déloumer,  vfhieule,  pierre  priicieuse,  roaér,  forger,  chemin. 

Fu  signifie  «  père  »,  niii,  «  mère  »;  /"w  mu  signiliera  «  parente  ».  yuan 
signifie  «  loin  n,  kin,  «  près  u;  yuan  kin,  signiliera  «  distance  ».  Ta  jiii, 
a  grand  homme  »  ;  711  ta,  «  l'homme  est  grand  ». 

Les  rapports  grammaticaux  que  le  grec  et  le  latin  indiquent  à  l'aide 
des  diverses  formes  de  la  déclinaison  ou  de  la  conjugaison  sont  donc 
marqués  ici  par  la  place  des  mois  dans  la  phrase;  ils  peuvent  l'être 
aussi  par  l'accession  do  certains  mots  dont  le  sens  primitif  s'est  elîacé 
et  que  les  Chinois  appellent  des  mots  vUes*.  Ainsi  le  mot  ise  signifie 

1.  Tov,  A.  Honticcm,  Zn  linijuitlique,  ï-  édil.,  1877. 

i.  Il  a  dd  ;  ITUir  Atm  Im  liDguc  cbiaoÏK  une  période  de  monns^llibisinc  plua  (nïieaiie,  nil  loi»  In 
mot»  étsicDl  pleini.'  la  dunoia  irpréwolc  dsoc  Aé\i  DOe  épDqDe  de  traa^iliun. 


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8  CKAMMAIRE  COMPAHÉE  DU  GREC  ET  OV  LATIN. 

■  fils  '  OU  «  Bile  ».  Mais  nan  Ue  signifiera  •  flls  »  et  nin  Ise  «  fllie  >. 
A'an  et  nin  sont  des  mois  Vf'rfes. 

Le  sujet  commence  toujours  la  phrase  ;  dans  les  phrases  simples,  le 
complément  direct  se  met  après  le  mot  qui  contient  l'idée  de  l'action. 

Les  rapports  marcjués  par  le  génitif  dans  les  langues  à  flexion 
s'expriment  par  la  place  invariable  donnée  à  la  racine  exprimant  l'idée 
du  génitif. 

Ex.  :  (/tien  txe,  (Ils  du  ciel  [lilt.,  ciel  dis). 

Le  déterminant  précède  toujours  le  déterminé. 

3.  —  Lang^aes  agglatiaativea.  —  Sous  le  nom  de  langues 
agglutinat'wes,  on  comprend  les  langues  de  l'Afrique,  de  l'Océanie,  de 
l'Amérique,  le  japonais,  le  groupe  ouralo-altaïque  (samoyède,  finnois, 
turc,  mongol,  tongouse),  le  basque,  etc.  C'est  le  système  qui  comprend 
le  plus  grand  nombre  de  langues. 

En  réunissant  en  mots  uniques  les  mots  pleins  et  les  mots  vides,  on 
a  la  forme  de  l'agglutination  :  les  langues  agglutinalives  sont  donc 
formées  de  mots  composés  dont  les  éléments  constitutifs  ou  racines 
restent  invariables. 

Prenons  le  turc  pour  exemple  : 

Soit  le  mot  oda,  chambre.  En  unissant  ce  mot  à  différentes  syllabes, 
on  aura  les  formes  et  les  sens  suivants  :  odada,  dans  la  chnmbre  ;  odalar, 
l(s  chamlires,  odalarda,  dans  les  chambres. 

De  même  soit  le  mot  tefler,  cahier,  teflerim  signiRera  «  mon  cahier  », 
tefkrlerime,  mes  cahiers,  teflerlerimde,  dans  mes  cahiers'. 

Sevmek,  aimer  ;  sevmetnek,  ne  pas  aimer;  secdirmek,  faire  aimer; 
sevinmek,  s'aimer;  sevinmemek,  ne  pas  s'aimer;  sevdirmemek,  ne  pas  faire 
aimer,  etc. 

4.  —  Lang^nes  à  flexion.  —  Les  langues  à  flexion  comprennent 
deux  groupes  :  langues  à  flexion  exlérieure,  langues  à  flexion  intérieure. 

5.  —  Langrnes  à  flexion  extérieure.  —  Les  langues  à  flexion 
extérieure  sont  des  langues  primitivement  agglutinatives,  mais  dans 
lesquelles  la  racine  pleine  n'a  pas  toujours  la  même  forme,  et  dans 
lesquelles  les  racines  vides  s'altèrent  également,  si  bien  que  l'origine 
en  devient  méconnaissable.  Par  suite,  on  n'a  plus  conscience  de 
l'agglutination;  les  racines  pleines  et  les  racines  vides  sont  fondues 
en  mots  qui  n'ont  plus  l'air  composés  :  sans  chercher  bien  loin  un 
exemple,  le  mot  français (7')aimeîa(  parait  une  forme  simple,  quoiqu'il 
soit  pour  {J"jaimer  ai.  De  plus,  dans  les  langues  à  flexion  extérieure, 

I.  Od  mnlrquera  li  romis  dilKrfotc  d«  iflLsbn  da  ou  de,  Uf  ou  If,  dana  lea  nolt  cités.  C*La 
<i*nl  i  ce  i|dc  le  litre  dlslia^c  d«  v.iyellDi  rarlct  «I  d«  Toyellea  bibles.  Selon  qii«  la  •nyelle  d«  la 
•yllalic  principale  ost  Ti^rle  ou  falLle,  les  vnvrilea  des  s\  llabcs  «uiiaaln  loal  Tories  Da  CaiUlrs.  Lam  l'flri- 


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^OTIO.^S   PRÉLIMIHAIHES.  « 

une  même  racine  apparaît  sous  une  forme  différente  dans  différents 
mots  ou  même  dans  différentes  flexions  d'un  même  mot;  les  suTAses 
varient  aussi  de  forme,  soit  d'un  mot  à  l'autre,  soit  mâme  dans  le 
même  mot. 

Ex.  :  XaSih,  Xi^Sr —  tpcûyitv,  (puysiv  — 'kj-o-ii.f*,  W-e-ri. 

Ainsi,  ce  qui  caractérise  les  langues  à  flexion  extérieure,  c'est  qu'un 
mot  s'y  compose  d'une  racine  pleine  (nominale,  verbale,  dénomi- 
native) et  d'une  ou  plusieurs  racines  vides  (pronominales,  attributives, 
démonstratives)  marquant  les  rapports  grammaticaux. 

Ex.  :  ia-ri,  —  am-a-Jb-a-m,  eu. 

On  a  donné  à  cette  famille  de  langues  le  nom  de  langues  ari/aques 
ou  aryennes;  mais  il  est  fort  douteux  que  le  peuple  qui  parlait  la 
langue  primitive,  source  de  toutes  les  autres,  se  soit  appelé  du  nom 
d'Aryens. 

I>es  linguistes  désignent  plutôt  ces  langues  sous  le  nom  de  langues 
indo-européennes  ou  langues  indo-germaniques. 

Les  partisans  du  terme  langues  incto-etiropéeimes  divisent  ces  langues 
en  deux  groupes  -.  1*  langues  orientales;  2*  langues  européennes. 

Ceux  qui  préfbrent  le  terme  langue»  indo-gei-maniques  adoptent  la 
division  suivante  :  1*  langues  du  Nord  (germaniques,  lelto-slaves); 
2*  langues  du  Sud  (gréco-italo-celtiques,  aryennes  ou  orientales). 

Il  parait  plus  scientifique  de  dire  que  du  tronc  primitif  sont  sorties 
deux  grandes  branches,  la  branche  asiatique  et  la  branche  euro- 
péenne.Ce  qui  distingue  en  effet  ces  deux  grandes  branches,  c'est  que 
la  première  confond  avec  l'a,  long  ou  bref,  1>  et  l'o  primitifs,  tandis 
que  la  seconde  les  a  conservés  sans  corruption'. 

La  brancbe  asiatique  s'est  partagée  en  deux  rameaux:  l' le  rameau 
indien,  comprenant  le  sanscrit  (langue  sacrée  dont  les  origines  remon- 
tent au  delà  du  dixième  siècle  avant  notre  ère)  et  les  langues  prâcri- 
tiques  ou  vulgaires  auxquelles  se  rattachent  plus  ou  moins  les  idiomes 
parlés  aujourd'hui  dans  l'Uindoustan,  comme  l'hindi,  l'hindoustani,  le 
bengali,  etc.;  2*  le  rameau  iranien  comprenant  le  zend  ou  Baktrien' 
ou  avestique  (langue  conservée  dans  l'Avesta  el  dans  les  livres  sacrés 
attribués  à  Zoroastre);  l'ancien  perse  connu  par  quelques  inscriptions 
cunéiformes  des  rois  Achéménides';  enfin  l'ancien  arménien  (que 
d'autres,  il  est  vrai,  font  sortir  de  la  branche  européenne}.    ""  ^  ~.  -  -  -  - 

1,  Toj.  ï.  Huit,  Prfcil,  Ilï. 

î.  Toy.  neoue  eriliqut,  siin.  IgSÎ,  pp.  «l-fli. 

pu  CDirare  rima  û  déchiffrer. 


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10  GRAMMAIRE  COMPlRËIi:  DU   Glir.C  ET  DU  LATIN. 

Cette  branche  européenne  s'est  divisée  en  six  grands  mmeaux  : 
1"  le  grec  ou  groupe  hellénique;  i'  le  groupe  des  langues  italiques 
dont  la  principale  est  le  latin;  3'  le  celtique;  4*  le  groupe  germanique 
(gothique,  norrois  ou  Scandinave,  bas-allemand,  haut-allemand); 
5"  les  langues  slaves;  6*"  le  groupe  letlique  (lithuanien,  lette,  vieux 
prussien). 

6.  —  Lan^aes  à  flexion  Intérieure.  —  l,es  langues  à  flexion 
inlérieure  comprennent  les  langues  sémilignes'  et  les  langues  khami- 
tiques*.  Dans  les  langues  sémiliqttei,  on  range  :  1*  l'assyrien,  le  chaldéen 
et  le  syriaque  ;  2°  l'héhreu  et  le  phénicien  ;  3"  l'arabe. 

Les  langues  khamitiques  comprennent  :  1°  le  groupe  égyptien;  2°  le 
groupe  libyen;  3"  le  groupe  éthiopien. 

Voici  les  principales  différences  qui  distinguent  ce  système  de 
langues  du  système  indo-européen. 

Dans  le  système  indo-européen,  une  racine  est  une  syllabe  très 
simple  contenant  une  voyelle  qui  lui  est  propre,  qui  peut  se  modifier, 
mais  sans  que  ces  variations  de  son  entraînent  une  variation  du  sens. 
Dans  le  système  sémitique,  au  contraire,  la  racine  est  constituée  par 
trois  consonnes  et  les  voyelles  intercalées  servent  à  marquer  les 
rapports  grammaticaux. 

Prenons  l'arabe  pour  exemple  :  la  racine  qll  y  exprime  1'  »  idée  de 
tuer  ■  ;  on  en  tire,  à  l'aide  de  différentes  voyelles  intercalées,  les  mots 
suivants  : 

qalala,  il  tua.  qUl,  ennemi. 

qatalat,  «Ile  tua.  maqtûlun,  lue. 

qutHa,  il  fui  luO.  qatalta,  toi,  homme,  tu  as  tué. 

qatl,  meurtrier.  etc. 

En  outre  les  langues  sémitiques  emploient  des  surfîxes,despréfîxes, 
des  infixes  même  parfois;  mais  l'agrégation  d'affixes  sur  affïxcs 
(procédé  qui  permet  aux  langues  indo-européennes  de  tirer  un  dérivé 
d'un  mot  déjà  dérivé)  lui  est  inconnue.  En  revanche,  la  racine  peut 
£tre  entre  deux  éléments  dérivatifs  ou  précédée  de  l'élément 
dérivatif;  etc.,  etc. 

Ces  notions  étaient  nécessaires  pour  bien  montrer  la  place  qu'occu- 
pent nos  langues  classiques  dans  le  système  général  des  langues.  Nous 
allons  étudier  maintenant  avec  tous  les  développements  qu'elles 
méritent  les  langues  du  groupe  hellénique  et  du  groupe  ilalique  et 
particulièrement  le  grec  et  le  latin. 


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NOTIUNS  PRËDHINAIHES.  Il 

CHAPITRE   II 

DIALECTES    GRECS 

Bibliographl*.  —  Abkems.  De  Gi-œcx  Ungux  diatecli»,  3  vol.  GôUingen,  1839 
(ouvrage  remania  par  II.  tiBIsTEn,  Die  Gritc/iitclieii  DiaUklt  auf  Gnmdlaqe  de»  Werkei 
von  Atarens  neii  bearbfiM,  1  BU.  Asialisch-âolâcli,  Bôotiich,  Theaialiich,  GOltinfcen, 
Vniidenhœtk  u.  Buprethl»  Verlag,  1882;  2  Bd.  KUisch,  Arkadiich,  Ki/piiKh,  1889;. 

—  GusT.tV  Meyeh,  Griechiiche  Grammatik.y  étljl.  Leipzig,  Breilkopf  u.  Hàrlel,  1897. 

—  On  consultera  utilement  les  articles  de  von  Wilviiowitz-1I<>i.i.endoi(f  daos  k 
Zellschrift  f.  Gymnasialweaen  de  1877  et  la  première  partie  de  la  Grammaire  grecque 
de  KChner,  revue  par  Biass,  oii  se  trouve  aussi  l'iiidicalion  des  monographies  tes 
plus  importâmes  sur  chaque  question  particulière. 

7.  —  Classillcatton  des  dialectes  grecs.  —  La  langue  grecque 
comprenait  un  certain  nombre  de  dialectes  dont  on  a  proposé  diverses 
classifications. 

8.  —  Division  traditionnelle.  —  On  divisait  naguère'  les  dialectes 
grecs  de  la  manière  suivante  : 

l'L'/onîen  avec  son  dérivé  YAtiique; 

l-'VÈolien  (dialectes  de  Thessalîe,  de  Béotîe,  d'Arcadie,  d'Élide, 

des  colonies  éoliennes  d'Asie  Mineure,  de  Lesbos,  de  Chypre) 

et  le  Macédonien,  selon  Bergk. 
3° Le  Oorien  (États  doriens  du  Péloponnèse  et  de  la  Grèce  du 

Nord,  colonies  doriennes  de  la  mer  Egée,  de  l'Asie  Mineure, 

de  l'Italie  méridionale  et  de  la  Sicile,  de  la  Crète,  de  Rhodes, 

de  Gyrène). 

9.  —  Division  rationnelle.  —  Mais  depuis  que ,  grâce  aux 
inscriptions,  les  dialectes  ont  été  mieux  connus,  cette  division  a  été 
jugée  arbitraire  et  on  l'a  renversée.  Cependant,  malgré  les  découvertes 
et  les  investigations  récentes,  il  reste  bien  des  points  encore  obscurs; 
car,  pour  connaître  tel  ou  tel  dialecte  local,  il  Taut  le  trouver  repré- 
senté par  des  inscriptions  de  date  ancienne  et  souvent  il  n'y  en  a  pas'. 
Néanmoins  on  peut  donner  comme  certains  les  résultats  suivants  : 

l°Les  dialectes  grecs  forment  deux  groupes  :  ceux  qui  ont 
conservé  l'a  long  primitif  (çâji.a)  ou  dialectes  de  l'Ouest,  ceux 
qui  ont  remplacé  à  par  r\  {'^.[J.ri)  ou  dialectes  de  l'Est. 

2° Le  dialecte  attique  est  dérivé  de  l'ionien. 

3°  Parmi  les  dialectes  en  a,  on  peut  distinguer  un  groupe  dorien* 
et  un  groupe  des  dialectes  de  la  Grèce  du  Nord. 

I.  \aj.  FuLiD,  Trienii,  phil.,  Il,  I  «qi).  —   Bijua,  Griteh.  LiUralm-gaehichie.  I,  Sï  iqq, 

CoujTi  c(  BicBTii,  SamiRlang  dtr  Dial.-lntchriflen  (Gttttiugeo,  depuis  18S4]. 

3.  CcrtuDi  di>l«trt  que  Ica  Badci»  rallachtinil  in  dorliD  ne  snnl  iiviot   ni   rfililé   da  dUlccIu 


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19  GRAMMAIHE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  UT1N. 

4" On  peut,  si  l'on  veut,  comprendre  les  aulres  dialectes  en  a 
sous  le  nom  de  dialectes  éoliens,  mais  rien  ne  prouve  jusqu'ici 
que  tous  ces  dialectes  aient  une  origine  commune  '. 

S'UBrcadien  el  le  cypriote  sont  parents*. 

A.   DIALECTES   EK    «. 

10.  —  Carartères  grënëraoz.  —Ils  ont  en  général  la  particule  xa, 
au  lieu  de  fiv,  ils  ont  conservé  le  F,  enfin  ils  ne  changent  pas  Ti  en  oi. 

11.  —  Classillcation  de  G.  Heycr.  —  Cela  posé,  G.  Heyer  les 
classe  comme  il  suit  [Griech.  Grammalik,  2*  éd.,  p.  XIX  sqq.)  : 

j  a)  Laconien. 

[  b)  Dialecte  d'HéracIée  [Ilalle  méridbnnle). 
i    r)  ilcssénien. 
\  d)  Argien*. 

1  f)  Corinlbien  (corcrr^en,  svracusain,  . 
*•  Groupe  dorien  :      ^  Méguri^fi. 
j  y)  Crélois. 

I  h)  Iles  doriennes  de  l'Archipel  (Rhodes,  Carpalhos, 
Cos,  AslTpalée,  Mélos  el  Théra  avec  sa  colonie 
,  Cyrène;.' 

^   t)  Villes  doriennes  de  l'Italie  méridionale. 
2' Groupe  de  la  Grèce  du  Nord  (Phocide,  Locride*,  Étolie,  Acarnanie, 

Thessatie  du  Sud  ou  Phihiotide,  Épire). 
3°  Dialecte  de  la  Thessalie  du  Nord  (dont  te  principal  monument  est  une 
inscription  de  Larissa,   publiée  par  les  Millheilungen  d.  areh.   Intl.  in 
Athen,  vu,  61  et  suir.). 
4*  Dialecte  béotien  (très  importanlpourta  question  de  la  prononciation  grecque). 
5°  Dialecte  éléen. 
6°  Dialectes  arcadien  '  et  cypriote"  {une  tradition  rapportée  par  Pausania!>, 

VIH,  S,  2,  faisait  de  Paphos  une  colonie  de  Tégée), 
7°  Le  dialecte  lesbien  (éotien  d'Asie). 
8°  Le  dialecte  pamphylien. 

I.  Quiod  In  tut'iem  pirlcnl  du  diiltcle  éolka,  ils  mleDdcut  géatrsinncnl  la  diilpdc  parlt  1  Labm 
a  lor  la  cAlo  iuMfnne  d'Aiic  Hincdri-. 

î.  Vo]>.  Siunii.  Dial..  11.  Ii«  i^q.  Do  plua,  «ur  l«  rsppnrti  de  c«dtuidi>ieflH  arec  \'io\im.  le 
(hnuilcneticMolleii.vaj'.l].  CaïuTi.rfie  Vei-aandUcliafIttrThrItniHtdrr gr.  rHitltlile,<lt\.^tita<  ISSô. 

a.  L<  dialHle  argnu  coDurve  le  F  li  d«  plic«  où  d'ordiDÙn  cctta  lEltre  ■  dispiru.  L'arglfn  et  le 

t.  Le  dislcdo  connihicn  esl  le  Kul  dialecte  en  a  qui  aoit  deTena  un  dilloclA  îillirairt;  c'Mt  «lui 
d'Ëgilcbam*,  de  Sapbron,  d'Archimède.  On  n'en  peu!  dire  autant  du  diairctc  laconien,  quoiqu'il  lotme  le 
fiind  de  la  langue  d'Alcnia  ;  ce  potle  l'a  in«léd'èl6uirats  emprunta  à  l'tolien  cisurtoullla  lanpie  épique. 

5.  C*  dialects  fut  da  bonna  beure  mtlangi  de  (atmn  ttoliennet. 

».  L'arcadien  eil  nn  dialecte  iatenuédiaire  entre  In  dialecieg  de  l'Ect  el  ceui  de  l'Ouest  \  en  cllel.  il  a 
gardé  l'a,  diib  il  emploie  oEv  (et  non  xa)  el  il  ehanga  ti  en  oi- 

1.  Dialecte  (crit  en  caraettm  d'orig-ne  ciin6i[i>mie;  c'pst  le  se:il  dialerte  grec  qui  ail  f*TM  le  j 


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NOTIONS  PRËUMINAIRES.  IJ 

Hbiiiirouks.— 1.  Les  anciens,  qui  rallachaient  au  dorjenlesdialectes  de  taCrècedu  Nord, 

dislinguatenl  l'ancien  doriat  ou  dorien  tévért  (iKonicD.  crtuim,  dUlsclc  <ie  Cjrtnc.  dMlccU  d« 
t'IuJw  mMliontlc)  et  le  nouveau  doritn  ou  dorien  mjlîgi  comprenant  tous  les  autres  dialectes 
rangés  par  eux  sous  le  nom  de  doriens.  Le  dorien  sévère  avait  I)  el  u,  la  où  le  dorien 
mitigé  avait  ct  et  Ou  (l'ancienne  orthographe  0  et  E  pouvant  représenter  l'un  et  l'autre). 

ùmûv  V1CV0ÛV 

tilcà  utoû 

Tlftiv  ll^v  (P'  (liai) 

K)iii(rttvi^t  KXttoSiviic,  rte. 

Dans  les  p:iys  où  l'on  parlait  le  dorien  sévère,  celui-ci  fut  remplacé  pins  tard  par  le 
dorien  mitigé.  On  considérait  jusqu'ici  le  locrien  comme  l'intermédiaire  entre  le  dorien 
sévère  et  le  dorien  mitigé. 

II.  Les  dialectes  en  a  ont  conservé  plus  fidèlement  que  les  dialectes  en  t)  les  formes 
primitives  :  c'est  ainâi  qu'ils  gardent  très  longtemps  le  digamma.  L'éolien  en  particulier 
a  un  vt^ril-ible  caractère  archaïque,  aussi  est-ce  le  dialecte  grec  qui  se  rapproche  le 
pins  du  latin.  Toutefois  il  faut  bien  prendre  garde  que  le  dialecte  homérique,  dont  le 
Tond  est  ionien,  et  qui  date  d'une  époque  pour  laquelle  nous  n'avons  aucun  munnment 
des  dialectes  en  a,  a  aussi  en  certains  cas  conservé  plus  fidèlement  que  les  dialectes  en  a 
certaines  Tormes  primitives  [gén.  en  -oto,  -oto,  -iuav,  etc.). 

B.  DIA.LBOTES   SS    l). 

12.  —  Caractères  gênéraax.  —  Ils  perdent  de  bonne  heure 
le   F,   emploient  S,v,  et  changent  Tt  en  ot. 

13.  —  Classlflcation  de  G.  Heyer.  —  Les  dialectes  en  i]  sont 
l'ionien  et  l'attique. 

14.  —  Dialecte  ionien.  —  L'ionten  comprend  : 
d.Le  dialecte  de  la  dodécapole  ionienne; 

6.  Le  dialecte  des  Gyclades  (Paros,  Thasos,  Slphnos,  Naxos  et  Céos)  ; 
C.  Les  dialectes  de  l'Ile  d'Bubée  (r..A-d.  celui  de  Chalcis  et  de  ses  colonies, 
Amphipolis  et  villes  de  l'Italie  méridionale,  enHn  celui  d'ËréIrie)  ; 
REN.vnoUBS.  —  I.  L'ionien  a  pour  caractères  généraux  une  très  grande  eilenaion 
donnée  \  V)  pour  S,  l'extrême  rareté  des  aspirations  et  enfin  une  prédilection  marquée 
pour  les  rencontres  de  voifeltes. 

11.  Hérodote  {I,  142)  distingue  quatre  sous-dialectes  dan»  la  dodécapole  ionienne  : 

a)  «lui  du  TJLlM  iorueoiKg  de  Cui*  (Hilcl):  à)  («lui  iet  villo  do  Lidie  (Épht»);  e)  «lui  da 
Chi<H  n  d'Ei^thi*:  (/]  celui  de  Sun». 

L'étude  des  inscriptions  confirme  cette  division.  L'ionien  de  Milut  passa  k  Cos,  Cnidc 
el  Ilalicarnasse  '. 

ni.  Selon  von  Wîlamowiti-Mcellendorr,  l'ionien  de  Mlleiest  l'ionien  littéraire.  Touletois 
il  faut  remarquer  qu'Hipponax  écrivait  dans  le  dialecte  d'Ëphèse. 

1.  Celle  dernière  cille  i>a;til«  obligée  |H«rod.,  I.  i4t)do9^lirde  li  ligai  de  l'Iieiapi.lc  durieiine: 
crKDmc  rélioeiil  ioniea  prMiHiiiDsIl  en  r.>rie.  il  irrivi  que.  du  tenpl  d'Hèrndals.  l'ianlendiTinl  U  langue 
oneielle  d'adicunUK  :  dlni  me  iDKripliiin  du  miliau  du  r*  litcla  Ireuiée  i  HaiicamaBae  par  Mavton. 

inltmct  el  Irte  pan  de  doriim».  Cr.  Hivin,  Traniacliam  Bf  Ika 

p.  ISI  ;  CoariBiTTi,  Uiiangei  Craiu,  p.  ITX;  Ta.  Hiauni  L'ia- 
:iud«i  gncquea,  ISSS. 


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U  CnAMMAIRb  COMPARÉE  DU  GREC  ET  OU  LATr.f. 

IV.  On  distingue  l'ancien  dialecte  ionien  et  le  nouceau  dialecte  ionien  :  l'un  est  la 
langue  des  élégiaques  ei  des  lamlKigraphes  ;  l'autre,  celle  des  logographes  et  des 
philosophes  de  l'École  d'ionie.  Von  Wilamuwilz  remarque  que  l'ionien  d'Anncréon  et 
d'Archiloque  est  conrorme  il  celui  des  inscriptions;  il  pense  au  contraire  que  l'ionien 
des  prosateurs  a  élé  allârë  par  les  copistes  ou  les  grammairiens  postérieurs. 

15. —  Dialecte  attiquc. —  Au  dialecte  ionien  se  rattache  le  dialecte 
attique.  Selon  von  WilamowUz,  il  serait  parent  de  l'ionien  de  Chalcis. 
On  distingue  : 

à)  \jancien  dialecte  attique  (celui  dans  lequel  Solon  éi^rivail  ses  loi')  ; 

b)  Le  dialficle  atlique  moyen  {qu'on  fiiisjiii  commencer  au  sophiste  Gorgias 'j  : 

c)  Le  nouveau  dialecte  attique  (que  quelques-uns  font  commencer  à  l'auteur 

du  Traité  de  la  République  dei  AfhfH'eni]. 

Les  anciens  avaient  conscience  que  le  dialecte  attique  primitif  était 
parent  de  l'ancien  dialecte  ionien.  Aristarque^  remarquait  certains 
points  de  ressemblance  entre  le  dialecte  attique  et  le  dialecte  homé- 
rique, par  oii  l'un  et  l'autre  différaient  de  l'ionien  postérieur  :  par 
exemple,  l'usage  du  duel,  remploi  de  o'3v  (nouvel  ionien  mv),  etc. 
Toutefois  les  documents  qui  nous  sont  parvenus  de  cet  ancien 
dialecte  attique  ne  sont  ni  assez  nombreux  ni  assez  probants  pour 
permettre  de  déterminer,  dune  manière  satisfaisante,  la  nature  des 
rapports  qui  existaient  entre  ces  deux  dialectes*. 

Ce  qui  est  certain,  c'est  que  d'assez  bonne  heure,  par  suite  des 
relations  d'Athënes  avec  divers  peuples  grecs,  notamment  les  Béotiens 
et  les  Mégariens,  l'attique  s'éloigna  de  plus  en  plus  de  l'ionien  :  il 
reprit  l'a  après  p,  i,  t,  adopta  l'aspiration,  l'usage  de  contracter  les 
voyelles  qui  se  rencontraient,  etc.  De  là  une  espèce  de  dialecte  mixte, 
comme  le  remarque  l'auteur  de  la  République,  des  Athéniem^. 

16.  —  Ancica  et  nouveau  dialecte  altique.  —  Vers  l'époque 
de  la  guerre  du  Péloponnèse,  il  se  produisit  peu  à  peu  un  changement 
notable  et  dans  l'orthographe  attique  et  aussi  dans  les  formes  : 
l'alphabet  ionien  fut  adopté  offleipllement  en  403  (=  Olymp.  94,  ï). 
De  \k  la  distinction  entre  l'ancien  (moyen)  dialecte  attique  et  le 
nouveau,  l'ancien  (moyen)  étant  représenté  par  les  tragiques  et  Thucy- 
dide, le  nouveau  par  les  orateurs".  Quant  à  Aristophane,  à  Platon  et  à 


S»>»*,   TUI,  i,  ï  (p.  Î3Î)  :  Tr,ï  jiiv  •Hèi  Tg  n»>.»iï  'AtSfîi  -niv  a-ir^v  ?a[i£ï. 

3.  V..;.  Hir  TM  question.  IMn,  d^  Dialeelo  art.m  rp(û«.**-f(nurliu.  Sf-rficN.  I,  VUI,  p.  iîT  «qq.). 

*.  [Xtirapiw»)  R  f,«l,l.  deiAilif».,  [[,  S  :  éneita  buïtjv  itî(r«ï  dxoioïiiî  iEeiéSavTO  (ol  'AATivaloi) 
Tovto  |i=ï  «X  Tr.(,  ToCro  El  ixif.c  ■  xal  ol  (ùv  <  aX),oi>  -ElXiiïeî  i£i»  [lâUov  xal  f mvj  xai  iiaitii 
xal  a/TiiuiTi  -^pâvtai,   'ASr.vaCoi  Si  xixpsiiivii  il  ànivruv  tÙv   'EUr,vuv   xni  ^apSipuv. 

p.  It)  Thucjdidï,  In  trtgiqws.  Ariitiiphiue,  Aallpbon  tt  Aorlocidï  ipparlienncnt  m  l'uicirn  itlique.  Fliton. 
ïénophnii,  Iwcrtlo  ■ppirlirancDl  au  n»ieD,  D^Mlbtsc  ot  lea  aulm  wjIrorM.  «fin  In  tuloon  de  la 


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NOTIONS  PHËLIHINAinES.  15 

Xénophon,  ils  semblent  être  sur  la  limite  entre  l'ancien  et  le  nouveau'. 

17.  —  Différences  entre  l'ancien  et  le  nouvean  dialecte 
attiqne.  —  Quelles  différences  y  avait-il  entre  l'ancien  (moyen)  et 
ie  nouveau  dialecte  attique?  C'est  une  question  encore  mal  connue, 
bien  qu'elle  ait  fait  l'objet  de  sérieux  travaux*.  Toutefois  voici  les 
principaux  points  k  signaler  :  tandis  que  l'attique  reprend  xx  vers  le 
commencement  de  la  guerre  du  Péloponnèse,  Thucydide  et  les 
tragiques  préfèrent  encore  le  aa  ionien  ;  de  même  le  nouveau  dialecte 
attique  change  ps  en  pp  {cf.  àppnv,  Xtppovflffoî),  la  préposition  Çûv 
fait  place  à  vûv,  sauf  dans  certaines  locutions  consacrées^,  ctç  est 
substitué  k  èç  déjà  avant  Ëuclide,  i)  ou  T]  est  remplacé  par  tt  (X«t- 
TO'jpY''*  *"  'i^"  •**  )>»lTOupyîa,  ^adiXtïî  au  lieu  de  paciXflî',  iXtXùutv 
au  lieu  de  ïkiKûxr\,  XCei,  2"  pers.  sing.  pass.  au  lieu  de  X-jr),  etc.), 
un  grand  nombre  de  mots  changent  de  forme,  par  exemple  È;:i,aE>o;xx( 
disparait  devant  sîti;xï>>oO;Aat ,  dès  l'an  369  av.  J.-C,  f)êouXô;j.v]v  devient 
plus  fréquent  que  i^o-AôiJ-ni,  f[\iitt  et  I^Xuxa  remplacent  iâXuv  et 
èâXuKx  vers  l'an  376  av.  J.-C,  etc.,  etc. 

En  étudiant  le  dialecte  attique,  il  ne  faut  donc  pas  oublier  qu'il  n'a 
pas  toujours  été  identique  à  lui-même;  de  plus,  il  faut  se  le  rappeler, 
la  langue  parléeà  Athènes  n'était  pas  la  même  que  celle  qu'employaient 
les  paysans*,  et  enfin,  même  à  Athènes,  il  y  avait  ime  langue  vulgaire, 
pleine  de  formes  incorrectes,  à  cause  du  mélange  de  la  population 
avec  les  esclaves  et  les  étrangers'. 

n'tuTCllD  coméilic  »ii(  1m  rEprtsriiltnls  ilu  n«ive1  (lliqup.  Buai  lu  conlrain  raltacbe  [et  poMra  da 
rucInuK  camèdK  m  nouvean  diilnle  iltiqur.  fl  Dcnyï  d'Ualwirnimc  (p.  Hi)  dîl  i  prap'M  de  Lysiii  : 
xaBapiî  ion  tiiï  (p[iT,vii«v  itivv  xal  tf.î  'AtTiitf,î  yIwttiiî  éfptoro;  xavùv,  oâ  r^t  ip/aia;, 
î  xixpiivT»i  Ilï.îcuv  nal  SouKUÎtînî,  àWà  tf.î  xar'  ixiïvov  tOï  -/pivov  iici/iapiaïo-jaii!, 
w;  Ifort  Tix^t^pisSii  TDÎ;  xt  'AvSoxfia'j  Uyoi;  xal  toIc  Kpiifeu  xst  fiXloi;  <ruxvoI(.  Selon 
Phriakboj  [Phtiih,  BibIMh..  p.  101  B),  les  lutoun  qu'on  pouiiil  c"D«idérsr  eoniiBe  le»  repr^nlula 
du  langagr  attique  Maient  PUbin,  D6innMbèno  tl  Ici  neuf  «Hlrei  oraleura.  Thurjrtlidr.  Xiiiophon,  EKhîue 
le  SocraliquF,  Criliag,  AiiHilliènr,  ArMophane  et  lei  lr<><>  Iragiqun.  Parmi  Inui  cci  auleun,  ]«■  BMillenn, 
arina  Phrjniclioi,  fiaient  Platon,  Dénoslbisos  et  Ewhine  le  Socratique. 

I.  (.a  langue  d'ArliInphuie  reuirnit  IcauFaup  du  furmcj  qu'on  ne  trnuie  pli  en  proH  :  jtptaaO, 
Acii.  ÏTO;  (laX).T|Oto,  Guêpa,  itt;  iter^o-oiiai.  Paix,  77;  tftavoï,  Theam..  WS;  xsTeavtEv, 'irm., 
UIT.ïIc,  DïnéruF,  il  f  a  cbei  lui  dn  nnte  rare),  comme  àyùci.  r.uAptt,  Ml;  âinu.  Chteal.  1013  i 
beiu.  ^iKf.,  tti:^p<iibi,Oit..  tO;  ilivju,  rAetni.,  SV8:  lfim,(iufpa,  U.tl  ;  ï^itu,  £ïi.,  119; 
Blivo).  Ach,,  Sat.  —  Quant  à  Xénopbon,  le  ftramnwinen  Uelladioi  le  Byianlin  (cunnieBCcmtnt  do 

ibi-l.,  p.  m  B,  13  ;  cf.  Galion,  éd,  sahn,  KVIII,  i,  pp.  tl*  sq.),  II  eil  irai  que  IVliqDe  do  Xïnnphiio 
ne^t  pat  toujoun  tb»lunwnt  pur:  il  l'y  mile  d«  [anDei  innieun»,  rares  nu  poéliqun,  i'accus.  pior. 
en  -eî(  jr  nnpiace  In  toimt  régalien  en  -»«;,  a-jv  y  est  employé  pnur  [uri,  etc. 

î.  Voy.  K.  Waciu»,  Carm  epigraphiae  ad  grammalicam  tirxcam  el  poelni  iMnicoi  prriinenla, 
Leipiig.  Tcubner,  1389:  A.  rr»  Biiiiu,  ThaUaelteH  drr  aUiKhcn  Formfiilehre  {eomflct  rendiu  publiés 
daiia  1(1  JaSraberiehIt  'itt  phital.  Yerriai  sn  Bartin.  t.  III  et  I.  VIII):  lUi  HiawianiP,  Lapidum  de 
diat-clo  Alliea  IfttirRonit.  ttrecht,  IS30;  HiiiTiiuiin,  Gmmmalik  dfv  allischii  Itueltriflen,  !•  éd., 
Berlin,  \t»S:0.nttiÊt.wii.Lpdialecteaaiq<ied'aiiFii  In  jiuci-jplJan>(Ret.  do  Philnl.,  I.  V,  pp.  Itï-lSO; 
t.  IX,  pp.  M-»»:  cf.,  ies-i»î). 

ï.  U  locution  l-jpSiilerfai  -ptip.r|V,  u  réBéchir  i>,  se  conierTe  ju^u'aprts  l'arcll»nlal  d'Endide. 

-i    ToDleruia  les  rurmei  on  -^;  »  rcneunlrenl  cnciiro  i-bei  Plalno  cl  même  cbet  DénHHt1il"ie. 

i.  Vny.  un  iotércMaut  Itagment  d'Arlitiipbagc  cilé  cl  commenté  par  Siiiu*  Eipuiicn.  Àdv.  Gramm., 
i.    10. 

0.  Voy.  r.  I.  A.,  1,  3-4.  QDC  ioKriplian  gravée  »n<  diulc  p  r  u^i  Ijpicide  étranger  cl  pleine  d'aapl- 


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16  CIUHMAIEIE  COMPARÉE  DU  GBEC  ET  DU  LATFN. 

G.   DISPARITION   D£S   DIALECTES.   —   LANGUE   COHUUKE. 

18.  —  Causée  de  la  disparition  des  dialectes.  —  Les  dia- 
lectes grecs  s'étaient  développés  d'une  façon  indépendante,  parce  que 
les  divers  Etats  grecs  élaient  indépendants  les  uns  des  autres.  Quand 
cette  autonomie  eut  disparu,  les  dialectes  disparurent  aussi  peu  à  peu. 

L'ionien,  ie  plus  exposé  à  l'influence  de  l'atlique,  succomba  le 
premier.  Bergk  croit  même  pouvoir  affirmer  qu'il  est  en  voie  de 
disparition  des  l'époque  qui  suit  la  fin  de  la  guerre  du  Péloponnèse*. 

Les  autres  dialectes  résistèrent  plus  longtemps.  Le  béotien  existait 
encore  après  Alexandre  :  Thespies  l'abandonne  vers  01.  135; 
Orchomène  le  garde  jusque  vers  01.  14b', 

Le  dialecte  éléen  eut  la  même  fortune  que  le  béotien.  L'éolien  de 
Lesbos  et  d'Asie  Mineure  existait  encore  sous  Auguste*. 

Mais  ce  fut  le  dorien  qui  résista  le  plus  longtemps  :  du  temps  de 
Sirabon,  c'était  encore  la  langue  dominante  dans  le  Péloponnèse;  du 
temps  de  Pausanias,  les  Messéniens  parlaient  encore  le  dialecte  dorien 
avec  une  remarquable  pureté*.  A  Rhodes  aussi  le  dorien  demeura 
longtemps  très  pur".  En  certains  endroits  même  le  dorien  déposséda 
d'anciens  dialectes  locaux  :  ainsi  à  Tégée,  l'arcadien,  qui  avait  subsisté 
jusqu'à  l'époque  des  Diadoques,  céda  peu  à  peu  la  place  au  dorien  qui 
finit  par  y  prédominer  depuis  la  destruction  de  Corinthe  environ. 

19.  —  Persistance  dn  dialecte  attlqne.  —  Quant  au  dialecte 
attique,  grâce  aux  grands  écrivains  qui  l'illustrèrent,  grâce  à  la 
prépondérance  politique  et  commerciale  d'Athènes,  grâce  aussi  à 
son  caractère  de  dialecte  intermédiaire  entre  l'ionien  et  les  dialectes 
en  a**,  il  se  répandit  de  bonne  heure  hors  de  son  domaine  primitif, 
continua  à  s'étendre  même  après  la  chute  de  l'empire  politique 
d'Athènes  et  finit  par  embrasser  tout  le  monde  grec  sous  le  nom  de 
langue  commune  (xoivï)  Siâ^txTo;').  Mais,  en  s'étendant  ainsi,  il  avait 
beaucoup  perdu  de  sa  pureté  primitive  et  s'était  mélangé  de  diverses 


se  plumt  «nlm  li»  et  11 
Migioa  il  OrchomCno  wiiit  • 
leunedilfluiMHeimiUt 


wlon  IM  CM.  SpLid  tod 

.  J.-C.)  conlrtdit  lomwl- 
in  parla  ptrlont  l'altique 


1.  Toy. 

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If  ea  langue  comD 

didecliMo 

im.Enr^slogé 

érall, 
l-cmpl 

iThwp 

»,  l'emploi  du  di. 

dom*.iW 

Dn>«<»>inniuni!j»<l 

i.  Voy. 

E«u.  lient,  i 

c.  p.  Stel  Miv. 

4.  Paiu 

5.  A*UT 

»,4I,'gl3';  < 

1.  Voir 

i-dewn,  p.  iï 

7.  Lmw 

cici»  eoBtidéra 

ommc  un  ci.iqniè 

S.  ÏO;  «td 

oecdule  do  P.  Crt 

le.  cinq  di 

«IM  p™.  q 

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A  rondùt  1.  ju& 

WHwMxtit 

KœlIcDdort,  U 

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c  ne  serait  pas  u 

diiledapop 

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loukiiQ 

lemcnt  Mlle  opiui.iD.  Ariiiîde  non 

«ppre 

d  [PanaM..  I,  p. 

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MOTIONS  PRÉLIMINAIRES.  -  DIALECTES  GRECS.  17 

formes  empruntées  aux  dialectes  locaux,  notamment  au  dialecte 
macédonien  et  au  dialecte  alexandrin'. 

20.  —  InflDcnce  des  dialectes  macédonien  et  alexandrin. 

—  L'influence  des  dialectes  macédonien  et  alexandrin  s'explique  assez 
par  le  fait  que  les  armées  macédoniennes  avaient,  depuis  Philippe, 
propagé  la  langue  grecque  et  que  la  fondation  d'Alexandrie  avait 
déplacé  le  centre  intellectuel  de  la  Grèce.  Ces  deux  dialectes  conte- 
naient des  formes  très  particulières.  On  a  très  peu  de  renseignements 
sur  le.  dialecte  macédonien^;  mais  le  dialecte  alexandrin  forme  le 
fond  de  la  langue  dans  laquelle  est  écrite  la  version  des  Septante 
ainsi  que  le  Nouveau  Testament.  Ce  qui  le  caractérise,  c'est  une 
grande  altération  des  formes  et  de  la  syntaxe'.  Cette  langue  parli- 
i-ulière  était  parlée  non  seulement  à  Alexandrie  et  en  Ég\'pte,  mais 
en  Judée,  en  Syrie  et  dans  les  pays  voisins,  à  l'époque  de  Jésus-Christ, 
et  l'on  appelait  tklr.i-.'jTr.i  le  Juif  ou  le  Syrien  qui  parlait  grec,  d'où  le 
nom  de  dialecte  hellénistique  donné  par  Scaliger  au  dialecte  alexandrin. 
Ce  dialecte  a  joué  un  grand  r<^le  dans  la  formation  du  grec  byzantin, 
grlce  surtout  k  l'influence  de  la  littérature  grecque  chrétienne,  qui 
exerva  son  action  sur  la  langue  commune  dès  le  temps  des  apiïtres. 

21.  —  Langue  commune.  —  Cette  langue  commune  {xgivt;, 
commune  d  (oim  les  pays  grecs)  était  appelée  aussi  éW.t.vîxv;  par  oppo- 
sition à  ftixpSapoi;.  Plus  tard,  ces  deux  mois  eurent  un  sens  péjoratif  ■ 
et  signifièrent  la  langue  vulgaire,  opposée  à  la  langue  nttiifxie.  Il  est 
certain  que  la  langue  commune  est  une  langue  de  décadence;  les/ 
formes  et  la  syntaxe  y  ont  subi  des  altérations  parfois  profondes. 
Aussi  n'est-il  pas  admissible  qu'on  la  prenne  aujourd'hui  pour  base 
de  l'enseignement  du  grec*. 

1.   Voy.  KCuni-BLiu,  aatf.  Cr.  d.  gr.  Spr..  p.  i3  el  juif, 

1,  Vov.  ^vn,<hdial.Xiieed.aAiexandrina,  Lcipi..  liai.  O.  A.  Vax,  Zeilidir.  de  Kolln,  SXII, 
101;  G.  Mk»,  ffec*.  JnArine*..  CXI.  18h. 

ï.  On  IrouTs  diai  le  dialivte  ■IriiDilriii  d«s  lotavi  tnrmm  i).i',),u6av,  inotoCsav,  -^VDoaoïv, 
lïnaiVBV,  etc.;  diDi  la  luguc  dn  Nouvesu  Inliment  on  relivc  ïka.yi'ninpai  (Kpb.,  3,  B).  f,).SaTC 
Olallh.,  IS.  3*1,  ÏTctmi  (Jnan.,  «,  10).  Î)Tu  p.  cnu  (t.  Ciir.,'  I«.  ai,  r\e..Hc.).  Bfiuvtat. 
p.  â^IvTE»  (Xalth..  9,  t,  S],  £(  iiv  p.  Sï  âv.  p,V;  pauroùx,  ïva  dsai  luui  1m  eu  oli  l<  lalin  net  Ut.  etc. 

P.  Sehmiedil.  Leiptig,  Vugel,  1 907)  ri  dm»  Fn.  Bi-u»,  Grammalili  dm  m»(«W»ien«irA<m  Gritchiseh, 
GôUingen,  1896.  C[.  ).  Vitiui*.  Élude  tiir  tt  grec  d«  Novman  Talament  (lo  xrbo  :  irnUie  d« 
prnpasilionil,  PiTH,  Bnnillog.  1891. 

Kon  :  La  lanfoo  CDUmune  roTknt  1  oit.  au  lieu  detT.  ï  ps.  au  lieudi  pp;  elle  rensnce  %  rupiratinn 
da»  un  grand  onnibre  do  mnt)  (ei.;  àBpdo;.  âvÙTW,  aùnivu,  etc..  au  Ueu  de  Ji9pio;,  àv-JTo), 
avalvu.  etc.).  elle  noililk  la  forme  dea  mots  (f(ïO[ini  p.  TiyVDjiai.  iiviiax»  p.  tirvuîffxw,  vio;, 
ISa;  p.  lEiût,  ).[(«;,  àvx6i|ia  p.  itéAT,fst,  aakiam-iii  p.  aoilnixTii:,  xEtTixUniï  p-  xiti- 
nzXT>](.  ûiô;  p.  Oô;,  n(VT<iiiou;  p.  niviiiiou;.  UvoSo^û  p-  ^cvoSaxcû,  <iîxte((ïi4  p.  olxtipui. 
Kpiâpgi  p-  xpûpgi,  àno&viiirxu,  )ii[ivT,iri(u,  viu^u  p.  ^ifAi-lyn.io,  {(i|ivr;iixui,  ircn^u),  ÏEf^oiiii 
p.  )iiJ;o|uii,  etc.,  etc. 

FoaaB  Di  LÀ  tàa.t^uvni.  —  La  langue  eommane  nnpluie  asTCo;  au  lieu  do  SaTtoi;,  yâ.p\-:a  au  lieu 
de  tàfit,  vaûf  au  lieu  de  v?^;,  l^Biaf  au  lieu  d'I^flû;,  ZP'J"*»!  »"  ''*"  ""^  XP""o'îi  '''■•  **': 


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16  GRAMMAIRIC  COMPAIIKt!  DU  GltEC  ET  DU  LATIN. 

Arïslote  est  sur  la  limite  de  l'attique  et  de  la  langue  commune  : 
Polybe,  Diodorc,  Plutarque,  Appien,  Pausanias  et  tous  les  auteurs  posté- 
rieurs, excepté  les  Atticlstes,  appartiennent  à  la  langue  commune'. 

22.  —  LeB  Atticlstes.  —  Déjà  sous  Auguste,  Denys  d'Halicar- 
nasse  avait  jugé  qu'il  fallait  que  la  langue  littéraire  revint  à  l'imitation 
des  modèles  attiqiies;  mais  ce  fut  à  l'époque  d'Hadrien  et  des  Antu- 
nins  que  se  fonda  une  école  littéraire  et  grammaticale  qui  prétendait 
ramener  le  grec  à  l'ancienne  pureté  du  dialecte  aUique;  les  maitres  de 
cette  école  et  leurs  disciples  (Arrien,  Élien,  Lucien,  etc.)  sont  les 
Allicistes.  Quelques-uns  poussant  &  l'excès  l'amour  de  l'atticisme  vou- 
laient imiter  les  Attiques  jusque  dans  leurs  défauts,  jusque  dans  leurs 
incorrections  :  Lucien,  bien  qu'alticiste  lui-même,  se  moque  de  ceux 
qui  font  des  solécismes  à  Tattique'. 

Ce  mouvement  produisit  aussi  un  grand  nombre  de  travaux  de  gram- 
maire sur  le  dialecte  attiqiic  :  c'étaient  en  général  des  lexiques,  où  l'on 
mettait  en  regard  les  formes  et  les  expressions  attiques  d'une  part  et  de 
l'autre  celles  de  la  langue  commune.  Malheureusement  pour  nous,  ces 
travaux  sont  presque  tous  perdus. 

23.  —  Le  grec  byzantin.  —  Malgré  les  efforts  des  Atticlstes,  la 
langue  commune  continua  à  s'altérer  et  fmit  par  donner  naissance 
au  grec  byzantine  Bien  que  la  formation  du  byzantin  remonte  jusqu'à 
l'époque  oQ  Constantin  transféra  à  Byzance  le  siège  de  l'Empire  romain, 
c'est-à-dire  à  l'année  330,  il  faut  reconnaître  que  jusqu'au  sixième  siècle 

Buv,  cie.;l>  Vpm.  du  diifl  tXu(TT,v  nt  noijikiÉe  par  iVjETOv,  1Ût|,  unmiw  tQrme  alUque,  d^lrûiK 
X-jei  (£*  pcH.  1.  pi».)i  ).voai(  reinpl*<;o  ).ij<i£ia;,  etc.  ;  l'ûigoienl  di'^pariU  dini  i-j-/_i\i,r,i,  iXxx^nv, 
àxTiK^Eiv,  >^),'jxiiv,  oI!r,xid(,  ioTijxKv,  âviXuxoi  (p.  T|-j;(d^T,v,  ^xa'ov,  ijxvixii),  tXtlOxr,, 
ùSt.xiÛ;,  ilïTï.xr,,  àir.iioxaj.  loi  infinitif»  eoolricltj  l'illËrcnt  [ei.  :  TifiSv  p.  TH»Sv,  St^oîi 
f.  ÎTjJ.oyv,  fiïDvv  p.  pifûv  n  'Ire  g\ari  o),  i,n  Irouio  d«  barbiriinici  emmo  jr<U(ôt)V,  m  li*n  * 

■noyens  i  «ni  passif.  Tiii^ffùjiai,  fiXT,oo[iai,  â^aitai,  ÎT,|ii(iijo|iai,  et*-,  «ont  remplaça»  pw 
'ctif.rfiv\arijLXi,  «te.  (Pour  lo  d6tiil.  cumparet  Us  tnciCRiics  gramniaJHi  grccquca  faipl»]i!Fa  dans  In 
iliblisKiiKDti  fraii^aii  d'cnHigiiomenl  aui  gruiunalns  él(a>enti>r«  do  HU.  Croi»t  cl  Pstiljran, 
KKRianD  et  Goelicr.  qui  pronDcnl  pour  base  lo  diaiccio  atliquc.) 

Siniii.  —  La  déiadcncs  de  l>  synliii!  n'nt  pas  mnii»  proRiuds  ;  aioii  la  langui  «munon*  <?Bipl«e  &; 
Su  aT«  le  wperialit,  ôi[u>;  âv  ou  ûc  av  mttc  l'oplalif  {et.  ■nr  HaanaiMii.  Lripidura  leilïmonïn, 
rb.  ir.  %  I).  Û>;bi«  l'oplalif  apr«s  dd  temps  principal  (cl.  iak  UianuDii.  ifti'if..  cb.  IV,  JJ;  Lict», 
t.  ït).  le  moyen  au  lieu  de  l'actif  (cf.  Lie.  i.  1  ;  Biii:>iiii>iiii.  Syiabolm  criiicx  i»  Strabontm,  p.  3i), 
|i^  au  lieu  de  ai  (cf.  GiLstHiBivE.  Amrriran  Journal  o(  PAilalogy,  I.  I.  I"  Ut.,  cf.  Htrue  du 
Jteouei,  t.  V,  p.  I  as),  e!;  poHr  (v  (Lucms,  Elu»,  elr.),  râiTBOjtiijw  itatîdç,  p.  liciTpoittûùi  mai!». 
inieouXlvu  Tivi,  «u  lieu  de  nvi  (fl.  rfev  H.,  t.  V,  p.  l«fl,  et.  p.  t«9). 

1.  Voyei  lea  IraTaui  particuliers  dunl  ta  langoe  do  quelquei-uns  de  eci  auteurs  a  été  l'objet.  Puljbc 
{Phil.  Woek.,  t.  I,  33U)  a  nne  langge  plcioc  de  mois  poéliquei  ou  Tulgaircs.  il  reelierebe  les  rerbcs 
composés,  iD«me  do  deui  ri  Imis  pr^ilroiii.  il  confuml  les  dilftrenta  tcoipi,  il  omet  av  an  mode 
irréel,  etc.  La  lang»  d'Appien  {PiU.  Woch..,  I.  II.  tOS6)  renferme  beauconp  do  muti  poétiques  et 
bcBDcMip  d'emprunts  faila  à  Hérudotr.  par  ei.  :  Oflai,  p.  «iioîi-iiteiTî,  p.  èittiBr,,  de,  etc. 

ï.  LuciiK,  Pteudoi.,  «  ;  voXo'.xJI^OvTtt  'Aitixiù;.  Sur  l'Allieiime  el  In  prineipani  Atlicisies,  iciy. 
les  traïaui  de  W.  Scaiis,  der  Allicùmiii  in  leiaen  Haupletrinlern,  SiDlIgarl.  Sohlbammer.  l8S7>g7. 

eoaullcr  [outre  Winer,  cité  plus  haut,  p.iur  1rs  rapports  du  grée  n  eliréiieu  ■  avec  la  grec  bjMnllu). 
lliuioi,  Grammofit  der  gi:  Vatgriapraclie  in  iïslarîiclttr  Enlwitliltmg,  Berlin,  185S  ;  HiTHHtiDit, 
Aaxftiiov  ia^oplaç  rf,;  'ËXXiivixfi;  yXiôuot,;,  Smyrne,  1871,  el  l'introduclioD  mise  par  Soraociisen 
l4tedesanf>neˣEEicoHa^(Ae  Aonnnanrf  bg:anlint  periodi;  etc.  New-Vork  et  Lerpiig.  1830. 


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NOTIONS  PRÊUMINAIRES.  --  DIALICCTES  GRECS.  IB 

le  byzantin  ne  se  distingue  de  l'ancien  grec  que  par  un  certain  nombre 
de  mots  et  de  tours  proserits  par  le  bon  usage  des  écrivains,  comme 
Jean  Ghrysostome,  par  exempte.  Mais,  à  partir  du  sixième  siècle, 
la  langue  littéraire  commence  à  subir  sans  résistance  l'action  de  la 
langue  parlée,  et  au  douzième  siècle  elle  a  disparu  de  l'usage  général, 
la  masse  du  peuple  ne  la  comprend  plus;  celui-ci  emploie  un  idiome 
(jui  deviendra  le  grec  moderne'. 

D.    DIAI.ECIE3   LinéaiJEEH    DA>'S   L'aXOIBS   aREC. 

24.  -~  Caractère  des  dialectes  littéraires.  —  Jusqu'à  ce 
siècle-ci,  on  ne  connaissait  les  dialectes  grecs  que  par  les  auteurs; 
mais  l'étude  des  inscriptions  a  montré  qu'en  beaucoup  de  cas  les 
dialectes  littéraires  n'étaient  que  des  dialectes  artificiels  ou  de  conven- 
tion, fort  différents  des  dialectes  réellement  parlés'. 

25-  —  Dialecte  homériqae.  — Pour  le  premier  de  tous,  le  dialecte 
homérique,  la  chose  est  depuis  longtemps  hors  de  doute  :  c'est  un  mé- 
lange de  différents  dialectes  ioniens'  et  de  plus  un  mélange  fortement 
imprégné  d'éolîen*,  comme  l'avait  déjà  remarqué  Hellanicus  d'Alexan- 
drie, ainsi  que  d'autres  grammairiens  anciens'.  Ce  dialecte  tout  factice 
devint  la  langue  épique;  il  est  adopté  par  le  Béotien  Hésiode'  et  par 
tous  les  poètes,  épiques  postérieurs  jusqu'à  Nonnus  et  à  son  école. 

26.  —  Ionien.  —  L'ionien  proprement  dit  fut  le  dialecte  de 
l'élégie  et  des  ïambes,  genres  nés  en  lonic.  Le  Mégarien  Théognis 
écrit  ses  élégies  en  ionien  et  n'emploie  que  quelques  dorismes  isolés; 
Tyrtée  écrit  ses  ([/.^otTÔpiûc  en  dorien,  parce  qu'il  vit  à  Sparte,  mais 
ses  élégies  sont  en  ionien  mêlé  de  quelques  dorismes. 

I.  Voici  quolquo  eiciniitM  de  c«  alKralioni  progrmivH  :  n*  liétlr,  ompLiii  do  <j'Ti^iS(iivuv,  cnaru- 
■inn  dt  (I(  ii«iv,  emploi  d'Ënu;  itcc  l'infliiitir.  —  »•  «tcle  :  iV  xâpiv,  *u  lisu  de  to  xàpa. 
[Uiïitcpe:  p.  (Lefïwv,  Tlipati  p.  ïlipaan,  SeXevxtoi  p.  £i)iiuvsûiri.  xûp(t  p.  nûpto;,  iTi')j.'"J'' 
p.  itl\uav,  Tt-iiaai  p.  vrà;,  iyà-jaii  f.  â^aftCv,  xtliuia  îva,  ylfut  'va...,  iâv  fet  rindjcilif 
[cf.  Btœv  "«  littdic«littulor,  Rtc.  c  '■     ■-■■--■-- 


IwgHlillinin.  E«0n..m™Tir™.d8t*Sî, 

g™ 

bl« 

(lu  »  perdu 

dalit.  lertuel.  ri 

fiuiiir.  i-opi>iir, 

le  mn-fta,  la  Tulur  d  le  ptrWI.  On  dil  fliico  ïpâij.( 

(ïP' 

T«)  ou  flÉM. 

■fpO'J'u)  (rpifi"). 

Si  va  ïp£i.^O>, 

lii  Tpi'fiw.  MXm  va  ipiïu  (=  fiL-xtXy); 

D  décime 

i,  ï.var/«, 

rf,{  -fuvaixa^,  c 

e.;  ^  «fttXJi 

fiil  an  pluriel  al  xip aliSc;,  ^  -[vûai;  Fail  ■ 

B*- 

t^C 

ÏViii,;;,  Ole 

î.  C'nt  ce  qu'on  .oil  de  nos  jmra  pour  lu 

rcc 

mnde 

le:  la  Ungu 

lilléraire  y  e>t  a 

»i  uue  laogue 

loul  aFtiflcielle;  lerralgrcc  madcrnc.  c'eit  liJ 

uigu 

d« 

aj'aanietdea 

H.Surrhijloire 

in  dialectes  lilUraim  de  la  Grèce  anckinDB.  v 

j.  B 

ZlEK 

■  a,  dit  Et^ntehung  dPrgr.Lïtl 

Leipiir.  IBBO. 

i.  11  ol  Taeile  de  remarquer,  par  eiemple 

qu 

dn 

r.,rm»  au»i 

«.uUiple,  que  lu 

Z,  i[i£o,  [te-J, 

iiuio,  laltti  —  oln,  tcù,  scia,  aifliv,  tcoïa 

io,  do,  ÎU 

,  de,  uepomai 

ul  guère  «istcr 

oe. 

4.  Vof .  anaiin».  de  Bomti-icm  elocalionii 

MJli 

ni.  p.  ïl.l.  3. 

S.  Vof.  Bh«,  ffrûcA.  Litti-atarBackichl 

eu  français  une  ép 

ipée,  Cirnr/rfe 

981). 

qui.  loutea  p 

op.,rti.m,gard(.cs, 

mélangée  eomne  celle  d^Homèrc.  On  y  trouve 

de> 

du  ¥idi  i.  16 

é  des  formel  du  » 

ird,  Hns  parler 

dM  romn  intertnédiairo,  le  loul  garanti  pai 

la 

iœe. 

L-.<rieur  ti.a 

1  »ni  doute  aur 

cootréea  différcolM,  cl  il  a  mélangé  le  dialecte 

de .on  pa 

.  [le  midi  pr 

asi  dialectea  roisisi. 

«.   ïnt.  HucB,  rf.  Dial.  Jet  Hciildoa  (Jah 

b. 

Pbil 

Suppi,  8i. 

:6:.p.  Sii^q.) 

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!0  GHAHMAlEIt:  COMPAREE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

Ce  fut  en  lonie  encore  que  se  développa  d'abord  ia  prose  (c'est  en 
ionien  qu'écrivent  les  logographcs  :  Cadmos,  Hécatée  de  Milet,  etc.  ; 
—  Hérodote;  —  les  philosophes  de  l'Ëcole  naturaliste  d'ionîe  : 
Phérécyde  de  Syros,  Démocrile,  Heraclite;  —  le  médecin  Hippocrate 
de  Cos).  —  Aussi  le  dialecte  ionien  fut-il  pendant  quelque  temps  le 
dialecte  de  la  prose  historique,  le  dialecte  de  la  philosophie  et  de 
la  médecine.  Ion  écrit  ses  tragédies  en  attique,  maïs  ses  mémoires 
en  prose  sont  en  dialecte  ionien;  Antiochos  de  Syracuse  (vers  423; 
écrit  ses  ^i,x.ù,t/.i  en  dialecte  ionien'.  L'élève  de  Zenon,  Parraénide 
d'Elée,  compose  son  poème  didactique  en  dialecte  ionien  mêlé  de 
quelques  dorismes.  Sous  l'Empire  encore,  on  rencontre  des  ouvrages 
historiques  en  prose  ionienne,  par  exemple  les  'h^i^i  d'Arrien,  les 
Moù<;xt  de  Képfialion,  les  œuvres  d'Eusèbe,  d'Asinius  Quadratus,  etc. 
Deux  opuscules  attribués  (sans  doute  à  tort)  à  Lucien  :  le  iJtfi  rr.i 
àiTTpoî.oyiï;;  et  le  Ilif!  Tf.i  S-jpi/;;  tlïoù  sont  composés  dans  un  dialecte 
imité  de  c<ilui  d'Hérodote.  Enfin  les  ouvrages  du  médecin  Arétée 
sont  aussi  en  prose  ionienne. 

27.  —  L'Ionien  d'Hérodote.  —  On  serait  porté  à  considérer 
sans  examen  Hérodote  comme  le  représentant  le  plus  autorisé  de 
la  prose  ionienne.  Mais  s'il  est  juste  de  le  considérer  comme  le  plus 
grand  des  auteurs  qui  l'ont  employée,  il  n'est  pas  vrai  qu'il  puisse 
servir  de  garant  pour  les  formes  ioniennes.  C'était  déjà  l'avis  d'Apollo- 
nius Dyscole  et  d'Hermogène'.  Au  contraire,  le  dialecte  des  logo- 
graphes  était  de  l'ionien  assez  pur^ 

28.  —  Langrne  de  la  poésie  lyrique  méllqne.  —  La  poésie 
lyrique  mêlique,  qui  est  l'expression  de  sentiments  individuels,  n'eut 
pas  de  dialecte  spécial  :  Alcée  et  Sapho  s'exprimèrent  en  éolien, 
Anacréon  en  ionien  (avec  éolismes  isolés). 

29.  —  Lang:ae  de  la  poésie  lyrique  chorlqne.  —  Au  contraire, 
la  poésie  lyrique  chonque  eut  un  dialecte  à  elle.  Kée  en  Laconie,  elle 
se  développa  avec  Alcman  de  Sardes,  qui,  fixé  à  Sparte,  écrivit  en 
dorien  mélangé  de  quelques  éolismes,  et  surtout  avec  Stésichore 
qui,  par  une  épuration  savante,  sut  rapprocher  sa  langue  de  la  noblesse 
épique.  Dès  lors,  un  dialecte,  dont  le  fond  était  dorien,  devint  le 
dialecte  consacré  pour  la  poésie  chorique  ;  il  fut  adopté  par  Pindarc 

I.  Voj,  ^^co^A■i,  G<i-vlti„-ltt  I.ilfralivgewhifhle.  I.  I.  j..  ÎJJ. 

ï.  \i-j.  HcmiiHtn,  nipl  lôiûv  (p-  JIO)  :  c.  Kal  éiU.uv  Sia/ixTUv  i-ififl%7&  tiviv  'liXtaci 
['tlpdSo:»:;.  Il  ajnulc  t  Kal  '0|iiipo:  txX  'Itpdion;  xoil  SX^ni  gCx  àXifai  tùv  ito-.ITÛv  i-/pr,- 
«KVTO|iit/xoiléSX).tii(:(alUUinviTipuvei3]ix:uv,  TÔ  x);sEv:dv  [ir,v  tà^outri.  »cr.  iAiW.<|i.  si>9;: 
■  'KxiTsEa;  &  M(Xt,s(o;...  t^  ZixXitr.'a...  à.t.fi-.a  'lifi  xsl  oj  |i(|ii'rp.ÉVT,  -/,pr,aà|j.E«o;  a-M 
M«TiTÎ>v  'HpôîOTOv  nomi).!!.  iiCr.BACHii*i!i,  Aaecdola,  M,  p.  3(7  ;  o 'O;  ('ImtoxpiTriO  iïpitw 
iJj  'liîi  •/_^iim  ■  i  TÔp  'lIpiSoTOï  oviiliiafti  niiriv  tjj  noiriTtxÇ.  » 

a.  lui  MmoigiiBf^  tViit  Jau  la  dqIc  prècèdcnlc  oa  pent  ajoulcr  celui  de  Dixii  d'UiLiciaïuu  (I.  VI, 
p.   <1»  et    K64  Boiiic)  ;  ■f|  UÇi;  avTiÔv...  xiOapà  x»!  o«fi;;  xai  ovvTOiii;  ioriv,  àno'/pwVTio; 


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NOTIONS   PRÉLIMINAIRES-  -  DIALECTES  ITALIQUES.  !1 

dont  la  lang:ue  toutefois  est  très  artificielle,  puisqu'on  y  trouve  in<-iés 
au  fond  dorien  des  éolismes,  des  formes  liomériques  et  même,  à  co 
qu'on  croit,  quelques  béotismes'.  De  même,  les  chœurs  de  la  tragédie 
attique  eurent  une  couleur  dorienne  due  surtout  k  la  substitution  du 
son  a  à  I't].  Corinne  parait  être  la  seule  qui  ait  employé  l'éolien  dans, 
la  poésie  chorique. 

30.  —  Lan^e  de  l'idylic.  —  Enfin  le  dialecte  de  l'idylle  (dans 
Théocrite,  dans  Bion  et  dans  Moschos)  est  un  mélange  de  formes 
doriennes  et  de  formes  épiques;  il  y  a  même  des  Idylles  de  Théocnle 
écrites  en  éolîen'. 

31.  —  Dorien.  —  Tous  ces  dialectes  sont  des  langues  savantes, 
créées  par  les  poètes  ;  au  contraire,  les  philosophes  ou  mathématiciens 
pythagoriciens,  Timée,  AIcméon,  Arcliylas,  Arcliiinède"  écrivent  en 
vrai  dorien.  Archytas  était  pour  les  anciens  le  modèle  du  dorien 
sévère,  et  l'on  plaçait  à  cdté  de  lui  les  auteurs  de  la  comédie  sicilienne, 
Épicharme  et  Sophron. 

32.  —  Attique.  —  Enfin  le  dialecte  attique  finit  par  détrôner  tons 
les  autres,  sauf  le  dialecte  épique  et  le  dialecte  lyrii|iie  cliurique.  Ce 
fut  d'abord  le  dialecte  de  la  poésie  dramatique,  et  bienlAt  de  la  prose, 
de  l'élégie  et  de  l'ïambographte,  qui  de  l'ionien  passèrent  à  l'allique. 


CHAPITRE  III 

DIALECTES     ITALIQUES 

Bibliographie.  —  R.  S.  Co.vn.W,  Ihe  Italie  Dia/ecla,  I  ToM.  II  Grammar,  Inili<.-i's. 
CambridKe,  IKÏl.  —  VoN  Planta,  Gnimm.  d.  oak.-umln:  Dial.,  1. 1,  Eiiileimng  il.  Laut- 
lehre,  Strasbourg,  189a;  t.  IJ,  FormtnUhre  Syntaxe,  etc.  SlMsboiirg,  18SI7.  — 
Th.  Moumse.s,  Vnterilali'clie  Dioltkte.  Leipzig,  IBâO.  —  Deecbe  cl  MOller.  tlie 
EIniÊker.  —  C.  Pwu.  Allit.  Rtudien,  l-V,  Hannover,  1883-87.  —  M.  BbÉ(L,  lea  Tables 
Eugiibinet,  Paris,  VSih.  —  S.  Bugge,  Aliilaliache  !^luilien,  Chrlslianin,  1876.  ~ 
F.  BQCQELER,  Umbi-ica,  Bonn,  18N3.  —  J.  Zvëtaieff,  Si/llo're  insciiplionum  Oscaivm. 
Péleribourg,  1818;  fmcripdonet  Italiœ  média:  dialeetica.  Leipiig,  1(181;  Inscinlionea 
IlaliK  inferiori*  dialcclicx.  tloscou,  188a.  —  J.  Fbikdl«ndeh,  die  O'kiichen  .Viliizrn, 
Lcipiig,  1850.  —  Th.  Adfhkcht  el  A.  Kibchhoff,  die  Vmbriacken  Sprachilenkintplfr, 
Berlin,  1849-51.  —  Deecke,  die  Faliaker,  Strasbourg,  18S8. 

33.  —  Lang-ue  Italique.  —  Au  grec  il  faut  opposer,  non  le 
latin,  mais  la  langue  italique,  dont  le  lalin  n'est  qu'un  dialecle  parti- 
culier :  la  différence  entre  les  divers  dialectes  italiques  n'est  pas  plus 
grande  que  la  différence  entre  les  divers  dialectes  grecs.  La  conquête 
de  l'Italie  par  les  Romains  eut  pour  effet  d'élouffer  les  autres  dialectes 
avant  qu'ils  arrivassent  à  un  développement  iitléraire  :  le  lalin  lui-mrme 


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B  GBAMMAUIE  COMPAHÉE  DU  GREC  ET  nU  UTI^. 

ne  parvint  à  ^tre  une  langue  littéraire  que  grâce  au  contact  de  la 
Grèce'. 

34.  —  Division  générale.  —  On  peut  classer  les  dialectes  italiques 
de  la  manière  suivante  : 


Ombrien  Osque'  et  tabellien  Latin 

(iluquct  H  nitichs  peut-       (CumprCDantl'Oif  uc  ifu  Su<f  [Sicile,  Bnitlium.  (Auquel    on    nlttcbe    le 

Htc  le   diilects   pirlé           Lacinir.  Apulie^,  l'Oifue  du  cenfrt  [Campa-  f'alitgue*,  le  diilcctf 

par  In  Vnlvjnrs'l.                 air,  Samniupi],  et  l'Oigue  du  JVonf  qui  etl  de  Préiusle  iH  «lui  de 

l.luWiuneBbiiiibledei/iu;«ieija6*Hienj[P*li-  Zanuctum). 

piicD*.  S*bina,  Har»i>,  Hirnicina,  Vntins]). 

35.  —  L'ombrien.  —  L'ombrien  nous  est  connu  par  les  tables 
d'iguvium  {auj.  Gubbio),  découvertes  en  1444  :  ces  tables  contiennent 
les  détails  d'une  procession  expiatoire  qui  se  faisait  autour  de  la  ville. 
Décbilfrées  par  Aufrecht  et  KirclihotT',  elles  ont  été  aussi  publiées 
et  commentées  par  M.  BréaP. 

36.  —  Osqnc.  —  Dialectes  sabellleiie.  —  Les  dialectes  sabel- 
liens  sont  peu  connus'',  mais  l'osque  a  été  étudié  dans  ses  principaux 
monuments  :  la  table  de  Bantia,  en  Apulie',  le  cippe  d'Abella,  en 
Campanie;  les  tables  d'Agnone,  dans  le  Samnium,  etc. 

37.  —  Idiomes  divers.  —  Dans  l'Italie  ancienne  on  rencontre 
encore  d'autres  idiomes,  qui  sont  : 

a)  Le  grec  parlé   dans  l'Italie  méridionale; 

b)  Le  celtique,   dans  ta  Gaule   cisalpine  {cf.  W.  Heteb-Lubke, 

Gramm.  d.  roman.  Spracben,  t.  I,  p.  13)  ; 

c)  Dans  la  Calabre  ancienne,  le  dialecte  que  Mummsen  appelle 

meisapirn  ou  iapygien;  il  n'est  connu  que  par  des  inscrip- 
tions presque  indéchiffrables^. 

1.  Toutefun  l'wquo  cul  an  genre  lillérun.l'AIflline;  voy.Teuffcl,  p.  13el  juii.  Vu;.  uiHÎ  1«  raiw» 
aéric-usH  que  donne  U.  Bai>L(fef  Tabli-i  EugubiTUt.  pp.  383  il  384]  pour  «tibiir  que  le>  Osquo-  onl 
ru  une  lilUrature.  Toujnun  eil-it  que  l'mque  survécut  ionglempi  à  la  lonquMc  romaine  ;  au  pn-mier 
siècle  ai.  J.-C,  nu  se  scrrail  encore  de  l'oiqoe  rfoni  la  aeles  officiel!  aui  en'irana  de  Haplcî. 

i.  Toy.cfpenclaulBiBTBouJm,  fl«:eBl.firi(i«^f.l.Xn,  p.  B9;  cf.  ioiiPi.iirti,C™n>iri.,  elr.,  I,  p.  i*. 

■i.  SurTor^gine  et  le  uns  du  nii>l  Ogqiie,  ver.  BuiL,  0^.  (it.,  p.  3S3. 

t.  Vof.  H.  BaiAL,  Ici  Tabk>  Eugubinet,  p.  100  iqq. 

S.  .^DHiciT  et  KiaciHDFi',  die  unbriKlien  SprBcMfnkitrlti:  Berlin,  1849-1  9^ t. 

C.  ButAL,  Ir»  I-oilei  SHgHdWi  (Bibl.  de  l'Ecole  d«  Uiutea-F.iud»,  1875). 

T.  Vof.  Ta.  UeiiKii,  UnUritalinehe  Dialtkie,  p.  3Î7  iqq.  ;  el.  Diicni  (daii<  Gaonii.  GrunAUt 
der  ronion.  PkU.,  1.  I,  p.  888.  340  iq.):  Von  Puni,  CraniN.,  etc..  t.  1,  p.  18. 

8.  La  table  deBanlia  codIIciiIud  leiloUlia  el  au  telle  oaque,  maù  l'un  n*ctt  pas  la  traduction  eiailc 
de  l'autre.  Voj,  Buat,  op.  cil.,  p.  883.  Pour  les  traïaui  importanta  lur  losque.  voy.  BatiL,  op.  (il.. 
pp.  881.  384-385  et  m  Pukti,  oud.  cilf,   pa»iai.  Cf.  Complet  rendus  des  téancti  de  l'Acad.  ia 


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NOTIONS  PRÉLIMINAIRES.  —  DIALECTES   ITALIQUES.  sa 

d)  L'étrusque,  langue  énigmatique  qui  a  donné  lieu  aux  théories 

les  plus  contradictoires  et  qui  n'est  pas  encore  déchiffrée 
aujourd'hui*. 

e)  I^a  langue  des  Ligures  dont  nous  connaissons  à  peine  quelques 

mots  (cf.  Ed.  Mkyrr,  Gfjrft.  rf.  Allerihami,  t.  Il,  p.  iSSsql 

38.  —  L'étposqae.  —  Les  études  les  plus  importantes  dans  le 
domaine  de  l'étrusque  sont  ducs  k  Deecke  et  à  Pauli^;  mais  ce  qu'on 
sait  de  science  certaine  se  réduit,  somme  toute,  à  ceci  :  l'alphabet 
étrusque  est  grec,  à  l'exception  du  signe  8  =  /  ;  d'autre  part,  l'alphabet 
étrusque  vient  des  Grecs,  et  non  des  Phéniciens  directement,  parce 
qu'il  contient  des  lettres  étrangères  à  l'alphabet  phénicien  et  inven- 
tées par  les  Grecs  (cf.  ci-après,  §  100).  Grâce  à  cette  parlicularité, 
nous  pouvons  lire  couramment  les  textes  en  langue  étrusque  gravés 
ou  peints  sur  les  monuments;  mais,  de  celte  langue,  c'est  à  peine 
si  nous  comprenons  ou  croyons  comprendre  un  ou  deux  mots'. 

39.  —  Le  latin.  —  S'il  reste  encore  beaucoup  à  faire  pour  que 
l'on  ait  une  histoire  vraiment  scientifique  du  vocabulaire  et  de  la 
syntaxe  de  la  tangue  latine,  on  peut  dire  qu'après  les  travaux  de 
Lachmann*,  de  Mommsen',  de  RitschI'  et  de  son  école,  de  Corssen', 
de  Schuchardt',  de  Brambacb*,  de  Neue'*,  etc.,  l'histoire  des  formes 
est  aussi  bien  connue  qu'elle  peut  l'être. 

40.  —  Hiatoire  dn  latin.  —  On  sait  que  la  litiéralure  latine  ne 
se  serait  pas  développée,  si  elle  n'avait  pas  été  en  contact  avec  la 
civilisation  grecque;  on  peut  en  dire  autant  de  la  langue  :  si  elle  était 
restée  abandonnée  à  elle-même,  elle  n'aurait  pas  lardé  à  se  désa- 
gréger. La  double  tendance  particulière  au  latin,  de  reculer  le  plus 
possible  l'accent  tonique  vers  le  commencement  des  mots  et  de  pro- 
noncer faiblement  les  syllabes  non  accentuées,  surtout  les  syllabes 
finales,  aurait  fini  par  supprimer  les  voyelles  intermédiaires,  par  faire 
tomber  les  terminaisons,  et  le  latin  serait  devenu  dès  lors  ce  qu'il 


ï.  Vny.  H.  a-il.,  1811,  ir,  îi*o.  a.  PAif.  M'ocA.,  t.  Il,  96rt  b(|i|.  cl  /It.  c 
ï.  Sot  l'influfoee  de  rMfu»i|ue  ™r  Ib  lllin,  m;.  F.  Srou,  niip.  ril.',  p.  I  i  ; 
Allerihunu.  t.  IJ.  p.  703. 

4.  CaaDKiiUtrc  m  Lucrèce.  3'  Jdit.,  Ii6f. 

5.  Corpu$  /Bierip/iomim  laliaaram,  1.  I  (imcr.  intiquiiiiinis  id  Cffsariï 
1'  éâil.,  pari  prior,  I89Î).  Vqï.  «uai  Y  Index  grammalkut  de  HCbii,  lUâ., 

(.  Priiez  LaUnilalU  monuiBiiifa  epigraphica,  I88S,   aicc  svpplénKDti, 
pluite(cF.  E.  Bm«ir,  dui  la  Renne  de  Philoloijif.  1977,  pp.  ï  1-1  OU), 

7.  Vtbtr  Auapraeht,  IWaJfimuJ  a.  Belomingder  lai.  Sprache.  a'fdil..  Il 
sur  lut.  FormtnMn,  1893  ;  Kril.  Kachù-àge  sur  tal.  FormenMm.  KKG. 

8.  Dtr  VacaliiniiH  dai  Yalgarlateini,  1888-1888. 
».  Bit  NengeitaUiing  der  lot.  Orthographie.  188*. 


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H  GRAMMATRE  COMPARÉE  DU   GREC  ET  DU  LATIN. 

devint  quelques  siècles  plus  lard,  une  langue  romane.  Comme  en 
italien,  les  voyelles  e  et  o  régnent  dans  les  terminaisons  de  l'ancien 
latin  jusque  vers  l'an  520  de  Rome  (234  av.  J.-G.)  :  Cornelio  (p.  Cor- 
nelias),  G.  I.  L.,  1. 1,  n"  31,  Antioco  (p.  Antiochum),  n°  35,  Scipione 
(p.  Scipionem),  n"  32;  dede  (p.  dédit,  ilal.  diede],  62C,  169,  180; 
dedrot,  dedro  (p.  dederunt,  en  italien  diedero),  173,  177';  i  et  n 
ne  finissent  par  prévaloir  qu'à  partir  de  la  période  qui  va  de  350  à  568 
(204  à  196  av.  J.-C).  Certaines  consonnes  finales  (m,  s,  t,  nt)  sont  négli- 
gées dans  récriture,  sans  doute  parce  qu'on  les  marquait  à  peine  dans 
la  prononciation  (cf.  Scipione,  Cornelio,  dede,  dedro  cités  plus 
haut);  de  même  n  disparait  devant  b.Ex.  :  Pianurese  qui,  dans  G.  I.  L., 
1. 1,  n"  173,  est  mis  pour  PisaurensoB,  mais  qui  peut  remplacer  aussi 
Pisaurensia  (nom.  ou  génitif),  Piaaurense  (abl.),  Pisaurensem  et 
Pisaurensi  (dat.  ou  abl.).  La  déclinaison  latine  était  donc  en  voie  de 
disparition  *.  La  cause  qui  arrêta  cette  transformation  de  la  langue  latine 
et  la  retarda  de  plusieurs  siècles  fut  l'introduction  à  Rome  de  la  culture 
grecque,  qui  amena  le  développement  d'une  littérature  latine  et  en 
m'orne  temps  d'une  langue  littéraire,  avec  une  prononciation  plus  dis- 
tincte et  plus  exacte,  soumise  aux  règles  de  la  prosodie  grecque.  On 
rattache  cette  révolution  importante  au  nom  d'Ennius  qui  introduisit 
dans  la  littérature  latine  l'hexamètre  grec  avec  sa  prosodie.  Dès  lors  il 
y  eut  une  ligne  de  démarcation  plus  ou  moins  rigoureuse  entre  le  latin 
des  lettrés  et  celui  du  peuple  et  des  paysans.  Il  y  eut  deux  proso- 
dies, celle  des  poètes  comiques  fondée  sur  certaines  particularités  de 
la  langue  populaire  et  celle  de  la  poésie  savante  fondée  sur  une  pronon- 
ciation plus  ou  moins  conventionnelle'.  Il  y  eut  aussi  des  formes  rejelées 
peu  à  peu  par  la  langue  de  la  bonne  société,  si  bien  que  le  latin  popu- 
laire entravé  dans  sa  marche  n'exista  plus  pendant  un  certain  temps 
que  comme  un  faible  courant,  continuant  à  couler  en-dessous, 
jusqu'au  moment  où  la  destruction  de  la  prose  littéraire  lui  permit 
de  reparaître  au  jour  et  d'entrainer  de  nouveau  la  langue  dans  la 
voie   qui  s'était  ouverte  avant  Ennius*. 

ï.  LadispariliDD  d»  cniiMiiiici  Bul«)  »  nlronTg  co  «nuquo  et  «u  ombrïon.  En  étrusqoc,  UamiiHcv 
cruil  piiuToir  HcouDiilrc  dcui  «poqu»;  d*n«  1»  Mcoudc,   tei  moU  tout  tnlirrs;  nais  dut  la  prciiii^n- 

de  I'bcccdI.  Do  I>  des  [onaai  Ms  durci,  comiiit  Mmvta  (p.  HCDCria),  .Vtnif  (p.  HfDdtoi).  Pulltiir 

brtucoup  de  uii,  ce  qui  lirai  i  tu  que  ttt  irucriptinni,  1  is  dilKrenee  des  ■□•criptioni  ombricnnci  el 
des  iiinonim  inscriplioiB  laliucs,  dalcnt  d'une  ipoque  oIi  l'tnibognpbc  osquo  <!ta<l  parraitcmral  Bi'^r. 
yay.  ScHLauiM,  CoMpeni/i'uiH,  f^Jil.,  ISTS.  p.  ïfltti  FniiiiD,  Trienn.  phil.,  U,  p.  SSD  iqq. 

C'est  ce  qui  »  pasw  ehet  noaa.  du»  lu  poAsiea  populiiro,  ob  l'on  dil  ••  le  p'Iil  obcau.  toi'  clia' 
pein,  etc.  >.  CJiet  nuui  auisi  U   poMc  lilUrairr.  qui  comple  loujouH  eea  syliilies  muettes,  impow 


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PREMIERE    PARTIE 

PHONÉTIQUE 


CHAPITRE    PREMIER 

PRINCIPES  GÉNÉRAUX 

Bibliographie.  —  (a)  Ouvrages  grénéraui  :  II.  Hklhiioltx,  Die  Lehre  von  den 
Tonempfindiingen,  4*  Éilil.  Brunsn'ick,  1877.  —  F.  db  S.*usst;BB,  Mémoii'e  »ur  le  lyalhiie 
primilif  des  roijelle»  iliina  les  laiigurt  indo-européennet.  Leipzig.  Teiibnrr,  1879.  — 

E.  SrEVEHS,  Grumtzûge  der  Phonelik,  a-  éilil.  Leipzifi,  1B85.  —  K,  Bhl'GHvnn,  Grundi-U$ 
der  vergUiehenden  Grammalik  der  îndog.  S/irachen.  lome  ).  Strasliourg,  Trlibner, 
1886.  —  P.  Passy,  Étude  »ur  les  changements  phonétiifues  et  leurs  cai-actèi-es  générour. 
Paris,  Firmin-Didoi.  1890. 

{b)  Phonêlique  grecque  el  laline  :  K.  BnuGHitHN,  Grundriis  der  vergl.  Gr.,  etc.,  2*  éd. 
— X.llKXRt,  Précis  de  Grammaire  comparée  du  grec  et  da  latin,  6*é(]it.  Paris,  Hachetlp. 
—  G.  Mkïer,  Griechische  Gramnialik,  3"  édit.  Leipiig,  Breitkopf  el  Hârtel,  IBtr7.  — 
K.  Bhugxann,  Grieckische  Grammalik  (dans  le  Uandbuch  il'Inan  Mûller),  S*  édil.  — 

F.  Stolz,  Lateiaische  Grammatik  [Laut-  und  Formentekré)  dans  le  Handiuch  d'iwaii 
MQIIer;  HMorische  Grammalik  der  lateini$ekeH  Spraehe  [von  H.  Blase,  G.  Landgraf, 
J.-ll.  Sdimalz,  Fr.  Stolz,  Jos.  ThUssîng,  C.  Wagener,  A.  Weinhold).  Ersten  Bandes 
erste  llairte,   Einleilung  u.  JMuUehre,  von  Fr.  Stolï.  Leipiig,  Teubner,   IK91. 

On  trouvera,  dans  chacun  de  ces  ouvrages,  des  bibliographies  plus  développées, 

41.  —  Déflnltlon  de  la  phonétique.  —  La  phonétique  est 
proprement  l'ensemble  des  sons  d'une  langue;  mais  ce  mot  a  Rni  par 
désigner  l'étude  même  de  ces  sons'. 

42.  —  Sons  et  brnlts.  —  On  appelle  son  tout  ce  qui  est  perçu 
par  l'oreille.  Un  son  est  produit  par  les  vibrations  rapides  d'un  corps 
élastique  qui,  transformées  en  ondes  sonores,  viennent  faire  impression 
sur  le  nerf  auditif. 

43.  —  Cette  définition  du  ton  est  aussi  celle  du  bi-uit;  mais  l'oreille 
ne  confond  pas  les  deux  choses,  et  instinctivement  elle  classe  ses 
perceptions  en  tons  musicaux  et  en  bruits. 

44.  —  On  peut  distinguer  deux  sortes  de  bruits  :  les  frappements  el 
les  frouements.  Les  frappements  étant  produits  par  des  chocs  n'ont 
qu'une  durée  momentanée;  au  contraire  les  frottements  ont  une  durée 
appréciable. 


Is  (on  en  ghtéral  (Luit)  di 


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36  GRAMMAGE  COMPARÉE  DU  GREC  KT  DU  LATIN. 

45.  —  11  peut  arriver  qu'un  son  proprement  dit  et  un  bruit  se  pro- 
duisent en  même  temps,  sans  que  l'oreille  puisse  les  distinguer 
nettement  l'un  de  l'autre.  On  dit  alors  que  le  ton  est  mixfe. 

46.  —  Les  sons  et  les  bruits  peuvent  être  plus  ou  moins  foris  ou 
faibles,  plus  ou  moins  aigus  ou  graves,  c'est-à-dire  qu'ils  peuvent  varier 
en  inlennlé  comme  en  hautetir. 

h'inUnsilé  d'un  son  dépend  de  l'amplitude  des  vibrations  et  de  celle 
des  ondes  sonores  qu'elles  déplacent:  plus  les  vibrations  sont  étendues, 
plus  le  son  a  de  force. 

La  hauteur  d'un  son  dépend  de  la  rapidité  des  vibrations;  plus  elles 
sont  rapides,  plus  le  son  est  aigu. 

47.  —  Sons  maalcanx.  —  Ce  qui  distingue  les  sons  musicaux 
des  bruits,  c'est  que  les  premiers  sont  produits  par  des  vibrations 
régulières,  tandis  que  les  seconds  naissent  de  vilirationi  irréguUères. 

48.  —  Un  son  est  simple  ou  composé,  selon  que  les  vibrations  qui  le 
produisent  sont  simples  ou  plus  ou  moins  variées  et  combinées.  Les 
sons  composés  sont  les  plus  fréquents. 

49.  —  Un  son  composé  est  une  série  de  sons  simples,  *  dont  chacun 
a  une  hauteur  spéciale,  c'est-à-dire  est  produit  par  des  vibrations  d'une 
rapidité  donnée.  Pour  que  le  son  composé  soit  un  son  musical,  il  faut 
que  les  vibrations  des  sons  simples  qui  le  composent  soient  harmoniçues, 
c'est-à-dire  qu'ils  soient  entre  eux  dans  un  rapport  simple;  autrement 
dit,  qu'ils  soient  proportionnels  aux  nombres  1,  2,  3,  4,  5,  etc.  Si,  par 
exemple,  le  son  simple  le  plus  bas  a  132  vibrations  à  la  seconde  (ut  de 
l'octave  basse),  le  deuxième  doit  en  avoir  264,  le  troisième  396,  etc.'  •> 
Dans  cet  exemple,  on  appellera  son  fondamental  l'ut  de  l'octave  basse  et 
tous  les  autres  seront  des  sons  accessoires. 

Pour  se  rendre  compte  des  choses,  il  suffit  de  jeter  les  yeux  sur  la 
ligne  de  musique  suivante  : 


Sans  doute  une  oreille  non  exercée  aura  de  la  peine  à  saisir  les 
sons  concomitants  qui  accompagnent  le  son  fondamental,  mais  l'appa- 
reil appelé  résonnaleiir^  et  qui  sert  à  renforcer  tel  ou  tel  son  particulier 
permet  de  les  entendre  distinctement. 

50.  —  La  hauteur  d'ensemble  d'un  son  composé  est  déterminée  par 
le  son  fondamental  :  c'est  ce  qu'on  appelle  la  note.  Mais  le  son  corres- 


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PHONÉTIQUE.  —  PRINCIPES  tiÉNÉRAUX.  i7 

pondant  à  une  note  donnée  n'a  pas  la  même  qualité  partout  et 
toujours;  elle  varie  suivant  )e  nombre  et  la  force  des  harmoniques 
qui  l'accompagnent.  On  appelle  timbre  le  caractère  physique  du  son 
résultant  de  telle  ou  telle  combinaison  des  harmoniques  avec  le  son 
fondamental. 

51.  —  L'org-ane  de  la  votx.  —  Des  bruits  et  des  sons  d'intensité, 
de  hauteur  et  de  timbre  variés,  tels  sont  donc  les  éléments  matériels 
de  la  parole.  Ces  éléments  matériels  sont  produits  par  l'organe  de  la 
vois  qu'on  peut  comparer  à  un  véritable  instrument. 

Cet  instrument  se  compose  essentiellement  de  trois  parties,  les 
poumons,  le  larynx  et  la  double  cavité  buccale  et  nasale. 

Le  courant  d'air  expiré  par  les  poumons  qui  agissent  comme  le 
soufflet  d'un  orgue  s'engage  dans  le  larynx,  sorte  de  tuyau  sonore, 
terminé  dans  l'arriëre-bouche  parla  glotte.  En  arrivant  à  la  glotte,  l'air 
vient  frapper  deux  muscles  appelés  cordes  vocales  qui  en  forment  les 
bords  supérieurs.  Si  ces  muscles  sont  au  repos,  le  courant  d'air  passe 
librement,  il  ne  se  produit  pas  autre  chose  qu'une  expiration.  Celte 
expiration  a  été  notée  par  les  grammairiens.  Si  elle  se  produit  sans 
effort,  ils  l'appellent  esp-it  doux  (phénomène  qui  précède  l'émission  de 
toute  voyelle);  si  elle  se  produit  avec  un  certain  effort,  ils  l'appellent 
ctprit  rude  (phénomène  que  certaines  langues,  comme  l'allemand, 
représentent  par  h,  ex.  :  ^à)).  Mais  si  les  cordes  vocales  se  contractent, 
l'air  expiré  les  fait  entrer  en  vibration,  et  ces  vibrations  se  pro- 
pagent à  travers  la  double  cavité  buccale  et  nasale  qui  agit  comme 
résonnateur,  la  force  et  la  capacité  de  ce  résonnateur  étant  modifiées 
par  les  mouvements  des  joues,  du  voile  du  palais,  de  la  langue  et 
des  lèvres. 

Lt  glotte  émet  des  sons  musicaux  repercutés  et  variés  par  le  réson- 
nateur ;  ce  sont  les  voyelles.  Quant  aux  mouvements  de  la  langue  et  des 
lèvres  combinés  avec  le  jeu  des  autres  parties  de  l'appareil  vocal,  ils 
produisent  des  bruits  variés  qui  sont  les  consonnes. 

52.  —  Échelle  des  voyelles.  —  L'échelle  ou  gamme  des  voyelles 
va  de  l'u  (fr.  ou)  à  l'i,  le  son  de  u  étant  le  plus  grave  et  celui  de  i  le 
plus  aigu.  Entre  les  deux  se  place  l'a  qu'on  peut  appeler  avec  M.  Henry 
la  voyelle  d'équilibre'.  Ces  trois  sons  principaux  sont  séparés  par  des 
intervalles  oii  il  y  a  place  pour  une  foule  de  sons  intermédiaires 
diversement  nuancés.  Entre  l'a  et  Ti  se  placent  l'e  ouvert  (père)  et 
l'e  fermé  (né);  entre  l'a  et  l'o  on  trouve  l'o  ouvert  (homme)  et  \'o 
fermé  [&an).  De  plus  les  sons  0  et  les  sons  e  ont  pour  intermédiaires 
l'Ô  allemand  (fr.  feu)  et  notre  e  muet  (pelote).  Enfin  entre  l'u  et  l'i 
il  y  a  un  son  mixte,  l'u  allemand  et  l'u  français. 


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9S  GRAMMAIRF.  COMPARÉE  UU  GREC  ET  DU  LATIN. 

53.  —  Voyelles  nasales.  —  I^es  voyelles  dont  nous  venons  de 
parler  sont  celles  qu'on  fait  entendre,  quand  le  voile  du  palais  étant 
relevé,  la  chambre  de  résonance  est  réduite  à  la  bouche.  Mais  si  l'on 
abaisse  vers  la  langue  le  voile  du  palais  de  manière  à  laisser  passer 
une  partie  de  l'air  par  le  nez,  la  résonance  du  nez  s'ajoute  à  celle  de 
la  bouche,  et  l'on  obtient  ainsi  une  voyelle  plus  ou  moins  nasalisée. 

Toutes  les  langues  ne  sont  pas  également  riches  en  voyelles  nasales. 
Pour  prendre  des  exemples  au  français,  on  reconnaîtra  la  nasale  de  a 
dans  le  mot  entant,  celle  de  è  dans  paien,  celle  de  o  dans  on,  celle 
de  A  dans  ud,  etc. 

54.  —  Semi-voyelles  et  diphtongues.  —  Quand  deux  voyelles 
se  suivent,  il  peut  se  produire  trois  cas  : 

1°  Les  deux   voyelles  restent   voyelles  et  forment   deux  syllabes 
(ionien  izôlfi)  ; 

2*  Des  deux  voyelles,  la  première  reste  voyelle,  la  seconde  devient 
presque  consonne,  comme  dans  le  français  aïe; 

3"  Des  deux  voyelles,  la  première   devient  presque  consonne,  la 
seconde  reste  voyelle,  comme  dans  l'allemand  i«. 

On  appelle  semi-voyelles  les  sons  qui  participent  de  la  voyelle  et  de 
la  consonne  ou,  plus  exactement,  les  voyelles  qui,  en  certains  cas, 
peuvent  devenir  consonnes. 

On  appelle  diphtongue  toute  syllabe  composée  d'une  voyelle  et  d'une 
se nii -voyelle,  ou  d'une  semi-voyelle  et  d'une  voyelle. 

55.  —  Voyelles  brèves,  voyelles  longnes.  — Quand  on  prononce 
une  voyelle  soit  simple  soit  en  diphtongue,  on  peut  lui  donner  une 
durée  très  courte  ou,  au  contraire,  la  prolonger  assez  longtemps.  Dans 
le  premier  cas,  on  dit  que  la  voyelle  est  brève,  et  dans  le  second, 
qu'elle  est  longue.  Il  est  évident  que,  suivant  les  cas,  telle  ou  telle 
voyelle  est  plus  ou  moins  brève,  plus  ou  moins  longue  ;  mais  pour 
ne  pas  compliquer  les  choses,  les  grammairiens  sont  convenus  de  dire 
que  la  longue  est  h  la  brève  comme  2  est  h  1. 

56.  —  Consonnes-voyelles.  —  Certaines  consonnes  peuvent 
devenir  voyelles.  Quand  je  dis  :  «  Voyez-vous  cet  arbre?  »  je  prononce 
le  second  r  comme  s'il  était  voyelle,  parce  qu'il  doit  appuyer  la 
consonne  précédente.  De  même  dans  :  «  Mettez-vous  h  tab/e  »,  1  est 
vraiment  voyelle.  On  peut,  en  certains  cas,  dire  la  même  chose  de 
l'm  et  de  l'n  (cf.  le  fr.  isthine  et  l'allemand  ^fen). 

57.  —  Nasales  et  liquides.  —  Quand  m,  d  sont  consonnes  on 
les  appelle  nasales,  parce  que  l'air  expiré  au  moment  oii  on  les  fait 


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PHOMÉTtQUt-  -  PRINCIPES  GÉafiHAUX.  SB 

entendre  passe  par  le  net,  la  bouche  étant  fermée  par  les  lèvres  ou 
par  la  langue. 

Oh  donne  à  r  et  à  I  le  nom  général  de  liquides,  parce  qu'elles 
coulent,  pour  ainsi  dire,  dans  ta  prononciation  ;  mais  si  Ton  considère 
la  façon  dont  elles  se  produisent,  on  voit  que  r  et  1  sont  plus  justement 
appelées  des  vibrantes.  En  effet,  pour  prononcer  r  on  fait  vihrer 
soit  la  glotte,  soit  la  luette,  soit  le  bout  de  la  langue',  et,  quand 
on  veut  faire  entendre  une  I,  le  courant  d'air  arrêté  par  la  langue 
se  divise  el  vibre  dans  l'espace  étroit  laissé  libre  entre  les  joues 
et  les  denisV 

58.  —  Dlvlsiou  des  consonnes  en  momentanées  et  en  conti- 
nues. —  Toutes  les  autres  cotuonnet  sont  des  bruits  purs.  Suivant  que 
le  bruit  produit  peut  être  assimilé  à  un  frappement  ou  à  un  frotte- 
ment, on  dit  que  la  consonne  est  momentanée'  ou  continue*. 

59.  —  Sourdes  et  sonores.  —  Quand  les  momentanées  et  les 
continues  ne  sont  accompagnées  d'aucune  résonance  glottale,  on 
dit  qu'elles  sont  som-de»;  quand  elles  sont  accompagnées  d'une 
résonance  glottale,  on  dit  qu'elles  sont  tonures. 

60.  —  Ciasslflcatlon  des  consonnes  d'après  le  Heu  d'arti- 
culation. —  On  peut  classer  aussi  les  consonnes  d'après  le  lieu 
d'articulation. 

1°  Formées  avec  les  lèvres,  elles  sont  dites  labiales; 

2°  Formées  avec  le  bout  de  la  langue,  elles  s'appellent  linguales; 

3*  Formées  avec  les  dents,  elles  s'appellent  t^eii'a/ej; 

4'  Formées  entre  le  milieu  de  la  langue  et  le  palais,  elles  sont 

diles  palatales  ; 
H'  Formées  entre  le  fond  de  la  langue  et  le  voile  du  palais,  elles 

s'appellent  vélaiies. 

Reii.\rque.  —  Les  consonnes  palatales  et  véluires  sont  quelquefois  conrondues  sous  le 
nom  de  gulturalei;  mais  ce  terme  est  trop  général. 


1.  L'''  Elntlal  ni.  en  gi'uiriJ,  rdu 

d«  Anboi  ;  l>  de  11  lucllï,  celui  dti  Kran^ajs  d  l'r  liiigul  cilui 

<lc<lU>U«U'(d»E>|HKiial>. 

i.  C'oA  pour  tria  qu'on  peut  ijife 

M  l  une  vibmnlt  iBInvIf. 

Itttmtt  «D  UD  point  qq^konquc  l'out 

c  II  b<jucbs  Qutcrlt  pour  pron  >n«r  uat  Totcllc  intmcplc  bnuqur- 

»  im  poiDl  quelconque,   il  le  produira  uiio  i«,pl«ivt.  Aio.i  d.n,  le 

KTOupo  tppa  du  .o-bo  -  ippiria» 

,  le  premier  p  »1  une  implo.i^  et  le  «eond  ans  explontt.  Vo,. 

T.  UmT.  ou».  e/W.  p.  ïl. 

i.  Oo  e»plow  ■<»»  r»  molf  •ph-a 

le  et  fricalhi.   Quiod  ou  dit  d'uuo  coim-nde  que  e'ert  une  ipiranli 

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30  GRAHMAIHB  COMPARÉt:  OU  Gh&C  ET  DU  UTIN. 

Ces    diverses   notions   sont   résumées   dans  le  tableau    suivant, 
cil    l'on    n"a    fait   entrer  que    les   consonnes  grecques  et  latines   : 


HUILES 

LIHGUILES 

OINTâllS 

ru»u[s 

VÉUIRES 

Vibrantes 

y.,     m 

«,     P 
P,    b 

f 

p",   r 

X,     1 

T,      t 

S,     d 
'ff,    ■ 

a,     ■;:; 

»t,    c 
ï.    g' 

D  :<!•.<«  utgelns) 
g  >«  diffEM) 

X,        c 
T.       8* 

>l0)IEXT\SKEs' 

Sonoi-et. 

CONItNUES"' 

Sourdrt. 
Sonoreg. 

Iwil  i  rheurcgai). 

H  tinlAl  d«  palilalf)  unorcs. 

61.  —  Aspirées.  —  Il  peut  arriver  que  les  momentanées  soient 
arconipagnées  de  l'expiration  forte  dont  il  a  été  question  (S  51), 
et  qu'on  ait  les  sons  composés  :  ic  +  *  (o),  p  +  Il  {p*>);  "^  +  '  W' 
t  +  h  (tli);  X  +  '  (/),  c  +  h  (ch).  On  dit,'  dans  ce  cas  (mais  bien 
improprement),  que  les  consonnes  sont  atpiires. 

63.  —  Insafllsance  des  alphabets.  —  Des  observations  déjà 
faites,  il  est  aisé  de  conclure  que  nos  alphabets  ne  renferment  pas  la 
transcription  de  tous  les  sons  perceptibles  dans  le  langage.  C'est  ainsi 
qu'en  grec  et  en  latin  les  semi-voyelles  ou  voyelles-consonnes  et  les 
consonnes-voyelles  (vibrantes,  nasales)  employées  en  tant  que  voyelles 
n'ont  pas  de  notation  particulière.  Pour  remédier  à  cet  inconvénient, 


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PHONbTIULK.  -  ALPHABET  UHKC.  Hl 

on  a  imaginé  certains  signes  que  nous  sommes,  nous  aussi,  dans 
l'obligation  d'employer'. 
Nous  désignerons  donc  : 

La  semi-voyelIc  »  par         y. 

La  semi-voyelle         t*  par         w. 

La  vibranle-voyelle    >■  par  r. 

La  vibrante-voyelle    /  par         |. 

La  nasale- voyelle       ii  par         n. 

La  nasale- voyelle       tn  par  m. 

Mais  avant  d'étudier  en  eux-mCmes  les  sons  du  grec  et  du  latin,  il 
est  indispensable  de  dire  quelques  mots  sur  la  façon  dont  s'est  rornic 
l'alphabet  de  ces  deux  langues  et  de  résumer  ce  que  nous  savons  de  la 
prononciation  du  grec  et  du  latin. 


CHAPITRE     II 

ALPHABET  GREC 

Bibliographie.  —  F.  Lenorhant,  Articlu  Alphabet  [Anna  lu  IHct'wnmire  des  Anli- 
t/uités  (ie  MM.  Daremberg  et  Sûglio.  Paris,  Hachette).  —  V"  Ehhanuel  de  RoucÉ, 
Mémoire  sur  l'origine  égi/iilieniie  de  l'aliiliabel  phénii^ien.  Paris,  187(1.  Ce  mémoire,  lu 
pai-M.  lie  Rougéen  1H59  devant  l' Académie  des  Inscriptions,  égaré  depuis,  retrouvé  enfin, 
a  été  publié  par  Jl.  J.  de  Bougé  après  la  mort  de  son  père.  —  Kbanz,  Eltmenla  epigra- 
phice*  fjracx,  Berlin,  1840;  on  y  trouve  le  premier  aperçu  sur  J'iiisioire  de  l'alphabet 
grec.  "  KntcHHOFF,  Sludien  ziir  Get'hiehte  det  griechischi-n  A liihabeh  (iiémaire  de 
l'Académie  de  Berlin,  1863);  nouvelle  édition.  GUtersIob,  1SB7;.  —  Tu.  Mohhsen, 
i'nleriiaiische  Diatekle  (v.  ci-dessus).  (Tous  ces  travaux  ont  élé  résumés  et  discutés  par 
S.  tteiKACH,  Trailé  iépigraphie  grecque.  Paris.  Leroux,  188.Î,  p.  115-330.)  —  W.  Lakfeld, 
Griechiiche  Epigtvphik  (dans  le  Handbuch  d'Iwan  von  Millier,  t.  1,  p.  491  et  suiv.)>.— 
Ph.  BEHiiEH.  Bittoire  de  l'Écriture  (Imprimerie  nationale.  Paris,  Hachelle.  1802,  S-  édil.). 

I.  —  Orioine  et  histoire  de  l'alphabet  qbec. 

63.  —  Ori|çine  de  l'alphabet.  —  L'alphabet,  on  le  sait,  n'a  Tait 
son  apparition  qu'assez  tard  ;  mais,  du  point  oîi  nons  sommes,  l'origine 
nous  en  semble  lointaine;  car  elle  remonte  vraisemblablement  à 
quinze  cents  ans  avant  notre  ère,  c'est-i-dire  h  peu  près  à  l'époque  de 
Moïse.  Les  Phéniciens  passent  depuis  l'antiquité  pour  l'avoir  inventé  ; 
en  tout  cas  c'est  sur  la  côte  de  Syrie  qu'il  a  paru  pour  la  première 
fois.  «  L'alphabet  toutefois  n'a  pu  être  créé  de  toutes  pièces;  suivant 
l'opinion  aujourd'hui  la  plus  généralement  admise,  il  est  né  de  l'écrî- 

1.  Crtls  QolgUua  spii-iido  dilRn  sourcnt  ircc  In  aulcars  de  trailii  de  pfauDélique^  noua  aTDai  prit  le 
(ivli  d'adapter  le  lyal^me  da  noUliua  empluvt  ]iar  H.  Ucurj.  parce  qu'il  eat  Iria  limjilc  cl  pareil  que 
nova  y  fommei  habitufa  en  ttuxtt. 

î.  U  prmitre  Uilion  itai(  duc  à  C.  Binicu  {ihid.,  I.  1.  f.  3->ll-li«j. 


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3i  GRAUMAIRE  COMPARÉE  DU  GREC   ET  DU  LàTIN. 

ture  égyptienne,  comme  celle-ci  était  sortie,  par  un  développement 
naturel,  des  anciennes  écritures  pictographiques.  Champollion,  le 
premier,  avait  émis  cette  idée';  M.  de  Rongé  Ta  reprise  et  en  a 
entrepris  la  démonstration  à  l'aide  d'arguments  qui  paraissent  con- 
cluants. Les  peuples  Cananéens  ont  emprunté  l'écriture  aux  Egyptiens, 
comme  ils  leur  avaient  emprunté  leur  architecture,  leur  art  et,  en 
partie,  leur  mythologie.  Seulement,  en  l'adoptant,  ils  lui  ont  fait  subir 
la  plus  grande  transformation  dont  l'histoire  de  l'écriture  nous  offre 
l'exemple  ;  ils  n'ont  retenu  de  cette  immense  quantité  de  signes  que 
ceux  qui  correspondaient  à  des  articulations  simples,  c'est-à-dire  aux 
consonnes,  et  ils  les  ont  adoptés  à  l'exclusion  de  Ions  les  autres.  Ils 
ont  ainsi  obtenu  vingt-deux  caractères,  qui  devaient  suffire  à  rendre 
tous  les  sons  d'une  langue  et  toutes  leurs  combinaisons  possibles;  et 
comme  les  éléments  de  la  parole  sont  sensiblement  les  mêmes  chez 
tous  les  peuples,  cet  alphabet  a  pu  s'appliquer,  au  moyen  de  cerlaines 
modifications,  à  toutes  les  langues*.  » 

64.  —  Transmission  de  l'alphabet  phénicien.  —  La  transmis- 
sion de  l'alphabet  phénicien  aux  peuples  grecs  est  un  des  faits  les 
plus  anciennement  connus  et  admis'.  Les  Phéniciens  le  propagèrent 
d'abord  dans  les  îles  où  leur  influence  commerciale  était  le  plus 
grande,  et  de  là  il  pénétra  dans  la  Grèce  propre.  Mais  en  le  rece- 
vant des  Phéniciens,  les  Grecs  lui  firent  subir  de  grandes  modifica- 
tions :  non  seulement  ils  corrigèrent  la  forme  des  lettres  et  réussirent 
à  leur  donner  l'allure  qui  rend  si  beaux  les  monuments  de  l'épigraphie 
grecque,  mais  encore  ils  en  tirèrent  les  voyelles,  amenant  ainsi  à  la 
perfection  l'admirable  instrument  créé  par  les  Phéniciens.  Ceux-ci 
avaient  trouvé  le  moyen  de  rendre  par  l'écriture,  non  plus  des  idées 
ou  des  mots,  mais  les  éléments  même  qui  constituent  la  parole  arti- 
culée; toutefois  leur  écriture  était  restée  syltabique,  puisque  la  voyelle, 
indifférente,  était  comprise  dans  la  consonne;  ce  furent  les  Grecs  qui, 
par  besoin  de  clarté  el  de  précision,  achevèrent  l'œuvre  entreprise. 

65.  —  Divers  alphabets  grecs.  —  L'histoire  do  ces  transfor- 
mations et  de  ces  progrès  est  écrite  sur  les  alphabets  grecs  que 
nous  possédons.  Kirchboff'  en  compte  jusqu'il  trente  ;  mais  on  peut 
les  ramener  à  un  petit  nombre  de  types  principaux.  Les  systèmes 
diffèrent  avec  les  savants  qui  les  ont  étudiés.  Pour  Mommsen,  il  y  a 
trois  types  d'alphabets  grecs  ;  l'alphabet  de  Théra,  celui  de  Corcyrc 

I.  On  11  Irouic  liéji  iMi  germe  dins  ce  iiitugc  i9c  Tacile,  ,tnn,,  \r,  li,  1  «iq.  ^  '  Primi  P"  Bgu'" 
■nimllhim  ^ETP'i'  »■>•>"  nifnlii  e(Bngc4»Dl  (ei  anliquluimi  monumcula  incmoriE  liuminae  inpmu  »iii 

Grxcim  ffioriamquê  adfptos^  foHf uam  nqtpeftriHt,  qut!  aeeepfmnt.  >  {Note  de  TiuLenr.) 


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PHONÉTHllJE.  -  ALPHABET  GBEC.  33 

(ou  corinthien),  et  l'alphabet  dorien  auquel  il  rattache  rattii|ue  ; 
M.  A.  Dumont  n'en  trouve  que  deux,  le  corinthien  etl'attique;  Hinrichs 
range  aussi  les  alphabets  en  deux  groupes,  le  groupe  ionien  (y  compris 
l'altique  et  te  corinthien)  et  le  groupe  ehalcidien.  Enfin  Freund' 
reconnaît  cinq  types  principaux  :  lalphabet  de  Théra.  celui  de  Corcyrc 
{ou  corinthien),  l'alphabet  dorien,  l'alphabetatlique,  l'alphabet  ionien. 

66.  —  Alpbabet  ^rec  archaïque.  —  L'alphabt-t  le  plus  voisin  de 
l'alphabet  phénicien  passe  pour  être  celui  des  anciennes  inscriptions 
(le  Théra  et  de  Mélos-.  Toutefois,  en  1H82,  on  a  trouvé  à  Formelio, 
près  de  Voies,  dans  une  vigne  appartenant  au  prince  Gliigi,  un  vase 
étrusque  ayant  la  forme  d'une  amphore  et  portant,  en  manière  de 
décoration,  un  double  alphabet  grec.  Ce  vase,  connu  sous  le  nom 
de  Vasp  de  FormeAlo  ou  Vane  Ckifji,  nous  présente  l'alphabet  grec 
archaïque,  à  la  fois  plus  complet  et  plus  rapproché  do  l'alphabet 
phénicien  qu'aucun  autre  monument  connu  jusqu'ici  :  on  y  trouve 
outre  le  digamma  et  le  koppa,  le  hadè  phénicien  (sous  la  forme  M); 
après  le  lau,  on  compte  quatre  signes  :  le  premier  est  i'upsilon,  le 
deuxiènnc  ressemble  au  chi  de  l'alphabet  ordinaire,  le  troisième 
est  phi,  le  quatrième  ressemble  au  chi  tel  qu'il  se  présente  sur  de 
très  anciens  monuments'.  Comme  il  parait  aujourd'hui  démontre 
que  Tacite  avait  raison  en  affirmant  que  les  Étrusques  avaient  reçu 
l'alphabet  des  Grecs*,  la  découverte  de  ce  vase  est  précieuse  pour 
l'histoire  de  l'alphabet  grec  ;  elle  soulève  une  question  difficile,  car 
l'alphabet  qui  y  figure,  s'il  se  rapproche  beaucoup,  pour  la  forme  des 
lettres,  de  l'alphabet  phénicien,  contient  des  caractères  que  l'alphabet 
phénicien  ne  connaissait  pas  et  qui  ont  été  trouvés  par  les  Grecs. 

67.  —  Ancien  alphabet  attiqae.  —  L'ancien  alphabet  attiquo 
(|u"on  extrait  des  inscriptions  tracées  entre  les  guerres  médiques  et  la 
fin  de  la  guerre  dn  Péloponnèse  contient  seulement  dix-huit  lettres 
d'origine  phénicienne,  les  quatre  autres  ont  été  perdues  (la  6°,  la  15', 
la  18' et  la  19"). 

cip'(Zt.1^riBixX\tv,oit.  .  p  a  X 

En  revanche,  trois  lettres  s'y  trouvent  qui  ont  été  ajoutées  par  les 
Grecs  à  l'alphabet  phénicien;  ce  sont  ;  u,  (p,  X' 

68-  —  Modincations  apportées  par  les  Grecs  A  l'alphabet 
phénicien.  —  Cet  alphabet  contient  les  cinq  voyelles  :  a,  e,  i,  o,  o, 
comme  tous  les  alphabets  grecs,  même  les  plus  anciens.  Ces  voyelles 


i.  V»j.  Fiin.  ouB.  eiU,  p.  IT  ;  Uo-i 

1.  Tnj.  H.  BttxL.  dam  J/il.  d'areh.  t 

—  Voï,  xiatiï  Ulélauo"  d'archéologie  et 


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84  GRAMMAIRE  COMPARKE  DC  GREC  ET  OU  LATIN. 

ont  été  tirées  par  les  Grecs  de  certaines  gutturales  et  semi-voyelles  de 
l'alphabet  phénicien;  de  Vakf,  ils  ont  fait  a;  du  hé,  s;  du  iod*,  t;  de 
Vain,  o;  le  ))  (en  phénicien  ehet)  n'est  pas  une  voyelle  longue;  c'est 
encore  le  signe  de  l'aspiration  dans  l'alphabet  attique;  quant  à  l'u, 
il  provient  du  dédoublement  du  vau  phénicien,  qui  correspondait 
au  digamma;  sous  la  forme  Y,  les  Grecs  le  transportèrent  à  la  Sn  de 
l'alphabet,  en  lui  donnant  la  valeur  de  la  voyelle  upsilon,  et  le  F  fut 
placé  là  oii  était  le  vau  phénicien;  pour  la  forme,  il  semble  bien 
que  F  soit  d'invention  grecque  ;  on  soupçonne  qu'ils  l'ont  tiré  de  E, 
en  supprimant  la  barre  du  bas. 

69.  —  Le  digamina.  —  Le  (/f^u»ii»fl^  appelé  aussi  vau  (FaC  ou 
fSaù)  a  disparu  de  bonne  heure  dans  les  dialectes  en  r\^.  Mais,  dans 
les  dialectes  en  a,  il  se  conserva  pendant  longtemps,  puisqu'on  le 
trouve  sur  des  inscriptions  dOrchomène  et  d'Hérarlée  {en  Cherso- 
nèse),  dont  lune  remonte  à  l'époque  d'Alexandre,  l'autre  se  place 
entre  220  et  192  av.  J.-C*.  et  la  troisième  enfin  au  premier  siècle 
avant  notre  ère^. 

Le  F  se  trouvait  : 

i"  Au  commencement  des  mots  :  Ex.  :  FsTea  p.  t-m,  F^tiû;  (cf.  toi); 

FtpYOv  p.  Epyov  (cf.  ail.  Sfflert);  FtxocTi,  FsixaTi  (cf.  Tiginti), 

FâffTu,  Fi'âioî,  toutes  formes  certifiées  par  les  inscriptions: 

ajoutons  d'après  les  grammairiens  :  Fx'vaÇ,  Foixo(  (cf.  viens): 

î  FA^vïi,  Fi;j.a;a,  etc.   ,.„f  .'^  Je -i,  mt,   irV^iv 

2"  Dans  le  corps  des  mots  :  Ex.  :  «FuSoî  (béot.  p.  àoiSôî),  xXéFoî, 
aiFsî  (cf.  œrum),  iiFi,  TÎLCttTtaFo,  poFaïoi  (cf.  rivus),  naFùv 
(de  vaùî),  TTùp  TE  SxFiov  chez  Alcman,  selon  Priscien;  Ati;/o- 
çxFojv  et  AaFoxôFuv  sur  des  inscriptions,  selon  Priscien,  etc.*. 

Pour  dresser  la  liste  des  mots  ou  des  formes  qui  contenaient 
primitivement  un  F,  on  peut  puiser  aux  sources  suivantes  : 

1*  Inscriptions  des  dialectes  en  a^; 

2°  Témoignages  des  grammairiens  anciens; 


1.  UiW.  rnt.iilnucscini-voïtllt,  a  pprsislé  dMililphalMl  dijpriulf  (.lo 

SOàîOOar,  J.-C.).V„ï.. 

./(  (SltasbourE.  1977), 

i.   Le  nnm  de  diftlniini  h  Irnuic  pour  lu  pmniire  Ua  dans  titnit  d'HtJir 

garnira.  Sur  la  qHWlinnrii. 

«•«,^I9-Î0(p.77*,i.l. 

a,  r:t>t  p«r  «ceplion  qu'on  Imurp  àKvTOO  «ir  une  BDcIcnnc  iawriptinii 

aiiennp.  i-Of.  Battelin  i/r 

5.  Voy.  Philoliig.   WoeAfKthrift.  t.  II,  p.  39}. 

p,  731  ;nfl>i«rfi!>  ««!■«« 

(ncTue  do  Pbiloiogic).  (.  I.  f.  m  :  V,  pp.  157.   1*7. 

Bnl.-Holaiiïforj,  (SIS. 

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PHOSÉTIQUE.  -  ALPHABET  UKEC.  aS 

3"  Indications  de  la  grammaire  comparée  (qui  rapproclie  par 
exemple  FtSsîv  et  videre,  Foïvoç  et  vinnm,  Fî'pi  et  vi,  Fî-Tjr^poi 
et  Tfispera,  FsïjAa  [p.  fi'yj.%],  Ftidr,;  et  vestis,  etc.); 

i"  Témoignage  fourni  par  la  présence  dans  un  mot  de  certaines 
lettres  qui  remplacent  souvent  le  digamma;  ainsi  le  p  (Brikvji 
à  côté  de  Fa^^sOç,  poixîxp',  Psr.Tufi,  ppiC»  ou  pf-'ïSx,  paSO 
[p.çFaS'i,  cf.  soavis],  Psixar:.  Sêfyov,  PiSeÎv.;  FîX^vx,  cf.  Belena, 
QiiST.,  I,  4,  15),  ou  le  o  (sCxôtv,  aC:r,xTo;,  vsttJo;.  etc.). 

Le  F  joue  un  nile  très  important  dans  l'explication  des  formes 
grecques  et  dans  la  question  de  la  métrique  d'Homère^.  Ainsi  beau- 
coup d'hiatus  disparaissent  chez  Homère,  si  l'on  suppose  devant  le  mot 
où  il  s'en  produit  un  la  présence  d'un  digamma  (exemples  :  //.,  XXI, 
19  :  jAViSfTo  Ftp-j-a  —  487:  Bçp'  si  FtiSviî,  etc.');  ou  bien  une  syllabe 
brève  finale  se  trouve  allongée  devant  un  mot  à  digamma  (Priscien 
[I,  p.  20,  A'eil]  cite  déjà  :  0-^ô-i.tmi  Feî.iviv  é^ixùtîiSx  et  Nf^TOf» 
Sï  [ïFjoû  ;txiEîoî).  Il  est  vrai  qu'Homère  ne  tient  pas  toujours  compte 
du  digamma.  Mais  cela  peut  tenir  à  deux  raisons  :  ou  bien  le  digamma, 
du  temps  d'Homère,  était  déjà  en  voie  de  disparition,  ou  bien  les 
poèmes  homériques,  dans  leur  état  actuel,  sont  le  produit  de  plusieurs 
époques  très  diverses*. 

Chez  Hésiode  aussi,  de  même  que  chez  Sapho,  Corinne,  Alcéc, 
AIcman  et  Pindare,  le  digamma  parait  avoir  été  supprimé  par  les 
copistes;  toutefois  ceci  est  moins  sûr  que  pour  Homère,  et  tous  les 
philologues  ne  l'admettent  pas'.  En  revanche,  M.  Sitzier  prétend  que 
même  les  élégiaques  ont  consené  le  digamma  dans  certains  mots". 

En  dehors  de  ces  cas,  le  vau  ne  s'est  conservé  que  comme  signe 
numérique  sous  la  forme  C  ou  p  que  l'on  a  souvent  confondu  à  tort 
avec  le  stigma,  ou  abréviation  de  «t'. 

70.  —  Disparition  da  aamech.  —  La  quinzième  lettre  de 
l'alphabet  phénicien,  appelée  samech,  forme  particulière  de  s,  disparut 
de  l'alphabet  grec.  Dans  l'alphabet  ionien,  elle  fut  remplacée  par  la 
lettre  inventée  pour  te  son  n  (S),  au  lieu  que  dans  l'alphabet  dorien 
le  Ç,  sous  la  forme  X,  est  ajouté  &  la  fin  de  l'alphabet  après  T. 

I.  Cf.  FniLiio,  Tneiw.phit.,  1.  ïl,  p.  iJJ  :  Philot.   Hm/r.,  l.  I,  p.  464. 

i.  Tuy,  Knoii.  de  Digaotmo  Homerim,  1  et  ]I.  l'jiiaE.  187.;  et  1873  ;  Uaiiii,  llamiùirhe  Stadien, 

i.  C'est  dos'td»  qu'un  trouva  peiit-«rDJéjidai»'l)<miv'Uiiic.,Jnlrf.  Ao:.i.,  t.  iH  :  ÏSo;  ^v  toi; 
àp-/jili>K  "EXÀno-iï  i>i  T»  itoUià  itporiOtïai  Tiii  ovoiiiruv,  iniauii  xX  àp^i'i  àitô  oiovriivTciiv 
éjivov;»,  Ti)v  ou  ouXÎaC^v  ii\  axitftXia  ^pa^(l^i•lr,■l....  ui;  FeXivi]  lal  FaviÇ  xa'i  fotxD(  xai 
ra+ip  Kal  icoUà  ■cr—'— 


*.  V'.]r.a»t.ui,  Brlialaranstn  s.  maner  Grieeh.  Grammallk,  p 

1.  *î  ;  fl«.« 

erfMflmWT,  l-lV.p. 

S.  Pour  Wett  M  jtlcnin  ecpcndiat  où  ■  dii  témoignif;»  de  gn 

,  cl  DU    fragiui^nt  d'Al 

cf.  KLiini- 

Bi...,  our.fiU,  p.  7 

6.  JVïM  /ahrb.  f.  Pfiit.,  1.  CXXÏ,  p.  bOS  sqi|.  ;  cf.  Phil.  Wo 

■].  le  dis»! 

n„,..l.if«™eC.p. 

t:iAIAN.  CETOS. 

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36  GRAMMAtRE  COMPAIIËË  DU  GHICC  ET  DU  LATIN. 

71.  —  Disparition  dn  taadé.  —  La  dix-huitième  lettre  phéni- 
cienne, zade  ou  Isade,  autre  forme  de  s,  disparut  aussi  de  l'alphabet 
grec.  En  réalité,  il  y  eut,  chez  les  Grecs,  confusion  entre  le  za'm 
(l' lettre  de  l'alphabet  phénicien)  et  le  isade;  il  en  résulta  Ç,  qui  prit, 
avec  la  forme  et  la  place  du  zaïn,  le  nom  du  tsade  :  zêta. 

72.  —  Le  koppa.  —  La  dix-neuvième  lettre  koppa  (?)  se  trouve 
dans  l'alphabet  de  Théra,  dans  celui  de  Corcyre  (corinthien)  el  dans 
le  dorien  ;  elle  manque  dans  l'attique  et  dans  l'ionien'.  On  la  ren- 
contre sur  des  monnaies  de  Crotone,  d'Argos,  Ae  Corinthe*  et  sur 
certaines  inscriptions.  Elle  se  trouve  surtout  devant  un  o,  par  exemple 
dans  of?oç,  mais  aussi  dans  d'autres  conditions,  comme  îMt,  tÎTOi 
qu'on  lit  sur  des  vases^.  Le  koppa  a  été  conservé  comme  signe  de 
numération  pour  le  chiffre  90. 

73.  —  Le  schin  phénicien,  —  ^lyt^s,  (de  ciC^,  siffler)  est  le  nom 
grec  du  schin  phénicien,  mais  la  transcription  du  nom  phénicien  est 
càv,  nom  que  les  Doriens  donnent  au  sigma*.  Le  san  employé  sous  des 
formes  particulières,  par  exemple  y,  servit  à  désigner  le  nombre  900*. 

74.  —  Antiquité  de  l'upsilon.  —  V  ou  T  figure  déjà  dans 
l'âlphabet  de  Théra  et  de  Mélos. 

75.  —  Origine  des  caractères  flgvrant  les  aspirées  et  les 
lettres  doubles.  —  Dans  l'ancien  alphabet  erétois,  ic  =  ip,  jc  =x'- 
L'alphabet  de  Théra  et  de  Mélos  représente  ^  par  FH  ou  par  KH.  Ce 
n'est  que  dans  les  alphabets  corcyréen,  dorien,  attique,  ionien  qu'on 
trouve  les  deux  lettres  cp  et  x- 

Dans  l'alphabet  do  Théra,  KM  (c.-à-d.  ■/.c)  sert  de  notation  au  son 
es.  Seuls  les  alphabets  corcyréen,  dorien  et  ionien  ont  un  signe 
particulier,  mais  chacun  lui  donne  une  forme  différente  et  lui  assigne 
une  place  différente.  L'ancien  alphabet  attique  représente  le  son  es 
par  xo'. 

Un  signe  particulier  pour  le  son  ps  ne  se  rencontre  que  dans 
l'alphabet  ionien. 


I.  Tiiutefriis  voy.  du»  le  Battelin  de  coirapoiulance  hellénique  (III,  i)  ua*  hucriplion  de  Kmius 
oli  cm  lit  96fn. 

î.  Cf.  Hec.  des  Itecuei,  l,  IV,  p.  153,  1.  8  «jq. 

3.  Cf.  LCnjm.-BLH».  ouc.  cil.,  l.  I,  p.  «î. 

4.  BiBoBoi.,  I.  130  :  iitfpiéi;  |ùï  o*v  noiXtoviti,  "luvsî  HaXy\l,*. 

b.  Li  torme  t^  fui  agipclée  plus  tard  craviTÏ,  i  une  ligiaquc  où  l'riD  conuiisstll  d^l  te  tigaa  luntin  (^ . 
et  oii  celle  forme  piTùtélroU  r*uniofi  de  C*'***  II.  Telle  lit  du  moim  l'tipliesUon  de  Komiuen  (>ov. 
l/nleril.  Dial..  p.  U).  Selon  Kfibncr,  au  cunlnire,  Ja  foroM  I7>  viendrait  du  sadt  plitnielen,  el  ce  ligne 
■orait  été  appd«  vivitl  parce  que  t'cA  le  g-iv  (c'enl-l-dire  II  siroanle)  qui  dîna  l'alphibM  est  k  dM 
du  n.  Da  reste,  loule  U  question  des  quatre  fornin  de  s  dans  l'ilpbabcl  phénicien  etdn  dilTértalH 
(artoei  qui  leur  corretpeadcnl  dam  tel  ou  loi  ilpEiabet  grec  est  des  plus  obscures.  Voy.  Honinuen,  t.  [. 
otKûhncr,  p- 41. 

«.  Voy.  Bttileiin  de  coi-retp.  hell.,  I.  IV,  p.  4«3. 


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PHONÉriOUE    -  ALPHABET  GBEC.  :n 

76.  —  Caractères  ooaveaax.  —  Les  oaraclères  nouveaux  de 
l'alphabel  grec  sont  donc  9,  x<  €t  ^  et  <■>.  Suivant  Hinrichs,  ce  sont 
de  simples  i-ariantf^s  des  lettres  phéniciennes  déjà  représentées  dans 
l'alphabet.  Ainsi  V  ne  serait  qu'une  variante  de  T.  ^  une  variante 
de  î,  X  u"^  variante  de  +  pour  T,  etc.  Cette  hypothèse  parait  plau- 
sible; en  tout  cas,  elle  expliquerait  pourquoi,  selon  les  dialccles, 
y  est  tantôt  ^  ou  x-  **  ^  tantùl  x  ou  Ç,  etc. 

La  seule  lettre  nouvelle  créée  par  les  Grecs  serait  donc  Q. 

77.  —  Valenr  de  c  et  de  o.  —  Dans  les  anciens  alphabets  grecs, 
E  et  0  désignent  à  la  fois  c,  r^  et  o,  a. 

Il  en  est  de  même  dans  l'alphabet  attique. 

Dans  ce  même  alphabet,  pour  représenter  et  et  ou,  on  écrit 
tantôt  El,  tantôt  E,  tantôt  07,  tantôt  0.  l.i  règle  générale  osl  colle-ci, 
quoiqu'en  certains  cas  l'orthographe  soil  Hottante'  : 

!•  On  écrit  El,  OT  quand  t  et  u  sont  étymologiques-,  c'est-à-dire 
quand  et  et  ou  sont  des  diphtongues  v'-filks  (et.  ci-après  §  158, 
161;  170,  176). 

Ex.  :  nefcxvSpoç  (rad.  iisiO),  poCç  (p.  *PoF-ç). 

De  même  :     KEÎfisvov,  Ypx[iu.aTeia,  lîfjToivgfa,  v/st,  E-t/lti^i;,  etc. 

HoÔtoi;,  SîTOUôtiç,  BoutxSsî,  ippoûpapyoî,  etc. 
Hkharque.  —  La  régie  est  la  même  en  dorien. 

S"  On   écrit  E,  0  quand  et  et  ou  sont  un  renforcement  de  c,  0. 
ou  bien  quand  st  représente  s-f  e,  etou,  0  -j-  o,  s  -l-o,  0  +  1. 

Ex.  :  iy.i,  i—fjriiz,  ôçe>iTo,  àp>.aëïî,  ïo-i-aTTa-.,  K).f,'iv£ç,  t»; 
iToXe;,  i-iô«'>pai,  y^f-n^sL-r'X.f^,  etc. 
ôotvSoa,  Ixt3  )ioiv8,  HcpaK^Éo;,  tÔ;  6x-,'ovO^,  ypu'îo;,  çiffxocï, 
^oXri,  âîîoSa-Jat,  etc. 

Krharques.  —  I.  En  pareil  cas,  le  dorien  )il  E,  0  [et  non  El,  OVj  el  écrit  plus 
tard  H,  Q. 

H.  L'ancienne  orthugraphe  et  l'inceriitude  de  prononciation  qui  devait  en  résulter 
Mpliqnent certaines  formes  homériques;  c'est  ainsi  qiieXPEOi;  donne /pioc/piidî, 
/pÉidï,  Zftfo'î  ;  et  EOS,  Ëfi>î,  eïioî,  eioî,  elc. 

78.  —  Origine  des  lettres  ïj  et  «.  —  Déjà,  dans  les  très  anciens 
alphabets,  on  avait  essayé  divers  systèmes  pour  distinguer  f  de  fi, 
ô  de  ù^.  Ainsi,  dans  les  inscriptions  de  Théra,  H  est  tantôt  le  signe 
de  l'aspiration,  tantôt  le  signe  de  ïe  long.  De  même,  dans  une  très 

I.  V,.t.  *.  DiiiBitii,  :«m  Vokalimii!  4.  gr.  Spi:  d»i«  la  ZfK.ic'.r.  de  Kiihn,  1801.  I.  I,  p-  ^3  ; 


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3S  GHAHMAIRE  COMPAM^E  DU   GR£C  ET   DU  UTIIN. 

ancienne  inscription  de  Naxos',  on  trouve,  à  côté  de  mots  où  t\ 
est  figuré  par  e,  d'autres  mots  où  B  désigne  tantôt  l'aspiration  et 
tantôt  I't)*. 

79.  —  Ce  fut  l'alphabet  ionien  qui  répandit  l'usage  des  signes 
spéciaux  pour  1>  et  l'ô. 

Le  dialecte  ionien  faisant,  on  le  sait,  un  usage  très  restreint  de 
l'aspiration  (cf.  ^(m[j.x:,  à.-'  g-j,  etc.),  on  comprend  qu'il  ait  utilisé 
l'H  pour  désigner  Vf  long;  on  en  trouve  déjà  un  exemple  sur  des 
inscriptions  de  \'0l.  il,  3  (590  av.  J.-C).  Plus  tard,  les  Ioniens 
inventèrent  un  signe  nouveau  :  ù,  pour  0  long;  ce  signe  ns  se  trouve 
pas  sur  des  inscriptions  très  anciennes,  mais  on  le  lit  d'une  façon 
constante  sur  des  inscriptions  de  VOL  60  (536  av.  J.-C), 

80.  —  Extension  de  Talphabet  Ionien.  —  Cet  alphabet  ionien, 
le  plus  commode  et  le  plus  complet  de  tous,  finit  par  se  substituer  aux 
autres  alphabets  locaux.  En  Attique,  lorsqu'en  403  av.  J.-C.  (01.  94,  2), 
sous  l'arcbontal  d'Eurlide.  après  l'expulsion  des  Trente,  on  réorganisa 
tout  à  neuf,  l'orateur  Archinos  fit  adopter  une  loi  prescrivant  l'emploi 
de  l'alphabet  ionien  dans  les  écoles'.  Cet  alphabet  fut  dès  lors  employé 
dans  tous  les  actes  publics,  comme  on  peut  s'en  convaincre  en  lisant 
le  recueil  des  inscriptions  attiques. 

Dès  lors  l'alphabet  attique  (rà  'Attixà  ypâ;jL[ji.aTa),  qui  comprenait 
les  caractères  signalés  ci-dessus  (§  67),  fut  légalement  remplacé  par 
l'alphabet  ionien  (-rà  'Iwvixx  Ypâ[A;/.aTa)  qui  comptait  vingt-quatre 
lettres  : 

A  B  r  ;\  E  Z  H  6  l  K  A  M  N  3  O  ri  P  S  T  Y  *  X  »l'  12 

Cette  mesure  fut  prise  sans  doute  pour  metLre  fin  à  la  confusion 
qui  devait  régner  à  Athènes  bien  avant  Euclide,  comme  on  le  voit 
par  certaines  traces  isolées  laissées  sur  les  inscriptions. 

Mais,  si  la  réforme  d'Archinos  contribua  à  imposer  en  Attique  l'usage 
de  l'alphabet  ionien,  elle  ne  fit  pas  disparaître  complètement  l'anoion 
alphabet  usité  dans  le  pays.  Par  la  force  de  l'habitude,  on  continua 
encore  à  se  sen'ir  parfois  des  anciennes  notations.  C'est  ainsi  que 
jusqu'à  VOlj/mpiade  105  (356  av.  J.-C),  et  même  bien  au  delà*,  on 
trouve  sur  les  inscriptions  des  traces  de  l'ancienne  orthographe: 
pour  n'en  donner  qu'un  exemple,  au  génitif  singulier  de  la  deuxièmi> 
déclinaison,  on  continua  longtemps  à  écrire   0  à   côté  de  OT. 


*beb  :  )]  ;  uriit  rciréwiil^  par  II,  i; 

t  tùprèsenti  par  E- 

.  V'iy.  Biiiiiii.  Anrcrl.  Gr..  I.  II.  p,  T 


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PHONÉTIQUE.  -  ALPHàBET  GBEC.  ^9 

Reharques.  —  [.  Il  ne  saurail  élre  question  ici  de  montrer  les  progrés  réalisés  par 
les  graveurs  iliins  ta  forme  des  lellres,  encore  moins  d'esquisser  une  histoire  de  l'écriture 
eursive.  C'est  oiTa ire  a.ux  auteurs  de  (ruitiis  d'épigniphie  et  depali'Ogniphie'.  Remarquons 
simplement  ici  que  la  disiinclion  entre  {  et  V  est  toute  miHlerne.  En  style  lapidaire,  on 
écrit  Z  à  la  lionne  époque,  C  â  une  époque  postérieure.  Les  manuscrits  en  onciales  ont  C 
qui  passe  de  lu  dans  les  manuscrits  en  minuscules;  mai"  ceux-ci  ont  aussi  la  forme  s 
qu'ils  emploient  indifTéremment  dans  le  corps  ou  à  la  fin  des  mois.  Ce  n'est  qu'à  une 
époque  récente  que  la  fonne  {  (née  de  C)  fut  employée  k  la  Un  des  mots. 

II.  A  l'origine,  les  Grecs  devaient,  comme  les  peuples  sémitiques,  écrire  de  droite  \ 
gauche'.  Sur  les  inscriptions  de  Théra  ■  noua  voyons  l'écriture,  qui  part  de  la  droite, 
suivre  en  lignes  tle^iueuses,  les  contours  du  monument  et  revenir  sur  ses  pas.  Plus 
tird,  on  régularisa  la  chose  et  l'on  prit  l'babiiude  d'écrire  en  lignes  parallèles  dirigées 
alternativement  de  droite  à  gauche  et  de  gauche  à  droite.  On  adonné  A  cette  disposition, 
qui  rappelait  les  sillons  de  la  charrue,  le  nom  de  boutliopkedon  'ftou9TpoÇT,Sov;.  Cette 
éci-iture  de  transition  persista  as^e;  longtemps;  enlln  l'écrilurc  adopta  une  direction 
uniforme,  de  gauche  ï  droite,  qui  a  prévalu  dans  tous  les  alphabets  européens'  ».  l.es 
lois  de  Solon  étaient  encore  écrites  en  bouslrophedon,  mais  c'est  vers  son  époque  que 
cette  façon  d'écrire  a  dâ  disparaître'.  En  tout  cas,  l'écriture  de  gauche  A  droite  était  tout 
i,  fait  passée  dans  l'usage  au  temps  d'Hérodote'. 

III.  A  la  hcnne  époque  (cf.  Platon,  Cratyle,  393d;  : 

E  s'appelle  »T  T  s'appellp  5 

0  o3  a  £ 

Les  termes  de  I  ijiiXiv  et  S  ■iiXiv  dnient  de  l'époque  postérieure,  oii  eu.  se  prononçait 
é  et  ot,  û.  Les  expressions  t  t|ii).ôv  i^i  i^iXow  veulent  donc  dire  ■  sons  i*,  m  représentés 
par  une  lettre  timple,  et  non  par  une  diphtongue'.  " 

IV.  L'usage  d'écrire  les  accents  et  les  esprits,  ainsi  que  du  mettre  la  ponctuation,  dule 
d'Aristophane  de  Djiance,  au  troisième  siècle  avant  notre  ère.  Sans  doute  cet  usage 
était  borné  A  l'origine  aux  besoins  de  l'enseignement;  il  ne  devint  général  que  beaucoup 
plus  lard'.  C'est  seulement  à  partir  du  sepiii'^me  siècle  de  noire  ère  que  l'usage  des 
esprits  el  des  arcenis  devint  habituel  dans  les  manuscrits. 

V.  Le  dialecte  attique,  en  adoplant  l'alphabet  ionien,  renonça  à  marquer  l'aspiration. 
Mais  déjà,  avant  Eue) ide,  la  prononciation  attique,  qui  avait  à  l'origine  un  grand  nombre 
d'aspirations,  était  devenue  peu  à  peu  beaucoup  plus  douce.  Aussi,  même  avant  Euclide, 
le  signe  de  l'aspiration  est-il  lanlAt  mis  el  tantût  négligé  sur  les  inscriptions,  et 
notamment  qunnd  il  s'agit  do  mots  d'un  usage  très  familier,  comme  l'article,  le 
i-elatif,  etc.'. 

D'autres  dialectes,  après  l'adoption  de  l'alphabet  ionien,  niarquèrent  t'aspiraiion  |iar 
le  signe  f'  :  c'est  ce  qu'on  voit,  par  exemple,  sur  les  tables  d'Héraclée,  à  la  lin  du 
quatrième  siècle'",  et  sur  des  inscriptions  de  Tarenle  :  l'A,  hEKASTON,  etc. 
Aristophane  de  Byzance  adopta  ce  signe  I*  el  inventa  un  signe  sjiérial  (H)  pour  marquer 

I.  Vbj.  F..  Bu»,  CHtekirthe  P^txographit  dins  leBaidbuch  d'I.  ion  MDlIcr.  t.  IV  |>.  Ht-)  cl  wiv. 
i.  Voy.  P«u.»..  ï,  I-,  fl. 

3.  Fm.Bttm»,  HUIain  de  fiailuredanilaHiiquIi.-.  !•  fJil.,  p.  (31. 
t.  cr.Biui,  0/1.  cit.,  p.  134:  KC.rni-BL»),  >iiri/.  Gr.  der  Gi-ivlilsch.  Sp'iichf.  p.  is. 
S.HtiosBii,  II.  M. 

S.  Vnf .  CtKin,  ErIrateraHgen  :,  meiata  grinhUchea  Schiilgraimaatik.  p.  il  ;  Sciiiiidt.  Zfiiiehi-. 
f.  Cynnoi.-H'.,  l»5i,  p.  43a  «i.|.:  Beih-rge  ;.  Geieh.  d.  Gramm..  p.  84  ïqq. 

T.  Vn;.  tant*,  iiimoira.  «le.  (arliclctur  If  papyrus  d' A  le  min)  :  n'iTimmi.  Paléogr,gi-ecqif,[:  M. 
S.  Tajt.  Ton  fiiunka.  JaAreaberitfitt  de  1S77.  p.  i. 
9.  VoT.  BOcu.  C.  I.  G.,  I,  pp.  r,!.-;  et  44. 


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GBAMMAIHE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU   LAT^. 
e  voifelle  non  aspirée  commence  un  mot.  Ces  signes  h  et  "f  ,  placés  au-dessus  des 


VI.  Pour  (ouïes  les  questions  d'accentuation  et  d'esprits,  les  inscriptions  nous  Tutil 
défaut;  or,  comme  les  manuscrits  donnent  souvent  l'accentuation  postérieure,  il  en 
résulte  que  souvent  nous  sommes  r^'iluiis  nu  témoignage  de  grammairiens,  c'est  le  cas 
pour  les  mois  suivants  :  Mfioi,  Avûtto,  aùxtvio  —  tlfyvujix  {inelado},  ctpirtu 
{areeo,  cf.  eoheiveo  et  coéi-ceo].  —  'Epétpta,  ■  la  rtmeusc  ■  {et  non  'EosTpi'ai,  StcIsix 
(et  non  Stiipia},  spi^  Jet  non  iifû  ou  itpii>î),  d'où  irpÇpa,  etc. 


II.  —  Prononciation  grbcqde. 

81.  —  Origrines  de  la  question.  —  L'étude  du  grec  ancien 
ayant  été  introduite,  en  Occident  surtout,  par  les  Grecs  chassés  de 
Constantinople,  on  comprend  que  ceux-ci  aient  d'abord  propagé  dans 
les  écoles  la  prononciation  dont  ils  usaient  eux-mômes.  C'est  pour 
cela  que  le  savant  Reuchlin,  instruit  en  Italie  par  des  Grecs,  répandit 
en  Allemagne,  où  il  alla  enseigner  lui-même,  la  prononciation  grecque 
moderne.  Mais,  quelques  années  après  lui,  Érasme  émit  des  doutes 
sur  la  légitimité  de  celte  méthode,  notamment  sur  ce  qu'on  appelle 
Viotadsme,  c'est-à-dire  le  son  uniforme  donné  par  les  Grecs  modernes 
à  t,  ï],  u,  et,  01*.  Bien  qu'Érasme  ne  se  déclarât  pas  l'adversaire 
absolu  de  la  prononciation  moderne,  on  s'autorisa  de  la  réserve  qu'il 
avait  faite  pour  chercher  et  propager  une  autre  méthode.  On  a  donné 
le  nom  de  prononciation  à-asmienne  (bien  qu'Érasme  n'ait  rien  à  y  voir) 
à  la  prononciation  en  usage  encore  aujourd'hui  dans  nos  écoles;  en 
souvenir  de  Reuchlin,  on  appelle  quelquefois  prononciafion  reuchli- 
}iient)e  celle  qui  consiste  à  prononcer  le  grec  ancien  à  la  moderne. 

82.  —  La  prononciation  dite  Crasmienne.  ~  Sans  vouloir 
instituer  un  débat  complet  sur  la  question',  on  peut  dire  d'abord  que 
la  pratique  donne  raison  à  la  prononciation  érasmienne.  L'expérience 
montre,  en  effet,  que  prononcer  à  la  moderne  dans  nos  lycées  serait 
une  tentative  impraticable.  De  plus,  avec  ce  système,  il  serait  presque 
impossible  d'obtenir  des  élèves  une  orthographe  convenable;  c'est  co 
qui  se  passe  en  Grèce  même,  où  les  gens  du  peuple  ont  une  ortho- 
graphe barbare  et  les  gens  cultivés  une  orthographe  souvent  défec- 
tueuse. Reste  la  question  scientifique.  Comment  prononçaient  les 
anciens  Grecs  ?  C'est  un  problème  qu'on  ne  peut  résoudre  complè- 
tement, car,  la  prononciation  ayant  àù  varier  selon  les  pays  et  selon 
les  temps,  il  faudrait  étudier  séparément  la  prononciation  de  chaque 

I.  Tof.  Biiui,  Aneed.,  n,  p.  BUS.  Lt*  grammairiciis  d'Abiandrie  tcriitienl  ^p£vDc,  iffài, 
tiiv«i,  'At|!eÙ(,  xcingioc  de  li  l'orUnigraphc  pi,  qn'on  Bbanili)nDoiit)nunJ'lnitit«  ni»n. 

1.  Vof.  El»»,  Œupra  (M.  de  Lcyàc,  15i»),  I.  I.  p.  9U  et  suit. 

a.  Voj.  Kenii-Bun,  Jat/.  fie.  d.  Crirchisehtn  Spracke,  p.  4 
CrieehiKhtJI  (a*  Mil.,  Beriîn,  I  BS>)  ;  V»  Uinnunx,  Lapidum 


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PHONÉTIQUE.  -  PRO.NONCIATION   GRECQUE.  41 

dialecte  aux  diverses  périodes  de  son  histoire.  Si  l'on  restreint  les 
recherches  et  qu'on  se  demande  simplement  comment  prononçaient 
les  Athéniens  au  temps  de  la  guerre  du  Péloponnèse,  on  no  tarde 
pas  à  se  convaincre  qu'il  est  impossible  de  le  savoir.  Les  documents 
nous  font  presque  complètement  défaut. 

On  dit  :  la  prononciation  érasmienne  n'est  fondée  sur  rien.  Elle 
est  fondée  tout  au  moins  sur  cette  idée  que  les  Athéniens  devaient 
prononcer  comme  ils  écrivaient.  En  effet,  l'orthographe  est  ou 
étymologique  ou  phonétique;  or,  nous  savons  qu'en  Attique,  alors 
qu'il  n'y  avait  pas  encore  de  science  grammaticale,  l'orthographe 
n'était  pas  étymologique*.  Gomme  la  prononciation  érasmienne  sup- 
pose presque  toujours  l'orthographe  phonétique,  il  en  résulte  qu'elle 
se  rapproche  certainement  plus  que  la  prononciation  des  Grecs 
modernes  de  celle  qui  devait  exister  en  Attique  à  la  honne  époque. 

En  tout  cas,  la  prononciation  moderne  est  exclue  par  l'orthographe 
attique  de  la  bonne  époque;  car,  si  la  prononciation  moderne  était  la 
vraie,  on  en  trouverait  au  moins  des  traces  dans  les  inscriptions 
attiques  du  même  temps,  comme  on  en  trouve  dans  les  inscriptions 
postérieures.  La  vérité,  c'est  que  la  prononciation  moderne  est  en 
grande  partie  conforme  à  la  prononciation  ancienne  du  dialecte 
béotien.  La  prétendue  supériorité  de  la  prononciation  moderne  sur  la 
nôtre  tient  uniquement  à  ce  que  l'accent  y  est  conservé  ;  mais  rien  ne 
nous  empêche  de  le  prononcer, 

83.  —  DÉtautB  de  la  prononciation  moderne.  —  Quelques 
détails  montreront  que  la  prononciation  moderne  n'est  point  conforme 
à  l'ancienne  prononciation  grecque. 

Remarquons  d'abord  que  les  différences  portent  uniquement  sur  les 
voyelles  ï],  u  (qu'on  prononce  i);  sur  les  diphtongues  at  (qu'on  pro- 
nonce c),  et  et  ot  (qu'on  prononce  i),  oo,  eo  (qu'on  prononce  soit 
(If,  et;  soit  of,  pf);  enfin  sur  les  consonnes  p,  y.  8,  6,  x,  «,  <J,  T,  x- 

De  plus,  les  Grecs  modernes  ne  distinguent  plus  les  longues  des 
brèves.  Gette  confusion  date  de  l'époque  byzantine,  où  nous  voyons  la 
versification  fondée,  non  plus  sur  la  quantité,  mais  sur  l'accent,  les 
syllabes  accentuées  comptant  pour  des  longues  et  les  autres  pour  des 
brèves;  c'est  l'origine  des  vers  politiques  (Tro>iTixoi,  c'est-à-dire 
Srf^ûSiiî)  qui  apparaissent  dès  le  quatrième  siècle  de  notre  ère.  Quoi 
qu'il  en  soit,  cette  confusion  est  fautive  et  les  Grecs  anciens  ne  la 
connaissaient  pas. 

Avant  d'entrer  dans  le  détail  des  arguments  produits  contre  la  pro- 

oHho(r«pli»,  l'une  élTaiologiqiie(tbv  \6fOi.  iHjïK).i','re(,  fif.  ( 


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42  (;ramm-*ibe  comparée  m  ghec  et  du  latin. 

nonciation  moderne,  on  peut  faire  valoir  une  grave  objection  tirée  de 
la  linguistique  :  si  les  sons  et,  ot,  t  sont  identiques,  que  signifient 
les  formes  Jti'xM,  î>.iîrov,  "kéXonta.?  La  grammaire  comparée  montre 
que  le  système  de  la  dÉclinaison  et  de  la  conjugaison  grecques  sup- 
pose, dans  son  développement,  une  phonétique  qu'on  ne  peut 
reconstituer  avec  la  prononciation  moderne', 

M,  —  H.  —  Il  est  évident,  d'après  ce  qui  a  été  dit  plus  haut,  que  i) 
est  à  c  comme  <a  est  ào,  et  que  r^  n'a  été  introduit  dans  l'alphabet  que 
pour  représenter  l'ê  long.  A  priori  on  peut  donc  dire  que  la  pronon- 
ciation moderne  est  vicieuse.  Mais  il  y  a  des  preuves  plus  directes. 
Ainsi  les  grammairiens  grecs  enseignent  que  i)  est  pour  t  -\-  t  (^fjlcv, 
p.  Séi).ov;  r,?ii],  p.  -^Sce)*;  il  y  a  des  inscriptions  attiques  vulgaires 
où  c  est  confondu  avec  »]  (^v.o(,  Tijpiiîv);  sur  une  inscription  de  la 
basse  époque*,  xi^  est  mis  pour  waf,  ce  qui  prouve  qu'alors  encore 
T|  avait  le  son  c'.  Dans  le  Cratyh  *,  Platon  s'exprime  ainsi  :  "  Les 
anciens  disaient  t^Epx;  plus  tard,  on  dit  ijMfx;  maintenant  on 
prononce  i\'j.i^%.  »  Cela  prouve  que  Platon  distinguait  les  sons  t  et  t]. 
On  peut  aussi  rappeler  le  vers  de  Cratinus,  si  souvent  cité  : 

remarquer  que  les  Latins  transcrivent  i]  par  ê,  et  les  Grecs  ê  par  i], 
enfin  que  Denys  d'Halicarnasse  a  soin  de  décrire  la  prononciation  de  r] 
et  de  t  et  que  ce  n'est  pas  du  tout  la  même  *, 

Mais  si  la  prononciation  moderne  de  l'i]  est  tout  à  fait  fautive,  il 
parait  aussi  certain  que  nous  avons  tort  de  prononcer  é;  les  anciens 
prononçaient  très  probablement  é  long,  comme  l'allemand  tt  ou  e[| 
(teer  ou  ©e^ite),  c'est  ce  que  semble  indiquer  la  transcription  pfjyeç,  du 
mot  latin  r£ges.  C'était  un  é  fermé,  comme  «,  n'en  différant  que 
par  la  dwie  (et  non  par  la  qualité]  du  son  :  on  prononçait  donc 
vraisemblablement  kephalék. 

Chez  les  Béotiens,  l't]  inclinait  déjà  vers  t;  car,  dans  des  inscriptions 
béotiennes,  t\  est  remplacé  par  et  dès  une  époque  trf's  ancienne;  or 
et  est  un  son  intermédiaire  entre  c  et  i. 
Ex,  ;  ixiiS^,  béotien  6;:i8ef'. 

1,  tel  irguinpul  vâul^niioui  que  fului  qu'on  lire  de  reuplionif;  Is  raiaim  druphuoic  csl  loule  iidijtc- 
liie.  L>  gHC  moderne  nt  Irts  aKF^lbla  ï  «nlendrf ,  M  d'iutrc  pirl  les  Grecs  d'iqjonri'hui  trourenl  Is 
prononcIMion  érasmienne  abi-miniblc.  Toulornie  il  fiut  «rouer  que  les  coupes  de  mots  où  S'  clni  |iOi  |iTi 
[I7)X0{  «I  Da9().i]fr|,  liiri  pronone^  ï  li  moderne  sonl  rtclleiDenl  dfsigriibles, 

Ï^Voy.  Btu».  Anerrfolo,  p.  797. 

3.  Toy.  flKitoin  de eorr.  AeH.,1.  IV,  51  i. 

4.  PutM,  Cralglt,  p.  4IS.  b^r. 

5.  Frg.  iî  Ko«.  et.  Ai.uio«Ai.i,  trg.  Ui  K.  Le  cri  de»  mi.Htoni  eti  biro  pf,  (el  non  pCi  "•'•'"•'  '" 
remmniueol  eipreuimcnt  les  geimmsirLcn». 

d*  conTutioD  entre  i>|  e(  i.  1  p4r1ir  de  150  iprti  J.-C.j  onii  li  conhision  di>  vj  ■•«:  i  penbte  eucorr 
iu*,ii'cnî5().p.Ès  noire  »pe. 


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PHO.NIiTIQUE.  —  PBOSONCIATIOS  GRECQUE.  13 

85.  —  r.  —  Nous  savons  que  cette  voyelle  se  prononçait  ancien- 
nement ou.  Priscien'  témoigne  que  telle  était  la  prononciation  des 
Eoliens,  et  cette  prononciation  parait  s'être  conservée  surtout  chez  les 
Béotiens.  En  effet,  il  arriva  dans  la  plupart  des  mots  que  o  ayant 
cessé  de  représenter  le  son  ou,  les  autres  dialectes  écrivirent  ou  au 
lieu  de  y  et  que  seuls  les  Béotiens  et  les  Laconiens*  gardèrent  l'or- 
thographe u  (prononcez  o'j},  par  exemple  dans  ^itXi,  ;/.OiTa.  Dans 
quelques  mots  l'orthographe  ne  changea  pas,  mais  la  prononciation 
fut  modifiée  ;  ainsi,  après  avoir  écrit  û-ip  et  prononcé  houpn-,  la 
plupart  des  dialectes  continuèrent  à  écrire  J-tf,  mais  prononcèrent 
hùper;  toutefois  le  béotien  garda  partout,  à  ce  qu'il  semble,  U 
prononciation  oi>^  figurée  dans  les  anciennes  inscriptions  béotiennes 
par  u  et  dans  les  inscriptions  plus  récentes,  par  ou;  de  là  des 
formes  comme  uoû-^Sixoç,  Toi/av,  oûisip  (cf.  super)*.  On  voit,  par  ce 
dernier  exemple,  que  l'orthographe  ou  est  employée  pour  figurer 
même  le  son  ou  bref. 

A  C(\té  du  son  ou,  les  Béotiens  paraissent  avoir  connu  un  son  iou, 
analogue  à  celui  de  Vu  anglais;  en  effet,  sur  quelques  inscriptions 
béotiennes,  on  lit  Ttoi/oc,  pourTÛyi).  Ce  qui  est  sur,  c'est  qu'ils  ne 
prononçaient  pas  y. 

Les  Attiques  non  plus  ne  prononçaient  pas  y,  bien  qu'ils  eussent 
renoncé,  avant  même  l'époque  classique,  à  prononcer  ou.  Nous 
possédons  nombre  de  témoignages  qui  prouvent  que  la  pronon- 
ciation y  n'était  pas  la  leur.  Denys  d'Halicarnasse'  décrit  la  façon  de 
prononcer  u,  et  du  passage  il  ressort  clairement  que  u  n'avait  aucun 
rapport  avec  t.  De  plus,  si  u  et  t  avaient  eu  la  même  valeur  dans  la 
prononciation,  comment  pourrait-il  y  avoir  une  diphtongue  Ulî 

Le   vieux  latin  transcrit  u  plus  souvent  par  u  que  par  i. 

£x.  iSaicfu,  lacruma,    lacrima  ;   Llûppc;,    Burrus  ;    Zxx'jvOo;  , 
Saguntus,  Saguntum,  *p'JYiî,  Bruges,  etc.'. 

On  voit  par  certains  passages  de  grammairiens  latins^,  que  l'u  grec 
avait  un  son  intermédiaire  entre  u  latin  et  i,  c'est-à-dire  que  l'u  avait 
probablement  le  son  de  l'u  français.  Comme  en  latin,  un  son  très 

I.  Cilïpar  MiTTiiu,  op.  cil.,  p.  43. 

i.  Ç.t.  G.  Hiiu,  Gr.  Grammnlit!.  1'  éilit..  p.  101  9<|q. 

4.  Voy.  Bulûtin  de  eorr.  hell.,  m,  p.  iS»;  IV,  1  ft  luir.  Ce  mut  dfsiniFrrpEiont  •rOrchoiDtoe  lUinl 
lie  Î90  1  Ui  iTiol  J.-C.  —  U^jrchiM  cite  comme  forme*  hcnnicouM  to-jvt|  {p.  tijvi]),  xipou» 
(p.  xàf^a).  Gtfaùpa  (p.  f fpvpoi;,  etc.  Hsb  celle  orlhngrapbF.  qui  repr^ienle  J>  pronaneiitioo,  piriit 

«poque  rfcenle.  Vny.  G.  Uiiin,  Gr.  Cr.,  î'idil..  p.  101  »|q. 

3.  V..J.  D.FI.  ■.■a.Lituffl.».,  aspl  irvve;oiu);,  t.  H  fp.  lai,  ScAi/-.). 

piry.  Voy.  Kemii,  autf.  Gr.  d.  lat.  Spracke.  p.  1'  :  Suiiciiiiiit.  Volialhmn),  clc.  I,  U,  p.  iiî  M|r|. 
T.  Vnr.  W.  BiiH.oi.  op.  nV.,  p.  lîi  !qq. 


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41  GRAMMAIRE  COMPARÉE  DU  T.REC  ET  DU  LATIN. 

voisin  de  celui-là  existait  aussi  dans  certains  mots,  quelques-uns 
voulurent  le  représenter  par  !a  lettre  grecque  T  et  écrire  LTSET, 
par  exemple.  Cette  tenlalive  échoua.  D'autre  pari,  l'empereur  Claude 
proposa  pour  ce  son  «  le  signe  h  (ex.  LhBET);  or,  sur  certaines 
inscriptions,  la  lettre  de  l'empereur  Claude  est  employée  au  lieu  de  T 
dans  des  mots  tirés  du  grec,  exemple  :  HhRO,  c'est-à-dire  Hyro. 
A  tous  ces  arguments  on  en  peut  ajouter  d'autres.  Ainsi,  au  onzième 
siècle  encore,  Tu  représentant  oc  avait  un  son  dift'érent  de  t,  et,  >)'. 
Quintilien'  dit  formellement  que  u  est  une  lettre  dont  le  son  n'existe 
pas  en  latin;  il  s'agit  évidemment  ici  non  du  son  i,  mais  du  son  û, 
qui,  même  dans  lubêt  (libet)  optumus  (optimus)  n'était  sans  doute  pas 
franc.  Enfin,  si  ij  et  u  avaient  eu  le  même  son,  comment  aurait-on 
distingué  f),uEï(,  ôfJLtîi;?  On  aurait  abouti  à  quelque  chose  comme  [j:,k;. 
ex;  du  grec  moderne. 

86.  —  Diphtongues.  —  Il  y  a  en  grec  treize  diphtongues*. 

Ht        Al        ëo        At) 


A  l'origine,  il  semble  bien  que  ces  groupes  aient  eu  (même  ov)  un 
son  double;  ce  sont  donc  bien  réellement  des  diphtongues. 

87.  — AI.  —  Cette  diphtongue  est  réduite  de  bonne  heure  à  une 
simple  voyelle  e  ou  t).  Ainsi,  en  Béotie,  les  anciennes  inscriptions 
béotiennes  conservent  at.  Mais  déjà  dans  des  inscriptions  de  Tanagra, 
qui  sont  peut-être  encore  du  cinquième  siècle,  on  trouve  ac  (cf.  le 
latin  ae),  et,  dans  les  inscriptions  postérieures  au  cinquième  siècle*, 
ac  est  remplacé  par  *].  Les  grammairiens  anciens  mentionnent  déjà  les 
formes  béotiennes  iroioûfic^n  (p.  xoioy[i6vai),  XiYÔ{/.svii  (p.  Jsyofjiiva;). 
formes  dans  lesquelles  »)  a  la  prononciation  de  é*. 

En  dehors  de  la  Béotie,  nous  trouvons  la  même  confusion  de  ai 
avec  c  dans  tout  le  monde  grec.  On  lit  yi'rr.Tt  sur  une  inscription 
attique  de  la  fin  du  troisième  siècle  ;  sur  des  papyrus  égyptiens  dont 
quelques-uns  remontent  aux  Ptolémécs  on  lit  ic-â'^o^c,  xi,  etc.  I-o 
grammairien  Uérodicn  est  obligé  de  donner  des  règles  pour  déter- 
miner les  cas  où  il  faut  écrire  ai  et  ceux  où  il  faut  écrire  c.  Donc  la 
prononciation  était  la  même  de  son  temps. 


I.  Voj.  Cumin.  Erlmuler 

.ifffn,  af 

p. 

H>»  J/ajnnn..  p.  Î99,  1 

:  ri  i!;  A 

(tH  niait  qui  llnbienl  m  Bi]  a 

itavia  Sii. 

y  ■î<i),o3  ïpiîtTH 

h),t,v  toO  itpoîî. 

î.  QcmiLnK.  Intiil.  wa(. 

SU.  10, 

l«diphl»D 

gur» 

pri.nilimdi:«ll«q 

-.prè.,Sli7. 

,UI,  137 

S.  DlWmeenBtalic.oné. 

rit  at  (pLu 

dn).  •nlinidïï.- 

-  Selon  ir.itt»fli»>,  OKU. 

;m.§9.î.b. 

U  conruùon  d.  ai  (•«  T|  od 

•.»r.ilp 

r«lu 

lern  AlliqueiMl 

«iilOO.prt,Jém.-ChriM 

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PHOSÉrtQUE.  -  PROSONCIATtOK  GRECOUE.  *' 

Mais,  si  cette  confusion  entre  at  et  le  son  c  s'est  produite  d'assez 
bonne  heure  dans  le  monde  grec,  il  y  a  des  faits  qui  prouvent  qu'au 
cinquième  et  au  quatrième  siècle  avant  notre  ère  la  prononciation 
attique  devait  être  celle  de  l'allemand  ai.  En  effet  : 

1"  Al  est  souvent  pour  «t. 

Ex,  :  w«E(  (p.  itiï(),  OaijAXTtx  (p.  tx  vj-ktix),  etc. 

2»  Eal  èyù  donne  x-iyà,  ce  qui  eût  été  impossible,  si  at  se  fût 

prononcé  c. 
3°  At,  suivi  d'une  voyelle,  s'abrège  souvent  en  a  dans  les  inscriptions 

attique  s. 
Ex.  :  D"Aya!oi  on  tire  'A-/ji:M6i,  mais  aussi  'A^aïxoî,  ce  qui  est 
un  argument  en  faveur  de  la  prononciation  at. 
4°  On  sait  que  les  Béotiens  remplacent  at  par  i].  Or,  si  at  avait 

eu  la  prononciation  é  dans   tout  le   monde  grec  et  aussi 

chez   les  Athéniens,  pourquoi  auraient-ils  eu  l'idée  d'écrire 

Ki^  au  lieu  de  x«('? 
S'  Denys  d'Ualicarnassc,  parlant  de  l'hiatus  jtxt  'AOTivaiwv  (cf.  Thu- 

CTD.,  1,  1),  montre  par  là  même  que,  du  temps  de  Thucydide 

au  moins,  l'i  de  %at  se  prononçait. 
De  même  le  grammairien  Chœroboscos,  suivant  une  tradition 

ancienne  et  non  pas  la  prononciation  de  son  temps,  distingue 

at  et  qi,  désignant  at  par  les  mots  tj  àxouvoCcx  to  !,  et  a  par 

les  mots  T]  àve-Açévr,Tov  v/wia.  to  r. 
6°  Dans  les  mots  empruntés  par  les  Latins,  at  devient  tantôt  ae, 

tantôt  aj. 
Ex.  :  afxïpx,  sphaera,  mais  Aïk;,  Ajax,  Mxîx,  Haja. 

7"  Aristophane'  appelle  par  plaisanterie  nEovt!i7i<;,  habitant  du  déme  de 
Tîio;,  un  nxtoviSvi;.  Cette  plaisanterie  eut  passé  inaperçue  et 
n'eut  fait  rire  personne  si,  dans  la  vie  ordinaire,  nxioviSr,; 
s'était  prononcé  IhoviSriî*. 

8"  Enfin  'AXx;a^wv  est  la  vraie  orthographe,  'A>x[;.xiwv  est  une 
faute  d'orthographe  postérieure. 


H.-ltl-irŒLL.>«.Éf,    Z.    f.    GîfflFiOI.- 

BB.  cil.,p.  16. 

«,  Curx  tpigraphkx,  tic.,  p.  (0. 


lin,  <ru  Si  vai/i  xa),b;,  xlld;  '  âXXà,  npiv  ijheIv 
ù£t  oa^iic,  Ttx<j  ÇTio-i  tiï'  fiXXot  ïz<'- 


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46  tiUAMMitHE  U)NPAilËE  DU  GREC   ET  DU   LATIN. 

88,  ^  El.  —  Gomme  «i  s'étaii  réduit  à  e  de  bonne  heure,  de 
mfime  et  se  prononça  t  àks  une  époque  assez  ancienne. 

Ainsi,  en  Béotie,  les  inscriptions  représentent  par  c  la  diphtongue  et. 
Ex.  :  ÉTîtSEï  =  èireiSï;. 

Dans  le  monde  grec  en  général,  nous  trouvons  la  même  confusion. 
Ainsi  et  et  c  sont  confondus  sur  des  inscriptions  attiques,  mi'nic  avant 
l'époque  romaine,  peut-être  dts  le  troisième  siècle'.  On  trouve 
c'jvoSBtra'.,  au  lieu  de  auvoSlrat,  sur  une  inscription  bosphorienne  du 
troisième  ou  du  quatrième  siècle  avant  J.-G.  '.  On  lit  STefpioi  pour 
ÏTifiot  sur  une  inscription  de  Phocide  datant  de  la  fin  du  troisième 
siècle  ou  du  commencement  du  deuxième'.  Sur  des  papyrus  de 
l'époque  alexandrine,  on  lit  îai  (p.  zl\i.i),  laiett  (p.  iazlt],  etc.  Sous 
l'empire  romain,  et  est  d'un  usage  ronstant  dans  les  inscriptions  pour 
désigner  I  long,  exemple  :  Tei;iïi(l(i;,  et  les  grammairiens  latins*  nous 
disent  que  pour  les  Grecs,  comme  pour  les  anciens  Romains,  et  est 
un  simple  signe  orthographique  pour  représenter  1  long.  Enfin,  chez 
les  Grecs,  I  latin  est  souvent  transcrit  et. 
Ex.  :  rietVwv,  ria-tipio;,  etc. 

Mais  tout  cela  ne  prouve  pas  que  chez  les  Attiques,  au  cinquième 
et  au  quatrième  siècle,  on  ait  prononcé  et  comme  X  long. 

Au  contraire,  voici  des  faits  qui  montrent  que  chez  eux  et  ne  se 
prononçait  pas  ainsi  : 

1"  Très  souvent  et  représente  eï. 

Ex.  :  5pEt  (p.  Dptï),  t:61ii.  (p.  i:oXsï),  etc. 

2°  Nous  avons  vu  que  dans  l'ancien  alphabet  atlique,  le  son  et  était 

noté  tant(>t  par  E,  tanti>t  par  El  ;  nous  n'avons  pas  vu  qu'en 

pareil  cas  on  trouvât  jamais  I. 
Il  y  avait  donc  deux  prononciations,  selon  les  cas  : 

ou  bien  et  avait  un  son  mixte  où  c  l'emportait  de  beaucoup, 

en  inclinant  faiblement  vers  i, 
Ex.  :  II0AE2  (p.  tîoïhî); 

ou  bien  et  se  prononçait,  en  réunissant  les  deux  sons  e  et  t, 

comme  dans  la  prononciation  érasmienne. 
Ex.  :  ETKAEIAES  (p.  EÙ/.ieiSrî). 

l'an  IdO  ■•«ni  antre  trt.  Il  y  ■  bnuirnup  plm  Irit  qutiqua  eiemplea  isolés;  iiieii  n  sont  pcuE-tlre  dn 
faut»  imputables  uii  Upiôdrs. 

î,  Voy.  n-ttie  da  tievuet,  I.  IV,  p.  3  M. 

3.  Voj.  Bull,  dttorr.  hetl..  t.  V.  p.  47. 


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PHONÉTIQUE.  -  l'KONOSCIATIOS   UHECQUE.  47 

3°  Dans  les  mots  transcrits  du  grec,  le  lutin  emploie  tantôt  1  tantât  6. 
Ex.  :  Oarîaa,  Dardas;  —  Alezandrîa,  Alezandrëa;  —  hypoUnnsa 
(îi-OTcivouca). 
Toutefoisiltranscpitordinairementetparîdevant  une  consonne. 
Ex.  :  NllQS,  PoIycUtus,  etc. 
4"  Dans  les  inscriptions  attiques  et  sur  les  papyrus,  et  et  i]  sont 
souvent  confondus. 
Ex.  :  'A),[Ç«vSp;^a,  Sacsa-'.YÎisv,  etc. 

Ce  qui  prouve  que  souvent  tt  se  rapprochait  plus  du  son  >' 
que  du  son  i. 
5'  Les  Béotiens  distinguaient  t  de  et  dans  la  prononciation,  puis- 
qu'ils écrivaient  ii:ûti  au  lieu  de  itzh^-?,,  tandis  qu'ils  écrivaient 
ctpu;  au  lieu  de  ^puï.  Mais  si  et  se  fût  prononcé  t  dans  !<* 
inonde  grec  en  général,  les  Béotiens  n'auraient  pas  eu  besoin 
d'écrire  t  au  lieu  de  et.  S'ils  l'ont  fait,  c'est  que  la  pronon- 
ciation i  leur  était  particulière, 
(t"  Dans  les  inscriptions  attiques,  et,    suivi  d'une  voyelle,  peut 

s'abréger  en  e'. 
1°  ce  se  contracte  en  et;  la  lettre  E  s'appelle  eï,  et  l'ionien  emploie 

et  pour  et. 
Donc  la  diphtongue  et  devait  avoir,  chez  les  Attiques,  une  pronon- 
ciation intermédiaire  entre  e  et  t,   se  rapprochant  quelquefois  plus 
de  t  que  de  e,  mais  souvent  aussi  plus  de  e  que  de  i*. 

89.  —  01.  —  La  transcription  latine  oe  prouve  tout  d'abord  que  ot 
n'avait  pas  le  son  i.  La  question  est  de  savoir  si  la  diphtongue  ot  se 
prononçait  comme  nous  la  prononçons  en  France,  ou  si  elle  avait  le 
son  à  ou  le  son  û'.  Les  faits  suivants  prouvent  que  les  Athéniens,  à 
l'époque  classique,  prononçaient  comme  nous*. 

I .  a.  I*  i^buk  de  l'i  diD9  la  dimét  d'adjcclifi  ca  -ko;,  Btv.  dri  Jltr..  V,  1 1  ï. 

t.  T(i(tia(,  MiiEiii(.  tle.  ot  pnnivMit  tita  :  la  Traie  urtbograpbe  «il  TtEvsi,  jUlEai,  f^'-:  Ttaai, 
)iiï«l  wnl  des  faolM  d'orlhagripte.  De  mime  Hofjeiîtiiv  «1  une  taute  d'ur[l»grapbe  ;  on  écrivait 
rtgBiitremml  llootitiôv.  —  llt.iji>.iit6(  (pI  non  lUvtiXixiî)  lupp'iw  un  primilif  lUviiXiia,  qui  a 
itd  t%alrr  lultftaa  i  eM  de  IltyieX)].  —  Eofln  âXti'^oiv  u'ol  paa  pour  âït^uv  :  tt  Bf  rfpnheiile  pa> 
un  (  bref  de  nature,  l..ng  par  potilion.  La  Tirilé  i'«t  que  i  gtt  renture*  en  n  (et,  û).!TOî)l  dan»  ce 
coaftrtÀit,  de  mime  que  dam  p:£ii;»v  [p.  '[lei-jiBï).  tt  est  un  renforeenKnt  d'uu  i  primitif  ((«ïat). 

1.  U  ne  prnt  pas  être  qunliôn  du  luul  de  la  pranancialion  i.  Toy.  le  loita  «liranl  riL6  par  Curtiu>, 
Erimul.,  p.  13  :  nisa  Xiin  linii  ti)(  xu  <Fu)iï(cl!f,c  àpx^]t.tii\  Sià  tsû  v  ijfilaû  ypàfiTBi  nXijv 
TOÛ  xoïÏQV  (or  il  f  a  beaucoup  de  mot!  qui  conimenccnt  par  xi).  Cf.  ci-de»in,  p.  44,  ii.  1.  —  Lea  mnti 
«Uoi.  atxoi;  correapondanl  au  latin  vici.  Tici>  no  pranirnl  rien,  foy.  Bu»,  op.  eil-,  p.  38.  Thu- 
cydide (II,  54)  rapporte  bien  un  oracle  où  I  un  pouiait  hfaîtor  entre  Xùl^ii  et  Xi(lic.  »»'•  »'il  I  ■"•" 
dJMDHÎDn  wr  lo  leile  do  roraelc.  il  n'y  t'ail  pu  une  eonluiiun  rie  pmnoncialion  :  rny.  le  icn  d'HModo 
(rranauzef  Jonn,  r.  141)  dang  lequel  ),ai^v  6!i.aû  xoil  }.i|j,6v  (il  bialeltigibif,  ii  oi  a  le  i^n  t. 

par  «  en  latin,  rail  sur  lequel  Doui  revicndroni  plue  loin  (g  Sf,  Hii.).  p.  iS. 


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48  GRAMMAIRE  COMPARÉE  DU  GIIEC  ET  DU  LATIN. 

1"  Oi  est  souvent  pour  o  -|-  i. 

Ex.  :  olî  (p.  ôï;),  SoîfiXTiov  (p.  to  iy.iTiov),  etc. 

2*0t  est  à  <at,  comme  at  est  à  Al,  cf.  oïo;xoc!,  (itG>/.v]v  p.  ùiôf/.r.v,  etc. 

Du  rapport  ^.hb>  |i^;AOv«,  rapprochez  ^ei'iîw  ïrtomx  :  tout  cela 

indique  que  dans  oi  le  son  o  doit  prédominer. 
3°  Les  mots  uoi  Iotiv  donnent  douortv,  f;.oi  (Sôxei,  iAo{>S6KCt,  iyà) 

oïjiai,  iY$l*"*-  f  r,  cela  ne  s'expliquerait  pas,  si  oc  avait  eu.  à 

cette  époque,  le  son  ti  ou  le  son  ù. 
■i"  Dans  l'orthographe  attique,  oi,  suivi  d'une  voyelle,  peut  s'abréger 

en  o  (cf.  y^fôx  p.  /po-.i). 

5°  Denys  d'Halicarnasse  dît  que  'O'i.C'/.^irn  l-!:i  forme  hiatus  à  cause 
de  la  rencontre  de  c  et  de  e.  Les  grammairiens  grecs  parlant 
de  ot  l'appellent  tj  Êxowov'ra  tô  i  par  opposition  à  <(>. 

6°  Si  ot  avait  eu,  dans  tout  le  monde  grec,  la  prononciation  u,  la 
prononciation  béotienne  n'aurait  rien  eu  de  particulier  et  les 
Béotiens  n'auraient  pas  eu  besoin  d'écrire  àX/.u;  au  lieu 
de  âlloi;. 

Pourtant  cette  prononciation  «  est  assez  ancienne  :  l'o  de  oi  s'est 
afl'aibli  en  ii,  et  l'i  s'est  assourdi. 

Dans  les  inscriptions  béotiennes  anciennes,  u  a  le  son  ou  et  ot 

est  gardé;  dans  les  inscriptions  béotiennes  récentes,  ot  est  remplacé 

;  par  t^  {=  ii),  et  le  son  ov  est  figuré  par  ot»'.  Dans  des  papyrus  de 

l'époque  des  Ptolémées,  on  rencontre  déjà  des  formes  comijie  àvûyu 

p.  àvoiyw.  A  Athènes,  la  confusion  de  ot  avec  u  ne  se  rencontre 

.  dans  les  inscriptions  qu'à  l'époque  romaine*. 

REUAHgL'E.  —  Uans  le  latin  vulgaire,  œ  s'eniplvie  quelquefois  pour  transcrire 
u  grec.  Fleckeisen'  prétendait  que,  avant  ou  après  le  sepliùme  siècle  de  Rome,  u  avait 
été  transcrit  par  n,  cl  qu'au  septième  siècle,  il  ftil  transcrit  par  ca.  Mais  cette  opinion 
a  été  combattue,  avec  raison,  par  Schuchardt';  rar,  si  œ  pour  u  avait  été  l'orthographe 
du  septième  siècle  <le  Rome,  on  en  aurait  des  exemples  ^pigraphiques  ;  or  il  n'y  en  a 
pas.  Ainsi  les  inscriptions  donnent  laguna  eu  lagona,  mais  point  lagtena.  L'ortho- 
graphe «  est  vulgaire  et  d'une  époque  postérieure.  Schucliardt  a  réuni  beaucoup 
d'exemples  empruntés  au  latin  vulgaire,  où  l'on  voit  n  transcrivant  u  et  j  transcri- 


1.  ïnj.  ll,,il..  1.  m.  f.  1î:I.  In  B^lient  flolucpl  ég.l™™i  pu  *. 

1  MhÉn«  ver.  ÎH-Î*4  apr»*  l-C. 

t  psriil  pu»  s'itfe  prftdoiio  il«ns  U 

Hiiit  le  letiquede  Saidu  (i*  ùècir}. 

la  ([Toope  i,  n],  ei,  d'une  pari,  le  gruupc  v,  oi.  diulrc  ptrl.  tuai 

ItaUts  m  point  dg  Tue  do  l'ordre 

iK-irhlc  ïprt»  ;  et  (Tipl  0,  land» 

qiH  01  et  u  «ont  plKis  ipfS»  le  t- 

3.  FUn^sig  AriilKl,  lu  mul  laff-rna. 

*.  V«i.   Vui«/-,  et.-.,  1.  H,  p.  17S«  ,uiv. 

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PHONÉTIQUE.  -  PRONONCIATION  CnECQUE.  « 

vanl  ot.  Le  grammairien  Victorinus  dit  espressémenl  :  "  Si  nous  n'avions  pas  Y,  nous 
écririons  Hœlai,  Sdephœrai,  el  non  Eylu,  Zejbjmit  ■■'. 

90.  —  AT,  ET.  —  Il  est  probable  que  ces  deux  dipblongues  se 
prononçaient  aou,  éou,  et  que,  tandis  qu'on  prononçait  tbpimua, 
èouriski}^  on  prononçait  ijûptoxov,  fioui-iskon.  Cette  hypothèse  est 
confirmée  par  certaines  formes  qu'on  trouve  sur  des  inscriptions 
ioniennes  de  la  bonne  époque  :  TioTa  (p.  tocOtoc),  iopy^Tflç  (p.  eysp-j-j- 
tt;;),  etc.*.  La  prononciation  moderne  (ai-,  et,'  af,  ef)  est  absurde; 
pourquoi  ne  dit-on  pas  de  mtfme  ov  et  of  pour  ou?  De  plus,  si  en  pareil 
cas  y  est  consonne,  pourquoi  ne  Irouve-t-on  jamais  àpTÔ;  pour  kOto; 
dans  les  alphabets  qui  ont  le  F  '? 

Si  au  est  ai',  eu,  ec,  ce  ne  sont  pas  des  diphtongues;  alors  pourquoi 
met-on  l'accent  surt»?  Pourquoi  ZeC  avec  un  circonilcse?  Pourquoi 
ta  première  syllabe  de  EGxvSpo;  est-elle  longue  7  11  semblerait  qu'elle 
dût  être  brève  et  par  nature  (e)  et  par  position  (u  pour  v  étant 
une  consonne  simple*)? 

Contre  la  prononciation  moderne,  on  peut  encore  produire  d'autres 
arguments  : 

1°  ES  est  pour  k'j,  aOtd  est  pour  àubi  :  donc  u  est  voyelle. 

2°  -riç  est  transcrit  en  latin  par  -eus  {gen.  -ei,  dut.  -eo,  arr.  -eum). 

et  l'on  trouve  même  Orpbèùa  (dactyle). 
3°  ECtoç,  dit  le  rhéteur  Démétrios,  est  un  mot  composé  uniquement 

de  voyelles,  sauf  la  lettre  fmale. 
4°  Si  au  se  prononce  ao,  eu,  eu,  les  mots  'Atpcûç  {Alrcfs),  vaOç 
(na/i),  èxcXcûoeriv  {ekelêfslhm),  ZcO  {Zn-),  vaOot  (nàfsi), 
itcicociSeuvrat  [pcpœdei-ntx),  etc.,  donnent  des  combinaisons 
de  sons  absolument  inconnues  à  la  phonétique  grecque;  de 
même  a&rÂç  {aflàs)  *. 
S°  Les  sons  latins  av,  ér  sont  transcrits  en  grec  soit  par  ap,  T)p,  soit 
par  «ou,  T)ot>, 
Ex.  :  Baripoc  ou  Ba-niouot  (Batavl),  jJouoxSTot  (erocati), 

mais  non  par  au,  eu,  au  moins  en  général.  On  trouve  d'une 
façon  isolée"  la  forme  Aùevtîvo^,  mais  qui  sait  s'il  ne  faut  pas 
corriger  AoievcîVoç''? 

I.  Vujf.  Gramm.  lai.  («I.  Krill,  t.  VI.  p.  I»e,  I.  5.  CF.  Btianicii.  op.  cil.,  p.  ÎIIT. 

Ï.Cr.  Batl.dtean-.  Ml..  111.51. 

3. On  Uoun  bipa  NaFnixTiV'  ù  cM  du  Naùnaxto;;  mais  le  radlrol  ds  vaû;  cat  vaF;  cela 

t.  Crtte  obwrnlion  pnHivi!  qu'en  lalia  en  doit  «crire  Enander,  AgauS,  (le. 

5,  Il  fuidraii  aplot,  ef.  \e  grcf  nrodernc  naBoiXïiùod;  (kavBlliïpsis),  dam  Irqurl  on  prononco  p.  au 
l»D  de  /. 

«.CF.   tS^TT 


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hO  GRAMMAIRE  COMPARÉE  DU  GREC  ET   DU   UTI>. 

6'  Enfin  les  Osques,  qui  avaient  les  sons  au,  eu,  ou  et  on,  er,  oc, 

distinguaient  dans  l'écriture  y  consonne  et  v  voyelle  ;    or, 

quand  ils  écrivaient  ces  sons  avec  des  lettres  grecques,   ils 

écrivaient  air,  ev,  ov  par  F,  au,  eu,  ou  par  o. 

Toutefois  T  consonne  et  vvoyclle  étant  parents,  il  est  naturel  qu'à 

un  certain  moment  la  confusion  se  soit  faite  dans  la  prononciation 

vulgaire.  A  quelle  époque  a-t-elle  commencé  à  se  produire  ?  C'est  ce 

que  ne  disent  pas  les  travaux  sur  la  prononciation  grecque. 

On  cite  bien  Elstathb,  Comm.  in  Dion.  Perieg.  (dans  les  Geogr.  Gr. 
min.  de  Didot,  t.  II,  p.  288, 1.  iiriS)  :  Kaiaêpia  o-j  Sii  -riiî  «u  h-^Hà-^-v,, 
àiXi  Sià  ToO  p  Ypacço'joiv  oi  «xpiëei;.  Mais  ce  texte  ne  nous  dit  pas 
quand  on  a  pu  prononcer  et  écrire  pour  la  première  fois  en  confondant 
le  b  latin  et  la  diphtongue  ctu.  Selon  Meisterhans,  l'orthographe 
îxToO,  etc.,  qu'on  rencontre  à  partir  de  74  av.  J.-C,  représenterait  la 
prononciation  éoiFtcG  ;  mais  cela  n'est  rien  moins  que  sur;  tandis  que 
la  forme  etiff^^otat  (120  ap.  J.-C.)  pour  îççviëotff!  est  un  exemple 
plus  concluant. 

91.  —  or.  —  On  prononçait  sans  doute  à  l'origine  oou,  c'est-à- 
dire  que  o«  avait  le  son  ôou  et  ait  le  son  ôou.  On  peut  remarquer 
en  effet  que  le  vieil  allemand  Iroum  (prononcez  tro-oum)  est  à  XvaHHt 
(prononcez  Ira-oum)  comme  l'ionien  6ta0{ta  (prononcez  ikôouma*] 
est  à  6a0^  (prononcez  tknouma).  Enfin  la  double  orthographe  o 
et  ou,  qu'on  trouve  sur  les  inscriptions  attiques  (voy.  d-dessus,  §  80). 
semble  bien  indiquer  qu'à  l'origine  il  y  avait  une  double  prononcia- 
tion, selon  les  cas;  tantOt  on  entendait  le  son  o  primitif  inclinant 
vers  ou  (Ex.  :  t3  Ss'^uio  pour  toù  Sïijao'j),  tanl(5t  on  entendait  la  diph- 
tongue véritable  {ôou),  par  exemple  dans  i^Tro'jSixç,  Ta;  Poûî,  etc. 
Mais  (le  bonne  heure  OT  prit  la  prononciation  ou,  en  même  temps 
que  T  perdait  cette  prononciation  pour  prendre  le  son  ù.  Nigidius 
Figulus*  dit  en  parlant  de  l'orthographe  oo  employée  par  les  Grecs 
pour  rendre  le  son  simple  u  :  inopta  fecemnt. 

92.  —  Al,  Ht,  ùi.  —  Ces  diphtongues  ne  se  distinguent  de  at,  et, 
ot  que  par  la  longueur  de  la  première  voyelle,  car  elles  sont  formées 
par  la  réunion  de  fiï,  ï]ï,  Mi.  On  devait  les  prononcer  àye,  ?ye,  Oy, 
c'est-à-dire  que  â,  é,  6  étaient  suivis  d'un  faible  son  i,  analogue  au 
son  du  t  allemand.  Si  l'on  ne  prononce  pas  l't,  ce  ne  sont  pas  des 
diphtongues.  Dans  l'ancien  attique,  cet  i  se  prononçait  très  faiblement 
au  dniif  pluriel  de  la  première  déclinaison;  sur  les  inscriptions  de 
l'époque,  on  trouve  -!)«,  -aoi  (pour  -i)iot,  -Atoi).  Dès  l'époque  de 
l'orateur  Lycurgue,  l'i  est  négligé  quelquefois  dans  l'écriture.  Selon 

l.l)rin*iiioriil»linjo"!/r.r  (proiiwcpi  yrwi.'lf /■ ,  luif  plus  li.in,  glil  (p.  TliV 


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PHONËTIQUE.  -  PRO^OISC[ATIO^  GRECQUE.  U 

Blass  et  selon  Kuhner  (aus/,  Gy.  der  gr.  Spr.,  p.  S6,  13),  c'est  vers  la 
lïn  du  deuxième  siècle  av.  J.-G.  que  les  inscriptions  cessent  d'avoir 
régulièrement  l't.  En  tout  cas,  les  papyrus  de  l'époque  des  Ptolémées 
présentent  des  formes  comme  x<a  Si][ib)  [datif),  à  côté  d'autres  où  l't 
est  indûment  adscrit,  comme  Hcttut,  tffir[isai,  <ùX&i  (p.  à»oc),  etc.  '. 

C'est  parce  que  l'i  de  ces  diphtongues  ne  se  prononçait  plus 
qu'Hérodien  l'appelle  àvcx^uvi^TOv  *.  Mais  cette  prononciation  est 
relativement  moderne;  car,  dans  les  mots  grecs  latinisés  à  une 
époque  ancienne,  on  voit  i{>  transcrit  par  œ,  comme  oi  (cf.  tragœdus, 
comcedus,  etc.}. 

Au  contraire,  les  mots  où  q)  est  transcrit  par  o,  comme  rhapsodua, 
ode,  odeam,  etc.,  ont  été  latinisés  à  une  époque  plus  récente  où  l't 
adscrit  ne  se  prononçait  plus'. 

Quant  à  l'habitude  absurde  de  souscrire  l'i,  elle  ne  remonte  pas 
plus  haut  que  le  onzième  ou  le  douzième  siècle*.  Avant  cette  époque, 
i't  est  soit  négligé,  soit  adscrit'. 

93.  —  TI.  —  Cette  diphtongue  est  rare.  Transcrite  en  latin  par  yi, 
elle  est  souvent  abrégée  par  les  Grecs  en  y  devant  une  voyelle.  Ainsi 
les  Attiques  disent  b&ç  et  non  ulèç". 

I,  Toult*  c»  tonan  unA  cmpruoUn  au  pipyrua  d'B;péridi'.  Cr,  »quE  dil  Stuikh,  XIV.  p.  64«  : 
Ilo),]ial  T^P  'iC'p'c  ''"^  '  ^p^■^'i^'^^  là;  ioTixâ;  xal  ixEiï).ouiii  £1  ta  iSo;  ^•jijo.t^w  ajciav 
OVX  ïjov  (p»K«  que  l'i  DC  H  proDon;ail  ploi). 

1.  TmlcIuiB  cf.  CHmoHMOH  (dini  Biuia,  Àaetd.,  t.  Ut,  p.  HSS  cl  suii.).  Aprîa  aiair  dit  quo 
dam  «B  diphloqgm»  l't  Ml  iv(xçiivT|toï,  il  «fiiuM  :  ot  Si  (lowffixol  xf,^  BKpi6t(«(  f  povTiïovre; 
liTO-joiv  £ti  Ix^uviItii  (iiï,  où»  tEaxauiTai  l\  Sià  ti  (Uïetloç  tûv  (laxptôv  foivïiÉvTuï. 

3.  cr.  Ja  doDbtc  ortiiograpiui  Tliriex  et  Thraz. 

*.  Cf.  WATTan*™.  op.  (■-(..  p.  Il, 

».  KCmna-BLin  (ap.  cit.  p.  ti,  I)  cilo  THiiwaiiDt  (p.  IbB.  M.  Cî<rldiiiij),  qui  parle  do  tÏ  i  Cnoxiiu 
7p«filUïOv.  Hais  cette  aipression  peul  d«sgHr  la  graphie  «^,  qu'on  Irouto  par  ftenplo  dam  lo 


t.  On  IroD'C  cb«  l«  graoïnairieni  gre«  diiertea  théariei  uir  Ira  diplitnngun 
de  Denyï  It  Thnce  (cf.  Bniaa,  Antcd.,  I.  Il,  p.  904),  In  diphlonguei  h  divivn' 


XKxdffdVU 


1fliuHudeTiiiûih)aioa(p.  34  «q.  éd.  fîtFt- 

xup(uç  îiçao-noi —  ;  Il    tv 


Daiu  U  gramaitire  bjtaDliae  (rJmnibDscDa.  Theodotioa,  Scbiilio*  de  UFoyi  le  Ibracc.  Uotchopouloi) 
on  diatlnguc  tlfil>XT°'  '"t'  îltlxpàTttnv  (on  n'entend  qu'un  acul  iôh,  qui  domiDD  l'aulro  e(  I'HodITc}  : 


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&a  GRAMMAIIIH:  COMPAIItt  DU  GitEC  ET  DU  LATIN. 

94.  —  Consonnes.  —  Aspirées.  —  Ni  U  prononciation 
érasmienne,  ni  la  prononciation  moderne  ne  paraissent  conformes 
à  ce  que  nous  pouvons  savoir  de  la  valeur  des  aspirées  grecques. 

Quintilien'  nous  apprend  que  la  prononciation  du  <f  était  tros 
différente  de  celle  de  i  latin  et  Priscien*  dit  formellement  que  t  ne 
doit  pas  se  prononcer  les  lèvres  aussi  serrées  que  <p.  Et,  en  effet, 
jamais,  sauf  dans  la  langue  vulgaire  postérieure^,  les  Latins  ne 
transcrivent  9  par  I.  Ils  le  transcrivent  par  ph  et  mt-me,  dans 
l'ancienne  langue,  par  p  (cf.  ci-après,  §  i06). 

Ex.  :  Pœni,  Pœnîcus,  Pœniceoa  (cf.  ^ofvoiii;),  Pilargurus,  Pilemo, 
Pîlipus,  etc. 

De  plus,  si  les  grammairiens  grecs*  ont  tort  de  dire  que  6  s'écrivail 
TH,  ils  ont  raison,  nous  l'avons  vu  plus  haut',  de  rappeler  que  (p 
s'ét'rivait  IIH  et  j_,  KH.  Ce  qui  est  non  moins  sur,  c'est  que,  en  vieux 
latin,  6  et  X  sont  transcrits  par  t  et  par  0. 

Ex.  :  6r,ff3tvf6;,  tesaurus;   'A-iiBa-/,  Agato;  9^aTpov,  teatmm; 

'A)tlX>t''j;,  Aciles  (Corp.  Inscr.  Lai.,  r,  lî»0;  cf.  TeBBS,  ibid.,  iSOt), 

'AvTi'oxoîi  Antiocufl,  etc. 

Enfin  les  Grecs  anciens  avaient  pour  règle  de  ne  pas  redoubler  les 
aspirées  :  ils  écrivaient  SaTccpû,  et  non  Satpipû'.  Or  si  <f  avait  eu  le 
son  de  I,  rien  n'aurait  empêclié  d'écrire  Saffû.  En  résumé,  les 
sons  <p,  6,  )^,  qui  sont  des  spirantes  pour  les  modernes,  étaient,  pour 
les  anciens,  des  sourdes  aspirées;  c'est-à-dire  que  cp  se  prononçait 
vraisemblablement  ic  (suivi  d'une  aspiration).  %  se  prononçait  k 
(suivi  d'une  aspiration),  0  se  prononçait  t  (suivi  d'une  aspiration). 
La  preuve,  ce  sont  des  liaisons  telles  que  :  àv6'  o5  (prononcez  anl 
hou),  0(p'  oS  (prononcez  hiip  kau),  où^  &OTIÇ  (prononcez  ouk  bosth). 
D'ailleurs  il  existe  quelque  chose  de  semblable  mCme  dans  la  pronon- 
ciation  moderne;  si  les  Grecs  d'aujourd'hui  disent  eitis  (Ix**?))  ''^ 


a,  r„  ueUi(«Miéoai);  Si^dov^omati  xpî<riv  (a-j,  tu 

gu)  ;  îfîfloTïoi  ««ta  BitEoîov  {prunon- 

cialion  ijpar»)  :  iju,  uu,  ui.  On  vc«l  qur  ai  et  oi  Mont  ta  de 

k»r>  d»  celle  di'bwii.  L*>  Bfianlii»  ne  le< 

llei  ne  complenl  pas  cooiine  longn»  pour 

raci'mlBïlioii.  Cf.  aTr.*n«!i»  ;  tntiSîi  oSv  ^  ai  Siçttorroî 

T|  ix:puvaûira  t'a  i  xal  >i  ot  GifBoyta; 

oi'îE  mi'  Imxpitsiiï  iloiv  o-ïrs  xaîi  îiiEoîiv  o-j'n  x 

i6iiiii«T0C  Tûï  SiçOiïïiov,  lar:tp-ifir,axv  xxi  to5  ypivo 

w  toi:  n«p!itD[i£vou  t«ï(  tifiifioii.  il 

bcdI  que  dan«  noir.rrli,  àiiyvoi,  ofxoi  ;  mab  il  ne  laudnil 

poi  <c  fiiiidCT  lur  cria  pour  pr^tcodrc  qur 

1.  /«.(«.  oral..  XII.  10,  il  (pf.  1.  i.  (4). 

î.  /,iM.  er«»>m..  l.  p.   Il,  il  U:  ■■  «dB  Unicn  «ire  do 

b™iii,  qiiiHl  uon  «lis  labris  esl  prunun- 

tiinda  r.  quonodo  p  et  li  ;  llqnc  hoontun  inler»!  ..  Cf.  Bu. 

iil.  il.  Auaprachtdfi  fir.,  î'*d.,  p.  Ri. 

3.  V»r.  Hc»™,uiM.  op.  cK.,  I,  !..  S6  ;  cf.  IlCuh-Blui,  ou 

>[.Gr.do-gr.Spp.,f.  5«. 

4.  Voï.  UATtdi.1,  OUI.  uW,  p.  iS. 

5.  Tige  36  {S  T6). 

fl.  Cf.  l'eiempJ»  i(at«ne((iivr,ç  (au  liMi  do  xaraçOiittviic) 

ani  U  lUfutdt,  Anuu,  <.  IV,  p.  îtl. 

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PHOnÉTIQUE.  -  PRONONCIATION  GRKCtJUE.  fi3 

prononcent  khéra  ()(ûpa].  En  revanche,  nous  savons  que,  dès 
l'antiquité,  certains  dialectes  ont  commencé  par  faire  des  aspirées  de 
véritables  spirantes.  Ainsi  les  Laconiens  donnaient  au  9  la  pronon- 
ciation sifflante,  comme  le  prouvent  les  mots  Oeo;  écrit  otâ;,  SecSî'ztoî 
écrit  S-oîi£!CTa;,  Bù.si  écrit  ai'kii,  T.xaBi-^o-.i  écrit  i:ïf(Jevo!î,  etc. 

95.  —  Les  Moyennes.  —  Si  l'on  en  juge  par  le  nom  que  les 
grammairiens  grecs  leur  ont  donné  (;«'iïa),  ces  consonnes  étaient 
intermédiaires  entre  les  faibln  (iiXi)  et  les  aspirées  (SïTf'x);  elles 
avaient  donc,   semble-t-il,  une   certaine  aspiration. 

Mais  par  aspiration  il  ne  faut  sans  doute  entendre  qu'un  son 
analogue  à  celui  de  nos  lettres  b,  d,  g  [g  dur),  qui  est  moins  bref, 
moins  sec,  plus  aspiré  que  celui  des  Icllros  p,  t,  c. 

La  prononciation  moderne  p  =  r,  8  =  /A  limix,  y  =  i  allemand 
(dans  certains  cas,  par  exemple  fi,  yc  =  \i,  \t  :  icava^tK,  tian^ata) 
ne  peut  donc  être  la  prononciation  ancienne  ;  car  les  sons  c,  th  doux, 
i  allemand  ne  correspondent  pas  <i  des  momentanées  sonores,  mais  à 
des  spirantes,  ou  pluttU,  pour  parler  le  langage  des  grammairiens 
grecs,  ce  sont  des  rf^iijwva  et  non  des  içuva.  De  plus,  Denys  d'Hali- 
carnasse  dit  que  p  se  prononçait  comme  «  et  ç,  les  lèvres  serrées 
l'une  contre  l'autre.  Cicéron  dit  que  ptvsï  et  bini  se  prononçaient,  do 
son  temps,  de  la  même  façon.  Enfin  les  Latins  transcrivent  le  p  grec 
par  b. 

C'est  en  vain  qu'à  l'appui  de  la  prononciation  moderne  on  invoque 
la  permutation  des  consonnes  parentes  è  et  v  dans  p'i-jlciy.m,  volo,   ' 
ou  dans  FuJeJ;  (prikiy'i).  Fiîîfiv  (piStiv)  ;  ces  faits  prouvent  simplement 
qu'il   n'y  a   pas   trl-s  loin   du  à  au  v,  mais   non  pas  que  b  se  soit 
prononcé  régulièrement  i: 

L'argument  tiré  de  la  transcription  du  v  latin  par  p  n'est  guère 
plus  solide,  sans  compter  que  souvent  aussi  v  est  transcrit  par  ot>. 

Ex.  :  Vergîlius,  BEpYÎXioç  et  Oùepyi'î.to;  —  Laerius,  Aaioûio;  — 
FulriuB,  *o).oû'.o«,  etc.'. 

Il  n'en  est  pas  moins  vrai  que  la  prononciation  moderne  a  des 
origines  plus  ou  moins  anciennes. 

Pour  le  p,  on  ne  voit  pas  bien  à  partir  de  quelle  époque  il  s>st 
prononcé  c.  Selon  Meisterhans,  ce  serait  vers  le  commencement 
de  l'ère  chrétienne,  parce  que  c'est  à  partir  de  celle  époque  que 
le  T  latin  est  rendu  par  p   dans  les  inscriplîons. 

Quant    au    S,    il    avait    une    prononciation    sifllanlc    dans    cer- 

I.  Gounn  prélODil  qw  duu  ]a  nuni  proprn  f  fsI  (ranscril  laaIAI  par  p,  tarili'it  |iar  o-j,  ri  qiir. 
V-JOXÎTOi  (STOCati)  àtét  plua  hiul  (§  90.,  ."■.•,  p.  49], 


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S4  GRAMMAIRE  COMPARÉE   Dtl   GREC  ET  DU  LAT[M. 

tains   dialectes,    puisqu'ils    le    remplacent    dans    l'écriture    par  Ç. 

Ex,  :  AïoÇoToî,  béotien,  pour  Aiô5oto('. 
L'inscription  n"  362  trouvée  dans  les  fouilles  d'Olympie*  remplace 
constamment  S  par  Ç. 

Enfin  le  y  avait  déjà  le  son  du  |  allemand  à  l'époque  alexandrine, 
comme  le  prouve  la  forme  Sapaiciyfjov  citée  plus  haut(p.47,4°];  cette 
orthographe  suppose,  en  effet,  une  prononciation  vulgaire  ^atapHtm». 

96,  —  Histoire  du  Z'.  —  Le  Ç  est  une  lettre  double,  mais  bien 
difTcronte  de  Ç  et  de  ^.  En  elTet,  Ç  est  pour  ya  ou  plutôt  pour  xa, 
et  4'  est  pour  pu  ou  plutôt  pour  tcct*.  Cela  tient  à  ce  que,  dans  tous 
les  cas  où  se  produit  la  combinaison,  tj  a  le  son  dur,  qui  change  p 
en  Tt  et  Y  en  x.  Au  contraire,  lorsqu'une  dentale  se  trouve  devant 
un  a,  elle  tombe  et  ne  produit  pas  un  Ç;  c'est  que  Ç  est  une  lettre 
double  où  9  a  le  son  doux. 

Le  son  primitif  de  Ç  a  dû  être  dz  :  cf.  skr.  Dydus,  lat.  Deus,  dies, 
dius,  dlTus,  Jupplter  (p,  Djuppiter),  Diovis,  Jovls,  le  grec  Ai6c  à  cOté 
de  Zc<ôç,  Çot  à  côté  de  Sii,  sedeo,  ëÇo^ai  (p.  ËSyoy,ai),  etc.^  Mais 
cotte  prononciation  dut  disparaître  de  bonne  heure. 

Les  grammairiens  grecs  enseignent  en  effet  que  Ç  est  composé 
de  o  et  de  5*;  or  c'est  une  théorie  qu'ils  n'auraient  jamais  soutenue, 
si  Ç  s'était  prononcé  dz.  II  est  donc  présumahle  que  le  son  dz  s'est 
affaibli  de  très  bonne  heure  en  ::;  en  d'autres  termes,  le  son  z  se 
trouve  prolongé  do  façon  à  faire  position,  puis  finit  par  se  réduire 
à  un  :;  simple.  Virgile,  qui  scande  Drymoquê  Zantïioqne.  scande 
nemorosâ  Zacynthos  :  donc,  dans  le  mot  qu'il  transcrit  du  grec,  z 
a  pour  lui  le  son  d'un  z  simplet 

Ce  qui  a  trompé  les  grammairiens  anciens  et  ce  qui  leur  a  fait  dire 
que  Ç  est  pour  o5,  alors  qu'étymologiquement  Ç  est  pour  5o  {a  doux), 
c'est  que  certains  dialectes,  comme  le  dialecte  dorien,  avaient 
remplacé  le  dz  primitif  par  irf. 

Ex.  :  ff'jpioSu,  pour  wpi'ÇM,  etc. 

I.  Voy.  Bull,  de  coït,  helt.,  lll,  p.  Ht. 

ï.  Inwr.  élécnnu  sur  bronic,  inléricura  ï  5S0  iviDl  Jtsuf-Chriit.  CF.  n«  iii  et  SOS  du  niénici 
touitin,  cttOf.  H.  L.  ABHMdBP^lsAAnn.  .UictniM,  IS»0,  p.  518  et  iuit. 

S.Yiif,  L.  HAm  dtait  Mémoirti  rie  la  SoeiAé  de  Uitguiuiq«t.  I8TT,  p.  itîiKMir.:  U.  Bi.uwi» 
dmiislM  Annala  de  la  Facatli  des_  MIrts  <!<■  BwileauT,  l»SI,  p,  313  H  suit. 

4.D(>vt  n'HiLiciiKiiH,  n.  ouvflîocidt.p.  SI,  Ariiti',  dlllrt9nelleniCDlqiiDi|i»tpODr«arl|pourx(r. 

ï.  H.  BtAUHUiir  lop.  ei(..  p.  316)  ■  dèinontrc  par  rirgirnirol  luivtnl  quo  J  z=  rf:  M  oon  w(.  L«  raoli 

7],  ei-  :  twûoS,  eàiaiwfi,   î(i)<5,  îi^S.  de.  [.njr.  Hino»»,  ta.  Lrqti.  i.  151,  18.  1,  33*.  3*1).  Au 

dp  •illoélrengirMoldanjJes  non»  durieni  At'Îï,  'Aïîpo|iéSa  ('OJ.  Hhocieï,  *d.  Lenli.  î,  75S.  13, 
I ,  S5)].  Or,  qusnd  il  y  II  un  ;  ïTint  la  Torelle  Ihématiqui ,  la  nominatir  ni  ea  -S-  Donc  r  =  i  +  „ 
(dou.).lnon,  +  S. 

6.  Voy.  Oima  u  luicc,  Anecd.  de  Bclilcr,  p,  i)3S  ;  cf.  5cA»I.,  p.  'SO;  SU;  819;  D»i>  n'Haii- 
ciuiui,  Tt.  ouïflioiBiC.  p.  78,  Reiike. 


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PHOJiÉTlOUE.  -  PBONONCIATEON  .GRECQUE.  55 

Mais  cette  prononciation  est  particulière  à  ces  dialectes-là,  de 
même  que  ces  dialectes  prononcent  aussi  vxt'fc;  pour  Çiço;,  anfkini 
pour  (('Ô.iov,  etc.'. 

De  tout  ce  qui  précède  on  peut  conclure  que  la  prononciation 
néo-grecque  du  zéla  représente  peut-être  mieux  que  la  prononciation 
érasmienne  celle  qu'entendaient  ordinairement  les  anciens*.  Mais  la 
prononciation  érasmienne  a  pour  elle  qu'elle  représente  Isi  pronon- 
ciation primitive. 

Avant  que  le  latin  ne  fit  usage  de  la  lettre  z  (voy.  ci-après,  g  104), 
le  Ç  était  transcrit  : 

1"  Au  commencement  des  mots  par  s,  qui  avait  alors  lo  son  doux. 

Ex.:  Zr9oî,  Setus  (C.  I.  L.,  t.  I,  n"  1047,  1299),  Çwvr,,  sona,  etc.; 

i*  Dans  le  corps  des  mots  par  ss  (projtoncez  z  prolongé  [ai]),  le 

double  8  n'ayant  sans  doute  d'autre  but  que  d'indiquer  que 

le  Ç  faisait  position. 

Ex.  :  ^xSiÇb),  badisso  (et   tous  les  verbes  en  -iÇciv,   transcrits 

-Issare);  TpaniÇiTTiî,  tarpeesita,  etc.;  de  même  Maesen- 

tius^  pour  Hexentins^ 

Plus  tard,  à  une  époque  où  di'  devant  une  voyelle  avait  pris  un 

son  sifflant,  dî  et  z  furent  confondus  dans  l'orthograpbe  populaire^. 

A  partir  du  deuxième  siècle  de  notre  ère,  on  rencontre,  d'une  part  : 

Ajjabenica,  AiabeoicO  <iiiH;r.  enlkoniiFiirrle^lHinH-S^rirr'. 

hoij's, 
Elvua, 
2odonu, 
ZonjBius,  ttr.. 
et  d'autre  part  : 

i'    Ariobardianfln, 

dl  —  S      J      H«dienUlU  p.  MmBhUm  (Virgilc,  En.,  vu,  flï4.  Corf«  PaMlm,,,. 

{     Amtdionei,  etc.''. 
Ces  divers  témoignages  sont  corroborés  par  ceux  des  grammairiens. 


I.  cr.  Tjiuu,  Anecd.  Oxon..  IV.  3tC,  g  i  iic)iE<vr,flT,(iav  at  AîoXeî;  xatà  ttiv  npafopjv,  : 
Xvtii  oSvfiii  TpiqiovTtt  xoil  -A  Jifoî  oxiipof  <ial>  lô  i^iXiov  oitiXiov. 

î.  Od  >  rraarqui  que  'A6T,va;e  ■  bien  l'slr  A'tin  pour  'A^vaij-St,  et  ri>n  peut  dire  qu'^ps^t.  i|i 
n'ptl  pai  un  pluriel,  iVipliqucpmrruulogiedc  A6T,va;E,nia»c'<!>tpcul.4lrc  dU  i,  une  ïnilucn»  diiirclali 

î.  Voï.  Deeut  da  Arrun,  XU.  p.  30J. 

4.  Va;.  BiiiBACii,  op.  eil.,  p.  âBI-iitl. 


S  oi 

i\m.  r.«toriii»i 

1  {ta.  Keil, 

,  Cr.  ht 

Iflli,  1, 

Sdaph<BruS  pour  Zcsveo;,  luiii  celte  tr 

li  eit  d'iJIk 

■urs  arliili 

(.ȕ. 

c,-d™u 

•xpk^rup 

irlqueFu»  méi»  1.  »d  d  dod  «liri  de  i  ■<* 

il  pr»  un  9.11  titOaDl  :  et. 

.  Pr. 

d.i    p 

-Irti 

ITMle 

iinrien» 

LeSmbi 

taflud; 

il  AttilU  Qauins  (prononcei  :  clo:«ii, 
io».  cf.  T.-Uv..  II.  18, 

r;  clausns,  c 

=  eloça 

;.«) 

dejml 

Appi. 

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56  GUAHHAIKE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

Au  cinquième  siècle,  Consenlius  écrit'  que  eti&m  doit  se  prononcer 
efziam^,  et  il  ajoute  que  les  Grecs  prononcent  même  opteimus  (fucui 
posl  t  z  grxcwn  admisceanl),  ce  qui  est  une  faute.  Priscien*  dit  que  les 
anciens  Latins  prononçaient  Hedientius  pour  Hezentias.  Au  même 
endroit,  il  parle  de  la  parenté  de  d,  t,  avec  z  et  il  dit  que  mendies, 
bodie  se  prononcent  de  son  temps  avec  un  z;  il  distingue  deux  i 
(sans  doute  l'un  dur,  l'autre  doux),  le  premier  dans  etiam  =  etsiatn 
(s  dur),  le  second  dans  hodie  =  hodzie  (a  doux).  Au  septième  siècle, 
Isidore  (Ortg.,  I,  26,  28)  dit  que  jmtitia  se  prononce  justifia  (avec 
un  z  dvr  sans  doute,  comme  le  prononcent  les  Allemands  aujour- 
d'hui). Enfin,  on  rencontre  l'orthographe  Z[y,ypva,  Çëfwû-jxi,  etc., 
et  de  même  Zmyma,  Zmintheus,  zmaragdus*,  formes  que  Brambacli 
et  L.  Millier  préfèrent  à  l'orthographe  par  s.  Schuchardt'  cite  mùme, 
pour  l'époque  impériale,  des  formes  comme  Lezbius,  Zozima,  etc. 

97.  —  P.  —  Celte  lettre  tantôt  devait  avoir  la  prononciation  simple, 
tantôt  était  accompagnée,  ou  plutôt  suivie  d'une  aspiration.  C'était  le 
cas,  quand  elle  se  trouvait  au  commencement  des  mots  ou  après 
un  autre  p. 

98.  —  S.  —  Cette  lettre  avait  tantôt  le  son  dur,  comme  après  it  ou  x, 
tantôt  le  son  doux  (z  français),  par  exemple  dans  les  cas  oii  elle  peut 
ijtre  remplacée  par  Ç  :  S;j:vf*a,  t^vi-^ùta.: ,  A^oêioî,  etc.  Nous  avons 
donc  tort  de  prononcer  le  a  grec  partout  comme  une  lettre  dure. 

99.  —  Conclaslon.  —  En  résumé,  la  prononciation  grecque 
ancienne  était,  sur  presque  tous  les  points,  différente  de  la  pronon- 
ciation moderne.  Il  y  a  cependant  des  cas  où  la  prononciation 
moderne  des  Grecs  se  rapproche,  au  moins  en  quelque  chose,  de  ce 
que  devaient  entendre  les  anciens.  Il  est  vraisemblable  notamment 
que  les  anciens  devaient  assimiler  la  consonne  finale  d'un  mot  à  la 
consonne  initiale  du  mot  suivant  ;  c'est  ce  qui  a  lieu  en  grec  moderne 
oti  "riiv  iciXtv  se  prononce  l\m  bôUn;  les  Grecs  anciens  devaient  dire 
■Tr,\j.  TtoXiv.  On  trouve,  en  effet,  sur  des  inscriptions  :  ifi  ■ziXti.  —  Èy 

Kopt'^lO^  iç  — iy.f))  fiTajJ^  TTîp  TtûU.  [i.'.c8b>IIE(i)V  ïffTtlJl'TtEpI  

i-fki-^ti'i».  it»pi  —  6i(ô;a  lupo; —  ià[/,  [tiv  —  ôipEilouffifi  '  ^iXéôïijiOç  — 
S[A  Mîôuvaîoi  —  Toy  ypa|/.y,aT^ûc  —  aùroy  xat  —  tû>  >.oyi<rTûv  —  toX 
)>ôyov,  etc.'.  Weckk'in  considère  cette  prononciation  comme  vulgaire. 
Mais  c'est  une  hypothèse  purement  gratuite. 

1 .  ïoy.  Cr.  lai.  (éd.  Kfil),  I.  V.  p.  3»i,  3. 

2.  Cnt  la  priinoiidalioD  allrmando  mMlfrilc  do  etiam.  Cf.  IVlniiqiK  Zimuthe,  on"  de  DinmMr 
(fl.  rf.il.,  V,  Î03). 

î.  fjie|i»rB»*BiiicH,  op.  C.V..  p.  i17;cr.  p.  3«i. 

t,  cr.  liiKriplioDicil^Jp»  A.rf, /)..  V,  |>.  30i,  1.  il. 


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PHONËTIOUE.  -  ALPHABET  LATIN.  57 

CHAPITRE      III 

ALPHABET   LATIN 

ORraiNE    ST   HISTOIRE  DE  L'ALPHIBBT  IJtJlS.   —  ObBERTATIONS 
SUR  l'orthographe  et  la  PHOSOSCIATIOX. 

BibUagrapUv.  —  Th.  Mouuï^en,  die  Vnln-ilalischen  DIaUkIe  (ISM),  p.  26  et  suiv. 

—  E.Ht:B.NER,RfimtsrfteEpijra/iAi*(Janâ  le  MaiidÈucA  d'Ivan  Millier,  1. 1',  p.  625  el  suiv. 

—  Von  Plinta,  Gramm.  d.  oik.-uiiiti:  DialekI.,  I.  4(  sqq.  —  SrËal,  Mémoires  de  la 
Société  de  lînguislique,  t.  Vil,  p.  Iî3-13i,  li3-l:>6.  ~  Fb,  Stolz,  llhl.  Gramm.  der  lat. 
Sprache,  \.  i  Th.,  Bî  sqij. 

ItlTSCBU  Pi-itcx  LaliiiilaUa  monumenla  epigraphica,  Berlin,  1862.  —  W.  Cohssen, 
ueber  Austprucke,  Voeaiitmus  tind  llelanung  der  lai,  Spr.,  i*  éd.,  Leipiig,  Tcubner, 
J868-70,  —  Edo.'^,  Ecriture  H  Prononciation  du  latin,  Paris,  lïclin.  —  E.  Seklm,\nn,  die 
Auaprache  de»  Latein  nach  p/ii/iiolagiscli-hisloriaclien  Griindamtien,  lleilbronn,  I8S5. 

100.  —  Origrinc  de  l'alphabet  latin.  —  On  est  d'accord  pour 
dire  que  l'alphabet  latin  dérive  du  grec;  mais,  tandis  que  les  autres 
savants  veulent  qu'il  soit  sorti  directement  de  l'alphabet  éolo-dorien  en 
usage  dans  la  Grande-Grèce,  M.  Bréal  s'est  efforcé  de  démontrer 
que  l'étrusque  a  été  l'intermédiaire  entre  le  grec  et  le  latin'.  Quoi 
quïl  en  soit,  on  enseigne  qu'il  y  eut  deux  alphabets  grecs  en  Italie. 
Du  premier  est  sorti  l'alphabet  étrusque,  auquel  il  faut  rattacher 
l'alphabet  ombrien  et  l'alphabet  osque.  Du  second  procède  l'alphabet 
latin*.  En  effet,  ces  deux  groupes  d'alphabets  présentent  les  diffé- 
rences suivantes  :  l'alphabet  étrusque  a  retenu  deux  formes  de  9  des 
quatre  qu'avait  le  phi^nicien,  le  latin  n'en  a  qu'une  ;  l'alphabet  étrusque 
représente  le  son  I  par  8,  le  latin  par  le  digamma;  l'alphabet  étrusque 
n'a  pas  le  koppa,  que  le  latin  possède. 

L'alphabet  latin  semble  donc  bien  avoir  eu  pour  origine  l'alphabet 
des  colonies  chalcidiennes  d'Itahe  et  de  Sicile;  ces  colonies,  bien 
qu'ioniennes  de  race,  avaient  l'alphabet  dorien.  On  sait  quelle 
influence  la  ville  de  Cumes,  notamment,  exerça  sur  les  mœurs  et 
sur  les  lois  de  Rome;  cette  influence  dura  jusqu'à  ce  que  la  Campanie 
eût  été  conquise  et  que  Cumes  eût  été  prise  par  les  Sabins,  en  420 
av.  J.-C.  (334  U.  G.). 

Si  nous  plaçons  l'alphabet  latin  en  regard  do  l'alphabet  des 
colonies   chalcidiennes,  nous   aurons  les  rapports  suivants^: 


1 .  vor-  H. 

BU.I.  Xém. 

dtlù 

1  Soc.  i<  l 

,.               ,      y[i| 

1Ï9 

-114:  1 

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U  Ihéoric.  L'o[ 

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59  GRAMMAIRE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

'";;!;;'"    !  ABCDEFZHeiKLMNOPÎRSTVX(Ç)'ï>(?)'»'(jr) 
(«/rtS,.  jABGDEFZH.IKLMNOPQBSTVX       .        .     ' 

101 .  —  Lca  situes  CetK.  —  Le  signe  C  était  donc  le  g,  le  signe  K 
le  c  dur^.  Ainsi  C,  CN  restèrent  toujours  l'abréviation  de  Gâiûs,  Gamva 
{en  grec  Tiioi,  rvoùot)'.  K  était  l'abréviation  des  mots  Kmao,  kalendn, 
icalumiiia,  Icaput,  etc.  De  bonne  heure  i)  aiTiva  que  la  prononciation 
devenant  plus  dure,  on  ne  distingua  plus  le  son  g  du  son  c  ou  k*.  Il  en 
résulta  que  K  disparut  presque  entièrement  de  l'usage  ordinaire^  et 
que  C  joua  le  rôle  de  tennis  et  de  média  tout  à  la  fois^.  Le  choix  de  C, 
comme  signe  unique,  de  préférence  à  K  tient,  selon  Mommsen,  à  ce  que, 
dans  le  jeune  alphabet  étrusque,  le  signe  C  désignait  précisément  la 
tennis.  De  là,  des  formes  comme  celles-ci  :  pacunt  (Loi  des  XII  Tables, 
Quint.,I,6,il),acetarep.agitare(Festus,p.  17,30erf.7'/i6«*.îH'A-(;e/'on-M-. 
Sur  l'inscription  de  la  colonne  rostrale,  refaite  par  les  grammairiens  de 
l'empire  avec  l'orthographe  archaïque  telle  qu'ils  se  la  figuraient,  on  ne 
trouvejaniaisK,  mais  partout  C,  soit  comme /biVe,  soit  comme  douce,  par 
exemple  dans  les  mots  LEC10IfE[S,  HACISTRIAITOS,  FITCHANDOD, 
CARTACINIEHSis'.  C'est  grâce  à  la  même  confusion  de  sons  et  de 
lettres  que  l'orthographe  et  la  prononciation  Ticesimos  entrèrent 
dans  la  langue,  au  point  d't'tre  toujours  préférées  à  vigresimus *. 

102.  —  Orlg^iDO  dn  G.  —  Plus  tard,  la  prononciation  redevenant 
plus  exacte,  on  recommença  à  faire  sentir  (d'une  façon  plus  accusée), 
une  différence  entre  la  gutturale  douce  et  la  gutturale  forte;  pour 
celle-ci  on  garda  C,  et  la  doure  fut  représentée  par  un  C  légèrement 
modifié,  G.  Selon  Plutarque^  ce  signe  aurait  été  inventé  par  l'affranchi 
Sp,  Carvilius,  le  premier  qui  ouvrit  à  Borne  un  ypajA'jiaToSiSaaxaXiïov 
et  qui  fixa  l'alphabet  romain  de  vingt  et  une  lettres.  Le  G  prit  dans 


l'iniFrlptinD  de  DiKnoo  (cr.  M.  BbIil,  ilét,  il'ai-cli.  rf  d'hiil.  Je  l'KcDle  h.  do  Hono,  (.  U,  p.  ItT-IAT. 
pi.  nij;  s*  typft  rogrnii  pir  l«  u  hbrvii  (cf.  Hw»»,  C.  I.  L..  l.  I,  cdIjIc);  3>  lyp«  [ouinis  parle 
dtcKt  de  Piul'ËinlIe,  ISO  ir.  J.-C.  (cT.  C.  I.  L.,  t.  Il,  n-  S(H\);  i'  typ«  pMUrirun  l  «ll«  dite 
(cT.  Bi^u»,  Eztiapla  ttriplafm  epigniphicm  lalinm  a  Crmrii  rliclalotii  morte  ad  atalem  JusIlHlaai, 
BerlÎD.  Igg!>,  In-rol.  ;  H.  Cuiiat,  Couri  tl'épigraphle  lalint,  Pirii,  ThorinJ. 

I.  C'nl  l'ilplulKt  de  jm^  tl  mt  leltrea  dont  pirlo  Cictiu,  de  Xal.  dtor.,  II,  J",  93.  Vo;.  \tt 
prapor  LiBniT,  The  Lalin  lannuage.  p.  I.  Comme  dd  le  voil,  cet  ilphebct  l'arréUil  i  l'X.qnc  Quiatïlim 
(I,  4,  9)  ippelle  ultima  niitravam. 

I.  Comme da.19  le  irolIeJced  sur  une  inwriplion  orclm'rqih!,  Toy.  Brr.  ciil..  188!,  I.  I,  p.  îiO. 

i.  C«t  (in»  que  dus  terlsine»  p»rlicj  de  l'Allemagne  on  pronunee  win  kfller.  rlc. 

S.  Vm  eonfuilan  lulague  l'élcit  pmdu. 
de  lins.,  IV.  P-  3'^- 

T ,  Celle  ÏDwripdaD  ■  éU  IroUTtc  en  IS6 


cl  tricesimnB.  ï  <M6  de  triffiBimus. 


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PHONÉTIQUE.  -  ALPHABET  LATIN.  M 

l'alphabet  la  place  du  Z,  qui  disparut  vers  la  même  époque'  sous 
l'influence  d'Ap.'Claudius.  Martianus  Capella  nous  apprend,  en  effet, 
qu'Ap.  Claudius  était  l'ennemi  du  Z  ;  pour  en  débarrasser  la  pronon- 
ciation latine,  il  favorisa  la  prononciation  Valerii  au  lieu  de  Valesii* 
et  en  même  temps  appuya  l'invention  de  Sp.  Garvilius  et  l'introduction 
de  G  dans  l'alphabet,  à  la  place  de  Z^.  Le  G  se  rencontre,  pour  la 
première  fois,  sur  une  monnaie  de  Signia  (C.  I.  L.,  I,  11)  antérieure 
à  l'an  de  Rome  486  (268  av.  J,-C.)  et  sur  l'as  de  Luceria*  qui  est 
antérieur  à  l'an  de  Rome  485  (269  av.  J.-G.]. 

103.  —  Le  sig^e  K.  —  Quant  au  K,  il  se  conserva  dans  l'usage 
populaire,  surtout  devant  A  :  Jcaussa,  mer^tus,  judiJtaIldi8^  etc.  Dans 
certains  mois  au  moins,  cette  orthographe  se  rencontre  même  à 
l'époque  impériale  :  ITARTS,  VOL£^ANUS,  JTARTHAGO,  etc.*. 
Hais  l'usage  finit  par  en  être  restreint. 

104.  —  Le  sigrnc  Z.  —  Le  Z,  qui  fut  chassé  par  Ap.  Claudius  et  par 
Sp.  Garvilius,  existait  dans  l'ancienne  langue  latine,  par  exemple  dans 
le  chant  des  Saliens^.  Il  se  rencontre  encore  après  l'an  de  Rome  481 
{273  av.J.-G.)  sur  une  monnaie  de  Gosaoii  on  Ut  COZANO(cf.  G.  L  L,, 
I,  n"  14).  Accius  n'employait  plus  Z'.  Les  emprunts  nombreux  Taits  au 
grec  le  firent  reparaître  vers  la  fin  de  la  République,  et  il  Tut  placé  à  la 
tin  de  l'alphabet  en  même  temps  que  T  (y).  Z  et  T  ne  s'emploient 
que  dans  les  mois  grecs  latinisés  à  une  époque  récente  :  ex.  attl- 
ci85o,  mais  citbarizo.  Des  formes  comme  laciyma,  ^ylva,  inclytus, 
Sylla,  etc.,  sont  de  gros  barbarismes'. 

105.  —  Le  signe  S.  — Les  anciens  Latins  faisaient  de  H  un  emploi 
assez  restreint '°,  et  c'était  un  signe  de  mauvaise  prononciation,  ou, 
comme  disaient  les  grammairiens,  do  rusticité,  que  d'aspirer  les 
mots  à  faux.  Toutefois  ce  défaut  semble  se  généraliser  à  l'époque 
d'Auguste,  puisque  Nigidius  Figulus  croit  devoir  le  relever".  Quelque 
temps  auparavant,  Catulle  se  moquail,  dans  une  épigramme  (pièce  84 
du  recueil),  des  aspirations  ridicules  d'un  certain  Arrius.  Mais  la 


a.  QainlilieD  rrjetle  celle  orlhogrtpbr.  1,  T 

10  :  «  K  quid™ 

'SniBnl,  «liwii  ut  aDl*  p.>n>(ur.  »  Bnipn'Ici 

niii  [iD  cil]  qu»,  cl 

T.  ïûj.  T»i.  Lonn,  Cramm.  lai.,  l.  VII 

51,  «-î/l.- V.I.M.. 

B.  Tûj.  Hu.  Vie,.,  Gramm.  loi.,  t.  Yl.  | 

S,  1.  Il  Ai.  X«l 

0.  Toi.  a»n.T..  I,  4,  T. 

10.  Cf.  QD.n.,  I,  S.  SO  :  -  Firciainiï  *■  t 

lero  u«  cIUiu  in  t 

A'.A.,X(1I,«:« 

;.,TII,  it{ct.  Uni 


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60  GRASIHArBE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  UTIN. 

mode  devint  plus  forte  que  les  protestations  des  grammairiens  ou 
des  puristes,  et  nous  voyons  Quintilien  regretter  que  de  fausses 
aspirations  se  soient  maintenues  dans  certains  mots'. 

Ce  qui  parait  bien  sûr,  c'est  que,  dans  la  prononciation  populaire, 
le  son  de  h  était  toujours  assez  faible.  De  là  l'incertitude  oit  se 
trouvaient  les  illettrés,  et  m^me  quelquefois  les  lettrés,  qui  devaient 
se  demander  s'il  fallait  aspirer  ou  non.  Déjà,  sous  la  république, 
on  trouve  sur  les  inscriptions  des  fautes  telles  que  :  Irtius,  Oratins, 
BUlyrici,  etc.  Sous  l'empire,  elles  deviennent  plus  fréquentes;  ainsi 
on  relève  sur  la  table  de  Salpensa*  :  Jiac  pour  ac,  itabeat  pour  abeat; 
dans  le  recueil  d'OreUÎ,  sous  le  n"  5580  (inscription  datant  de  la 
première  moitié  du  deuxième  siècle),  on  lit:iiac  pour  ac, /lis  pour  is^, 
enfin,  dans  l'inscription  n*  6087  du  môme  recueil  (inscription  datée 
de  107  ap.  J.-C.  i,  on  trouve  sans  b  différentes  formes  du  verbe  habere, 

Ex.  :  abuerat,  aberet,  abiturum,  abere. 

Ces  fautes  ne  sont  pas  plus  énormes  que  celle  dont  Varron  se 
rendait  coupable  en  écrivant  ortus  au  lieu  d'iiortus,  parce  que, 
disait-il,  c'est  là  que  tout  pousse,  «  quod  in  eo  omnia  orianlur  ». 

Quoi  qu'il  en  soit,  il  est  souvent  difficile  de  se  prononcer  pour  l'aspi- 
ration ou  la  non-aspiration  ;  là  où  les  anciens  étaient  embarrassés,  nous 
ne  saurions  être  à  l'aise.  Toutefois  il  est  possible  de  donner  quelques 
règlescertaines^  Ainsi  l'on  doit  écrire  iiarenapluti^t  quearena(CEiARig., 
Gr.  La/.,  I,  103,  21  sq.  Keil;  en  sabin  l'on  dit  Jareaa,  cf.  Mommsen, 
Unlerit.  Dial.,  358-9  et  Quint.,  I,  4,  14)  et  iiariolus  plutôt  que  ariolus 
(sahin  iaiiolus,  cf.  H.  d.  li.,  IV,  176,  4S);  de  même  l'orthographe 
Hadria,  Hadrianus  est  garantie  par  l'épigraphîe  (voy.  Monum.  Ancyr.); 
il  en  est  de  même  des  formes  ffannibal,  ^amllcar,  beres,  lianispex,  etc. 
Quintilien  (1, 6,  21)  témoigne  qu'on  disait  communément  Jiavé,  quoique 
quelques-uns  affectassent  de  dire  avé*.  Au  contraire,  il  faut  écrire 
enis,  umor,  umenis,  etc.  Pour  tous  ces  mots,  nous  avons  soit  le 
témoignage  des  grammairiens  latins,  soit  celui  des  bons  manuscrits. 

106.  —  GroapeB  dans  lesquels  entre  le  slgmc  b.  —  L'emploi 
de  ph,  cb,  th,  rb  était  inconnu  à  l'ancienne  langue^.  On  écrivait  donc 
Bacanal',  Cetejus,  Iriumpus,  pulcer,  etc.  Cicéron,  dans  sa  jeunesse, 


1.  V..Ï.  OïmT.,  1,  S.  SO  ;  .  Efupil  brc>i  lemporo   nîmius  usui,  ul  rhoionr,  c/iti 

KuNOBM,  pttchona 

î.  Stioa  Btamblcb,  celle  laicriplian  a  été  rédigée  du  lempj  de  Donitien,  miii  l>i 

3.  r.'ctl  par  II  mime  TmIo  de  pronontinion  que  l'c^lique  li  confuiioD  fïitc  dans  l 

nni».  defaU,biÛ. 

il,  lil. 

■«(olVw,p.îS.Î9i 

L.  HDu»,  de  Bt  mtirica,  p.  ÏS.3i  ;  E.  BiiK>»t,  UHt.  de  Fbule,  p.  1  L  Ter*  la  fin 

t.  Voy.  plu  haal,  p.  3S  el  cf.  Qui«i,.i,f.  I.  S.  ÏO. 

7.  cr.  C.  I.  L.,  1.  1,  n'  ie«.  Se.  dt  BacannlibM  {ISi  ar.  J.-C.i. 

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PHONÉTtQUE.  -  ALPHABET  LATIN.  61 

écrivait  encore  polcer',  Cetegus,  trinmpus,  Kartago^.  A  l'épaquc  oîi 
parut  VOrator,  il  écrivait  Oto  (et  non  Otiio,  comme  on  fil  plus  tard) 
et  Bepulcrnm'.  L'emploi  de  ph,  ch,  th,  rh  commence  vers  10*  av.  J.-C. 
[ëSO  de  Rome)  et  ne  s'établit  d'une  façon  fixe  qu'au  commencement 
du  huitième  siècle  de  Rome*. 

Ch,  th,  ph  ne  se  trouvent  guère  que  comme  transcription  de  x-  ®>  f 
dans  des  mots  grecs  latinisés  ;  on  ne  les  rencontre  qu'exception- 
nellement dans  un  petit  nombre  de  mots  latins  :  ainsi  incboo  est 
l'orthographe  du  deuxième  siècle  ap.  J.-C;  l'ancienne  orthographe 
était  încoho  {voy.  Monum.  Ancyr.). 

Quant  au  groupe  rh,  on  s'en  servait  dans  la  transcription  des  mots 
grecs,  mais  surtout  dans  ceux  qui  furent  latinisés  à  une  époque  récente, 
comme  riietor,  r/iTthmus,  etc.  Mais,  dans  les  temps  anciens,  on 
employait  r  simple. 

Ex.  :  Bumi8(llûfpoî,  voy.  Quikt.,  I,  4,  13),  arrabo  (Pxautb).  etc. 

Dans  Regium  (gr.  'Pïiytov)  et  son  dérivé,  Begini,  le  groupe  rh  ne 
parait  jamais  avoir  passé  dans  l'usage  ordinaire ,  bien  que  cette  ortho- 
graphe eût  été  proposée  par  le  grammairien  Verrius  Flaecus,  pour 
distinguer  la  ville  de  l'Italie  méridionale  de  la  ville  de  Regium  (d'où 
Régleuses),  en  Gaule  cisalpine.  Ailleurs  que  dans  les  mots  d'origine 
grecque,  l'emploi  de  rh  était  barbare.  C'est  ainsi  qu'on  doit  écrire 
rada  (et  non  rëda  ni,  encore  moins,  rJieda),  le  mot  d'origine  celtique, 
qui  signifie  -  chariot  à  quatre  roues  "'.  En  effet,  les  Grecs  transcrivent 
pKiSx,  px'.Siov,  ou,  par  confusion  de  prononciation,  ptSiov;  mais  jamais 

pïjSûc  ou  pï)Sl'0V. 

107.  —  Les  voyelles  longues  ;  signes  pour  les  dlstingrocr.  — 

L'alphabet  latin,  on  le  voit,  a  consené  au  signe  H  la  valeur  qu'il 
avait  primitivement  dans  l'alphabet  grec  :  c'est  toujours  le  signe  de 
l'aspiration.  Ce  n'est  pas  que  les  Latins  n'aient  essayé  de  distinguer, 
par  une  notation  spéciale,  les  voyelles  longues  des  voyelles  brèves. 
Accius  avait  imaginé  d'écrire  deux  fois  la  voyelle  qui  avait  la  valeur 
d'une  longue.  Ce  système"  était  emprunté  aux  Osques,  qui  redou- 
blaient ainsi  a,  e,  1,  u.  Accius  écrivait  donc  aa  ^  â,  ee  ^  ë,  no  —  û, 
mais  il  ne  distinguait  pas  dans  l'écriture  ô  et  ô,  et,  pour  noter  le 
son  ï,  il  employait  ei'.  On  trouve  les  traces  de  ce  système  dans  les 

I.  Cf.  Cic..  Oeal..  48.  ICtt. 

3.  Celte  ontaf^riph*  n(  li  Kulc  ciirrccli!;  -cruID  «1  un  luffiic  Ijiea  connu. 

*.  On  lit  pulCher  wr  imo  moniiaic  do  !ou  «So  ds  Raote. 


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63  GRAMMAIRE  COMPARER  DU  GREC  ET  DU  UTIN. 

inscriplions',  depuis  les  Gracques  jusqu'au   commencement  de  la 
troisième  guerre  contre  Mithridate '. 

Si  Accius  ne  distinguait  pas  6  de  Ô,  c'est  qu'il  avait  emprunté  son 
procédé  au\  Osques,  dont  l'ancien  alphabet  n'avait  pas  la  voyelle  o. 
Quant  au  signe  el,  pour  ï,  en  voici  l'origine.  Il  y  avait  beaucoup  de 
cas  oîi  la  prononciation  hésitait  entre  é  et  I;  on  trouve,  par  exemple, 
au  datif,  juré.  )urei  et  jurï  (jure  dicundo  est  la  formule  consacrée  qui 
se  répète  jusque  sous  l'empire),  on  rencontre  aussi  le  datif  srS  dans 
la  formule  œre,  argento,  aoro,  ou  auro,  argento,  aère;  de  même,  on 
connaît  les  accusatifs  omnës,  omneis,  omnis,  etc.  Ce  son  intermédiaire 
était  naturellement  représenté  par  ei.  Mais  Accius  voulut  que  ei  fût  un 
simple  signe  orthographique  pour  î  long.  Celte  innovation  fut  vive- 
ment combattue  par  Lucilius'  qui  voulait  qu'on  distingiiât  l'i  tenue  de 
Vipingue,  c'est-à-dire  l'i  proprement  dit  de  l'i  intermédiaire  entre  e 
et  i.  Il  proposait  donc  d'écrire  fauius  puerî  et  faei  pnerei*.  Mais,  malgré 
Lucilius,  et  sauf  quelques  exceptions,  ei  devint,  comme  le  voulait 
Accius,  une  simple  manière  de  figurer  le  son  i  et  fut  employé  ainsi 
jusqu'à  la  fin  du  huitième  siècle  de  la  ville^;  le  Monument  d'Ancyre 
contient  encore  (rois  finales  en  -ei»  de  datif  ou  d'ablatif  pluriel. 

A  partir  de  Sylla,  on  se  servît  aussi  de  I  loni/a',  par  exemple  dans 
FELICITER;  mais,  dès  l'époque  d'Auguste,  ce  signe  orthographique 
est  employé  arbitrairement.  Même  sur  !e  Monument  d'Ancyre,  où  il 
est,  en  général,  employé  correctement,  on  trouve  déjà  IH. 

Du  temps  de  Cîcéron  et  de  César,  on  inventa  un  autre  moyen,  pour 
distinguer  les  longues  des  brèves  :  on  imagina  un  signe  appelé  apex 
(anciennes  formes  ;  >  ??,  plus  tard  t,  rarement,  à  cette  époque,  s; 
par  exception  oo)  qu'on  trouve,  par  exemple,  sur  les  mots  této,  décurie, 
lécit,  hdra,  crâstum,  friigi,  ritiis,  etc.  Plus  tard,  les  grammairiens 
prescrivirent  de  l'employer  pour  distinguer  des  formes  semblables^, 
comme  ara  (nom.)  et  aie  (abl.)*,  legit  (prés.)  et  légit  (parf.),  malus, 
"  mËchani  »,  mâlus  «  mai  >.,  etc.  Mais,  en  dehors  de  l'école,  Vapex  ne 
semble  jamais  avoir  été  d'un  usage  très  répandu. 

I  était  aussi  consonne*;  maïs,  pour  figurer  l'i  consonne,  quelques- 
uns  écrivaient  II. 

Ex.  :  AIIO,  HAIIAH,  etc. 

I.  On  IrnuTC  VOOtnm  |>.  TÛtUm  wr  Bui^  inscriptlLin  faliiqDO,  cf.  Z\tjxttrr,  laicr.  Ital.  l»f.,  TO. 
i.  Vny.  L.  HiTii,  <tr  SsUimm  rrnr>.  p.  tîl. 
3.V»jr.  Qtrin..  1.  7.  IS  «qq. 

4.  Le  Boniatlif  plurid  Hwai  primilIrFnnit  tfmiint  m  -OÎ,  celle  nn*le  aboutiBail  ii  «B,  0,  ei,  1.  Sur 
I»  Idén  de  Ijiciliui,  to;.  Viiiio  tawatt.  5S,  T  (éd.  K»l). 

5.  Vny.  r/<i./<Mr  du  C.  1.  L..  t.  1",  V,iici  quelqirn  eicmplM  :  dOlcereDt  (C.  I.  L.,  I,  \U);  foids- 

r*t«i  (itid.)  i  audeiro  (c.  i.  L  ,  i,  m);  ameicltiam  (Ci.  i.,  i.  îoo],  mc. 

T.OiiiiT.,  ).  7.  î  «iq. 

3.n«p™ionîaiicoininele  j  likmarid,  ef.  junrlam;  paricB,  parjes;  elc. 


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PHONÉTIQUE-  -  ALPHABET  LATIN.  6i 

C'était  l'ortbûgraphe  de  Cicéron'.  Depuis  la  fin  de  la  république, 
j,  entre  deux  voyelles,  fut  figuré  aussi  par  I  longa;  mais,  de  bonne 
beure,  I  longa  fut  employé  incorrectement,  et,  au  lieu  de  eIts,  on 
écrivit  par  exemple  bIivs,  EIIvs.  L'I  longa  devint  ici  encore  le  simple 
équivalent  de  l'I  ordhiuire. 

Le  caractère  moderne  )  vient  d'un  signe  employé  dans  les 
manuscrits  de  la  (in  du  quînzii^me  siècle,  exemple  :  9ta,  etc.  D'ailleurs, 
la  distinction  de  i,  j,  comme  celle  de  u,  ▼  date  du  dix-septit-me  siècle  ; 
avant  cette  époque,  il  n'y  avait  qu'un  seul  signe  pour  cbacun  des 
deux  caractères,  aussi  bien  dans  l'orthographe  française  que  dans 
l'ortbograpbe  latine^. 

108.  —  Le  V  latin.  —  Le  V  latin  était  voyelle  ou  consonne  ; 
il  avait  le  son  du  w  anglais  (cf.  silute  silûs,  genua  genila,  etc.)^. 
Pour  distinguer  le  V  consonne,  l'empereur  Claude  avait  imaginé  la 
lettre  J  {dxgamma  invermm)^,  mais  cette  invention  ne  passa  pas  dans 
l'usage,  pas  plus  que  le  signe  3  ou  anthigma'^,  imaginé  par  le  même 
empereur  pour  représenter  le  son  ps  qu'on  entendait  dans  les  mots 
urba  et  pleJïs,  par  exempte''. 

109.  —  CoiiHonnes  rcdoDblécs.  —  Jusqu'à  Ënnius,  l'orthographe 
latine  ignora  l'usage  des  consonnes  redoublées.  C'est  ainsi  qu'on  lit 
dans  le  sénatus- consulte  des  Bacchanales  :  Duelonai,  esent,  bacanal, 
habuise,  velet,  necesus,  jousiset'.  Il  n'y  a  pas  non  plus  de  consonnes 
redoublées  chez  Piaule,  ce  qui  lui  permet  de  compter  Ué  pour  deux 
brèves,  au  lieu  de  ille^.  Le  redoublement  des  consonnes  est  une  des 
réformes  orthographiques  qu'on  rattache  au  nom  d'Ënnius  et  par 
lesquelles  il  rafi'ermit  la  prononciation'.  De  174  (U.  C.  580)  à  134 
av.  J.-C.  (U.  C.  620),  les  deux  systèmes  se  balancent;  de  134  (U.  C.  620) 
à  114  av.  J.-C.  (U.  C.  640),  le  système  de  redoublement  prend  le 
dessus,  et  devient  la  règle,  à  partir  de  la  seconde  moitié  du  septième 
siècle  de  la  ville.  Les  grammairiens  parlent  d'un  signe  appelé  sicilkm 

bijngua  et  anti  Jovem-  En  pareil  en,  m  »  prongnîail  qu^un  »ul  i  (cf.  ce  qui  i  *lè  dil  p.  S7  de  U 
proniiQr-Blioaila  >).[..  BjLni,deSalm-nioveriu,v.  BS-ST  admcl  mime  èjùl,  CfijÙB  cbci  !«■  comiqu»; 
■uii  c'nl  douUui,  an  ppi>ai>ii;ai(  plul»  ijill)S,  Cnj(ll)S. 

I  eij'  Paarqnuï  celle  incoaséqucocc? 

a.  L.  Haut,  op.  cil.  (p.  8t-8t).  imcl  l'opiiiiiiD  qu*  dus  l'anciiMiae  langue  lilioe  V  D*iHBit  pcut-i'lir 
ju»i>  conwniiie  tfcHt  1,  r,  el  qu'on  pmeoiitait  alon  silû».  larûa,  de. 

4.  Cr.  QciHi.,  I,  4,  B.  On  possède  drui  ou  Irois  iiiscriptiiiui  de  l'^jinqur.  oii  m  IrouTC  ce  caneli^rr. 

5.  Ainii  appelé  parce  que  c'élail  le  sipi»  Innaire  Q  nnverté. 

C.  Ce»  mot)  M  proooBsaicnt  nrp8,  pleps,  liien  qu'ifs  fussent  écrits  «rbl,  plsbl  depuis  qu'il  y  ivniL 
DM  tUorie  gramnialieile.  Cf.  Ocirr..  I,  41.9;  lojr.  aaui,  I.  7,  T. 

T.  a.  oei«..i,  i.y. 

>.  Vdt.  PisTe<(p.  411  éd.  The»re«k  de  Ponnr),  k  propos  du  moi  taiUaaTtlia,  qu'il  dirire  du  mot 

quia  odIU  tonc  geniiialiaUir  lillera  in  scribenda.  Quan  eoniuclud-uem  Eouiin  mulaiiue  lerlnr...  s.  Sur 
la  question  en  géottat.  tôt.  la  ntaumé  de  Srau.  Biit.  gramm.  dertal.  Spr.,  $  S3  (t.  I.  p.  BJ  sq). 


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64  GRANMAinE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  UTI». 

dont  les  anciens  se  seraient  servis  pour  indiquer  le  redoublement, 
par  exemple  :  S£'LA,  AS'ERES,  etc.  Mais  aucun  exemple  épigraphique 
certain  ne  vient  à  l'appui  de  cette  assertion.  Peut-être  ce  signe 
n'était-îl  employé  que  dans  les  manuscrits  dont  on  se  servait  dans 
les  écoles'. 

ilO.  —  I  et  V.  —  L'ancienne  langue  ne  connaît  que  0  ou  o  dans  les 
terminaisons;  i  et  u  n'apparaissent  qu'au  commencement  du  sixième 
siècle  de  Rome.  De  plus,  même  en  dehors  des  terminaisons,  la  langue 
populaire  remplaçait  ï  (rar.  i)  par  e  fermé,  et  avait  une  prédilection 
pour  le  sono.  Selon  Rltsclil,  letu  triomphèrent  de  e,  0,  grâce  àSp.  Car- 
vilius.  De  l'antique  orthographe,  Quintilien  cite  (I,  4,  17)  :  Menerva, 
leber,  magester,  Dijovè,  victorë,  et  {I,  4, 16)  Hecoba,  notriz,  dederont, 
probaverout.  Sur  les  inscriptions  (C.  I.  L.  I,  n°  31  et  n"  3â)  du  fils  de 
Scipio  Barhatus,  consul  en  259  av.  J.-C.  {U.  C.  493),  on  lit  (n"  31): 
Cornelio,  cosol,  aidiles,  et  (32)  :  hoac,  oino,  cosentiont,  duonoro,  optumo, 
vira,  Luciom,  filios,  consol,  mais  déjà  tempestatibus  —  ploirumë,  foet, 
dedet,  meretod,  mais  déjà  aidib's,  hic,  cepit.  Sur  l'inscription  de  Barhatus 
le  père,  consul  en  298  av.  J.-C.  (U.  C.  456),  inscription  refaite  après 
celle  du  fîls,  comme  Ritschl  l'a  démontré,  on  lit  (n°  30)  :  Cornélius, 
Lucius,  Barbatus,  prognatus,  fortis,  fuit,  cepit,  etc.,  mais  encore  consol, 
Samnio(m).  De  même  le  sénatus-consulte  des  Bacchanales  renferme 
encore  cosolere,  tabolam,  poplicod.  Enfin,  à  partir  du  quatrième  siècle 
ap.  J.-C,  les  formes  de  la  langue  vulgaire  reprenant  le  dessus,  i  et  u 
sont  remplacés  de  nouveau  par  e  et  0  sur  les  inscriptions,  et  l'on  a*  des 
formes  comme  PERQUODSET  {percumt),  QTORERE  {currere),  etc. 
C'est  pour  la  même  raison  que  dans  certains  textes  de  latin  biblique 
la  terminaison  des  substantifs  en  -tor  est  figurée  par  -tur. 

Ces  renseignements  épigraphiques  font  comprendre  qu'en  certains 
cas  la  prononciation  soit  restée  longtemps  flottante  entre  e  et  i.  On 
trouve  sibë,  sibei,  sibî;  quasê,  quasei,  quasi  ^;  Tite-Live  écrivait  sibe 
et  quase*.  Le  son  grec  et  est  transcrit  tant<)t  par  e,  tantôt  par  i^. 
Enfin  l'on  disait  indifféremment  herë  et  heri*.  Mais,  en  somme, 
prononcer  e  au  lieu  de  i  était  pour  les  gens  de  l'époque  classique 
un  signe  de  rusticité.  L'orateur  L.  Aurelius  Cotta  (qu'il  ne  faut  pas 
confondre  avec  C.  Aurelius  Cotta)  encourait  les  reproches  de  Cicéron 
parce  qu'il  prononçait,  à  la  manière  des  gens  de  la  campagne,  speca, 
relia,  vea^. 


I .  Cf.  Uarik  Victdiix  i,  |>.  8  (K«l)  :  i  Sicul  Ippiret  ia  mullii  idhuc  Icicribus  ili  uriplis 
cl  iuBKUL.  Orig..  1.  îa,  M. 

i.r.t.  n.  d.  fl.,iv,  157,  SI. 

3.  Sbi  II  qnas!.  parce  que  c'«l*icnl  d«  m:>t9  de  tormc  ïambiquc. 

4.  Oc'irr,.!.  T,  Ï4. 


I.  ta  ;  Brut.,  3t,  lî7iT*,  15»;(iuiJ.T., 


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PHONÉTIOUE.  —  ALPHABET  UTIN.  65 

111.  —  RedoablemeDt  de  I  et  de  V.  —  D'autre  part,  le  latin  qui 
n'aimait  pas  la  rencontre  de  il  ni  de  uu',  invitait  ces  deux  sons  dans 
la  prononciation. 

li  était  réduit  à  i  :  on  prononçait  généralement  di,  dis,  i,  is,  e(  les 
grammairiens,  qui  écrivent  ces  formes  par  deux  i,  reconnaissent  que 
la  prononciation  les  traite  comme  des  monosyllabesVSans  doute,  on 
trouve  quelquefois  éi,  dëi  chez  les  portes  postérieurs  à  Auguste;  mais, 
quand  il  s'agit  d'un  texte  en  prose,  ei  peut  n'être  qu'une  façon  d'écrire  i. 
Ce  qui  complique  la  question  et  empêche  de  déclarer  fautives  les 
formes  ii  et  lis,  c'est  que  précisément  le  nominatif  ii  se  trouve  sous 
la  forme  iei  sur  certaines  inscriptions  île  la  République  et  que  le  datif 
ablatif  iis  parait  aussi  fréquent  que  eis^. 

On  écrivait  certainement  âdiciô,  âbïciô,  êïcïo,  CÔnIciÔ,  réicïo  (d'où 
la  fin  de  vers  employée  par  Virgile,  Kgl.  10,  96  :  reïcè  capellas); 
l'orthograpbe  abiicio,  adiicio,  etc.,  est  due  aux  grammairiens,  mais 
ce  n'était  pat  l'orthogvaphp,  usuelle.  Aulu-Gelle  (.V.  .4..  iv,  il)  veut  qu'on 
écrive  ADIICIO,  mais  il  avoue  qu'il  n'a  jamais  vu  le  mot  écrit  ainsi*. 

Quant  au  génitif  des  substantifs  en  -ius  et  en  -ium,  il  est  en  i 
jusqu'au  premier  siècle  ap.  J.-G.  ;  ce  n'est  que  sur  des  inscriptions  du 
temps  de  Tibère  et  des  empereurs  suivants  qu'on  trouve  -ii  à  côté 
de  -i'.  Virgile,  Horace  et  Tibutle  ne  connaissent  que  la  forme  -i;  la 
forme  en  -ii  se  rencontre  en  vers,  pour  la  première  fois,  cbez  Ovide, 
Properce  et  Phèdre*. 

112.  —  Après  V  {=  u,  v),  l'ancien  o  se  conserva  très  longtemps'. 
Les  exemples  les  plus  anciens  du  groupe  nu  ne  sont  pas  antérieurs 
à  la  fin  de  la  République.  Ainsi  l'on  trouve  SVTS  dans  la  /j-j- 
Julia  Muniripalin  (46  ou  43  av.  J.-C),  vingt-trois  fois  le  groupe  uu 
dans  les  Fastes  CapitoUns  (C.  I.  L.  i,  p.  4i5-3ââ);  enfin,  sur  le 
Monument  d'Ancyre  on  lit  les  formes  suivantes  :  riunm,  uïuus, 
annuum,  suum.  Ce  fut  vers  l'époque  de  Quintilien  que  uu  finit  par 
l'emporter  sur  uo,  mais  uo  ne  disparut  jamais  complètement  de 
l'usage  :  ainsi  on  lit  encore  VOTIVOS  sur  une  inscription  officielle 


,1.  Cf.  Siti.  o«^.  1  ■ 

uo. 

1.  Vn;.  Bitmtci.  am.  ci'l^,  p.  jOI.  Lpi  gramniiriiut  iu>iiUicnl  m^mc  nili 
COIfLT,  COIir.lT,  COmCIT.  Va;.  Bi>i*.rqi,  tbid..  p.  IS9. 

A>ui>dln<aKiiiMriptioD  rflilirc  ■  Vilmlipini  lU  [II.  d.  B.,  V,  Î99)  cl  dgn 
I*  dé.'nile  de  Rxlagiùe  (A.  d.  A..  V.  3U)  on  (routt  «ucon  es  ^aLlit«i  -i. 
C.    U  Hnnumcit  i|-Anc>re  H»niK   i    pour   ii  dui  In  firmes   Miianli 

NVNICIFIS.  STIFENDIS,  COL0HI8,  PROVINCIS,  COLLàTICIS,  i^ 

■  part,  il  donnfl  il  pmrbnt  ■illeurr, 

T.  Toi.  Qum..  I,  i,  Il  ;  T,  ti.  Cf.  I,  e,  33,  »ii  il  fait  illuiiuii  ^i  k  fami» 
qnod  volai  pedibu  n. 


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66  GIUMMAIIIE  COMPAIIËË  DU  GREC  ET  DU   UTIN. 

de  289  ap.  J.-C,  ft  VIVOS  sur  nombre  d'inscriptions  funéraires,  etr, 
A  cùté  de  l'orlhographe  uo,  remplacée  par  un,  il  y  avait  place  pour 
une  troisième  :  u  simple.  C'est  ce  qu'on  voit  par  les  exemples  suivants  : 
AEDITVS,  sur  une  inscription  de  l'an  50  ap.  J.-C.  (an  de  Rome  804j: 
MORTVS,  sur  les  Fastes  Capitolins;  FLAVS,  sur  une  monnaie  anté- 
rieure au  septiCme  siècle  de  Rome;  TLSINIEIf SIBU8  (à  côté  de 
TvlcientibuB  et  de  Vulso),  sur  les  Fastes  Capitolins;  EXERCITTH 
(gén.  plur.),  sur  le  Monument  d'Ancyrc;  VIVS,  à  cûté  de  uiuos  et 
de  uluus,  sur  des  inscriptions  funéraires  de  l'époque  impériale  retrou- 
vées à  Lyon';  VLTINIA{p.  Voltinia),  C.  I.  L.  m,  n- 2714  et  n' 5030; 
DVMVER  [ATV8],  dans  VKphemeri»  È'pigrnpliico,  4,  n°  3.»3.  De  même 
on  lit  :  IVEMTA,  IVENILI,  sur  des  inscriptions  de  ta  République;  et 
le  Monument  d'Ancyre  reproduit  la  forme  IVENTVTIS  (à  r.dlé  de 
inuentatis,  iuni),  etc.  Enfin  par  certains  passages  des  grammairiens, 
on  voit  que  l'orthographe  ÀVS,  OVM,  etc.,  qu'ils  n'admettent  pas, 
se  consena  dans  la  langue  vulgaire.  La  forme  BOTM  (p.  BOVOH, 
BOVVM)  fut  même  adoptée  par  les  grammairiens.  En  tout  cas,  Quin- 
tilien  nous  apprend*  que  ni  ceniom  ni  cenium  ne  rend  la  pronon- 
ciation exacte  de  son  temps. 

113.  —  Le  groupe  quo.  —  Quant  au  groupe  QVO,  il  a  été  réduit 
à  QV  ou  à  C7  :  en  effet  le  mol  occulto  est  écrit  OQVOLTOD  sur  le 
sénatus-consuite  des  Bacchanales  ;equ8s'écrivaitEQ  VOS,  cum  s'écrivait 
QVOM,  etc.  Les  grammairiens  analogistes  voulurent  prescrire  l'ortho- 
graphe EQVS,  QVM,  mais  la  façon  d'écrire  ordinaire  ECVS,  CVM' 
se  maintint  malgré  eux  à  travers  tous  les  âges.  Chez  Grégoire  de 
Tours,  on  trouve  encore  subsecnntnr,  locuntnr,  etc.*.  La  distinction 
entre  quoni  (conjonction)  et  cum  (préposition)  était  factice^  Dans 
l'ancienne  langue,  la  même  forme  (cpiom)  servait  aussi  bien  pour 
la  préposition  que  pour  la  conjonction,  et  Fronton,  par  affectation 
d'archaïsme,  écrivait  encore  la  préposition  sous  la  forme  quom.  Quant 
à  quum,  qu'on  trouve  encore  dans  trop  de  textes  latins  imprimés  en 
P'rancr,  c'est  une  forme  aussi  barbare  que  le  serait  quur  ou  quujus  ou 
ipiui*.  Il  y  a  plus;  les  manuscrits  en  général  ne  connaissent  pas  cette 
orthographe  quum  ;  il  y  en  a  un  exemple  dans  la  Bible  de  Theodulfe 
(niss  de  l'aris  latin,  0380,  fol.  STO"),  d'autres  dans  un  manuscrit  de  saint 

l.  /iticripfioin  anlii/Hfi  rfr  /.yan  ivprodvileM  i'apria  les  monaiiienli  ou  rtcaeillitt  rians  fci  miUnn 
pai'  A.  de  BnislicB  (Lyon,  HtS-tS^i). 


\.  Vny.  H.  BmniT,  It  Lalin  île  Grt-gnirt  ^e  Touri,  p.  ii». 
».  Vc.î,Qi,-.n.,l.l.S. 

■=._..__.....__._._..     .    .  riiquonipiir(|n«in,n»P" 


ip  queiquomqua  par  qûiquniDqaeT 


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PHONÉTIQUE.  -  ALPHABET  LATIN,  ffl 

Auguslin  datant  du  dixième  sièrie,  mais  au  dL'meurant  cVsl  très  ran>'. 

En  revanche,  le  groupe  quo  est  devenu  quelquefois  co.  Quinlilien 
dit  qu'on  écrivait  çuotidie  ou  cotidie*,  et,  dans  les  bons  manuscrits, 
on  voit  que  la  forme  primilive  de  coqnere  était  guoquere. 

4i4.  —  La  voyelle  u  InclinanI:  ik  i.  —  En  lieauroup  de  cas,  le 
son  de  d  voyelle  inriina  de  bonne  heure  vers  i  et  prit  probablement 
le  son  de  û;  ce  fut  notamment  ce  qui  arriva  dans  les  superlatifs 
optumus,  decumus,  finitumus,  etc.,  dans  des  verbes  comme  recuperare, 
lubet,  sacrufico,  etc.,  dans  les  substantifs  manuMa,  clupeus, 
monumentum,  lacruma,  etc.,  enfin  au  datif  et  à  l'ablatif  pluriel  des 
noms  de  la  quatrième  déclinaison,  ex.  :  venibus,  etc.'.  Le  premier, 
César  écrivit,  en  pareil  cas,  i  au  lieu  de  u*  :  en  ellet,  la  I^r 
Julxa  Mutticipalis  porte  HAXIHVH.  Auguste  suivit  l'exemple  de  son 
oncle  :  sur  le  Monument  d'Ancyrc,  les  superlatifs  et  les  noms  de 
nombre  sont  en  -imus;  de  plus  on  y  lit  finitimus,  légitimas,  reci- 
peraui,  etc.,  à  côté  de  clupei  et  de  Muluium.  Auguste  disait  môme 
simus  au  lieu  de  sumus^.  L'orthographe  i  prévalut  sous  l'empire, 
bien  qu'on  rencontre  encore  des  exemples  de  o*. 

115.  —  DlphtODg^ues.  —  L'ancien  latin  possédait  les  diphtongues 
suivantes'  : 

ai,      ei,      oi,      ui 


116.  —  AI'.  —  La  diphtongue  ai  existe  encore  dans  l'ancienne 
langue,  comme  l'attestent  les  formes  nombreuses  qu'on  relève  sur  les 
inscriptions  archaïques,  et  notamment  dans  le  sénatus-consulle  des 
Bacchanales  :  Duelonai  (p.  Bellonse),  haice  (p.  hsec),  aiquom,  tabelfti 
datai,  etc.  Mais  déjà,  sur  cette  inscription,  on  trouve  AEDEM. 

A£,  au  lieu  de  AL  apparaît  d'une  façon  fréquente  vers  '200  ou 
190  av.  J.-C.  (an  de  Rome  534  ou  564).  A  partir  d'une  période  qui  va 
de  130  à  101  av.  J.-G.  (i>âi  à  053  de  Rome),  AE  triomphe  définitivement, 
bien  qu'au  génitif  ou  au  datif  de  la  première  déclinaison  on  trouve 
encore  AI  sur  des  inscriptions  de  l'époque  impériale,  mais  d'une  façon 
isolée.  Kiihner  cite  filial  sur  un  monument  de  l'an  303  ap.  i.-G.". 


I.VOÏ 

.  H,  Bi 

.,  1.  *.  8. 

p.  139,  n.  il 

i'.rl, 

■.  (fticr 

r..  I,  7,  îl  :  «  . 

Um  oplimiit 

ip™» 

il,  Cal 

prInftUiB  CoHrili 

-oJilu 

r  ficlul 

i.  Cf. 

SrtT., 

A.ie..  87. 

1.  ^« 

r  le  Hgnc  inTflilé  p>r  1' 

™pïreur  <;li 

mdc. 

»  liai 

l«qoi 

ipele 

•oui  pu. 

,   pour  1c  m. 

"""'"' 

(rf.    ( 

i-aprf 

■'.    S 

l.  ïoy 

.  Kf« 

>■.  Am/BAt/.  Gr 

■.  d.  lui.  Sp, 

1.  Nu. 

ihDll 

—  m  .ïpc  1 

afina 

leaid 

anilf 

^roi 

.mit 

tbci  1 

LKrtre  H  ebfi  V 

jrgilc  :  ii  n'< 

»tp> 

liphlo' 

nifiic 

»  p.ji^ium«  terrai,  pictai,  H'-, 


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m  GKAMHilBIC  COMPARÉE   UU  (iRFIC  ET  nU   LATIN. 

On  voit  par  les  grammairiens  du  l'empire  que,  de  leur  temps,  la 
diphtongue  ai  était  à  peu  près  hors  d'usage.  Claude  voulait  la  remettre 
en  honneur'.  Tout  cela  prouve  que,  dans  AIO,  MAIA,  i  est  consonne 
et  non  voyelle.  Il  faut  donc  écrire  ajo,  Ha/a;  dans  notre  orthographe 
moderne  aio  est  un  harharisme. 

AE  se  prononçait  comme  une  diphtongue  :  Caesar,  Kafoop,  italfar. 
La  prononciation  e  était  vulgaire.  On  connaît  le  vers  de  Lucilius  : 
«  Cecilius  pretor  ne  rusticus  fiât*  •<.  Varron^  nous  apprend  que 
le  mot  latin  baedus  (roprésenlé  chez  les  Sabins  par  fedus)  se  prononçait 
dans  la  campagne  romaine  edus,  et  âedus  ou  haedus  k  la  ville*.  Le 
datif  de  la  prcmit-rc  déclinaison  est  déjà  en  e  sur  de  très  anciennes 
inscriptions  qui  reproduisaient  ainsi  la  prononciation  vulgaire.  Mais 
c'est  h  partir  du  deuxième  siècle  de  notre  ère  que  la  confusion 
augmente  entre  ae  et  e.  Dans  les  manuscrits,  ae  et  e  sont  mis  à  tort 
et  à  travers;  il  en  résulte  pour  nous  de  grandes  difficultés  orthogra- 
phiques. Pourtant  il  y  a  certains  mots  pour  lesquels  nous  avons  des 
renseignements  certains,  tels  sont:  cena,  ceteri,  saeculum,  saepio,  etc. 

117.  —  01^.  —  Cette  diphtongue  existait  aussi  dans  l'ancienne  langue, 
comme  le  prouvent  les  mots  foideratei,  comoinem,  oinvorsei  qu'on  lit 
sur  le  sénatus-consulte  des  Bacchanales.  Mais,  vers  100  av.  J.-C,  oe  est 
déjà  très  ordinaire,  et,  à  l'époque  classique,  oi  a  tout  à  fait  disparu. 
En  beaucoup  de  mots,  oi,  oe"  devint  u  par  l'assourdissement  de  e  et  le 
changement  de  0  en  u.  Comparez  le  grec  ■I>ot'v(XE;  et  le  latin  Foenus, 
Punicus,  la  forme  archaïque  OINOS^  avec  la  forme  ancienne  oenus, 
plus  tard  unus".  Toutefois  la  linale  oi  fut  conservée  longtemps  dans 
quoi  pour  cui  :  elle  disparut  au  premier  siècle  de  l'empire*. 

Comme  ae,  oe  se  confondit  plus  tard  avec  e,  quand  l'élément 
vulgaire  reprit  le  dessus  dans  la  langue  et  dans  la  prononciation.  Sur 
l'inscription  connue  sous  le  nom  de  Lex  Malacilana"',  on  trouve 
cepissent,  ceperint  pour  coepissent  et  coeperint.  Ici  encore,  la 
confusion  des  sons  oe  et  e  ne  nous  permet  pas  toujours  de  découvrir 
quelle  doit  être  pour  certains  mots  la  véritable  orthographe  ;  néan- 


ri.  gu,T. 

,    j 

1.  «,,,., 

.v„ï. 

r.  Dc™.L. 

.,  Jt  Ti.  Cia» 

■iia  Cx>an  gra. 

««.nficoitlberf.,  18; 

16), 

.'.  rr^a 

.(fd.MO 

■f-Dio..,  (Jr.  i 

■a(..  l.l.p,  457. 

ieloD  But-en 

^E 

.  Vi.j.  V.» 

iùS,   V 

in,.  Inl 

.prou 

'""*""""  * 

1  Kr.il  due  ù 

l.lcel.le  (i 

1  PrtnMte  1 

On  lu  ced«rfl.  ■ 

.ulicudt 

:  caedera  sur  u 

ue  Ln«rip.ion  , 

.rehutqdi!  do  Sp 

olMe.  Vo, 

.  B«.L.  T, 

B«g 

..p.  lOÎ-J 

10*. 

.  cili-..  1 

1  *■ 

.li,.»  de  lin 

.  ÏO  «.  J.-C.  f 

Hï»  Hvii;,  V..! 

.ni.  1.30 

:  Sur  l'iiwi 

ripliiin  dn  liU  de  Scipi 

on  Birluliv 

DuuLwi 

Inmve  ( 

nœnufp. 

nŒnnm),  em 

nlnclbn  de  M 

aniuii(: 

=  d4  nnum, 

imeincn 

amitu 

:lrrio«! 

■■).  «1 

1  lieu  de  lo 

n.'iEille..  non. 

vor-Q.» 

-  ti< 

uJ  nune  me] 

Inii.,qt>ndriril 

ribui  quu  potui 

lilIcrBi  cnolmiH,  io 

q.,o 

puer 

piopi™ 

JU  et  01  Dlebantor,  HoUlir 

ul*billgfi.idl<l 

).  RMigtc 

i  r*p"<i 

ne  de  Do 

«nitien 

1.  m*!»  gr>. 

.:*  plu>  Urd,  . 

'"!■  *i-<l«">,  p. 

e»,  B.  i 

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PHONÉTIOUE.  -  ALPHABET  LATIS.  69 

moiDS  nous  savons  qu'il  faut  certainement  écrire  oboedio  (cl  non 
obedio),  incepi  (et  non  incoepi),  caelum  (et  non  coelum),  Câelins 
quand  il  s'agit  de  la  colline,  mais  Coelius  quand  c'est  un  nom 
d'homme.  Nous  avons,  sur  ces  différents  points,  les  témoignages  des 
inscriptions  ou  des  bons  manuscrits,  et  quelquefois  les  deux  réunis, 

118.  —  El.  —  Cette  diphtongue  se  trouve  dans  des  mots  comme 
l'interjection  hei  ou  ei,  deico  (gr.  ^eix.w>.i),  teiAo  (gr.  icciQu),  etc. ,  mais 
il  ne  faut  pas  la  confondre  avec  ei  simple  notation  de  ï  (rf.  ci-dessus,  p.  Qi). 

Rehahque.  —  Selon  KQhner  (p.  47),  ei  pour  i  commence  1  Mre  en  usn^e  dès  l'épuque 
des  Gncques  et  on  en  trouve  encore  des  exemples  pendant  toute  iVpcique  impériale. 

Il  ne  faut  pas  con  fondre  «ï  pour!  avec  le  groupe  ei  dans  lequel  ieatconsuinieclduit, 
dans  notre  système  d'écrilure,  être  représenlé  par  un  j.  Ainsi  l'on  iJevrii  écrire 
plebe/ua,  Pompa/ni,  etc. 

119.  —  AU.  —  Celte  diphtongue  se  prononçait  aou,  mais  le  peuple  la 
réduisait  à  o'.  C'est  ainsi  que  sur  d'anciennes  inscriptions  on  lit  Pola, 
Plotus,  au  lieu  de  Fâulla,  Plâutns.  Dans  une  même  famille,  celle  des 
Clandii,  la  branche  patricienne  était  désignée  par  Claudia  gens  et  la 
branche  plébéienne  par  Clodia.  Parmi  les  témoignages  des  grammai- 
riens et  des  écrivains,  on  peut  citer  ceux-ci  :  >•  Orum  rusiii-'i  ilicebant  » 
(Festus,  p.212, 13,  ?7i.).  — Suel.,  Vfsp^'H:  «  Mrstrium  Floram  mimi- 
larem ,  admonitus  ab  eo pl&ustra  potius  quam  plostra  dicenda,  dk- pvsli-ro 
Flaarum  salulavit  ».  Enfin  la  langue  a  utilisé,  dans  certains  cas,  les 
deux  prononciations  :  de  plaudo,  elle  a  tiré  explodo;  à  côté  de  câtipo, 
n  cabaretier  »,  elle  a  créé  COpa,  «  cabarelièi-c  »  OU  h  danseuse  do  iJivcrne  "  ; 
tandis  que  lautus  est  adjectif  et  participe,  lotus  n'est  que  participe,  et 
l'on  écrit  toujours  illotus;  caudex  signifie  «  bûche  »  et  codez  «  iivr.'  ". 

Remahoue.  —  Dans  certains  cas,  au  est  devenu  a';  ainsi  la  langue  vulgaire  |>ost<'- 
rieure  (ait  souvent  de  Aagnitui,  Agnitus  (cf.  fr.  aaài);  de  Claudins,  Cladius;  c't'^t  ce 
qui  explique  que  les  noms  de  ville  Pigaunim,  Tauromenium,  Aaguata  suii^nt  devenus 
en  italien  Peswo,  Taormina,  Aotia  et  que  auscultare  ait  donné  ascollare. 

120. —  ED'.  —  Cette  diphtongue  se  trouve  dans  les  mots  heu,  eheu, 
heus;  neo,  sen  et  ceu.  Dans  neuter,  il  n'y  a  pas  de  diphtongue,  selon 
Consentius  [Gr.  lai.,  t.  V,  p.  389,  28  AVi/)  :  "  Si  al'iqms  dirai  neutrum 
dUyllabum,  quod  trisyllahum  enunliamus,  barbarismum  faciel  ■>.  Cette 
ohser\*ation  est  confirmée  par  certains  passages  de  poJ.'tcs  anciens 
oit  neoter  peut  être  scandé  nëùter.  En  tout  ras,  c'est  seulement  dans 
Claudien  que  neuter  doit  être  nécessairement  scandé  neuter*.  Quant 
au  mot  neutiquam,  qu'on  lit  chez  Plante  cl  chez  Tércnce.  il  a  la  pre- 

I .  (Vcsl  ain>L  quVn  allcinud  lo  peuple  prononce  gluBdl,  (Df*ll.  Viiy.  sur  n\le  qucstiun  Goi.mv,  fnl. 
Spraehe.  p.  T;  WSim.»,  ALlilluratim,  p.  Î1.  Touleroit  dsos  Sidoine  ApoUiniironii  trouie  (rncoirlejoii 
d«  mon  anre  d  ors,  ce  qoi  HippoH  une  proDoucialiou  rfifffrenle.  Uiis  1*  cnutiisioii  de  au  cl  de  0  n'est 

1.  a.  Rteiui  âaReeaa.  IV,  lis,  113. 

t.  Vay,  »«i.  tal.  Farmentehrf.  1.  il',  p.  !.ir: 


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■0  GRAMMAIRE  COMPARÉE   DU  GREC   ET  DU  LATm. 

mitre  syllabe  brève  et  devait  à  celte  époque  se  prononcer  ne-o-ti- 
quam.  De  même  que  de  ne-allus  on  a  fait  nnllus,  il  semble  qu'on 
devait  écrire  à  la  bonne  époque  outiquam  et  non  neutiquam. 

Bien  qu'on  trouve  encore  Harti  Leucetio  sur  une  inscription  rela- 
tivement récente  [Orelli,  n"  1356),  on  sait  que  cette  dipbtongue  eu 
disparut  de  bonne  heure.  Selon  Macrobe,  il  y  avait  déjà  Lucetium 
dans  le  chant  des  Saliens'. 

121.  —  on.  —  C'était  sansdoute  une  diphtongue-  à  l'origine  et  l'on 
prononçait  oou^  En  tout  cas,  on  la  trouve  encore  dans  l'ancienne  langue 
pour  certains  mots  :  abdoucit,  poublicom,  loumen,  plous,  plourama, 
Loucioa,  jous,  joubeo,  joudez,  jouro,  noundinae  (=  novendiiue},  nountios 
(—  noveotios),  etc.  On  la  rencontre  aussi  dans  des  formes  comme  : 
souom,  iouerint,  conilouont,  Houoeria,  Oufentina,  et  le  sénatus-consulte 
des  Bacchanales  nous  fournit  les  exemples  suivants  :  CONIOVRASE, 
lOVSISBT,  PLOTS,  NOVNDINVM.  Cette  diphtongue  se  maintient 
jusque  vers  la  guerre  sociale  (98  à  91  av.  J.C.  ou  636  à  663  de  Rome). 
Après  cette  date,  elle  ne  se  conserva  plus  guère  que  dans  lOVS  et 
dans  les  mots  dérivés.  Dès  l'an  230  av.  J.-C.  (an  de  Rome  504),  on 
trouve  déjà  U  à  côté  de  OU, 

122.  —  U I.  —  Cette  diphtongue  n'existe  peut-être,  comme  diphtongue 
primitive,  que  dans  l'interjection  bui  et  comme  diphtongue  latine  que 
dans  le  datif  cui;  mais  cela  même  n'est  pas  sûr.  La  terminaison  du 
datif  des  mots  de  la  quatrième  déclinaison,  u-ï,  ne  saurait  compter 
pour  une  diphtongue,  puisque  nous  avons  afl'aire  à  deux  voyelles 
véritables  formant  nécessairement  deux  syllabes*. 

Remarque.  —  Dans  cùi  cilé  par  Terenliamis  Maurus'  et  dans  hnic  employi-  pur 
Sincc,  Oh  ne  peiil  voir  qiie  lies  liconcos  poiUiques. 

123.  —  CoDSonnes.  —  La  confusion  du  b  et  du  v  qui  appartient 
à  la  prononciation  vulgaire',  commença  surtout  au  deuxième  siècle 
de  l'empire':  c'est  à  partir  de  cette  époque  qu'on  trouve  DanuJbius 
au  lieu  de  Danuvius  et  Suevi  au  lieu  de  Suebi  (cf.  ail.  ^iflvabtn). 

124.  —  Dans  l'ancienne  langue,  b  et  p  étaient  souvent  confondus: 
Ennius  écrivait  encore  Bumis  et  Bruges,  au  lieu  de  Pyrrhus  et 
P(h)ryge8;  c'est  pour  la  même  raison  que  le  grec  tpiiaivx  a  été 
transcrit  i>alaena. 


Mi/'J  flrti.M,  IV,  I.  164, ]. 


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PHONÉTIQUE.  -  ALPHABET  L*TIN.  71 

125.  —  A  la  fin  des  mots,  d  et  t  '  avaient  à  peu  près  le  tnCnie  son 
dur*.  C'est  ainsi  que  nous  prononçons  «  un  flCMu-t- homme  ».  De  lii 
sont  venues  quelques  confusions  dans  l'orthograplie  :  apot  (/.'■j- 
Julia  Municipale,  C.  I.  L.,  I.  n"  206)  au  lieu  de  apud  ;  quod  (C.  I.  L. 
I,  1016),  au  lieu  de  quoi.  Sur  le  Monument  d'Ancyre  on  trouve  aliqnod 
au  lieu  d'aliqnot,  et  adque  au  lieu  de  atque;  el,  sur  les  inscriptions 
du  temps  de  l'empire,  set  (p.  sed),  quU  (p.  quid),  quot  (p.  quod).  it 
(p.  id),  allât  (p.  aiiud),  quodannis  (p.  quotannis),  reliquid  (p.  reliquit), 
velud  (p.  valut),  vûdd  (p.  Tixit).  La  négation  haud  est  éerite  lantùt 
haut  et  tantôt  bau^.  Quant  à  adque  (p.  atque),  ce  peut  iHre  l'ortliu- 
graphe  étymologique*;  s'il  est  vrai  que  at  est  pour  ad,  "  en  outn;  >,, 
adque  signitierait  proprement  "  et  en  miin.'  -. 

Dans  la  prononciation  populaire  t  ou  nt  final  avaient  un  son  faillie  ; 
aussi  l'ancienne  orthographe  écrivait-elle  dede  (p.  dédit),  dedro  (p. 
dederuDt),  dederi  (p.  dederint).  Celte  orthographe  fut  combattue  el 
écartée  par  l'école  d'Ennius,  mais  il  en  est  resté  des  traces  dans  les 
troisièmes  personnes  des  parfaits,  comme  lecere  pour  tecemnt^.  De 
même,  c'est  le  son  faible  du  d  final  qui  explique  qu'il  ail  pu  tomber 
ù  l'ablatif  singulier. 

126.  —  C  se  prononçait  E,  on  disait  fdkio,  fàku,  Kikpio  (cf.  Kih^ 
puv);  ktniï  (cf.  mûv[î)^  Notre  prononciation  est  donc  tout  à  fait 
défectueuse  sur  ce  point  comme  sur  beaucoup  d'autres;  car  l'on  peut 
dire  que  nous  prononçons  le  latin  beaucoup  plus  mal  que  le  grec. 

127.  —  G  avait  le  son  dur,  et  l'on  prononçait  lè/fo,  l'-i/iih,  lè^tiit,  etc. 
(cf.  Maet.  Cap.,  III,  261). 

128.  —  T  avait  partout  le  son  t  ;  on  prononçait  Titius  (et  non  Tîcius). 
Mais  le  peuple  finit  par  donner  au  groupe  ti  devant  une  voyelle  un 
son  voisin  de  celui  qu'il  a  dans  nos  mots  en  -tion,  en  même  temps  qu'il 
affaiblissait  la  prononciation  du  c  dans  le  groupe  ci'.  Cette  pronon- 
ciation fautive",  cette  confusion  de  ti  et  de  ci  devant  une  voyelle  ne 
remonte  cependant  pas  très  haut.  Les  grammairiens  ne  mentionnent 
qu'à  partir  du  cinquième  siècle  la  prononciation  tsi.  Mais  on  trouve 


Cr.  QuDn.,  I.  4,  Id:  7,  S. 

t.  Atqaa  Kriii  l'artiwgripiu!  phoDéiiqiK,  cf.  uTpf  [|i.  urbs).  optinuit  (i>.  obUnuit],  form» 

|ur  QniDtilicD  ([.  T.  1). 

d«  poèl»  »t  doicnup  plus  grindï.  Twilc  s'est  m*™  srry  de  !•  fnrnie  -»n  d'une  façon  Irti  origi 

u  KU  du  pirlsit  {et.  a.uw.  Zu  Ràsigi  Voi-iaanqen.  p.  îit  tqq.).  Sur  la  foroie  -ero  en  géuéri 
peolcomdlerQi'iRiutiiO,  5.  11  iqq.)  tl  rjciiu»(Oraf..  4T,  l$T). 

S.  lA  dialMla  «arde  ■  eouerié  ctlle  pmNoocl*tiaB  :  ka-ra  y  corHtpond  i  eercns. 

1.  TuBldiûi  là  nù  ci  n'élail  pu  suiri  d'une  inyelle.  I>  proonurialiuii  U  ^e  cniiserra  plu>  Iniigif 
>>nlîlcDenreofikiaa>uruneawnnBH'delaADduTi<si»cle(rt.  A.er.,  ISiJi.  I,  p.  SOI)). 

B.  CF.  KCiiHi,  op.  cil.,  p.  Il  :  Bdiatci.  op.  eil.,  p.  ili  sqq.  Voir  auiai  plui  luint,p.  iiH  II. 
tSSi,  I,  p,  )0«. 


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73  GR.^MMAIRE  CONPIBËE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

déjà,  sur  une  inscription  africaine  du  troisième  siècle,  les  mois 
teniiinac]_iones],  definiciones;  Gommodien,  qui  vivait  dans  la  seconde 
moitié  du  troisième  siècle,  compose  des  acrostiches  sur  concupiscenciae. 
Sur  une  inscription  de  Salerne,  du  troisième  ou  du  quatrième  siècle, 
on  lit  dispoùcionem.  Mais  c'est  surtout  en  Gaule  et  sur  des  inscriptions 
du  septième  siècle  qu'on  rencontre  des  formes  comme  negociator, 
recordacio,  oracio,  Stacius,  deposicio,  etc.  Si  cette  confusion  entre  ti 
et  ci  n'a  pas  pris  naissance  en  Gaule,  elle  s'y  est  du  moins  considé- 
rablement développée,  et,  même  de  nos  jours,  on  continue  encore  k 
confondre  -rie  et  -lie  dans  des  mots  comme  ckiromanrie  et  ariiXocmtie 
(cf.  gr.  -v,avTti'a  et  [-jcpàTtia]  --tpxtt'a).  Quoi  qu'il  en  soit,  les  manu- 
scrits qui  nous  sont  pan'enus  portent  souvent  la  trace  des  confusions 
qu'on  faisait  entre  -ti  et  -ci.  Nous  n'avons  pour  nous  gui,der  que  le 
témoignage  des  inscriptions  et  de  quelques  manuscrits  de  la  bonne 
époque.  C/est  de  là  que  nous  avons  appris  qu'on  doit  écrire  Domitins  et 
propitius,  mais  patricius,  tribunicius,  adventicins,  etc.;  l'orthographe 
condicio  estla  seule  que  connaissent  les  inscriptions;  il  en  est  de  même 
de  dicio,  etc.  Quant  à  contio,  il  est  pour  coventio,  comme  te  prouve 
l'ablatif  COVENTIONID  du  sénatus-consulte  des  Bacchanales;  l'ortho- 
graphe induttae  est  justifiée  par  les  étymologies  qu'en  donnaient 
les  anciens  Inde  uti  jam,  in  diem  otium.  Ce  sont  aussi  les  inscriptions 
qui  garantissent  l'orthographe  nantius  et  setius  "  moins  »  '. 

129.  —  Q*.  —  L'orthographe  latine  ordinaire  admet  seulement  qu 
devant  une  voyelle.  L'emploi  de  q  au  lieu  de  c  devant  un  u  (par  es.  : 
QVM,  QVRA,  PEQ  VMIA)  apparaît  sur  les  inscriptions  en  même  temps 
que  le  redoublement  des  voyelles^.  Brambach  cite  en  outre  peqnarim, 
urblquB  (sur  des  inscriptions  de  la  première  moitié  du  premier  siècle 
ap.  J.-C).  De  plus  Vclius  Longus  dit  qu'Antonius  Bufus  voulait  qu'on 
écrivit  logutio  à  cause  de  la  parenté  de  ce  mot  avec  loquL 

Sur  des  inscriptions  de  l'époque  impérialeS  on  trouve  NEQIDEM, 
QINTAE,  QA,  QAE;  on  cite  aussi  NAHQE^  et  sur  l'inscription 
dite  de  Duenos  QOI".  Ces  fautes,  quand  on  les  rencontre  sous 
l'Empire,  paraissent  dues  à  l'application  exagérée  d'une  fausse  théorie 
grammaticale  suivant  laquelle  le  signe  Q  serait  la  combinaison  de  C  et 
de  V.  Il  est  plus  difficile  de  rendre  compte  de  qiioi  archaïque. 

En  H'vanche,  certains  grammairiens,  parmi  lesquels  Varron,  consi- 


1.  i;hM  Pilule 

on  Ml  SecUnS,  <|i'i  •'Bl 

cunp,  ■ec-tiot 

;.<litt-tius);qui..i;,s 

op-c-l-.V-  *»;  B»'"». 

3.  Vu;.  L.  Hav 

.1,  df  S«,«,-„h  Uli»<. 

qu>  colle  nnhôgr. 

■plie  ni  due  i  Arciut. 

t.  a.  Ken»!. 

op.  cit.,  p.  40^  Hum 

5.  Cf.  H.  d.  a. 

8.  Cf.  Z..IA... 

■i,  ;'n™'.  II.  Inf..  ±»^ 

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PHONËTIQUE.  —  ALPHABET  UTIN.  13 

déraient  q  comme  une  lettre  superflue.  L'orateur  Licinius  Calvus  ne 
s'en  servit  jamais*.  £n(in  Scaurus  (27,  iH.  fieil)  nous  dît  que 
quelques-uns  écrivaient  cals  pour  quia. 

130.  —  L*.  —  Selon  Priscien,  qui  emprunte  cette  observation  à  Pline, 
1  avait  un  son  grêle  et  faible  Uxilh).  quand  il  était  redoublé,  comme 
dans  îlle,  Metellus,  etc.  ;  au  contraire  il  avait  un  son  plein  à  la  fin 
des  syllabes  ou  aprj^s  une  consonne,  comme  dans  soi,  silva,  flavus, 
clams;  enfin  il  avait  un  son  intermédiaire  au  commencement  des 
mots,  comme  dans  lectum  et  lectus.  Le  groupe  111  avait  un  son  très 
faible  qui  se  réduisait  souvent  à  li;  ainsi,  tandis  qu'on  prononçait  et 
qu'on  écrivait  mille,  on  prononçait  et  on  écrivait  mUia^.  C'est  pour  la 
même  raison  qu'on  écrit  Hessaiia,  mais  MessaJina,  viJia,  mais  nJlcus, 
i7ico,  au  lieu  de  illico,  etc. 

131.  —  M.  —  Priscien  {}.  29,  30,  Hertz),  nous  apprend  qu'à  la  fin 
des  mots  ra  a  un  son  sourd,  plein  au  commencement  des  mots,  ni 
sourd  ni  plein  au  milieu.  Ce  témoignage  est  confirmé  par  un  passage 
de  Quintilien*,  où  il  est  question  de  m  final.  C'est  parce  que  le  son  m 
était  sourd  à  la  fin  des  mots  que  les  finales  en  -m  devant  voyelle  étaient, 
en  latin,  soumises  à  la  synalèphe^  En  d'autres  termes,  la  syllabe  finale 
en  m  était  bien  prononcée,  mais  si  faiblement  qu'elle  restait  étrangère 
à  la  mesure  (Freund  compare  ce  qui  se  passe  en  musique  pour  les 
petites  notes  brèves,  dites  d'agrément).  Mais  Ennius,  qui  voulait  ren- 
forcer l'orthographe  et  empocher  l'apocope  des  finales,  établit  qu'en 
vers  les  syllabes  finales  en  m  compteraient  comme  brèves  devant  une 
voyelle.  Exemple  :  militftm  octo;  dum  quidam  unus,  etc.  Cette  règle 
est  souvent  appliquée  dans  Plaute,  où  l'on  trouve  :  nâm,  tûm,  quidam, 
\Ôm,  Bum,  qaôm;  de  Lucilius  et  de  Lucrèce,  Corssen  cite  :  cùm  eo; 
dûm  abest,  cûm  odore,  quàœ  in  bis.  La  réforme  d'Ennius  était  salu- 
taire; car,  dans  l'ancienne  langue,  on  n'écrivait  pas  m  à  la  fin  des 
mots  :  Taurasia",  Coraica",  pocolo-,  oino",  coUegiu-,  donn",  duonoru", 
annoni",  parti'',  omne°',  aide°>,  manu'",  etc.  Dans  Plaute,  il  reste 
encore  des  traces  de  ce  mauvais  usage;  on  cite'  :  forn",  fidè", 
qoide",  në°pe,  animn-,  eni-vero,  etc.  Enfin  le  grammairien  Verrius 


1.  et.  Or»T.,  1 

1,  *,9,;.  i3;lï,  * 

.  to. 

1.  Sur  1»  linbi 

»lf.L.H.....d»iii 

rcAiVdi 

iwœirn» 

I..1.IX, 

,p.  IIS»|. 

3.  L<  nwt  »( 

Mir  \e  Mon 

!  p.rtii 

^Illlrili  do 

l'urthogrtpba  d'A 

«ï«ri.. 

1,  40  :  «  tadcn  ■![>  t 

il  («-4  qaotir 

■»  ullimi  ta  tt  < 

If»   •»! 

rbi  «,u, 

««.uling,! 

'  powl,  «tixmi  Kribi 

eiprimilur,  nt  m 

m  ille 

fuiut  cDjuxlu.  m 

min  «ilmilur.  Kd  o 

buurtl 

liqu  int» 

duu  louln  Tdul 

InoUHt,  ii>ip»c«i 

S.  Le  iFrme  éliama  [ififjoj  ni  iiii)irap 

ieol  dn  grunini 

•  piHl^l 

.cgr« 

■«.f^,  lilUr.  mi 

Kun  ;  le  Jalla  cluiiqm 

>  rcndKit  M 

11g  idée  Ua  difféi 

ilmi:  Ci 

"  •••cain 

rortjungert  «.  Quinlilien  :  •  coumtej  li 

ticrc  «.  st 

Pomjgiu. 

rt  Douai 

:  décrit 

licol  ai  liai 

U  .loïKpk.  :  .  dur. 

Hlium  lubrin  1» 

liaqi 

»  coUi 

no  ». 

t.Vo,.e.tHm 

™T,MbrtMiBeA<^.-, 

dcPlauu. 

ii.lr»t,,pp.5dl 

Irf.  C» 

,—1..  uther  Au 

Hpr.ytie. 

l-.mi„-;i«" 

run,  Priic.  Ul.  Mon 

.  fpig.,  p.  ( 

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74  ORAMMAinG  COMPAREE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

Flaccus  proposait,  pour  ie  cas  où  m  final  était  suivi  d'une  voyelle,  un 
signe  spécial  I  ou  demi-H,  exemple  :  HVLTVIILLE. 

Peut-être,  en  pare!)  cas,  le  m  latin  avait-il  un  son  nasal  analogue 
à  celui  du  français  dans  le  mot  nom,  et  prononcait-on  moultoun  ilU. 
Dans  YAppendix  Probi  (p.  199,  Kcil),  on  lit  :  «.  passiœ,  non  passi  ; 
Dumquam,  non  nuraqua;  pridem,  non  pride;  olim,  non  olî;  idem, 
non  ide  ».  Cela  prouve  que  dans  la  prononciation  vulgaire  on  n'enten- 
dait pas  m  final.  A  défaut  de  ce  témoignage,  on  n'aurait  qu'à  comparer 
le  latin  et  l'italien  dans  les  mots  suivants  :  novem  (ital.  noce),  decem 
(ital.  dip.cï),  iara  {ital.  gia),  mecam  (ital.  meeco*],  eccum  {ital,  erro), 
Ticem  (ital.  vece). 

132.  —  N.  —  Devants,  n  avait  un  son  faible;  aussi  n'était-il  pas  écrit 
toujours,  comme  le  prouvent,  sur  d'anciennes  inscriptions,  les  mots  : 
COSOL,  CESOR,  PISAVRESE*,  CRESCES^  SCIES*.  Sur  le  sénatus- 
consulte  des  Bacchanales,  on  lit  à  la  fois  CONSOLERE  et  COSOLERE. 
Quelquefois  la  place  de  n  est  marquée  par  deux  points,  comme  on  ie 
voit  sur  une  monnaie  de  l'époque  de  César,  PARE  :  S.  Mais  D  avait  un 
son  faible,  môme  devant  d'autres  consonnes,  si  l'on  en  juge  par  les 
exemples  suivants^  empruntés  à  Plante  :  tamën,  habén  (devant  une 
consonne),  ïn  manu,  ùnde,  feréntarium,  incitafl,  mterpellatis,  bioc, 
intus,  TOlùQtate;  peut-être  en  ces  cas-là  la  voyelle  suivie  de  n  avait-elle 
simplement  un  son  nasal. 

Ce  qui  prouve,  en  tout  cas,  que  ns  et  s  simple  différaient  peu  dans 
la  prononciation,  c'est  que  l'orthographe  populaire  de  thésaurus 
(Q/icaypôç)  était  theusaums,  c'est  aussi  qu'on  trouve  la  forme  vulgaire 
Campaas  pour  Campas'  et  Indigens  pour  Indiges^.  En  revanche,  la 
forme  primitive  formocsus  s'est  réduite  à  fonnosus^.  A  l'origine,  on 
écrivait  vlcieiis,  viceasumus,  et,  sur  le  Monument  d'Ancyre,  on  Ht 
toujours  vîciens,  duodevicensimus,  etc.  Ce  sont  les  grammairiens  de 
l'Empire  qui  ont  imaginé  la  prétendue  règle  en  vertu  de  laquelle  on 
devait  écrire  en  -ens  les  adverbes  de  sens  général  comme  totiens, 
quotiens,  aliquotiens,  mais  écrire  en  -ies  les  adverbes  numéraux 
proprement  dits  comme  decies,  vicies,  etc. 

Devant  une  gutturale,  N  avait  le  son  nasal,  peut-être  comme  dans 
notre  mot  "  angoisse  "  ou  comme  dans  l'allemand  «  nngfl  "*.  En 


3.  R.  â. 

n.,  V.  ïaa. 

*.  G«l 

.  1.  L..  1,  p.  Î83. 

S.  D*>i> 

riossus, 

Vamioossui  p»r 

H  Terrucontus,  Imperionsus  » 

!  Figulu"  :  -  lulcr  lillcntn  n  cl  9  ni 


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PHONÉTIQUE.  —  ALPHABET   (.ATL\.  'A 

pareil  cas,  fe  grec  écrit  ordinairement  y  ^"'  ^^'^*^  ^^  v.  Âccius  avait 
proposé  d'écrire  de  même  ag^ulus,  agcepa,  etr.' 

133.  —  S.  —  Dans  certains  cas,  s  avait  un  son  très  dur  que 
quelques-uns  cherchaient  à  représenter  en  écrivant  as  au  lieu  de  s 
simple,  dans  cauâsa,  dÎTissio,  cassas^.  Sur  le  Monument  d'Ancyre. 
on  lit  canasa  et  [cla]u«sam. 

S  final  avait  un  son  très  faible,  comme  le  prouvent  les  inscriptions 
archaïques  sur  lesquelles  il  est  omis,  exemple  :  Comelio,  Fourio,  etc.  ; 
on  trouve  même  Clandi  pour  Claudius^  A  partir  de  la  deuxième 
guerre  punique,  on  écrit  généralement  s  final,  mais,  à  toutes  les 
époques,  l'orthographe  vulgaire  le  néglige  quelquefois.  Ainsi,  sur  des 
inscriptions  comprises  entre  la  deuxième  guerre  punique  et  l'époque 
des  Gracques,  on  lit  :  locu,  Antiocu,  lectu;  à  l'époque  de  César  et  des 
premiers  empereurs,  on  trouve  :  Philargnru,  Albinn,  Floni;  à  l'époque 
impériale  postérieure,  la  prononciation  vulgaire  reprend  de  plus  en 
plus  le  dessus  et  les  exemples  de  la  suppression  de  s  iînal  abondent; 
exemples  de  nominatifs:  Longinu,  poaitu,  filio,  vico,  pulverario,  qui(8), 
incomparabili ;  exemples  de  génitifs  :  securitati,  aetati.  Jovi;  exemples 
d'accusatifs  du  pluriel  :  anno,  saltnosa;  exemples  de  datifs  ou  d'ablatifs 
du  pluriel  :  creati,  auni,  diebu,  laboribo;  exemples  empruntés  à  la 
conjugaison  :  biba(B),  bi  (p.  vis),  etc.  Par  conséquent  le  son  s  final 
fut  toujours  très  faible  dans  ta  prononciation  vulgaire.  Même  dans  la 
prononciation  littéraire,  s  ne  fait  pas  encore  position  chez  Lucrèce, 
ni    dans  les  vers  de  la  jeunesse  de  Cicéron*. 

Quant  à  s  initial  il  a  toujours  eu  en  latin  le  son  dur,  comme  le 
prouve  la  prononciation  italienne^. 

134.  —  X.  —  Varron  et  Nigidius  Figulus  voulaient  remplacer  x  par 
C8  ou  gs^.  On  a  prétendu  que  c'était  parce  que  x  était  étranger  à 
l'ancien  alphabet  latin;  il  est  vrai  que  Priscien  et  Varron  le  disent, 
afBrmant  que  la  lettre  fut  ajoutée  à  l'époque  d'Auguste.  Mais  Quintilien 
l'appelle  ullhna  uostraruni  et  Monimsen'  remarque  que  si  elle  avait 
été  ajoutée  plus  tard  elle  eût  pris  la  forme  3  et  non  X.  Du  reste, 
I  est  dans  l'inscription  de  la  colonne  rostrale  où  l'on  a  accumulé 
tout  ce  qu'on  savait  des  formes  achaïques.  D'autre  part,  Lepsius 
prétend  que  X   latin   représente  kli,  et  que  le  son  j-  élait  figuré  ft 


3.  mil  c'nl  |KDl-«lrc  une  abréiialion  ; 

4.  Cf.  CiE..  a-al.,  48,  l«I.SDr  li  q 
G.  P»u,  p.  301  iqq.}. 

5.  Cr.  Phil.  Woeh.,  Il,  p.  l«l. 
a.  et.  QniT.,!,  4,  9. 


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■n  GHAHMAIHE  COMPARf.E  DU  GREC  ET  OU  UTIN. 

l'origine  par  ZS,  sous  prétexte  que,  sur  le  sénatus-consulte  des  Bac- 
chanales, extra  est  écrit  EXSTRÂD;  mais  Mommsen  a  démontré  que 
c'est  une  erreur.  Dans  l'alphabet  dorien,  kk  est  représenté  par  *  et 
non  par  X;  on  trouve  ^H^/jtq^,  etc.,  et  pourtant  Ç  représente  es.  Donc, 
en  latin,  l'orthographe  CS  est  une  imagination  des  grammairiens. 
Dans  ï,  le  son  s  prédominait  sans  doute,  comme  le  prouve  la  coexis- 
tence des  formes  Sextins  et  Sestios,  sexcenti  et  sescenti,  mixtos  et 
mistiu:  un  des  manuscrits  de  Tacite,  le  Medicem  aller  (du  onzième 
siècle),  porte  ansius  elestitît;  enfin  on  a  en  'tta.yien  massimo,  laiso,  etc. 
Du  quatrième  au  sixième  siècle  ap.  J.-C,  le  son  x  s'affaiblit  en  88 
ou  ens;  de  là  les  formes  visit,  viftsit.  Alesander,  felis,  etc.'.  Mais 
déjà  chez  Plante  x  avait  un  son  très  failde,  s'il  est  vrai  qu'on  peut 
scander  èxigere. 


CHAPITRE     VII 

ACCENTUATION   GRECOUE   ET   LATINE 

Bibliographie.  —  KCbnkr-Bl.iss.  Ausfùkrliche  Grammatik  der  griechUchen 
Sprache,  I,  I,  p.  31J  el  suiv.  (oii  se  Iruuveiil  d'aulre»  indications  bililiogrnphiquK).  — 
Kuhneu,  AiafOh-l'che  Grammalik  tier  lateinitchen  Sprache,  p.  llâeleuiv.  —  Schmidt, 
Leilfadtn,  ett.,  p.  fi  et  suiv.  —  Stolz,  Hist.  Gr.  d.  Int.  Spr.,  I,  W  sqq.  —  S|':elm\nn, 
Auapracht  des  Lnitin,  etc.,  Heilbronn,  1885.  —  Weil  et  Benlœw,  Théorie  généi-ale  de 
l'aecenlualion  laline,  Paris,  1855.  —  Weil,  De  l'oi'di-e  des  mot»,  etc.,  ch.  m  '. 

135.  —  DéHnitions.  —  Diverses  sortes  d'accents.  —  Accent 
tonique.  —  Le  mot  «  accent  »  a.  en  français,  des  sens  divers  qu'il 
importe  de  distinguer;  en  effet,  par  accent  on  peut  désigner  l'accent 
tonique,  l'accent  métrique,  l'accent  oratoire,  sans  compter  les  signm 
orthographiques  qu'on  appelle  aussi  accents. 

L'accent  Ionique  est  ce  que  les  latins  appelaient  accentue,  du  grec 
:;f07(i>ota  «  m.  d  mot  Je  chant  qui  arcompagne  les  paroles  ■>  ;  c'est  proprement 
ce  qu'il  y  a  de  chantant  dans  le  débit,  le  plus  ou  moins  de  hauteur 
des  sons.  Sans  doute  il  y  a  une  différence  entre  le  débit  ordinaire  et 
)e  chant  :  le  chant  procède  par  intervalles  musicaux  justes  el  nets,  dans 
le  débit  ordinaire,  les  intervalles  sont  tiioinn  nets  el  moitié  reconnainsables, 
en  même  temps  la  mélodie  est  plus  monotone.  Néanmoins  on  peut 
s'assurer  que,  même  quand  on  parle,  on  produit,  en  réalité,  des 
intervalles  musicaux.  Les  Grecs  avaient  conscience  que  leur  accen- 
tuation était  musicale;  car,  outre  le  mot  de -poctjjSta,  qu'ils  employaient 
pour  la  désigner,  ils  se  servaient  encore  du  mot  tôvo(,  et  ce  mot 

I.  Vo)-.  Linuii,  Tke  l.aiia  language.  p.  11)7  (cli.  Il,  S  I  j.'<). 
Bni^iUDn,  C.rundriu',  t.  I,  |  inaeioei  (p.  9li  iqq.). 


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PHONÉTIOUE.  -  ACCEMUATION.  '•! 

signifie  la  <<  tension  »  plus  ou  moins  forte  des  cordes  d'un  instrument 
de  musique,  d'où  dépend  l'acuité  du  son'. 

Ln  latin,  l'accent  n'était  pas  comme  en  grec  purement  musical; 
il  semble  bien  qu'il  était  caractérisé  par  .une  élèfalion  plus  grande  do 
la  voix,  accompagnée,  comme  dans  les  langues  modernes,  d'une 
inlensilé  plus  grande  ^ 

L'accent  rythmique  ou  métrique  est  quelque  chose  de  tout  différent. 
Observer  l'accent  rythmique,  c'est  appuyer  plus  ou  moins  sur  les 
différentes  syllabes  selon  les  temps  Torts  et  les  temps  faibles.  Les  deux 
exemples  suivants  feront  comprendre  comment  les  Grecs  faisaient 
sentir  cet  accent  et  comment  ils  le  distinguaient  de  l'accent  tonique'  : 

Oùx  à-ya-6civ  ■rco-Xv     xot-px-vî      -/;"         (  -  Iç    xoi-poc-vo;    ïff-Td» 

136.  —  Signes  d'accentuation  en  grec.  —  Pour  marquer 
l'accentuation,  les  Grecs  de  la  bonne  époque  n'avaient  pas  besoin 
de  signes  écrits.  L'usage  des  accents  comme  signes  écrits  ne  remonte 
chez  eux  qu'à  l'époque  où  le  sentiment  de  l'accentuation  vraie  com- 
mençait à  devenir  incertain,  surtout  chez  des  peuples  qui  n'étaient 
pas  Grecs,  mais  hellénisés.  On  attribue  à  Aristophane  de  Byzance 
l'invention  des  signes  d'accentuation;  en  tout  cas,  c'est  à  lui  et  à  son 

I .  Enlrt  la  sjllidto  iiii:rnlu6«  il  t«  aulm  il  y  liait  chpi  Is  Grcn  l'iulcriilli!  d'uni  qniiue.  ai>  dire  Ar 
Hiiia  d'UiuciBsiui  (it.  ijUïflw.  ovouit.p  c.  U).  Wuthi.l  (HeaUcht  Gramm..  p.  7  «iq)  rocooiuil 
qa'cn  allinud  l'iDlorTalla  cM  ausii  d'une  quinlc;  iDUIrrui»  dam  ]«  inifrrugilîni»  on  ciclaoïiliiiii* 
passkHini>H,  les  ■Dleriilln  »d1  urdintireiiHnt  plus  grandi;  aïn»  chn  no  hnnime  irrité  l'iulnrTalle  ni 
<|ufli|Dcroia  de  pli»  d'nn»  octa».  cr.  Aii»toii1:ii,  Harm..  pp.  \i,  ÏS  (llïiboni)  :  Trjv  )ùv  a'jv  a^vcyjf, 
(xhr,aiw)  ).oïtXTiv  tlvai  çaji'v  ■  Sialcrotuvuv  -jàç  i,iiûv  ovtm;  ■*!  ç»vfi  xivsî:ai,  M«Tà  Tinov 
w9Tt  y-rfix^^  'TTaoDoK,  xatj:  it  tt|V  liifav  [t,v  tvo^i^aptv  GiavtT||iaT(XT|vI  ivavTÎw;  ni^it 
slTit^xi.  '\iXk  fif  îmsitSai  ti  iox:î  xal  ncivTi;  tôv  ToÛTa  ç aivi)Livav  «oieîv  o-jxéti  I^yiiv 
;3<T(v,  àXX'  Sittv.  AiiSnip  iv  t$  SisUy'"^'*  çiûtoiuv  tô  Ia:âvai  tT|V  fuvr,v,  âv  )i.r)  tii  itàta; 
HOTI  tl;  coia-jT1]v  xivijiTiv  iivafxxv4(âtii.EV  t'iMlv.  CS.  Nimmcn.  Gia».,  JSneA/r.  harm.,  1,  p.  ï  i -ri. 
ouvtjr^i*"*'**!"'''''''!''-*"  ili^ioiîXat  «ï«ïiYViiffxo(Uv,oiJ»iilav  ïjromec  àvipiT.v  {[tfavilf 
TIC  Ttôv  fSÔYYWv  lini;  xal  SiixMpi|i|Uvzi  in'  àXX^Îwv  TioicE^Bai. 

1.  V»T.  SiDU,  LaliMaehe  Grnmmaiik  (diaa  le  ffaidftucA  d'Iwaa  Uilllcr.  II>),  p.  11».  Cr.  Sii'in 
(LV-,  cl.  I.Vi>)  X  •  Acnniua  ia  et  •;lUba  ul  quK  plat  lonal.  QMa  nm  d(>pTCbn>d<iBna.  >i  flogimua  noa 
ad  aliqucn  longe  poiilum  clanan;  inieninua  eniin  nilurali  ratlonc  illan  ijrltibara  plu  aontrc  quip  rHînr-t 
acnntum  itqiw  utque  eodfm  niniin  lucn  amnderF.  >  Sur  «Ile  qunlion,  taj.  ScnOu,  De  aecenlii  lingim 
Lalinm commenlaiionum  capila  l-lir  (Di».  inaug.  Ltipiig,  l8Tg). 

3.  a.  lODltfoia  «.  d.  n.,  IÏT9.  p.  lî».  /     :<  , 

DigitizsdbyGOO'^le 


-18  CHAMNAIHE  COMPAHËK  W   GREC  ^T  DU   UTIN. 

élève,  Aristarque,  que  l'on  doit  les  règles  de  l'accentuation  grecque. 
On  distingue  l'accent  aigu  (itpoatijSta  ôÇ(îa),  l'accent  grave  {irpocwS-a 
fla.ffî«)  et  l'accent  circonflexe  (7:po'î<[>Sîa  ôÇuêapsîat,  TCEjjwTvwjA^r/)  ou 
x.ix.XoLGii.l'rfi).  L'accent  aigu  alfecte  dans  un  mot  la  syllabe  sur  laquelle 
la  voix  s'élève,  l'accent  grave  affecte  celles  sur  lesquelles  la  voix  ne 
s'élève  pas,  et  l'accent  circonflexe  celle  sur  laquelle  la  voix  s'élève  et 
3  à  la  fois. 


Ex.  :       âv-ôfù-^iî     Mâ-ù-ffx      Uli-i,-Tr,<i 


Les  mots  TC6pic7;w|Atvfl  et  xexiKdfievT,  indiquent  :  le  premier,  que  la 
syllabe  frappée  de  l'accent  circonflexe  est,  en  quelque  sorte,  tiraillée 
entre  l'aigu  et  le  grave,  et  le  second,  que  la  syllabe  est  comme  brisée. 
Quant  aux  accents  graves,  l'usage  s'est  établi  de  ne  pas  les  écrire  dans 
des  mots  comme  ivôpwTio;,  par  exemple;  mais  primitivement  on  les 
écrivait;  c'est  ce  qu'on  voit  sur  un  papyrus  consené  à  Londres  oii  le 
mot  îîTtffïTioovTo  est  écrit  'EU'ESSE'rONTO'. 

L'élévation  de  la  voix  produite  par  l'aigu  n'est  pas  toujours  la 
même.  Dans  «  cet  homme  est  venu  hier  »,  la  voix  s'élève  plus  sur  /((>)■ 
que  sur  homme.  Au  contraire,  dans  «j'ai  vu  hier  cet  bomme  »,  la  voix 
s'élève  plus  sur  homme  que  sur  hier.  Comparez  de  même  «  un  grand 
homme  »  et  «  un  homme  grand  >•.  Ces  différences,  on  a  voulu  les 
rendre  sensibles  dans  l'écriture,  et  voilà  pourquoi  on  a  pris  l'habitude 
d'écrire  avec  un  accent  grare  les  mots  qui  ont  l'aigu  sur  la  dernière 
syllabe,  lorsqu'ils  ne  sont  pas  suivis  d'une  pause  suffisante  pour  rendre 
à  l'accent  aigu  toute  sa  valeur*.  Le  grave,  employé  ainsi,  indique 
simplement  que  l'aigu  est  moins  élevé. 

On  voit  maintenant  que  l'accent  tonique  n'a  rien  de  commun  avec 
l'accent  oratoire,  logique  ou  pathétique.  Faire  sentir  l'accent  oratoire, 
c'est  appuyer  plus  ou  moins  dans  la  phrase  sur  les  différents  mots  que 
le  sens,  le  sentiment,  etc.,  demandent  qu'on  mette  en  valeur.  C'est 
quelque  chose  d'analogue  à  ce  qui  se  passe  en  musique  oii  le  sens 
commande  d'accentuer  certaines  notes  (marcato).  Ce  manato  est  accom- 
pagné en  général  d'une  élévation  plus  grande  de  la  voix  sur  les 
syllabes  accentuées  de  ces  mots-là^.  Les  anciens  avaient  soin  d'arranger 


1.  Vojr.  KEhuii-Bldii,  our.  cilf,  p.  317.  Su.  i. 

i.  Vo,.  KCii>«-BL.ti,  our.  cW,  p.  Ï3I),  et  cf.  A.hdim.  p.  Ufl,  B  :  Bttm 

».  Anted..  n.  pp.e^'J- 

a.  <:r.  Qiint..  1.  g,  1  :  .  Supcml   Icctio  :  in  qui  pun-  iil  mtU  obi  suspfni 

1c»  ipirilun  diïkctl.  qun 

tel  tvbmUt--nda  fit  rox. 

po(Ml  »,  Eo  frinjais,  on  coDibtc  quelque  cbo»  de  pliu.  l.'accenl  orttoire  i  uu 

rcnt  poor  sITcl  de  porter 

„Google 


PHOffÉTIQUE.  -  ACi:e^TCATION.  79 

les  mots,  de  manière  à  ce  que  les  accents  logiques  demandés  par  le 

sens  résultassi-nt  spontanément  de  la  disposition  même  des  mots'. 

Nous  n'avons  à  nous  occuper  spécialement  ni  de  l'accent  oratoire, 

ni  de  l'accent  rythmique.  Mais  l'accent  tonique  est  de  notre  domaine. 

137.  —  Règle  commune  an  grec  et  au  latin.  —  Les  règles  de 
l'accentuation  ne  sont  pas  les  mêmes  en  grec  et  en  latin.  Une  seule 
règle  est  commune  aux  deuK  langues,  c'est  que  l'accent  ne  recule 
jamais  au  delà  de  l'antépénultième.  Mais,  tandis  que  les  mots  grecs 
polysyllabes  peuvent  avoir  l'accent  sur  la  dernière,  les  mots  latins  ne 
l'ont  jamais.  De  plus,  l'accentuation  latine  a  des  règles  très  simples 
et  invariables;  il  n'en  est  pas  de  même  en  grec.  Entin,  tandis  que 
l'accentuation  latine  est  fondée  sur  la  quantité  de  la  pénultième, 
l'accentuation  grecque  est  fondée  sur  la  quantité  de  la  dernière. 

t;  1.  —  Accentuation  grecque. 

138.  —  Règles  foodamentales.  —  Les  règles  fondamentales  du 
grec  peuvent  se  ramener  à  deux  : 

1°  Quand  la  finale  est  longue,  le  mot  ne  peut  avoir  ni  l'accent  aigu 

sur  l'antépénultième  (Kpo-otpoÇùT&vo;),  ni  l'accent  circonflexe 

sûr  l'avant-dernière  (— po7:ep'.'î;:oi[/,(voî). 
2°  Quand  la  finale  est  brève  par  nature  et  que  la  pénultième  est 

longue  par  nature,  le  mot  ne  peut  pas  avoir  l'accent  aigu  sur 

la  pénultième  (îïutpoÇùTOvo;). 
Ce  sont,  comme  on  le  voit,  dos  règles  toutes  négatives. 

139.  —  Différences  dialectales.  —  Les  grammaires  grecques 
donnent  des  règles  particulières  qui  sont  celles  du  dialecte  ionien 
(attique).  Le  dialecte  dorien  et  le  dialecte  éolien  en  suivent  d'autres 
tout  à  fait  difTérentes. 

i°  Ainsi  les  Doriens  accentuent  àvQp(J::oi,  à'-xOpai,  .i^opiiToc!, 
6^^P0v(t),  iXiJ'îav(T) *,  etc.,  parce  qu'ils  avaient  conservé  à  la 
finale  de  chacun  de  ces  mots  sa  valeur  naturelle  de  longue. 
De  même,  selon  Chœroboscos'  et  d'autres,  ils  accentuaient 
;:«i'Sï;,  Y^vai'xï;;  mais  il  doit  y  avoir  là  une  erreur  des  gram- 
mairiens, qui  ont  sans  doute  confondu  ces  formes  avec  :;atSix^ 
{p.  îtaiSav;),  ■fjia.ix.x^i  (p.  ■^a.ixayç).  En  tout  cas,  partout  où 


•IICfDrnl  l'ucmil  Ionique. 
Vojr.  Wmt.  de  rOrdn  dra  i 
Voy.  R,  d.  R.,  V,  le»  ;  Fui 


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m  GRAMMAIRE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU   LATIN. 

se  rencontre  cette  accentuation,  il  faut  admettre  que  les 
Doriens  considéraient  la  finale  comme  longue. 

3"  Les  Êoliens  d'Asie  Mineure  n'accentuaient  jamais  les  polysyllabes 

sur  la  dernière  {excepté  les  prépositions  et  les  conjonctions), 

mais  ils  reculaient  l'accent  tant  que  la  quantité  de  la  derniitre 

le  permettait  : 

Ex.  :  p6XXoc{:  =po'j>îiJ,'AçpâSiiTà{='A9poScTïi),  ^(5(i0((— P<i>[AÔîJ, 

côço;  (—  ffooéî),  vaCoî  (=  voioî),   Sûvocto;  {=  Suvoctoç), 

Su(T[/.tvT,(  (^=  ùufff/.Evnç),  auTo;  (=  airôî),  5  «roç  (=;  ô  oôç), 

ZeOî  (=  Zi'iî),  etc.'.  ■ 

140.  —  Remarques  parllcalièrcs.  —  Sans  entrer  dans  le  détail 
des  exceptions,  il  y  a  lieu  de  signaler  quelques  difficultcs. 

1*  On  accentue  xaTùpùE,  ■■  souierrain  »,  yoïvïç,  mais  ôûpiÇ.  Selon 
Apollonius  etHérodien,  on  doit  même  accentuer  K>îpo^,  çoîni^, 
(i;j^ûSi-£,  "  tumeur  ".  Mais  cette  orthographe  fut  contestée  plus 
tard*. 

2°  On  accentue  Mev^euï,  irolfwî,  7îÔ)>£uv,  parce  que  «d  n'était 
considéré  que  comme  une  syllabe'. 

Ui-  même,  on  accentue  Sûnspuî,  çiXôyiXtiî,  ^ixEott);.  Mais  il  faut 
accentuer  àyïipdiî  (et  non  pasâyTjpwî,  comme  le  veutGôttling}*, 
parce  que  la  forme  homérique  est  à*(-v;pocoî. 

3°  Dans  les  mots  d'une  certaine  étendue,  il  faut  admettre  qu'il  y 
avait,  outre  l'accent  tonique  principal,  un  accent  secondaire 
marquant  une  élévation  moindre  de  la  voix.  Mais  sur  quelles 
syllabes  devait  se  trouver  cet  accent  secondaire?  Kûhner 
suppose'^  que  dans  les  mots  composés  ou  dérivés  l'accent 
secondaire  doit  se  trouver  sur  la  syllabe  qui,  dans  le  mot 
simple  ou  primitif,  avait  l'accent  tonique.  Ainsi  Aïly.o»jOtvc,î 
(Sviy^oî),  çuçpotTÙvT)  (cûtppov),  'Aixafi^vïiî  (ii>xr,),  poSoSâxTjXo; 
(pôôov),  iSupofjL^von  (oSwpo;j.ai),  AaCpTiiSvjç  {AaîpTv;ç),  éçEpôftiBa 
(ËipEfov),  etc.  Si  ce  système  est  exact,  il  faudrait  noter  ainsi 
le  mot  de  dix-sept  syllabes  employé  par  Platon  (Rép.,  k,  ssi  e): 

ivvt«X(KlEfctOfflXai|-TOXOfflOTt>IX5tâxiî 

Ce  qui  est  sur,  c'est  qu'un  mot  de  soixante-dix-huit  syllabes, 
comme  celui  qu'a  forgé  Aristophane  (Ecd.,  lics-ms)  ne  peut 
être  prononce  sans  accents  secondaires. 


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PHONÉTIQUE.  —  ACCENTUATION.  81 

4"  Les  substantifs,  adjectifs  ou  participes  devenant  noms  propres 
changent  généralement   d'accent;    ils   en    changent   toujours 
quand  le  mot  est  composé'. 
Ex.  ;  àynTÔç,  "AyïjToç  —  à^çÔTtpoî,  'AjAçoTîpéî —  yelôv,  rO-w  — 
SiOYEVïiî,  AtoyivTiî  —  ().rtf(,  "ÉXttiç  —  çaiSpé;,  *«îSf&; 
—  «(|)Côft6vûî,  2<()Co{t(v6ç  —  yiauxô;,   l'^ocûxoç  —  «çioç, 
'AÇïoî  —  SavOôî,  Sivftoç  —  Ttvppôç,  nùpcoi;  —  î-aittyri, 
AaXâyT]  —  eic*. 
o"  Les  enclitiquei  et  les   ^irocfifi^uei    sont  soumis    b    des   règles 
qu'explique  la  nature  même  de  ces  mots. 
Ce  sont  des  termes  peu  importants  en  somme,  et  qui,  par  suite, 
sont  peu  accentués.  Par  conséquent,  on  ne  les  accentue  pas, 
quand  ils  peuvent  s'appuyer  sur  une  syllabe  accentuée  voisine. 
Es.  ;  a)  6ç  Tt     Ôç  tivoc     où  tï     oû  tivgî     ùv  tivwv. 

b)  îyZfo.  T£     KvSpx  [£ou,  mais  â^Spa  9^;x'',  parce  que  l'encli- 

tique est  dissyllabique. 

c)  iv6ptù:;ôî  Ti(      [/.oïJiTi  im. 

HEHABtfUE.  —  L'usage  ordinaire  demande  que  les  enclitiques  soient  accentués  quand 
ils  sont  cités  isolément  (cr.  ^otl,  jj^f,  )i.ï,  etc.)  ;  mais,  en  réalité,  ils  ne  devraient  pas 
avoir  d'accent- 

6*  Les  règles  des  enclitiques  amènent  à  violer  les  règles  fonda- 
mentales de  l'accentuation  (cf.  ci-dessus,  §  138). 
Ex,  :  âvSpoc  (iou,  oûç  [;,ou,  oùtivoç,  x.a.i  tivuv,   ûv  tivuv,  vixoufli 

TtvuM,  etc.  . 
Mais  les  règles  des  enclitiques  ayant  pour  elles  l'autorité  des  gram- 
mairiens et  des  manuscrits,  nous  n'avons  pas  à  les  corriger. 
D'ailleurs,    les    enclitiques    étant    prononcés    faiblement,    les 
longues  n'avaient  pas,    dans  ce  cas,  la  valeur  entière  des 
longues  ordinaires;  l'irrégularité  n'est  donc  qu'apparente. 
Cependant,  déjà  dans  l'antiquité,  les  grammairiens  n'étaient  pas 
d'accord  sur  les  règles  des  enclitiques.  Quelques-uns  vou- 
laient accentuer   çù<;  psù,   âvSpa  (loO,   etc.,  d'autres  ensei- 
gnaient qu'on  doit  écrire  «vSpâ  ftou,  ËvOd  itot(,  etc.*. 
Les  manuscrits  des  Helléniques  ont  xisÉouç  Ti,  tï£^ou(  ti,  eÙEpysfft'x 
Té,  etc.,  et  le  même  système  d'accentuation  est  suivi  dans  le 
Paiisinm  A  de  Platon'. 


\ .  Ynj.  Ltnia.  dr  Aritlai-chi  ilalii'  homfrici;  f.  Î73  sqq. 

ï.  voi-  kci....-bl.«.  ohb.  ciu,  t.  as*. 

Gr.  gr..  p.  ;j)  xoulail  qu'on  neccoliiit  Svîpa  (loB,  aZ  Tiïi;,  i.xoujd  ti 

;vwv,  etc.  Pour  1»  délùlr.. 

ntucr  5i.Ep^  [Ut  KvVERi,  cl 

S.  Vo;.  KC-nu-fiuH,  ouc.  eitë,  p.  340  «l  mil. 

■un».  UHr.  Hl  OllIC  tT  DD  1>TU  (»l»II«ll4IIC  CI  ËIQdc  l]c>  runlIOJ, 

G 

„Google 


GRAMHAiriE  COHPA&ÉE  DU  GREC  ET  OU  UTl». 

'"  Dans  certains  manuscrits,  on  trouve  aussi  les  proclitiques  unis 
aux  mots  sur  lesquels  ils  s'appuient,  ainsi  xccTaxpzTo^ 
(p.  KocT«  xpxTOî),  SiaTOûTO  (p.  Sià  toOto),  etc.  Certains,  au  lieu 
de  oîâs,  toûo^e',  écrivaient  oî^e,  tcûitSi,  parce  qu'ils  faisaient 
de  o!  et  de  ^i  un  seul  mot  auquel  ils  appliquaient  les  règles 
ordinaires  de  l'accentuation. 

i*  Si  l'on  adopte  i'orthograplie  xiipoÇ,  ^oîvï^  (au  lieu  de  x.itf\ti, 
çoi'viÇ),  Hérodien  donne  pour  règle  qu'on  peut  écrire  x^çûi  ti, 
mais  qu'il  faut  xiîpuÇ  twô;  (et  non  xîîpû^  tivo(*). 

1"  Selon  Apollonius,  Hérodien  et  les  autres  grammairiens,  il 
faut  écrire  -7,  vy  ai  îtou  Uo<i  ï<jxn  {Ho».,  II.,  V,  8ia),  tt  îrép  ti; 
ai  (Aoî  ÇTict  —ûTS*,  etc. 
Toutefois  ce  système  parait  contraire  à  la  logique  de  l'accen- 
tuation grecque.  II  semble  plus  rationnel  de  considérer  le 
mot  accentué  accru  de  plusieurs  enclitiques,  successivement 
comme  une  série  de  mots  complets  (cf.  GOttliho,  Accenllehye, 
p.  409): 


■/i  IV  ai  ^vj 
il  Tïïp 
eï  TTïp  Ti; 
£Î  ntp  Tt;  ai 

ït   TCEp    t(ç    9Ï    [JIO! 

tX  nep  Ti;  ci  {j.o£  t^nai 

tX    TCtp    Tt;    et    |iOÎ    ÇVKT!    TTOTÏ 

xaî.ô;  yi  Ti(,   xxXo£  ys  ïJtîv,   etc. 

Ce  système  est  appliqué  dans  le  Venelus  B  de  l'Iliade,  dû  à 
un  grammairien  très  instruit  du  onzième  siècle,  et  dans  les 
manuscrits  et  anciennes  éditions  de  la  Bible  *. 


§  2   —  Accentuation  latine. 

141.  —  Régules  gdnératca.  —  Quintilien  nous  apprend  que  de 
son  temps  on  ne  savait  déjà  plus  bien  l'accentuation  et  qu'il  fallait 
donner  des  règles'. 

I.  C(.   iffll,  (ûoTttp,  0-ï^tî,   îltlî. 

!.  Voy.  KIÏHini  BrAH.  sue.  ciV.  p.  3(1  i?(  cf.  Biti».  .Innif..  lit.  p.  IU8-M4V. 
AiiKd.  de  Bhui,  n,  p.  SXl):  Bin».,  I.  531  {éd.  Unti). 


-dbï  Google 


PHOiMÏTlQllE,  -  ACCENTUATION.  93 

Ces  règles  se  ram^^ncnt  à  celles-ci  : 

1*  Dans  un  mot  de  plusieurs  syllabes,  l'accent  n'est  jamais  sur  la 

dernière  ; 
i"  Il  est  sur  l'avant-dernière,   quand   elle  est  longue   (c'est  alors 

l'accent  circonflexe)  ; 
3°  Il  est  sur  Tantépénultième,  quand  l'avant-dernière  est  brève  (c'est 

alors  l'accent  aigu). 

142.  —  Particularités.  —  Quelques  prescriptions  contenues 
dans  certains  passages  des  grammairiens  semblent  en  contradiction 
avec  ces  règles.  Ainsi,  selon  Priscien,  dans  les  apocopes,  si  la  voyelle 
qui  porte  l'accent  demeure  intacte,  elle  conserve  aussi  l'accent  intact', 
par  exemple  dans  Arpinâs  (p.  ArpîiUltîs),  Quirfs  (p.  Quiritis),  illfc 
(p.  illfca),  bonân  (p.  bonâne),  eAûc  (p.  eddce),  inriUt  (p.  inritffTit). 
Mais  on  peut  se  demander  si  c'est  là  une  règle  postérieure  ou  si  elle 
est  conforme  à  l'usage  réel  de  la  bonne  époque. 

Ce  qui  est  sûr,  c'est  que  Quintiiien  dit  forniellement  :  «  Jamais 
l'accent  ne  se  trouve  sur  la  dernière  syllabe^  ».  Or,  nous  savons 
qu'à  l'époque  postérieure  certaines  règles  de  la  bonne  époque 
n'étaient  plus  observées.  Ainsi  Aulu-Gelle,  en  nous  faisant  connaître 
que,  selon  Nigidius  Figulus,  on  devait  accentuer  Tâleri  {vocatif)  et 
Valéri  {génitif,  p.  Val^rii),  nous  apprend  en  même  temps  que  de  son 
temps  on  se  serait  moqué  de  quiconque  aurait  voulu  obsen'er 
cette  règle'. 

Voilà  pourquoi  certaines  des  prescriptions  des  grammairiens  posté- 
rieurs ont  paru  sujettes  à  caution;  il  semble  qu'en  beaucoup  de  cas 
ils  se  soient  conformés  à  la  prononciation  vicieuse  de  leur  temps, 
au  Heu  de  la  corriger. 

Ainsi  il  semble  difficile  d'admettre,  avec  Priscien^  qu'on  puisse 
accentuer,  comme  il  demande  qu'on  le  fasse,  les  mots  composés  de 
cale-,  tepe-,  are-,  liqae-,  pâte-,  consue-,  commone-,  tàcis,  etc. 

L.  Millier  repousse  hardiment  cette  théorie  et  veut  qu'on  accentue 
caléfacis  conformément  à  la  règle  générale.  Mais  si  Priscien  parait 
donner  une  règle  fausse,  il  ne  semble  pas  que  L.  Muller  tienne  compte 


dktoa  lonoret  comperi,  tidvlïcct  drclïulo  *  GrxF»  vcrbo,  qui  tivou;  dicunl)  ici  nccciiiui,  quai  Grcci 
«pottiuSiii;  •ocanl,  cum  icut>  et  gravit  alia  pro  alîl  pnDuoluF,  al  in  boc  n  Ctmillus  d,  ti  icailur  pHaa, 
■  Ht  fr'tiit  pro  Buta,  al  •  Cithegi»  »,  d  hic  prima  iiruta  {nam  uc  média  nutdur)  ;  lul  Oeia  pro  graii. 
Bl  Mueipor  drcuindncU  «qocnti.  qaBin  ei  duabiu  sjllabiB  in  uuni  cogenloet  diriode  Oecdrln  dopUcilcr 
peccul...  o  et.  But,  AA«n.  Jlui..  t.  XMIV,  p.  11. 

1.  PriKKD  ciUpu  KCeh»,  nui/.  GnniiH.  dtr  lai.  Spraehe,  p.  148. 

a.  QcuiTlLTU,  I,  5,  W  iqq. 

3.  Ciu,..  XIII,  ïô  :  •  Si  qui>  nuat  Valerium  appclUni  in  cuu  Toctndi  Mcundum  id  prarcrplum  ^igidli 
acoeril  pKaLam,  aon  abcril  quin  ridealur.  » 

^.   TOT.  P""»'-  Gramm.  Let.,  1,  II,  p.  iOi,  10  «il-  ('^'<'-  Kcil). 


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81  GRAMMAIRE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  I.ATIN. 

d'une  forme  comme  caltacis  dans  laquelle  la  syllabe  accentuée  aurait 
précisément  disparu. 

Il  semble  plutôt  qu'on  accentuait  càleficis,  soit  que  le  mot  composé 
fût  traité  comme  deux  mots  distincts  gardant  chacun  son  accent 
régulier,  soit  que  ce  mot  composé  fût  considéré  comme  un  mot  trop 
long.  Or,  nous  savons  que  quand  un  mot  était  trop  long  il  avait  au 
moins  deux  accents. 

Ex.  :  Magnitûdo,  imbulsse,  incogltÂbilis,  indefessfiniin,  cic*. 

Et  même  les  romanistes  ont  découvert,  dans  le  latin  populaire,  un 
principe  d'accentuation  qu'ils  appi^llent  principe  d'ofcentualion  binaire 
et  qui  peut  se  formuler  ainsi  : 

Dans  tout  mot  polysyllabique,  l'accent  principal  est  accompagné 
d'un  ou  plusieurs  accents  secondaires  qui  frappent  les  syllabes  de 
deux  en  deux,  à  partir  de  la  tonique,  soit  en  descendant,  comme  dans 
arborétum,  iqiperatdrem  (accentuation  attestée  par  le  vieux  français 
empereur),  soit  en  remontant,  comme  dans  pnec/dimus,  soit  en  remon- 
tant et  en  descendant  comme  dans  intercidimus. 

143.  —  Enclitiques.  —  Pour  l'accentuation  des  enclitiques,  les 
grammairiens  postérieurs*  nous  ont  aussi  laissé  des  règles  plus  ou 
moins  discutables.  Ainsi,  ils  veulent  qu'on  accentue  : 

Musique  et  Musique^,  plurimàque,  bomiDéqne,  etr., 

c'est-à-dire  que  tout  mot  suivi  d'un  enclitique  a  l'accent  sur  la  syllabe 
qui  précède  l'enclitique. 

Peut-ëtre  y  avait-il  deux  accents  en  certains  cas  :  on  aurait  accentué 
Mûsàque  (cf.  MAsa),  plurimàque  (cf.  pliirima),  comme  en  grec  (MoCcx 
Ti,  àvOfu^ïoi  te),  mais  Hosaque  ou  Husâque  (cf.  Mdsâ),  ce  qui  est 
complètement  différent  du  système  grec.  Quoi  qu'il  en  soit,  les 
grammairiens  nous  apprennent  encore  qu'ils  accentuaient  : 

siquando,  néquando,  qnàpropter, 

éxinde,  période,  quôcirca,  eic. 

Toute  cette  théorie  étant  due  à  des  grammairiens  postérieurs, 
h.  Millier  lui  refuse  toute  autorité,  et  il  veut  qu'on  accentue  : 

Mûsàque,  Musftque,  magndsqne,  plurimàque, 

en  considérant  comme  un  seul  mot  l'expression  composée  d'un  mot 

I.  L'fifniplc  de  Kilhncr   irmameDlâriaUl  (d'iprËi  Arma)  oit  ane  faulc;   il  aurait  hlJu  tunn 

armâmeiiUrium. 

!.  VoT.Serrius,  ad  Vcrgil.,  I,  fi».  Cf.  Kabncr.  (.  /.,  p.  IM. 

3.  3«lon  KAbner,  nuii  kIoii  Zumpt  Hnidqus.  Kûhaer  ^joulo  que  tel  Kceul  Ml  liHijnurs  l'aigu  et 


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PHONÉTIQUE.  -  ACCE>TUATION.  aS 

et  d'un  enclitique.  Il  est  diffîcile  de  lui  donner  raison  :  on  ne  voit  pas 
que  sa  théorie  doive  prévaloir  contre  celle  des  grammairiens;  ceux-ci 
ont  au  moins  l'avantage  précieux  à  nos  yeux  de  représenter  la 
tradition  de  rantlquilé  et  leur  opinion  ne  doit  pas  être  écartée  avec 
dédain.  Sans  eux,  les  raisons  de  bien  des  choses  nous  échapperaient. 
Reharql'E.  —  Ce  sont  eux  qui  nous  apprennent  encore  pourquoi  la  sjnalèphe  nn 
doit  pas  porter  sur  des  monosyllalws  comme  do,  ito,  dem,  item,  ape,  rt,  vl,  etc.  En 
efTel,  si  ces  mois  ne  compEenl  plus  dans  la  mesure,  ils  n'ont  plus  d'accent,  ei  cependant 
le  sens  demande  qu'on  les  accentue.  Au  contraire  les  monosyllabes  encliliqtiet  (qni, 
ifom,  li,  ni,  da,  cum,  tnm,  dnm,  nnm,  nam,  iam,  qnam,  tam,  anm,  eic.)  peuvent  ^tre 
éViilés  tout  comme  me,  te,  le,  mi,  tn,  parce  'lu'ils  sont  faiblement  prononcés  et  qu'on 
peut  supprimer  (oui  à  fait  leur  accent. 

§  3.  —  Traces  de  lois  plus  anciennes. 

144.  —  Accentuation  primitive.  —  Telles  sont  les  principales 
rfegles  que  les  grammairiens  nous  ont  laissées  relativement  à 
l'accentuation  grecque  et  latine;  mais  il  est  évident  qu'elles  ne  se 
sont  établies  que  peu  à  peu;  l'examen  de  certaines  formes  prouve, 
par  exemple,  que  l'accent  pouvait,  à  l'origine,  reculer  au  delà  de 
i'antépénultiitme. 

C'est  sensible  en  grec,  où  l'on  a,  par  exemple  [;ii{i^vu],  |aiW8)v(.>,   ' 
^jtîpLVb)  —  [rî'.^îïTwJ,  îui-::(£)t(i),  tïiîîtw,  [i-iTctTOv]  iKi7u(e}Tov,  etthîtov  — 
y>j-{6)vo[Aai,  -^i'^o'^OL'.  —  à.'i.rfit{ij)iai,   liXrfiiix  —  [uitt-t-n]   («(ijikto, 

tffTîtTO. 

Mais  c'est  surtout  en  latin'  que  s'est  fait  sentir  la  loi  du  recul  de 
l'accent.  Les  exemples  abondent  : 


salicêinm                   (salicetum) 

sallctum 

■'^  s^miciput                   (sémciput) 

slnciput 

arnavisti                    amà(yi)8ti 

scripsiBtU                  scripsfisjtis 

accesMsse                   a(Xto(8is)se 

nàvilragus                 naûfragns 

6pilum«s{C.  I.  L..  i,  1016}  optimus 

(decémviria)               decûrla 

(centùmviria)             centùria* 

t.  Vor-  CoHHi,  (Vin-  Aatipracit,  Ole,  l(.  B)i  iqq.;  Kril.  Brilr., 

SSe  MO.,  /(.  .înmpA.iMjqq.. 

To..  In  objeclio,,»  dg  Echi,,  da...  U  Zeilnhrift  de  Kulin,  t.  IX,  p.  îîl  iM,.,.,  rt  du»  >«  Slodif».  1.  LV, 

p.  Îi3  «iq.,  «lia  de  S™(k.  d»»  l«  Arl.  ««•.  fkil.  Lip,.,  t.  VI.  ch. 

ri.  et  enlhi  »■■«  d'F!i,«™i«.,. 

^1.  inaog.,  Loipiif.  laSJ. 

±.  Voj.  roiMis,  feifl-  Ausipraelie.  iW.,  Il,  SSÎ.  r*»  ilcut  MvraoL 

ogin  aonl  c<»il«lé«.  On  nldclM 

d'où  lo  tobitintit  datur-lta.  on 

Ir  uManlir  ia«lar-e<,.  Iltin  CBIItâr  ia  {'t.  t.  b.  .11.  hmlari  |D«rir 

e  =  coi(B-,a]  rt  le  Vicoi-Hjédu» 

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8S  GRAMHAIHE  COMPAKÉE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

c6(ven)tio  côntio 

exemplaire)  exémplar 

éiiimal(e]  animal 

p48tifer(DB)  péstifer 

qain(que)decem  qaindecim 

bAl(i)neum  bàlneum 

jns(i)gium  '  jnrgium 

Enfin,  M.  L.  Havet^  a  conjecturé  avec  beaucoup  de  vraisemblance 
que  tous  les  mots  latins  avaient  un  accent  de  force  sur  la  syllabe 
initiale;  et,  comme  on  trouve  des  traces  certaines  de  cet  accent  non 
seulement  en  latin  et  dans  les  dialectes  italiques  mais  encore  en 
celtique  et  même  en  germanique,  il  est  permis  de  penser  que  c'est  là 
,  le  fait  d'une  tradition  qui  remonte  sans  doute  à  la  langue  indo- 
..,  f-uropéenne  primitive.  ? 


CHAPITRE    VIII 

VOYELLES    ET    DIPHTONGUES   GRECQUES   ET    LATINES 

BlbUographie.  —  K.  Bruciiank  :  Gnindi-ins  dey  v^gl.  Grnmm.,  t.  1  [3-  é.lit.l, 
ig  79-301  ip.  !)3$qq.);  g  Ï03-235  (p.  118  sqq.];  Griechischr  Gi-ammalik  [Aaas  \t  Uanitbuch 
J'iwan  Millier),  ^  6-lî;  1418.  —  V.  Henry  :  Pred»  de  grammaire  compai-ée  du  grec  et 
au  latin,  1"  parlie,  ch.  II  (S  93-11).  —  G.  Meïeb  :  Griechhche  Ci-amm.,  U  2-157.  — 
Fn.  Stolz  :  Hiilor.  Uramm.  der  lai.  Spr.,  t.  I,  ^  97-aîJ  (p.  113-5321  —  W.-M.  I.i.ndsiï  : 
Ihe  Latin  tanguage,  ch.  iv  (p.  SIB-STU). 

§  1.  —  Voyelles. 

146.   —  Système  vocsilqne  da   ^rcc   et  do  latin.  —  En 

étudiant  l'alphabet  on  a  vu  que  les  voyelles  représentées  en  grec 
et  en  latin  étaient  : 

à,  &;     ë,  fi;      ï,  i;     ô,  ô;     â,  û. 
Ce  systiinie  vocalîquc  reproduit  trbs  fidèlement,  comme  on  va  le 
montrer,  le   système  primitif  que  les  bnguistes  sont   parvenus  à 
retrouver  par   la  comparaison  des  divers  idiomes  issus  de  la  langue 
indo-européenne  commune. 

146.  —  Cette  langue  primitive  possédait,  en  elTet,  dix  sons 
vocaliques  semblables  à  ceux  que  l'on  vient  d'énumérer;  nous  les 
grouperons  de  la  manière  suivante^  : 

i,  ï;      u,  ù;       e,  ë;       o,  ô';      a,  â. 
i.D?lasigare  [d'ov  jnrigare  (Puu»]  n  iurgare),  p-imagerr. 

1.  JV^nioirai  (ft  ia  Sociétr  de  Linsuiilique,  I.  VI,  13. 

3.  Pour  l'éïhelle  doi  loycllM,  toi,  ci-de»os.  §  5i. 

i.  ErI»  l'a  «I  l'a  H  plifiit  hd)  doulc  uiid  Toy«llc  o  trti  ouitrlf,  danl  le  limbpe  H  rapproclwît 

dî  celui  lie  l'a.  Voj.  flivMnra,  Cnmi/riii,  tic.  ',  t.  I,  §  77,  *nm.  i. 


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PHONËTIOUE-  -  VOïEUES  ET  DIPHTONCUES.  S7 

Elle  possédait  aussi  une  onzième  voyelle,  de  prononciation  indécise, 
que  l'on  note  par  un  e  renversé  (»),  mais  qui  paraît  avoir  donné  en 
grec  un  a,  et  en  latin  un  a*. 

147.  —  L'ï  prîmitir  a  donné  en  grec  un  X  et  en  latin  un  i;  comparez 
H-i  et  qnI-8,  [:iï-vij-u  ou  |xE-vû-9u  et  ml-nn-o,  ml-nor,  etc. 

C'est  encore  un  i  primitif  qu'on  retrouve  dans  le  suffixe  formatif 
de  certains  substantifs  comme  ôP-l-ç  (d'oti  ot;)  et  ot-X-s,  dans  la 
désinence  du  locatif,  AiF-f  (d'oii  Ait)  et  dans  la  désinence  de  la 
première  personne  du  singulier  (fftl  (p.  'ài-in)- 
RBKARQtiES.  —  I.  L'i  latin  primitif  est  devenu  é  : 

1°  devant  r  substitut  d'un  >  primitif  (cf.  |  300),  ex.  :  MTO  p-  '■j-ao  (rf.  gr.    , 

ÎT||jii)  et  cinerii  pour  *  cinii-ii  (cf.  ciiui-culii-s)  ■  ; 

2°  à  la  fin  des  mois  ;  par  exemple,  au  Icwatlf  rôr-é,  noct-l  (cf.  gr.  vuxt-iJ  ei  au 

nominatif-accusalif  neutre  singulier  martfp. 'mari  (cf.  maria),  lave  p. 'lavi 

(cf.  levi-btu,  ISTi-ter  et  les  adjectifs  neutres  correspondants  en  grec,  comme 

tSpi). 

II.  Mais  c'est  l'influence  de  l'analogie  qui  a  remplacé  i  par  é  dans  les  formes  d'artiu- 

satif  comme  ignam  (cf.  îgni-i)  et  facilsin  fcf.  tacili-a),  de  même  que  dans  des  nominatifs 

comme  jn-dex  [cf.  j&-dlc-ii.  gr.  Six-r,)  et  comea  [cf.  com-f-tem).  Les  premiers  ont  suivi 

l'analogie  des  accusatifs  comme  pad  em,   etc.  Quant  aux  seconds,  les  uns,  comme 

jndoz,  ont  subi  l'influence  d'hanupez;  les  autres,  comme  cornai,  celle  de  anpertt*!. 

148.  —  L'ï  primitif  a  donné  en  grec  un  T  et  en  latin  un  i;  comparez 
f-î  (p.  'Ff-i;)  et  vI-8,  tô-î  (p.  *FTfft)-î)  et  vini-8,  ptyo;  et  Irigu-s,  etc. 
Comparez  aussi  les  formes  d'optatif  tï^ev  (p.  '  i'j-l-'Lfi)  et  8-i-inus. 

ReMARQue.  —  Pour  la  notation  de  I  par  ai  en  ancien  latin,  voy.  ci-dessus,  %  107. 

149.  —  L'u  primitif  se  retrouve  daûs  i^Ayo-v,  jâgn-m;  IÏtco,  s-Sb: 
xXO-cô-ç,  in-clO-tu-B,  cic. 

Rrm.^rques.  —  1.  Dans  l'intii-ieur  de»  mot»,  il  semble  que  v  latin  devienne  ordi- 
nairement Ô  devant  f,  c'est  le  cas  pour  Id-ra  (cf.  ^ù-o>(iixi  et  fS-tu-m-i)  el  pour  les 
génitifs  leiDor-ia,  jaoor-ia  de  fernUr  el  de  jecùr. 

II.  Pour  les  formes  IQbet  et  Ubet,  optûmoa  et  «ptlmut,  voy.  ci-dessus,  |  Ht. 

160.  —  L'a  primitif  s'est  conservé  dans  6o-(iô-ç ,  ïû-mu-s  ;  [aO-ç  , 
mQ-8  [gén.  [aO-ôî  p.  *[jiu«-ôî,  mûr-i-B  p.'mûs-isj.etc. 

151.  —  L'è  primitif  est  représenté  en  grec  par  c  et  en  latin  par  ë. 

Il  se  retrouve  dans  les  formes  nominales  -(iio^  et  gèDa8,  yt'veoî 
{d"oû  yt'vouï  p.  '-j-ev-M-oî),  gen-ër-is  (p.  'gen-ës-is)  ;  dans  les  vocatifs 
de  la  deuxième  déclinaison,  comme  Xûxc  et  lupë,  etc.;  dans  les 
finales  de  l'impératif  présent,  comme  âye,  agô;  ir^nx,  agite,  etc.; 
dans  les  thèmes  du  présent,  comme  ipéf-u,  fér-o;  S'ï-tc,  es-t;  dans 
les  particules  tc  et  que,  etc. 

t,i,M.   .-'.■ ___„_^ 7-^- 

I.  Toj,  V.  HioT,  Prêcil,  etc.-;  p.  îï.  n.  1.  Po.(  k  déUii,  «.J.  K.  Bko«.iii.  Ci-.  Ci-aiit»i..~S tt; 
3.  C«Uc  loi  ci|ilii]iK  pnuFquni  è  »  munlimt  derant  r,  n^mc  dus  Le  CM  i-itA  il  wn  quMUon  pliii 

loin  I  lïl.  Riii..  Cl.  :  CitlllarO,  qtùéTXt,  rtt. 


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RR  GRAMMAEBE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  IJITIN. 

Reuabques.  — I.  En  grec,  i  reste  oiiiinai'itmml'  pur,  mais  il  n'en  est  pas  de  même 
eii  Intin. 

En  dehors  des  cas  énurriérËs  au  paragraphe  précédent,  on  peul  dire  que  1  ne  re^le 
pjr  en  latin  que  lorsqu'il  est  accentué,  lorsqu'il  est  devant  un  r  [cf.  S  1 17,  ItEH.  1,  1", 
n.  2),  ou  lorsqu'il  se  trouve  devant  un  groupe  de  conM>nnes  autres  que  les  nasales, 
comme  dans  oollectni,  hampes  (p.  barn  ■p«c-B\  pmpA  (p.  pra -pei  s,  de  pne-pei-g, 
cf.  gr.  itiT-o-jwi),  clc. 

II.  Ailleurs,  Vi  peut  subir  certains  changements  conditionnels,  déterminés  soit  par 
Vnccent,  soit  par  l'influence  d'un  son  voisin.  Ainsi  : 

1°  Dam  VittUi-ieui-  d'un  mol,  é  atone  devient  ï  :  à  Îy».  agd  comparez  tÉT«ti, 

dg/ta.  Cette  loi  rend  compte  de  l 'affaiblissement  de  é  en  î  dans  tes  compqsés 

cAlUgo  (de  l^go)  et  in-splc-io  (de*ap^c-io,  cf.  gr.  axéTtTo-jiai).  Le»  exceptions 

&  celle  règle  ne  sont  qu'apparentes  et  s'expliquent  par  l'influence  de  l'analogie. 

Ainsi  les  formes  régulières  négligera  et  iatelllgero  ont  donné  les  présents 

néglego  et  intèUego*,  et,  d'autre  part,  le  présent  colUgo  a  produit  coUIgnra. 

De  même  le  verbe  simple  a  souvent  influencé  le  composé  :  ainsi  le  simple  petD 

se  retrouve  sans  changement  dans  tous  ses  composés.  Plus  rarement  c'est  le 

composé  qui  réagit  sur  le  simple,  comme  on  le  voit  pour  pUco,  qui.  se  ratti- 

chanlà  la  même  racine  quele  grecitXtxcu.a  subi  vraisemblahlement  l'intluenco 

du  composé  Implico'. 

2°  Un  ô  suivi  d'un  t  devient  régulièrement  o,  c'est-S-dii-e  que  la  labiale  T  devait 

changer  pour  un  Latin  le  lieu  d'articulation  de  e  et  le  rapprocher  de  celui  de  g. 

Ex.  :  n^TSm,  en  regard  du  grec  Évvia  (p,  îv-viF-a)  ;  n^Ttu,  en  regard  du  grec 

vÉDf  (p.  vÉFo;)  ;  lat.  arch.  toTOi  (tnoi),  lOTOS  (niui),  en  regard  du  grec 

TtFoç,  ÉFdî. 

La  même  permutation  d'é  en  o  se  produit  souvent  quand  le  Tprécèdeau  lieu  de  suivre. 

E\.  :  Tomo,  en  regard  du  grec  éijLÉu  (p.  Fe;ji.É(o)  ;  volQp,  gr.  Win^-u  (p.  FcXiro- 

(Jiat)  ;  »o1to,  gr.  FiWia  (cf.  aor.  IXù^-r^t)  ;  tôKO  [cf.  gr.  F*it-),  etc. 
Mais  il  faut  remarquer  que,  dans  certains  des  exemples  cités,  l'è  primitif  est  suivi 
d'une  consonne  qui  peut  influer  sur  l'articulation  de  la  voyelle,  d.  Bhugha^x, 
oui:  cil.,  t.  I,  p.  121. 


3'  Un  4  suivi  d'une  nasale  ou  d'une  nasale  et  d'une  consonne  devient  souvent  i. 
Ex.  :llinem  (arch.  Henervai),  qutn-cpie  (gr.  irivTE),  lig-nn-m'  (cf.  Hoh., 
;/.,  VIII,  ii«  :  £7:1  8(  îùXa  TrolXi  Xi^ovro),  Ug-nn-m  (cf.  t«g-o,  gr. 

Cette  loi  expliquerait  pourquoi  le  correspondant  de  la  proposition  év  est  in  en 
latin.  Si  l'on  en  juge  par  l'usque  [rraiic-tn  ligii  =  bisc«  in  legibus),  par  l'om- 
brien (ai-ram-en  —  in  arvun)  et  par  l'ancien  latin  en  (C.  I.  L.,  i,  195,  :i;  199,  12,  etc.), 
les  dialectes  italiques  avaient  d'abord  conservé  la  voyelle  c.  SI  le  latin  l'a  changée  en  i, 
c'est  vraisemblablement,  comme  le  remarque  M.  Henry,  sous  l'influence  de  l'analogie. 


1.    L'««plUHI  It  pluf    iDp 

ortuti 

t  art  celle  qoa  priante  tMOî 

{Etym.  H^in. 

.in. 

li)  p.  fxFo;. 

CJuret  (ln«rip«.  d-Argo.)  et 

,  en  reg ird  du  litin  «qaDt  ;  il 

riut  mcDlKHiaei 

N  pour  iv  d»:, 

en  .re«din,.   rt  onaTd'Mi™ 

fermée  bel^ 

dont  1 

'«plicelion   r< 

■(■le  (cf.  C.  Mir».  a.r.  I 

108  H|.  :  BBiMnim,  Grandria*. 

,Sliglp.  IIS 

~1.)- 

!.  r<  »iii  a.  ]«  G.n>i«  (Il 

agiK  ctaxique  i  raiii,  ù  l'fpoqite  srchiTqiK.  m 

1  dcviii 

\ts^. 

cti 

iDtelligO,  comme  1.  p« 

urml 

UD  plrFiil  en 

-legi 

.E. 

TL,u,   Htci*   (cil*  p>r   Di> 

i  PriK.);   neglMillflt.    Sau.. 

(/.S..   ",    . 

)  ;  inteUflïht.'  Lt<:>. 

(ï. 

n)-,int«Uegerit.  s.u 

>nom>l>«.(l  tenir  compte 
t.  T«y.  T.  a.nT.  e,r.  <■/, 

den 

.(.  fr.   1,11  [«].  i]}.   Hû  i 
nauei.e.-duf«rl.««implr. 
p.Hie.  ch.  11.  g  Si.  A,  p. 

1  I  >  p<.ul-*lrp 

luni. 

pnur  eiplîqaer 

Di»  ».u1«,  le  g  laliQ 


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PHONÉTIQUE.  -  VOYELLES   ET  DIPHTONGUES.  80 

•  Devinl  un  mol  à  vojeUe  initiale  en  ne  changeait  pas,  en  agrif,  mais  il  pouvait 
devenir  in  devant  consonne,  in  domo,  puis  la  forme  in  a  >.'t<^  par  analogie  l'tcndue  ik 

153.  —  A  Ve  primitif  répond  régulièrement  en  grec  »)  et  en  latin  é. 
Ex.  :  vSl-{Jia,  nê-men;  i:^ij-fv}ç,  plfi-nn-s;  rac.  riitjv-  (gén.  k-sbien 
fAÏJvii-oç),  môns-l-e;  eîijî  p.  'ii-yti-i),  arch.  s-id-s,  etc. 

Rbhaboues.  —  I.  Certaines  inscriptions  archaïques  présentent  les  formes  leigibn* 
{C.  I.  L.,  XIV,  2S93)  et  pleib[ei],  au  lieu  de  Itfgibnl  et  de  pUbea.  Cela  prouve  peiil-élre 
que  l'é  avait  en  latin  le  son  d'un  é  fermé  (mais  vo^.  Dbugmïnn,  Grundrîu',  t.  I, 
p.  ISi,  n.  11. 

il.  Quant  à  la  permutation  de  è  en  i  dans  des  mots  comme  Ulin-a,  propi:  Bouiri.fon 
(rac.  1#-,  (ildicr,  cf.  l«-mina,  «iip  n"!  ■Hui")  el  comme  auiplcio  (i-ac.  tfâo-,,  elle 
s'eipljque  peul-ilre  par  l'influence  de  Vi  \=^  y]  qui  suit'  {vov.  ci-après,  g  211).   ■ 

153.  —  Va  primitif  donne  régulièrement  :  en  grec  o  et  en  latin  à. 
Ex.  :8^Éw,  ôlere;  dp-vû-v«i,  ôr-io-r;    ^6poî,  vôrare;  ôl-W-vai, 

al>-dlere;  dx.Tu,  octo,  etc. 

Rbmaroue.  —  L'ô  du  grec  demeure  ordinaîremeni'  intact,  mais,  en  latin,  il  a  subi 
des  modifications  aussi  importantes  que  l'é. 

i»  Dont  une  vjltabt  atone,  il  devient  n,  siuf  devantr  =:  a»'. 

Ex.  :  contnli,  aidalo  (p.  li  dolo). 
Toaiefois  ce  changement  ne  s'est  opéré  qu'à  la  longue;  car,  à  l'i'poque  archaïque, 
râ  demeurait  encore  intact,  comme  le  prouvent  les  formes  filid-a,  dôno-m,  op^a,  et 
même  [on  l'a  iu,  g  112),  après  u,  voyelle  ou  consonne,  il  a  persisté  Jusqu'au  huitième 
siècle  de  Rome,  comme  dans  Yijôt,  vivdm,  vivdnt,  eqnâa,  aequdntur,  etc. 

i<  Même  à  la  Ionique,  \'b  est  quelquefois  devenu  a,  surtout  devant  les  nasales. 
Comparez  en  effet  ancua  au  grec  Syxoi;,  nngnii  au  grec  JSvu^,  ombo  et  omhi- 
licoa  au  grec  6tj,f  xXdCi  et  la  forme  classique  honc  it  la  forme  archaïque  taonc  ; 
3°  Devant  un  c,  15  est  parfois  devenu  a,  comme  dans  câveo  (p.  'côjw,  cf.  gr, 
xoFéu  =  voio>,  Miatr^iter),  autumo  p.  *ifvi-tnnio  =■  'âvi-tnmo,  gr.  oiu);, 
IflTO  (p.  'Idro,  gr.  XoJB>)  ; 
4*  L'a  final  est  devenu  é. 

Ex.  :  Mqner0,  gr.  ÉnE[9]o,  cl  ii-te  (p.  *ia-<e').  forme  dans  laquelle  le  second 
élément  peut  être  identilié  au  grec  ô  (p.  *ao}. 

154.  —  L'ô  primitif  a  pour  correspondants  réguliers  :  en  grec  u  et 
en  latin  A. 

Ex.  :  Sû-po-v,  dô-nu-m;  É-y^«-v,  •f^io-TÔ-i,  nôtua  (p.  gnotus),  ctr. 

i.  V.  Hu».  o«f,  eilé.  g  Si,  A.  f. 

'  ■       '  ■     ~  ,  I.  1',  §  iîi(p.   Iî(). 

•  dialMla  PiBpUJini  (et.  duii  la  iflUbn  Oinl»  :  AiFISupau;.  Aa[iXTpiDu;. 
p.  àtltvpot.  ATju'ntpioc.  giM.  AfoVdu(.  p.  AfavoEi  «te.)  dut  le  diilcclo  d'Epidaun  (cf.  ajJlab,  Ha.  : 
Réiiil.  Aji[iuvau;),  àuu  ladiilcwlo  (l«  Ch^pn  (et.  Bail»  en  -tu  le.  yjvairu]  eu  regirdde  aoklnordi». 
-iv),  «Bn  dui  le  diileelc  tolien  d'A»e  (cf.  diDi  lylt.  init.  ;  Ci|i,a;.  -jvSÔ;.  tiû^it-  P-  i\tii- 


Umpoa.  u  iisu  de 'tempeiia}. 

5.  Le  tn>  dâ  iriiHinliUblenieDt  H'inalugic  du  t,  qni  d  rfgnlii 


,;.  ilÔïlO-  C(.  BtimmiKÊ.  Grundriu'.  p.  lil. 

1.  L'i)  K  Diiatienl  deiul  r  =  i(«].  ei.  :  Umporia  (p.  Hvmpoi-ia,  fume  refuH! 

tiques. 

DigitizsdbyGOO'^le 


00  UKANUAIItE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

On  le  retrouve  :  dans  la  désinence  de  l'ablatif  des  thèmes  en  o, 

Ex,  :  w  (forme  locrienne  et  Cretoise  pour  <i»-8»),  Gnaivôd  (areh. 
p.  Gnaed); 
dans  la  désinence  de  la  1"  pers.  du  sing.  de  l'indicatif  présent  çepu, 
lerô,  et  dans  le  suffixe  -twj,  -tor'  servant  à  former  des  noms  d'agent 
(ef.  SuTCûp,  datôrem). 

IlEUABQUE.  —  Ceriaincs  moilificalions  subies  en  lalin  par  9  n'onl  pas  encore  t^ié 
expliquées  d'une  manière  sa(isfiiisan(«.  C'esl  ainsi  qu'on  ne  voit  pas  bien  pourquoi  on 
a  Kr  en  regard  de  ^lûp,  ni  pourquoi  l'A  de  praUrem  a  passé  a  û  dans  pmtara,  ni 
surtout  comment  t'S  de  notni  est  devenu  î  dans  cognitm. 

155.  —  Va  primitif  a  donné  :  A  en  grec  et  à  en  laljn. 
Ex.  :  ^Ypo;,  âger;  Sblaç,  âlin-s;  S.-^ti,  àgo;  dhco.  âb. 

Rbiiarque.  —  En  grec,  l't  primilir  resle  sans  ctiangemenl  *,  mais  en  latin  il  subit, 
quand  il  est  atone,  certaines  modifications  doni  voici  les  principales  : 

Il  Taut  d'alMrd  distinguer  deux  cas  :  la  syllabe  où  se  produit  le  changement  est 
ouverltoafennée^. 

I'  Dan*  une  nyltabe  ouierle,  le  son  fc  peut  devenir  i,  comme  dans  Jnpplter  (cf. 
pâter),  nd-dltui  (cf.  djitiu],  ad-Igo  (cf.  âgo),  canclno  (cf.  ciino),  coutltno 
(cf.  lUtao),  BilUte  [cf.  "inàtt),  etc.,  ou  quelquefois  passer  k  un  son  inter- 
médiaire entre  n  et  i,  particulièrement  devant  les  labiales  et  devant  1  comme 
dans  mancûpinm  et  mincIpiiiiD,  en  regard  de  oâpio. 
3°  Dam  une  syllabe  feiifiée,  le  son  A  passe  ordinairement  à  e. 

E:i.  :  aco«ptui   (cf.   odptni),  paiti-cept   (cf.    cdpio),    con-feclnj   (cf.  Mctni), 
arti-lex  (cf.  Ucio  et  conlfcio,  ci-dessus,  I"),  ac>csiitni  (cf.  cdnttu), 
cdmi-oan  ;cf.  uIdo  et  cin-cino),  etc.*. 
3*  Dant  une  êyllabe  fermée ,  i  passe  à  ù,  devant  une!  suivie  d'une  consonncautreque/. 

Ex.  :«nulto  (cf.  ■iUo),  oon-oolcare  (cf.  calcara\  etc. 
f>  Les  composés  du  verbe  dire  sont  en  -dAra. 

Ex.  :  abden,  addere,  pwdere,  r«ild4r«,  clc.^ 
Ce  changement  de  a  en  e  s'explique  vraisemblablement  par  la  même  loi  qui,  des  mois 
^recs  empruntés  xa[Jixp3,  (piXapa  et  TÉirirapa,  a  fait  en  latin  caméra,  phalerv,  et  tosMra. 

I.  L'a  du  uIBu!  latin,  qui  Mail  primiliicBHnl  long,  ■'«(  abrégé  u  noniniUr  «nu  riueuHin  deranil. 

i,  va  primilir  grK,  queliiu'cD  uit  l'arigiDt,  1  puié  k  a  dans  qoelqiHi  diilfcla  tout  rinBumicc  de 
ctrUisn  vomonuM.  Ainiii  tt  L»bivn,  ea  ThHulirti  ri  en  BéolicD,  a  dolent  o  i  tHé  d'une  liquide,  el  «n 
Leabien  coametoTheuatirB,  a  détient  odeiutune  ouile  (et.  orpiStof  inb.,  aipoii;  béol.,  p.  (riparât 
— koatéijOmt.  Itéol.,  p.  ipaT<S( — niSpvtdi)'.  Inb.  béni.,  p.  iiipvui')^— 4vi9i]Ki. lab.,  ivfSttxi.  IbeM., 
p.  <iï(6)ixi.  Vn^.  BiLsain,  Grmdriii>.  |  178  (p.  I«l). 

3.  On  dit  que  la  ijllibe  eil  euiciie  quand  elle  h  lernlne  par  un*  (nlellïi  ou  dit  qu'elle  eal  lenaàt 
qoud  elle  K  lermiiK  par  uue  couMuiie.  Aiosidtas((a>tIia.]aB)liaba  da-  <»*  Mittrt*,  el  dani  sd-ditnS, 
la  ajUabe  ad-  «1  fermée. 

t.  La  rormo  importlO,  en  regard  de  pârtiO,  priure  que  primilircmenl  impeftîo  aTait  l'accent  nnn 
pM  ur  l'utépénultiéme,  mais  (ur  la  première  ayllabo.  De  ménie  pdar  eipliqaer  acceptas,  COataCtOa, 
accentua,  ll  taul  admelire  que  ces  nott  aialenl  prlmlliiemenl  l'acrent  tur  le  première  i}liabe. 

S.  Si  dire  reilo  lani  changement  dana  cirOUD-,  pesaum-,  l&Us-,  Tennnl-dire,  cela  lient  i  ce 

el  conierrcr  chacun  un  accenl  propre  :  an  peut  dira  peggam  dare  d  venam  dÔre  [en  enmpoiltinn 
le>  dcui  moti  nnl  dnnné  Tendcre);  leapoeiet  emploient  darecircum.  lu  lieu  de  circtundare  ;  eoBn 
Cicéron  a  éri-lt  Util  dare  {•"!  AU..  XVI,  6  cl  il),  romme  nn  dinit  (atis  aCCipefe. 


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PHONETIQUE.  -  VOVELt^S   ET  DIPHTONGUES.  91 

5*  Enfin  A  Diial  a  peut-être  permuté  en  e  dans  des  formes  comme  pdd-«  et  ind«,  s'il 
est  vrai,  comme  le  pensent  OsthofT'  et  Drugmann',  que  la  finale  é  représente 
l'indice  de  l'instrumentât  i  conservé  dans  les  Cormes  grecques  ittSÂ  (éol., 
dor.,  arcad.)  et  ïvSa. 

156.  —  L'a  primitif  donne  régulièrement  S.  en  grec  et  &  en  latin. 
Toutefois  cet  â  ne  se  conserve  sans  changement  en  grec  que  dans  le 
dorien  et  l'éolien  pur;  en  ionien,  tout  S  primitif  devient  t). 

Ex.  :  dor.  (ui-rrip  (ion.-att.  (i.i^-nip),  lat.  mater;  dor.  &Sù;  [p.  'uFaSu;] 
(ion.-att.  ^Sùî),  lat.  snâTÙ;  dor.  ïiTajAt  (ion.-att.  î'mjtiij, 
lat.  stâre; 
de  même  dans  le  suffixe  -t«t-,  lat.  -tât-. 

Ex.  ;  vto-T"flî  (p.  *veFo-TflT-;),  lat.  nûTitâs(p.  Dori-tât-s),  etc. 

REKAROtEs.  ~  ).  Pour  le  traitement  de  l'a  dans  le  dialecte  attique,  vo;r^  ce  qui  est 
dit  du  nominatif  singulier  des  thèmes  féminins  en  a. 

H.  Le  passage  de  S  à  n  dans  l'ionien  est  postérieur  à  la  formation  des  terminaisons 
en  -etç,  comme  tïî.  tijjiaç  (p.  tîvî,  tiuîvî,  elc)  et  des  féminins  comme  itasa,  de 
Ttivoï  Cretois,  p.  *TravT-yo,  elc. 

§  2.  —  Diphtongues. 

157.  —   Diphtongaes    primitives    et   Don    primitives.    — 

Parmi  les  dipthongues  (cf.  ci-dessus,  g  54),  il  faut  distinguer  celles 
qui  sont  primitives  et  celles  qui  ne  le  sont  pas. 

On  appelle  diphtongues  primitives  celles  qui  existaient  dans  la 
langue  commune  indo-européenne.  L^s  autres  se  sont  formées  après 
la  séparation  des  idiomes  sous  l'inlluence  de  certaines  lois  phoné- 
tiques propres  à  tel  ou  tel  idiome. 

A.  —  Diphtongues  primitives' 

158.  —  A  la  diphtongue  primitive  ey,  le  grec  répond  par  st,  et  le 
latin  archaïque  par  ei  réduit  plus  tard  à  i. 

Ex.  :  $c{x-vu-[jLt,  lat.  arch.  deico,  d'où  dico;  -i^tiHiù,   lat.  arch. 
feido,  d'où  lîdo;  tlm,  il  va.  lat.  ït*. 
159. — La  diphtongue  primitive  eiv  est  représentée  en  grec  par  eu, 
mais  en  latin  eu  a  passé  à  ou,  puis  à  û  (voy.  §  130,  p.  70). 
En  effet,  tandis  qu'on  a  en  grec  çeôya,  par  exemple,  à  côté  de 

I.O.™»«,Z«rC«c*.d.P,r/..p.5-7.       „      ,,     .  ^         ,  :  ■    .,  r 

î.  BU.-OII.M,  CntîA.  C™r«.noIit,  S  83-        '•■■''     '^    "°  '        •  ' 

3.  Noui  a'tludion*  ici  qug  Ira  di|i1iUiDguH  dsn>  lMquHI«  le  prcmirr  éL^meul  cil  un^.  un  0,  ou  un  a 

primiiif.  CïIIm  doul  le  premier  tlémcot  ni  une  •emi-ioj'ollo  ne    Kronl  êludi*«  qu'uvce  le»  jenii- 

.ojelle.. 
*.  U  fome  Latine  srchilque  datvo»  (C./.Z.,  I,  175;  I78;03i;  /«Jer.  A'en/)..  5«lt),  d^oii  divuS, 

rapprochée  des  formel  eaques  deivai,  ileiciimil  =  divae.  divinis.  penoel  de  croire  que  dant  et  mal 


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93  CRAMMAIHE  COMPARÉE   DU  GHEC  ET  DU  UTIN. 

J^UYOv,  on  trouve  en  latin  dûco,  à  côté  de  diix(acc.  dûc-em),  ce  qui 
permet  de  conjecturer  une  forme  primitive  'ieuco,  d'où  'douco'. 

160.  —  La  diphtongue  oy  s'est  conservée  en  grec,  par  exemple 
dans  les  formes  verbales  Xù.onze,  oTSï  (p.  FolSe),  tcjtîoiOè,  etc.,  dans 
les  noms  ioniens  o{vô;,  seul,  otvv)  l'as  (nu  jeu  de  dés),  et  dans  les  locatifs 
<lu  pluriel  de  la  deuxième  déclinaison,  comme  Xûxotit. 

En  latin,  cette  diphtongue  a  disparu  de  bonne  heure  {voy.  ci-dessus, 

161.  —  La  diphtongue  ow  s'est  conser\'ée  en  grec,  par  exemple  dans 
la  forme  homérique  iù.-riko-j^î,  dans  les  mots  àxô^ouOo;  «t^ouStj.  etc. 

En  latin,  la  diphtongue  ou  s'est  réduite  de  bonne  heure  à  û.  De 
plus,  comme  eu  aboutit  aussi  en  latin  à  ou,  puis  à  û  (cf.  ci-dessus, 
§  159),  il  est  très  difficile,  dans  la  plupart  des  cas,  de  déterminer  à 
laquelle  des  deux  on  a  affaire. 

162. —  La  diphtongue  primitive  ôy  n'est  plus  représentée  en  groc 
ni  en  latin;  car,  en  grec,  la  diphtongue  ui,  où  l't  ne  s»  prononce 
plus  (cf.  g  9i),  et,  en  latin,  la  diphtongue  dl,  réduite  à  0,  ne  se  ren- 
contrent que  dans  des  formations  relativement  récentes  où  elles  sont 
le  produit  de  contractions. 

De  même  la  diphtongue  primitive  ôw  n'existe  plus  en  grec',  et, 
en  latin,  elle  ne  se  rencontre  plus  que  souS  la  forme  6  dans  les 
mots  comme  mdtus  (p.  môu-tu-s,  cf.  m6r-e-o). 

163.  —  La  diphtongue  primitive  ày  se  retrouve  en  grec  et  dans  le 
latin  archaïque*. 

Ex.  :  %l9(i),  lin^lcr,  atOo;,  Teu,  flamme,  (xî^f ,  région  supérieure  de  Infr 
(^urre  du  feu),  lat.  SestUS,  grande  chaleur,  Sestas,  élé,  Sedes, 
chanitirc  à  feu  (p.  aistus,  alstas,  aides,  cf.  aidilU]  —  a(ùv, 
lcni|)s,dur>.^c,  lat.  cBrum,  lemps,  oL'oa  (p.  *a!xya,d'oÙ 'aiffciz), 
partage,  lat.  arch.  aiquos  (c.  i,  L.  i,  ise,  27)  d'où  eequus, 
pareil,  égal,  cxOtto;,  qui  est  à  gaucbe,  lat.  SCSBVUfl.  —  çt'fE-TCCl, 
3°  pers,  sing.  moy.  et  passif.  —  îS;xiv-ai,  inf.  hom.,  etc. 

Reuarqur.  —  En  latin,  quand  In  diphtongue  était  atone',  elle  se  réduisait  à  I,  comme 

I.  L*  rorma  abdOacit  HlitHtrI'iiiKri|iliDii  dcScipion  Biibalu)  (C./.  £.,  [,  JO}.  Qiiuil  u  chingc- 

El:  WnvSIa  =  ^tvita,  lit.  'l'Eui^. 
tl  il  l'fipliqiie  pir  l'inDuoDco  du  second  étiïosul  do  11  dipfalnngiH. 

S.  Ouuil  igiis  oi  1  pxHt  i  Oft,  pnii  ii  n  dii»  li  lingue  iinliniira  IS  ItT).  Biniiin  (Cninrfrût*, 
;  108,  p.  ISS)  *  donc  riiiwa  de  <ltrc  que  tiM  furincs  foedoi  (luba.).  loadas  (idj.).  poena  el  PMDUI 
«int  dn  irthlTmies  d'orlhogriphc ;  «ifln,  tuiimt  tuï,  cul  pnur  éïilcr  lonlo  coiiru:iiiin  me  muniS. 
V  tbtrgn,  rmploii  n,  qu'an  *  conscrtc  U  forme  moenia  lu  mol  qui  tignlAe  i  rcmpirl  >. 

S.  Ou  icffi  liHit  à  rteare  fi  1 77)  que  mv  n'est  pu  une  diplilongue  primilivc. 

t.  Dul  le  lilin  clawique  ai  l'cil  réduil  ordinal rrmfai  i  aS  (').  vo]r.  ti.Je»u<,  ;  lia. 

plui  bu,  abSCÎdO,  OOCÏdO,  requîro.  moolrenl  qui  IVpoque  oA  en  mnla  u  »dI  fiimi*!,  l'iccent 
r^gle  loivic  a  r^iH|ae  rliHlqur. 


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PHONÉTIQUE.  -  VOÏELLES   ET  DIPHTONGUES,  93 

on  le  voit  dans  les  datifs  tarrls,  etc.,  en  regard  du  grec  r,|jitpxtf,  etc.,  ainsi  que  dnns 
les  composés  de  cado  (abs-cldo,  con-cldo,  d»clda,  oc-cldo)  el  de  qiuero  ac-qnlro, 
coD-quIro,  ro-qolro),  ele. 

164.  —  La  diphtongue  aw  est  rare,  mais  se  retrouve  en  grec  et  en 
latin  dans  les  mots  aQf<o,  aùÇàvu,  lat.  augeo,  auxilium,  «ûu  dans 
i;K.Ù9a(  {—  t^E^Eïv  iiMvcH.)  lat.  haurio. 

B.  —   D1PBTOXGUE8    NOS    primitiveë' 

165.  —  Ed  grec,  une  diphtongue  at  non  primitive  peut  provenir  : 
1*  De  la  rencontre  de  a  et  de  i  après  la  chute  d'un  F  ou  d'un  a 

entre  a  et  t  (cf.  ci-après,  §  178,  Rb«.). 

Es.  :  -^xiiù,  se  réjouir  ou  s'enorgueillir  (p.  'YxFtcd,  cf.  yaîîpo;, 
joveux,  lat.  gaudeo,  gavisus)  ;  §a{b>,  brùJer,  nllumer  (p.  'SiocFiu, 
cf.  SeSaufitvDç  dans  Sihonide  et  Callihaoie)  ;  xttfu,  hnller 
(p.  'xaFid),  cf.  xaûcw),  ratu,  frapper  (p.  *;:xFki),  cf.  lat. 
pàvio,  etc.) —  Kcfafu,  mélanger  (p.  'xtpxcyt),  cf.  ly.ifCKj'jt}, 
[jLatojxai,  chercher  (p.  '[Axi-yo-jiflCi,  cf.  le  futur  [ActdfffTai  //., 
IX,  3tt)  ;  valu),  habiter  (p.  'vairtu,  cf.  àx-i-vid-ooc-TO,  ;/.,  11, 
62'J);  etc. 
2»  De  l'épenthëse  d'un  t  avant  v  ou  p  {cf.  ci-après,  §221,  !•)  : 

Ex.  :  jAïXatvx,  noire  (p,  '  [ttlav-ya),  TX>Cttva,  malheurtuse 
(p.  *TX^avya),  çah(i>,  montrer  (p.  'çuvyt)),  ^xxaipa, 
heureuse  (p.  *|/axaoya), 

Heharql'E.  —  Dans  le  dialecte  de  Lesbos,  une  diphtongue  nt  est  due,  dans  certains 
cas,  à  ce  qu'on  appelle  l'allongement  compensatoire  (cf.  ci'dessous,  g  106),  c'est-ù-dire 
qu'un  a  primitivement  suivi  de  V  +  Ç  est  devenu  ai  après  la  chute  de  la  nasale. 

Ex.:  àxoÛTaiï  (p.  'âxoûoavï,  ait.  inoûaiç),  naTaa  (p. 'nivsa,  ait.  naax), 
Taï(  àp/aft  (p-  tÎ-vç  àoyi-vç,  formes  primitives  conservées  en  crétois 
et  devenues  tx;  3f/:U  dans  l'ionien,  l'aiiique  et  le  dorien),  fttlai,  il« 
diwni  (p.  fix^ni,  forme  primitive  conservée  en  dorien,  d'où  'çava/, 
atlique  fj.(s(). 

166.  —  En  latin,  on  ne  peut  rien  dire  de  certain  lourhant  le  petit 
nombre  de  formes,  comme  cselum  et  ees  (abl.  arcli.  airid),  dans 
lesquelles  on  croit  voir  une  diphtongue  ai  non  primitive. 

ItEMABQUE-  —  Pour  les  formes  ajo,  Gajus,  major,  voy.  ci-dessus,  g  107,  p.  62  sq. 

167.  —  Une  diphtongue  Ai  non  primitive,  mais  réduite  k  <f,  se  laisse 
reconnaître  dans  l'attique  ftiSio;,  facile.  Dans  l'éolien  fxiSio;,  auquel 


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91  cnAMMAIRE  COMPAREE  DU  (iBEC  ET  DU  UTtN. 

répond  l'ionien  pi]iSic(,  les  deux  éléments  vocaliques  sont  maintenus 
séparés,  comme  c'est  la  règle,  surtout  en  ionien,  pour  les  diphtongues 
dont  les  éléments  étaient  primitivement  séparés  par  une  semi-voyelle 
et  formaient  deux  syllabes  (voy.  ci-après  §  189). 

168.  —  En  gr^c,  la  diphtongue  an  non  primitive  peut  provenir  ; 
i'  De  la  vocalisation  d'un  F  consonne  (cf.  votO;  p.  'vaF-;)  ; 

2*  De  l'épenthèse  d'un  u  sous  l'influence  d'une  vihrante,  comme 
dansa{i>.ô((cf.  lat.  alvas)  et  dans  -raupoî  (cf.  a.  gall.  larcoa). 

169.  —  En  latin,  une  diphtongue  an  est  sortie  de  la  suppression 
d'un  i  dans  le  groupe  avi-,  comme  le  montrent  les  mots  aucella  peiii 
oiseau  (p.  avicella),  aucepa  (p.  avirceps),  cautus  (p.  cav-i-tus),  etc. 

170.  —  Une  diphtongue  grecque  ci  non  primitive  peut  provenir  ; 
1°  De  la  rencontre  d'un  t  et  d'un  t  après  la  chute  d'un  F,  d'un  y 

ou  d'un  Œ  entre  c  et  t. 
Ex.  ;  CflactXrf'i),  Hou.  ^xaikriiy  Héb.  ^xmUï,  att.  poiTtlBÏ;  {'fivtm), 
ion.  '5'sv6ï,att.  yMi;  »lnv,  fliasseoir  (hom.,  p.  'iiiciv.) 
S°  De  l'épenthèse  d'un  i  sous  l'influence  de  v  ou  de  p. 

Ex.  :  XTSfvu,  luer  (p.  *xTSv-yii>},  ffÛTttpoc  (p.  'ouTïpya),  fém.  de 
aiii^f,  sauveur. 

liEMARQues.  —  1.  Ainsi  s'expliquent  les  formes  homériques  tiv  (devant  une  vojelle), 

p.  Èvi  (=  iv),  dUM,  et  6seip  (p.  'Cutlpl)  =  6stp,  (ur,  itam. 

II.  Quant  à  et  provenant,  BOit  d'une  eonlraelion  de  deux  t,  soi[  d'un  allongemenl 
compenëalolrf,  ce  n'est  pas  une  diphtongue,  c'est  la  nolatîon  de  \'f  fermé  (voy.  sur 
celle  question,  §78,  2°,  p.  37;  388,  2°,  p.  46). 

.Muis  cela  n'est  vrai  absolument  qu'en  ionien,  en  atliquc  et  en  nouveau  dorlen.  En 
éolleii,  le  groupe  at  provenant  de  la  chute  d'un  v  devant  a  est  une  diphtongue,  comme 
le  montre  l'allongement  de  S  en  «t,  et  de  o  en  ot  en  pareil  cas  (vov.  ci-dessus,  S  165, 
Hem.,  et  ci-aprés,  §  171,  1»  Reh.]. 

III.  En  latin,  d,ins  des  mots  comme  &TDEIRE  (C.  I.  L.,  I,  198],  AHEICITIAH 
(C.  I.  L.,  1,200),  AHEICORVH,  TENEIRE  (CI.  L.,  1,203),  ERCEISCVHDA, 
DEIVIDTHDA,  FEIENT  (C.  I.  L.,  1,  205),  etc.,  ei  n'est  pas  une  diphtongue, 
c'est  la  notation  de  \'i  long(cr.  ci-dessus,  g  101)'. 

171.  —  Une  diphtongue  grecque  tu  peut  provenir  : 

1"  De  la  rencontre  d'un  t  et  d'un  u  après  la  chute  d'un  a  ou  d'un 
y,  comme  dans  le  mot  »5  (hom.  êû,  cf.  i^oç,  bon,  brave,  noble\ 
que  les  uns  rattachent  à  un  primitif  'éfftu;  (cf.  lat.  ems, 
seigneur,  mai(rc)  et  les  autres  au  radical  qui  a  donné  le  skr. 
véd.  âyû-,  viO. 

I .  Il  eu  «I  ilo  même  de  ei  il»n«  d»  rirmcs  »feh>"nm»  de  Doiriiiit^t  giluricl  coniBH  poplel  (cUm. 
pOpoli),  ete..  da  dilir-tbliiiT  plarid  comme  pnareîs,  tlt.  Du»  «i  fonn».  comnt  dans  d'utm 
cncnrc,  fli  n'«l  qu'une  nimpla  manièrf  de  flgnnr  le  tan  l. 


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PHONÉTIQUE.  -  VOÏEU-ES  ET  DIPHTONGUES.  »5 

2*  De  la  vocalisation  d'un  F  aprJrs  t,  comme  dans  les  mots  en  -iO{ 
(cf.  ^xaù.iûç,  etc.). 

Rekarqubs.  —  I.  La  vocalisation  de  F  en  i>  après  un  C  se  reconnaît  dans  un  nsseï 
grand  nombre  de  mots  ou  de  formes  appirlennnl  à  l'éolieii  d'Asie. 

Ex.  ;afùa>  (cf.  skr.  véd.  ci/ai-a-le),  eûiBov  (p.  'éFiSov,  atl.  «iSav),  /(tia> 
(p.  '/eFid),  forme  lesbienne  (cf,  Alc., /"f.  Il  :  ly-ytut)  reprise  par  les 
poètes  épiques  postérieurs  (cf.  No.nn.,  XVIll,  3ii;  Nie,  fr.  7t,  3i: 
Q.  SiiTHS.,111,  491;  0pp.,  Cyn.,  II,  127,  etc.),aor.  ï/iui  (p.  *i/_«u5a;. 
forme  épique,  elc. 
II.  Quanta  eu  remplaçant  co  dans  quelques  formes  èoliennes  ;cf.  ^éXeuï,  pour 
SiXco;,  Alc.,  fr.  15)  ou  doriennes  [ftiùXuioç,  6iiJ^p«iTT0(,  etc.,  p.  SeôXutOî,  Qti- 

ÎpïffTOi;,  etc.,  —  viupi»|*;«,  p.  vio[JiT|V(a,  —  KXtûçavTOÇ,  p.  KXwipavrof,  etc.,  — 
i*«ù(,  i}ï£3,  TEûî  [ÉrrcHAMCE,  SopBBOs,  Thèocbite],  —  çiX«ûïTi,  p.  ytiiovti, 
î&oxïÛ|*it,  p.  iSoKÉotJiK;,  etc.  [THÉocRiTe])  ou  ioniennes  (6i[i6(Uï,  (lx()3tuf,  etc., 
&  cdié  de  Tt(/to;,  xxXXgat,  etc.,  ati],  ijuù,  tu,  à  côté  de  «ÉD,  c|ji.(q,  îo,  etc.,  f  çâCcu, 
Éircu,  etc.,  à  côté  de  ippailto,  |XTi&to,  etc.),  on  sait  que  ce  n'est  pas  une  diphtongue 
primitive  :  c'est  la  notation  du  son  particulier  qu'a  pris  dnns  ces  dialectes,  il  dilTérenles 
époques,  la  rencontre  d'un  ■  et  d'un  o'. 

3"  De  l'épenthëse  d'un  y,  sous  l'influence  de  p  ou  tle  v,  comme 
dans  KtOpoii  (cf.  lat.    nerrus)    et  dans  le  gén.   pi.    ytivuv    • 
(p.  YouvàTdiv)  cité  par  Hésychius  et  qu'on  peut  expliquer  par   ■ 
une  forme  'yivow*  venant  d'un  thème  yivu-  (cf.  genu). 

172.  —  En  latin,  une  diphtongue  eu  non  primitive  se  reconnaît 
dans  les  mots  aea,  oeu,  ceu,  où  elle  provient  de  combinaisons 
fortuites  :  Mi-ve,  si-ve;  néve;  *cô-ve  ou  cel-ve*. 

173.  —  Une  diphtongue  grecque  ijy  non  primitive  se  trouve  dans 
la  forme  épique  ^ôç  dont  il  vient  d'être  question  (ci-dessus, 
§171,1'). 

174.  —  Une  diphtongue  grecque  oi  non  primitive  peut  provenir  : 
1°  De  la  rencontre  d'un  o  et  d'un  t  après  la  chute  d'un  F  ou  d'une 

semi-voyelle  w. 
Ex.  :  oîî,  brebis  (p.  ÔFt-ç,  cf.  Ovifl),  «roiii!,  portique  (cf.  AnisTOPH.,  Eccl., 
est;  686),  ion.  ctoitî    (p.  'irouia,   'oto'jiïi  de  la  racine 
ffreu-),  x>oiôî,  carcan  (p.  'xXowio(,  de  la  racine  sklew-}. 
RBiURQtiB.  —  Dans  le  dialecte  lesbion  une  diphtongue   ot  non  primitive  s'était 
substituée  à  o  devant  le  groupe  vff  réduit  à  a. 

Ex-  :  toIç  <txf«tivoiç  {Collitz,  215,  38),  p.  t!>vç  «TSatiyovî  {=  toùç  «rpatv,- 
Toiiç),  —  tyout  (Collitz,  215,  18),  p.  Ï/ùvoi,  de  ï^oïti  (=  ï^ouffc),  — 
airaYYiXXotffi  (Collitz,  281  a,  34),  etc.'. 

1.  Sort-ha  — iuduuMtdilTérmUiliilMlH.  vny.  KCh«m. Bu»,  au»/.  Gramm.  dtr  gr.  Sp-:,i'l. 
p.  S0(,  3;ll>4:  lOT;  III. 

S.  Voj.  LiKHii,  Ihe  lalia  ianguaie,  p.  UH  (cf.  p.  S»),  QuanI  i  eu  iim  nsntar,  co  d'mI  pas 
ooe  diphtongue,  pdaqas  In  grammairicDi  latine  ont  soin  dt  aam  apprendra  qae  Il(nt«r  ni  Irisillabc 
(cf.  CoBimi'i,  p.  3S>,  Ï8  td.  Ktit).  Yoj.  ei-àeaoM,  g  lîO. 

a.  VoT-C.  MiTia,    OritekiKhf  Grammalik.  i-***.,  p.  Iil(gllî], 


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es  GRAHMAERi;  COMPARÉE  DU  GREC  ET  UV  LATIN. 

2°  De  la  contraction  d'un  o  et  d'un  t  (voy.  ci-après,  §  1"8,  Rem.'. 

Rehahql'e.  —  Le  dialecte  lesbien  présentait  k  l'époque  ancienne  quelques  eiemples 
d'une  diphtongue   (iil  non  primitive  dans  les  Tormes  de  subjonclit  comme  'Y^xaut^i 

(COLLITZ,  213,  3;  et  YLvÛlIXWtfft  [COLLITZ,  301  a,  39}'. 

175.  —  Une  diphtongue  latine  oi  non  primitive  (réduite  à  oe)  se 
laisse  apercevoir  dans  les  formes  cœpi  (p.  coëpi  arch.  [Llcrëce]*)  et 
ccetns  (de  co-itus'). 

176.  —  On  reconnaissait  jadis  une  diphtongue  grecque  ou  non 
primitive  dans  desmotscomme  SoiJXo;  (expliqué  par  '^ôimXo;,  cf.  skr.- 
véd.  dàsa,  «  esclave  »),  ov,  non  et  oûtoç,  celui-ci.  Mais  l'origine  de  ces 
mots  est  trop  obscure  pour  qu'on  puisse  s'y  arrêter. 

Pour  la  diphtongue  00  résultant  de  la  contraction  de  0  +  0,  de 
«  +  o,  o  +  s,  e  +  ou,  voy.  ci-après,  §§  180,  3°;  181,3°,  c;  i",  b. 

Remarque.  —  Il  est  irva  difficile,  dans  l'ûial  actuel  de  nos  connaissances,  de  recon- 
naître en  latin  la  prd^ence  d'une  diphtongue  on  non  primitive. 

177.  —  Une  diphtongue  grecque  uu  non  primitive  se  reconnaît 
dans  certaines  formes  dialectales,  où  elle  provient  d'une  crase  ou 
d'une  contraction. 

Ex.  :  uÙTÔç,  ion.  et  dor.   (p.  ô  aviTo;),   TuiXiov   (Théom.,  ïI,   12, 
p.  TO  iKijXtOv),  TCpUuSîv  p.  TtpOauSsv  (Arist.,  Ois.,  536}  ;  cf.  les 

formes  suivantes  employées  par  Hérodote  :  ipuuTC'j, 

csuuToC,  iuuToij  (p.  èjA^o  «ùtoC,  «0  ocÙtoù,  îo  aùroO)*. 

§  3.  —  Contraction. 

178.  —  Déanitlon.  —  Lorsque  deux  voyelles  se  trouvent  en 
hiatus  dans  le  même  mot  ou  à  la  Un  d'un  mot  et  au  commencement 
d'un  autre  mot  étroitement  liés  entre  eux  par  le  sens,  elles  peuvent 
se  réunir  en  une  voyelle  longue  ou  en  une  diphtongue  :  c'est  ce  qu'on 
appelle  contraction''. 

Ifsuïc  |H«r  CM  formel  quf  Im  (lo»lc»cn -moi- Toï.  c!  Mhh.  jr,  Gramrrf.,  |i.^l  |§  lli). 

î.  a.  L'trch.  coiperit(C./.Z,.,  I.n.  i»8.  H).  CapiO  ('Oj.  Pum.  Men.,  ilciO,  cl  cf.  CIBpérB, 
Puin,  Ptri,,  III)  cil  compoii  de  CUm  et  da  ilcui  icrtis  apto  (et.  apèrs.  atlaehrr,  tiii  par  Pivl. 
■I  KitT.).  Li  forme  primilice  eu  élïil  CDJpiD  (et.  CODCipiOT  de  cum  el  de  capjo]. 

3.  Vnyoïd'uilrncicmplei  dioi Lisnur,  iKt  Lalin  lanpua0«.  p.  îtT. 

i.  C'est  uni  doBle  par  un  fiil  da  pronoiiciatraD  (au  =  asu)  que  s'eipliqi^ent  ehei  Hérodote  Suûtiui 
(p.  9aù|ia)  et  Ouu|ixi;i0  (p.  Oau[liîu).  Enfln  deui  nu.  d'Uérodate  donacnl  ipuûiui  {IV,  ISO),  forme 
qo'oi  ntroBTe  dm  Fni.-H>-I.ctiiii,  dt  dea  Sgrla.  !0. 

1.  Eb  gf« mJïB(pnTl(,  «  rcjacrrnncnt »,  HiHpnur  leigpamniairïciiigre.a(ioï.  Cjiaii»,  Ânnd.Oiv»,, 
tV,  3tTi  Schol.  Uephlil.,  p.  MOlq.  [Walplialj,  litéo  par  Kiluii-Biiai,  avIf.Gramm.  d.  gr.  Spr, 
p.  t  DO),  la  •rnMw,  comme  l'iJiainii  (Ëxfilii).!;)  et  1.  erase  {nfàini),  rentrait  dam  ce  qu'il!  appelaient  la 

l'aprii  cm,  nn  èrilalt  l'hialui  KÛI  par  ]>ll>ion  d'une  toretle  (i:ap'  aÙTÔv),  Mit  par  la  ijoérèio  (to 


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PnO^ÉTHΫE.  -  CO.NTRACTION,  97 

Le  grec  et  le  latin  présentent  des  faits  de  contraction  ;  mais  autant  il 
est  facile  de  les  étudier  en  grec,  autantil  est  malaisé  de  les  reconnaître 
en  latin,  parce  que  cet  idiome  nous  cache  la  plupart  du  temps 
les    formes   qui    ont    préexisté    aux  contractions'. 

Rejudoue.  —  Nous  ne  dislinfruoni  pu  la  crase  de  la  contraction  proprement  dite, 
comme  le  prouve  la  déllnilion  ci-dessus.  Mais,  avec  quelques  grammairiens  modernes, 
on  peut  distinguer  de  la  contraction  proprement  dite  la  aynârése,  qui  consiste  à  réunir 
deux  vovelles  en  une  diphtongue  (cf.  ci-dessns,  %  1S3  sqq.)  et  dont  on  peut  résum«r  )ea 
efTeU  dans  le  tableau  suivant  ; 

«  +1  =  «t   (cf.  9  165)  »  +  t  =  «l  {cf.  S  110)         O  +  l  =  CK  (cf.  g  114) 

S+t  =  qi    (cf.M9ï-I67)         t)  +  t  =  t]  (cf.  S  82)         »  +  t  =  V  (<•'■  S  M). 

Les  plus  nombreux  exemples  de  synërëse  se  trouvent  dans  le  dialecte  atlique  (cf. 
ci-après,  %  179,  ce  qui  esl  dit  de  la  prédilection  de  ce  dialecte  pour  lescontractionE), 

A.   —  De  la  COUTRACTtOX  EX   QREC. 

179.  —  Différences  dialectales.  —  II  s'en  faut  de  beaucoup 
que  les  divers  dialectes  grecs  fassent  le  même  usage  de  la  contraction  : 
quelques-uns,  comme  le  béotien,  l'éolien  d'Asie  et  surtout  l'ionien, 
ont  une  tendance  marquée  à  rechercher  les  hiatus;  d'autres,  comme 
le  dorien,  recherchent  certains  hiatus  et  en  évitent  d'autres;  seul,  le 
dialecte  attique  les  proscrit  presque  absolument.  De  plus,  un  certain 
nombre  d'hiatus  semblables  sont  effacés  de  différentes  façons  par  les 
divers  dialectes. 

180.  —  E>ola  comtnanes  à  tous  les  dialectes.  —  11  y  aurait 
donc  Heu  d'étudier  tes  contractions  dans  chaque  dialecte  séparément. 
Néanmoins,  il  est  légitime  de  considérer  les  points  sur  lesquels  tous 
les  dialectes  s'accordent  quand  ils  font  la  contraction,  c'est  à  savoir 
d'abord  le  traitement  de  deux  voyelles  de  nature  semblable  en  hiatus. 

a)  Deux  voyelles  de  nature  semblable  en  hiatus  donnent  réguliè- 
rement naissance  à  une  voyelle  longue.  Ainsi  : 
!•« -I- a,  «  +  «,«  +  «,«  +  «  =  «. 

Ex.  :  Sfîrfl*  (de  îliKat-a,  coupes),  ISç,  pierre  (de  ).S3C(,  Hou.,  //.,  IV, 
521;  o</.,  Xi,  598),  -fi  dor.  et  béot.  (cf. y3iîa,Ho«.),  ftvSdor., 
béot.  et  att.,  'AOyivS  (cf.  'Afrnvocîïi  Ho»,  et  'A$Y,vxtx  iusc»., 
citée  par  Ht»..  XXII,  12),  tSQXk.  p.  -vk  àffki,  TiXka.  p.  tIl 
໫,TàY°p?  'ocr.  (I.  A.,  321  a,  20;  32)  pour  T?  àyop?  (=  T^ 
àyopS),  etc. 

I.  Il  puulbien  wriiin  (loi.  V.  Bini,  sud.  àlé,  %Tl)  qac  dini  l'une  aninmc  du»  l'uilr*  [anpMlt 
araltt^iioa  d'm  va  i  l'cicrcn  que  hf  dn  huia«  pmtéHran  A  II  v^pirtiioo  des  idiouieB  «t  réinlUiil  de  le 

•.  DuuHntM  (cr.  Od.,  XV,  4S«;IX,  153),  on  •  itnS  pw  relrinclwnieal  da  dernier  tl«iuB(  tm>- 
ii^ne  :  ce  pUooatne,  que  J«  gnmnairieiu  niMleniH  milent  ippelcr  bfpMriH  (vf alpMi;,  •  retrancbe- 

■nt  ■,  et.  Funca,  CarY.  Slad.,  T[,  87  jqq.,  eïM  par  KCiinii-BuH,  auif.  Gr.é.gr.  Spr.,  p.  ISI.  p.  I), 
•aiaa.  coar.  av  hcc  ci  di:  un:-  IPImi^ltac  tl  ËUite  dei  loniKi!.  7 


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08  GRAUMAIKE  COMPAREE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

2'  t  -]~  *  =  ^  (noté  par  t)  en  éolo-dorien  et  par  et  en  attîque 
postérieurement  à  l'archontat  d'EucUde  '). 
Ex.  :  f^y^n  Saffh.,  !S,l(p.  Uyiiàe'ifssy^tç,),  Tfr,i,  éolien,  cf.  Hërodien, 

11,  p.  116,  9  {p.  Tfiti  [Intcr.  de  Gorlyne],  de  *Tpey(ç).  ^X°^' 

^Xxov,  cf.  Élymol.  Magnum,  p.  419,  40  (p.   Uj^v  de  'imyot  et 

iù.Mt  de  'ÎFeXxov,  cf.  tith.  veik-a},  formes  doriennes 
comme  les  suivantes  :  à",-f]Tai,  cf.  Abht.,  lysutr.,  131* 
(p.  'i.yttTo.i  de  ây^ofACii  ^  TiYoù[i«t),  irofï),  cf.  .Uist.,  Lya., 
1319  {p.  îcoi'i»  ^  Ttoi'ei),  èySixocÇiiTai,  èdo^TOC!,  tpyocÇi^Tai, 
cf.  ra6/.  d'Bé<vclée,  1, 1Ï9;  13B,  etc.  (p.  lySixaÇfeTai,  etc.), 
TcpoTiOïjvTi  messén.  (cf.  Caie».  Del.  *,  «,  87)  pour  'xpoTiO^- 
(VT((^îcpoTi6û<r[),  etc.* 

Reharoues.  —  1.  Ce  qui  vient  d'être  dit  de  C  +  '  s'applique  naturel iement  aussi  û 

C  +  1^1  à)]  +  i)qui  donnent  1)  et  àc  +  *]  qui  donne  «),  quand  la  contraction  est  faite*. 

Zx.  :  fikér;tt  =  fikir^-rt,    (piXir,  =  ^iXt,,    TtljiTiP^Î    {IIÉBOD.,   I.   63;   11,235; 

=  TrXV|pT,Ç. 

Enfin  on  doit  ajouter  id  que  t  +  ti=t%  {et.  ^iXtti  =  ^tXtï,  tXttivo;  ^  iXtivci;] . 

II.  Sur  la  transcription  allique  de  \'e  avant  l'archontat  d'Euclide  (E)  et  sur  des 
formes  comme  AB  A  ABË2  (=  à6Xa^<;etnon  à^XccSeî;),  HOAES  [=  n^X^if  et 
non  ir^XnO,  voy.  ci-dessus,  gg  78  et  88. 

m.  Pour  le  dialecte  ionien,  les  inscriptions  ne  nous  donnent  que  des  renseignements 
exlrèmemenC  rares;  néanmoins  l'inscription  de  Milet  [I.  A.,  48S)  rapportée  par 
Kirchhoff  i.  la  60*  Olympiade'*'  renferme  la  forme  îjtoffv  qui  est  contracte,  et  dans 
l'inscripllon  d'Halicarnasse  (1.  A.,  500,  45)  on  lit  ÊTtiKtiXlv. 

Quant  &  la  question  si  controversée  des  contractions  de  es  chez  Hérodote,  voy. 
MgBZDOBF.Ctirf.Sfutl.  ,t.VIlI,p.l46sqq.  ;  mais  les  règles  qu'il  donne  ne  sont  poinlaùres. 

3*  o  +  o  =  U  primitivement  (son  noté  par  o  dans  les  anciens 
alphabets  et  dans  l'alphabet  attique  antérieur  à  Euclide,  cf. 
ci-dessus,  §  78). 

■e  rttroim  dtni  1»  tama  homériques  KpiH,  afiXï,  tle.,  pour  nplaiff,  afiiai,  etc.  t>ui>  ioennploi 

an>lD  a  'n  «l  abrégée  coiuma  taule  longue  en  Alolui.  lu  Isiupi  fiibls;  miii  rsmirqiifli  qua  du» 
rOdyiiée  on  Irouvo  xptS  deruil  uns  consouDr  (XVII,  331  ;  xpiS  no).).ci).  de  niAoïo  dans  Iliéocrllc 
(Jd..î*.  IIS  :  xpfÏT'  iiTti)  rtchci  Ici  AlliquH  (et.  AiuioTBin,  Paix.  19*  j  I19Î,  rtc). 

un  ti  n'csl  pu  une  diphlungue,  m»  bien  nn  (  renroret  (<  +  •]- 

1.  Dent  le>  I6nne>  itUqUM  du  duel,  thJXti,  npiaCi).  tpiiipi],  etc.,  p.  itiXu,  ■Kfia€tt,  TpiT,pu,  etc., 
ou  Iroyte  un  ij,  qui  eilU  notalioa  d'nn  enniartt.  Iln'r  idooe  pull  de  dérogelion  ui  rigla géuériln 


t.  Calt*  redrictioB  «t  0««*uiH,  puisqu'il  ne  begil  pu  ici  Kuleneut  du  diilecbi illiquo.  Or,  diu  le 
dUileele  botiédqiH,  on  ne  elle  qu'un  pedl  nombre  de  turinci  ennlricln  de  Mte  oiture  (cf.  'Ep|i'?|t. 
p.  'EptifiiC.  Tii\^ai[Od.,  Il,  101  :T,  i»i]  p.  iii>|tai,  Si^^tv  {/J-,  SVIII,  IDOj  p.  Uir.aft):  duii  le 

SpnehCorm  if  altiatàKkfn  \u\d  atlall.  Lj/rik,  dus  lei  Beilr.  de  Beiituberger,  t.  XI,  p.  SST  tqq.)  «( 
■urtont  CMune  Htnffida*  (cf.  K«DU-BtiH,  me.  efl>>,  I.  H,  p.  57«,  add.  1 1,  lOR,  t).  Seul  k  dialecte 
dnrien  contracte  pwioot  ut,  ii],  li),duula  conjugaiioB,  eonii»  le  dUlccle  attique;  il  la  nème  parfoli 
plot  loin  que  rettiqoe,  puisqu'il  tait  la  contraction  dans  des  Terbes  comme  Sfu,  oï  la  forme  se  Ironie 
réduite  t  un  n>onos;llaba  (cf.  xa6cA(  xa  Si;,  au  lien  de  Sf^,  Inter.de  Careyrt,  ISéS,  I.  138). 
t;;».  Vûj.  Kiacuorr.  AlpU.,  3'  éd.,  p.  17.  cilé  par  G.  K.™,  ouf.  tili,  p.  143  [i\.'-i]'.^ 


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PHONÉTIQUE.  -  CO.\TRACTJO>.  M 

E\.  :  "i-à-^tii  arcad.  chypr.  éléen  (p.  '"ya-^on,  de*  XoyGio,  qui  vient 
lui-même  de  "koyomo),  îtctcw  dor.  (écrit  IfinO  dans  les 
anciens  alphabets  doriens  et  attiques),  vt5;,  vfiW  dorien 
(p.  vôo;,  voGv,  HoM.,  HÈ».),  îSp(a>;='[Spoo{  gén,  de  la  forme 
lesbienne  i  tSpu;,  au  témoignage  d'HËHODisN,  II,  163  (cf. 
BuGx,  Adtip.,  63),  attW;  (Au.,  21)  pour  alSoo;  (forme  resti- 
tuée par  quelques  éditeurs  comme  gén.  dViScô;  chez 

HoM-,  Od.,  m,  U),  lil<l6ûtvTt  ITabl.  iTHéraclée,  1,  98J  p.  (jiutÔÔqvti, 
i^lÛVTU'V   crét,    (cf.  Caubb,   Deteclua*,    118,  4)  pour   à^ioO-J- 

T(i>v,  etc.  . 
Rehahoue*  —  Ce  qui  vient  d'être  dit  de  o  +  0  s'applique  naturellement  ausïi  il 
e  +  »  et  à  w  +  **)  qui  donnent  »,  et  à  o  +  V  qui  donne  (^,  quand  la  contraction 
esibite. 

Ex.  :  j««fldu>  =  |iiaftio,  ^vùtuffi  =  yvôiffi,  etc.,  —  âjtXi<ii=  ÔHtXijS,  etc. 
ïlais  o  +  ot  =  oc  et  o  -I-  «u  =  ou. 

Ei.  :  eSvooi  =  rjvci,  [«ffOdw  =  (Jiisftoî,  etc.,  —  [jnoflôouffi  =  [j:iff9cDoi,  etc. 
4-  t  +  i  =  X. 

Ex.  :  A£  pour  Ait  (l.  AnUq.,  510,  etc.'),  néli  lesb.  béot.  et  crét. 

(p.  'TîûV.-t),  çOîTO  et  «TTOÇÔlJJinv  HoM.,  Ht*,  (p.  *ç6t-î-T0  et 

*  àiî0(p6t-i-(i7)v), 
b)  II  est  un  autre  point  sur  lequel  tous  les  dialectes  s'accordent  en 
principe  (quanti  ils  font  la  contraction  de  voyelles  en  hiatus), 
c'est  à  savoir  que,  si  deux  voyelles  de  nature  différente  sont  en 
hiatus,  l'une  d'elles  s'assimile  à  l'autre  de  manière  à  produire 
un  son  unique^;  mais  oii  les  dialectes  ne  sont  plus  d'accord, 
c'est  sur  le  son  qui  doit  l'emporter  sur  l'autre,  comme  on  le 
verra  tout  à  l'heure  (^  181  sqq.)  ;  en  d'autres  termes,  deux 
voyelles  en  hiatus  étant  données,  les  uns  font  ce  qu'on 
appelle  l'assimilation  progressive,  et  les  autres,  l'assimilation 
régressive. 
L'assimilation  est  progressive  quand  le  second  élément  vocalique 
est  assimilé  au  premier,  et  régressive  dans  le  cas  contraire. 

Ri()i*ndUE.  —  CerlaioeB  formes  homériques  ou  épiques  semblent  présenter  les  deux 
voyelles  asaimilÉea  et  non  encore  contractées*. 

I.  Tuy.  C.  Mirii,  Cr.  Orammatik,  g  118  ^'érj.,  p.  Mt). 

t.  Tciy.  C.  Hini,  Gr.  Gfammatik.  g  H»  (3* M., p.  WT,. 

a.  Toi.  KBtnisir,  Diuktleigfci  iUléraina.  p.  40.         '*' 

1.  Sut  celle  qaolioa  trti  «mlntcnéc  M  i  laqvcllo  a  raltscbe  ce  qu'on  i  appuli  la  ditclaie  homé- 
rigut,  Toy.  KtaiH-BLiu,  aut/.  Cmmin.  der  gr.  Spr.,  g  SA  (p.  33S  aqq.]  «1  cf.  ii.,  p.  iiî,  Aumerk,, 
oh  K  Irourcnt  iudiqoéH  l«  opininui  eonlrariictoiro  d'UiHciii  (I.  U,  p.  301  iqq.),  de  Gaitu»  {Allg, 
Lekn  rom  Afeeal  der  gr.  Spr..  p.  Î7  «qq,),  <>•  Uo  HiKt  (d»i.i  U  Zriliehrifl  do  Kuho,  t.  X. 
p.  41  iqq.  et  dans  u  Vergl.  Grammatik,  Th.  I*,  I,  p.  S34  iqq.).  ds  DniiicB  (dans  li  Zeiuchrifl  de 
Koho.  1.  Ul[.  p.  43i«qq')>  <■«  HiuHiiui  (dans  Ih  5liuj>>n  de  Curliui.  1.  VI,  p.  laBaqq.),  doJ.  Winia- 
■uii.(dmiu  lc9  Briirtgt  de  BMienbcrger,  1.  IV,  p.  i3ï),  ds  Ptiin  Ksioai  cl  de  P.  Ci»>  diniltur) 
idiliiiai  d'UoiDire  (voy.  parlieul.  P.  ti.vtt.Prtf.  Odya.,\,f.  uit  >qq.  ;//.,[,  p.  iiii  K|q.):  tire  auui 
la  réfiiUlion  de  Wackeniagel  par  Cimiii,  Ltip:.  Staditn,  t.  III,  p.  105. 


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100  GRAMMAIRE  COUPARÉtl  DU  GREC  ET  DU  LATl». 

E:i.:  Assimilation  pi-ogi-ettire  :  tipiav  (p.  ipïEv},  ôpictafl»  (p.  bfivAc), 
op«ao9K((p.  bpâtoOai)',  àvTiiïv  [p.  àvTiâev),  SeSiaa8iri(p.  SeSîtoOai), 
i«3i  (  DÉS.,  Boucl.,  iOI,  p.  âsTai,  de  5o),  rusMicr),  ifiavSiv,  tpoiâvm- 
toç  (p.  (pie>ftev,  (pamaTOî),  elc. 
Assimilation  t-égrrssivt  :  àïTio<!vT(.)v  (HOH.,  If.,  XXIII,  613),  p.  àvTiBiJv- 
Twv,  r^yDOoovto  (HOM-,  H-,  IV,  t)i  P-  T|YOp^O*'ï*i  ff^of  (p-  "*<(.  cT- 
oiov,  HOM.,  /;.,  XVI,  252]';  elc. 

181.  —  Contractions  attiqnes  comparées  à  celles  des 
antres  dialectes.  —  I^  dialecte  attique  étant  celui  qui  présente 
le  plus  grand  nombre  de  contractions,  il  est  naturel  de  le  prendre 
comme  type  et  de  montrer  en  quoi  les  autres  se  distinguent  de  lui 
sur  re  point. 

1°  Voyelle  H  suivie  d'une  autre  voyelle. 

a]  La  voyelle  à  suivie  d'un  c  se  contracte  en  S. 

Es,  :  TijivxiT!  =  Ti;xaT[,  *Ti(i«ïv  =  TiiiSv,  Cpae  =  ôpa,  etc. 
ReuARQUES.  —  1.  11  en  est  de  même  dana  le  dialeelt  homérique^  et  dans  le  dialecte 
Mim  d'Asie. 

Ex.;  HOM.,  ùpStOLi  (p.  ipitTii),  iïaûSa  (p.  éSaùSa*},  fixùiv  {p.  èéxoiv,  mais 
seulement  dans  la  formule  tiù  S'  oûx  àxovts  Tr«Téo6T,v),  elc. 
Dial.  fol.  :  rArshbii  [crase  pour  xal  ïttXtov). 
htnowel  ionien  présente  aussi  quelques  exemples  de  cette  contraction,  cf.  Apyoî 
fp.  âipY^t),  npovSoxtt,  yo&Tgci,  /pSvOxi,  îypfiro,  àviSaOeti,  ^iSaQxi,  ^iStxi,  elc. 

II.  Au  contraire,  le  dialecte  don'en  contracte  S  +  *  en  T). 

Ex.iEpii,  ÉPICH.,  91,  12  (p.  Spat),  «lyïjv  (p.  aci-iev),  éiwëîlTO,  Sophh.,  43 
(p.  IXidëzïTo),  nor^odo),  Alch-,  23,  16  (p.  xoTataQu,  de  itOTXo^t, 
TolUger),  ÉpiiTïJ,  AHI3T.,  -4cAacn.,  BOO  (p.  ifbiTu),  bpîjv,  AKlsT.,  Lys., 
ton  (p.  Ùpiïv)  ;  cf.  che»  Théochite  :  ((poitij  (2,  155)  et  vfxij  (6,  46)'. 

III.  Le  dialecte  béotien  ne  foil  pas  de  contraction  en  pareil  cas. 

b)  La  voyelle  &  suivie  d'un  i]  se  contracte  en  A. 
Ex.  :  TifjiiTiTe  =  TitiSTî,  etc. 

Reuarques.  —  I-  Il  en  est  de  même  dans  quelques  formes  du  noutel  ionien,  comme 
AsvS  (p.  AivxT|],  forme  employée  par  Hécatée,  au  témoignage  d'HÉRODtEN  il,  £56  ; 
11,  912),  iÔT^f  (p.  àT|SiQ;),  &Ziv\  (p.  àrfiti)'  et  d'après  Phrjntchos  dans  à&oki'iyy\t 
(qui  serait  pour  à-pi5oltff/_ii()*- 


I.Ed, 

'.pporl. 

inl  ta  furnic  ipsairïai  ii  son  origine  ipiioBiii,  on 

•uil  quo  l'iccenUMlion 

<  ipaStrBai 

■Joplécpi 

lu  tdileun  ni  tout  i  Tut 

llonlHlH 

U-d««t.< 

Î-^X 

.  ™  <i-weai. 

î.  MU 

!  tormo 

oioî  fliplifluc  1.  eonlrMti 

on  flû;  (cf.  ti-deau,.  J- 

■.  p.  119).  De  m^e,  Il 

«tpouibk 

(n»»  c«l 

nuDM  pu  1«  Aleiiodi 

-i°>  'iaéa. 

p.  i^iiu, 

.  t-  ipiwv,  ï(c.)  «oiMl  rii 

;llen.ent«ict««l  qu'il  r< 

Ulilre  [pir 

n  prog. 

uv,  etc.,  et  Wforo» 

4p*,  6p<: 

tl'tpctil 

1  nombre  d«  roraiM  oii  11  coi 

itrietion  «t  fùle. 

lorienu  lu  ronaci  ai  ( 

coinn«  d'âilltnn  ai)). 

"'  "  «?' 

•ont  Innjoura  conli 

ricl&B  (lor.  AiuB,  /)ial., 

n,  p.  (»î»q(i.). 

ï.  v«r. 

Wicii 

iMAflii,  Ztilichifl  do  Kul 

tmn.  IXVIII.  131),  dié 

pu  SlhDnI-euu,  i  5' 

0  {p.  so»). 

e.  ïor- 

'1  une  a 

lesi,  p.  îss. 

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PHONÉTIQUE.  -  CONTRACrrOX.  101 

II.  Le  (lialocie  dorien  qui,  on  l'a  la  (ci-deEsus,  1*,  i,  Reu.  11,  p.  100),  M  sépare  du 
dialecte  alUque  pour  le  irailemeDt  de  A  +  c,  s'en  sépare  aussi  pour  le  (raitemenl  de 
«  +  1)  :  ici  encore  c'esl  le  son  4  qui  l'emporte. 
Ex.:  ti((.î1t«,  ÈpïJTt,  etc. 

c)  La  voyelle  A  suivie  de  et  ou  de  r)  se  contracte  en  S. 

Ex.  :  Ttp.iït  =  Tififll,  Ti;iàTj  =  T'.jjia,  etc.  ;  ieiSu  :rT  ^Sw,  etc. 
Rbmaboues.  —  1.  Le  dialecte  homérique  et  le  nouvel  ionitn,  dans  les  formes  où  ils 
font  la  contraction,  suivent  sur  ce  point  les  mêmes  règles  que  le  dialecte  altique. 

Ainsi  chei  Homère  ôpflt  représente  k  la  fois  àpati  et  bpàïi  et  cheï  Hérodote  on  trouve 
les  formes  contractes  "poitS,  '/j^^i,  /pf,  Bii}(â,  ijtoBûxiuî  (fut.  p.  àito5oxi(ii.i[iT]i[), 
$(3ViC£Sî(  (fut.  p.  S(OLax(Sx[a](i;). 

II.  Le  dialecte  dorien  reste  ici  encore  (et  tout  naturellement]  fidèle  au  principe  qu'il 
applique  au  traitement  de  S  +  >  etdett  +  T):  dans  ce  dialecte,  de  mfme  que  A  +  • 
ei  â  +  1)  se  contractent  en  ij,  de  même  a  +  >t  et  a  +  il  se  contractent  en  t|. 

Ex.  :  opf]t,  SoPHH..  fr.  45  (p.  bpiei;).  bffl,  ËPicH.tRHE,  />-.  10  (p.  ^ipST]),  cniêf), 
Tabi.  d'H^raclée  (conlr.  de  tmêiïi), 

d)  La  voyelle  S,  suivie  d'un  o,  d'un  ta  ou  de  ou  se  contracte  en  u. 
Ex.  :  ^àoî  =  ÇÛ(,  )tip5toî  ^  xipw;,  —  t![i.xq(A£v  ^=  Ti[u3;jttv,  etc. 

—  Poiw  =  poû,  TiiAitjfisv  =  Ti[iû[itv,  etc.,  Tiiiio'jcx 
=  Tiftffldoc,  etc. 
Remarques.  —  I.  La  régie  est  la  même  dans  le  dialecte  homérique  et  dans  le  nouvel 
ionien  pour  les  formes  qui  admettent  la  contraction. 

Ex.  :  Hou.,  àyTipaoî  et  àYTiftof  (Od.,  V,  218),  ôpiotiEv  et  (>p(Û|ji.tv,  ôpàouax  et 
ipùjff»,  etc. 
Nourel    ionien    ;     vixùjiii,     bpûfitv,      vcxùivTtt,     vixûaa,     iteitÙTiuv, 
i[eipu^«6a,  etc.'. 
U.  Contrairement  A  ce  qui  se  passe  dans  le  dialecte  attique,  le  dorien  contracte  ao, 
au,  Mm  en  S'. 

Ex.  :  ycXSvTi  et  yiXSux  (Théocr.)   correspondant  au.i  formes  attiques  ycXùiai, 
YtXûsa,  —  ôitTSvttî  (ÉPICH-,  fr.  82),  de  oirTâcvxeî,   fusuii cuire,  fiiuai 
griller, SiziCEivSfiLtï  (Arist..  Acharn.,  7iil)  =  SiOHTdvâpEV,  xaTaYeXà|j.i- 
voi;, /Mcr.d'ÉpirfametDialekt-Inschr,,  3339).  TiiiSvTtiD.I.,  1587), etc.,— 
È7taEa(THÉ0CH.,  i,  28),  de  ÏTraÇao  (att.  èiriîïio),  ixToîoa'iTiiÉocii.,  5,  6), 
de*ixTâaa(5>,  ixTâo«o(alt.  èxTriooi),  énpi«,  ,*«ef(f.  Ojon.  (3.211,  11; 
cf.  HÉaoDLE.N,  11,  2SI)  de  txpi'aao,  tnpjso  (au.  litoiio),  npia  (Ëpicii., 
/>.  93,  corrigé  parAhrens),  de  nsiao^,  npiao  (att.  xpftu,  impératif;. 
Toutefois,  on  trouve  souvent  (et  notamment  sur  les  inscriptions)  des  formes  contrac- 
tées selon  les  régies  observées  en  aUique(cr.chez  Éfich,  :  (OTtÛv,  !^fivTX,  XQvti,  part,  et 
3*per«.  pi.,  X^t\,  optai.  ;  chez  Sopbro.n  :  TiTWuÉva  =  TiiTwjxtvY,  ;  chez  Arist.,  Li/i., 
1005  :  ifivTi;  1253  :  fvixwv;  1162  :  Xfiiiit<;;  sur  des   Inscr.  :    vixSvTt,    {ip[xti*|jic- 
vouc,  etc.). 

Cest  le  cas  en  particulier  pour  la  première  personne  du  singulier  des  verbes  en  -au 
(ex.  Ti[i5). 

I .  ToDlefiiis,  il  □«  hul  pu  oublier  que  ces  rtgin  nt  wol  pu  Ippliquén  d'une  muiËre  conilunls  d*iii 
M  dUlKla.  De  plui,  certiini  TerbH  ta  -au  h  trouvent  dtut  lei  «lu.  d'U^rodolc  lout  k  [«me  -fu, 
esDau  iIpwT^u,  Apiu,  çoiTtu,  ïp£ii>|iai,  clc. 

1.  Cella  règl«  e>l  sppliquie  pmqur  pirioul  dans  II  déclininou  fl  dini  la  cunjugaivin. 

î.  Forme  préUrible  1  [xTciiru  nvt  donne  ta  Vulgale. 


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10!  GRAHMAIRE  COMPAREE  DU  GREC  ET  DU  LiTIN. 

2"  Voyelle  à  luivie  d'une  autre  voyelle.  —  Cette  combinaison  est 
exceptionnelle  en  attique  et  inconnue  en  ionien,  puisqu'un  a 
primitif  y  est  remplacé  par  un  i].  Toutefois  les  grammairiens 
(cf.  Ml.  DioNts.  cité  par  Ei-sTATnK,  p.  t94i)  nous  font  connaître  une 
forme  attique  ïkSi  {=  i).âa,  ilixia.)  oii  l'on  voit  S.  +il  réduit 
à  a.  Cette  réduction  est  do  règle  en  éolien  et  en  dorien  (cf. 
Y*,  ion.-att.  yv),  de  yaîa).  Voy.  d'ailleurs  ci-dessus,  g  180, 
a,  i\  p.  97. 
De  même  en  éolien  et  en  dorien  S  suivi  de  c  se  contracte  en  A, 

cf  éol.  fiXioî  p.  àO-ioî,  dor.  fiXioi;  (Hob.  -fiiXioç,  att.  r,>.io;). 
Enfin,  dans  ces  mêmes  dialectes  &  +  o,  SL  +  la  =  &. 
Ex.  :  Éolien  :   Kfovi'Sa  de  Kpovi^âo  —  tSv  otiov^v,  de   txwv 
anwiiun  —  S;  (cf.  dor.  et  béot.  à;),  de  âo;  (att.  ïu;) 
Dorien  :  'AXx(«tv,  de  'AXx|Aâuv —  MEv^a;,  de  MtvAcco;  (cf. 
'AfitUTiiaç)  —  yajji^Tpotî,   Tabl.    d'Héracl.  (de  yT.dy.itfx^ 
cf.  att.  yi(i)[i£Tp7];,  p.  frioy-éT^rii  par  métathëse  de  quan 
tité  (cf.  ci-après,  §  194,  p.  112  sq.),  —  iripapo;  (Tkéoch. 
XV,  8),  de  napâopoç,  ion.  napviopoi;  (Abcml.)  —  'ArpÉiSa. 
de  'ATpiiâao  —  'ATpiiSav,  de  'ATfii^iuv,  etc. 
3°  Voyelle  t  tuime  d'une  autre  voyelle. 

a)  La  voyelle  c  suivie  d'un  a  se  contracte  ordinairement  en  t). 
Ex.  :  Ti()fsa  =  Tef^l],  àXnôla  =  àXïiWl,  etc.'. 

Toutefois  -ri  (provenant  de  -cPa-,  -([ijoc-,  ix-)  passe  à  a  après  i ,  t,  v 
(cf,  ùyiS,  ivSsS,  iùffiSt,  etc.) 

Remaroues.  —  I.  Le  dialecte  homérique  admet  quelquefois  cet(«  contraction  (cf.  x^iç, 
p.  xÉecp,  'OSuoîî,  1  côté  de  'OBuo-TÉa,  TuBîj,  à  côté  de  TuEta,  ^ipoï,  p.  ï*po(  {Hgmn. 
à  Démêler,  v.  455),  teû/t,  (Hoir.,  IL,  Vil,  201).  aivoTtaeîj  {Od.,  XVIII,  201),  mais  1b 
plus  souvent  il  laisse  subsister  l'hialusi  il  en  est  de  même  dans  le  nouvel  ionien,  où 
l'hiatus  est  de  règle,  surtout  dans  les  inscriptions. 

II.  lA  dialecte  dorien  fait  quelquefois  la  contraction  et  quelquefois  il  la  néglige, 
surtout  dans  tes  noms  de  la  3'  défi.  (cf.  ÏTta  &  c0lé  de  £tt|). 

Enfin  le  dialecte  éolien  parait  avoir  él^  aussi  capricieux  que  le  dorien  :  si  l'on  ren- 
contre i^p  pour  Ë9p  (Alc.  ,  va  ;  Safpb.,  39),  on  trouve  XafltxoîSta  (Alc.,  ti). 

b)  La  voyelle  c  suivie   d'un  S   est   une   combinaison    rare    qu'on 

rencontre  dans  un  petit  nombre  de  mots  comme  yiviâ. 

Rehahoces.  —  I.  La  forme  BupEdt  est  relativement  moderne  et  provient  de  Soiptii', 
qu'on  lit  d'une  façon  constante  sur  les  inscriptions  attiques  de  la  bonne  époque,  tandis 
que  les  manuiicrils  donnent  Swpfî*. 

11.  Parfois  la  combinaison  t^  s'explique  par  l'action  d'un  F  primitif  (cf.  ci-dessus 
3",  a  et  ci-après,  p.  UO,  n.  )),  comme  dans  vîapourveFi-,,  xaTÉaya  (cf.  FsFT,Ya),  etc. 

I.  Leilonon  coniiHi  y_fiata.  =  xpvaà  ne  conitilitenl  da  cicpplioni  ifi'ta  appannce  ;  ««  pluricli 
eonlraclH  nnl  it,  m  efTet,  «tr«  inOumcéi  p*r  rantlagic  d«  lulro  nsDtrri  m  n. 

S.  Pir  réduclioB  dt  U  diptitoagH*  ■(  à  I  (rr.  ci-iprt>,  p.  Ot.  n.  i). 

1.  Vof.  Héihi»,  1, 1S5;U,  eOlvaiBiui»,  Z.  (.  Synin.-ll'.,  1S7»,  p.  SiO:  0,  Diiiiiiiii,  Ap<'Hc<«r 
pkil.,  IX,  Si  ;  HiimTHutn.  Gt.  drr  Ail.  Imehrip.*,  p.  31  v^. 


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PHONÉTIQUE.  -  CONTRACTION.  103 

c)  La  voyelle  c  suivie  d'un  o  se  contracte  en  ou. 
Ex.  :  Tftj^iof  ^  ttlifpuç,  f  iXto[iiv  ^  cpiXoOfACv,  etc. 

RtVABODES.  —  I.  Cette  règle  n'est  apptiqnée  dans  le  dialecte  homérique  et  dans  le 
nouvel  ionien  que  dans  un  très  petit  nombre  de  cas  (cf.  S((«u;,  nccfou;.  Hom.  ;  Stouc, 
fliPPOCB.).  Ordinairement  la  contraction  n'est  pas  faite  ou  bien  le  groupe  co  donne  bu 
(cf.  'EpiètMi,  4x}xScu;,  Oxpveu;,  etc.,firâli!deTt''y(ot,  xï^Xto;,  elf.iatoet  mO,  etc., 
Toy.  ci-dessus,  S  17),  Reh.  11). 

Sur  los  inscriptions  ioniennes  on  trouie  CO  sans  contraction'  jusqu'au  iv  sièrie; 
de  même  Coi  et  cou  y  restent  sans  changement  {exception  faite  pour  les  cas  oit  ces 
groupes  se  placent  après  une  voyelle,  cf.  Ttoiot). 

A  partir  de  cette  époque,  les  groupes  BO  et  sou  donnent  su,  et  celte  forme  se  retrouve 
sur  les  manuscrits  des  auteurs  ioniens  (cf.  p.  Hïrodoti  :  nXtOvM,  itXfiJvz,  l\i.f^,  à 
câté  de  È^îo,  [iiu,  (Fiù,  h  c6té  de  aiti,  ÀttCxeo  et  ànfxcu,  ictiSto  et  icifSio,  ("Xio, 
lit»,  etc.  ;  chei  Arcbiloque  [//■.,  15]  ;  /«pi^iu,  etc.)- 

II.  Dans  le  dialecte  dorien,  la  combinaison  CO  (quand  ta  contraction  est  faite')  est 
traitée  tantôt  comme  chei  les  Ioniens  et  tantôt  comme  chez  les  Attiques  (sur  So  =  su, 
voy.  ci-dessus,  g  171,  Reh.  II)'.  Toutefois,  les  formes  non  contractes  prédominent  dans 
les  dialectes  doriens  de  la  Grèce  moyenne  et  de  la  Sicile. 

lit.  Dans  l'éolien  d'Asie  la  contraction  de  CO  parait  avoir  été  exceptionnelle;  quand 
elle  a  lieu,  elle  aboutit  à  (u(voy.  ci-dessus,  g  171,  Beu.  11). 

d)  La  voyelle  t  suivie  d'un  «j  se  contracte  en  w. 
Ex.  :  yiviûiv  ^  yivÛv*,  ç (Xtu  ^  fii-Ci,  etc. 

Rbharoubs.  —  1.  Cette  contraction  est  eiceptionnelle  dans  le  dialecte  ionien  ;  toute- 
fois chez  Homère  elle  est  fréquente  au  subjonctif  de  l'aor.  2  act.  el  de  l'aor.  passif 
(cf.  [iiOôtu-sv,  ôawfiEv,  TreipT|0(ùu,4v,  etc.). 

11.  Dans  le  dialecte  dorien,  l'tiia tus  subsiste  en  général  (cf.  âopBiioïf,  fr,  14  :  itoiÉw; 
teiCB.,  fr.  19:  5uvBïin\si!>,  i^taivéoi,  etc.;  Adcbim.  :  Ktatftv/^biiavti,  âvs^p*- 
f(ii>vt[,  etc.).  Cependant  on  voit,  par  les  fragments  du  poète  rhodien  Timocréon  que,  si 
le  groupe  su  subsistait,  il  ne  comptait  souvent  que  pour  une  syllabe  (cf.  tTrnivéu 

4"  Voyelle  o  suivie  d'une  auire  voyelle. 

I.  Touleloia,  coninc  l«  lonitna  nolaiml  pir  EO  l>  diptalongae  lu  (cf.  AEOKOIS  p.  Umott, 
♦  EOTEIN,  p.  f liftiv).  Mlle  ««triioB  demniK  dooHuM. 

S.  Poar  tedMiil,  ioT' K«iu»-Buh.  oud.  ci(i<,  p.  ÏOi  (9  90,  t). 

3.  ToBteloa,  dus  le  doiwn  ttrin,  l'uuge  dinuodiit  que  eo  'AI  cimlrmdi  «o  u  dioa  un*  sflUlH 
ouTcrtc  [ef.  ivwnivoc  ^  àvouiiivouî,  iùxap>aTÙ|u;  =  iùxapiOT0Û(x«v,  /nsn'.  Crét.)  tt  cd  o  dini 
liDo  aflltbc  rennes  (et.  xptTiSvTc;  ^  xpiTiovTi;.  xaa|L<JvTï;  =  Kai7|t0ÛVTt(,  fut.  RpisScuaiivTac 

mnven  de  Hgnrtr  lu  wd  Ô  lermt  :  or,  dam  l«  dïalictn  ioDico  >l  tlliqu»,  Ô  (nni  a'cft  unardi  en  i)  ï 
partir  du  it*  tlitie.  fl  t'ett  ce  «on  usaw-dl  que  l'alUque  ti  l'inDten  flgurtnl  pir  du. 

QDtnt  i  U  >uhtlitii1h>n  ds  ii  1  ta  lu  participa  préwnl  moirrn  (cf.  X(iikli|XIVO(.  âfaip((|UVOÏ,  «te.), 
qD'on  tmBie  dai»  le  dialerla  bfotien.  ce  n'nl  pas  à  propremept  perler  une  C'MitraetioD,  e'Hl  une  ilinii- 
nation  ;  en  elTel,  pour  étiter  Dne  lueeeuioa  de  brtiei  trop  oombreuiei  (xsXEip,iVD;,  àfaieiJ|uvo()  I* 
dialprio  béotien  a  supprimé  I'  g  cl  ailon|{«  «  en  El  (ni)  peur  i),  coiniiiele  prome  la  fornH  xoAiciVi^iuve<. 


(lyûv,  Tt).e'>v,  Ylvûv,  ete.)- Toilt'oi».  I"  po""^' 
Hlîuï.iTi'-         -    '         '    '         '■■  -■-     '-'   " 


(,  naftidiv,  il-fitai,  iTtitov,  Jpiuv,  etc.  (ri.  Eiimm,  La.  SophocItUM,  l.  II, 
.  It  aiiq.  1  Gmti,  dai»]»  fmdieR  de  Curliui,  t.  I,  ï,  13t  H|q.  ;  Srâct,  Arialoph.  iM. ,  p.  il  aq..  Cit. 
par  KCma-Buu,  our.  elle,  p.  i3I,  a.  1)  el  ici  manmeriu  de  Xénopbon  domwDl  xtij^lav,  xtpliuv, 
ïpiwv,  etc. 


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101  GRAHHAIRE  COHFARÉ£  DU  GKKC  ET  UU  LATIN. 

a)  La  voyelle  o  suivie  d'un  a  se  contracte  en  w. 
Ex.  :  aiSôa  =  «iSû,  pôaÇ  =  pûÇ,  etc. 

Rbuabques.  —  I.  Cette  conimction  eu  faite  dans  lue  rormes  homériques  sîSw  et 
-^Û)',  de  méroe  que  dans  xï(6(u  et  T,iù  chez  Hérodote  (VIII,  111;  III,  lOS;  IV,  19)'. 

II.  Le  dialecte  dorien  coniracle  aussi  ou  en  u  dans  la  troi^ème  déclinaison,  mais  on 
trouve  exceptionnellement  o  +  a  =  a  dans  les  formes  spÎTOî  (p.TtpSiTO(,  de  wpiJaTOî) 
et  xpSv  (p.  icpcdY)v)  chei  Tbéocrite. 

b)  La  voyelle  o  suivie  d'un  c  se  contracte  en  ow^. 
Ex.;  [iiffôoe  =  fifffOoo,  SnW-tn  =  Sïi^oOv,  etc. 

Rbkaroues.  —  I.  Dans  le  dialecte  homérique  et  dans  le  dialecte  d'Hérodote  celle 
contraction  est  de  régie  pour  les  formes  des  verbes  en  -^  comme  youv^-io^xi  =  you- 
voôaûïi,  /oXti-eTixi  =  ^oXaûTai,  etc. 

II.  Dans  le  dialecte  dorien  celte  contraction  est  ordinairement  faite,  mais  tandis  que 
le  dialecte  dorien  sévère  la  Ûgure  par  w  (cf.  ci-dessus,  p.  103,  n.  3),  le  dorien  mitigé 
l'exprime  par  ou  comme  l'altique,  (cf.  à^jLitcXupY'^^  P-  àuittXoepYixx  [Tabl.  d'Htr.], 
iXâsoUï  p.  ÊXàsaou;,  de  tkifsann  [AnrsTOPH-,  L'jê.,  1260J). 

c)  La  voyelle  o  suivie  d'un  i)  se  contracte  en  ». 
Ex.:  SiiW>iT(  =  Sn^ÛTe,  y-ti^ifiTot  :=  ^i<;6£Itov. 

ItRiUROfEs.  —  1.  On  peut  se  demander  si  les  formes  atliques  fiinXîJ,  StnX-ijv,  etc., 
Eont  bien  pour  BixXd-r],  SntX(iT|V,  etc.  S'il  en  eat  ainsi,  on  ne  peut  les  expliquer  que 
par  l'analogie  de  formes  d'adjectifs  non  contractées,  comme  àyccfliQ,  iYnSijv,  etc.  Mais 
T'AN  AiriA'ËIAN  qu'on  lit  sur  les  Tables  deGort^ne  permet  de  supposer  une  forme 
accessoire  SiirXt'ri  qui  expliquerait  la  contraction  d'une  manière  très  simple. 

II.  Cette  contraction  est  une  de  celles  que  bit  le  nouvel  ionien,  mais  seulement  dans 
certains  cas  (c(.  Ôy5*^*o"">  P-  ÔYSo^xovta,  —  vtvu)jLtvou,  iwtïaat,  éntvtbxKst, 
ivv^vWVTO  [de  voîto],  à  cité  de  votjoxî,  la-r^amai,  iTiiiir^aay ,  iireïOTiO-r] ,  iv^TiTo;, 
vO':^[ii.(uv,  —  p&oai,  P^^o-i,  àviëuciKC,  ^tëuixÉvx,  npoaiët&fTXTO,  iS&^t^  [de  ^oxcd, 
èèdT|«a,  etc.], —  îé<&6cov,  iëâ^sxv,  flw9Ti<i«vTe;  [de  poTiflio)],  à  côté  de  ^orfiitu;, 
poijOtt,  tëo-rfi-iim,  etc.'. 

B.  —  Db  la  comteaction  en  latin. 

183.  —  Règries.  —  Ge  qu'on  sait  de  science  certaine  sur  les 
contractions  en  latin  se  réduit  en  somme  à  fort  peu  de  chose. 

1°  Comme  en  grec ,  deux  voyelles  identiques  en  hiatus  se 
contractent  en  une  voyelle  unique  qui  est  lon^e,  c'est-à-ilire 
que  a4-a  =  â,  6+6  =  0,  o-)-o  =  iï,  i+i  =  î,  u  +  H  =  ù. 


1.  T^ultloii.  Ni.^^, 

Vél.  flrïiio 

rom. 

ni,  140 

iï,  4Î8,  pr«( 

ood 

wiaucr  1»  lo 

mn  non  mntr 

cl»t 

iriqac  doi 

é  tl  00  -d>i 

Sur 

Htle  quctio», 

ouii.  eiU,  l,  1.  p.  *i*. 

i,  Tuulefoii  Hirodien 

(II,  391) 

ucaulit 

ou]»  f,4a  no 

>*Fprcdpkrli,n 

tiDC  qu.  L.  «.» 

UoD  n'élùl  pu  iwuour. 

qu°'u  no 

rinitiT  0  fcrm 

urdi  plui  Lird 

tq  >.  (=  ou). 

.Hérod., 

K,.  (dl* 

p.r  KDD..-BL 

au.  r.W,  p.  1 

de 

riiti  uuloga»  d>»   ]< 

di*l«U  homéri 

a»  (cf.  fi 

li^vt.  p.  3 

Tff. 

vu  [H.,  XU, 

iilliméX 

p.    IniSo'qvaitiK  [Od 

1,  378; 

«5ij). 

iïV^W-™. 

p-  i^y'>r\lIalnt 

[Od.,    XXHI 

»H.    Oïî<ixo;î« 

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PUONËTIQUe.  -  ËLISION.  lOS 

Ex.  :  Phrâtes  (Mon.  d'Ahctbe)  à  cdté  de  Phraates,  lâttina,  à  côté 

de  IftTfttrina  (Pompon,  com.  v*iiR.),  etc.; 
VAnens  à  côté  de  Tehemeiu',  prdndere  à  côté  de  prèhen- 

dere,  ndmo  pour  'nehemo;  sans  doute  aussi  rés  p.  reyes, 

trfis,  p.  treyes,  etc.*; 
Cdpia  (p.   'co-opia,  cf.  in-opia),  proies  (p.  'pro-oles,  cf. 

snboles,  adolesco),  etc. 
Rll  p.  nihU,  fUl  p.  lUii,  dl,  dis  p.  dii,  diù,  etc. 
Passûm  (Plaute,  etc.]  p.  passanm,  frnctQm  (Varu.,  de  a«  nui.. 

Il,  49  gq.)  p.  tructuum,  currum  (Viks.,  En.,  Vl.esa)  p.  cnr- 

ruum,  maBitm  (Vno.,  £».,  vu,  tso)  p.  manuum,  exercitum 

(Mos.  Ancïb.,  V,  *o)  p.  exercituum,  etc. 

S"  Quand  les  deux  voyelles  en  hiatus  ne  sont  pas  identiques,  il 

semble  que,  dans  les  cas  oii  la  contraction  est  faite,  ce  soit  le 

son  de  la  première  voyelle  qui  l'emporte. 

£\.  :  dêgo  p.  'deago,  debeo  p.  'dehalKO  ou  dehibeo  (cf.  piaute, 

Trin.,  425],  cogo  p.  'coago,  cogito   p.  co-agito,  câpula  p. 

co-apula,  etc.'. 

Rkmaboub.  —  Tout  le  monde  ml  d'acconl  pour  voir  des  verbes  contraciés  dans  les 
rerbes  de  la  première  conjugaison  qu'on  peut  rattacher  à  des  radicaux  de  noms,  mais 
OD  ne  s'entend  ni  sur  la  nature  des  formes  primitives  ni  sur  la  nature  des  Tormes 
inlermMiairts  entre  les  formes  primitives  et  les  formes  contractées*. 


M-  —  De  l'éllsîon. 

183.  —  Déflnitlon.  —  On  appelle  élision  la  suppression  d'une 
voyelle  (ou  quelquefois  d'une  diphtongue)  à  la  fin  d'un  mot'  devant 
un  autre  mot  commençant  par  une  voyelle. 

En  grec,  l'élision   est  orditiairement  marquée    par  l'écriture^;    en 


mrnt  Toctiique  initial  du  Tfrbc  limpiF  (cl.  daimbolare,  daar- 

lecé  i  conclurB  que  la  langue  latin*  r^pugoail  ui  cnalraclions, 
u'élaif  nt    pu     idenlii[u«.    Mais,  même  lonque  In   vojciln  rn 
liiatu  ttaiFDl  idfDLtqDH,  la  lani^a  [aline  de  Icoail  pai  ii  Tilre  la  cgolrarlion,  puisque  ]n  tonna  refait» 

la  négligeai  gûirilement  [cf.  desise,  deerrars,  etc.). 

4.  Var.  dwu  BiiTnouiiis.    Sladm  i.  indus.   Spi'aeligeicliiellle,  II.  p.  Ut  >qq.    l'inditilioii  de* 
priieipaai  InTui  relatif]  i  la  qunliiin.  Four  la  doetrbe,  Tof.  V.  Hinai,  Pricii,  etc..  g  T3. 

5.  L'éliiiiHi  peut  H  prodairo  Entra  In  ilémenlt  d'un  mut  compoit 
Aiin.,  Tiâimoph,,  iSO  ;  ImtTVi;,  Gren.,  tIS  ;  Stxiiii.  Sont.,  1 
)0t:  tcAléda  ImatHn,  ïtxunTK,  fnramordiaairnen  prou). 

e.  Le  «igné  qui  Mrt  à  l'indiquer  daui  noi  leitn  a  U  rn^me  rarmc 
ialrodoïl  daitt  l'iciilUK  à  U  toia*  tpoqne  que  lui  (toj.  ci-demu,  | 


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lOS  GRAHMAini-:  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

latin,  l'écriture  ne  l'indique  jamais,  mais  on  sait  par  les  préceptes 
des  rhéteurs  et  par  les  règles  de  la  versification  latine  avec  quelle 
rigueur  l'hiatus  était  proscrit. 

184.  —  Rëgrles  particnliëres  an  grec.  — En  grec,  on  supprime 
généralement  une  voyelle  brève  et  quelquefois  même  une  diphtongue 
à  la  An  d'un  mot  devant  un  autre  mot  commençant  par  une  voyelle  '. 

De  toutes  les  voyelles  c'est  dtqui  fournit  le  plus  de  cas  d'élision; 
puise,  puis  o,  enfin  t,  qui  en  donne  assez  peu;  quant  à  Tu,  il  ne 
s'éltde  jamais,  sans  doute  parce  qu'en  hiatus  il  devenait  semt-voyelle 
(u<).  Ainsi  ; 

1**  Un  A  s'élide  à  la  fin  des  noms  neutres  sing.  ou  plur.  (cf.  EÛpr.^xx, 
ffpïyfix,  (7w(ix,  etc.,  l'jprjjiaTa,  7:pS;y|xaTa,  lûpaTa.,  etc., 
TaÎTx,  -niMzx,  àXXi,  Suol,  xÔTipa,  etc.),  à  la  fin  des  noms  de 
nombre  en  a  (^^xx,  nevTTixovTa,  etc.),  à  l'ace,  singul.  de  la 
3°  dccl.  (i>.T:iSa,  TiûCTÉpa,  oiiS^va,  Ë^ovra,  etc.),  au  nomin.  et  au 
voc.  sing.  des  substantifs  de  la  l"décl.  (cl.  yXûffffa,  ppa^^iîa, 
oùda,  S^<r7C0Tx,  etc.),  au  parfait  actif  et  à  l'aor.  V  actif  (cf. 
^^^oixoc,  Uuffu,  etc.),  à  la  l"  pers.  du  plur.  -jiïôa  (cf.  X'jô^iOx, 
tt6y.tHai,  it.xHii}i.i^x,  etc.),  dans  les  mots  invariables  en  A  (cf. 
^iit,  fj.i.\iiT%,  î-EiTx,  ivTaO^x,  «[xx,  etc.,  iWi,  ipx,  îvx, 
àvx,  jtxTi,  fAfTX,  6VIXX,  etc.). 

2°  IJn  c  s'élide  au  vocatif  de  la  2*  décl.  (cf.  Çê'v!,  ïilo'jTt,  etc.),  dans 
les  formes  pronominales  en  c  (cf.  ijii,  ai),  dans  les  mots  inva- 
riables (cf.  TÔTE,  Si,  o'jSé,  \>.r,^é,  TE,  oÛti,  [AÏJTE,  eïti,  yi, 
TÔTc,  etc.,  S-ri,  ôiïÔTE,  ûure,  etc.);  il  peut  s'élider  dans  les 
désinences  verbales  en  c  (cf.  lîtTuoîrrixt,  <pjja6e'€tixe*,  éiroiriiixT!, 
ït>.T,(pxT£,  vojAtîviTS,  ymixTEirfti,  «J/viçiEÎfl^E,  etc.). 

S"  Un  o  s'élide  dans  les  formes  pronominales  comme  otiTÔ,  tovto, 
îxeîvo,  toioOto,  dans  le  nom  dénombre  Svo,  dans  les  désinences 

en  o  (cf.tXoio,Sûvxio,  PovXoivTOjyî-j^otTo,  BT:oir,(ravTo,à;T£âovTO, 
EÛpvivTo,  etc.),  dans  l'adverbe  ^Eùpo  et  dans  les  prépositions 
en  o  comme  iT:6  et  ûttô,  à  l'exception  de  lupô. 

:  il  àitinpofiii  vûv  xaXov|i^vi]).  qutnri  U 
vjnjj  (xofMïi;  "  »iïi"'  rwonrbé  ..  et.  fiiarn. 


outre  qiH  M  ligD 
remplie*  une  ïq; 
J^n(«.,  p.   793, 
toucblDl  VélnoD 
1.  L«uon.brD 
t*il«.  Eo  entt.  I 
sur  raoni«r«  d'J 

,'rlle  ilid^A  (cf.  icaa'  ajrav).  >'apprlle  c 
10}   qi»i>d   il   nirq»  une  eruc  (cf.  ' 
,  ro..  Keiii.iii.BuB,  SS3[p.  SÎO). 
dM  éiiHoat  éWt  uni  doDio  en  grecbe». 

ttoiat  obligitoii 

proM  et  cdto  toi 

3.  tn  r..rniH 

d'.FPçlec  le  V  e. 

Taluit  Hntir.  Puisqi 
■t  pu  l«  rigueur»  d. 
mirtérilion  doitîlrel 

.eteniquF.  Vov.  «.. 

.e«ll8.*gligeDee. 
,  1.  métrique,  à  plu 
iréMnle  11  l'esprit  de 
oeno  du  ringulier  . 
Lprè,.  g  LR6. 

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PHONÉTIOUE.  —  ËLISION.  107 

4'  Enfin  un  X  peut  s'élîder  dans  lati  et  dans  ses  composés,  dans  la 
forme  ^■fijj.i  et  dans  les  optatifs  en  -p  (cf.  ïj^oijai,  pouXtû- 
ff«i(jii,  etc.),  dans  l'adverbe  m  et  dans  les  prépositions  àvrî, 
(ippE,  sm  (mais  point  dans  TZi^i). 

ItEiiABQUES-  —  I.  Devant  le  suflixe  adverbial  1,  qui  (erniine  certaines  formes  de 
démonsimiirs,  la  di^sincnce  normale  du  démonsiralif  t'flide,  si  elle  est  brivt  {cf.  tout(, 
TatjTi,  tSi,  toSi,  ivTïuOi,  BEupi)  on  s'obrège  si  elle  est  longue  (cf.  ii&r»)f,  touTOuf, 
TûOTw!,  TautTji,  oÛTOti,  !)cûtiï[f,  toutes  tormes  qui  ont  la  valeur  d'un  créllque  (~  "  "). 

II.  Dans  le  dialecte  épique  et  (|iar  imiialion  sans  doute)  dans  la  langue  poétique,  on 
rencontre  certaines  élisions  rares  ou  même  inconnues  dans  la  langue  ordinaire. 

Sur  celte  question,  trop  particulière  pour  être  traitée  ici,  voy.  Kuhnbr-Bus3,  autf. 
Gi-ainm.  d.  gr.  Sp.,  §  53,  5  (p.  23S  sq.), 

III.  Dans  le  nouvel  ionien,  bien  que  l'hiatus  soit  plutûl  recherché  qu'évité,  il  est 
remarquable  de  constater  : 

i"  que  la  finale  des  prépositions  ivà,  Biï,  x«tÎ,  (i«»,  irapâ,  àjjiçf,  ôvtf,  lui, 
iiw,  ÛTtii  est  bien  plus  souvent  élidée  que  conservée  ; 

S*  que  la  conjonction  àXXx  est  pretque  toujours  êlidée; 

3°  que  Si  l'est  très  souvent  et  oûBc,  jJTiSt  assez  souvent. 

I.es  inscriptions  ioniennes  prouvent  que  les  copistes  des  mss.  d'Hérodote  ne  doivent 
pas  être  tenus  pour  responsables  de  ces  faits,  car  elles  offrent  elles  aussi  un  assez  grand 
nombre  d'élisions'. 

185.  —  L'élision  des  diphtongues  est  assez  rare,  même  chez  les 
poètes*  :  toutefois  la  diphtongue  at  peut  s'élider  dans  les  désinences 
verbales  ob,  au  point  de  vue  de  l'accentuation,  elle  équivaut  à  une 
brJtve.  Bien  que  cette  élision  soit  surtout  fréquente  chez  Homère,  on 
en  trouve  quelques  exemples  même  chez  les  prosateurs  (cf.  Piaton, 
Lys.,  212  e  :  ijpEûSsO'  0,  Phileb.,  38  b  :  yiyntO'  IjtàffTOTS,  etc.)  et  l'on  voit  les 
cas  se  multiplier  à  l'époque  postérieure'. 

186.  —  Le  V  enphoniqae.  —  Au  lieu  d'élîder  certaines  finales 
en  c  ou  en  i,  il  arrive  assez  souvent  en  grec  qu'on  les  fait  suivre  d'un 
V  qu'on  a  appelé  euphonique*. 


ufH.  ft  pour  iM  iDuripliDiit,  Fj>m,  Curliui  S. 

'.  dU.  g  sa,  S,  «  «  /  (p.  Sj:  »,.).  qui  m..™ 

liODi  et  lui  traïui  ]«>  plm  Importun  t 

r  chuuno  du  quHtiong. 

a.  Cf.  P..  BuH,  ^«wpr.  d.  Ghee/,..  p 

«HcvoDi,  tout  eu  TKoniiiiaugl  qu'on  poBrriiit  la  r<?aiplic«r  wïl  p*r  •  v  d<  liw»ii  •>,  soit  méEiie  pu- 
V  iBobite  •  ;  m  tonl  eu,  «Ile  nul  niniiqua  It  mot  ■  pan^giquc  »  rlurtoul  qu'  -  épheltirtiqns  -  : 
mol  paragoffiqut  (do  Ttapafwy^,  "  wWHïon  d'une  Icllr»  «)  doiiocrait  i  enlendre  que  le  v  M  ajoaM 
Lnicsrtaini  eu  au  mol  tout  tatni;  oeH  pirailcHl^n  que  cev,  bien  que  condilDinl  un  iUmenI  mabila, 
I  □éainaÎDi  primîlir,  mil  qu'il  rrpr^ento  nue  aneieune  naale,  toil  qu'il  ait  prit  la  place  d'aaa 
se  j  «nfia  le  nnl  ipktleyfliqm,  qui  h  Innire  en  effet  dam  les  graramairieni  greca,  eil  enlendu  t 
ans  |ur  lea  uedemea  :  to  i  iftlxuvrixjv  ivri  toû  V  ne  peut  sigoiSer  qu'une  ehoM  :  •  L'epai- 
lon  «tjiropre  l  atlirrr  un  v  après  lui.  n  Celle  quealionriu  V  de  liaiwn  ett  encore  auci  b»1  connue  : 
eu  loot  cai.  1«  Iraïaui  nodernea  dont  le  ptus  imporUiil  e<l  celui  de  Hu»!  J.  t.  H'iHin,  de  iitltra  v 


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108  GEUHHAIKE  COHPAhËE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

Mais  ce  serait  une  erreur  de  croire  que  ce  v  ne  se  trouve  que  devant 
une  voyelle.  La  règle  que  donnent  les  p^mmaires  ne  s'est  établie 
qu'assez  tard'  et  ne  convient  qu'au  dialecte  attique*;  de  plus  elle 
est  incomplète.  Voici  ce  qui  paraltsùr  : 

i'  Le  V  euphonique  pouvait  s'employer  aussi  bien  devant  une 
consonne  que  devant  une  voyelle;  mais  tandis  qu'on  s'en 
servait  presque  toujours  dans  le  courant  d'une  phrase,  on 
l'omettait  assez  souvent  devant  une  ponctuation. 

2*  Les  formes  verbales  en  t  sont  presque  toujours  suivies  d'un  v 
euphonique,  soit  dans  le  courant  d'une  phrase,  soit  devant 
une  ponctuation. 

Beharoue.  —  Le  v  euphonique  qui  se  rencontre  parfois  chez  Homère  à  la  3'  pers. 
du  aing;.  du  plus-que-parfail  ea  -et  est  employé  aussi  en  pareil  cas  par  les  Atliques  : 

E\.:  Aristofb.,  Nuéei,  1341  :  VtitoiO*iv  oùx...  —  PuiON,  Rifp.,  617  e  : 
eîX^X*™  (devant  une  consonne).  Ci-il.  il2  b  :  xatuxiîxiiv,  oîov...  — 
EuB.,  Ion,  un  :  fi^Eiv  èv  (même  usage  très  souvent  chez  Platon, 
quelquefois  chez  Aristophane,  une  fois  dans  le  discours  contre  Polyclés 
fausiement  attribué  ïUémosthène,  L,  4i),  etc. 

GrKCorun  pai-agegici  juttlionii  rpigraphia  (Lflpi.  Slnd.,  t.  IV.  I  k|i|.)  dteXHiteal  ibaolumciit  ti 
r»g1«  enKignée  dim  In  grammiir»  flémentvm  d'aujourd'hoi.  Tuf.  auisi  Fi.  Buii,  Auii/ir.  i. 
GHkK.  ',  p.  J5  sq. 

I.  Duu  ta  diiwrUtinn.  Hiih  J,  J.  Uaiuh  (d',  ci-doHi,  p.  107,  n.  f)  ■  Atudit  uie«»i«nifDl  I» 
lémoignigH  dM  grinnniiriFiu,  let  iaurlpliou  cl  \r»  muuKrila.  Voici  le  rAsumé  de  >a  dé<uuieii«  : 

d'un  trile  ds  ChnrobiHcai  (noa  tmprniilé,  cansie  d'ordiuurs,  i  Hérodicu). 
b)  tnicriplitai.  L«  docmncDli  uMcieli  ftudiéi  pcmcUcnt  de  contlalcr  ceci  : 

1*  AtipI  Euclidc,  remploi  et  l'uniuiMn  do  v  piniucnl  uui  ■rbitriim,  luni  bien  duu  le  eonrtnl 
de  U  phrue  qug  deiinl  ane  ponchillion  (ro  effet,  du»  le  couruil  de  la  phrue  daiul  uns 
•ojelle.  V  «1  emplafé  îi  tn'ia,  ouii  nuque  ÏO  fuit  ;  devant  une  conioDr.  V  at  taphtji  »  foie, 
mais  nuque  il   loit;  —  deiiBl  une  pooeliiitîoD.  V  eit  emploTt  J  foii  deiuil  une  loyelle, 


■uit» 

uiqne  ît  (oit;  v  est  employé  »  roîi 

de.u. 

.manque  «foi. 

)  ;  tonlefoi.. 

«t  pliu  fréquent  dam  le 

:   courant  de  la 

,hra«  que 

deiut 

De  403  i 

1337,  remploi  do  v«gfn*rdiM: 

:  dan< 1 

le  cnuranl  de  la  pbr 

.«■,  deruitooeT 

oyelle,  vert 

eniplo! 

jf  «1  roiietmaD 

que  «fois: 

—  de' 

.J*  ail 

lia  dorant     tavelle,  employé 

37  l«t 

et(.mi.3iroi>detulcon»one. 

J* 

De  3iA  i 

1  100  on  ne  reirouie  ptja  V  omii 

deiaul 

.  voyelle,  XHl  da» 

phra».  ™t 

doiuil 

ri»)  le 

coerinl  de  U  pbraw,  emplojé  go, 

"'  uoe  pooduali 

IKiiuoe 

remirqi»  ptrliculitre  u  dégage 

««riplioo.  tMiin 

,   c-ert  qu'à  la  : 

»nguli. 

•.t  on  IrooT»  prejoiiB  (OHJoiirj  -»' 

tàtm 

le  t«,n  de  U  pbraoe  ;  deianl  une 

poncluaiion. 

c'etl  pmquf  toDjoon  -f  t'utl  Éudide,  i 

e  403  il  13T.    (V  r. 

rmporle  d*jil  »r 

f  ;  enfln  de 

310  il: 

c) 

itanaicr 

toujour 

•  V  deiant  uoe  voy 

ans»  devant 

une  cm 

.«noe:c-.-Urtgl«  qu'on  IroUT. 

(uiiie 

aiiuidanilesm».. 

les  poUei. 

«v 

hiItidI  I< 

1  bcuini  du  rer«;  duu  U  prow. 

'il''n'ci              "               " 

htait  primiljvemenl  que  cbei  1«  looirna  H  chei 

lei« 

Iliquo,  d 

■où  U  »t  piud  dani  le  langue  commnor.  1 

.et  autres  diatcciea  i 

.e  reoploicnl  .pi- 

iocidemmcol 

t"ï. 

.  ilU.,  *j 

Mi.  3.  p.  m.,.). 

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PHONÉTIQUE.  -  ÉLISIOS.  109 

Il  en  est  de  mime  à  la  3'  pers.  du  sing.  de  l'imparraÉt  d'  Uvxi  qui  a  une  flexion 
analogue  1  celle  du  plus-que-parfait. 

Eï.  :  Abistoph.,  PIuI.,  696  :  T:(.oa-/\nv;  OùSisw.  —  Put.,  Cril.,  (It  d  : 
itpoirriiiv  lÉStoOiv.  Tim.,  60  C  ;  ivf,»iv  &  vc&(.  16  b  :  à^^f^t^v  (devant  une 
conEonne).  39  a  :  TrïpiT,etv  ■  xf,.  13  b  :  itpo^n*'^'  «o^^oiJ.  33  c  :  ànf,ïi  t( 
yxf  oûBiv  ûùBl  TtpOffT(ïi¥  «ùtiû'  . 

187.  —  De  l'éliHion  en  latin.  —  Le  soin  avec  lequel  les  Latins 
évitaient  l'hiatus  se  manifeste  non  seulement  dans  leur  versification, 
mais  encore  dans  leurs  écrits  en  prose'.  Cliez  eux,  toute  voyelle  finale 
d'un  mot  s'élide  devant  la  voyelle  inilialc  d'un  autre  mot  et  même 
devant  un  mot  commençant  par  h. 

Remabques.  —  I.  Cette  règle  s'applique  aussi  aux  finales  en  -m,  mais  ioi  l'usage 
de  l'élision  n'est  venu  qu'assez  tard.  EnelTetides  formes  comme  circnago,  circaeo,e(c,. 
semblent  prouver  qu'anciennement  on  se  contentait  de  supprimer  -m  ;  de  même  on 
Irouve  chei  le»  vieux  poètes  des  exemptes  comme  cctuici  : 

Ennius,  Anit.,  331  M.  (cite  par  PaiaoEN,  I,  p-  30  llfilz)  :   mîUa   militnll 
oct»*. 

Il,  Nous  n'avons  pas  à  nous  occuper  ici,  puisque  nous  n'écrivons  p»s  un  traite  de 
prosodie,  des  règles  générales  de  l'élision  dans  la  versification  latine. 

lit.  Pour  une  raison  semblable,  nous  ne  nous  occuperons  pas  longtemps  do  ce  qu'on 
appelle  quelquefois (voy,  KChneb-Blass,  g  j1  E,  p.  2t0sqq.)  élition  inverse  ouaphérite. 
et  qui  consiste,  après  un  mot  terminé  par  une  voyelle  longue  ou  une  diphtongue,  k 
élider  (ou  à  supprimer)  la  voyelle  initiale  du  mot  suivant,  quand  elle  ejl  brevet  Cette 
loi,  qui  semble  particulière  au  grec^,  ne  trouve  d'application  ordinaire  que  chei  les 
poètes*  et,  par  conséquent,  ne  rentre  pas  tout  à  lait  dans  le  cadre  de  notre  étude.  11 

I.  Tof.  KCdh-Buh,  01».  tiU,  p.  itî  d,  qui  noioic  l  Schrid»,  ad  Ptalen.  Civil.,  X,  tl'e, 
t.  III,  p.  tsv. 

i.  Voj.d'iillcan  ce  qu'ni  (Uwnl  CicttDl,  Oi'af.,  U,  dD;  43.  ISi;  Qcnr.,  rnil.  oral.,  II.  4.  11  ; 
XI,  1,  11  sq.  :  St9i«[i,  Bp,,  40.  On  connaît  iniai  l'iorcdolo  de  CruiiB  ctpportte  pir  Cicéruo  (dt 
Die,  II,  10)  :  «iltadlnt  dilni  U  rua  un  marchlnd  cr'itT  CaUlttai  ■■  Sgiin  da  Cune  ;  >.  il  pauTiil  h 
BgDnr  enlrndre  :  CSTS  n»  eai  I 

1.  Oi  poamil  h  dcniutder,  1  co  propos,  li  11  quinlili  dn  ftu1«  -am,  -em,  -{m,  -Om  (-UIU) 
n'tilit  pu  longue  :  ciT,  ■  pirmièrs  tuo,  il  iniiblc  qos  dus  dei  eu  caiDino  rrliii  do  militûm  OCtO  on 
■illeméiMpbinoinèDequtdiiuccluîdsprilieDda  (p.  'prM-bando)   et  de  iUîua,  où  dtni  Je  corpi 

précédente  tu  hiiliu  itec  la  voj'fDb  initiale  d'un  mita  mel.  c'eët  la  même  loi  quo  ci-dnsus  qoi  a  élA 
appliquée  par  lu  laogaga.  Haii  il  eit  démontré  [cf.  eï-aprèi  %  XI»)  qne  cnSnales  étaient  bieo  bré'M  :  il 
tût  donc  en  conclare  qne  l'arUcuJilinn  de  m  était  luci  ndte  pooc  enpécber  qncIqiKTois  l'hialui  et 
eonaéqneiniiient  l'éliibn  (cf.  d'iilleuri  ci^deum,  |  III). 

1.  Toid  qoclqnei  eicmpici  de  cet  uiage  empninléa  i  KCanii-BtiH  [la-:,  cil.)  : 

So».,  PA..  S9I  :  iiyu'  'iti  TOvTOv.  —  EUH.,  Hha.,  137  ;  ijEùi'   'iti  toÛtoi;.  —  A>ut., 
A'u^.  usé  :  £1.01  ^fiaia  •  'niiifi  -jàp  il<iTicû|uS',  ûntip  roit. 

5.  £o  latin,  on  Iroate  bien  dîna  let  nanuKrili  de  FUale  l'upreuion  ainatDI  •■  écrite  UlMttU, 

trône  beancoup  d'eiemple*  dana  let  langue)  romanes  (d.  Xana-LCaii,  Anm.  Gramm.,  I,  :0«  [S  (iï) 
dlMglTaJj. 

6.  TonteroH  ce  n'ot  pas  nne  limple  licence  poétique,  puisque  l'on  en  Ironre  dea  eieaplea  EièRH  dui 
lea  iaseripUont  ienieniiei  de(nklH(cI.  Ciuia,   Oit.i,  4Ï0  *  et  B).  r      '  "-    ' 
apbéréao  le  rencontre  cbei  In  pnwaleun,  Toy.  KChxib  Du»,  ont.  ci 


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110  GRAHHAIRE  COMPARÉE  011  GREC  ET  DU  UTIN. 

suTBra  donc  de  dire  qu'elle  a  lieu  le  plus  souvent  après  [l>î  ou  r,  et  porte  ordinairement 
sur  s  (parliculièreraenl  sur  l'c  de  i'augment,  celui  de  la  préposition  înf  et  celui  du 
pronom  1701),  quelquefois  sur  t'a  de  nnd,  mais  jamais  sur  les  voyelles  t,  o,  u'. 


§  â.  —  De  la  diérèse. 

188. —  Définition.  —  La  diérèse  est  le  contraire  de  la  contrac- 
tion :  tandis  que  la  contraction  réunît  en  une  même  voyelle  longue 
ou  en  une  diphtongue  unique  deux  voyelles  consécutives  ou  une 
voyelle  et  une  diphtongue,  la  diérèse  a  pour  effet  de  résoudre  une 
diphtongue  en  ses  éléments  constitutifs  (cf.  iîài(  au  lieu  de  icxiç, 
Ttôlsï  au  lieu  de  ito^ei,  aiSôï  au  lieu  de  aiSoî,  etc.). 

Remarque.  —  Entendue  dans  le  sens  propre  et  étroit  du  mot,  la  diérèse  est  un 
procédé  arliBciel  ■■  en  eïel,  elle  ne  se  rencontre  véritablement  que  chei  les  poètes  ou 
plutôt  ce  sont  les  grammairiens  grecs  qui  ont  eu  l'idée  d'appeler  Siaif>evi{  ce  qu'ils 
prenaient  pour  la  dissociation  des  éléments  constitutifs  d'une  diphtongue.  Très  souvent 
(el  particulièrement  dans  les  plus  anciens  monuments  de  la  langue  grecque]  il  n'y  a 
pas,  à  proprement  parler,  diérèse  ;  ce  qu'on  appelle  de  ce  nom  c'est  te  maintien  à  l'état 
isolé  des  deux  sons  qui  ont  produit  plus  lard  une  diphtongue. 

Ainsi,  dans  une  forme  éolienne  comme  TcxVf  (Safpbo,  3i;  85  :  36  a;  lOfi),  it  n'y  a 
pas  de  diérèse,  mais  le  digamma  primitif  ('itâFif)  se  faisant  plus  ou  moins  entendre 
encore  dans  la  prononciation  maintenait  séparés  les  sons  a  et  i;  etc.*. 

189. —  Cas  de  diérèse  en  grrcc.  —  De  la  remarque  précédente 
il  résulte  qu'on  devrait  dans  les  grammaires  grecques  distinguer  deux 
espèces  de  diérèse. 

1*  La  diérèse  qui  laisse  à  l'état  de  voyelles  séparées  les  éléments 
constitutifs  d'une  diphtongue  non  primitive  (voy.  ci-dessus, 
giS4,  1«;  163;  170;  171  ;  174); 
2*  La  diérèse  qui,  postérieurement  è  la  formation  des  diphtongues, 
en  dissocie  les  éléments  (c'est  la  seule  des  deux  espèces  qui 
scientifiquement  mérite  le  nom  de  diérèse). 

Hbhahoues.  —  I.  Étant  donné  ce  que  nous  avons  dit  ci-dessus  [%%  161  ;  179)  de  la 
tendance  des  Ioniens  A  rechercher  l'hlalus,  il  est  naturel  qu'on  trouve  chez  Homère  et 
même  chez  Hérodote  un  asseï  grand  nombre  d'exemples  de  diérèse;  mais  il  ne  faudrait 
pas  cependant  les  multiplier  à  l'excès,  comme  quelque^uns  l'ont  fait.  Ainsi,  chez 
Homère,  dans  beaucoup  de  cas  où  la  métrique  autorise  indifféremment  la  présence 

dvulvnAaiB  Intnir  (p-  itO,  1)  Im  taIiodi  qui  pcrmetlcot  de  dialin^er  l'iphérèse  du  Lk  cru«.  Qnclquc- 
fob  «pcuduit  11  dbtinctioD  «t  dilDdlo  l  tttblir  :  ùnti  i  mit-il  iphtriKoii  crut  itai  le  eu  d«  formel 
î\  ■(  (^  {[  i()  pt  |J.{|  'iàffoovBî  cil*«  par  Tjiuerl 

I,  Pour  le  dftiil,  nj.  Kenint-EuH,  ouv.  cil.,  p.  Ut  •" 

i.  Sor  cello  qotslioa,  Tof.  G.  Mit»,  Gr.  Cmnini,  ', 
gricoramaiBi{lt.  ISiD-SS;  III.  (SES;  IV.  1S7S);Uih 
■qq.  ;  KDnni-Bun.  oac.  cili,  g  SS.  p.  SiS  iqq.  (mais  en 
pUce  presque  eidiuiicmeDl  eu  puint  de  Tue  des  granimvïi 


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PHONÉTIOUE.  -  OUAHTITÉ  DES  VOYELLES.  111 

d'un  diicljle  ou  celle  d'un  spondée,  les  grammairiens  sont  amenés  à  admettre  ou  à 
rejeter  la  diérèse,  selon  l'idée  qu'ils  se  font  du  vers  homérique.  En  tout  cas,  il  est  un 
principe  qu'on  ne  devrait  jamais  perdre  de  vue,  c'est  que  la  iliérëse  dvs  diphtongues 
primitives  est  inadmissible  a  priori  :  seuls  les  éléments  des  diphtongues  non  primitives 
pouvaient  rester  isolés'. 

11.  On  trouve  dans  te  dialecte  al  tique  quelques  exemples  de  diérèse,  particulièrement 
chez  les  poète:),  mais  presque  tous  peuvent  s'expliquer  par  l'influence  de  la  tradition 
homérique  ou  épique  (cf.  viVot  [hom.  vriio;),  'ArpifSxc  [Esch.,  Ag.,  i23]  dans  un 
chœur  [hom.  'ATp«fST,f],  'AfËT,;,  àfui,  afStjXo;,  roniies  empruntées  i.  Homère). 

Toutefois  les  inscriptions  nous  apprennent  que  même  dans  la  langue  courante 
on  évit-iil  la  diphtongaison,  du  moins  pour  certains  mots  (cf.  nupxzii  à  côté  de 
icofx.'j.i,  etc.).  Il  y  a  même  certaines  formes  où  la  diphtongaison  est  extrêmement  rare 
(cf.  (ùvoïxô;,  iZoTcoii^t.,  etc.),  quelques-unes  enfin  où  elle  ne  se  rencontre  pas  (cf. 
'A/wt(t  et  'A/aiï,  'AOTjvafi;  et  'y\97ivïtfç,  iliiivii  et  iXïMç,  etc.)'. 

190.  —  La  diérèse  en  latin,  —  Le  latin  ayant  de  bonne  heure 
réduit  ses  diphtongues  à  des  sons  simples  (cf.  ci-dessus,  g§  11K-133; 
158-177),  il  n'y  a  rien  d'étonnant  &  ce  que  l'on  ne  rencontre  pas  chez 
lui  d'exemples  de  diérèse  proprement  dite  (cf.  §  198,  Rbu.). 

Toutefois  on  peut  voir  une  diérèse  dans  le  procédé  qui  consiste  à 
latiniser  en  -éûs  les  noms  propres  grecs  en  -lû;  (cf.  Orphéns,  etc.]. 

Enfin  on  est  convenu  d'appeler  diérèse  le  traitement  que  les  poètes 
ont  fait  subir  à  u  (t)  et  à  i  (j)  en  leur  donnant  la  valeur  d'une  voyelle 
(cf.  ailâa  dans  Hor.,  Cai-m.,  I,  23,  i;  Épod.,  13,  a  [cf.  Pwscibs,  I,  SI]  et  Trtïâ 
dans  Vi»o.,fin.,l,ii9;  219;  111,31)6:596),  mais  il  y  a  là  un  abus  d'expression'. 

§  6.  —  HodUications  dans  la  quantité  des  Toyelles. 

191. —  DéOnltion.  —  On  appelle  quaniité  la  durée  d'une  syllabe 
et,  par  conséquent  aussi,  le  temps  que  prend  la  prononciation  d'une 
voyelle  (cf.  ci^essus,  §ISS). 

Or,  en  grec  et  en  latin,  certaines  voyelles  primitivement  longues 
se  sont  abrégées,  et  inversement  certaines  voyelles  primitivement 
brèves  se  sont  allongées  sous  diverses  influences,  qui  ne  sont  pas 
toutes  les  mêmes  dans  les  deux  langues  :  il  faut  donc  les  étudier 
séparément,  d'abord  en  grec,  puis  en  latin. 

A.   —   ÂBBÉVIATION    un'  ALLO^OBUENT    EN    QRKC. 

192. — Voyelle  devant  voyelle. —  Une  voyelle  primitivement 
longue  s'abrège  souvent  en  grec  devant  une  autre  voyelle  ('vifos;,  Hom., 


1.  Sorlidlirte  cb<^ 

pobt«  ioDitlU.    TOT.    «>! 

ïfc.rf.,p..T3«,,.Ct. 

î.  L»  irit  ifîio;.  qu 

i  w  rcaconln  cb«i  ica  proutnin  iltiqo«,  ni  jinuit  4ti  conlrtcU,  parce  qu'on 

It  nltacbait  plt»  oa  dm 

3.  nom  fa  |»r1«iii  i< 

.rm»  silna  et  Troia  «niot  inioiii  à  leur  pUce  duu  la  duipiM  oA  il  un 

doDl  It   premLer  élémiiiil  «1   udo    «mi-ToyelIr,  t'»l^-di™.    quiad    il    Hn 

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1]2  GltAHMAIRE  COHPARËE  DU  GREC  ET  DU  UTIN. 

OJ.,  VI,  303;  flÊê).exi,  HoM.,  H..  xi,38o';  Comparez  Tattique  vtû-*  à  l'ionien 
wiâv.  la  forme  vit;  employée  par  Hérodote  à  l'ion.-att.  vï^c;,  l'ionien 
Î|6ti  en  regard  de  î^wvi,  âoàott  pour  ^atiaii  [deôciitâofE,  cf.  6«iâ]  CI. A-, 
II,  841,  U  [cf.  MgietkrhaN!!,   ouv.  m"/.,  52*],    ITosiSéuv    pour   nofftSv)»'*,    de 

IlociS-ntw-J,  etc.). 

193.  —  Loi  d'Osthoir*.  —  Toute  voyelle  primitivement  longue 
devient  brève  devant  un  y,  un  w,  une  nasale  ou  une  ribrante  suivis 
d'une  explosive  ou  d'un  s. 

Ex.  :  îicffoi;  de  '  ijTirwy;  (cf.  skr.  açvàh),  poC;  de  *  pwwî  (cf.  lat. 
bô8},  vay(  de  vifcî,  Y^f-  de  'yvoivT-,  ï[jiiytv  de 
*i(jii1'ï)VT,  etc.'. 

Rexarql'B*.  —  Les  exceplions  à  cette  loi  s'expliquent  par  l'influence  de  l'analt^ie  : 
c'est  ainsi  que  l'ionien  vY|ïj;esl  une  forme  reTaile  d'après  vr^Fâ;',  que  dans  le  dialecte 
Cretois  ta  3<  pers.  du  plur.  SiiXÉY'r,v  suit  l'analogie  de  Sic^iY''ll'-*^'  l*^  '^  dorien 
cptpu)VTi  est  dû  k  l'anali^le  de  ^ip<o^cv,  etc. 

194.  —  Uétatbèse  de  quantité.  —  En  ionien  et  surtout  en  attique 
les  groupes  1)0.,  r,ï,  vio  deviennent  respectivement  si,  tri  (par  contrac- 
tion ti),  1(1)  (souvent  compté  Eu  par  synizëse)  :  c'est  ce  qu'on  appelle 
métatbèse  de  quantité. 

1"  Le  changement  de  r,x  en  ta.  et  de  -i^s  en  s-/)  ne  se  rencontre  que 
dans  le  dialecte  attique  :  encore  est-il  borné  à  la  flexion  des 
mots  en  -tùî'  (cf.  ^aLc0.r,x,  att,  ^ai9iki&,  ^adiiiîaî,  att.  ^occi- 
Xéfiî,  ^xciiviiî  ait.  pa<7il4ï)î  et  par  contraction  paaiiijî). 

3°  Le  changement  de  -w  en  lu  est  plus  fréquent  et  se  rencontre 
en  ionien  comme  en  attique.  U  faut  distinguer  deux  cas  :  a)  le 
groupe  fin  est  primitif;  b)  le  groupe  r,o  répond  à  âo  primitif. 

a)  l/n  groupe  -no  primiïi/"  aboutit  à  eu,  en  attique,  au  génitif  singu- 
lier des  mots  en  -tù^  (cf.  ^xtnX'nH  l'on-,  ^xuikévi  Att., 
[Paffilto(  en  ionien^)  et  de  certains  mots  en  —.ç  et  en  -u; 
(cf.  ■Kokrfii  Ho».,  ^ÔXCA);  Ait.,  Tni^iwî  Att.,  etc.). 


rc  pity-riai  [cF.  ci<let9U3,  ^  ISS),  a 


ce  it«  (piSi>]oii,  oui'  âXiov  ^iXo;  IxfUYtv...)  \a  iilLibca  ai  «1  ou  n'en  fonncnl  i|u'oaï  par  tgroiiiic, 
cunme  l<  tcuIcdI  foui  m  Franlic  :  k  •«»  (/!.,  XVII,  Sï).  qu'ila  rapprocbrot  <<e  «lui-ci,  pinlllorl  iUétt. 

ï.  Vo>.  OaïKirr,  Phil.  HandKhaii,  I.  I,  p,  IJ93  ><|q,,  Dl  cf.  K.  Bninaani,  CrùrA.  Cmmiiiad'lt, 
g  M. 

3,  Ct  qui  w  puae  pour  Vue.  plur.  iiipaX>(  ni  un  «ITct  iatémsul  de  »Ke  loi.  Cdtc  tormo  itfaXic 
éqniiinl  t  'xifsXSvd  ulrenciit  elle  wriU  *xe;)xX^(  en  hmïeii-iltiqac  ;  ma»  'xifalSvt.  i  »b  rour, 
doH  4ln  abrigi  d«  'xsçal.tv:,  puixpia  I«  nominalif  singulier  primitif  ctt  'xifaXï-  Voj'.  V.  HmT, 
Precii,  Pt«.,  6  7».  t. 

i.  Vor.  K.  Bauiain.  GnicA.  CiMmui.,  g  i6  ;  ItorpS.  Unitrittch..  I.  I,  p.  Ti  iqq. 

a.  Quant  tt  vi]iit  disfllalK,  c'«l  une  farmalioa  pnalèneBrt  due  iraiKiublableaKDl  i,  l'analngk) 
de  Tpnii;. 

S.  Toutefois  il  HDibla  auui  que  la  forme  hunérique  ïx>]a  ait  «i  poiu"  carreapandaul  en  altique  la 
forme  ïxik.  Ed  elTet,  hirn  qu'on  na  Irouie  dint  in  liilsi  qua  îvavaa  (et  jamaii  ïxis).  cependaul  le 
paHicipe  xla;,  xiavrof,  dont  on  a  du  eiempln,  anable  auloriaer  le>  granniairieDi  i  miiliitt  îxM. 
Cr.  KCma-BLui,  ouv.  eili,  p.  174.  t. 

I.  C'est  an  effet  de  la  règle  |  l»î. 


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PHONÉTIQUE.  —  QUANTITÉ   DLS  VOYELLES.  113 

Rehauque.— Le  dialecte  ionien,  qui,  pour  la  déclinaiwn  des  Ihèmes  en  t  et  en  u,  suit 
une  antre  maKhe  que  le  dialecte  attique,  s'accorde  cependant  parfois  avec  lui,  mais 
c'est  eiceptionnel.  Ainsi  le  génitif  nôXcu;  qu'on  lit  sur  une  inscription  de  Chios  (cf. 
Becbtel,  n°  17i,  cf.  p.  iOT)  pamlt  Être  une  forme  isolée.  En  tout  cas,  dans  les  mots  en 
-u;  le  génitif  est  partout  -ïO{  en  ionien'. 

b)  Un  groupe  vjo  répondant  à  â.o  primilif  aboutit  à  tu  en  ionien  et 
en  altique  dans  les  formations  suivantes  : 

a)  /"  déclin.  Gén.  sing.  des  masculins  en  ~r,i  (-a;)  chez  Hohëre  et 
dans  le  nouvel  ionien  (cf.  dans  Hom.  :  'Arpti^nç,  gén.  sing. 
'ÂTf£(Sâo  et  'ÂTptlSud,  LxtTvic,  gén.  sing.  tx^Tâo  et  ix^TCa>,etc.^; 
dans  auoD.  :  StOTïô-m;,  gén.  sing.  S(7t:ôts«>,  Ziflm,  gén.  sing. 
Ziflta,  etc.'). 
Gén.  plur.  des  féminins  chez  IIoiiéiie  et  dans  le  nouvel  ionien 
(cf.  chez  HoM.  :  àYOf£<dv  à  cùté  de  âyopiuv,  iruXiidv  à  côté  de 
TïuXduv,  etc.*;  chez  Ht*.  :  Tijtiwv,  oixtîtdv,  OuiTtfwv,  etc.). 

P)  //•  déclinaiton  :  Chez  Homère  on  trouve  'AyÙ^ttài  à  côté  de  'Ayi- 
Xaoï,  etc.  ;  dans  le  nouvel  ionien  et  chez  les  Attiques,  \tiâç  au 
lieu  de  1*6;  (ivjôi;  Hippomai)  et  les  composés  Mtv0.iu;,  'Apiwot- 
>£<d<;,  etc.  ;  chez  les  Attiques,  vcû;  au  lieu  de  v*ô{  (ion.  vtiô<;), 
t>£u;,  îlcuv  (au  lieu  de  Vkiai,  etc.),  XfnrÔYSu;  et  tous  les 
composés  de  -jt,oî',  etc. 

y)  III'  déclinaiton  :  Dans  le  nouvel  ionien,  rioaEiEieûv,  etc.,  dans  le 
dialecte  altique  ve(&;,  gén.  de  vaut. 

S)  Conjugaison  :  Dans  le  dialecte  ionien,  ^péuvrai,  ^p«<tf[A£vo;,  etc. 
(cf.  /pao[jLoc[,  ^pviofjtai,  etc.),  îjtsû;,  TtOvccS;  Hïhod.'  (cf.  TtftvYiwî 
HoN.,  1(TTY1Û(  Hésiode). 

19S.  —  Allongement  d'une  brève.  —  Une  brève  peut  être  allon- 
gée, c'est-à-dire  qu'une  voyelle  primitivement  brève  ft,  X,  0,  e,  o  peut 
être  remplacée  par  une  voyelle  longue  ou  par  une  diphtongue',  d,  l, 
0,  T]  et  et,  0)  et  ou. 


1.   Si»  !■ 

ligte 

que  U.UI 

«.r  (Cri.  5/Kc/..  t.  lï,  p.  Îi6)  t  .q«Iu  éUblif  et  qui 

K  tmure  [vme. 

«,.  KO«m.^Bu» 

,  ont.  ClW, 

,  p.  17*.  3. 

«ue 

Bulle  en 

^p.  «M..  P.  17Î. 

S  (0,  "h™ 

irqui 

>.  do  plu.  < 

|ue  tu  »  réduit  ï  u  iprii  nue  .ojelle  (tf.  Alvitu,  Bopioi,  iO(l(uifu). 

3.   Uanil'i, 

piBlérieap 

lu  !•'  ilèdï,  lu  dSTeDo  lo  pu«  1  tu  in  gteitif  lingulii 

delà  i"dtcl 

.  Vnj 

/jutAr.  rf.  roit.flifl:.,  p.  IIS.  Ln  iUlquee  ool  remplie*  . 

zMt  Boile  «m  p.r 

1.  Soila  ou  d 

oU  de  k  'i 

*.   t:.(ta  S[ 

llld  - 

'iuv  De  co 

■xple  que  pour  uoc  >jil>be  ;  de  piu>  die  h  riduil  1  -ûv 

(cf.  Sxaiûï). 

*lliq««  „l 

it  contricté  -iuv  en  -dv. 

<!>qiu 

1  tuiu  le>  Cl 

Qmpoi^idanl  le  premier  «Unent  ai  7T10-,  l'»Dieo  et  l'itljque  h  rencopIrrDl 

poar  emploie 

r  11  1 

:«n«T.« 

-  (cf.  yt«[iétpTi(,  ftuiidpos,  etc.). 

6.   Uforro 

e  Tiflvtwî  Bt  I 

uiei  Ktiqoe.  Voy.  SûMni-Bu»,  duc.  ci'h!,  p.  IT3. 

7.    .  Diphl, 

proprunoDl  •lite  qn 

'ua  >  tlTiir 

e  [cf.  CHdeBU.,  1 1S.  1'.  p,  37  ;  1  68,  ï',  p.  iS  ;  5  1 70,  ï 

-,  Rh.  11.  p.  Bi), 

Kuf  (onlcraii 

du» 

le  diil«el< 

Itebin;  idiI>  «bu  nouien  Hr>OD>.  puuqu'il  e.1  cudhci 
ET  DU  un-  (Phd^lvK  ..  Ùudc  an  tomif.). 

■*  p«r  l'uuge. 

8 

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lu  CRAHMAIBE  œMPABËE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

Il  faut  distinguer  deux  cas  :  ou  bien  l'allongement  est  dû  k  l'effet 
du  rythme  dans  un  vers  ou  bien  il  est  dû  à  une  loi  phonétique.  Le 
premier  cas  rentre  dans  la  métrique';  le  second  est  du  domaine  de 
la  grammaire. 

196.  —  Allongrement  par  compensation.  —  Les  grammairiens 
anciens  avaient  déjà  remarqué  que  certains  allongements  de  brèves 
étaient  dus  à  une  sorte  de  compensation  pour  la  perte  d'une 
consonne*;  mais  c'est  seulement  de  nos  jours  qu'on  a  dégagé  les  lois 
de  ce  qu'on  peut  appeler  V allongement  par  compensation  ou  plus 
brièvement  Vallongement  compematoire* . 

La    chute    d'une   ou    de  plusieurs   consonnes,    soit  devant    une 

consonne  soit  même  devant  une  voyelle*,  entraîne  ordinairement  en 

grec  un  allongement  compensatoire  de  la  voyelle  qui  précède".  Ainsi  : 

1'  Dans  certains  dialectes,  le  groupe  vF,  réduit  à  t,  produit  un 

allongement   compensatoire  de  la  voyelle  précédente  (cf. 

'ÇivFoî*,  dor.  Çfjvoî,  ion.  ^rtvoî,  etc.,  voy.  ci-après,  §  330,1'). 

3*  De  même,  la  réduction  de  pP  en  p  peut  produire  en  dorien  et 

ionien  un  allongement  compensatoire  {cf.  "xôpFâ,  jeune  fille, 

Kùpa  iNsca.  cnÉi.,  xoûpï]  Ho».;  *5pFoç,  bome  [àpoç  Tbéocb.'],  OopOî 

ion.). 

REyAHQUE.  —  Il  sera  question  plus  loin  (gg  221  sqq.)  des  combinaisons  dann  lesquelles 

nn  n  primitir  (placé  entre  une  continue,  une  nasale  ou  un  r  et  une  vojelle)  mouille  la 

consonne  et  produit  sur  la  syllabe  qui  la  précède  un  allot^ment  compensatoire  (cf. 

xi-ayo  deveua  *toïoo  puis  toîo,    'xTcvyuj  devenu  xTïfvij»  en  ion.-att.,  *^9(py<i» 

devenu  <pOitpii>  en  ion.-att.,  etc.). 

3°  Dans  tous  les  dialectes  (sauf  en  crétois  et  en  argien)  i<t  réduit  à 
«  (cf.  ci-après,  §  241  et  Reh.)  produit  un  allongement  compen- 
satoire de  la  voyelle  précédente. 

I .  Ainii  c'al  li  inilriquc  qoi  détanuag  l«a  eu  d'aUongtDHnl  de  brèit*  à  U  ctwpc  d'un  tc»  ou  4d 
lempa  marqué  d^nn  pîfld.  Hiîi  il  f  a  musi  dva  m»  d'iUongcaMUit  qui  a'eipliqDCDt  NmplvntCDl  pit  d«< 
nicdiiUi  d«  •cniSotïoa  :  p*r  «lomplc,  connue  l«  moti  àyiifliD;,  ii6i|iivo<,  etc.,  procélmuiiliquH 
u<  pwrnienl  pu  enlnr  diai  ta  rtra  beiunèln,  1t«  poila  leur  unt  donnt  1*  rortH  Jif^^'Od 
tlS)i[lïVO(,  etc.  Voj.  KOmn-Bu»,  obo.  aie,  p.  160  iqq.,  où  •onl  donnia  beiueoup  d'mntree  eiemplet. 

ratib  «o  -ttpDt  «>  dei  doIi  ibitrmiu  en  -crûvri  pronv»  que  In  Gmo  tUiieut  préoccopéa  d*«Tiler  me 
trop  Icapie  mcceBioii  de  bcivet  :  les  ooti  iriMpùiipD;  en  rrgird  de  xauoiSTCpiiCi  etc.,  lipUTÙvTi 


1.  La  penittance  de  rtllangemeat  doranl  Due  Toidle  montre  awH  combien  étaient  piiioasU  let  «OWl 
de  l'allongemenl  par  compentalioo,  paliqu'ila  faiiairnt  échec  i  une  aotn  loi  [celle  du  %  i9%). 

S.  Ce  pbénomfïDe  remonte  i  LVpoque  ob^  dani  la  langue  grecque,  \'t  et  l'a  avaient  pria  ie  mm  de  l't 
el  de  l'o  fermée,  puiique  l'allongvmenl  donne  r^  ou  ti,  to  ou  ou,  qui  aont  prAdaéaienl  dei  notaUnm  Ai 
i  long  frrmé  el  de  ô  lang  {ami.  Tof.  Diit>icii,  dam  la  Zeilich-ifl  de  Kobn.  t.  XIV,  p.  éS  iqq. 

é,  La  légilimilé  de  celle  rentilulion  Ht  attestée  par  la  tome  éolieooe  ïfvvof  dana  laquelle  le  (niipein 
piDTimt  éridemment  de  l'aMinilation  d'un  F  k  la  natale. 

7.  Dana  IbéocHte,  ce  mol  eil  conruodn  pour  le  genre  iiec  t'a  Sf<ii,  '  U  montagne  >. 


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PHONÉTIQUE.  -  QUANTITÉ  DES  TOÏEUJIS.  US 

El.  :*7to>,iv(,  tj^flûvç  deviennent  ttôT-Iî  {nouvel  ionien),  t^Wi^  (tous 
dialectes),  etc.  — 'yi^avrî  devenu  Y'Y*îi  *[/.O.avç  devenu 
[aAAc,  'ô^ovtï  devenu  ôSoûf,  çs'povTt  dor.  (d'oii  'qxpovai) 
devenu  ç^fOUffi  {ion.-  att.)  —  tôv^,  ràvç  {crét.  et  arg.) 
devenus  to(î,  Tttfî  {éol.),  t«ç,  tÔç  (dor.),  toûç,  tAî 
(ion,-  att.) —  'it&vma.  (de  'itavr-ym)  d'où  *Ttav«ot  devenu 
T^tttiTix  (lesb.),  îtSua  (dor,,  ion.- att.),  etc. 

RexabOUE.  —  Quelques  dialectes  doriens  oa  plus  exactement  certains  dialectes  locaui 
de  l'Ile  de  Crèle,  le  dialecte  de  Cjrène,  celui  de  Théra,  ixM  de  Cos,  l'ancien  dialecte  de 
Delphes,  le  dialecte  thessalJen  et  le  dialecte  arcadien  ne  conoaisseDi  pas  la  loi  de 
l'allongeraent  compensatoire  à  la  fin  dei  moti,  m^me  après  réduction  de  v(  à  {,  dans 
la  deuxième  dàilinalson. 

Ex.  :  t!>ç  6t(iç,    tÔî   vôftoï,   tii  xti[iiïO(,    toç  Trpo;tvo(,    tùç  xd(r[AO(  (Insc,, 

CHÉT.),  elc.  ;   TÙc   xotviç,  P(jj|jiiéo!,  ttottiSî  pour  irpoç   toÙç  (Insce.  DE 

CïRÏNB),  eic;  TÏï  yivojxivoî,  OTEçivoç,  toî  vdjioç  (Iîiscr,  DETH4RA),etc.; 

if  thi  Mç  SsëoLSTdt,  ■zii  àvaYiYp«ii.[iiîvo(  (Inscr.  db  Cos,  cf.  BuUet. 

de  Correip.  helt.,  t.  VI,  p.  2i9  sqq.),  etc.;  Tbf  Atyivcio;,  etc.,  dans  te 

dâcret  des  Amphicijons;    tôï   tvfit  (Thessiil.),  rôt  iniauviirT(i[i.évDt 

(Arcad.),  etc. 

Celte  finale  of  consacrée  par  ces  dialectes  parut  commode  aux  poètes  qui  l'emploient 

souvent.  Elle  est  déjà  dans  UfsiODB  {Bouel.,  v.  302  :  XaY(!f);  rare  cbei  Pindabb  (cf. 

toutefois  0J,,1.  S3;  Ném.,  3,  2S),  elle  est  surtout  fréquente  chez  Tb^ocrite  (cf.  1,  90  : 

tàï  iiap9»vo(.  —  4,  11  :  ràe  Xûkoç.  —  6,112;  114  ;  etc). 

C'est  sans  doute  par  l'effet  du  hasard  que  les  poètes  seuls  fournissent  des  eiemptes 
de  finales  en  -a;  pour  l'ace,  pi.  de  la  première  déclinaison  :  chez  Hésiode,  Alcman, 
Tjrtée,  Pindare,  Ëpicharme  et  Théocrite,  ces  finales  eodI  brèves  en  effet  {cf.  Hésiode, 
Théog.,GO  :  xoùp(<;',lS4'7t9(iâ;,3E7  'Api[uiâ;,401  ^tttiva.iitai,53i^o\i\ii,S0iiipiaz; 
OEurm  et  Jouit,  SB*  Tpoirâç,  613  Seivi;,  fi-agm.  190  Sxù9bî.  —  Alchah,  fragm.  33  : 
tàî  Tfoitâî  [dactyle).  —  Tyhték,  fi-agm.  4.  5  B-ri|*.iiTBî,  7  St(nriiTa(.  —  Épcchahme, 
fragm.  5|jio>piç, /râpa.  fiSitliupiç, />^ffin,  84  àipùaî.  —  ThÉOChjtb,  W.,  1,  83  [cf.  4,3] 
KÎia;,  1,  134  S/vât,  3,  3  [cf.  4,  2;  5,  42]  xi-c&i,  4,  29  NiJ[i.7a(,  S,  103  àvToXJ^c, 
S,  121  <ixaX5ï,  5,  136  ximb;,  6,  32  [cf.  13,  65]  6tJpSî,  7,  87  [cf.  10,  38)  xoliç, 
10,  35  xaiviî*,  etc.). 

L'explication  de  ces  faits  est  assez  délicate^. 

B.  —  Abréviation  et  allonoehent  en  latin. 

197.  —  Voyelle  devant  voyelle.  —  En  latin  comme  en  grec,  mats 
bien  plut  régulièrement,  toute  voyelle  longue  devient  brève  devant  une 
voyelle.  Les  exceptions  sont  extrêmement  rares  à  l'époque  classique 


I  (p.  197);  FuTucu-Hiuu,  Thtokritt  GidichU, 

^Ticii.  etc.,  S  tT,  c).  Sui>«Dt  lui,  il  riudrlil  diitia- 

TOfeLlo  pfécédenlB  (cf.  xi.i  Syyii,  tous  àvBpiù- 
inne,  le  v  disparilt  s«u  ■UoDgement  (cf.  'A»^v!i:i 
reewd  d<  ii  n^n,  ■!(  el  t(  «lui  lea  deui  rormH 


1. 

-OrtB,  ,u  1 

Ilrincipe  de  l\ 

•",  1  11»,  !•). 

VOT.  KCMMH-BLUe,  01 

iC.    Cit.,  1 

p.  10B(d«rDoriKDiuTl»ak< 

Hl«,  1*7) 

Celle  que  don™  K.  Bel 

,>rT..ti», 

g«Die.»  t-T. 

gwr 

deui  eu  :  1«  gronpe  vj 

le  V 

<li>pir«l  ..ee  .lloiig™tnt  eon.p 

rautoire  de  1 

;.  ttc);  qDUidile.llu 

ë^ 

'A^vïvoît.tb(flw( 

«itùVT., 

,  «ltlt«ÛTd. 

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116  URAUMAIIIE  COMPAIIËË  DU  GHEC  ET  DU  UTIM. 

(cf.diêi,  illîus,  fjo],  et  la  loi  avait  une  telle  portée  qu'elle  s'appliquait 
môme  à  des  diphtongues  en  hiatus  (cf.  prd-hendo,  de  prœ  et  de 
'heodo). 

Reuarqub.  —  La  linguistique  el  la  scansion  «les  vieux  puèles  lalins  permettent  de 
retrouver  l'ancienne  quantité  de  voyelles  longues  devenues  brèves  en  hiatus  dans  i'inl^ 
rieur  d'un  mol.  (Test  ainsi,  par  exemple,  que  l'osque  Piihoi  =  Ko  atteste  plus  en 
ancien  latin',  que  rerlains  vers  de  Plaute  prouvent  qu'à  son  époque  on  prononçait 
encore  Ueri,  Oamid,  etc.*. 

198.  —  iDflaencc  de  -I,  -m,  -r,  -t  flnal.  —  Toute  finale  en  -1, 
-m,  -r,  -t  abrège  sa  voyelle  {sauf  dans  les  monosyllahes,  où  la  voyelle 
garde  sa  quantité  primitive'). 

Ex.  ;  tribunâi  (Dv.)  on  regard  de  bacchanâJ  (Plalte,  AuI.,  413  ;  ape- 
ritur  Bacchanài.-  ade&t),  etc.*;  —  amëm  (en  regard  de 
amës  et  de  amétur),  terrâm  (en  regard  du  grec  yùpâv), 
Aeùm  en  regard  du  grec  Oïùv),  etc.;  —  anidr(cn  regard 
de  amârU  p.  *amozîs),  amer  (en  regard  de  amëtur), 
ezemplâr  iion.  (en  regard  de  ezemplâre  Lien,  11,  124),  etc.; 
—  amât,  âocët,  audit,  etc.  (en  regard  de  amas,  docës, 
audis,  etc.)^ 

199.  —  Loi  des  brèves  abrégreantes.  —  La  prosodie  des  poètes 
comiques  nous  révèle  l'existence  d'une  loi  qu'on  peut  énoncer  ainsi  : 

1°  Dans  un  mot  de  deux  syllabes  formant  un  ïambe,  la  longue 
finale  peut  s'abréger  sous  l'influence  de  la  brève  initiale  ; 
c'est  ainsi  que  Plaute  et  Térence  traitent  àéâa,  àèôs,  pôtëst. 
dùÔ',  etc. 

2°  Dans  un  polysyllabe  commençant  par  une  brève,  la  seconde 
syllabe,  quand  elle  est  longue,  peut  s'abréger  sous  l'influence 
de  la  brève  initiale  (cf.  fuisse,  vôlûptatem,  etc.). 

I .  Il  faut  doDC  vraiwmblibkinCDl  lire  pla  dai»  n  /ragmriil  d'Eanius  cilé  ptr  Ch^budi',  de  Hep.,  I. 

41,  «4  ;  pectofa  pla  (m»,  din,  dia),  teii«t  desid«rinia.  simul  inter  |  a«M  sic  memorant  ; 
■  0  Rotnule.  Romnls  die  <•. 

i.  La  quaulili  primilÎTa  t'c)|.<;IIc  amiDknaD  pliu  louglaops  qu'on  ue  le  croll  ^Dtrtlcincnl ?  C'«l  ce 
qu'on  serait  Lcnlé  de  peuier  en  lisaut  dans  Sii>ii>  {ad  Virg.  jEn.,  I,  4KI)quii  l'oa  doJl  dire  aadlit. 
lanlit  (et  DOD  andiil.  lenïit.  arec  la  |>énullitnTC  ahr^gi^e  CDmine  cbci  Ici  pnilei).  Haii  il  but  prendre 
garde  ici  que  le  maÎDlicn  do  Tî  long  éUit  dd  uns  doule  (ui  fomcj  pleine]  audmt.  leDÎTit,  el  c'est 
par  une  raison  analogue  qu'on  oipliqueriil  fOimag  dans  rc  ren  d'Itmii^s,  Ann..  131  U.  :  nO>  •DOIDI 
Romani  qui  fuimnsante  Eudini.  Vnjr,  Linnir,  tht  Lutin  lannuage,  f.  I3i. 

Il  Rnalï  (il  été 


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PHONÉTIUOE.  —  QUANTITÉ  DRS  ÏOÏELLES.  111 

3*  Un  monosyllabe  bref  ou  un  mot  de  deux  syllabes,    dont  la 
première  est  brève  et  dont  la  seconde  s'élide,  peut  abréger 
soit  un  monosyllabe,  soit  la  première  syllabe  d'un  polysyl- 
labe qui  suit  (cf.  qnïd  ëat,  qnis  ïncedit,  ïn  âcculto  [Pudts, 
Capi.,  83],  Ubi  dMemperem  [Plante,  Most.,  896],  ïta  ut  dixi,  ùbl 
ûxorflm,  etc.). 
REUAROIIE.S.  —  I.  Il  ne  faudrait  pas  croire  que  la  loi  dont  il  vienl  d"élre  question 
eût  seulement  son  application  chei  les  poètes  comiques  :  nous  avons  la  preuve  qu'elle 
était  observée  dans  la  prononciation  réelle.  Ainsi  Quintilien  remarque  (1,6,  SI]  que 
l'on  doit  ilire  bavé  et  non  &vê,  Phèdre  (,4pp.,  n*  21)  nous  parle  d'un  homme  qui  prenait 
la  croassement  d'une  corneille  pour  ce  mot;  cnlln  Cicéron  {de  Dir.,  Il,  40)  nous 
raconte  l'histoire  de  Crassus  conronilant  le  rri  d'un  marchand  de  figues,  Canneu 
•  Rgues  de  Caunes!  •,  avec  les  mois  cave'  oe  eu. 

Tout  cela  prouve  que  tout  au  moins  la  loi  des  mots  lambiques  n'était  pas  un«  pure 
licence  poétique. 

Quant  ii  la  possibilité  d'abroger  la  deuxième  syllnhe  dans  un  groupe  initial  Tambique, 
elle  ne  nous  est  pas  attestée  par  des  textes,  mais  elle  s'explique  assez  bien  en  théorie. 
On  peut  admettre  en  effet  avec  M.  L.  Havet  |cf.  ci-dessus,  %  lU)  que  tous  les  mois 
latins  avaient  un  accent  de  force  sur  la  première  syllabe.  Or,  lorsque  cette  première 
sjllabe  était  brève,  il  était  naturel  que,  pour  rétablir  l'équihbre,  la  voix  appuy&l  un  peu 
moins  sur  la  seconde,  puisqu'elle  venait  d'appuyer  un  peu  trop  sur  la  première'. 

II.  La  loi  des  brèves  abrégeantes  n'élait  pas  appliquée  dans  la  prosodie  de  l'époque 
classique.  Néanmoins  certains  mois  primitivement  lambiques,  mais  employés  couram' 
ment  dans  la  langue  comme  pyrrhiques,  sont  considérés  comme  tels  même  par  les 
poètes  les  moins  suspects  de  vutprisme;  c'est  ainsi  qu'on  lit  chez  eux  égO,  hdmd,  vâld 
et  même  cïU  (adv.],  elc. 

Enfin  la  quantilé  de  l'S  bref  final  dans  ces  mois-là  explique  que  les  poètes  postérieurs 
aient  cru  que  dans  les  formes  verbales  l'o  final  pouvait  être  traité  comme  long  ou 
comme  bref,  k  volonté. 

200.  —  Les  flDales  cd  -s.  —  On  a  vu  ci-dessus  (tj  133)  que  a  final 
avait  un  son  très  faible  ;  aussi  jusqu'à  Cicéron  les  poètes  se  permettent- 
ils  de  ne  pas  en  tenir  compte,  quand  ils  ont  besoin  d'user  de  cette 
licence.  En  d'autres  termes,  ils  considèrent  comme  brève,  à  l'occa- 
sion, une  finale  en  -s,  qui,  brève  de  nature,  serait  régulièrement 
longue  par  position  pour  un  poète  de  l'époque  classique  :  aiiisi  Plaute 
dira  omnibus  modis  IHud.,  290)  et  il  terminera  un  sénaire  ïambiquc  par 
occidistls  mfi  {Bacch.,  313],  elc.^ 

201.  — Loi  d'Ostboir.  -  La  loi  d'OsthoJf  (cf.  ci-dessus,  §193)  trouve 
aussi  son  application  en  latin  :  une  forme  comme  equis  atteste  en 

I ,  Cni  prouva  que  câvs  ^tuîl  prviionci  CàvJl.  poi»  tiduH  à  cav. 

i.  Prvt-Ute  ciUi\  pcmndc  •uppourqui?  c'«>t»  pMnaoïËiie  qui  ■  pr^cédi  U  di>parilioii  pu»  cl  vmpic 
daiM  11  laiiKiM  vulgairo  de  la  praVoniqur  non  iniliala  :  sinù  1o  mol  minîstériaill  ■mil  île  ilcicnir 
mintlirium.  fr.  «  mélirr  a.  aurtil  61*  proDonci  milllBt4ritim.  Vu^oi  ud  rircllcnt  rénuni  de  lovl» 

AmtrieaK  Joamnl  of  Phihiogy,  I.  XXI,  ivS;  W\\,  I. 

).  Sur  «tte  quesllon,  Tay.  L.  Uicit,  Z'i  lalJn  cndoc  Mini  £\i«feiroii>a»ndMiéi»ï  G.  Plrit.  p.  103 

prosodie  cl  dans  La  méLjique. 

Un  IriHiieri  dam  le  Rheiniteka^Hteum.  I.  L[.  p.  ÎIO.  Daeia^CuiruH  eipliulinn,  proposée  par  Th.  Birt, 
d«lbr#geii<enlificqaiB(PLiiTi,ra;)l..  41!)).  oèmpe  (Pu<;ti.  Pan..  151  ;  TM,, /"/lo™.,  30Î).  elï. 


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ne  CHAHMAIBE  COHPAHËE  DU  GREC  ET  DU  UTIN. 

effet  que  dans  le  primitif  eqnois  l'A  a  été  abrégé.  Seul  equàis  pouvait 
donner  eqnis  :  en  effet,  eqnOù  aurait  donné  eqaos,  s'il  est  wai  que  le 
datif  singulier  eqno  vient  de  eqnili  ', 

202.  —  Allon^ment  par  compensation.  —  Gomme  en  grec 
(cf.  ciM]essus,§  196],  la  perte  d'une  consonne  peut  entraîner  en  latin 
l'allongement  compensatoire  de  la  voyelle  précédente  (cf.  *qn&s-lu8^ 
[d'où  quâsillus]  devenu  quallus  [cf.  Virg.,  Géorg.,  II,  2i,  Ribb.;  el  voy.  Stude- 

HDND,  Ptaut.  vidu!.,fd.,i,  p.  it  gq.]puis  quâlos;  'aolienalas  devenu anhellus 
puisanbdlns;*Texlum  [cf.  vexillum]  devenu  Tellum  puis  ▼dluin;*da8nie- 
tum  devenu  dummetnin  [mss  de  Virgile]  puis  dûmetum  ;  tes  adjectifs  en 
-onstis  [cf.  les  adjectifs  grecs  en  -FevT-î,  comme  j^apiti;  p.  'j^api-FîVT-î] 
devenue  successivement  adjectifs  en  -ôssus  et  en  -ôbub  [voy.  Bhahbach, 
Orrt.,p.  aesi),  etc.  Pour  equte,  orts,  etc.,  voy.  ci-après,  §241,  2«,  b. 

203.—  Antres  allongrements.  —  Il  y  avait  d'autres  allongements 
en  latin,  mais  il  nous  est  souvent  difficile  de  nous  en  rendre  compte. 

j' Les  plus  connus  sont  naturellement  ceux  dont  les  gi'ammairiens 
latins  nous  entretiennent  :  or,  nous  savons  par  eux  que 
devant  les  groupes  ns,  nf,  gn,  gm  toute  voyelle  brève  devenait 

longue  (cf.  LiNDSikï,  Ihe  Lalin  latiguage,  p.  136  Sijq.;  13B  sqq.). 

a)  Ainsi  les  participes  présents  en  -ena,  -ans  ont  au  nominatif  une 

voyelle  longue  (cf.  Piobcs,  Gr.  lal..  l.  IV,  2*5,  IS  éd.  Keil;  Pohpudb, 

ib.,  V,  113, 23)',  de  même  les  adjectifs  en  -ena  comme  clemâm, 
pnidfiiiB,  etc.',  les  adverbes  numéraux  en  -iens  (cf.  Piobus,  Gr. 
lat.,  t.  IV,  stT,  9  Keii)^,  le  nominatif  singulier  de  dens,  gens, 
mens,  etc.  (cf.  Bbda,  Gr.  iai.,i.  vu,  S30,  15  Keil)*,  etc.^. 

b)  Devant  -nf   toute  voyelle  brève  devenait  longue  (cf.  In-tero. 

cOn-fero,  etc.,  IFEROS,  c.  l.L.,  t.  vi,  d*  19S73). 


107,  p.  ti),  «.  :  aAUËHS  (C.  I.  l.  I.  II.  n<  4SS0), 

c.  {et.  CuuTiin».  de  ApMiiii,  «te.  p.  11)  ;  f  pu 

an  irinieriptioni  grenjun  oi  -em  f  ngutt  par  -i]v(.  ei.  :  npaûGriv;  (cf.  BunnH,  dit  Orlkofr.  lat. 

Varier  in  sriecli.  InicKrifUn,  p.  1 1 5). 

S.  Da  loiaa  du  >lir.  -Téd.  coraoH  kyinl  «llcilcnt  U  bri'iU  prioiUttde  Itrorellc. 

S.  La  brtviU  da  la  TOfrlte  ani  au1r«  cai  Ht  aUntio  par  lei  langues  ronaaei  (cf.  CD  itali«i  inile, 

T.  Dn  hnovi  Fomana  conme  l'iUlicu  le$o  («ce  un  i  fermi]  iiriii  du  lalin  tSsni  (p.  tSnSHB)  ■« 
participe  de  tndo  (a>ec  qn  e  nuicrL).  Tcrba  iitiit  lui-mime  du  latin  Ulldo  n'atlntent  pu  Kulnnent 
qu'en  latin  la  Tavelle  e  deienail  luDgno  dcianl  le  groupe -ng;  ellei  acuibleul  encore  prnvier  que  cet  i 
long  liait  le  mime  timbre  qne  l'i  lalin  ordinain  {i  Tenni)  el  que  ce  n'était  pai  purement  et  limpltwnt 
mi  allangemenl.  Lduit.  (aur.  cil.,  p.  iii).  auquel  j'emprunte  celle  remarque,  aJDUIe  cD  note:  •  Lm 
4pela  t(h)eiuanmB  de  Brio-aupd;,  Scaptei)laU,do  Sxaxrri  CJt]  ou  £iianTi]av).ii|,  Charaonentoi 
de  -/ipffivïiOOf  ne  dnircnt  paa  par  cDDHSqnenl  priienler  dus  -tOt-  l'iqoittTent  du  grec  -■r\iT-  {a>e«  un 
e  long  ourerl),  maii  doitcnl  «lr«  plulflt  rappruchéi  de  l'ipel  taniir  eeiuari  par  Vtiiim{ipp-  HB,  îl)  : 
OCCanliO  p.  OCCIBio.  un  lalin,  un  t  long  ouieH  élail  icrît  ■«.  «.  La  Térili,  c'cat  que  dai»  «a 
■wta  Iranacriti  dn  grec  le  groupe  -nS,  mbatilut  du  o-,  «et  gimplement  dntini  1  nonlrer  que  la  njelle 
pcicidenle  doit  ttre  pconancie  langue  [cf.  ci-deuuaf  111). 


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PHONËTIOUE.  -  OUAMITË  DRS  VOYELLES.  119 

ftEKAHOUi.— Surce  poiDl  touurois,  les  grammairiens  latins  sont  moins  aTBrm&Ufs*. 
Il  semble  même  que,  parliculièrement  dans  les  verbes  composés,  les  Latins  aient 
conservé  longtemps  aui  prépositions  lu  et  cum  (con)  la  brévité  qu'elles  avaient  primi~ 
tivement  el  qu'ils  lui  prdaient  d'ailleurs  [nous  en  avons  la  preuve  par  la  prosodie  de 
Piaule)  dans  des  formes  où  le  verbe  ne  commençait  pas  par  un  1  (cf.incedo  et  ojtncedo)*. 
Quoi  qu'il  en  soit,  ou  peut  interpréter  la  réserve  des  grammairiens  en  disant  qu'ils  ont 
peut-être  eu  égard  à  certaine  prononrialion  très  répandue  de  leur  temps.  Ce  qui  est 
BUT,  c'est  qu'en  osque  et  en  ombrien  toute  vojelle  suivie  de  nf  était  bien  longue  (cT. 
annfektaf  ^  infectai)  et  que,  d'autre  part,  Plaute  répugne,  après  un  monos^llab* 
bref  (cf.  ci-deasus,  S  199},  4  traiter  une  syllabe  initiale  in-,  con-  devant  1  comme  il  la 
traiterait  devant  toute  autre  consonne  :  ainsi  il  dit  quia  ioceditT  mais  il  ne  dirait  pas 
qnî>  inferturi 

c)  Priscien  remarque  (ii,  S3  :  mais  n'est-ce  pas  un  passage  interpolé  ?) 

que  les  terminaisons  en  -gnus,  -gna,  -gnum  sont  toujours 
précédées  d'une  voyelle  longue  :  on  en  a  conclu'  que  le 
groupe  -{fn-  allonge  la  voyelle  précédente,  mais  c'est  une 
règle  qui  semble  souffrir  d'assez  nombreuses  exceptions  : 
ce  qu'il  faut  dire,  c'est  qu'b  une  certaine  époque  toutes 
les  voyelles  toniques  furent  allongées  devant  -gn  (cf.  dignus, 
lïgimtii,  qui  deviennent  dignus,  Ugnum,  etc.*).  La  loi  ainsi 
formulée  permet  de  comprendre  certains  témoignages  de  gram- 
mairiens qui  la  contrediraient  formellement,  si  on  tenait  à  lui 
conserver  la  portée  que  certains  modernes  lui  ont  donnée'. 

d)  Quant  aux  formes  dans  lesquelles  le  groupe  -gm<  allonge  la 

voyelle  précédente  (cf.  agmen,  pigmentam,  etc.)  elles  sont 
relativement  peu  nombreuses.  Plusieurs  ont  été  contestées*. 
2°  Il  ne  faut  pas  confondre  ce  que  nous  venons  de  dire  des  allon- 
gements attestés  par  les  grammairiens  avec  ce  qu'on  est 
convenu  d'appeler  Yallongement  par  poiitian  :  dans  l'allonge- 
ment par  position ,  c'est  la  syllabe  qui  acquiert  la  valeur  d'une 

1.  Ainil  DioitH  (Gr.  lal.,  I.  I,  p.  tOS,  î  éd.  Kiitj,  parlanl  de  in-  et  de  COU-  deiiDl  ■  et  1  dit  : 
a  plerunqia  produciuitiiT  •  (cf.  CuBOnm,  Gt.  lal.,  t.  V.  p,  76,  S  ;  et  Sihtidi,  in  i>ona(.,  ib.  t.  IT, 
p.  W,  IS:  *  pter\inyqiie  cdiid  non  obtmanui  in  btrbatïimos  iocarrimui  •). 

S.  Conmie  prrate  de  «Ite  tendance  du  latin,  noiu  pouTona  citer  li  coniUUtion  (vie  pu  LuHir 
(dus,  cil.,  p.  1)7),  c'eiti  UToirqueduiletliMegd'eiunplndreuéei  par  Cuiniiiiiaii((te  Apiciïiu.elc,] 
U  eil  rare  de  trouTer  (r4ppM  d'un  apei  une  lofoUe  toiiie  de  ni. 

î.  Voy.  A.  1Ia*i,  Hûifibnchlein  (ir  die  Àtuipraelie  der  lut.  Vokate  in  ponlioiulangen  Silbin, 
BeriiB,  l«83.  Tauleroi>  cet  ouvrage  ne  doil  pu  «Ire  luiri  arengljuicnt  :  Giinu,  Svbitralf,  etc.  (dana 
l'iirHEdeWinlflGn,  I.  !OiH(q.  ;  539  tqq.  ;II,  lODiqq.;  !7S  iqq.^  iîtaqq.;!]!,  I3S  >qq.:  ISt  iqq.  : 
SDTiqq.  ;  [T.  H«  aqq.;  411  eqq.  ;  T,  ISS  iqq.;  !3t  aqq.  ;  453  tqq.;  VI,  117  >qq.},  j  a  apporU 
btaucoop  de  coneetiona. 

4.  Il  n'ra  pas  contradictioti  mire  cette  Itri  et  le  traiteoieiàt  de  ïi  dana  Ica  Janguea  ronanee,  pujiqii'cn 

ei(.,p.  >t«q. 

a.  Touttroia  il  rate  àm  cat  embarrluanl*.  Aina  Dimtii,  Gr.  loi.,  I.  I,  p.  470.  9  Ktil,  parluld* 
eerlaiues  claumles  métrique!  employée*  pat  Cicéron  noua  dit  que  diffnitas  ett  un  anapeala  et  <ft» 
jnitam  e>l  un  Uochée.  Cela  prouie  d'abord  qu'il  ne  lienl  pi*  compte  de  la  rïgle  de  pmition  et  enauita 
qu'l  lOD  «poqua  (it'  aiècle]  le  premier  I  de  ^gnïti>  arait  la  Tileur  d'un*  brère  cani»  le  lecond, 
M  qui  eat  bien  étonnant,  puisque  dl{[  porte  l'accent  tonique  cl  qoe  l'effet  de  c«l  accfnt  jutul  1  celui  du 
graupe  gn  detrait  produire  l'allongËmenl. 

t.  Ver,  Lnur,  SUD.  eif..pp.  139;  iSï^er.  Clau.  Bemm,  t.  V,  p.  1«4. 


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lao  geumhairf:  compauëe  du  gaec  et  du  latin. 

longue',  la  voyelle  demeurant  brève  dans  la  prononciation*; 
or  nous  venons  de  voir  que  dans  les  cas  cités  plus  haut  la 
voyelle,  loin  de  rester  brève,  devenait  bien  longue. 
Les  règles  de  l'allongement  par  position  sont  du  domaine  de  la 
prosodie  et  de  la  métrique  plutôt  que  de  la  grammaire. 

Nous  nous  bornerons  à  faire  observer  ici  que  certaines  syllabes 
considérées  comme  longues  par  position  contiennent  en  réalité  une 
voyelle  longue  par  nature  ;  c'est  le  cas,  par  exemple,  pour  les  parti- 
cipes passés  passifs  des  verbes  dont  le  présent  est  en  -go  et  pour  les 
mots  qui  se  rattachent  à  la  même  formation  (cf.  lôctor,  lëctnm,  âctnm, 
lictor  cités  par  Aulu-Gblle,  n.  a.,  XIT,  3  et  IX,  e),  pour  les  parfaits  de  ces 
mêmes  verbes  (cf.  réli,  Uxi,  etc.  Piisc.  IX,  28),  etc.  Pour  nous  guider 
dans  ces  questions  délicates  nous  avons  les  inscriptions  et  le  témoi- 
gnage des  grammairiens^. 

§  7.  —  ËpenthèBe  et  syncope. 

Blbllograpbia.  —  K.  Brughann,  OrundrUt,  etn.*,  Einschiebung  von  Laulen, 
p.  819  sqq.  (SS  !)49-&53);  Haplologie,  p.  857  eqq.  (S%  985  et  986). 

G.  Metrh,  Griechiachf  Grammatik,  VocalenlfalluiiK  (gg  94-97);  prothetische  Vocale 
(M98-I0ai;  Verslûmmelung  vocalisclien  Auslautes  (S  309).  —  Kvhnbb-Blass,  au.<f. 
Gramm.  der  gr.  Spraefie,  %  13  :  Ab-und  Autorail  der  Vokale;  Apokope;  g  43  :  Synkope; 
g  U  :  euphonlEche  Protbesis  der  Vokale;  g  4Ci:  Epenihuse  oder  Einscnieltung  der  Vokale. 
■^  BnucMANN,  Giiechisclie  Grammalik,  y  S8-31  {Hnndbiich  de  1.  von  MQIIerj. 

Fr.  Stolz,  HîsI.  Gramm,  der  lat.  Spr.,  t.  I,  p.  195  sqq.  (gvarabhaktisclie  uni!  prolbe- 
lische  Vocale,  £3  187-193;  S^nbope  der  Vocale,  ss  191-900).  —  Lindsay,  tht  Latin  tan- 
guage :  Parasilic  vowets  p.  145  sqq.  (cf.  p.  93  eqq.,  197  sq.  et  70  sq.);  syncope, 
p.  llo  sqq. 

204.  —  Ëpenthèse  et  prothèse  :  dëOnltion.  —  Par  épenthëse 
on  entend  l'intercalation*  d'une  voyelle  ou  même  d'une  syllabe  dans 
l'intérieur  d'un  mot,  et  par  prothèse^l'addition  d'une  voyelle  ou  d'une 
syllabe  au  commencement  d'un  mot. 

I.  Lb  |;riiiiin«irieii  Fuiiraiiii,  Crainm,  lot.,  t.  IV,  p.  II!,  16  Kril,  dlèp»f  LimMi,  ouc.  cil.,  p.  IÎ9. 
ndiquf  bien  If  hi»  qu'un  Bomiin  allactaait  ï  l'allongnuenl  pir  potilion  ;  «  i;t  puU  li  ilic»  et,  unum 
H!mi>  hibst  {e.-i-d.  la  lylJibc  tuI  I  ei  drini)  :  e  locilù  nt  brrrù,  uniiir  habel  tnrpua;  (  couonini 


a.  Voy.  Li»ur,  aw. 

4.   '  Inlf  rciliiicD  «  « 
(dt  Pronom,,  p.  SCil  h.^         ^  _  ^ 

Irinurik  la  mol  epentbeiis  (cF.  Sutu-i.  ad  Verg..  Georg.,  I,  ICi;  .Ca.,  !,  35).  Cmame 
>,  la  plui  louicnl,  pnar  cITcl  de  fadliteT  la  pronoaclilinn  d'un  gronpo  rie  conwnPHi  on  en  deiBcmui  ra 
qgolqgs  >0rlc  leatlftwals,  lai  granmiirieiu grra  (cf.  CaAHa,  Antcd.  Oxon..  I.  G3,  ii)  «tilml  imaginlS 
luui  le  lenne  d'nvantiJÉi:.  •  aetirm  de  délier.  d'ouTrir  ».  que  ecrliins  mndemM  lauronl  npprant*. 
Enlto  lea  lingublcsH  Krienliiusi  du  l'ciprruioB  rojelles  sranhhikliquea  de  5Fai'iiMaj((i,nici(par  lequel 

«iprenoni  rtaenont  le  terme  A'ipenlIiéK  pour  dMgner  la  palalaliulioa  ou  la  labialiaalion  d'ine  eooMBIW 

par  une  loyelle  palitale  oD  labialf  qui  Miit  (cr.  Baiakin,  GrundHu*.  p.  83}  g  9tO). 


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PHONÉTIQUE.  —  ÉPENTHËSE  ET  SYNCOPE.  131 

L'un  et  l'autre  phénomène  sont  dus  à  la  même  loi,  puisque,  dans 
un  cas  comme  dans  l'autre,  c'est  la  voix  humaine  qui  tire  du  groupe 
même  de  consonnes  qu'elle  doit  prononcer  les  moyens  d'en  faire 
entendre  distinctement  tous  les  éléments'. 

Rbharque.  —  On  lionne  aussi  le  nom  d'épenthése  à  l'inler«alalion  d'une  consonne 
dans  certains  groupée  de  consonnes  :  pour  le  moment  nous  ne  nous  occuperons  que 
(les  voyelles  i  nous  ne  nous  occuperons  pas  non  plus  des  [ihf^nomènes  qui  sont  liés  au 
trailement  des  labiales,  des  palatales,  etc. 

205.  —  L'épenthëse  en  grec  et  en  latin.  —  L'épenthèse  d'une 
voyelle  se  présente  en  grec  et  en  latin  avec  une  Tréquence  relative. 

1"  Entre  une  liquide  {ou  une  nasale]  et  une  ou  deux  consonnei 
répentbèse  d'une  voyelle  est  assez  rare  :  on  cite  en  grec 
'Ep([t>i;  pour  'Epiiiiç  (vase  altique),  SaXocjAtiva  (bronze  éléen, 

cf.  Coll.,  n*  1168)  pOur2]âL>[jE.ÙVY|  (cf.STa*B.,8,  p.  356),<iWvn  (cf.  Ut. 

ulna],  TÔpovoç  (lacon.  et  Tarent.)  pour  TÔpvoç,  etc.  ;  en  latin  on 
ne  peut  guère  citer  que  quelques  formes,  mais  ce  ne  sont 
peut-être  que  des  fautes  d'orthographe  individuelles  :  arimo- 
rum  pour  armorum,  ineritia  pour  inertia,  soperastes  pour 
snperstes,  dnU'cia  pour  dulcia*. 


2*  Entre  une  consonne  {ou  entre  un  groupe  de  deux  contonnes)  et  une 
liquide  {ou  une  natale),  l'épenthèse  d'une  voyelle,  assez  rare  en 
grec,  est  plus  fréquente  en  latin. 

a)  En  grec,  le  plus  ancien  exemple  d'une  épenthëse  de  ce  genre 
se  trouve  à  la  fois  dans  la  forme  dialectale  É€$c;xTixovTa  et 
dans  la  forme  grecque  ËëSofio;  :  une  voyelle  s'est  développée 
entre  le  groupe  bd  et  le  rn  du  thème  primitif  'seèdmo~;  plus 
tard  on  rencontre  pi^aj/ùç  (Hipponax,  cité  par  Hërouen,  t.  Il,  p.  220] 
au  lieu  de  ppi-j^oî,  enrouement,  ;;>ô)ta(Aoî  à  côlé  de  tiIox^qç, 
TTJxtvôî  à  côté  de  ■K-jx.iâ^,  ittvuTÔi;  (cf.  irtTrvCdOsc'.),  etc.';  citons 
enfin  certaines  formes  comme  'EniSopOfio;  (vase  attique)  pour 


«.jWfJhul    pf0.1rt«. 

rtei.  M.  W«ii,  l.  II 

1,  MS)  qu'il 

.  ™pi„ï.i 

.PDl  m 

«n>  où  1 

KUD'p 

rcnon» 

1 .   D'iirioun  on  pcnl  conjeel. 

.«r  .vM  quelque  .r 

■iKIobllIDcr 

.m  ju..i' 

>i=<»lé' 

rdiés  1»  uni  lui  lutrct  par  la  p 

ro»™ç,.lion.«q« 

nais  ippdon 

.piUlAïM 

«'«lie 

d'fpïBtbË».  Ainsi  «ippoMni  le 

oiDt  i»lè  co 

mmc  d*a> 

un  die 

prfçtdi  d-up  n>»t  le 

fmoi  ptr  V 

que  1. 

roycll.  pareil,  a  on 

Irc  V  uu  p  » 

-.pri., 

3ï«8.f 

1,  /Km.  I. 

S.   \oj.SaiL-.T^m.Amei:Jc 

ib™.  o;/>*i(.,t,  ïïl 

U,p.  *73«, 

.,  cM  pu 

BlLOB. 

•m,  Gmn 

driis. 

tu.  >, 

3.  ToDteriHi  il  «t  iDilaM  ds 

décider  <l.  d>n>  k>  . 

inols  comme 

reïJemior 

J  tiWs, 

Uiuiell. 

^eslp 

•  risllfl 

OD  non  :  de  kux,v4(  «t  d.  m» 

(V&;,  requcl  cit  prioi 

ilifî 

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m  GRiMÏAlBE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

'ETcîSpojiOî,  T«poit^  (Papyrus)  pour  Tpoiqi,  àffripou  pour  âorpoo 
(Papyrus),  'A(rxalotïci6Soupo(  (Inscr.  Ihessal.)  pour  'Adxliiiiciô- 
Supoi;,  etc.'. 

b)  En  latin,  on  admet  aujourd'hui  l'épenlhëse  très  ancienne  d'une 
voyelle  dans  les  formations  pdcolum  (vase  dePréneste,  C.I.L., 
I,  43),  pociUum  à  côté  de  poclnm,  stabilis  dérivé  de  'stafii-, 
stabulum  dérivé  de  'itaflo-,  etc.*  :  il  semble  bien  en  effet 
que  poclnm,  saeclum,  etc.,  par  exemple,  soient  des  formes 
primitives'  (cf.  ci-après,  §247,  2°), 

A  côté  de  ces  épenthèses  très  anciennes  on  ne  peut  signaler  dans 
le  latin  proprement  dit  qu'un  petit  nombre  de  fautes  d'écriture 
représentant  des  épenthèses  d'origine  populaire,  comme  Terebonio 
(Inscr.  de  l'an  2i8  av.  J.-C.)  pour  Trebonio,  terans  et  tarans  pour 
trans,  magisteratns  pour  magistratus,  ciribms  pour  cribmm,  carabro 
(cf.  ital.  calabrone)  pour  crabro,  acharîter  pour  acriter,  celeppere  pour 
clepere,  ganarus  pour  gnanu,  etc*. 

RB)iAnouB.  —  Les  épenlhèses  de  ce  genre  soni  surloul  frëquentes  dans  les  mois 
empruntés  du  grec  (cf.  Acnmo  ['Axii.i^1,  Alcnmeiui  [ ' AXxiti^vii},  Alcainnon  ['AXx- 
titidv],  Tecamesia  t1'éx{i.->i9iia1  "*,  dracuma  [Spay[jiY|],  cncinni  et  cicinns  [xùxvot], 
guminitinm  [cf.  Varr.,  A.  R.,I,  51,  ifd.Keil],  téchioa  [TÉ;(vir]],  Procioa  [Ilpifxvi]], 
Aiiadino  ['ApiâBïii),  etc.*). 

206.  —  La  prothèse  en  grec  et  en  latin.  —  La  prothèse  d'une 
voyelle  est  plus  fréquente  en  grec  qu'en  latin. 


I.   Dini  U  luigue  néo-grecque,  In  eisnplM  «mt  bîi^  pliu  ibondtnll. 

I.  Surcdt»  qaeMton,  isf.  particuLitroiiKiil  V.  Stou,  ohd.  cil-,  1. 1,  p.  lïO  «qq.  et  cl,  Limur,  eau. 
ell.,  p.  I4tl  iqq. 

S.  Cf.  l'onArien,  qu[  donne  ialla  —  catull,  villuf^  vltulos,  lafle  r=  In  tabuU,  tlaflaitm 
:=  ItabllUrem,  etc.  De  wéiœ.  on  hII  qa'il  rBul  Toir  dins  le  lurHie  titin  -ClO-  le  laKie  laâo-aitiiftrtt 
-Uo-,  grec  -rio--  Toutefoii  l'épcnlhèse  de  l'n  dam  le  falBie  eul  pour  effol  de  le  coadmdre  aiec  celui 
qn'on  •  dus  COr-cn-lum,  pir  eiemplr,  et  qui  eit  double,  puiiqu'il  le  compou  de  dem  BufSm  du 
diiniiiulifi,  ko-  et  lo-.  EnBn  pluiUrd.  lu  CDDfusinn  tul  encore  lugnieolée  par  1»  eDetide  la  s]n(»pe  qui 
r4I1irnèreiit  6  od  miniD  type  dn  rormatiom  suui  diffirCDles  que  pOClum  el  porcllU.  COI'clnm  cl 
CUbiclom.  elc.  (l'OJ.  ci-iprii.  S  SÛB  *}.). 

4.  Touic«  eiemples  (ont  cilèg  par  Biuaiin,  Grundrisi,  etc.',  p.  813,  Pour  comprendre  le  phtoo- 
mtoe  que  trtdubenl  m  fafoDa  d'écrire,  il  «irai  de  M  rappeler  que  le  rriD;ais  emprunluit  au  nordique  I* 

5.  D'aprÈ»  Uiaioa  Vici»iin;i,  Gramm.  Int.,  1. 11,  p.  8, 1,  7  »q.  éd.  ffnJ,  !a  premier  qui  »e  lertil  de 
la  forme  greequD  TecIDMSB  fut  le  potlB  dramatique  Juliui  Csur  Slrabo,  œurt  en  6fl7  (87  ai.  J.-C). 
a.  F.  SiDu,  ouu.  cil.,  S  l»l  (p.  !00). 

«.  To^.  F.  Stou.  duc.  cil.,  %  191  (p.  ^OU);  Baiioain,  Grundrisi*,  p.  Si3,  renioie  à  Sauiml, 
Amer,  /ou'-n.  of  PkiloL,  I.  XVII,  p.  iU  >q.  On  trouvera  au»i  d'utiles  renHignimenls  dam  Liiuii, 
DKD.  (■■*(.,  p.  7(1  iq.  (dl.  11,5  7Î)  ;  il  eel,  par  eiemple,  >iilr<ro«aiil  de  eonsUler  que  les  r.recs  Hipprimenl  Tu 
d«Lalin<dan>leuntran9cr>pli0nsd«n)Dt9rD-cumillelcn-cnlll8.-CUla.-C1lIum[cf.  AEKMOS 

p.  Secmnns,  AENTAOSp-  Leatulus.  APBOrSKAA  p.  Arbnicula,  MA2KA0S 
p.  Hascolnt,  nATEPKAOE  p-  Patercului,  nOTPKAA  p.  PorcuU,  etc.)-  '"i- 

Ecanaia,  dit  Or/k.  tat.  Warle}'  in  gr.  ïmehj-iften,  pp.  47  et  7K- 


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PHONÉTIOUE.  —  ÉPEMHÉSE  ET  SYNCOPE.  1Î3 

1*  En  grec,  quand  elle   existe,    on  la  rencontre  ordinairement 
devant  un  r  primitivement  initial,  plus  rarement  devant  l,  m, 
n,  w  (pour  le  traitement  de  s  initial,  vov-  ci-après,  ¥,  Reu., 
p.  124). 
La  voyelle  a  alors  le  timbre  de  a,  de  i  ou  de  o. 

Ex.  :  IpEëoç,  ténèbres  (goth.  riqii),  épyOpôî  (skr.  véd.  rudhiràt), 
ôpûaiid)  (cf.  lat.  nmco),  etc.  —  àï.ii'ç(i)  (cf.  >iîra,  ^mapoç), 
AXi-'u  :  à>Eifu  Hesicii.  (cf.  lat.  lino),  i'ka.yxxi  (cf.  Ut. 
levis),  etc.  —  àLfj.i\'(iù  (cf.  lith.  mdzu),  à)d'^-ft  (cf.  lith. 
miglà),  b^v^iv,^  (cf.  lat.  mingo),  etc.  —  Avsij'tô;,  neveu  (cf. 
lat.  nepo»),  etc.  — iipirn(HoM.)  et  fispca  (crét.)*en  regard 
de  lp<m,  rosée  (cf.  skr.  véd.  varsài,  pluie),  SïSva  (Hon.)  en 
regard  de  tSva,  présents  àe  Bançaiiies,  iEi'xoot  en  regard  de 
itxoai,  vingi.  et  peut-être  oùpavô;,  dor.  ùpavô{  (d'une 
forme  conjecturale  *ôFopoiv(jç)  en  regard  de  l'éolien 
d'Asie  ôpavot^. 

Reharoues.  —  I.  Les  formes  'kma,  et  Xmapôï  (en  regard  d'àXEi^ui),  la  forme 
oii^pY^^H''  (en  regard  de  [/.dpSavTo),  etc.,  permettent  de  conjecturer  (cf.  ci-dessus, 
p.  ISl,  n.  1)  qu'à  l'origine  la  prothèse  se  rencontrait  ou  ne  se  rencon Irait  pas,  suivant 
que  le  mot  précédent  se  terminait  ou  non  par  un  élément  qui  rendait  la  prononcialioD 
difHcUe. 

La  fréquence  des  combinaisons  qui  avaient  rendu  la  prothèse  nécessaire  fli  croire 
dans  la  suite  que  l'élément  protbélique  (aisail  partie  intégrante  du  mot*. 

II.  11  est  parfois  très  délicat  de  détailler  si  ce  qu'on  appelle  prothèse  n'appartient 
pas  plulàl  A  la  racine  (cf.  âT,^L  qu'on  fait  venir  de  *  xFtiui,  skr.  véd>  vâmi, 
mais  qui  peut  aussi  se  rattacher  à  une  racine  ÎF,  cf.  au,  Kuffifr)  ou  si  ce  n'est  pas 
tout  au  moins  un  élément  signidcatif  (cf.  èxaTÔv  [lat.  ceotim],  qu'on  explique  par 
une  altération  de  'kx,i.tit  ^  *»çt  kmlom,  wx  Soit  moi)'- 

Enân,  il  ne  faut  pas  confondre  avec  une  voyelle  proIhéUque  l'a  qu'on  trouve  dans 
des  mots  comme  âxoiTtjï  (cf.  xoiTit)),  aXa;(^oï  (cf.  Xc/_o{),  ccttoï  (cf.  ta;),  kip6oi,  etc. 
ou  comme  àvntpj^ic,  etc.  Dans  les  mots  du  premier  groupe  l'a  représente  vraisembla- 
blement l'adverbe  qui  signifiait  auHinbls,  avec  [cf.  skr.  lam)  et  dans  les  mots  du  second 
groupe  l'a  est  celui  que  les  grammairiens  appellent  J:ciTaTtxâv,  inleTuivum' . 

I.  Cf.  encon  i,iîîai  :  oipfjaai  B«™,l.. 

S.  1^  (orau  primitiie  est  iFfooi]  :  le  digimiu  iDlarrouliiiDa  bsI  lombé.  cnnini!  dira  la  IDtro 
«emplsi,  «mtorotnienl  aui  lois  do  1*  phonéiique  graequ*  (cr.  ci-iprii,  f  Ht). 

».  Voj.  Bleui»,  Gruadrif*,  S  BSt  (p.  §î*). 

t.  Ce  qui  *e  ptsM  dam  I»  Iviguei  romuiH  pour  11  prolUn  d'oM  Tojellt  palalale  (cf.  Mitii-LCui, 
Dora,  fil-.,  I.  I,  p.  H)  dgiul  i  initiile  «ntraT^  pcul  naui  ranaeignar  otilamaDt  1  ce  nijol.  «  Ca  phtna- 

laminéi  pu  une  ei>iiti>aiw  :  itpala,  Ulai  iipalai,  maù  illa  ipata.  La  xiir'lla  protbMiqne  a  disparu  dani 
qualquei^nei  dei  lingual  pana»!;  mail  daiu  1h  aulra.  alla  ail  natta  altachtoau  mol  quallaque  fdl  M 
plt«  daoi  la  phrue.  >>  (Voy.  la  trad.  Rabirt,  Paru,  H.  Wrller.) 

5.  lof.  Y.  BiuT.  Prid;  elt,,  §  7».  I, 

e.  VoT.  KOant-BuH.  ouD.  dt.,  |  H,  Anm,  ï  (p.  IS7).  Mail  daaa  u  raoarqiw  3,  KOlrnar  a  lani 
dODt*  tort  ds  Totr  dira  iSilu  et  jxci'vo;  dei  aienplH  d'i  ppolbMiqua  ;  In  ranMa  UJ.u  at  KEÏva(,  au 
Uhi  d'Mra  priaitira,  hoI  bisii  ploUI  dea  fOrmei  raecoanHca.  Quoi  qu'il  «o  »il,  on  lira  irac  prDflt  dasi 
tiMt  ramarqoa  l'UttoIra  «br^t^  de  Taniploi  mp«ïllf  de  caa  TorDat  an  grec 


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m  GHAMHAIRE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU   LATIN. 

2*  En  latin,  nous  voyons  apparaître  sur  des  inscriptions  (le  la  fin  du 
second  siècle  de  notre  ëre'  un  i  (rarement  un  e)  proth^tique 
dans  des  formes  commençant  par  un  s  suivi  d'une  consonne 
(bc,  sm,  8p,  st  particulièrement)  :  cette  prothèse  appartenait 
k  la  prononciation  vulgaire*  {cf.  isciaUs  [C.  I.  L.,  t.  VI,  3,  n"  18659], 
iscripta   IRenib*,  Inicr.   rom.  de    VAlijfrie,   n°  )U75,   de  197  ap,   J.-C.], 

Ismaragdus  [c.  i.  l.,  vi,  3,  n-  i9238;  xii,  n'  i97i).  isplcatns 

[Ephem.  epigr.,  VII,  9,  li"  23],  ISpirltUS  [ibid.,  V,  n"  llâO]  et  espiritom 
[ibid.,   I.   IX,   n'  6108],   IstefaDOS  [c.  I.  L.,  t.  VI,  3,  n"  22026],  etc.'). 

Rehaboue.  —  En  grec,  on  Ironve  aussi  un  (  proUiâlique  parliculîérement  devant  a 
suivi  d'une  ou  Je  deuK  consonnes.  Le  plus  ancien  exemple  se  trouve  dans  l'impératif 
ï-«Oi  pour  *96(  (cf.  nvcst.  idi)  ;  d'autres  sont  vulgaires  et  se  rencontrent  assez  tard, 
notamment  dans  le  grec  parlé  en  Asie  Mineure  (rf.  iar^XTiv,  (3Tp9TiiÛTT,f,  elc). 

Enfln  il  est  vraisemblable  que  dans  les  mots  îxTÎvof  et  î/_6û(  le  groupe  xt  [/6)  est 
précédé  d'un  i  prolhétique  (et.  Rrughan.v,  owr.  dU,  SS9S3;  95t,  Anm.  3). 

Quant  à  la  forme  è^Sé;  en  r^rd  de  ^Séï  et  de  y^iZii,  elle  décèle  sans  doute  un  i 
prothé  tique. 

207.  —  Syncope  et  apocope  :  dëOnition.  —  On  entend  par 
syncope  la  chute,  à  l'intérieur  d'un  mot,  d'une  voyelle  ou  d'une  syllabe, 
chute  causée  par  la  rapidité  de  la  prononciation  dans  certains  cas 
dont  il  sera  question  tout  à  l'heure  ;  la  chute  d'une  voyelle  ou  d'une 
syllabe  à  la  fin  d'un  mot  s'appelle  ordinairement  apocope*. 

La  syncope  syllabique  se  produit  régulièrement  quand  deux 
syllabes  qui  se  suivent  commencent  l'une  et  l'autre,  soit  par  la  même 
consonne  (cf.  lat.  semodius  pour  semimodius),  soit  par  une  consonne 
analogue  (cf.  gr.  TtTpa.yjAov  pour  TtTpctSpa^^fJiov),  ou  bien  quand  la 
seconde  des  deux  syllabes  commence  et  se  termine  par  la  même 
consonne  {cf.  MAàM^io;  de  *MEXavàv6ioî);  c'est  un  cas  particulier  de 
la  dissimilatioD." 

Quant  à  la  syncope  vocalique,  c'est  celle  qui,  dans  le  latin  popu- 
laire, par  exemple,  fait  disparaître  certaines  voyelles  atones. 

1.  Giwaa.  Archiv  <tc  Wirlfllin.  1. 1.  p.  ÎIS,  a  nionIr«  qw  t'tWil  11  uu  pur  hiurd  c<  que  li  voyelle 
prolheiique  i  detiil  xtair  en  litin  une  origine  plus  incieune. 

prutUin  Irèi  sncienno  et  aitme  ■nljrlcum  ù  U  enuititulion  de  la  langue,  lov.  F.  Siou,  dut.  cil., 
g  I9î(p.  ÎOI). 

3.  Voy.  P.  Siou,  DHP.  ej(..p.  lOi,  qui  miioie  pnur  pliude  ilMuliï  Siiiji.iin,  ^iiu;ir.,  etc..  p.  317: 
Scnru.iiDi,  Yoltttlltaui.  cK.,  I.  II.  p.  aaisqq.:  3i>5  oq.i  I.  III,  p.  Ï'I -.  Scimiti,  Btiirtge  1.  hl. 
Sprach.-Hii-I  Lileralm-lmiulf.  p.  ITÏj  Hitan-LTi»,  Aaumn.  «ramm.,  (.  I,  p.  Vii. 

*.  Kngr»e,len»ot  av^-nmcii  eMtcmpl-.jridan!' lenilrH  «Mdeiiîrnenped  d'ipocopï!  mii»  iitoxon», 
eitd^jl  dans  Ariitolc  (cf.  PaHr..  ii.  g)  pnuralgnHiw  unetupprenjun  de  letlrti  ou  de  syllabe*  i  la  nn 

(rf.  tyOCOpa  et  syncopa.  apocope  "  apOCOpa).  BloonBeld  el  d'aulne  «ii>is  par  BiiDim 
[fi.  GrHRdi-Ut*.  p.  Kâ7)  unt  propo-^  haplologie  ou  hafilùiatie,  lermc  forgé  qui  n'a  d'autre  inérile  que 

5.  ^nu1  en  parloni  ici  pour  ne  paa  mn-eeler  i  l'eicti  la  quMion  do  U  «yncspe.  Hais  on  ToHqae  ea 
pntcédé  du  langage  est  tniit  diflïrt.nL  de  relui  qni  cunsisie  îi  fiupprioivr  une  syllabe  ou  uue  voyelle  aloue  eu 


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PHONÉTIQUE.  -  ÉPENTHtSE  ET  SYNCOPE.  1S5 

208.  —  Exemples  de  syncope  en  i^rec.  —  En  grec,  la  syncope 
la  plus  Tréquente  est  celle  qu'on  trouve  (conformément  à  la  loi  ci- 
dessus,  §  207)  dans  les  mots  suivants  :  àjn-i^opEÛ;  pour  àu.^ if  opiO;, 
■r,[i£StjAvov  pour  ïifAift^Si[ji,v(jv ,  K(D[jtfa>Si'.§x'TxaXo(  pour  x<t>[jiuSo^ioi:i(JxaXc;, 
wvvajAov  pour  xivvâfiidiftov,  etc.  . 

En  grec  moderne  la  syncope  frappe  aussi  les  syllabes  atones  ou 
faiblement  accentuées  (cf.  Six€iC<>i  pour  Siaëtêâ^u,  Sàox(i>>0(  pour 
SiSctçxaî.oî,  dàjJL!  pour  ir.'jànn,  etc.*. 

RsuARQUe.  —  Beaucoup  de  grammairiens  rangent  sous  le  nom  de  syncope  divers 
phénomènes  que   la  linguistique  eipliqnc   aulremenl. 

Ainsi  ïTtïi  ne  vient  pas  de  ïo(e)tïi,  mais  est  AU  plus  vraisemblablemenl  à  l'anali^ie 
de  è(m';  ïfivto  pour  éyivsTO  peut  s'eipliquer  par  une  formation  alhématique;  sftpioï 
(E^CRVLE,  A'jam-,  536)  au  lieu  do  Ê6Épi<ie  est  une  forme  plus  emkirrassanle'. 

Ce  qui  est  si^r,  c'est  que  dans  le  participe  ùtv  il  ne  fdul  pas  voir  une  forme  abrégée 
de  tiât  par  apocope,  mais  bien  une  contraction.  La  difliculié  que  soulèvent  les  cas 
obliques  SvTOf,  ôvti,  etc.,  disparaît,  si  l'on  admet  que  de  la  forme  ûv  on  a  tire  par 
analogie  une  nouvelle  déclinaison*. 

209.  — Exemples  de  syncope  en  latin.  —  En  latin,  on  trouve, 
comme  en  grec,  des  syncopes  conformes  à  la  loî§  207  (cf.  semodins, 
semestris  pour  semimodius,  etc.,  sambncina  pour  'sambucicina, 
aatestari  pour  'antitestari,  debilitare  pour  'debilltatare,  hereditarius 
pour  'hereditatarîus,  calamitosDS  pour  'calamitatosus,  arcubii  pour 
'arcicnbii,  portorinm  pour  'portitorium ,  Restutus  de  Restitutus, 
Dutxix  pour  nutritrix,  etc.)^. 

210.  —  Mais,  comme  toutes  les  langues  qui  ont  un  accent  d'inten- 
sité, le  latin  présente  surtout  des  exemples  de  la  syncope  qui  consiste 
à  supprimer  dans  la  prononciation  une  voyelle  non  accentuée  *. 

1.  Voj.  Bn-omm,  oac.  ci"*.*,  p.  8«0  sq.,  qai  wnioie  lui  Irâïaui  »ii>inL<  ;  C.  Hinii.  Griech. 
Crnmin.',  p.  381:  K.  Bn-ami^in',  Ci:  Cramm.'.  7t  ;  K«nciiiii>,duii]a  Z<>;bc/ir</[d«  Kuhu,  I.  XXIX, 
f.  ia3  :  die  Briechiiehtn  VoMniiuchriflta  ihrtr  Sprache  nack  HWfl-nicM  {Gulenloh.  1894), p. 8S; 
l»i;  Scanii,  Qutil.  epîa  (Gatcntoh.  I89i),  pp.  13;  ItlS;  iî7;  470;  i3i;  Fici.Bichtil.  dit 
GrlKliiscltmPernmei>«amen,tlc..î'td,{GôHiag*a,tm).f,  4;  Cnaann.  la  Dissiaiilalion  eonio- 
luiKifue,  Mi.,  p.  US  sqq.;  J.  Scbmibt,  Krilik  dit  Soomlenth'orùi  (Wrinur,  I  %•)%),  p.  lOÎ  ;  Dahiuk». 
SUT  Ârgic.  Bronseiniehr.  (Scpirit-Abdr.  lus  Eruos  I),  p.  0;  Pir,  dam  Clanical  Retiat,  t.  XI, 
p.  90  aqq. 

2.  Toy.  Hmmjiii.  BmlàlHng  in  dit  tteiiBiitchi$che  Grammatik  (Liiptig,  IBtli),  pp.  153  ;  438  ; 
cf.  Zî/f.TcAn/IdoKuhn,  1.  XXX.  p.  3811;  I.  XXXiri,  p.  118  sqq. 

mue  pouroni  pu  tBlrn  d*Di  l'ciinKii  de  tonlii  In  tatiaei  ciUn  par  KCmm-Buu,  One,  cil,, 
MptUiDcr  aulmncnl  quo  par  une  aj-ncope. 


ÏOJ.  T.  U-wr,  /Wti,,  f  i 
1,  Gramm.  AufiMIie  (Lci] 

d*Di  rciamen  i 

bien  pra  qu'on 

ri'il.'l.  p.  881 

Bcpoi 

ion.  la  Diitimiltllm  coni 

«no««îue,  ,lc. 

■z:: 

In  langn»  ixlliqun  aytml  na  accHil  d'inlciuilé  twi 
■focopcs  plus  tr^quFnli»  et  plua  Tartca  du»  les  paja  d 
(pu  eiciDpIc  en  Franee  et  dana  nislia  du  Nord]  quo 


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196  GRAMMAIRE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  UTIN. 

Les  conditions  dans  lesquelles  la  syncope  s'est  produite  ont  varié 
aux  diverses  périodes  de  la  langue  ;  mais  c'est  la  nature  et  la  place 
de  l'accent  qui  ont  joué  le  principal  râle.  L'articulation  de  la  syllabe 
accentuée  éûnt  très  énergique,  on  comprend  que  la  prononciation 
populaire  ait  fini  par  sacrifier  certaines  syllabes  atones  que  seuls 
les  gens  lettrés  ou  instruits  s'efforçaient  ou  se  piquaient  de  faire 
entendre  ';  mais  d'autre  part,  c'est  surtout  à  partir  de  l'époque  où  fut 
fixée  la  nouvelle  accentuation  latine  (cf.  ci-dessus,  §§  141  et  144),  que 
parait  s'être  développée  la  tendance  populaire  à  syncoper  les  syllabes 
atones. 

On  sait  qu'en  latin  la  place  de  l'accent  tonique  tient  à  la  quantité 
de  la  pénultième;  longue,  la  pénultième  attire  l'accent;  brève,  elle 
le  fait  reculer  sur  l'antépénultième.  Mais,  avant  que  cette  loi  se  fût 
établie,  la  langue  latine  subissait  l'influence  d'une  autre  loi  qui 
frappait  d'un  accent  de  force  la  syllabe  initiale  de  tous  les  mots  :  il 
y  a  donc  lieu,  dans  l'histoire  des  syncopes  de  la  langue  latine,  de 
distinguer  celles  qui  sont  dues  à  l'ancienne  loi  de  celles  qui 
sont  déterminées  par  la  nouvelle. 

211.  —  Syncopes  dues  aux  effets  de  l'ancienne  accentua- 
tion latine.  —  Sous  l'iniluence  de  l'ancienne  accentuation  latine, 
toute  voyelle  brève  suivant  la  syllabe  initiale  pouvait  être  syncopée*. 
Ainsi  : 

i'  La  seconde  syllabe  de  la  préposition  ambi  (gr.  à(içi)  disparait 
dans  les  mots  anculns  (gr.  à^fiitnlnç)  serviieur  (qui  a  donné 
ancilla),  anceps  (de  ancipes  [cf.  Plaute,  Rud.,  usa]  pour  'ambï- 
cipes),  amplector,  etc. 

3°  La  seconde  syllabe  brève  du  premier  membre  d'un  composé  est 
syncopée  dans  les  mots  hospes  pour  'hostï-pes,  princeps  pour 
primi-ceps  (cf.  primigesia)^,  quindecim  (de  quinquè  et  de 
decem),  Tindemia  de  'Tinïdemia,  Harpor  (C.  i.  l.,  i.  i,  n"  iou) 
de  Marcl-por,  etc. 


s  11  (p.  177}.  touteErns  an  grumnaîrieii  du  !■■  iKcIb,  TtrmUiu  Scaurui  {Oramm.  I 
es,  de,  ka.  pirce  que  les  coDHnues  c.  d,  k  l'appelaienl  pr«eiiénicnl  ce,  di,  lai 
reudr*  circonspect!  lur  U  quoUon  qus  loulèTi  ptr  ei.  L'Opel  DcnuliUS  et  d'uti 

in  (p.  HT,  n.  7). 

là  [p.   I7S  H|q.),  qui   donne 

>.  L'i  d»  prinvi-  eal-il  coBUrré  dins  primï-geilia,  parce  qiM  le  groupe  mg  qui  r^ullerail  de  ■■ 
lyncop*  eti  élftoger  lu  latin  1  C'est  i'atis  de  LindMy  :  mais  n'iuriit^n  pu  eu  'pringenîa  î  forme  qui 
ne  Krail  pas  plu*  eitraordinaira  phonitiquement  que  iogtlliqtll.  Il  laut  mieui  prendre  primigenla 


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PHONËTIOUE.  -  ËPENTHÉSE  ET  SYNCOPE.  137 

3*  La  seconde  syllabe  brève  d'un  verbe  composé  d'une  préposition 
est  supprimée  dans  perga  (pour  'per-régo,  cf.  petrexi  et  per- 
rectum),  porgo'  pour  *pmrrégo  (cf.  l'expression  exporgere 
lumbos  dans  Pladte  [Pieud.,  pro).  1  ;  Épid.,  733]  et  pocula  porgite 
deztrisdans  Virgile  [£n.,V][r,  2ii],  sans  parler  des  imitations  de 

Valeuvs  Flaccvs  [Argon.,  11,  656]  et  de  Stace  [Theb.,  VUI.  755])*,  OUrgO 

pour  'sul)régo,  sorpui  (Pladte,  Capi.,  760)  à  côté  de  sumipni 
(class.  sunipDi)',  pono  pour  'posino,  cette  pour  'cedïte 
('cè-dàte),  etc.*. 
4°  La  seconde  syllabe  brève  d'un  parfait  à  redoublement  est  syn- 
copée dans  les  verbes  composés  repperi,  rettnli,  reccidi,  etc., 
comme  semble  l'indiquer  la  consonne  redoublée^. 

BnuRQUR.  —  VarroD  nous  apprend  (de  tiny.  lai.,  Vil,  27)  que  dans  l'ancien  latin 
{C/ianl  det  Saliens)  la  S*  pera.  du  plur.  de  l'impér.  de  canere  élail  cante;  de  même, 
nous  voyons  qu'en  osque  et  en  ombrien  les  formes  de  r[mpératif  f!laien[  aussi  syncopées 
(cf.  ombr.  tiila,  la(.  Bîitito,  et  osque  aelud,  lat.  agita)  :  cela  élatil,  on  s'attendrait  à 
IrouTsr  enlaiin  plus  de  traces  de  ces  formes  syncopées;  or  il  n'y  en  a  pas. 

On  explique  celte  anomalie  *  par  un  effet  de  l'analogie  :  les  formes  complètes,  comme 
canita,  etc.,  auraient  iié  réiablies  sous  l'influence  de  formes  comme  tiaUte,  qui  ne 
pouvaient  être  réduites  sans  se  confondre  avec  celles  du  singulier  (liite,  etc.]  ou 
comme  concinite,  etc.,  dans  lesquelles  ta  syllabe  soumise  à  la  syncope  ne  suivait 
pas  immédiatement  la  syllabe  initiale,  ou  comme  amâts,  nonête,  andîto,  etc.,  dans 
lesquelles  la  syncope  ne  pou\'ai[  pas  se  produire. 

C'est  aussi  l'analogie  qui  aurait  fait  rttparalire  l'i  du  sufllie  dans  les  mots  en  -idiu 
(cf. frigidoi,  calidna,  lalidiu, aridiu,  elc.,àcdtéde  trigduf,  caldui,  loldni,  ardus''): 
on  peut  admettre  en  effet  que  ce  sont  les  formes  avidna,  Tividns,  etc.,  dans  lesquelles 
la  syncope  n'était  jamais  faite,  qui  ont  réagi  sur  les  autres'. 

I.  Cf.  Fum,  |i,)14,  19  Af.  nitamck  de  Pimor  :  liBtiifùelUat  pargam  âiuraal  pnporrigam. 
i.  La  fonss  cluaii{De  «t  porrijO,  4Ui  puait  aïoir  M  tettîl»  par  inilogi*  itH  la  pirfiil  parmi  ; 
il  en  ni  da  mime  de  innigo  ou  snbngo.  CF.  Giohh,  LexikoH  drr  Lot.  n'orf/brmtn,  ■.  t. 

a.  Compuu  inrpitefiioi..  Sut.,  ii,  a,  iss),  lurpuerat  (b<».,  Cam.,  iv,  la,  îd),  lurplre 

[LDcUa,  II,  31t)at  snrptUf  (PuuTi,  Fa:,  150;  JSO;  Pan..  SOI;  Aii.f..  tin!!). 

4.  •  Cm  forma  gyncopéea  élai«Dl  probableoiïnl  beaucoup  plui  fréqueutn  diu  la  premieri  tempi  qu'k 
l'Awqae  plua  Urdi'c,  où  la  mime  kndàDce  à  la  raeompoulion.  qui  tirait  COD-IICrO  de  COOSeoro, 
aa-ItlIB  de  aisnill,  ctr.,  restituait  porrigo.  lurripni.  etc.  La  foroifi  plui  annonnet  pnuiaienl 

■nDi|ried*Di]'eiprenLonrefriTRfabt(reIerlva:  Pum.  XVIII,  tlBj.uftreapporWe  parle  fermier 

nlrigo,  ■  rdtir,  griller  >>.  (W.  U.  Lubut,  the  Latin  language.  p.  178). 

}.  La  aincope  •  «té  readne  facile  dane  ces  forraH  par  l'elTet  de  la  lol>igaal«BCi.deuiu  (g  107  et  â09) 
et  en  icrlu  de  laquelle  diiptralt  une  >;llabe  luirie  d'une  autre  ayllabe  de  ton  lenblable  ou  analogue.  Il 
ot  donc  panait  de  uppaaer,  comma  la  renarqua  Lindiay  (p.  ilB),  que,  dan*  des  parfaiti  où  le  rodou- 
blemol  ne  H  renconln  pai,  comme  escidi  (cf.  ancien  lat.  icicidi),  COncuni  IcAlé  de  CODcnciUTi 

le  terbe  ^ifiôHu  ee  riduil  à  ^i^u  arec  da  cDmpoaéi  comme  ttnSàïu),  iykàl^a.  etc. 

t.  Voj.  LmsiT,  OHP.  cil.,  p.  170. 

7.  liM  deui  pranoncUlions  eiiilaleal  dani  la  langue  de  la  conierutioo  ;  raau  Augule  tuait  da  pédan- 
titow  ceut  qui  «criiaienl  ou  pranon;iicnl  oalidOS  au  Iku  de  caldut,  cl.  Qvm-,  I,  S,  IB  :  <c  Sed 
ADgattu  quaqo*  in  «pislolii  ad  C.  CcurMB  uriplii  emeodat.  quod  ii  calù/un  dicere  quant  eatdam  malit, 
DOR  quia  id  non  «ît  Latioam,  led  quia  dt  udimun  et,  ul  ipie  Grcco  rerbo  «gniflca'il,  nep[ipi-o>'  " 

5.  Pour  lei  Boli  en  -idui  qui  ont  Ireia  gyllab»,  il  «1  difScilF  da  dire  ai  la  sincopt  nt  du  à  l'aucirnna 
.la  nouielle  (c[.  ci-aprè>]:  rn  effet,  un  noi  comnc  Cilidua  mjmM  de  toute  fafnn 


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1S8  GRAHMAIHE  COMPAREE  DU  GHEC  ET  DU  LATIN. 

5"  Dans  les  diminutifs  en  -lo,  comme  ullus  et  villum,  la  seconde 
syllabe  est  syncopée,  s'il  est  vrai  que  ullas  est  pour  'uno-liu 
et  TiUum  {cf.  téb.,  Ad.,  786)  pour  'vino-lum'. 

6*  Les  mots  grecs  empruntés  à  une  période  assez  ancienne  pré- 
sentent une  syncope  due  vraisemblablement  aux  effets  de 
l'ancien  accent  latin  (cf.  Hercules  d'  "HpaxXîi;,  Pollûces  de 
IIoXuSeùxtiî,  calx  de  yiXiÇ,  etc.). 

Remarque.  —  Pour  répenthèse  que  présentent  quelques-uns  de  ces  mots,  voy.  ci- 
dessus,  g  205. 

7°  Le  traitement  de  la  syllabe  -vï,  à  la  seconde  place,  dans  un 
grand  nombre  de  mots  s'explique  soit  par  une  syncope,  soit 
par  la  chute  du  v  (devenu  w)  entre  deux  voyelles, 

a)  Il  semble  bien  qu'il  y  ait  eu  syncope  de  l'î  dans  autumo  pour 

'avitumo  (grec  oïu  p.'ôF'.u),  claudo  pour  *claTido(cr.  clavis), 
gaudeo  pour  'gavideo  (cf.  gavîsus  et  y^fiiiji  p.  'yôcFs-Geu), 
nautragus  pour  navifragus,  raucus  pour  ravïcus  de  ravis, 
enrouemcni,  auceps  pour  'avïceps,  etc. 

b)  Mais  il  vaut  mieux  expliquer  par  la  chute  de  w  intervoca- 

lique  suivie  d'une  contraction  les  formes  cùria  et  nûper,  par 
exemple  :  la  forme  volsque  covekriu  (cf.  Zvetaïef,  inser.  liai. 
Iiifcr.,  «)  permet  de  conjecturer  *co(v)iria  d'oii  'coiria,  coeria, 
cûria;  de  même  nuper,  qu'on  rattache  à  l'adjectif  ouperos*, 
suppose  un  primitif  novipems  (de  noTus  et  de  parc),  d'où 
'noiperas,  'noepems,  nupems. 

ftEHAnQUE.  —  C'est  aussi  par  la  chute  du  w  inlervocalique  suivie  d'une  contraction 
(cf.  ci-dessus,  §  IS3)  qu'on  peut  expliquer  les  formes  lâbnim  pour  livabmm  (LucR., 
VI,  799i  cf.  Mab.  ViCT.,  Gr.  lai.,  t.  IX,  20  Keil],  Utrina  pour  IBratrina  (cf.  NoK-, 
p.  212,  7  M),  nuntitis  de  aoveatiuB. 

8°  Enfin  les  grammairiens  latins  (cf.  Phiscien,  ii,  p.  30,  éd.  lUru)  nous 
apprennent  que  les  adverbes  supra,  infra,  extra,  etc.,  étaient 
des  formes  syncopées  de  supérâ,  inféra,  extèrâ,  etc.';  ces 
syncopes  peuvent  s'expliquer  aussi  par  les  effets  de  l'accen- 
tuation latine. 

I.  Suirml  I.UHir,  our.  cil.,  p.  179.  en  loitaei  >vnCD|>én  luraicnl  rail  wnUr  leur  iajlueiicc  lUi 
ilioiiaulirt  (H  -lo  ;  en  d'sulrH  tennM,  d'osl  par  anitugic  «vtc  dllas  et  Tillum  qu'on  surail  lire 

corolla  de  corônnla.  p«riol]a  de  'persoDuIa  et  d«ri>é  ampulla  de  ampora  pour  amphora 

(;r.  àjl^opâ.  Bcrui.  de  a|i.sopcu;).  Uaii  celle  asïcrtlon  eal  tris  coiiteiUble.  tl  esi  plus  miKintilabla 
d'eipliquer  la  réduelion  de  ^coronnla.  «le-,  ù  corolla,  etc., par  U  loi  bien  eonnuo  qui.  en  talin 
ïolgaire,  fait  lumber  les  «ojelle»  pobt'lonii|u«  dotant  1  (cf.  TeUUB.  p.  TBtulus,  clc,).  En  d'autres 
larmM,  It  lyncopa  Hriil  duc  ici  ■  la  tui  dnnl  il  Kn  quciliuD  ci-aprii,  g  i<3,  i'  el  il  o'f  faudrait  pu 
«  eileniirin  dei  elfels  de  l'acrentualiim  prioiilite. 

r.  PiicTE,  Capi.,  '18  :  recans  captnm  homiDam  nuperum 

uur  gnpera,  'oï.  C.  i,  L..  1,  i,  u-  IOI  i  («pitapbe  eu  vers  éiégiaqut 
!  voy.  r..  1.  L.,  t.  1,  n*]|<S,TaulcFr>i>,  eummesuruDe  ioicriplion  pli 


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PriOKÉTIQUi:.  -  VOVELr.tS   et  DIPHTOXIIIICS.  190 

212.  —  Syncopes  ducs  aax  effets  de  la  nouTclle  acccntaa- 
tioti  latine.  —  Si.  pour  nous  (éclairer  sur  les  olfels  de  la  nouvelle 
accentuation  latine  dans  la  prononciation  populaire,  nous  n'avions 
pas  les  témoignages  des  anciens,  nous  pourrions  en  juger  par  ce  qui 
s'est  passé  dans  la  formation  des  mots  romans  :  tandis  que  les  syllabes 
latines  accentuées  sont  restées  telles  en  roman  ji  peu  près  sans  excep- 
tion, ce  qui  prouve  l'énergie  de  l'aceenl  latin,  les  syllabes  atones 
prononcées  plus  mollement  se  sont  att'iiiblies  et  quelquefois  même 
ont  disparu,  à  l'exception  toutefois  des  syllabes  initiales*. 

1*  L3  protonique  btvre  est  tombée  dans  des  mots  comme  disciplina 

(p.  'discipâllna,  cf.  discipulus)  et  figlina  (p.  figûllna,  cf.  figu- 

lus);   primitivement  lonifue,    mais  prée-'di't:  d'une  àrvvp,   elle 

s'est  d'abord  abrégée  sous  l'influence  de   la  loi  des  groupes 

îambiques  initiaux  (cf.  ci-dessus),  puis  elle  est  tombée  dans 

les  composés  de  facio,  comme  callacio  et  oltacio*. 

ItEH.tRQue.  — Ces  eHmplcs  apprliennenl  A  Jn  Inn^c  kitinc  liiiûrairc;   niais  \a 

prosodie  de  Piaule  et  les  inscriptions  nous  en  font  cnnallre  d'autres,  qui  se  renccn- 

iKiient  dans  la  langue  familière  ou  vulgaire. 

E^.  :  benficinm,  malficiniD,  benlacta,  maltacta  rcslilui^s  par  Ititsrhl  d'nprùs  d'-s 
inscriptions  sur  lesquelles  on  lit  BENHERENTI,  HALDICTT,  eic.  (cf. 
RiTSCKL,  Opiisc.,  Il,  116;.  TetTRDDS  pour  Tetaranna  [voy.  Index  du  C.  I. 
L.,  t.  m,  p.  ilB9  el  cf.  sur  (les  inscriptions  grecques  OVETI'ANOl^ 
ou  UKTl'ANO-1;  enfin  les  mots  italiens  cervello,  rergogna,  bontà, 
gridare,  etc.,  supposent  les  formes  Intincs  vulgaires  'cerbellnm,  *ver- 
cnndia,  'bontaUm,  *quirtare(=  quiritora).  etc.'. 

2"  La  poattonique  liréce  est  tombée  dans  un  petit  nom()Pe  de  mots 
employés  \tar  la  langue  littéraire,  comme  fermé  (p.  térimë,  cf. 
ierè),  hortor(à  côté  de  horitur,  horitatur  employés  par  Es-mcs, 
selon  DioBÈDK.  tir.  Lot.,  t.  I.  382,  2J),  jurgo  pour  jnrigo  (PmctbI. 
aspris  [Vma.,  En.,  ir,  319)  |)our  asperis  (cf.  asprîtndo,  aspretum, 
aspredoj,  possam  pour  potë-Bnm*,  etc. 

(ontatlt  dn  Bacchanales  l,i\-:  ISG  iv.  }.■<:..  C.  I.  L..  I.  I.  u>  I9fi 

gramniairinn  k  dfmiDdFnt  si  iJani  BUprs  '1  !  •  ïriim™i  5yi.co| 

a'f  a  pis  l>[H-DlllèH  il' un  S.  Hnil  pnurquiii  ne  pu  litmptlrr.  cmniiir  tv  Pi'iniuui-  HFTHnrr  \rt.  ^rrnir  riT 

WsllDin.  t.  IV,  p.  *8*  m-l.  i  propM  d'une  «olre  qunliiin.  il  «t  vrii  («llr  iIm  «ilrtrlir»  rn  -citflr 

rMuila   i  -CtarJ.  qu'il  y  avait  à  nomo  onc  doiilili!  proaindolinn.  l'uiio  rapide  cl  prnpro  à  la  langue 

hmilitrc.  l'iulre  plut  p«ée  d  plui  eonfornw  H  l'iïtyinalngirT  Ce  fail  ei|ilti|Hrull  li  cntilalmm  dr  extra 

et  do  «Itari.  e  niinie  il  ei]iliqiK  la  dHiiilenre  do  caldal  el  de  calidut.  V"j.  h»  Smi^ici,  Foneh. 

I .  l-*ri  «l  un  .rjunifiil  rn  toteur  de  la  perïiiUnre  de  l'ipenil  de  ferre  qui  Trappiil  a  rgriginc  le* 
iTlIalm   inilialei.   La  cbulc   in   syllibca  iniliiln,   qugod    clic  k   j>rwluil,   dépend   Je   rjrconitaiic» 

i.  QviiiTiLiia  (I.  6.  il)  nom  apprend  que  de  ion  Icnpi  on  ne  dinit  plui  calcfacsre.  Quant  i 
firâlaciO.  il  I  a  mbir  l'inllurnce  de  l'uilagie  deu  urtm  Tomn  en  laciO.  pulH|uc  in  aa»  de  Citdh 
(de  ne  mit.,  t.  «9:  l:!S;  137)  n-iui  le  pr^MniHil  uni»  la  Tunnr  arf aCÎO  ;  en  eiïrt.  la  première  grlIalH} 
tlanl  longue,  on  ne  peut  nippowr  le  iiir>uic  prorciMi»  que  pnnr  CalfaoiO. 


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130  GnAMHAIItE  COMPARI^E:  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

Remabqur.  —  Mais  les  exemples  sont  beaucoup  plus  nombreux  dans  la  Inn^a 
vulgaire  (cf.  dictum  pour  digitum  [LucrL.,  17,  41  ;  Vaph.  ap.  No».,  I,  117  M.), 
domniu  et  domna  (cf.  Geobces.  Lei.  d.  lai.  Worlf.,  s,  v.  ;  C.  I.  L.,  l.  Il,  n"  iUJ  ; 
|.  XII,  p.  965;,  adsT«tiis,  «gretnipour  'adgraditus, '«greditns  (cf.  Paul,  ex  Fest., 
78,  {  M  ),  lamna  à  cà[i  de  lamina  cl  de  lammiDa  (rr.  GKoaCEs,  ouc.  cilé  et  fiRAiiB.4<:B, 
llûlfihùehlein,  elc.,-s.  v.),  matni  pour  matUu,  de  'maditas,  pan.  de  madao  (Peth., 
il,  12;  cf.  OsTHOFF,  ;.  Gfsch.  d.  l'erf.,  p.  530),  marto  pour  mérita  (Inscr.  de  Préneste 
dans  Phil.  Woch.,  l.  Il,  91),  opra  pour  opéra,  de  opns  (itans  E-nniits),  virdis  pour 
viridiB(voï.  PnoBi  Ari'KND.,p.  19'J,  ai.fridampourfrîgidam  (C.  l.L.l.  IV,  129|i,elc.'. 

213.  — Vapocopc  cd  ^rcc.  —  /;'h  giw,  l'apocope  <les  syllabes 
finales  ne  se  rencontre  qu'exception  ne  llennr  ni  :  k  part  les  formes  in 
pour  svi  et  i7pô;  pour  T:pOTÎ,  qui  sont  communes  à  toute  la  grécîté,  on 
ne  peut  citer  d'apocopes  que  dans  certaines  prépositions  ou  parti- 
cules proclitiques  (par  exemple  «vi,  xarà,  iiapi,  plus  rarement  «770, 
ÎTCÎ,  OjîÔ,  TCjpi,    x'^fi  —  et  otpa). 

Les  exemples  sont  plus  ou  moins  nombreux  dans  les  dialectes 
populaires  et  dans  les  dialectes  littéraires  :  exceptionnelle  dans  les 
dialectes  populaires  de  llonie  et  de  l'Attique,  l'apocope  est  un  peu 
moins  rare  en  éolien  cl  en  dorien,  mais  elle  est  surtout  fréquente 
dans  le  dialecte  épique  ;  enfin  les  poètes  attiques  et  certains  pro- 
sateurs ioniens  ou  même  attiques  en  font  un  usage  restreint*. 

Remarquer.  —  I.  I.cs  grammairiens  noua  apprennent  que  l'apocope  de  la  nnale 
entraînait  le  recul  de  l'accent  (xv,  Ss,  n^p,  etc.)-  Seules  les  formes  if  elnip  demeu- 
raient snns  changement  ;  les  autres  formes  aporopto  modillaieni,  quand  il  ;  avait  lieu, 
leur  consonne  finale  d'après  les  règles  générales  de  l'euphonie  (ainsi  âv  devenait  au 
devant  une  labiale,  ay  deviinl  une  guiiurale,  âX  devanl  X,  xaT  assimilait  sa  consonne 
linalcâla  consonne  initiale  du  mot  suivant,  si  ce  n'est  que  devant  un  0  il  resiaJi  sans 
cliangement  et  que  devant  une  aulre  aspirée  il  se  changeait  en  Ifnue  du  même  ordre 
que  l'aspira  [et.  lion.,  xx€6aXc,  xzu[jL«f^a;,  xaXXci'^u),  xivveûtoeï,  xccppt![ou9a, 
X3xxf,at,  xïBSiJiiii,  xsT^avt,  xiTOépiEV,  xiw  TtiSfov,  xïic  çiXaLpa,  etc.)). 

II.  Dans  le  dialecte  atlique,  la  langue  de  ta  eonversation  aularisait  des  apocopes 
comme  vî)  A!  pourv-Jj  ii'i  (rf.  AniST.,  Astemb.,  779  ;  IlÉnoDiE»,  II,  217  ;  903)  et  )taD 
pour  itaùt  (cf.  EUSTATUE,  p.  U08). 

III.  Les  inscriptions  attiques  (cf.  Uristebuans,  Grainin.,  elc,  p.  17S*)  présentent  k 
partir  du  quatrième  siècle  des  abréviations  comme  xiriSi,  xaiâ,  xaToû;  (pour  xktx 
tî.Sc,  xxtà  T^,  XXT3  TOti(),  qu'  ne  sont  pas.  proprement  des  apocopes,  mais  qui  doivent 
s'expliquer  en  vertu  de  la  loi  dont  nous  avons  vu  les  efTets  ci-dessus  (i  20&). 

214.  —  L'apocope  co  latin.  —  L'apocope  des  syllabes  finales  est 
beaucoup  plus  ordinaire  en  latin  qu'en  grcc^. 


rticdtitrciiiciil  «' 

t.  emptuf,  p'f 


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PHONÉTIQUE.  -    ÏOÏELI.KS   ET  DlPHTO.NdUES.  1H 

En  effet,  l'apocope  n'affecte  pas  seulement  en  latin  la  voyelle  finale, 
comme  dans  les  formes  ac  pour  atqne.  nec  pour  neque  (cf.  ci-aprt-s, 
g  279),  ab  (cf.  gr.  iirô),  sub  (cf.  gr.  i,T,6)  et  (cf.  gr.  Ïti),  die,  duc,  lac 
(p.  dice,  duce,  face),  mais  ellu  peut  étendre  plus  loin  ses  effets. 

Ainsi  l'histoire  de  la  dérivation  latine  nous  apprend  que  la  termi- 
naison de  certains  mots  a  été  modifiée  après  l'apocope  de  la  voyelle 
finale  (cf.  ager  en  regard  du  grec  âypo;,  acer  en  regard  du  féminin 
acris,  Arpînâs  en  regard  d'Arpinatis,  Samnis  en  regard  de  SamuitU, 
sors  ù  c<ïté  de  sortis  IPt.AtTi!,  Cmina.  ■iso];  civitas,  dos,  fons,  fors,  lis, 
mons,  mors,  nox,  pars,  mots  dont  le  génitif  pluriel  en  -Uum  permet- 
trait de  reconstituer  l'ancien  nominatif,  si  l'on  n'en  avait  pas  d'autres 
témoignages';  anceps  pour  aacipes  [Placte,  itiui.,  uns),  prœceps  à  côté 
de  priecipes  [Plaite.  Rud.,  uiij  ;  les  doublets  violens  et  violentus,  fluens 
et  flusDtum,  inquies  [abl.  s.  inquieti,  Ani..,  uci.,  ix,  4^]  et  inquietus, 
mansues  [ace.  mansuem  et  mansuetem,  vov.  clorges,  i.n[.  \vo.-if.,  s.  v.]  et 
maasuetus,  etc.). 

ttexAELOUE.  —  A  cùlé  de  CCS  exemples,  qui  appartiennent  ù  la  langue  littéraire, 
on  en  trouve  d'autres  dans  le  talin  vulgaire,  et  p:irtii!ulièremcnt  des  exemples  concor^ 
nant  l'apocope  de  la  voyelle  finale  ft  la  3'  pcrs.  du  sing.  du  parfait  (rf.  «dnkaut 
p.  educsTit  dans  C.  I.  L..  t.  XI,  I,  n'  lOTl,  hct  p.  [«cit,  vizt  p.  TÏzit,  cilé.s  par 
ScHucHAHOT,  der  Vokal.,  etc.,  t.  Il,  3tin;'. 

g  8.  —  Assimilation  vocaliqne. 

Bibliographie.  —  K.  BBt;nuiNN,  GrandHss,  et 
eiues  Vocals  durcli  don  Vocal  einer  Nachbarsilbe,  p.  f 
llitl.  Cramm.,  elc,  p.  163(5  l^C). 

215.  —  Assimilation  vocalique.  —  Il  peut  arriver  que  deux 
voyelles  voisines  ou  séparées  l'une  de  l'aulre,  soit  par  une  consonne, 
soit  par  un  groupe  de  consonnes,  s'assimilent  l'une  ii  l'autre  :  l'assimi- 
lation est  dite  régressive  ou  progressive,  suivant  que  la  voyelle  assi- 
milée précède  ou  suit  celle  dont  l'influence  est  prépondérante'. 

L'assimilation  a  lieu  le  plus  souvent  entre  la  voyelle  tonique  et  celle 
qui  ta  suit  ou  qui  la  précède;  mats  cela  est  vrai  surtout  en  latin. 

216.—  Assimilation  régressive. 

1°  Kn  grec,  on   trouve   surtout  dans  les  inscriptions  des  formes 
comme   Tpoçûvto;    pour  Tpêçtivioî,    To:oiiïi   pour   Tepâv-fl, 


1.  cr.  ce  quo  dil  I>>iki(ii  (I,  p.  i»i.   iî)  do>  T.j 

irinci  COacOrS,  discors,  nir.,  vi'\  ndarhe  aui 

CUriO,  decnrio  dériicriiinl  <jg  formM  pfiraili'M  n 

1  -onus.  Cf.  Païl.  ..  Fi...  (p.  T-i,  1 1  JO  ;  "  Epo- 

ioiMw  1  dinbani  anllqui,  qu«  oune  epir(unp«  diciim 

a.  ••  Fai:i.  n  Fioi.  (p.  411.  10  J/.)  ;  <•  Cenlurion«a 

:  did^banlur.  . 

3.  C'a*  1.  ScnaiDi,  dam  lu  ZeiUthrift  d«  Kiiu, 

l.  XXStl.  m  «|c|.,  qui  le  prcmior  i  allii'i  rallcnltin 

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n  GltAMMAIIlE  COMPARÉE  DU  CIIEC  ET  W  LATIN. 

Faxiêx  [corinlh.]  pour    'Exi?-fl  [ait.],  Ma>>aYxô|/.aî  l"'"'^''*'-] 
pour  MsAaYxô|j.âî,  Xay.xin  [ait.  poster.]  pour  Xe^ivï),  TpeTîtSEiôt; 
[bcot.]  pn  regard  de  Tp^TTsi^a  [atl.],  piÇltov  pour  fl'j6).ioy  (cf. 
P'jêî-o;),  ï'7Ti'7i  [ion.]  à  cûlé  de  écTiâ',  elc. 
2"  En  latin,  un   e  s'est  changé  en  i  sous  l'innucnce  «te  l'i  suivant 
dans  les  formes  ii,  iis  (p.  ei,  eU),  nihil  {p.  'nehilnm),  cinis 
(cf.  gr.  xÔMt;),  elc.  De  plus,  la  tangue  vulgaire  fournit  de  nom- 
breux exemples  comme  lacatio  pour  locatio,  clavaca  pour 
clovaca  [cloaca],   Tixillum  pour    Tezillum,  butumen    pour 
bitamen-,  etc. 
ItEiiA[io[:E.  —  Les  grammairiens  no  sonl  [HS  d'aMoriI  sur  l'esplicalion  à  donner  des 
irnies  pupugi  (''n  rrprd  du  vieux  latin  pepngij  et  ttiti  (ù  cùlË  de  Btfiti). 

217.  —  Assimilât  ion  pi'ogri'essivc. 

t°  En  grec,  on  n'en  trouve  que  quelques  exemples  isolés  sur  les 
inscriptions,  comme  lion.  'EpjAÙvocffa  pour  'Ep^wvocïiï, 
Tau.  i;tgiW,ï  =  i;i€u>7.a,  Kw^uxâi  (Dél.)  pour  KuvQiicû, 
dEfa-rpov  (Inscr.  de  Gortyne)  pour  ipoTfov,  etc. 

2°  Kn  latin,  les  cas  d'assimilation  progressive  sont  relativement 
nombreux,  non  seulement  dans  la  langue  vulgaire  (cf.  oppo- 
dum  [h'»cn.]  p.  oppidum,  tonotru  p.  tonitro,  similacra  p.  sima- 
lacra'),  mais  encore  dans  la  langue  classique  (cf.  anatem, 
alacer,  calamitas,  adagîum  [en  regard  de  prodigium],  formes 
dans  lesquelles  le  second  a  a  été  maintenu  ou  rétaMÎ  sous 
l'influence  de  !'a  initial;  fulguria,  fulgurare,  suMuria,  où  le 
second  u  est  dû  à  l'innucnce  du  premier;  hebetem,  segetem, 
Seneca,  neglego,  où  le  premier  e  a  maintenu  le  second). 


Cir.\['ITRE    IX 
S£MI~VOYELLES  GRECQUES  ET   LATINES* 

§  1 .  —  La  8emi-T0yelIe  y. 

Bibliographe.  —  K.  nneuiiANN,  r.nmdriss.  etc.,  I.  I'  gg  901-300  (p.  Î70  «l'il  cl 
gg  30Î-3(H  (p.  97R  sqq.)—  V.IlF.Nnv,  l'ydcis,  cW.*.  S  ;IS  ù -tl. 

KlUBICB-Bnr.s,  ausf.  Gromm.  d.  gr.  i>pi:  t.  I.  5S  M  cl  31  (]..  LOI  sqil.)  -  G.  CuiilRs, 
Gfandzagedogrieck.Elymol.'i-  édil.,  p.  GUi.  —  GlKsB,  Mol.  Dial-,  p.  107  s(|.  et  31?  si|. 
—  G.  SiKVBii,  d'ieeh.  Orami».  ».  SS  2U-2ID. 

Kn.  Stolz,  H/W.l.'mnim.  rf-rtot.S/ic,  I.I,  g  IG'i,  Ai'p.  llU  f)|.\  —  Usor^w,  The  laliit 
laiiguage,  ch.  iv,  SS  63-06  (p.  ST.î  sq.^.). 


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pnoNtTlyue.  —  SEHI-VOÏtLLKS.  13J 

218.  —  la  8cml-vo)'cllc  y  en  (çrcc.  —  Le  givc  écritpar  tlasemî- 
voyellc  y,  qu'elle  soit  tnlrc  deux  voyelles  ou  on  diplilongue'. 

D'ailleurs  en  grec  la  senii-voyclle  [mmithe  y  a  été  peu  'à  peu 
éliminée  des  formes  où  elle  devait  se  rencontrer,  et,  quand  on  la 
trouve,  c'est  dans  des  formations  oii  elle  s'est  développée  sous  des 
inlluences  helléniques. 

11  faut  distinguer  trois  cas  dans  l'élude  du  traitement  de  la  semi- 
voyelle  y  :  la  semi-voyelle  y  peut  être  au  commencement  ou  à  l'inté- 
rieur d'un  mot,  et,  à  l'intérieur  d'un  mot,  elle  peut  se  trouver  soit 
entre  deux  voyelles,  soit  entre  consonne  et  voyelle.  II  y  aura  donc 
lieu  d'étudier  :  1°  la  scmi-voyelle  y  initiale  ;  2°  la  semi-voyelle  y  à  l'in- 
térieur d'un  mot  entre  deux  voyelles  ;  3°  la  semi-voyello  y  à  l'intérieur 
d'un  mot  entre  consonne  et  voyelle. 

219. —  L»  scml-voycllcy  inhlalc  cil  e:rcc.  ~  Au  commence- 
ment d'un  mot  la  semi-voyeUc  y  devient  esprit  rude  en  grec*. 

Ex.  :  ^^xp  (cf.  lat.  iecnr  que  nous  écrivons  jecur),  upo;,  an,  &px, 
saison  {cf.  ail. 0o^ï),8î,i^,  &(cf.  skr.yrt-j,  sr<î,y<M),4-,-v6ç 
(cf.  skr.-véd.  yj'ui-s),  'j;«i;  (lesb.  vj/.y.6î  --  ûjj,;xe),  vous 
{skr,  yitsniâ-),  etc. 

Ueuarque.  —  G>mparé  au  tatin  îiingo  el  jiigiim  le  grec  ^i\iyVM^j  et  J^'jyiv  preuve 
que  la  langue  primitive  avait  un  'j  autre  que  celui  dont  il  vient  d'être  question. 

Il  est  difflcile  de  dire  en  quoi  consistait  précisément  ta  dilTûrcnce  entre  les  deux,  du 
moins  &  l'origine. 

220.  —  La  scinl-voycllc  y  intcrvocallquc  CD  grec.  —  Entre 
deux  voyelles  la  semi-voyclle  y  disparait  en  grec. 

Es.  :  Uoi  crainte  (p.  "  SFeyoç,  cf.  Ilom.   SeiSu,  c.-à-d.  'hlVm,  de 

'  SAFo[y]-a)  —  TpeE;  (labl.  de  Gortync  Tfitç,  trois,  p. 
*  Tpiy-Eî,  cf.  skr.  Irây-a/t)  -olc;  (pour  'itoiiyt;)  *£w;jlxi 
de  '  wy  -ci)-;axi  (cf.  xai-Tat),  etc. 

Rbiurques.  —  I.  Uans  les  dialectes  Icsbien,  chypriote  et  ôK-^n,  y  (iJcrit  t)  persiste 
après  u. 

E-\.:  Lesb.  ^uiu),Jc  produis',  [mOuioj,  jeiubii».  etc.  Ctijpr.^ûyr,,  El.  ^i^wt,i,  etc. 

Mnis  dans  les  autres  dialecte»  le  groupe  ut  s'est  nkluilb  u  [cf.  Xùu):^  *X<jïci>,  etc.), 
sauf  dans  le  cas  oùl'iaété  considéré  comme  formant  une  diplitongue  avec  l'ti  précédent 
(cf.  lacon.  uioî  Gorivn.  ulû;,  ion.  uK;)*. 

furnipi  c  imiH  i-i/n-le-ea-Hi'-)  =  îaif.pitl  rf-pl-j/a  =  ïitT,.  etc. 

ciaral  rnioDlicn  lnupïr6(ji  (I«bic'a,«técD,TrMuu).r<'ipritrudr>proTciiint 
D  g  primitif  ■  cMt  Baturcllrincnl  k  placr-^  l'i^upril  duui  [cf.  Irab.  S[i]1e;.  âfvai,  rlr.). 
1.  ni»  Aicii,  fr.  97,  il  liuil  «dimllre  que  la  nirniB  ç-Jti  (au  lijn  de  ■  j uisj)  >  *li!  rcfsiie  sur  l'inaliigin 

l>^nP4.  lits  IclV-ù'clo.  .jc 


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134  CnAMMAlAE  COMPABËK  DU  GltEC  HT   DU  LATIN. 

U.  Beaucoup  d't  intcrvocaliques  ne  sont  pas  primitirs. 

Les  uns  sont  devenus  in[erv(tcaliques  grtce  à  la  chuie  d'une  consonne  primitive 
{cf.  xXoiioi  [att-  xXiia  el  kXÉio]  de  "  xXotF-yio  [tul.  xîiaûaofjLai]),  les  autres  ont  éli 
maintenus  par  l'anatogie  dnns  des  formes  où  ils  ne  devaient  pas  être  (par  en.  c'est 
l'analogie  de  SiSoîijiev,  etc.,  qui  explique  StSofiiv,  etc.,  forme  dans  laquelle  l't  devait 
tomber  régulièrement). 

III.  Certains  diiilecles  (ci  particulièrement  le  dialecte  attique)  ont  une  tendance  à 
éliminer  It  devenu  in  ter  vocal  ique  par  suite  de  la  chute  d'une  consonne  (cf.  ci-après, 
p.  iiO,  n.  2)'. 

Ex.:  viiiç  Atl.  (cf.  nom.  vecoç  p.  *v!Fyoç,  skr.-véd.  naryd-),  to3  ait.  (p.  *too 
de  Tcio  llom.  p.  *t05yo),  TeXiÛ  Alt.  (p.  Tilti'u)  Hom.,  de  '  TfXiOïw), 
etc.  a.  ci-aprèE,  %S2i,  5*,  llRX. 

Toutefois  la  chute  de  l'i  in  ter  vocal  ique  dans  ce  cas  particulier  n'est  ni  régulière  ni 
•uriout  constante  :  c'est  ainsi  qu'on  rencontre  un  grand  nombre  de  formes  dans  les- 
quelles l't  est  ccnservi^,  comme  dans  beaiiecup  de  verbes  en  -e(oi  et  dans  les  adjectifs 


p.  tS  cl  IDIT.  ciléi  |iarKCBiu>-BLj»,(>HD.  tif.,  t.  I,  p.  I3S, 

I.  Ccllo  Roiirquc  an  Iralli-  qucd'ua  eu  parliculicr,  relui  ob  le  ï  int» nociliiiiH!  ni  lo  mie  d'oDgnnipc 
privîtir.  Su),  mfmo  en  riebon  de  celle  règle.  OD  |>eiil  conitiU^r  dans  «riaii»  dïalcclcs  nDS  lindanee 
marqua  k  ilimlner  t  cnirc  dpui  vofcttes  (que  t  uM  le  premier  ou  le  second  él^meul  d'une  diplitongne, 
eboM  que  l'iïlyawlugiD  ai  perincl  pm  tuujnursde  distinguer  il  donl  In  aneieni,  en  lent  cas.  ncia  prtoc- 
nipaienl  pas). 

C'est  ainsi  que  le  groupe  >i  ni  rrduil  n  et  par  VEolirn  if '.4  iiV  (dan>  les  iiiDls''AXxaD;,  âx(iaa(> 
Sf/,aoi,Brfia<if,  ici).aoc,  (lieaciTtpo;,  'ABavSa  [Aixix,  tr.<)  ;  Tmaca..M.,ïS.I],  <ïuxàa;(Sim  . 
Ir.  «],  [là«|J.ai  iSiepii.,rr.  iS),  par  J'/oni™  (dans  la  forme 'Aftïivâlic  [inscr.  de  U«os,  toj.  Bichtil. 
d'  34;  cf.  FnnwB,  l'o*.  d. //end.  Dial.,  p.  Î7  «qn.),  par  l'Jm'ïiie  (dius  Ilttpaiv;,  elc-,  "Aer.vSo 
d'où  'AS7|v3). 

l«0r|O«Ta¥,  itiirir,VTai  |toy.  Ama».  o«P.  cil..  Il,  p.  ISS],  Ts6r,(  Tneota.  [M.,  i9,  SI],  Ènjiiai 
Thou.  [/d..  ï«,  U]),  ptr  le Lfiliien  {itns  latotiiKt  iniTialiTtar.aaàiiu,  etc.).  P" >''("•?>'« (dans  In 
terininBuifanl«n(«t,  ItOï.TTiî.  etc.,  garanliespar  lei  inseripliuni  [Voy.  UBitriHA»,  0«p.  ej|..p.(i  'Jel 
par  le  rainnicril  Z  de  UntostUne  ;  on  remarquera  que  la  cbulo  de  l't  intcriacalique  ne  s'^  prodoïl  que 
deiaul  *|  et  (I  [ef.  ousai  le  latin  poeta,  pOBIDl)},  par  l'Alli^treneore  (dans  les  mois  itda,  fui,  ataâ. 
ïpia  [icMt  denoi»,  vpoii,  Aamom.,  Era.  fftoii  AiiiioM.,  .tiMi«6(.,  681  el  480]  en  refard  de» 
moli  ioaioni  jtoit),  fan,,  atoir,,  vpoi^.  dua  on  p.  oi'a,  lua  [AiigToni.,  fragm.  ii»  KocliJ.  dans  les 
dériiét  d*  E'jgQia  eunme  l^-^ôatiï;,  Y.vtaU.  etc.). 

Leofop'**  ntrMail  A  t  drvatil  une  royellt  par  lenoii-elionitix  (dans  les  adjeclirs  en  toE:  ir,,  tov 
p.  iiof,  uoii  itov,  CDDime  pdiof,  a'^iac,  aîco;.  /livEat.  rie.,  dans  K)i£a(,  irliri.  n>fav  p.  nXiio; 
Hom..  dans  le  comparatif  de  itoiùf  [et.  clwi  M6rod.  ;  j[).iiov,  itUûï,  on  nli-Jv.  fiéo.  ititOvoî.  njl. 
«Viovi,  Aec.  iiXfava,  n),cîjva  et  nXiu,  .%oni.  pi,  nJtÛvc;  et  nlfou;.  Cén.  pi.  ultAvuv  el  iclcjvuv. 
Val.  pi.  «ïfovi.  Are.  pi.  nXiûva;],  qurlqurroisdant  Irr.'m.-ia  poar-iradesadjrctiri  en -u;  [cf.  Sr,).Ea 
etOr.Xtat,  f,|i{sta  elT,[i{i»at.  \ixUa.  tvpia.  iïÉa,  jjpavta.  flapia,  iaaéa.  lo-zia,  Kici.  nlaTjaJ), 
par  le  Lesbiai  (dani  àîiOia.  p.  â).T,eEia ;<-r.  Tiie'ii;ii..  I3.,  iO.  I;  oti  lea  ma.  ont  tia],  dani  n)iai( 
p.  cXlIst;  [AuÉi,  /'nism.  _*l)),  par  le  Doiien  (Jini  u'Jieov  p.  u'Jienv  [cf.  Sonwoa,  fragiu.  Jfl] 
d'i^iiio,  dan*  éaiixt  p-  iaiXtia  [et.  Eri/iii.  U.,  p.  ril,  I.  tT],  dau)  'ytviÏTK  dérité  do  -['yiiov 
[e(.  SoMiaot,  [ragm.  5âJ,  dans  iSiai  Icr,  Ericaïami.  (mgm.  3t],  du»  iSta  (I  >ip£«  [Tutoca..  W.,  ï. 
aOj  7.  Ï8],  dan*  U  Tonne  i,y.lits  Irti  fr«qoeole  cbei  AiKuiitna.  dans  les  tvm.  àttlta.  ùtUi. 
lapiBt.  dans  Ira  nnou  de  tilles  'llpixlca,  Nixoipâita,  EvVpàTia.  Nixdx),ca,  1res  ordinaires  nir 
In  inieripliais  dorienncs,  e'c),  par  ledialeelo  Altiqnt  (mn  ferment  dans  l'adjerlif  TiXiot  el  dans  le 
eonparalir  oevlro  itltov.  mais  encore  dans  quclqaei  KmioiBaen  fa  p.  i[a[d.  ^p,i»cav  aussi  fr6qurnt 
qn'^liiviiav SOT  lei  in<wi|iltoni.  UiKTinmiis,  our.  rit.,  p.  IIS  ';  Bpa«ia  f''")  dans Piiuaoïi d'iprts 
Biu»,  Anted.,  1. 1.  p.  ÏD;  nXaita  d'après  tes  mu.  de  Xinomo.  de  /le  equetlii,  I,  U;  f,uivta( 
dana  Piaï.,  .IKHon.  83  e,  d'après  le*  mss.],  dam  !«  noms  propre*  lloo-iSeiiv  p.  IloiriBtuov  [v.  ail. 
noaiBiijuiïl,  Aiviâcai  de  Afyïia  [cf.  Uimoics.  I.  II,  p.  î:k].  'Aatona^irt,i  do"Apno;:iiïoî.elc,  ; 
»orSuetlietîupIB.  tnj-.  ïoïB««««a.  ZeiUehr.f.  «ywn.-lf.,  1874.  p.  «iP  :  0.  Biuasi.  /Inxe  de 
Philologie,  l.  JX.  p.  Si).  On  trouicra  dans  KtHsu-fii.i»,  autf.  Gr.  d.  gr.  Spraehi,  t.  !.  p.  137  sqq. 
lies  détails  plus  complets  sur  la  queilinn  traitée  dans  celle  noie. 


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PHONÉTIQUE,  -  SEHI.VOVELLES.  133 

321.  —  Lasemi-voyellej^  entre  consonne  et  voyelle. —  Il  y  a 

plusieurs  cas  à  considérer  : 

1"  Si  les  groupes  primilifs  ny,  ry,   wy  sont  précédés   d'un  a  ou 

d'un  0,  l'y  mouille  n,   r  ou  >r  et  allonge  en  at,  ot  la  voyelle 

précédente. 

Ex.  :  fxîvcii  (de  "çotvyu),  TïXTa-No)  (de  'TEXTocvyw),  elc. —  [toipa 

{de  '(topya,  cf.  [tôpoî),    ciraipu  (de  'uîrapyw),   etc.  — 

«fFiT6ç',àETÔî(de*àFy£TOî,cf.lat.aTis),Sociw(de"Sa!F(.), 

plus    anciennement    'SaFitiJ,    cf.    corinth.     AiSon'Fuv), 

x>ati(j  {de  *x>xFy(i)),  etc. 

Bekaboue.  —  Sur  la  cliutc  de  V  dans  les  muis  cilés  en  dt^niivr  lieu,  vuy.  Brl'CHAnn, 
Grundriiâ,  elc.,  t.  1',  8  203,  p.  182;  sur  les  toimes  ittiq  el  xiiiD  au  lieu  de  aîsTOî' 
et  xXai'ui,  voj.  ci-dessus,  p.  131,  n.  1. 

2*  Dans  les  groupes  evy,  epy,  wy,  ipy,  uvy,  upy,  le  i/  s'assimile  avec 
la  consonne  précédente,  comme  on  le  voit  dans  le  dialecte 
lesbien,   et,   dans  les  autres  dialectes,  la    chute   d'une  des 
deux  consonnes  assimilées  entraine  l'allongement  compensa- 
toire de  c,  t,  u. 
Es.  :  *xT£v-yw,  losb.  *t(vv&>,   ion. -ait.  xTeivu,  etc.  —  'çOepyw, 
lesb.  ç6ippu,  ion.-att.  ^ÔEipu,  arcad.  çOiîpu,  -aiifx,  essai 
(de  'iCËpyoc,  cf.  subj.  ÎTTixflpïÏTai  Isscb.  de  Gobtïse),  etc.  — 
'  x^i-v-yw,  lesb.  x>.ivv(i>,  ion.-att.  x^ivu,  etc.  —  *olxTtp-yu, 
lesb.  OLXTÎppci)  (cf.  Mkisteb,  iJr'fl/.  I,  ui)  ion.-att.  oixtipw,  etc. 
—  *ÔTpuv-yw,  ion.-att.  ÔTp-jnw,  etc.  —  o^oç'js-yu,  lesb. 
ÔXoçûppci),  ion.-att.  éXoçvpoiAX!. 

3"  Le  groupe  >y  se  change  en  >.>.  ("k  mouillé)  dès  l'époque  primitive. 

Ex.  :  â\icç  pour  'àXyo-î  (cf.  iat.  alius,  golh.  alja),  xi),Xo;,  beauiû 

pour    'xalyo;    (cf.    skr.    kalyas,    sain,    kalyâiia-s,    beau), 

criXliiJ  pour  'ffriX-yo),  c(,yye>.).u  pour  'à-j'Y^X-yu,  çOWov 

pour  *çuX-yov  (cf.  Iat,  folinm),  etc. 

ItEMARQUE.  —  Les  formes  du  dialecte  chypriote  alJ.Oï  (pour  âXXoO  cl  'AtceÎXwv 
(pour  'AitsXXiov,  do  *  'AntXviuvj  alteslcnt  la  persistance  dans  ce  dialecte  du  son  X 
mouillé. 

4°  Le  groupe  cy  au  commencement  d'un  mot  parait  s'être  réduit 
d'abord  à  y,  puis  à  une  simple  aspiration  (cf.  \i'^r,i  et  ijv.vc-;, 
en  regard  du  skr.  syuman-  et  ayûtû-s). 

t.  T0]r.  Il  glrno  d'UfctjcIiii»  cLlfc  par  Birams,',  (,Vimc/rijj,  rlc,  1.  I'.  p.   l»i  :  giiBtîi;  '  iliri;. 

1.  La  forme  ailtd(  t'ai  iraintiniio  longlHnps  à  Athènes  ;  on  lu  \nm\e  encore  ci>n3lainiIKDl  «ir  Ih 
inKriplîoil»  de  l'époi|oï  ïl»»i(|qr  (cf.  Meisieiri»,  G',  il.  «II.  Ins':liiif:tn^  p.  i~i  '). 


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3IJ  (aUMMAIItt  COMPAltÉt:  UU   GREC  ET  DU   LATl.N. 

5°  Dans  l'intéricurd'un  mot  le  groupe  sy  s'est  réduit  à  y  apris  une 

voyelle  brùvc:  en  d'autres  termes,  i-jy,  o^y,  tcy,  'j^y  ont  donné 

les  diphtongues  at,  ot,  ei,  ut  et  :çy  a  donné  T. 

Ex.  :  Xi>aio;;,ï'.  IIom.  pour  'Idaç-yo-iJ-ai,  vaiu  lloo.  pour  *vac-y(i> 

(cf.  inf.  aor.  vxc-ffïi),  etc.  —  toÎo  [Ioh.  pour'rocyo,  etc. — 

ocî-T,9£tapour*â)>iQ{7-ya,  optai.  EÏTivpour'èç-yvi-ycf.skr, 

si/x-m),  TÈ>.ii'(i)   lIoM.  pour  'TtXsc-yw  (cf.  tô  tAo;},  gén. 

sing.    ifjLSio,  è[/.(0,  i;«v  irow.  pour  '{[ii-cj'o,  etc.    Fém, 

part,  parf,   iSuîa  Ho«.  pour  'iS-jT-ya  etc.  —  itoviu  pour 

'xOVliJ-y(i)  cf.  lt!iVl(7-(7a>,ûÇ,  XIXOVWTO  (AmtiiOL.,  9,  128),  oîojtai 

pour  * ôw-yo-jwt!  (cf.  aor.  part.  ôiT5i;iEvoî[llo«.,  OJ.,  XV, 
m]  cité  par  Polïbe,  m,  9t),  etc. 
Reharque.  —  Certains  dialectes  ont  ri^iluit  ù  Ce,  o,  c  les  diplilongucs  at,  ot,  et 
lontil  vient  d'être  question.  Vuy.  ci-dessus,  gSHO,  Reu.  III. 
C°  Les  explosives  suivies  de  y  donnent  diverses  combinaisons. 

A.  Si   l'explosive   est  une   labiale,   l'y  devient  explosive    dentale 

du  même  ordre. 
Ex.:    yjxléiçTià    pour    *ya).S7:-y(i)   (cf.    yaliT:6-i),    àcTpà-TU)    pour 
'i^rpot— -yo)  (cf.  àirpaînil,  etc. 

B.  Si  l'explosive  n'est  pas  une  labiale,  il  y  a  deux  cas  k  considérer: 

l'explosive  (non  labiale)  est  sonore  ou  elle  est  sourde. 
a)  Avec  une  explosive  sonore,  y  donne  ^  par  combinaison. 

Ex.  :  cTi^w  pour  '  ffriy-yu  (cf.  fut.  (rriÇw),  ai^o;Aa'.  Ilom.  pour  '  ày- 

yc-;jixi  (cf.  styo;,  ÔLyto;  et  àYtcSfO  =  a^w  Alck.,  fr.  123}, 

Vii^w  pour  'viy-yw  (cf.   Ualnack,    Bftein.   Jl/«a.,  1882,  p.  lll)', 

■:;e^6ç   pour  "T:t8-yo-î  (cf.  7:o'j(,   ï:oS6(),  ApTtiCt>>  pour 

*âpî;aY"y<*  (*^f-  =^f"='S),  Zéûî  (lesb.  JlivJi,  béot,  et  lacon. 

As'jî)  pour  *  Afl-ïi'j-;  (skr.-vcd.  dyàà  j,  lat.  dies),  etc. 

p)  Avec  une  explosive  sourde,  y  donne  aa  tjui  en  altiquc,  en 

béotien  et  en  crétois  devient  tc*. 

Ex.:  ^îi'^iccd)   (ait.  ttHttw)  pour  "TrlâzyM,  "^iX-^xyu^  (cf.  litb. 

plak-ù),    îTfiffiTw    (ion.     îrpïiCTu,     att,    itîiTTdj)    pour 

*7:paxy«(d'un  adj.  "irpaxoç),  -^ciov  (att.-flTTov)  pour  *rx- 

yov  (cf.  fiAOL,  peu),  lliçcuv  (ait.  iXâTTuv)  pour  *  iXotj^yuv 

(cf.  ila/ijî,  skr,  laghù-s),  Tapioow  {ait.  TapiTTu)  pour 

'T«pa0<i)    (cf.    xapa^/,),    y>,(Ikh;!x    (ait.    Y^<^TTa)    pour 

■yloij^ya  (cf.  ylUf/ti;,  liiirbcs  d'épis  et  -{^•<^'/J<i),  etc. 


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PHO^ÉTIytl■.  —  SEMI-VOÏELLES.  137 

ReMARttUE.  —  Les  groupes  primilifs  ly,  lUy  donnaieiil  n'guliêruiiienl  tu  qui  «lait 
Irailé  comme  It  primiur. 

Ainsi  Ta  tnire  toi/ellet  nbouliseait  t'i  09  on  à  a  en  ionien,  ù  ff  en  aUii{iie,  ù  ITS  en 
Ipsbien  et  en  ilie^salicn,  arr  en  béotien,  à  tt,  Çgh  crêtois. 

E\.  ;  T0ff90-î  el  itioa^î  Ho*,  ici.  irsb.  Tisso;  cl  iriojo;,  ati.  titOi  cl  itiffoç, 
béct.  ÈitoTTOî,  crét.  osôttoî,  ôC'-î)  pour  *  Totyot,  *  tcotvo;,  ~  (jléoooî 
el  [Atsoç  Hoa.  (cf.  lesli.  |Xî«ffo;,  ait.  jttoûî)  pour  "  ]jiiOv6ç,  cf.  skr. 
mdilhija-f,  lai.  medini:,  etc. 
Mais  apr^i  canionne  le  groupe  Tir  ËLiil  déji  réduil  &  ff  à  l'époque  préhelléiiique. 
Ex.:  *  irovoec  pour  *i«vT-ifï,  d"où  itîoa,  1lom.,att.,  béot.,  Tcaîm  Icsb-,  nâvsi 
thess.,  tril.  ;  âvovoa  enîl.  de  '  0^*^''^'  i^"*  5yo-j5«),  clc. 

222.  —  La  scmi-voyclle  y  en  latin.  —  Le  lalin  écrivait  par  i  la 
se  mi- voyelle  y.  Sur  la  notation  j  adoptée  par  les  modernes,  voy.  ci- 
dessus,  §  107  (p.  63):  quanta  la  prononciation  de  cette  lettre,  il  ne 
faul  pas  oublier  que  c'est  celle  de  y  dans  le  mot  yeux. 

223.  —  Lu  scmi-voyelIc  y  Initiale  en  latin.  —  Au  commence- 
ment d'un  mot  la  semi-voyelle  y  se  consene  en  latin. 

Ex.  :  juvenis,  juvencus,  juventa,  jecur,  etc. 

neuARQUB.  —  On  a  vu  ci-dessus  (§  219,  Rem.)  que  te  lalin  confond  avec  le  y  un 
aalrcy  autjuel  le  grec  répond  par  Ç  k  l'initiale  (cf.  ^u^'jv  el  jugum;. 

224.  —  La  semi-voyelle  y  intcrvocallque  en  latin.  —  Comme 
en  grec,  la  semi-voyelle  y  disparait  en  latin  entre  deux  voyelles. 

Ex.  :  eo  pour  '^a  (cf.  skr.  ilya-i,  qu'il  aille),  eum,  ea  (osque 
ion-c)  pour  '%yom.  '«ya  (cr.  goth.  ija  c.-à-d.  eam),  très 
pour  'trçyes  (cf.  skr.  trny-aï),  pontes  (omlir.  punie») 
pour  'pontées  (cf.  paléo-slave  pn(y>),  aônus  et  ahenus 
(^ombr.  uhesnes  c.-à-d.  aenis)  pour  'ayenos  (cf.skr.  ùyas-, 

1er],  hornUS  pour  '  bo-yorinOS,  de  cette  année,  de  l'année  (cf.  ail. 
3a^t),  etc. 

Reuarque.  —  Il  ne  faut  pas  confondre  le  y  latin  inlervocalique  primitif  avec  le  j  qui 
se  rencontre  dans  certains  mots  enlre  deux  voyelles  et  qui  est  comme  te  résidu  d'un 
groupe  de  consonnes  fondues  ensemble  '. 

Ex.  :  nujor  de  *  mig-^ôs  (cf.  mag-nui,  gr.  uaxpj<;)  el  mejo  de  *m«ih-i/o  icf.  gr. 
oH'/.^w),  Ole.'. 

225.  —  La  semi-voyelle  y  entre  consonne  et  voyelle.  —  Entre 
consonne  et  voyelle  le  y  primitif  devient  i  en  lalin. 

Ex.  :  médius  (cf.  skr.  màdhya-s),  alius  (cf.  gr.  xXXo;  pour 
'àX-y-oî),  salio  (cf.  grec  àXÏ,o;i!t!  pour*i>.-yo-[jnct),  etc. 


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138  CBAHMAIRE  COHPAHËE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

Reharque.  —  I>ans  le  mol  lodai  (pour  li  andes),  le  i  a  éti  [railé  comme  un  y 
inlervocalique  ela  disparu.  Celle  Tormesodea  parait  avoir  pris  oaissance  ilans  la  période 
comprise  entre  Piaule  et  Tt'rcnce  :  en  etTet,  Plaute  emploie  encore  >i  audei  (cr.  Pmn., 
751),  mais  Térence  ne  connaît  que  lodei  [cl.  Andv.,  SS). 

Mais  dans  la  forme  iiuiiciam  (c'esl-i-dire  nonc  jam)  Irisjilabe  chei  Piaule,  le  j  est 
devenu  i  vofelle. 

§  2.  —  La  semi-voyelle  w. 

Bibllographla.  —  K.'BaUGXANN,  Gi-andriu.  eic.,l.  1>,  %%  33Î'34G  (pp.  30&  sqq.)  et 
M350-36«(pp.  3IOsqq.).  — V.  Henbï,  P»*<ï,  eic..',  SSÏ8  4  41. 

KCHNEn-Buss,  mat.  Gramm.  d.  gi:  Spr.,  t.  I,  ^  16  à  30  (pp.  T?  sqq.).  —  G.  Ueyeii, 
Griech.  Gramm.;  gSî9-Sll. 

Fb.  Stolz,  HUI.  Giamin.  der  lai.  Spi:,  t.  1-5  16!i,B(p.  165  sq.).  -  Lim>say,  Tke  latm 
langtiage,  ch.  iv,  g  68-73  [p.  365  sqq.). 

226.  —  La  Beml-voyelle  w  en  ^rec.  —  Notée  en  diphtongue 
par  un  u,  la  semi-voyelle  jv  est  transcrite  par  le  signe  F  (quand  elle 
est  indépendante)  dans  les  dialectes  qui,  comme  le  dorien,  ont 
conservé  le  plus  fidèlement  cette  articulation'.  Voy.  ci-dessus,  §  69 
(p.  34).' 

Dans  l'étude  du  traitement  de  la  semi-voyelle  w  il  faut  distinguer 
trois  cas,  comme  pour  la  semi-voyclle  y  :  la  semi-voyelle  w  peut  être 
au  commencement  ou  à  l'intérieur  d'un  mot,  et,  à  l'intérieur  d'un 
mot,  elle  peut  se  trouver  soit  entre  deux  voyelles,  soit  entre  consonne 
et  voyelle. 

227.  —  La  scnii-voycllc  w  Initiale  en  ffi^cc.  —  Au  commence- 
ment d'un  mot  la  semi-voyelle  w  s'est  maintenue  en  béotien ,  en  éléen, 
et  dans  d'autres  dialectes  du  groupe  dorien,  mais  s'est  perdue  on 
ionien*  et  en  attique,  où  elle  a  été  remplacée  par  l'esprit  doux. 

Ex.  :  FîxctTi  béot.,  éléen,  pEiKart  dor.,  eïnout  ion.,  att.  (cf.  lat. 
vigintl),  —  Fitoî  tabl.  d'Héraclée,  Eto;  ion.  att.  (cf.  skr. 
it'i-iiilsâ-s,  qui  a  trois  ans,  lat.  vetus),  etc. 

228. —  Au  commencement  d'un  mot  w  devant  consonne  se  maintient 
ou  disparaît  en  grec,  selon  les  dialectes. 

Ex.  :  FpTiTà,  cliypr.,  FpxTp*  éléen,  pTiTpa  att.  (llom.  Ftp^u,  lat. 
verliam),  Fp7);i;  Alc>i*n  cité  par  Tryphon,  t:x<I.  \i^.  §  11 
(cf.  pr,-,-wjii),  etc. 

I.  \.Ut^f,Préri-i.eic..fîi. 

dorinii  [ef.  ci-»pri».  S  ÎSl.  t')  le  noient  p.r  p.  et.  tli*0[ioi  =  r,îoii«!.  PtixaTi  =  iUooi.  pépTOv 
=  ïpl0V,  péTO;  =  ïro;.  p!etïv=!îlÎ¥.  de.  —  Voj.  in  rimpin  pliu  numlimii  dam  KCmilBus, 
oan.  cil-,  I.  1,  p.  aO{i  le,  3,  a,  a).  Quinl  H  U  Iranuripllon  du  F  pT^,  ''tii  ana  liuic  qui  l'cipliquc 
par  une  eoiiriHluii  fula  par  l«  iipicidc  rnlro  I'  d  F  uu  pir  uns  erreur  Jm  copiitn  qui  îg^noraîeut  la 

3.  Sur  Ici  iDces  du  dipnuna  dini  le  ditircit  liomtriqur,  laf.  ci-dc»U4,  |  C9. 


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PHONÉTIQUE.  -  SEMUVOVELLES.  139 

ReiURQUE.  —  Dans  certains  cas,  le  F  s'assimilait  sans  doule  à  la  consonne  suivante. 
Ainsi  dans  le  groupe  de  moU  nï/ôç  Tt  fr,ltiv  (Hox.,  /:.,  XII,  198)  on  doit  vraisem- 
blablement lire  TEÎydî  tt  fp/,Etiv,  comme  le  suggère  la  scansion  du  vers  Celle  hypo- 
thèse est  d'autant  plus  plausible  que  l'assimilation  se  produit  dans  l'intérieur  d'un  mot 

(cf.  ipf■rfi■r^v  et  ipptOT|V,  lffi\l<i,  àjttSppTjT^î'  «Ffl"*!)  ■  or  il  est  logique  de  penser 
que  ta  prononciation  traitait  t(Î/oç  tt  fïîîtiv  comme  un  mol  unique. 

Toutefois  le  dialecte  éolien  change  en  pareil  cas  le  F  en  u,  qui  forme  une  diphtongue 
avec  la  voyelle  précédente  {cf.  tîifii-i\v  =  sfpiyT,v,  «ûpr|XTOî  =  âpfr^x.nç,  elc.)'. 
C'est  une  diphtongue  semblable  qu'on  trouve  dnns  les  formes  homériques  et  épiques 
aùipua*"*  pour  à(v)Fipuoiiv,  «ùiâ/oi  pour  «Fià/oi,  taXaiùpivoç  pour  taXiFpivoî, 
âitoûpott  pour  aTcôFpaç,  elc. 

229.  —  Lascml-voycllewtntervocallqacengrrcc.  —  Entre 
deux  voyelles  la  semi-voyelle  w  tombe  régulièrement  dans  les  dia- 
lectes en  ii]*etse  maintient  dans  les  dialectes  en  oi. 

Ex.  :  AiPi  arg.,  ÀtFifiufOu;  pamph.,  A!FciQ((Ati;  chypr.,  Atô;  Hoin., 
ion,,  att.  (cf.  skr.-véd.  div-âs),  —  lO-iFoi  dial.  de  Crissa, 
TifJLOx).tFT)î  chypr.,  %Wo(  Hom.,  ion.,  att.  (cf.  skT.frâvas-, 
gloire,  paléo-slave  nlovo,  moi),  flacii^Fo;  chypr.,  Pa<jt).r,oî 
Hom.,  etc. 

230. —  La  Beml-voycllewentro  consonne  et  voyelle  en  grec. 

—  Il  y  a  un  certain  nombre  de  cas  particuliers  h  considérer  : 

1°  Les  groupes  primitirs  nir,  iic,  Iw  ont  persisté  dans  certains 
dialectes. 
Ex.  :  ÇivFûî  corinth.  et  corcyr.,  SpFoi;  corcyr.,  xôpFi  arcad., 
xa>Fôî,  beau,  inscr.  du  sanctuaire  d'Apollon  Ptoïos,  etc. 

Rehakques.  —  I.  Dans  le  lesbienle  F  tombait,  en  pareil  cas,  purement  et  simplement, 
comme  le  montrent  les  fragments  des  poètes  et  les  incriptions  anciennes. 

Cependant,  d'après  les  grammairiens  el  d'après  certaines  inscriptions  de  date  assez 
récente,  on  voit  que  dnns  le  dialecte  lesbien  les  groupes  vF  et  pF  donnaient  vv  et  pp. 
Cette  contradiction,  au  dire  de  Brlguann  {Gi-undiiu,  g  333),  s' expliquerait  par  une 
nlfeclatlon  des  grammairiens  qui  auraient  voulu  être  plus  lesbiens  que  les  Lesbiens  eux- 
ménics  ;  de  là  des  formes  comme  Eévvoî,  ^dwa  (de  fôiv],  etc.,  refaites  peut-être  par 
fausse  analogie  avec  xttvvw,  if  9éppw,  elc.  (dans  lesquelles  w  el  pp  sont  régulière,  cf. 
ci-dessus,  S  ^1,  2°). 

II.  Dansledialecleatliqueon  trouve  aussi  un  certain  nombredemots  dans  lesquels  le  F 
est  tombé  purement  et  simplement  sans  laisser  de  traces  (cf.  ^cvo^pour  'ÇévFo;,  lovatT. 
pour  *  TovF*T«,  ÊvExa  pour  *évFExa,  \i.ivot  pour  *  (lovFoç,  tivu  pour  *Ti-vF-iii, 
fOxvid  pour  *iffl9-vF-ii>,  opo(  pour  *  opFoî,  elc.).  Les  mots  xôpTj  ei  SipTi  méritent  une 
mention  spéciale,  car  ils  fournissent  In  preuve  que  dans  le  dialecte  allique  la  chute  du 

1.  Binvin,  f;nin</riw.  cIc,  1. 1*.  p.  30' coniidèrc  iMinnic  twul  régulier  le  lFiitciDcii(i]iu!  le  didcclc 
èolioD  fut  •nlnr  au  F  ta  |wr«1  lu  cl  il  oiplii|U«  par  l'inaucacn  de  l'analogio  lis  fornisUani  ipprfir,v, 
ippiiT\v.  tic. 

1.  Baorduilccudutit  il  ri«uld'«lrc  qunlion  cl-dcBui.  g  îiS,  Ra». 


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110  G«AMMAl[<li:  COMPAKÉE  DU  GREC   ET  DU  LATI>'. 

F  est  conlemporaine  de  IVpbqucùù  ccdiiilcctc  ne  ramennil  |ilus  T)  ù  S  après  un  p',  car 
x-ifH  est  pour  *  xopFT|  [aread.  xofFâ,  Icsb.  xifâ}  et  Sifr)  est  pour  *3sfFi{lesb.  SÉpi 
et  poster.  Siptâ). 

111.  Au  contraire,  duns  les  dialectes  ionien,  rrétois  et  aigien,  dans  ceux  de  Thùru  et 
de  Cyréne,  la  cliule  du  F  entraînait  l'allongcmcnl  par  compens-ntion  de  la  voyelle 
pr^édente. 

Ex.  :  lOMEK  ïîîvoç,  YoOvK,  sïveKï,  jxoOvof,  t'vaT&î,  tivu,  tpOivw,  oûpcç,  ifi^, 
x&ùpY|,  S«ip'^,  KEi'para,  So-jp^{,  g(!n.  de  Sdpu,  'llpi;  (cf.  éléen  "!IpF« 
dnns'lIpFsoîoi;),  xàX^f,  oûX^f  (cf-  skr.  la/^a*,  louuanc.  lat.  ■oIliu),eU:. 
—  Cretois  ■^votoç,  xtôpa,  Jipoç.  —  Arc.  el  Cïb.  ÏtÎïo(.  ThÉra  dSp^p. 

2°  Le  gi'oupe  )»rimiLîf  yw  {ou  ic  après  diphtongue)  a  en  général 
tlisparu  dans  tous  les  dialectes. 

Es.  :  oloî,  seul  (cf.  chypr.  oïlVç,  anc.  perse  au-a-),  ttlii,  i={,  ist 
(cf.  chypr.  aîFtf,  lat.  aevo-m,  goth.  aiw-s),  Sâ-^p  (cf.  skr. 
dfvôr-f,  lato;  pour  'XotiFoî  (cf.  lat.  laevo-s), 

3°  Le  groupe  primitif  dw  conservé  dans  le  corinthien  AFtivii  est 
encore  attesté  par  la  glose  d'Hésychius  SiSpoixcii;,  orthogi'aphe 
barbare  pour  SeSFoixùî.  Mais  on  grec  le  groupe  8F  s'est  réduit 
le  plus  souvent  à  B  (cf.  Sû-Stxx  et  Si;  en  regard  du  skr.-vcd. 
dvd  el  dcis,  cf.  encore  stSwç  en  regard  du  skr.  vidvàn). 

llEHAnguE.  —  Les  formes  homérigues  iSSï'.acv,  SifS<|j.Ev,  OïouSyÎ^.  iSsé^,  «iSxp, 
'j'joif  représentent  >raiariiiblablenienl  les  furnies  primUivcs  ëSFtittïv,  SêSFiiaev, 
Oï&EFï^î  {pour  '  Ot'joKEpiç),  àÔFeéç,  ëBFïo,  oàFoç. 

4»  Le  groupe  primitif  dltiv  s'est  réduit  à  6. 
Es.  :  ofHôi  en  regard  du  skr.  Srd!ivû-s^. 

S*  Le  groupe  primitif  liv  a  été  traité  de  dilTérentes  manières,  selon 
qu'il  était  au  commencement  ou  dans  l'intérieur  d'un  mot. 

a)  Au  commencement  (ftin  mol,  le  groupe  primitif  iw  est  devenu 
aa  puis  a. 

Ex.  :  uixoç  et  Çfpï-cjaxï.ï  (skr.  Ivac-,  -Ifacas-,  peau,  couverture), 
ci,  loi,  oô;,  ton  (cf.  skr.  tvàm,  Iva-s),  ctc*. 

I.  Ukisic  diiledo  illiquo  ronirniil  »  ii  et  Ol'ri'î  «,  comme  oii  Le  ii.il  diim  le  frn.ii.iri  viS  pour  '  viVr, 
(rr.l,il.nOTa).'l»i>»xaT-taT"  P"'"  '-rt¥r,yi,.  ri  dans  û.«,  ■»«!»  piiur  •6111  'Bt,!]  'bT,Vyi'6xfx= 
dur.  dis  |cf.  Ï!((0(iai].  I.o  m#mc  Jiaircio  rBiBciiiil  «uasitl  ï  k  >prts  (  et  u,  cumaïc  on  I'»  tu  pnurln 

i.  L>  ebute  do  l'i  dcrenu  i  11  lorvoc clique  dam  ât[  tl  durs  î«T,p  peiir  'Ja.l-'i'ip  ■'cipliquc  pir  uni  l-ii 
du  diali'Cts  altii|Dr,  qui  rtmtor  ott  A  >  drunt  in  mui  vurali^uM  f.  1.  n  [et.  '\br,vitt.  "Aftiivî  fii 
rpgard  d' 'A1lT,vaÏ0ï  ri  d'A4rvs(&,  xlàïi  ri  xitt  pnur  *  xXaiFtt,  '  xaiFït  [dt  x.ta,f-jci.  xiP.ïti]. 
iïialHMr  *  Unira  [cr.lal.  oiiVBlmrrgifdd*  D.aiïdilâlanal'iEicd'naini).  OuanlàU  r.irmc  iti 
par  un  H  brrT.  rlla  rit  duo  il  la  néme  b-i  qui  do  noiiî  raiuil  icoiï  (cr.  ri-diun»  p.  131.  n.  I). 


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PirONËTIQUt.  —  SEMI- VOYELLES.  UL 

bj  Dans  l'intérieur  (ftm  mot,  le  groupe  prîmitir  iw  devient  ordinai- 
rement aa  {tt  en  attique  et  en  béotien). 
Es.  :  T^TTafEç,  quatre,  att.  (cf.  T£TT«p(î  béot.,  Tsç^aps;  Honi.,  te'?- 
cïpfi;  nouv.  ion.,  TEff-ïEpxMVTx  arcail.)'. 
Rex.^RQI'E.  —  Sur  11  chulo  (le  F  dans  li>  proiipo  tF  suivi  do  pa,  fiu  (rf.  tétpast 

ri.NDARE,  TÉTpiTOÇ,  TItCli«VTa  ioU.  Ct  lIOP.),    ÏOV.   BlILT.llASN,  OW.  Cil.,  l.   l',   S  333 

{p.  311). 

6"  Les  groupes  prîmitifs  ptr,  bii\  se  réduisent  à  le,  p. 

Ex.  ;  v:Â~'OÎ  (de  'vvî-TtF-io-î,  cf.  vï;-::û-t'.Oî  IIom.,  Amstopti.),  ûr:£f- 
çfaXo-î  (de  '-yF-îiXoî,  cf.  lat.  super-Wa  de  '-/■«•-in*),  etc. 
Reu.vrque.  —  l.is  rormcs  ofi  S''   rcnronirc  celle  combinnison  ne  «>nt  pis  Iris 
nombreuses. 

7°  Le  groupe  primitif  Aw  donne  en  grec  me. 
Ex.  :  îk;;o;  en  regard  du  slir,  arcas. 

ttEUARQVE.  —  Sur  la  forme  Ïxxî;  conservée  par  VEI'jmol.   Marjn.,   iîi,  12,   voy. 
BnuGU.lM.'f,  oav.  cit.,  t.  l',  S  3il,  Anm.  [p.  312)*.   Ijs  sivanl  linguislc  jionse  que  ro 
n'est  pis  1i  une  forme  purement  grecque. 
Pour  qw,  voy.  ci-après,  S  23t,  î"  (p.  143). 

8"  Le  groupe  primitif  sw  est  traite  de  différentes  manières  scion 
qu'il  se  trouve  au  commencement  ou  dans  l'intérieur 
d'un  mot. 

a)  .-la  commencement  d'un  mol,  le  groupe  sir  aboutît  à  Fh,  son 
noté  par  l'espril  rude*. 
Ex.:  Pampb.  Vhi,  Icsb.  F/,  ion.  att.  Ë,  ci  (lat.  se).  Fe  xi;  et 
i—Axq,  pour  sni,  ai'-pan^ment ,  FixaTTo;  et  Ëxolcto;,  cliaque, 
chacun,  viSù;  (cf.  skr.  svâdus,  lat.  suavis),  héot.  FciSiov- 
loYO;  (nom  propre),  locr.  FiYxir.xiret,  Tabl.  d'Héraclée 
Fs'Ç,  ion.  att.  ïÇ  (cf.  nouv.  kym.  clnrerh),  elc. 

b)Dans  rUitêrleur  d'un  mol,  le  groupe  kii-  (devenu  sans  doute  :k' 
dans  la  période  préhellénique)  tombe,  excepté  dans  le  dialecte 
lesbien,  avec  allongement  compensatoire  de  la  voyelle  brève 
précédente. 


1,  S«r  U 

luriu^  . 

criluiK  iri 

qo'U*..ehius  tilc  fii 

jwni 

•m  9M 

„  ,^  rorir 

K!Tf 

.!,    ' 

-y.  Biu». 

."      OKI'. 

,n,-(p,îin. 

■i-ttrt,. 

52».;-,  p 

de*  grnopm  ffAw 

cl  nw 

prûnilib  . 

dnDl 

riiiM 

.loi™  par*n  »ntorc 

quelque  peu 

inurtaii 

IW.  TOHlctuU 

UB  nuit  f 

™«=W,p, 

n  rfgird  <Ju 

I»lm«  iïir.p  <■ 

tboHiicn 

rtip  (cf. 

ui.  tora-f  ; 

;  MmUt, 

(«diquer  qu' 

ncrmcat  ri'u 

nnol 

Icgmi 

.poS*r, 

prhni 

ïOdin. 

iiurocti 

ksdiml'fd 

Jicn;  iMis 

h  Umbre  d 

Il  l> 

qui  •uir. 

grni 

ipc  joout 

DO  Rrtnd 

tiiciêmit 

groui».  T 

oy.  Br«»: 

",  o« 

'■.'«■(., 

l.  I  '.  S 

Jti, 

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119  GIIAHMAIRE  COUPARÉE  DU  GREC  ET  DU  UTIN'. 

Ainsi  le  mot  *vac-Fc-;,  habitaiion  de  dieu,  lemple  (apparenté  au 
verbe  vatu,  habiter,  cf.  aor.  inf.  vàc-cai)  donne  en  lesbien 
vaOoî,  en  dor.  et  on  thcssal.  vâô(,  en  ion.  vyiôî,  en  att.  vewî, 
(cf.  ci-dessus,  §  lâ4,  â',b,  p);  de  même  à  la  forme  primitive 
'at-aFtD^x  répondent  le  lesbien  EvwOajrhomérique  etl'attiquc 
ïïw9a,  je  suis  hal)ilu(5,  etc. 

231.  —  La  semt-voycllc  w  en  latin.  —  Le  latin  n'a  pas  de  signe 
spécial  pour  la  semi-voyelle  w;  il  l'écrit  par  u.  L'invention  du  v  est 
moderne.  Sur  la  prononciation  de  cette  lettre,  voy.  ci-dessus, 
§  108  (p.  63). 

232.  —  La  seml-voycllc  w  initiale  en  latin.  —  Au  commence- 
ment d'un  mot  la  semi-voyelle  w,  notée  par  v  (=  n),  s'est  maintenue 
en  latin  devant  une  voyelle. 

Ex.:  Fideo (cf. skr.  t^tio), TertO (cf.  osquc  Fepoopsi',  c.-à-d.  Versori 
[Tpoicatu],  ombr.  ku-vertu  (—  convertito),  skr.  vai'tale  [—  vertitur]), 
708  (cf.  skr.  vas,  vam),  vacca  (cf.  skr.  varà,  vache). 

Rehabqub.  —  Devant  »f'^;'  et  devant  r,  l,  le  w  initial  tombe  en  lalin. 

Eï.  :  nrgeo  de  '  uurj-  (cf.  iithuan.  i-erzin)  —  radiz  pour  *  lerailic-»  (cf.  lesb. 
ppdrSti  [gr.  ^fïa],  goth.  umtirU  [ail.  SBuqcIJ)  — .lorom  (cf.  eùXtjpx  n. 
pt.,  aûXi]pov  et  âpXT,paHEsYCB.,  d'un  thème  'FXvjpo-),  lins  (cf.  skr. 
«l'Ali,  taiDc  ei  liili.  vHna,  qui  supposent  en  indo-européen  *  vylnd)*. 

233.  —  La  semi-voyelle  w  Intcrvocallqne  en  latin.  —  Entre 
deux  voyelles  la  semi-voycHe  w  s'est  partout  conservée  en  latin. 

Ex.  :noTflm  (cf.  skr.  mva),  ovis  (cf.  skr.  avU,  gr.  ôt;  ],  avis 
(cf.  gr.  aiFïTOç  de  '  àFt/tTo-). 

Remarques.  —  l.Dana  tui»  eLdansinni,  qui  se  rattachent  respectivement  à  l'ancien 
latin  tovoi,  sovos  (cf.  osque  tutad  [i^r  guâ  ablat.],  ombr.  toutr  [^  tni  géuit.],  gr. 
TtF^ï,  iKoî,  ]i(h.  Imas,  soins),  la  semi-voyelle  tu  n'est  pas  tombée,  mais  s'est  fondue 
avec  l'o  atone,  comme  dans  denuo  pour  Aé  novo. 

II.  Toutefois  durant  la  période  de  son  développement  le  latin  a  fait  subir  iliverees 
modifications  ï  la  semi-voyelle  u'.  qumd  elle  éiail  entre  deux  voyelles  ou  entre  une 
diphtongue  primitive  et  une  voyelle. 

I*  A  l'époque  où  l'accentuation  primitive  du  latin  faisait  encore  sentir  tous  ses  eftels 
(cf.  ci  dessus  II  144, 210),  la  voyelle  de  la  syllabe  qui  suivait  l'initiale  accentuée 
pouvait  être  syncop<:^e  (cf.  ci-dessus,  %  211)  ;  il  en  résultait  qu'un  V)  placé  devant 
celte  voyelle  se  trouvait,  après  la  syncope,  rattaché  &  la  première  syllabe  et 
non  plus  A  la  seconde;  dans  cette  nouvelle  position,  il  formait  avec  la  voyelle 
qui  le  précédait  une  diphtongue  en  -u. 
Ex.  :  avdlo  pour  '  iviidio,  cantio  k  cûté  de  caviUo,  gaud«o  pour  *  gavideo,  etc. 


rtl|)htbct   grrc  Gmplofé  di 


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PHONÈTIQUIC.  —   SEM1-V0VE[J.E!>.  113 

Muis,  si  dans  sa  nouvelle  position  le  a-  se  trouvait  raltoché  à  une  dipblongue  en  -i,  il 
«  Tondait  avec  celte  diphtongue  ou  diEparais&aii. 

Ex.  :  len  pour  '  lai-TB,  i  c6té  de  utb,  et  ■•tas  k  cûlé  de  laTitM. 

2°  Le  ic  parait  être  tombé  en  latin  avant  l'époque  historique  dans  un  certain  nombre 
déformes  comme  «•oranm  pour  '  ■a-Tonam,  daoreniD  pour 'de-Toraoni, 
sol  pour  *  laol,  "  uwol,  '  aawal  '  (cf.  crH.  àFÉXioî  transcrit  iflÉXioç  par 
Hesycsius,  Kom.  îjéXiof,  att.  r^h^t,  golït.  lauil,  lolril),  etc. 
3*  Des  formations rommeDonni (en regard  denovsm),  motni  (en  regard  de  moTSo) 
lotus  (en  regard  de  lavo*],  etc.,  ont  conduit  ù  ronjectuier  des  formes  intermé- 
diaires 'noweno-i,  *  mowito-i  et  *  lawatos. 

Si  CCS  formes  ititermédinires  sont  exactes,  il  faut  en  conclure  qu'avant 
l'époque  historique  les  groupes  ou<r,  ovi,  awe  (et  sans  doute  ati-i)  se  réduisnient 
à  0  en  latin  devant  une  consonne,  quand  e  et  i  ne  se  trouvaient  pas  i  la 
syllabe  flnale  du  mot. 

Tout  cela  est  assez  incertain'. 

Iles  de  même  nature  (cf.  ci-dcs-tus,  S IS2, 1°)  et  dans 

Ex.:  latrina,  ditîs,  ditior,  obliseor  (cf.  Ace.  tr.,  190;  4S8;  Plaute,  MiUt, 
1359  RM-),  lit,  ineram,  etc. 

Comme  on  trouve  aussi  les  formes  pleines  laTstrina,  divitis,  diritior,  obliviscor, 
si  tU,  snaveram,  etc.,  c'est  un  argument  de  plus  en  faveur  de  la  théorie  des 
deux  prononciations  en  usage  t  Rome,  dont  il  a  été  question  ci-dessus, 
S  21i,  4»,  llBM.,  p.  127  avec  la  n.  1. 

234.  —  La  seml-voycIIc  w  cuire  consonne  et  voyelle  en 
latin.  —  Comme  pour  le  grec  (cf.  ci-dessus,  §  230),  il  y  a  en  latin  un 
certain  nombre  de  cas  à  considérer. 

1°  Le  groupe  primitif  kic  donne  qu  en  latin. 
Ex.  :  equo-8  anc.  lat.  (cf.  skr.  -véd.  açvas). 

ItEHAHQL'E.  — Sur  les  diverses  manières  dont  ce  motaéié  écrit  à  Rome,  voy.  ci-dessus, 

§  113  (p.  66)  et  cf.  ci-aprés,  8  277,  1°,  Hrh.  I[I,  2"  (p.  185).; 

3°  Le  groupe  primitif  gkw  (italique  yjr]  a  passé  k  fen  latin. 

Ex.  :  feras  en  regard  du  grec  Wip  (cf.  Hth.  zreris,  animal  sauvage). 
3"  Le  groupe  primitif  qw  s'est  réduit  à  v  en  latin. 

Ex.  :  vapor  (cf.  gr.  x«)tvÔ-î,  fumée,  lith.  ficdpas,  souffle). 
4°  Le  groupe  primitif  iw  a  été  traité  de  différentes  manières,  selon 
qu'il  était  au  commencement  ou  à  l'intérieur  d'un  mot. 

i.  Lt  changMneDl  de«  eno  d'H'  ' sawol  en  "B«fd i»"  ' sawal  l'cplique  pir l«  niUjrc  de  1  laliiH  : 
c'm  ùui  qu'on  a  SOlaO,  tOlvo  pnur  IS-InO  (cf.  le-COrdîa),  TOluO,  VOWo  en  ngird  du  gKC 

ïkiti.  «te.  Cf.  L.BA..t,  ArfAro  de  Wœirtliii,  t.  IX,  p.  IJ«. 

t.   Lt  Tinne  lantai  s'eiptiqoc  dîna  crite  hrpothèH  par  li  loi  citée  ci-ilesuii,  I';  on  i.  m  effet, 

]Aw(e)tos,  'lavtoi.laatns. 

J.  Voy.  atoamani,  oun.  eil.,  I.  1«,  p.  318  nq-,  qol  renioie  ù  Solkik,  SliuHen  :iir  Ii(iinr«*<ii 
ZaïitgrKAicA^r,  SIrulioDrg.  I8»t(p.  Si  aqi;.). 


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1J4  GIIAMMAinE  COMPARÉE  DU  GREC  KT  ÙV  LATIN. 

a)  Au  commeiicement  d'un  mot  il  semble  s'être  réduit  à  l  s'il  est 

vrai  que  tesqua,  soliiudes,  iti^scrts,  doit  «Hre  rattaché  à  un  primitif 
■  livenqva  (cf.  skr.  turcha-,  vido). 

b)  A  l'intérieur  d'un  mot,  lu-  est  devenu,  à  ce  qu'il  semble,  tn,  c'est- 

à-dire  que  le  w  s'est  vocalisé. 
Ex.  :  qnattuor  en  regard  du  skr.  caWaras,  quairp. 

5°  Le  groupe  primitif  div  a  été  traité  de  dilférenles  manières,  selon 
qu'il  était  au  commencement  ou  à  l'intérieur  d'un  mot. 

a)  Au  commencement  d'un  mot,  il  est  devenu  tantiM  h  et  tantôt  d. 
Ex.  :  bi-pes,  bi-s,  bês  (de  '  bey-eas-)  en  regard  du  skr.  dii-,  etc. 

—  dienniDin,  dimns  ù  ci^té  de  biennîum,  bimus,  etc.  '. 

Reharol'E.  —  Il  ner.iut  pas  mtlarhcrâ  coite  loi  les  Tormes  dcTanden  tatin  dnideu, 
duis  {=■  bideiu,  bis),  dnellnm  (^  bellnm),  Suelonai  C-  I.  L. ,  I,  H  (=  BellonB), 
dnonoroC.  1.1,.,  1,32;— boDoram),  dans  lesquelles  le  groupe  dn- rcpi éscnle  ndèlcm«nt 

l'indo-europi'on  (/«-. 

b)  .1    l'inténeur  d'un  mol,  le  groupe  dw  a  été  traité,  à   ce  qu'il 

semble,  d'après  la  nature  du  son  précédent. 
Comparez  aoavi-s  de  swàd-wi-  (skr.  svàdc-i  fém.)    et  molli-s  de 
moldwi-  (skr.  wjrft'-t  fém.)*. 

6'  Le  groupe  primif  dhie  (devenu  àhtr  dans  l'italique  primitif)  est 

représenté  en  latin  par  f  au  commencement  d'un  mot  et  par 

-b-  à  l'intérieur  d'un  mot. 

E\.  :  fores,  forum  (gr.  Oxipô-;  lion.,  gond  d'une  porte)  et  lumbn-s  de 

'londirox  (v.  h.  ail.  hnlin.  goth.   * (mdiv-,   paléo-sIavc 

lcdvija)\ 

7"  Dans  les   groupes  ptr,   bu-   et    bhti-,  le  w  a  été  assimilé  à   la 

consonne  précédente  et  a  fmi  par  faire  corps  avec  vile  dans 

tous  les  dialectes  italiques. 

Ex.  :  aperio  et  operio  pour"ap-ïrerio,*op-werio  (cf.  fith.  ai-i-eriu, 

joovre,  u:-venn,  je  ferme,  osque  i-eiit,  C. -à-d.  portam)  et  les 

dérivés  de  iAc- (forme  réduite  de  la  racine  iAew-,  devenir): 

amâ-bam  (cf.  osque  fu-fam,  e.-à-d,  erant),  ama-bo,  etc. 

da~bi-us,  SUper-bu-8  (cf.  skr.  abhva-,  qui  est  en  contradiclion 

avec  ce  qui  est,  d'où  prodigieux,  gr.  ÛTTfp-çi'xï.Oî  excessif). 


1    Pcul- 

Hir  la  i>r«w 

.iccdu-l 

d.„,„ 

1  Turinn 

.-lilk 

■>i-c:ic 

'  ^  UI.C  innucr 

i««<l"t.»>io« 

»!irifiinc:rneffd. 

<t>ni  r«qi»  cl  dû)  1' 

ombricii 

Icrfir-i 

)rin>iU[  < 

rt«..l«  p.r  ./  (<r.  . 

am\a.  di-fMC  = 

=  1».  bilidnm'. 

a.pTr 

mollis  II  B 

.ladc  inlc 

•mMBi 

«donl 

clAi' 

■moldia(c 

r.  lallg  ™  «i 

K>Fd  dB  HitU». 

a.  voï. 

ur.til.. 

1.1'.  S 

3«0^. 

ïiï). 

itwi. 

i  mBiniuc  > 

ur  «rduO»,  qi 

,,lr.pp™h.«o« 

p..  rt-un.  , 

■■rine  cfHilpi 

uililAir.  mah. 

■.■1li.,u. 

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PHONÉnOUE.  -  NASALES.  1*5 

8°  Le  groupe  primitif  sw  est  traité  de  différentes  munièrcs,  selon 
fiu'il  est  au  commencement  ou  à  rintériour  d'un  mol, 

a)  Au  commencement  d'un  mot,  le  groupe  sw  est  conservé  devant 

a,  e  long  et  t. 
Ex.  :  suâri-s  {cf.  skr.  tvadus,  coït.  Svadu-ric),  etc. 

Rbharoub.  —  Le  (groupe  inilial  iwe  devient  so-  en  lalin  devant  les  consonnes  (cf. 
■orer  de'  iwetOr,  skr.  tnàsar-,  goth.  luii'tlai-,  ail.  Sc^iltT). 

Le  groupe  initial  *>eo  devient  ao-  en  taiîn  comme  qno  devient  Go  [c(.  ci-dessus, 
(SII3/în,  p,  eielci-aprés,  g  271,  1",  Reh.  III,  2",  p.  185). 

Ex.  :  toniis  de  '  iwoao-  (cf.  skr.  si'dna-s),  mdor  el  indare  d'un  l\iime  * $vo<d 
(cf.  V.  h.  ail.  ivtisi,  ail.  ec^tocig)'. 

b)  A  l'intérieur  d'un  mot  le  groupe  «w  après  voyelle  se  réduit  à  n 

(cf.  pruina  de  *  prûwina,  siir.  prmvà,  givre)*. 
9°  Les  groupes  primitifs  rw,  Iw  ont  donné  respectivement  ni,  lu  en 
latin  (cf.  verrex,  ion.  tifo;,  laine,  de  'F(pFo;;heIvo-8,  v.  h.  ail. 
gelo,  jaune,  lith.  zflvas,  verdàlre,  qui  suppose  un  primitif  ^/i«J- 

IVO-s)  ', 

10*  Le  traitement  du  groupe  mv  n'a  pas  encore  été  expliqué 
d'une  manière  satisfaisante  dans  les  mots  tennis  (skr. 
Imtv-x  fém.,  allonge,  V.  h.  ail.  dunn-i,  ail.  bilnil),  minno  (voy. 
SoLMSKN,  Sludien,  etc.,  p.  13<{;  153),  genua  (cf .  hom.  yj'j'^xàe 
*  YOvFa),  etc. 


CHAPITRE  X 

NASALES    ET    VIBRANTES 

I.  —  Nasales. 

Bibliographie.  —  K.  Brughann,  Grundriss,  eic,  L  l',  die  Nasale  (die  Nasale 
nls  (-«Tisonaniei),  %%  i0~-in<3;  411-115;  die  Nasale  at«  Sonanten,  §s  i31-i3S;  410-llî; 
455;  i-')"!).  —  V.  liE.NHY,  Précis,  ete..  Première  partie,  ch.  m. 

G.  MbïEB,  Grieehiiche  Grnmmalik'  (cli.  IV,  die  Nasale,  %t  178-181).  —  K.  Bbugv.ikn, 
CrUcliàche  Ccomma/iA',  §,S  30  el  îl  [p.  39  sqq.).  —  K(  iineb-Bi..vss,  ausf.  Gramm.  d. 
gr.  Sprache.  S  14  (p.  '3). 

Fo.  ST0L7,  Lalein.  Grainmalik^,  gj  41-45  (p.  ÎH5  sq(|.)  ;  Hisl.  Granim.  dfr  lui.  Spi:, 
l.  I,  p.  340  sqq.  (Nasale).  —  LiNDs.iv,  The  Lalin  langwgi;  cli.  iv  SS  73-64  (p.  ÎGB  sqq.). 

1.  Dut  1«  mail  leZ  (cf.  "«luD  lI'.iTTE;,  ombr.  mfInC 
nour.  l;ai.  chwech).  le,  libi  (rf.  osquc  ilfri.  oiuhr.  hi 
c.-i-d,  si  quia),  ■itDla('lSinUB(<Hiibr.  inin-'llaibulf  •lelaHmi->ny<^ili!ii>nc  pir«it  paj  avoir  été 

An».  I;elcr.  Wicitmiaii,  Z«*McAr.diKiiliii,  (.  XXIV,  p.  ^«l'iqq.  ;  Kiîisc»»'  rii.,  i,  XXXI.'p.tlK'' 
Soum,  ibid.,  I.  XXXII.  p.  î-.l  sif. 

a.  CellBlni  fiiMii™eoreWQlirine(rr;U.ir*|mquc..ùwwnt  rorm^lMiDMïdiTidOdï'dil-vido, 

■«riri  d«  '«ex-viri,  ctr. 

a.  On  allfodrail  r^iutiimnonl  holvOI  en  lalin.  Biica»«.  airr.  til..  I  *.  S  3Ù3.  suppose  qiiF  r«  lionl 


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146  GRAMMAIRE  CUMPAHÊE  DU  UltEC  ET  OU  LATIN, 

i)  1-  —  Nasales  consonnes. 

235.  —  DilTércDccs  entre  les  nasales.  —  Rapportées  à  leur 
commune  origine,  les  nasales  du  grec  et  du  latin  sont  au  nombre  de 
quatre,  si  Ton  tient  compte  de  leur  lieu  d'articulation  :  il  y  a  en 
effet  à  distinguer  une  nasale  labiale,  une  nasale  dentale,  une  nasale 
palatale  et  une  nasale  vélairc. 

Le  grec  et  le  latin  ont  des  signes  distincts  pour  noter  la  nasale 
labiale  ([t  dans  (lYirop,  m  dans  mater)  et  la  nasale  dentale  (v  dans 
vi'ooc,  avdo;,  etc..  n  dans  ne,  donuni,  etc.)  ;  ils  n'en  ont  pas  pour  la 
nasale  palatale  ni  pour  la  nasale  vélaire;  cela  tient  à  ce  qu'en  grec 
et  en  latin  la  nasale  suivie  d'une  consonne  s'accommode  toujours  au 
caractère  de  la  consonne  qui  la  suit  et  que,  par  conséquent,  les  signes 
[1,  m,  V,  n  et  Y  leur  suffisent  à  noter  les  nasales  dans  les  diverses  posi- 
tions où  elles  peuvent  se  trouver*:  seule  la  comparaison  avec  les 
autres  idiomes  de  la  famille  indo-européenne  peut  permettre  de 
distinguer  à  quelle  nasale  on  a  véritablement  à  faire  dans  chaque  cas 
particulier, 

236.  — IVasalc  labiale  en  grec  et  en  latin. —  En  grec  el  en 
latin  la  nasale  labiale  primitive  est  consenée  : 

a)  Au  commencement  d'un  mot,  dans  des  formes  comme  jir.T-flfi, 

mater,  [ij.  me  (cf.  skr.  ma,  v.  irl.  mf,  gnth.  mik),  etc. 

b)  Au  milieu  d'un  mot.  dans  ^ly^x-,  demi.  lat.  semi  (cf.  skr.  sdml, 

V.  h.  ail.  sàmi),  -^jiz,  jet,  senieD  (cf.  v.  h.  ail.  sàmo),  i|t:{i>, 
vomo,  T^pjix,  but.  terme,  T^p^iuv,  limites,  lat.  teimen,  termo 
(arcb.  pour  terminus),  etc. 

c)  A  la  fin  d'un  mot,  en  latin  seulement  (cf.  equam,  skr.  ayam, 

etc.).  Voy.  ci-après,  §238. 

237.  —  Les  effets  de  la  loi  signalée  ci-dessus  (§  23B),  en  vertu  de 
laquelle  la  nasale  suivie  d'une  consonne  s'accommode  toujours,  en 
latin  comme  en  grec,  au  caractère  de  la  consonne  qui  la  suit,  se  sont 
fait  sentir  dans  certaines  combinaisons  oii  la  nasale  labiale  primitive 
a  cbangé  de  caractère.  Ainsi  : 

i'  Le  groupe  primitif  -ml-  est  devenu  -vt-  en  grec,  -nt-  en  latin 
dans  les  mots  suivants,  ppoVTTi,  tonnerre  (cf.  ^pE^u),  ylvtQ, 
il  prit,  il  saisit  (cf.  ûy-YÉ[lo;"  <rAX«êïi  Hëstch.  mov.  ir\.  gemel,  chaîne, 
lien),  ad-ventus  (cf.  skr.  gunlu-s),  sentina  (cf.  lith.  semiù], 
tantus,  qnantDs,  etc.  (cf.  tam,  quam),cotitero  (p.  comtero),etc. 

HH(  dune  analagic  pn«ibl»  ■»«  16  de  b«luS  (foraio  «cmm.  lie  holus).  «lil  du"  fmprunl  f«l  à  un 
diilccloitiliqul.  Oi(lioDctS.il<i>srniont  d'un  luln  svin:  et.  Omort.Traniael.  of  Ike  A<n.  Pliil.  Sof., 
t.  XXIV,  og  ;  SoLHn.  Sl'iflien,  Fie.,  p.  137. 

I.  Sur  la  pmnnnciilinn  d«  nualn  cnliUD.  Ta;.  T».  H-iim.,  f7r.  lai.  {fd.Kâl).  1.  VI.  p.  33i;  >■••. 
Vic:iM.,ift..l.  VI,  p.  ît,  I.    |i,K,.;  M«I.  Cpru-..  ib.,  t.  III.  p.  iSI  ;  VuKIts.  tml.  finnnm.,  1,  J9. 


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PHONÉTIOUE.  -  NASALES.  1« 

Le  groupe  -md-  est  devenu  Qd  en  latin  dans  quondam  (p.  quom- 
dam,  cf.  arch.  qnom  p.  cum),  fenmdus  (qui  est  vraisembla- 
blement pour  'ferom-do-s').  qnandiu.  Teniuido  (cf.  venum). 
euudem,  eandem  (cf.  eum,  eam).  etc. 

Reharoues.  —  ).  Les  formes  lalinea  qui  viennent  d'Slre  ciUes  sont  ainsi  orllio- 
graphiées  eur  les  monumenls  les  plus  autorisés;  mais  le  di^sir  de  conserver  aux 
mois  la  rorme  que  semblait  e:iiger  l'i-tymologie  vraie  ou  faus.se  conduisit  les  gminmairiens 
à  enseigner  qu'il  fallait  écrire  camtero,  vsnndtamen,  qnamdiu,  aorumdsm',  etc. 

C'esi  peut-jlre  la  confusion  crétSc  de  ce  f»il  entre  l'orihographo  phonétique  el  l'ortho- 
graphe étymologique  qui  expliquerait  le  mieux  les  formi^  ■entsmUaiD,  damdniD, 
damdani,  laciumdei,  tuemdam,  tuamdaruiii,  qmmta,  qnamtiuD,  tamta,  tanitam, 
qu'on  lit  sur  l'inscription  du  C.  I.  L.,  1. 1,  n^ZOS', 

II.  En  latin,  un  p  s'est  développé  entre  m  el  t  dans  certains  cas  (comparez  unptM, 
radamptio  et  eroo,  smiiptnt  el  inmo,  demptu  et  démo).  Ce  son  p  se  retrouve  aussi 
«nire  m  et  1  dans  snmpH,  dsmpsi,  cl  même  dans  hiemi.  Mais,  t-indis  que  dans 
biempi  la  présence  du  p  est  insolite,  l'analogie  de  aamptns,  demptu  a  I\\k  le  p  dans 
■nmpBi,  dempai,  etc.*. 

2*  Le  groupe  primitif  -m»-  était  devenu  -vç-  dans  le  (çrec  'tv(  (inscr. 
de  Gortyne  hç,  ait.  tlç^j,  qui  est  pour  'sems  (cf.  lat.  sem-per, 
tout  d'un  (rail,  sans  inlerruption),  etc.  ;  il  Se  modifia  de  diverses 
manières  suivant  les  dialectes  (cf.  ci-après,  J;  241). 
En  latin  le  groupe  -m.i-  est  devenu  -ns-  (cf.  con-sero,  intrin- 
secus  ('  intrim,  cf.  intra),  etc. 

3*  I,e  groupe  primitif  -my-  est  devenu  -vy-  dans  ^ociW,  marcher  pour 
'îxy.yi^  (cf.  rac.  skr.  gam,  aller)  et  ny  dans  qnoniam  (pour 
quoni-yam),  conjectus,  con/ungo,  etc. 

A-  Les  groupes  primitifs  mr,  mi  ont  été  traités  de  diverses  manières 
en  grec  et  en  latin. 

A.  En  grec,  il  y  a  deux  cas  &  considérer  : 

a)  A  l'intérieur  d'un  mot,  mr  et  ml  sont  devenus  respectivement 
p6p  et  ^6X,  c'est-à-dire  que  la  prononciation  a  développé 
une  labiale  entre  la  nasale  labiale  et  la  vibrante'. 


1.  Va;- HoiTos-Siiiu,  Amer,  /oui-n.  o/PAi'-.XV.  [Otiq 

î.  roKOroi  filé  |i«r  CiMioKiH,  Gr.  lit-,  é.l.  Ktil,  I.  VI 
ItgiaaM  de  rumn  eamme  eomildBIll,  taUtUB,  etc..  luiii 
HtJiur*  cnln  «lui  de  m  cl  de  n,  p1(i>  pr^<  <lt^  Il  que  de  m. 

1.  cm  riOMrillli'iD  C'DiKK  >ou>  le  nnm  de  Ltj:  Jalia  M: 
l'applicAlioD  de  rertaiiiei  Ihëories  ^raiiiD»Ucalei  propre!  jk  J' 
dons  lei  fumn  titta  lui  piriiMill-il,  eu  cSel,  plu>  taisin  de 

t.  Co  parfuli  nppu-limncpl  >  d«  coiupin^i  de  amo.  qui  t' 
laminedaDi  iHRwpHii  quodai»  la  liople,  CFlilIrnl  .'.  ce  q 

[|u'ii  T  ■  entre  como,  demo,  promo,  suino  et  sma. 

5.  LegMliCcI  Ln rai  •Aliquns  qui  derrtieni  èlre  'i|i-é;.  i 
S.  CefUine»  griphÎH  cainnie  'Onpixid  etc.,  pr.iiiienl  que 


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148  GRAMMAIRE  COMPARÉE  DU  RRËC  ET  DU  l.ATI.N. 

Ex.  :  "A-ftëpOTûî,  immortel  (cf.  skr.  mftas,  mort,  mriyate,  il  meurt,  etc.), 
(AEdiiftêpta,  midi  {en  regard  d'ïi^^^pa),  i^^^êXoixa,  je  suis 
venu  (cf.  prés,  pitiiïxu,  aor.  [i.o>eîv). 

Remarque'.  —  Des  formes  comme  â-SfOTot  (pour  â-[jL€poTOï),  1-êpEp.ov  (pour 
*  G-|ji,ëpt[jiQv),  ^E-^pataéviuv  c'es^â^dire  «îijLap!J:tv(i)v  (à  côté  de  Ë-^nëpoLTixt  '  eVuapTai 
HÉSïCB.),  é-6X(d  (pour  *  î-|x6^<i>),  ^tëXuixû;  Grauu.  (pour  ixeuSIuikui;)  sont  des 
dérogations  à  la  loi  précédente,  mais  qui  ne  peuvent  l'infirmer  :  ce  sont  en  efTel 
des  formations  récentes  (cf.  Brughann,  Gi-undrist,  etc.,  t.  )',  9  1001,  5  b,  p.  S80). 

p)  Au  commencement  d'un  mot,  mr  et  ml  sont  devenus  respecti- 
vement pp-  et  ^X-. 

Ex.:  PpOTOî,  mortel  (ct,  skr.  mj-las,  mort),  ^XIttiû,  presser  an  rayon 
de  miel,  eiprimer  du  miel  (en  regard  de  ^Lé\l,  [iAiTOî,  miel). 

B.  En  latin,  il  y  a  aussi  deux  cas  à  considérer  : 

a)  Au  commencement  d'un  mot,  le  groupe  primitif  mr  apparaît  sous 
la  forme  tr-. 

Ex.  :  fracés,  marc  d'olives,  fracldus,  blet  (en  regard  de  marcidus, 

fané,  gftiê),  fremo  (cf.  gr.  ^f(^bi),  etc. 

p)  A  l'intérieur  d'un  mot,  le  groupe  primitif  mr  apparaît  sous  la 
forme  br-  (cf.  hLbemns  [de  'heifrinos,  'heimrinos,  gr.  yEt|xi- 
pivoî],  tuiier  [d'un  primitif  '  lumr-,  ci.  skr.  tum-ra-a,  gros, 
grasl,  etc.). 

ItEUAROUi!.  —  Dans  les  mots  qui  se  sont  formés  A  l'époque  où  le  latin  était 
constitué,  le  groupe  mr  atiLiutit  ù  mbr  (cf.  Camlirianus  I.nscr.  [de  caméra]  et  Inm- 
i>ricus  en  regard  du  grec  B6|i6Xtïî  =  pSÉÂXai,  Mnpups). 

Quant  à  la  question  de  savoir  si  le  groupe  primitif  -ml'  a  donné  -mpl-  en  latin  dans 
des  mois  comme  simphiDi,  eitmplnta,  tempJiiin  (cf.  Solxsbn  dan^i  la  Zeitsehr.  de 
Kuhn,  t.  XXXIV,  p.  Il),  on  ne  peut  la  ri'soudre, à  ce  qu'il  semble, que  par  l.i  négative; 
entre  m  et  1  un  b  seul  aurait  pu  se  développer.  Voj.  sur  oe  point  délicat  Brughann, 
GrandWiï,  etc.,  t.  I*,  p.  310,  Anm.  *. 

238.  —  La  nasale  labiale  m,  qui  s'est  conservée  sans  changement 
en  latin  k  la  fin  des  mots  (cf.  eqnoiu,  turrim,  manuiu,  rem, 
ferebam,  etc.)  s'est  changée  en  nasale  dentale  en  grec,  dans  la  même 
position  (cf.  Tcv,  Tï)v  [skr,  lam,  tâm,  lat.  istum,  ùtam],  6eûv  [cf.  skr. 
devàm,  lat.detun],  ïv  [pour  'i-L,  cf.  ci-dessus,  2°],  f^ùty,  terre,  X*<i*^>  ne'ge' 
[de  ' -f^iù^.  '  jiiù^,  cf.  /OïfiïWî,  skr.  ksâm;  lat  hiemem,  gr.  Sûc- 
j^ijio;],  etc.,  siptpov  [skr.  (iWiaram,  lat,  ferebam],  etc.). 

t.  Les  c»>  obliqof»  ïfloïiîi  ^flovi,  cit..  ^i^vo;,  '^livi.  tli".,  "ni  W  pefiilssur  le  aaniin>lir. 


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PHONÉTIQUE.  -  NASAr,ES.  ]4tl 

239.  —  Nasale  dentale  en  grec  et  en  latin.  —  En  grec  et  en 
latin,  la  nasale  dentale  primitive  est  conservée  : 

a)  Au  commencement  d'un  mot,  dans  des  formes  comme  v^o-;,  lat. 

novo-8  (cf.  skr.  ndna-s),  v^çoç,  lat.  oebula  (cf  pkr.  nààhas-, 
nui^e),  lat.  ne,  ne . . .  pas  (cf.  De-scio,  skr.  tià,  pas],  etc. 

b)  A  l'intérieur  d'un  mot,  dans  des  formes  comme  Ëvn,  le  dernier  jour  de 

la  lune,  lat.  seiiex  (cf.  skr.  sanas),  ç9ivû9u,  —  xvlctt^  graisse  (lat. 
nidor  pour  *Cnid-),  —  T:iiTVia.  (skr.  patni,  mallresse),  —  iv6oç, 
fleur  (skr.  andfias-,  herbe),  ^flv,  ^iivôç  (cf,  v.  h.  ail.  jan*,  oie),  lat. 
dotluni  (cf.  skr,  dânam,  don),  etc.,  —  dans  le  suffixe  du  participe 
-VT-,  -nt-  (cf.  ç^povra,  ferentam,  skr.  bharanlam),  dans  les 
désinences  primaires  de  la  3*  personne  du  plur.  (cf.  dor. 
çf'fOvTt,  lat.  fentnt,  skr.  bkaranti),  etc. 

c)  En  grec  et  en  latin,  dans  la  préposition  iv,  in;  en  grec,  Ji  la  fin 

d'un  mot,  au  voc.  sing.  des  thèmes  en  -n  (cf.  xûov,  chien,  skr. 
ivan),  au  locatif  sing.  des  mêmes  thèmes  (cf.  Sôfiev,  infin., 
donner,  aiiv,  loiuours),  au  nom.  sing.  des  mêmes  thèmes  (cf. 
xûuv,  chien),  enfin  dans  certains  locatifs  comme  «[^^iv  lesb., 
:n[j»v,  Tip.Ev  att. 

240.  —  Les  effets  de  la  loi  g  33S  (cf.  aussi  ci-dessus,  §  237)  se 
reconnaissent  dans  les  combinaisons  suivantes  : 

i"  Les  groupes  primitifs  -np-,  -nb-,  deviennent  -^^Ç-,  -(lit-  en  grec, 

-mp-,  mb-  en  latin  dans  les  composés  t^fixivu,  au^ticiTTTu, 

etc.,  izn-pendo,  im-probus,  im-Jbibo,  etc. 
2°  Le  groupe  primitif  -nm-  n'a  pas  été  conservé  en  grec,  oii,  dès 

l'époque  primitive,  on  rencontre  •\x^-  (cf.^ff3^yjmaiHoH.,parf. 

d'aiiTyijvo(Aai,  7cXy,(i(i£>Yi<;  ait.  [de  tc).tiv  et  de  f/LtJoç],  àji^ef^x; 

HoM.  [cf.  âvoc-fAE(£aî  att.],  i(t-[i^v<i>,  etc.  '. 
I)  en  est  de  même  en  latin  où  -mm-  remplace  -nm-  primitif  (cf. 

im-minuo,    im-motus,    etc.  ;     gemma    pour    gen-ma    [cf. 

gen-ui,  de  gi-gn-ere]). 
3°  En  grec,  le  groupe  primitif  -nw-  s'est  réduit  à  v  (cf.  tivu  Hoi-,  tÉvw 

att,,  de  *TivFw.  skr.  cinvati). 
4"  Al'épenthèseô  du  groupemr(cf.  ci-dessus,  §1237,4'',  A,»)  répond, 

en  gred'épenthèset^du  groupe  nr  (cf.  àvïîpôî,  génitif  de  àvrip 

à  rapprocher  de  Sp-wi);'  âvSfWTtoi;  désich.,  —  <r!v8pôî  en  regard 

de  <TtvapO(,  rapace). 
Reharqur.  —  En  latin,  te  groupe  -nr-  aboutit  à  -rr-,  comme  -n(-  â  11  (cf.  ci-après,  6') 
Ëi.  :  irrno,  corminpo,  etc. 

■wvlriu,  etc.,  t.  |),  ;  (08,7  (p.  SCI),  qui  rcnroie  à  Mdciii.  dt  comonamm  in 


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150  GRAHMAIKE  COMPAfiÉI£  DU  GREC  ET  DU   UTIN. 

De  même  en  grec,  mais  assez  lard,  vp  B'assimile  en  fp  [et.  aupfintu,  de  lùv  et  de 
piitToi,  etc.)- 

S*  Le  groupe  -In-  donne  -//-  (-)>>-  en  grec,  -11-  en  latin),  mais, 
tandis  que  l'assimilation  est  générale  en  latin  '  (cf.  collis  en 
regard  du  lith.  kâha-t,  montagne,  peJio,  taJIo,  etc.,  pour  'pel  no, 
*  fal-no,  etc.),  elle  n'a  été  conservée  en  grec  que  dans  les 
dialertes  lesbien  et  thessalien;  les  autres  dialectes  réduisent 
-XX-  k  -X-  avec  allongement  compensatoire  de  la  voyelle 
brève  qui  précède  (cf.  pôXXi  lesb.,  p&uXï)  att.  [de  '^oXvix], 
^EXXofJLEvo;  thessal-,  ^EtX6[X£vo{  béot.,  fis'AôfXEvo;  att.,  SriXo^uai 
dor.  [de  *  poXvofiai,  SO-voftoit],  à;ciXXa)  lesb,,  Ft,Xw  dor,,  elXu 
lioM.  [de  *  FeiMdj],  oùXo;  Hom.,  crt'pu,  de  "  FoXvo^  skr.  uma, 
(TTaXXâ  Icsb,  et  thessal.,  CT-rX-n  att.,  (tts^X»  dor.,  de  'iTTaXvà). 

SEHAnQus'.  —  On  trouve  en  grec  un  certain  nombre  de  mois  dans  lesquels  le 
groupe  -\v'  semble  s'èlre  introduit  posléiieutvmcnt  ù  l'époque  où  s'est  produite 
l'assimilation  signalise  ci-dessus,  assimilation  qui  se  retrouve  dans  tous  les  dialectes. 

C'est  ainsi  du  reste  que  l'analogie  deaTÔpvuii-i  utopisxi  semble  avoir  produit  'SXvufi! 
à  côté  de  à)kÉqai,  d'où  oXX'j[iii  qui  est  déjà  dans  Homère  et  qu'on  retrouve  dans  tous 
les  dialectes;  de  même  on  peut  rattacher  îXXoi;,  fion  a  '  ïÀvoî  du  thème  *-Éitv-  [cf. 
palêo-sl.  jelen-,  cert,  liih.  eini-t,  cerf,  gr.  Uaçoç),  clc- 

Ouant  aux  mots  dans  lesquels  le  groupe  -Xv-  s'est  maintenu,  ils  sont  de  formation  plus 
lardiveencore:  i[iXvap.xi,  qu'on  peut  rattachera  la  même  racine  que  tcÉXj;,  est  dû  sans 
doute  à  l'analogie  de  ax.iZvxy.m.  On  a  le  rapport  suivant  :  niXva^si  est  A  iiicXaca  ce 
que  sxfSva;i.ai  est  à  éirxéSx^a. 

6"  Le  groupe  -ni-  donne  -11-  on  latin  (cf.  bomnJins  de  *  bomon-lo-s, 
diminutif  de  homo,  en  regard  de  homim-culu-s  ;  aseJJus  de 
'  asen[o]-lo-s,  dimin.  de  asinus;  soiUus  de  '  8uin[oMo-s  dimi- 
nutif de  snïnus;  coroJ7a  de  *  cori)n[o]-la,  diminutif  de  corona  ; 
maJJuTÎEe  pour  '  mao-luviEe  ;  et  les  composés  iiJigo,  UJi- 
citus,  etc.). 
Beharoue.  —  De  même  en  grec,  maisassez  tard, -vÀ-  s'assimile  à  -XX-  (cf.  [IuXX£y<u, 
de  oûv  et  de  Xifu),  etc.)'- 

241.  —  Chute  de  m  et  de  u  devant  une  sirflantc.  —  1°  L'n  grcr, 

la  nasale  dentale  et  la  nasale  labiale  réduite  à  n  (v)  tombent  devant  une 
sifOante  (c'est-à-dire  devant  s  et  devant  =  suivi  d'une  consonne). 

Cette  loi  est  contemporaine  de  celle  qui  amfcne  la  chute  det  devant 
a  et  de  celle  qui  change  y,  dy,  gy  en  :d. 

Ex.  :   çtpôffOtd,  çtpôcO<i)v,  ancienne  3'   pers.  impér.   moy.  pour 
'fjjÉpovcôu,  'çEp&vo9(i)v*,  —  tt'rx6-zn<i,  dans  lequel  il  semble 


1 .  Du»  In  mnti  Lalini  ob  il  «  Koenotrc.  le  groupe  -In- 

D'nl  pu  primilir  ;  imu  ulnB  pi 

irait  (Ire  udc 

rMuction  de  -oleilKcf.  gr.  i).ivii,.i«J  b1»imI.  oi«.  letU 

!  ulfkt,.  ne.)  et  alaua  m  r«m*p. 

■  i  D»  ilèmc 

•atim»-.  Viiy.  Bwoii.jîi.  r,rundria,tic..\.  I>.  S*13.  Ai 

im.(p.3«ll,). 

2.  Vof.  BKMAHS.Crunrfriw,  etc.,  1.  1',  J  408,  3  (p.  35 

:s  K|.). 

3.  VoT.  KOsck-Blih,  b<u(.  Gramm.  i,t  gritch.  Spn-r 

A-,  l.  1.  S  6t  (P-  26-)- 

*.  Vg,.  G.  Ml».,  G-iech.  Granmalik,  V  idil..  p.  JO 

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PHONÉTIQUE.  -  NASALES.  161 

qii6   otil- soit  pour  '8i(i.-(,  de  la  maison, —  ij'jtto.'jiç  pour 
'oôv-flTaffiî,  —  i;pour  ivç  (cf.  ((  tôv  à  côté  de  iv(ôpOov,  sur 
des  inscriptions  Cretoises'),  —  dans  certains  dialectes 
doricns  les  formes  en  -o?,  -iç  (pour  -o'j(,  -âv()  de  l'ace, 
plur.  des  thèmes  en  -o  et  en  â  (cf.  tôç,  Otôî,  txî,  xalcéç, 
etc.)*,  — de  mime  les  formes  -à;,  -i;  (pour  -5cv(,  -iv^ 
plus  ancîenn.  -«vt-î,  -(•iPT-î)du  nominatif  singulier  dans 
les  mots   AEa;,    lùipvtT^;   thessal.,   tfpoO-jWf  arcad.,  -. 
TtXâ^w   pour  *  Tc^ocvzôM,    *  Tvla-j-y-ywi  —   'Aftïivx^ï  pour 
*  'A8xv3cvz-8t  {cf.  oîxô-i-Se),  —  <hj,'jyoî  pour  *  uuv-zSuyoî '■ 
Les  phénomènes  qui  viennent  d'être  signalés  sont  propres  au  grec 
primitif;  quelques-uns  se  retrouvent  dans  tous  les  dialectes,  mais  la  plu- 
part ont  été  modifiés  et  il  y  a  lieu  dès  lors  d'étudier  les  variations  qu'a 
subies  le  traitement  de  la  nasale  devante  dans  les  différents  dialectes. 

a)  La  nasale  v  subsiste  devant  o  +  voyelle  ou  devant  a  dans 

quelques  dialectes  locaux  de  CrMe  (cf.  les  dat.  plur.  mèxK- 
Xcivut,  [j!.v)vot  et  les  ace.  plur.  tÔv(,  vîtjv;),  à  Argos  (cf.  Tàvç), 
en  Arcadie  (cf.  3'  p.  plur.  du  subj.  xtliouvai)  et  dans  la 
Thessalie  du  Nord  (cf.  irivia)*. 

b)  Dans  les  autres  dialectes  le  groupe  -vç  a  subi  diverses  modi- 

fications. 

a)  Dans  le  lesbien,  le  son  t  contenu  dans  a  palatalise  la  nasale, 
et  après  la  chute  de  celle-ci  forme  une  diphtongue  en  i  avec 
la  voyelle  précédente  (cf.  v/j^i'!:,  Ypiçwçi  3°  pers.  du  plur. 
pour  '  îYOVffi,  *  ypàçwvflt,  les  fémin.  Taïoa,  TroiTtoiua  pour 
'icavcoc,  îrpticovffx,  etc.,  le  nom.  sing.  jî;  pour  tv^,  les  ace, 
plur.  Toi(,  Tai;  pour  *  tovç,  'Tavç), 

P)  Dans  les  autres  dialectes,  v  est  tombé  sans  laisser  de  trace  après 
les  voyelles  longues,  mais  avec  allongement  compensatoire 
après  les  voyelles  brèves  ;  en  ce  cas,  à,  X,  U  sont  devenues 
a,  X,  0;  quant  aux  voyelles  e,  o,  elles  ont  pris  le  son  fermé 
(£1,  ou)  en  ionien  et  en  attique,  et  le  son  ouvert  i),  (■>  dans  le 
dorien  sévère*. 
Ex.  :  Ion.  att,  ■kxco.,  tA^,  ô'.i,  Sitxvùda,  TtOsïooc,  sic,  Ttfiii'î, 
TUptTCOVua,  etc.  —  Dos.  sévèbe  :  Ttâtffx,  T«î,  ï)î,  lîpsTtwua,  -ifioiaai, 
fivjiTt,  etc. 


.j.  Sauun.  Ztiuchn 

i/)dcKiihil,  1.  XXXU, 

ly.  ci-dnwi,  5I9«.  ; 

)-,  BH..rt<:l.  ibid.. 

DD>  en  euDipIn  «m 

pour  l«q«ll«  El  u': 

1  >  pu  dsn>  NI  (un 

roy.  ci-dHui,  p.  II! 

t.n.  3. 

Jy-  BnDHArn,  Crunrfi 

■i«,  eK..l.  1'.  1*09. 

«1  prob^la  <|<i'«iilr< 

■slcmuitaiiricte,  Vny 

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152  GRAMMAIRE  COMPARÉE  DU  (IREC  ET  i)U  I.ATI^. 

Rehabques.  —  1.  Le  Irailement  différent  de  l'a  dans  icSitx  i-l  dans  ocX^vr,  (pour 
*  (TEXaa-và)  ainsi  que  dans  ï^tjva  (pgur  *  É^avaa)  en  Ionien  et  en  allique  prouve  que  les 
formes  wnime  irîaï  sont  anWrîcures  à  l'époque  où  l'ionien  et  l'aitiquc  changeaient 
en  ij  un  â  provenant  d'un  allongement  par  compensation,  tandis  que  5eXT,v-n, 
ïip'tjvx,  etc.,  appartiennent  à  l'époque  oii  s'était  établie  celle  loi  phonétique'. 

II.  La  loi  de  l'allongement  compen  sali  ire  après  la  chute  de  la  nas.ile  a  persisté 
longtemps,  puisqu'on  la  trouve  appliquée  dans  les  formations  nouvelles  comme 
n.-all.    {pour    '  èoîtevatai,    qui    d;ins   le   gr.    primitif    devait   donner 


III.  C'est  seulement  à  l'époque  oïl  la  loi  précilée  fut  toml)ée  en  désuétude  qu'on  put 
former  des  mots  comme  OÉpfiavan,  û'ipivoiç  oit.,  «Xivdiî  inscr.  d'Épidaurc,  etc., 
d'après  l'analogie  de  x.i'la.fa-.t  et  autres  semblables  ;  de  même  lu  nominatif  e^^hiv;, 
vep  (cf.  gén.  £l[jiiv6-oî)  est  de  formation  relativement  récente. 

S"  En  latin,  il  fatit  tlistinguer  deux  cas  : 

a)  A  l'intérieur  il'un  mot,  le  groupe  as  subsiste,  sauf  devant  1,  m, 

n,  d,  V,  auquel  cas  il  disparait  avec  allongement  compensa- 
toire (cf.  ilico  pour  *in-slic6,  d"en-slocd,  trà-loquor  pour 
trans-Ioquor,  trâ-muto  pour  trans-muto,  tr&-no,  pour  txans- 
no,  trado  pour  trans-do  [cf.  C.  I.  L.,  1. 1,  n'  198, 1. 54,  58,  etc.], 
trâ-duco  pour  trans-duco,  trâ-vehor  pour  trans-vehor,  etc.). 

b)  A  la  fin  d'un  mot,  le  groupe  ns  se  réduit  toujours  k  s  avec  allon- 

gement compensatoire  (cf.  ei^uôs,  ovïs,  fnit^tûs,  etc.,  pour 
'equons,  '  oràis,  'Iructuns,  etc.). 

Remaboue.  —  Les  formes  mosibns,  essor,  coboI,  cogantiont,  qu'on  Irouve  sur 
certaines  Inscriptions  archaïques,  prouvent,  comme  il  a  été  dit  ci-dessus  (S  132),  que 
devant  ■  la  nasale  avait  un  son  si  faible  qu'on  piuvail  omettre  de  l'écrire'.  Ce  fXil 
explique  aussi  qu'on  hésite  souvent  entre  les  épels  vicflDsiinna  et  vicaiimus,  quotieni 
et  qnoties,  piuara  et  pisare,  formonBns  et  torrooRuB,  monstrare  et  mostrare,  etc. 
C'est  à  cette  hésitation  do  l'écriture  qu'il  faut  vraisemblablement  attribuer  la  présinco 
de  n  dans  des  formes  comme  ferSDS,  amans,  etc.,  qui  ne  devaient  pas  l'avoir  en  vertu 
de  la  loi  ci-dessus  (2*  b)'. 

342.  —   Kasalc  palatale  et  nasale  v6laire  en  ^rec   et  en 

latin.  —  La  nasale  palatale  et  la  nasale  vclaire  ne  se  rencontrent 
dans  la  langue  primitive  que  devant  les  consonnes  palatales  et  vélaîres; 
c'est  une  preuve  que  l'accommodation  de  la  nasale  à  la  consonne  qui 
la  suit  (cf.  ci-dessus,  §  233)  existait  déjà  avant  la  séparation  des 
idiomes. 

I.  NoiM  que  1b  fomiem  d'ïorbtc  lomiw  ïf-ryia  soulètcnl  uns  difSFulU  pirticulîÈrc  :  c'tsl  1»  uiiule  qui 
mtt  el  a  qui  dispsrail.  On  luilpri  dfllo  quMlinn  plus  liftl.  ï  l'oceMloo  do  I»  fomiilion  de  ce»  «oriiln. 

i.\oj.  K.  Bx-oiiiiiii.  Griir<-lriai.pW..I.  ■'.  p.  }iil)(âl<if,  4)  H  p.  aG3  ($  4l)n.  I.b). 

3.  Il  serait  put-^lrr  plus  dufI  dédire  que  si  on  n?  r^criiait  pu,  c'rsl  que  diuj  li  pntDOnriillDii 
gn  rnlendait  m  r«alil«  une  TO)iille  nB9.ile  pl  que  I'a<|ilialift  ne  eimlcnail  pa>  de  Mgae  iptciit  pour 
noter  ce  tonAi. 

t.  Ce*  f'iraea  lont  d'ailleurs  relili'emnl  r<cenl«  :  te  grec  çcpuv  kriil  allrndrc  lerent  {et.  ]r  gM. 
lerent-ia)  :  la  présence  de  B  eil  due  ï  ranalupe  de  (nrnie.s  comnie  iea>,  dsOB. 


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PHOMÉTHJUE.  -   NASAl-ES.  IM 

En  grec  el  en  latin,  on  reconnaîtra  une  nasale  palatale  dans  les 
mots  âY/,<<>,  ango  (rac.  atigk-),  mingo  (rac.  meilt-),  etc.,  et  une  nasale 
vélairc  dans  les  mots  quinque  (skr.  panca),  unguo  (skr.  ànjas-),  etc. 

Remarque.  —  La  nasale  palfiiale  et  la  nasale  vélaire  élaienl  confunduea  en  grec  et  en 
latin  sous  le  nom  de  nasale  gutturale. 

Pour  représenter  le  son  de  la  nasale  gutturale,  les  Grecs  semblent  n'avoir  pas  employé 
tout  d'abord  d'autre  signe  que  le  v  :  ils  écrivaient  par  exemple  àvxupa,  Ityii, 
tuvyivD),  etc.  On  ne  dut  imaginer  de  représenter  la  nasale  gutturale  par  Y  qu'a 
l'époque  oh  ]c  y  {—g)  ûnna  le  groupe  Tp*  (rf.  uto^voî)  et  dans  le  groupe  ^I*  {cf.  «yuloî) 
fut  devenu  une  véritable  nasale  gutturale,  phénomène  qui  répond  au  changement  de 
Pv  en  fiv  (cf.  «[ivô;  [p.  *  treê-voî]  en  regard  de  aÉêojwi)  '. 

Cette  nasale  gutturale  appelée  î^fj^cc  par  les  grammairiens  grecs  est  représentée  par  D 
en  tatin*,  mais  les  grammairiens  latins  ont  bien  soin  de  dire  que  ce  n  est  un  n  bâtard 
{aiiallerinum],  tenant  le  milieu  entre  le  son  n  et  le  son  g'. 

243.  —  Les  modirications  subies  en  grec  et  en  latin  par  les  pala- 
tales et  par  les  vélaires  primitives  ont  influencé  dans  ces  deux  langues 
la  nasale  palatale  et  la  nasale  vélaire.  Comme  la  nasale  s'accommode 
toujours  au  caractère  de  la  consonne  qui  la  suit  (cf.  ci-dessus,  §â3S), 
on  comprend,  par  exemple,  que  Vn  vélaire  du  primitif  penqc,  cinq, 
soitdevenu  dentale  dans  le  grec  comme  ^(vte,  ctlabiale  dans  Téolien 
::((jt7«,  puisque  le  q  primitif  était  devenu  t  dans  un  cas  et  (a  dans 
l'autre.  Réciproquement  un  nt  ou  un  n  devenait  palatal  ou  vélaire 
dans  les  mots -qnonque,  -cun{[ae*  (ombr.  pumpe),  hune  (p.  'hom-ce], 
clanculum  (p.  '  clam-cnlum),  conqniro  (p.  '  com-quiro),  anculus 
(p.  '  ambi-quolos  [cf.  ci-dessus, §  2H ,  !•],  gr,  i;7.9i-7toî.oi;),  utrun-qne, 
utran-que,  etc.  —  io-curro,  in-certus,  in-gero,  etc. 

Remarque.  —  Une  nasale  palatale  ou  vél.iiie  devant  s  devient  naturellement 
dentale  el  subit  dés  lors  ks  modifications  dont  il  a  été  parlé  ci -dessus,  %  241. 

I.  ïoy.  e»i.  daiH  la  Zeitiehnd  it  Kuiin.  l,  XIIE,  p.  iH  :  Ws.ipmi,  Mflh.  r.r..  I.  t,  i:  : 
tL.  Btvo^tm.iiia  la Sladita  de  CaHiai,  l.  IV.p.  inj  >q.;  L.  Havii,  .l/<<ni.  dt  In  Sor.  >ff  I.in'j.,  I.  IV. 
f.  Ht,  citta  pu  K.  Bunioin,  Griceh.  Gramm.*,  Sï»  (p.  ta). 

gullunJc  nulle.  Vof.  Viihi  cil^'p"  P»'—".  i-  li  P'  30  (éJ.  Ucrli]  ;  x  It  lou  iciibil.  i|uli.l>  >iccHqi>i 
<^  lillrra,  quni  locul  ago».  cujai  torint  nulh  »t,  et  rni  cumiDunii  oL  Grccii  ri  L*<iii>*.  ut  his  lerbis 
aggulua,  aggtni.  agguilû,  iggtnnti  in  «juMiuxti  Crcci  ri  Aeciui  noaler  hina  g  acribunl,  llii  n  d  jf. 
quod  ip  faoc  TeriUlrm  videre  facile  iii>ii  «9t.  sinilUcr  aqcepa,  ngeora.  o  Ln  îiitcriplioiia  u'olTreat  po 
d>irirpl«  il  cette  natathn  (cf.  Ej>h.  Bpigr.,  t.  VII,  iïg),  nili  ao  eu  lrau<e  prul-«irT  uns  trace  dan* 
r*pcl  ager  pour  agger  •\ae  pi-fernlml  l»  mu.  «tcc  une  singulitre  pettisl.in'c  pour  un  yen  de  Luïiiiuj 
(i«.  f\  Huiler;  ef.  11,9).  Si  Luciliui  et  ira  eonlempirains  empInyaicDl  ag  pour  «a,  ils  aaienl  t<>re»> 
d'cmplDjer  un  >.iniple  g  pour  écrire  le»  mots  agger,  agg«rO,  elc.  Voy.  Li™jï.  our.  ei(.i  e'..  i,  §  10 

;p.  m. 

3.  ïoy.  NioiDitu  ciU  par  Aviu-Ciu...  IV.  J.,XIX,  14,  J.  Ln  grsmiraLrirn  Uiaiv.  Vitrr,r..»r.,  Caiitm. 
laL.I.  VI,  p.  J8.  I.  i(id.  Keil)  eiplique  qu'a  en  était  de  ««me  de  ta  uaulc  doaut  qu  djue  les  mois 

nanipiain  et  nnintinaiii,  tjnanqnam  et  qttamqnam  :  le  vm  de  la  na^ie  était  intenuMiaiTC  entre 

Inwriptior.i  L-,  ripcl.  K  V  N  CQ  V  AS  (C. /.  i.  l.  \,  o- 1S4),  N  ?NC-OT  AM  (i6.,  l- IV,  n- I  SîT). 
VNGQTAII('A.,t.  X.,  ■>■  81  Si),  etc.;  niaijdaiiidnépei)  comme  IVHCXI  ('4.,l.  VIII.  n>  B«e2). 

TCXOR  (16..I.  Il,  n-33iO),  grapblequicipliiiMuiisdmilel'ermirdcaoïputPi,  qui,  dai»  iei  nm  de 
Piaule,  ont  icril  noxor  par  cnnlufinn  de  c  et  de  0  {et.  Cliui.  Aerjev,  t.  V,  p.  Mi  cl  voy.  Lixhai,  out. 
cilf,  eh.  Il,  g  «3,  p.  tS). 

4.  Dam  Ih   tpek  -qnomque,  -cumqae.  ntmmqne,  atramqne.  on  xhI  rlaireraenl  quon  a  ù 


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iM  GRAMHAiBK  compahée  uu  chec  et  du  latin. 

§  i.  —  Nasales  voyelles. 

244.  —  DéHnUion.  —  On  a  vu  ci-dessus  (§  56,  p.  28)  quel  sens  il 
faut  attacher  à  l'expression  nasales  voyelles,  et  (§  62,  p.  ;)l)  quelle 
notation  on  emploie  pour  les  représenter. 

La  langue  primitive  indo-européenne  avait  quatre  nasales  voyelles, 
de  même  qu'elle  possédait  quatre  nasales  consonnes  :  la  nasale- 
voyelle  palatale  et  la  nasale-voyelle  vélaire  ne  se  rencontraient  que 
devant  des  palatales  ou  des  vélaires.  Enfin  il  parait  vraisemblable 
que  la  langue  indo-européenne  primitive  distinguait,  comme  dans 
les  voyelles,  des  nasales-voyelles  brèves  et  des  nasales-voyelles  ionjue»'. 
Nous  ne  pouvons  pas  entrer  dans  le  détail  de  la  théorie,  puisque 
nous  considérons  avant  tout  ici  le  grec  et  le  latin  ;  nous  nous  conten- 
terons donc  de  renvoyer  à  Bhiomann,  Gi'itndriss,  etc.,  1. 1*,  ^  429  et  suiv. 
(p.  393  et  suivantes). 

245.  — Transrormadon  des  nasales-voyelles  en  grec  et  en 
latin.  —  Le  grec  ni  le  latin  n'ont  conservé  les  nasales-voyelles  de 
la  langue  indo-européenne  primitive,  mais  ils  les  ont  transformées, 
ainsi  qu'on  va  le  voir. 

i"  à'n  latin,  les  nasales-voyelles  primitives  donnent  loujoun  une 
voyelle  e  suivie  d'une  nasale,  que  l'on  représente,  selon  les 
cas,  par  n  ou  par  m. 
Ex.  :  centu-m  (ind.-eur.  kmto-m),  Inventus,  inventio  (ind.-eur. 
' gmlo,  aiid),  —  decem  (ind.-eur.  de/cm},  lerentem  (ind.- 
eur.  •bkcrontjn),  etc.,  com-meiitu-s,  mens,  mentio  (ind.- 
eur,  *  mntos  partie.  *  }n>ilis  fém.  de  la  racine  men,  penser), 
hominSs  (pour  '  homin-eus,  suif.  prim.  de  l'ace,  pi. 
-ns),  etc. 
Rrkabijue.  —  En  laiin,  l'«  devant  une  nasale  suivie  d'une  consonne  devient  i  par 
Icirei  d'une  loi  phtntïiique  particulière. 

C'est  ce  (|iii  explique  pourquoi  en,  em,  représenlants  d'une  nasale  voyelle  primi- 
live,  se  présentent  parfois  en  latin  sous  la  forme  in,  im. 

E:!.  :  liin-plez,  sin-gnlî,  etc.  (de  la  racine  i,-e.  *«m-),  im -mortalU  [cf  *-ii- 
mi-lo;  immortpl)*,  vl-ginti,  etc. 

i"  En  grer,  il  faut  distinguer  trois  cas  ; 

a)  Devant  une  consonne  et  à  la  6n  des  mots,  les  nasales- voyelles 
indo-européennes  donnent  un  a. 

Ex.  :  i-xoLTii  lj>r.' kmlo-m),  xaTOî  (pr.  'lij-to-s),r,<f:ai\  (pr,  es-ît(at), 
5vîf;.a  (prim.  * -mi.i).  iéx.a(pT.' dekm),  etc.* 

I.  Sur  trllF  qunlioa  sp^ialc,  loy.  di  Sii-uiii,  .(/curoire  lur  U  lytlème  primilifrla  roi/,  indo-eanp,. 
p.  ÎÎ9  »qq.  ;  Oni«rr,  Jtorphol.  Unltrtmh..  I.  IV,  p.  iv  M  p.  Î8»:  Zvr  Gath.dti  Ptrf..  p.  38T  : 


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PHONETIQUE.  —  VIbRANTES  OU   LIQUIDES.  155 

Remarque.  —  Toul«roiB,  quand  elle  était  acceoluée,  lu  nasale-vojelle  (irimilive 
semble  avoir  donné  av  en  grec,  même  dans  le  tas  dont  il  vient  d'jirc  quesiion'. 

Ex.  :  liai  ion.  (pour  '  (î|a-avTi,  inclo-cur.  *  i-nli,  skr.  s-ânli,  ombr.   s-enl.). 
ffuv-»av  (:=ffuv(îev)  éWen  [pour  [ilo-yivT,  inclo-cur.  »-j-n/). 

b)  Devant  y  les  nasales-voyelles  ri  et  m  donnent  av,  après  quoi  le 

groupe  avy  subit   le   traitement   dont  il  a  été  question  ri- 
dessus  (§221,  i",  p.  135). 
Ex.  :  Tt'xTaivoc  (p  'xêXTavya,  *TexT;i-ya),  T[XT«îvw(p.  'tiitTavyu, 
TfXTii-yw),  fla{vti>  (p.  fliv-yti),  'Pii-yw,  lat.  venio)*. 
Deharque.  —  Jlesi  vraisemblable  que  devant  u'ianapale-vovelleii  donnait  aussi  av'. 

c)  Devant  une  voyelle  n  et  m  donnent  av  et  a[i,  ce  qui  semble     '  " 

indiquer  que  dès  l'époque  primitive  les  voyelles  ii  et  in  dans  "  ,  * 
cette  position  avaient  développé  respectivement  un  »i  et  un  m  '^' 
après  elles  (nn,  mm).  ^    ■ 

Ex,  :  Tov-û-  (lat.  ten-u-i-s)  pour  *(tm-u-,   xTavttv  (rac.  ktiv-) 

pour  'kU\n-(i-nl,  à[xo-  (rac.  spm-)  pour  jmm-ô-,  toilûv 

(rac.  Ti[/.-)  pour  (mm-o-n(,  elc*. 

II.   —  VraEAKTES    ou    LIQUIDES  '"".,'     -■ 

Bibliographie.  — K.  Bruhhann,  Grund'-isa.^ic.X.  V.  die  Liquids  (die  Liquidœ  als 
Consonanlen.  Sg  161-404;  471-476  ;  480-163;  die  Liquidée  nls  Sonanicn.  ^  4»8'501  \ 
500-511;  513-515;  5î3-52t;5ï7;6î!t!.  —  V.HEM«ï./V.ds.elc.'.cl..  III,  seit. 4. 

G.  Meveb,  Gritchisckt  Grmnmatik  (cli.  m, die  Liquidée.  f,5  ISS-ns;.  —  K.  Bnuinl.ïsK, 
Gnechisvhe  Grammalik',  Jg  aî-îs.  —  KÙH.NER-BL.tï^:.  aiisf.  Oramni.  d.  gr.  Sproche, 
Ua(i..73|. 

Fa.  ST0L7.Hii(.  Uram.  drr  Irit.  Spr..  I.  1,  \t.  33?  siiq.  (l-iquidie).  -  I.jvdsaï,  Ibe  Latin 
laiiguage,  ch.  iv,  y  84-B4  (p.  Ï75  sqq.). 

^  1.  ~  Vibrantes  consonnes. 

246.  —  Vibrantes  consonnes  en  jyfrec  et  en  latin.  —  On  a  vu 

ci-dessus  (g  57,  p.  58  sq.)  que  les  sons  r  et  /  s'appellent  des  liquides 
ou  plutôt  des  vibrantes. 

Les  deux  vibrantes,  qui  existaient  dans  la  langue  indo-européenne 
primitive,  sont  représentées  en  grec  par  p,  î>,  en  lalin  parr,  I. 

nualcioyellf)  dans  \n  hnca  conmuDn  tXxaas  (cf.  FixatO,  îiamioioi,  H  d»"  lei  [armes  diil«(al« 
iixoTo;  Inb.  trcwl. ,  éxovTdSoiaamd.  (diéca  pirNiiiT»,  Gr.  Dial..  1.31). 

I.  Tur.  K.  VimtKin;  Sladin  dn  Curtiu).  t.  it.  p.  3Di;  Oitikff.  d«ii<  U  ZtilKhrifl  de  KahD. 
(.  XXIV.  p.  *10  ii|q.  ;.VorpAo/.  Unlfri,.t.  IV.  p.  iSO  tqi]. 

i.  \c.ï.K.B>i-oii.m.Jfoi-/iA.fnJ«-j.,[.ll,p.  IDjsiiq.:^»*  vn|.TOiiti«irr.jBrBeKA.(feiPn-/'.,p.(SÎ. 

3.  Voy.  K.  htmtaa.UoipSol.  fiilrrf.,  X.  M.p.  illaq.  P>iur  IViplinli-n  iti  fcrBÛt  el  de  la  rnmic 
pindmriqiic  ■(i^&*ai,  'l'J.  K.  KMKamitu.  âua  U  ZtUtrlirifl  de  Kulu.  I.  X\|l',  p.  ^7»  ;  \\\.  p.  It3  -, 
Oimnrr,  mr  GrKh.da  Peef.,  p.  Isa. 

1.  VOIT'  K.  Bimaaix.  Crierk.  Gramm..  ii\,*:  OiTwi.r.  Morphol.  fntry^  ,  I.  II,  p.  1(  sq.  M  tu 
mq.  ;  I.IV,  p.  Ϋ!;Î67;  398;    K.  Ehjhusï,  .VorjiA.  fnWrJ.,  l.  II.  p.  liiMM. 


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156  IIEIAMMAIKE  COMPABÉB  DU  GKEC  ET  DU  LATIN. 

£x.  :  opiyci),  étendre,  rego  (cf.  anc.  irl.  erig,  dresse-toi,  golh.  uf-rakja, 
j'tiire),  tp-j-ov  (anc,  h.  ail.  werc),  res  (skr.  ràn),  çfpw,  fero 
(cf.  armén.  berem,anc,.  irl,  berim,  goth.  bcàra,s\ir.  bharali, 
i\  porte),  Tpfu,  T^i^txù,  trembler,  rrîssonncr,  IremO  (cf.  litli. 
trimii,  skr.  trasati,  il  tressaille),  àyfôç,  ager,  (golh.  akrs), 
ù-nip.  super  (goth.  ufar),  etc.  —  Xs/oç,  Jectus  (goth.  liga, 
je  suis  étendu),  ).e'jxÔ:,  l>lnn<-,  luceo,  xïc'nTu,  clepo  (goth. 
hlifa,  je  pille),  lacon.  i».â  {p.  *  ÉS>>.a),  sL-pe,  sella  (p. 
'sedia,  cf.  goth.  sitl-s),  etc. 

247.  —  Modifications  sulilcs  par  les  vibrantes.  —  Le  grec  et 
le  latin  ont  fait  subir  aux  vibrantes  primitives,  dans  certains  cas 
déterminés,  quelques  modiRcations  dont  voici  les  principales  : 

i"  En  grec,  on  a  vu  ci-dessus  (§  205,  l")  que  la  résonance  d'un  r 
ou  parfois  d'un  /  initial  développe  une  voyelle  prothétique. 

2*  En  latin,  une  gutturale  ou  une  labiale  suivie  de  /  développe  une 
ëpenthi-sc  labiale  intermédiaire'  (voy.  ci-dessus,  §  206,  2°,  b). 
Ex.:  saeclum  et  sseculum,  poploe   (arch.  cité  par  Festus,  cf. 
l'ombr.  poplom  ace.  sing.)  et  populi,  etc. 

Sur  Il's  diverses  prononciations  de  l  latin  voy.  L  IIaïet,  dans 
VA}-ckiD  de  WœlfHin,  t.  IX,  p.  135  sq. 

3°  En  grec  et  en  latin,  mais  surtout  en  latin,  on   remarque  une 
tendance  h  changer  IV  et  17  de  manif;re  à  éviter  te  retour  de  la 
même  liquide  dans  deux  syllabes  ordinairement  consécutives' 
(dissirtiilalion). 
Ex.  :  ;«p[j.oWtT(u,     effrayer    (en    regard     de     ji^ôpfxopos,    crainte), 
xe^aXapyioc,    mal  de  tête   (au   lieu    de    xeçaX«î>Yi'oi),    etc. 
(dissimilation  progressive)—  yaXaxTiipei;  [popul.]  au  lieu 
de  joLfanLiriÇii;,  ipyscX^o;  au  lieu  d^àX^aX^oç.  etc.  (dissi- 
milation régressive). 
Iraglo  au  lieu  de  tragro  (cf.  Arehiv.  f.  lai.  Lex.,  t.  IV,  p.  8), 
falcnim  au  lieu  de  '  fulclum  (cf.  seeclum),  cerealis  au 
lieu  de  'cerearls  (dissimilation /îroji'cssit^e),  —  pelegrinus 
(G.  I.  L.,  t.  III,  n"  4222,  etc.)  au  lieu  de   peregrinus, 
lolarii  au  lieu  de  lorarii,  meletrix  (cf.  n<<\,  ,  p.  202,  13  ; 
318,  6)  au  lieu  de  meretriz,  telebra  (cf.  Gt:oiices,  s.  v.)  au 
lieu  de  terebra,  etc.  (dissimilation  régressive). 

t.  Toj.ï.HiMY.  l'récU,  elc,',ÈSl,  I.B. 


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PHONÉTIQUE.  —  VIBliAXTES  OU   LIQUIDES.  157 

Quelques-uns  de  ces  exemples  appartiennent  à  la  meilleure  langue  : 
tels  sont  en  latin  cerealis  au  Heu  de  'cerearis  [de  Ceres)  ; 
cœraleus  au  lieu  de  'csBlulens  (de  cœlnm),  etc. 

Reharoue.   —  La   dissimilaiion  (prij^ressive  ciu  r^ressive]  des  vibrantes  ntnèiii; 
parfois  dans  la  prononciation 
■)  soii  la  chuie  d'un  i'  ou  d'un  I. 

Ex.  ;  ûpOç«XTO(  pour  Bpù-ypaxtoî,  OptitTa  pour  9p£Tripa,  praitigia  pour 
praitrigÎB,  crebeico  pour  orebresco,  Irago  pour  fragro,  crilinin  (esp. 
o'ifio)  pour  crilimin,  etc.  (dissimilalion  progi-ettiie).  —  fst(.(x  pour 
çpaTpia,  îxitafXoi  (en  regard  de  îxitXiYiivai),  !pïiiXo(  pour  '  tfXiuXo; 
{cf.  la  Torme  access.  aXiupot  el  l'ancien  haut  atl.  blôdi,  bibi^),  Fabaria 
oil  le  sabin  dil  Farfài-u»,  febris  de  *  IrebriB  (et.  lilh.  drebulys),  etc. 
(dissimilalion  régrettice)  ; 
b]  soit  la  permutation  de  i--l  en  t-r. 

El.  :  colnrnna  pour  'cornlnni  [de  comlas)  el  dans  la-prononciaiiin  populaire 
lerigio  pour  religio,  l«riquia  pour  reliquia,  etc.'. 

D'autres  phénomËnes  sont  étudiés  dans  les  ouvrages  spéciaux;  tt,  Gbauhont,  la 
Dittimilalion  ransananftçuf,  p.  t62  sqq. 

4*  En  grec  el  en  latin,  il  se  produit  aussi  des  cas  d'assimilation  : 

a)  C'est  ainsi  qu'en  latin  1  s'assimile  une  nasale  ou  un  r  précédent  : 
E\.  :  asellus  pour  *  asen-lo-s  (d'asious),  stella  pour  *  ster-la 

(cf.  gr,  à-ffTvip,  ail.  Stem),  agelluspour  '  ager-los,  etc. 

b)  En  grec,  les  groupes  op  et  Fp  deviennent  pp  à  l'intérieur  d'un  mot 

(cf.  ïppio-j,  etc.);    au  commencement  d'un  mol  ils  se 
réduisent  à  ^  (cf.  pt'u  de*  (rftF(i>,pTiyv'j[i'.de'FpT)YV'j;/[,e  te). 

Reharques.  —  1.  Dans  les  dialectes  <le  Sicile  le  gruupe  Xt  passail  à  vr  [et. 
çfvtoiToç,  au  lieu  de  fiXtaToç]'. 

II,  Dans  les  dialectes  crétois  X  devant  consonne  prenait  un  son  vélnlre  el  aboulissail 
&  w{et.  «'jx»  en  regard  de  àXx^  ion.  ait.  et  ôtûïioeii  rt^rd  de  riiomériqueOéXYio']. 

§  2.  —  Vibrantes  voyellea. 

248.  —  DC'flnilioD.  —  On  a  vu  ci-dessus  (gS6,p.  28)  quel  sens  il  faut 
attacher  à  l'expression  vibrantes  voyelles  et  (§  G2,  p.  31)  quelle  nota- 
tion on  emploie  pour  les  représenter. 

I.ia  langue  primitive  indo-européenne  avait  deux  vibrantes  voyelles 
brèves,  r,  l  et  probablement  aussi  deux  vibrantes  voyelles  longues. 

I.  Tof.  LnnuT,  DHF.  eif.,ch.ll.  ;Ml(p.9;). 

1.  BHHin.  Snfuh'iH,  dc.t.  I>.  ^iJi.l  {f.  ll«)c»D>>dtre  i^ySov  (qui  u  KDcanlrc  dinid'iulm 
dUl«l«  qno  relui  de  U  Ricile)  comnMUiiB  ttrwr  eirnalngii)iiiMai-iil  diTérsntcdo  îJ)i6ov.  Cf.  Homiaci  dani 
l«  SliditH  ât  Cnrliui  t.  X.  p.  30  k). 


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15S  GRAMMAIRE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  UTI». 

249.—  Transformation  des  vibrantes  voyelles  em  grec  et 
en  latin.  —  Le  grec  ni  le  latin  n'ont  conservé  les  vibrantes  voyelles 
de  la  langue  indo-européenne. 

1°  En  grec,  il  y  a  plusieurs  cas  à  considérer. 

a)  Devant   consonne  j-  et  /  ont  donné,  à  l'intérieur  d'un  mot, 

respectivement  pa  et  ap,  Xa.  et  aX'. 

Ex.  :  SpOLTÔî  et  Sap-rô;,  L^irché  (lit.  nu-dirtas,  écorché,  $&psi-(,  le  fait 
d'enlever  la  peau,  skr.  di'lis,  outre  en  cuir),  xpxoti]  et  :iapofx, 
cœur  (anc.  irl.  cnde),  Tp«itï;o[tev  Hoh.  et  TapîTii^asvai  Hou., 
TtripTrETO  LIoM.  (de  Tt'pxw,  je  réjouis,  cf.  skr.  I^pya-ti,  il  se 
rassasie,  il  est  satisfait),  xparûî,  fort,  xpaTepÔ;  et  xapTtpoç, 
xpXTtCTOî  et  xxpTiTTOt-  éol.  xpÎTOî,  force,  ion.  y.fi<s<j<iit 
(got.  kardus,  ail.  ^tt,  peut-être  skr.  hjrtsnas,  lout  eniiw, 
tout  d'une  pièce),  xacTpàçi  (skr,  piff-su),  dat.  pi.  de  reaTTip, 
etc.,  —  l/.'ki'.imt,  aor.  pass.  de  hX^iitu,  voler,  ^al6«itôi;, 
mou,  tendre  (skr.  uifdi/âl,  Optât,  à  côté  de  madhati,  il  est  lus. 
il  est  mou),  éiTTaXtai  de  ittA^û»,  etc. 

b)  Les  groupes  fij,  jy  donnent  respectivement  apy,  ai-y  qui,  &  leur 

tour,  sont  traités  comme  on  a  vu  ci-dessus  (§3âl). 

Ex.:  7;;xip(i)  (àcrxtpb))  palpiter,  s'apiier  convulsivi^menl,  de  <n:xfyta 
(lit,  spiriù,  indo-eur,  'spr-yô);  px^Xu  lancer,  de  'Pai-yu, 
qui  vient  lui-même  de   PVyw  ('^f-  P^-oîi  'rail),  etc. 

c)  Au  commencement  d'un  mot  r  et  (  donnent  respectivement 

ap  et  aX  : 

Ex,  :  âpXTC{,    ours    (skr.    rksas),    ôcpvuuoct,    s'eUorcer    d'obtenir,    d'où 
obtenir  (skr.  piôti),  âp(Tï]v,  (ïppYiv,   mftie,   à  CiJté  de  l'ion. 
Ëf-TTi-iP  (cf.  skr.  fsa-bha-s,  taureau,  etc.). 
Pour  àlçY,,  salaire,  vov.  Bhlgiiaiik,  Grundrisu,  etc.,  t.  I*,  §  509, 
4  ^p.  464). 

d)  A  la  fin  d'un  mot  ;'  donne  ap. 

Ex.:  ocTip,  mais,  loutetois  (v.  h.  ail.  sunlar,  indo-eur.  sijlf)  et  les 
neutres  en  -«p,  comme  -niiap  (à  côté  de  7i[A^pa,  {xeinift- 
ëpi'a),  ôvap,  songe  (à  côté  d'ôvtipoç),  etc. 


1.  Od*IciiI«  di.cn»  »pUM 

lion,  de  CCI  «chiD  «  Mire    a  ft  ap    ia  tt  «1  du»  dn  iroto  comiuo 

îjatiSî  H  î«ptiî,  cle.,  miÉou 

V.p.  llltm.;  KHiKHOo.daiK 

Il  ZtUtcHrifl  âr  Kuhn.  1.  XXXI,  p.  391  iiq.  ;  Ziun.  ^rc*.  f.  iIbp. 

;>A.(.,l.  XVt,p.»17-,  J..s™„» 

t.  ATW/i*  rffl- SonaiU.«(*™rfe  (Wdnnr,  1893).  p.  JS;  Him. /Wojn- 

manUcht  Forsthuni/fn,  (.  VII.  p. 

.  MB,cHé)p.rl[.  B.«.a™,  CHindriM.ïle-,  1.  I '.  55(19  [p.  «ea(. 

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PIIO.^ËTIQl'E.  -   VIHIIANTICS  OU   LIQUIDES.  1:^9 

e)  Devant  une  voyelle  r  et  l  donnent  otp  et  oX,   ce   qui  semble 
indiquer  que,  dès  l'époque  primitive,  les  vibrantes  voyelles 
dans  cette  position  avaient  développé  respectivement  un  )■  et 
un  l  aprfes  elles  Or,  //).  Cf.  ci-dessus,  g  243,  2°,  c. 
Ex.  :  Tcàpoi;  (skr.  purâ  etpuras,  avest,  para  elpai-o,  gotli.  faur,  ail. 
t»or,  indo-eur.  *;>/r-),  iSxpïiv  de  Ei(ip6>(voy.  ci-dessus,a), 
etc.  —  x.x\ii,  baraque,  cabane,  huile  (voy.  B«loii»ns,  Grun- 
dnss,  etc.,  t.  P,   §  501),   gxiwv  (cf.   psî.o;  et  voy.  ci- 
dessus,  b),  JffTxî'/jv  de  ffre^id»  (cf.  iSipr.v),  etc. 
Reharouf.s.  —  I.  On  n'a  point  encore  réussi  à  iJémonlrer  que  les  grou|ies  fi  el  ij, 
Xi  el  ik  étaient,  au  m£me  titre  que  pa  et  ap,  Xa  el  gtX,  tes  représentants  phonétiques 
(le  [■  et  def  primitifs.  Pour  piCn  (^^  FBiîSa)en  regard  (fugoth,  wawli,  voy.  G.  Mevsr, 
Gr.  ffr.',  68  fq. 

1i.  Les  dialectes  éuliens  ont  fait  subir  à  l'a  (dans  les  groupes  op,  po,  oX  employés  au 
lieu  de  xp  p>,  aXi  le  traitement  qu'ils  lui  imposent  ordinairement  à  cAtë  des  liquides 
'et  des  nasales)'. 

K\.  :    xopTïpà  (xdpTspa)  au   lieu  de  xspTtpî,  yfi-K'm  au   lieu    de  ytx'a'zi, 
BcooÉwî  au  lieu  de  ApioÉuï,  xao-îioXïii)  au  lieu  de  xatsffTiXùJ. 

2°  En  latin,  il  y  a  deux  cas  à  considérer,   selon  que  les  vibrantes 

voyelles   auraient  été    devant  une  consonne  ou  devant  une 

voyelle. 

a)  Devant  une  consonne  (comme  à  la  fin  d'un  mot)  les  vibrantes 

voyelles  primitives  f  l  donnent  dans  les  langues  italiques  or  et 

ol,  qui  en  latin  .■sont  traités  comme  les  groupes  primitifs  or 

et  ol. 

Ex.  :  varsus^  (osque  et  ombr.  uorsus,  7:X£0aov  Fhomtw,  skr.  vfUtis), 

fors  et  forte  {péhgn.  forle,  c.-à-d.  fortuna,  skr.  bkrli-s), 

porca,  bande  de  terre  qui  Tait  saillie  entre  deux  sillons,    billon 

(niarse  et  ombr,  y>oreu/e(a  — porc»  Plin.,  v.  bret.  rec,  v.h. 

ail.  furuk,  ail.  ^un^e),  portas,  porta  (cf.  gaul.  ritu-  [dans 

Ritu-magus,  Augmlo-ritum\.   v.   h.   ail.  furt,   ail.  ^vxi), 

cornus  et  cornum  (gr.  xpxvoi;,  xpxvov,  cornouiller).  — mollis 

(skr.  mi-dus),  etc.'. 


BEilABQUES.  - 

-  1.   Le  groupe  or 

se 

réduit   à    0 

(ou  en  d'autres  termes  r 

tombe] 

devant  ■  suivi  d'il 

me  cor 

isonne. 

ta.  icb.  «p^o,,  Wo 

l-  ntpoxé;  I 

u  lioi 

u  de  atpan6:, 

ipOTiî    IhM.. 

béo'.   «1  lieu  d 

rip.ti,-, 

icdpvu'^  Inb.  Mot.  1 

10  iÉ*U  d 

iB^ipv..^,.  y. 

-deuui,  p.  »0, 

S.  Sur  le  ebugi!» 

»l  d«1 

ro  en  TB  <lini 

i«riu«,  dcchi 

r  (linguil).  ■.  t,  .e, 

r.l»i-«(N;le..inlJ.- 

c,  1 

&-b(uWti,  eli 

([..   143) 

qui  renroi*  i.  Sol»c:< 

K(S«. 

cAlcA/î  (SlrïslH 

,urg,  1894).  p. 

IBnqq, 

3.  C«riiK  m  IiUe 

liogro 

opM  or  «t  ol 

p«iv< 

nt  lBd»-«irop«ra 

el  et  1.  il  »t  pirtni 

Ucadf 

ilicat  da  nlroi 

1  pnpoi  de  l 

elle  «  telle  [o 

rmo  Utine  eii  ce 

irlmllifi 

HiqnelcIledMl 

nltubic.  Vo;. 

B>D»IA9T,    C>-i 

««rfrifj,  ele..l,I 

',6  SU 

Anm.  1  (p.  iti).  Co, 

eut  à  l'xii  d' 

.-r  (.Itorphot.  . 

V«ltr,ack..  T, 

p.  III)  cl  de  St, 

ILI  10»! 

1.  1*0), 

SSU.Anm.î 

,  ne  croil  pi<  c 

luc  le.  groupe»  la 

iia<  ra  e 

la  paiHcnt  rtpr^Dli 

"r  el 

1. 

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160  CItAHMAIRE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

El.  :  potco  piur  *porsco  en  regnrd  Je  prscor  (cf.  skr.  prcchali),  toitn*  pour 
'torttusicr.  skr.  Irshlâi;,  eic. 
II.  Dans  une  sylhbc  fin  île  or  devient  -nr  (cf.  femiir,  jecuT,  en  regard  du  grec 
i,itxf  et  -îs^ip). 

in.  Devant  1  suivi  d'une  consonne  0 devient  n (cf.  mniu  pour  molta, qu'on  rattache, 
L'oinme  mulcare,  ù  une  racine  skr.  mrc,  etc.). 

[V.  Le  groupe  primitir  ry  piiralt  avoir  donné  or  dans  morîor  et  d.ins  orior,  mais  les 
linguistes  ne  sont  pas  d'accord  sur  ce  point'. 

b)  Devanl  une  voyelle,  f  et  (  devenus  jr  et  //  (cf.  ci-dessus,  1",  e) 
donnent  respertivement  ar  et  al. 
Ex.  :  caro    (ombr.  km-u,    portion,    gr.  xapîivott   de  MÎ^tù,  couper). 
saiix  (ef,  v,  irl,  sail,  gp,  kXU-rt,  saule),  etc. 
250.  —  Vllirantes  voyelles  longues.  —  L'indo-européen  pos- 
sédait des  vibrantes  longues,  qui  semblent  avoir  donné  respectivement 
en  grec  ap  et  pw,  uX  et  X(<>  et  en  latin  6r  et  râ,  âl  et  là.  Devanl  une 
consonne  up  et  a>X  sont  devenus  op  et  oX,  âr  et  âl  sont  devenus  ar  et 
al.   Mais  la  question  est  trop   spéciale  pour  être  traitée  ici.   Voy. 
BKcoBANf.,  6V«H*ims,  etc.,  t.  I',  §  Bâ"  et  §529. 


CHAPITRE  XI 

APOPHONIC    VOCALIQUE 

Blbllographla.  —  K.  Brugmann,  Grimdnss,  elc.  t.  1>,  .«§  533-5S0  (p.  tSi  sqq.)>. 
—  V.  II  EN  H  Y, /Vecis,  elc.',  ch.  II,  sect.  3(^41-18). 

K.  aMIG)i\:i^,Giiechisc/ie  (li-ammatik,  ^  34 et  ïfi.  —  KCh.nrfi-Blass,  autf.  Giamm. 
liée  gr.  Spr.,l.  1,  SS  36  et  S?  (p.  162  aqq.).  —  G.  SlEYEli,  GiHtchisclie  Grammnlik>,  %*. 

y.  Stolï,  Hisl.  Cramm.  dei-  lai.  Spr.,  l.  I.  p.  157  sqq,  (Vocnlniilaul).  —  LinosAï,  Ihe 
Lalin  laiiguage^  cli.  iv,  Sg  51  sijq.  (p.  253  sqq.). 

251.  —  DCnnlUon.  —  Une  racine  comme  pel-,  qu'on  trouve  dans 
le  grec  itéT-s-'iOxi,  voler  (cf.  skr.  pàtati,  il  vole),  apparaît  sous  la  forme 
pi-  dans  le  grec  nx-i-a^xx  (cf.  skr.  n~pa-pta-l,  il  vola),  où  la  forme  plus 


1.    h»ma>^.  r,ru«di 

ri«  de   1    T'  ' 

su.  3(i.. 

167)  H  dl 

■m.uideii 

morior  ti  or 

ior  H  Kriien 

,, 

pour*  marier  rt'ari 

ior'.i  »i  ci.  nin, 

"M  morior  n  orior  n'wrd 

il»  Mr  mortnni 

leb)  :™. 

[faut».  1 

crmM.doi 

i..,l  Icy  pHmili 

friuniimi 

Iraili 

comme  Jc'Mil  une  «oycHp. 

.^litorg.'p.Pl 

«moderne 

.pwr.ig 

nifiqrlM. 

folln  qu'on  dr 

signe 

«  atkui.  L.  ET 

HTTUtdl 

1  mut  aiina  p"> 

,f  dM^er  le 

=  «  +  0.  ■lui 

K  «■  0-  (= 

i  +  u).' 

BF,  d  du  mot 

tridJhi  pour 

d*«- 

([qfr  le  rtnforccmcnl  il 

-DU  à  en  »,  d'ui 

.  (  en  a.  [= 

=â.ri-« 

(=û.,)e.™ao 

d'uu  r  en  ir 

tcnnM  ■yanl  In  lort  do 

pTpréMoter  coma 

l  iii<>cantq 

ii«do>r> 

on.roi«pltltn.fiilrMo 

neéi.>os«r.ir. 

3.  LMlntiia  mode 

r».l«plu.  Ingp. 

orltnlsaur 

1.  qUMtio 

1  dire  do  BnitrnUD,  ceni  de 

Bii- 

nouiii,  dins  In  Bril 

rmge  sur  Kunde 

ârr  imioç 

.  Spr.  do 

p.  «L«q.;K< 

iM»»,  diu  la  Zeitir. 

Ir.  de  Kulin,  I. 

XX\I,  p. 

JIS  iqq. 

;  BtoiTi 

i..dit  Haunprohltmt  drr  J. 

irfoff. 

la«IMrttfilSeMeith 

vfCoiiiuïM,  n 

.9iJ;S.« 

ir»H,  du<  l<^  lidog.  For,th., 

1.  III.  p.  10* 

'qi- 

(rf.  Hin,  d»»l»  Mog.   For>êh..   1. 

ïll.    p.    1 

1  39  «qq.  ; 

l«ï  M|q 

.;   B.V..  du»! 

VAmir.  J«un 

-  </ 

/■ArW,,  1.  XÏII,  p.  iW 

!  ^r)- 

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PHONÉTIQUE.  ~  APOPHONIE  VOCALIQLE.  IGI 

courte  est  duc  à  la  syncope  de  la  voyelle  sous  l'influence  du  dépla- 
cement de  l'accent.  De  même  la  racine  d,  aller  (cf.  gr.  ct-si,  lat.  it, 
anc.  lat.  eit)  perd  Ve  de  la  diphtongue  au  participe  parfait  passif 
'i-lô-  (skr,  -Uà-,  gr,  -itoî,  lat.  -itus),  où  l'accent  tombe  sur  !c  suf- 
fixe; de  même  eu  est  réduit  à  ti  par  suite  de  la  perte  de  l'accent  dans 
l'indo-eur.  "fhiigâ.  fuiie  fgr.  ç>,--/i,  lat.  fuga)  en  regard  de  'fheûgô,  je 
fuis  (gr.  çEÛYu).  Tandis  que  les  groupes  en,  em,  er,  el,  scniblaLIement 
réduits,  apparaissent  devant  une  voyelle  sous  la  forme  n,  m,  r,  l  (cf. 
gr.yt'-Yvo-jAai,  lat.  gi-gn-a  en  regard  de  y^v-o;,  lat.  gèn-us),  ils  pren- 
nent devant  une  consonne,  en  grec,  la  forme  oc,  pa,  Xa.  (cf.  oot-rc;  de  la 
rac.  Ç£v-,  laire  ni^mrir,  Sp«Xbt-j  lie  la  rac.  Sïpx-,  briller, ^tincrlcr)  et,  en  latin, 
la  forme  en,  em,  or,  al  (cf.  ten-tus,  skr.  ta-tù~,  gr.  tï-toî  de  la  rac. 
leit,  étendre;  fors,  skr.  blir-ti-,  vieil  irl.  èntli,  etc.,  de  la  racine  bher, 
parler,  etc.).  Dans  ces  exemples'  et  dans  beaucoup  d'autres  qu'on  pour- 
rait citer,  on  distingue  donc  deux  états  ou  deux  degrés  d'une  même 
racine,  qu'on  peut  appeler  l'un  le  degré  nonnal{pel-,  àheug-,bkey-,  etc.) 
et  l'autre  le  degré  réduit  [pi-,  bhùg-,  bhf-,  etc.).  Mais  en  outre,  si  l'on 
compare  le  grec  yÉv-oçet  le  grec  y^-yav  a,  çôvo;  et  çktô;,  i:éTop,ai  et 
ïïOTiofJiai,  etc.,  on  s'aperçoit  qu'une  même  syllabe  dans  une  même 
racine  peut  prendre  une  nuance  vocalique  différente  de  celle  qu'elle 
revêt  au  degré  normal.  On  distingue  donc  dans  les  racines  un  troi- 
sième étalon  degré  qu'on  appelle  degré  fléchi. 

On  a  donné  le  nom  d'apophonie  vocalique  au  phénomène  que  nous 
venons  de  décrire  et  qui  comprend  les  trois  degrés  ci-dessus  énumérés. 

Parmi  les  apoplionies,  les  unes  remontent  à  la  période  indo-euro- 
péenne, les  autres  se  sont  développées  dans  chacune  des  langues 
issues  de  la  langue  mëre  sous  l'influence  de  lois  phonétiques  propres 
à  chaque  idiome*  ;  nous  nous  occuperons  particulièrement  des  pre- 
mières, d'autant  que  c'est  presque  exclusivement  à  celles-là  que 
l'usage  scientifique  a  restreint  le  terme  d'apophonie. 

ItEHASQUE.  —Tandis  qu'on  peut  aRlrmer  avec  certitude  que  le  degré  réduit  est  dû  au 
changement  ou  au  déplacement  de  l'accent  ù.  l'époque  primitive',  on  n'est  point  arrivé 
encore  â  dégager  nettement  les  lois  phonétiques  qui  déterminent  l'allernance  des  nuances 
vocaliques  dans  le  degré  normal  et  dans  le  degré  fléchi  ;  cela  (lent  ft  ce  qu'on  n'a  rai- 
sonné jusqu'ici  que  sur  un  trop  petit  nombre  de  f-iils  certains  :  il  nous  manque  un  tra- 
vail préparatoire  comprenant  tous  les  exemples  d'apophonie  vocalique  fournis  dans  les 
divers  idiomes  indo-européens  par  les  racines  et  par  les  éléments  formatifs,  rangés  dans 
un  ordre  méthodique  et  ramenés  à  certains  principes  identiques*. 


'  l'éladcda  Luii»,  </tr  A61duI  der  Wuruliitliert  in 
■  P.  ni  ouïe  II  DU  LUD  irbontiiquc  cl  £niilc  dd  fnnnci 


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]63  GRAHMAIHE  COMPAHÉE  BU  GKEC  ET  DU  LATIiN. 

252.  —  La  classification  des  principaux  fails  d'apophonie  en  grec 
et  en  latin  comprend  quatre  groupes  :  en*  ell'et,  on  distingue  les  syl- 
labes suivant  qu'à  l'état  normal  elles  contiennent  un  é'  isolé  ou  en 
diphtongue,  ou  bien  toute  autre  voyelle  isolée  ou  en  diphtongue,  ou 
bien  une  voyelle  longue,  ou  bien  enfin  une  consonne-voyelle  (nasale 
ou  vibrante). 

§  1.  —  Ëtat  normal  e. 

253.  —  La  voyelle  ë  en  diphtongpie.  —  Il  y  a  deux  cas  à  consi- 
dérer, puisqu'il  y  a  deux  diphtongues  où  figure  ë,  la  diphtongue  eij 
et  la  diphtongue  eœ,  mais  l'un  et  l'autre  cas  ont,  en  grec  et  en  latin, 
ce  caractère  commun  qu'au  degré  réduit,  ë  disparaissant,  la  semi- 
voyelle  devient  voyelle  pour  soutenir  la  syllabe,  et  qu'au  degré  fléchi 
ë  devient  ô.  C'est  ce  qu'on  voit  dans  les  racines  et  dans  les  suffixes. 

Ex.  : 

DE6RË   ^OB■AL  DEGDË    DÉDUIT  UEGHË    FLËCHI 

nK(6-o-;jiai     leid-o  arch.    È-îrifl-ô-f/.ïiv,  fid-es      iti-irot9-£  foid-usarch. 
d'où  fido  d'uùfœdus 

Xtilt-W  Ë-XtTC-0-V  iî-lOlTt-E 

sï8-04  (pour  lS-É(iiourPiS£)Tid-eO    oT8-«  ([lour 

FtI$o()  Foî^a) 

XCT-[£Kl  XOiTfi 


Jai.     cun» 
(  pour*  COI- 


•icoX-ey-Eî   'av-èy-és  Ttél-i-ç,  av-i-s 

d'oùMl-e-      d'où  av-ë- 

e;  (tco^lsiï}     es  (avâs) 
*péP-(i>  d'où  p»>TOS  'poF-Kd'où 

fju  (pcO-  po-^  dor., 

(ta)  poïl       ion. 

ïp«o-8o(;,  è-pwO-pô-v,  'rub-ro-  'rouf-o-i 


rougeur. 


m,  rub-ru-m  d'où  rûfua 


-tF-ia  ïiS-ô-î 

d'où  -ôSita 
254.  —  La  voyelle  ë  isolée.  —  Quand  la  voyelle  e  est  isolée  (et 
non  en  diphtongue),  elle  disparait  au  degré   réduit,  pourvu  que  les 


i.  Il  n'y  1  uKuu  npporl  edIk  ce  mol  el  l'alliqiie  ^od.  "  grcDadiM  u, 


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PHOHÉTIQUE,  -  APOPHO.NIE  VOCAUgiE.  183 

consonnes  qui  s'appuyaient  sur  elle  puissent  s'appuyer  sur  d'autres 
voyelles  voisines;  dans  le  cas  contraire,  la  voyelle  e  demeure  et  le 
degré  réduit  se  confond  avec  le  degré  normal.  A.u  degré  iléchi, 
e  devient  naturellement  o.  Voici  quelques  applications  de  cette  loi 
dans  les  racines  et  dans  les  suffixes. 

a)  Ex.  : 

DBCRi  KoniiAL  DBGRË  réhi'it  oeckë  fléchi 

Y*»-oî  gen-u8  yî-f^-o-ft.a.:,  gi-gn-o   yt-yov-i 

çip-U  m-çp-O-î,    char  qui     çop-Ô-î,      çop-i 

porte  deiiï  personnes 
(le  conducleuret  le  coni- 
batlanl). 

prec-es,  etc.  proc-ua 

itx-T<p-a  Tta-Tp-oç 

b)  Ex.  : 

I1ÏUII&   NOHHAL   ET    UEGHÉ  HÉUlriT  UEGDË    FLÉCHI 

<ix4jt-To-|iai  litoff-v) 

Wg-0  tog-a 

§  2.  —  État  normal  â,  0. 

255.  — Difflcultës  de  la  question^  quelques  exemples.  —  On 

ne  saurait  être  ici  trop  circonspect,  parce  que  les  exemples  sont  dou- 
teux, pour  la  raison  donnée  ci-dessus,  p.  162,  n.  1.  Néanmoins,  il  est 
un  certain  nombre  de  cas  où  l'on  peut  voir  nettement  des  apophonies 
de  à  et  de  û. 

Ainsi,  en  grec,  l'a  de  i-^-bi  devient,  au  degré  fléchi,  â  dans  le 
dor,  rrpotT-ay-ô-;  '  (ion.  att.  cTpaTryôî)  et  m  dans  ày-WY-Vi  (cf.  en  iat. 
âg-Ô  et  amb-âg-es),  l'a  de  la  diphtongue  xi  dans  alO-u,  brûler,  se  réduit 
à  t  dans  t6-apo-;  (degré  réduit)  pur,  limpide  ou  léger,  etc.  V 

De  même  l'o  de  filoptaci  (p.  '  ôn-oo-ftat)  devient  u  dans  5tc-»jï-oc 
(degré  fléchi),  etc. 

§  3.  —  État  normal  â,  6,  ô. 

256.  —  Traitement  de  l'a.  —  L'a  se  réduit  à  a  et  se  fléchit  en  ô. 
Ex.  :  ipA-^f  dor.  (çti-(*Î  ion.  att.),  i^A-ft-h,  ç«-v:ô  (cf.  en  Iat.  Jâ-ri 

et  fâ-teor). 

1 .  Il  Bit  Trai  qu'on  p«at  »  démoder  >'il  oc  Tiiil  pu  établir  plulM  U  >éric  tuiitntt  :  inpifc-ai-i-i 
(drgré  normal)'  St-a  (dtgré  ridait).  àf-uf-Ti  (drgré  OtcW).  Ce  »r>il  alon  une  tpplicatjoo  de  U  lui, 
SÏSfl.Toj.  Ba»«»in.,  Cn«A.  (;rflni«i.,S  ±i.  i. 

t.  Voy.  J.  SciuiDT,  daD>  la  ZtiHclu-ifl  de  Kubn,  1.  \XV.  (i.  ÎS  iq.  ;  j<i  ;  OiTHOrr,  Marph.  Vnlfnuch., 
l.  IV,  p.  111;  331  iqi|.;  ziir  Gesi  hiclile  dei  Ptrf.,  f.  S»  i(|. 


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1G4  GRAMMAIRE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  UTIN. 

Reuaroce.  —  Une  forme  grwque  comme  3Tij(rt  (Ahist.,  ijï-,  59B)  rapprochée  du 
l<kiin  ità-tu-o  permet  de  ccnjeclurer  un  primitif  'st-tù-ui  dans  lequel  la  racine  appa- 
raît au  degré  ultra-réduit  par  disparition  complète  de  l'a. 

257.  —  Traitement  de  1'^.  —  Ici  le  lalin  a  plus  fidèlenripiit  que  le 
grec  conservé  l'apophonie  primitive  :  ^  (degré  normal),  à  (degré  réduit), 
ô  (degré  fléchi). 

En  effet,  si  le  grec  fournit  d'assez  nombreux  exemples  conformes 
à  la  loi,  pour  ce  qui  est  du  degré  normal  et  du  degré  fléchi  (cf.  ôïJ- 
CM  et  9«-fAÔ;,  îj-ffw  et  ï-<a-Ax  parf.  dor.  [iiéhofi.,  dans  Éiymol.  Magn.,  p.  ne, 
1.  «  sqq.]),  c'est  seulement  en  latin  qu'on  trouve  le  degré  réduit  sous 
sa  forme  régulière  et  primitive  (cf.  sâ-tus  en  regard  de  së-men,  etc.). 
Le  grec  a  réduit  €h  B  (cf.  ^ttù  dcTo;,  i^stD  iTÔç),  par  imitation  du 
rapport  qu'il  voyait  entre  ïotS[ai  dor.  et  ot^toi;  '. 

Rexahoue.  —  L'apophonie  étudiée  ici  est  du  loul  autre  nature  que  celle  qu'on  obser- 
vera dans  l'alternance  -^ë-  (degré  normal),  -i-  {degré  fléchi),  A  l'optatif  al  hé  ma  tique 
(cf.  eVev  pour  *ês-î-|jLEï  [lai.  B-I-mns]  en  regard  de  e-r»)-!  [lat.  t-ié-t]). 

258.  —  Traitement  de  Yô.  —  La  même  observation  s'applique  au 
traitement  de  l'd  ;  ici  encore  le  latin  est,  pour  ce  qui  est  du  degré 
réduit,  un  témoin  plus  fidèle  que  le  grec  de  l'apophonie  primitive  : 
ô  (degré  normal),  à  (degré  réduit),  ù  (degré  fléchi). 

En  effet,  tandis  qu'on  a  en  latin  dô-nu-m  et  dâ-tu-s,  on  a  en  grec 
8û-ff<d  et  So-TÔ-i;,  TîûfiK  et  7:o-t6-(i  etc.,  c'est-à-dire  qu'en  général  ô 
s'y  réduit  en  ô. 

Toutefois,  l'a  du  degré  réduit  parait  s'être  conservé  même  en  grec 
dans  les  formes  comme  Sal-voî,  8i3(-veiî|ti>*. 

§4.  —  Apophonie  des  consonnes-voyelles. 

259.  —  Traitement  des  consonnes' voyelles.  —  On  a  vn  ci- 
dessus  (g  254)  que  la  voyelle  c  isolée  disparait  au  degré  réduit,  sauf 
dans  le  cas  oii  en  disparaissant  elle  produirait  une  combinaison  de 
consonnes  impossible  à  prononcer.  Mais,  dans  les  exemples  qui  ont 
clé  donnés,  Ve  était  suivi  ou  précédé  d'une  consonne  quelconque,  et 
l'on  n'a  pas  envisagé  le  cas  particulier  qu'offrent  les  groupes  primi- 
tifs em,  en,  er,  au  degré  normal  ;  si  Ton  se  rappelle  et  ce  qui  a  été  dit 
ci-dessus  (§  254)  et  aussi  ce  qu'on  a  appris  des  consonnes-voyelles,  on 
voit  qu'étant  donnée,  par  exemple,  une  racine  derk  au  degré  normal, 
elle  devTa  théoriquement  se  présenter  sous  la  forme  dyk  au  degré 

1.  Voj.  F.  H  SiDugiLt,  MftHoiit.  cli..  p.  141  iq.  ;  K.  BiniiKi,  Uorph.  Vnltn.,  I.  31;  UI, 
101  «q. 

i.  rojr.  K.  Bicnauii,  Slorfh.  Ciileri.,  III.  p.  Itll  sq.  ;  J.  ScHiisi,  du»  1*  Ztitschrifl  de  Kuho, 


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PHONÉTIQUE.  -   APOPHONiE  VOCALIQUE.  1115 

réduit,  et  sous  la  forme  dork  au  degré  fléchi  :  or  nous  avons  en  grec 
Sépxojtat  (degré  normal),  ë-SpOx-o-v  (degré  réduit),  Sj-SopA-t  (degré 
fléchi);  de  même,  en  suffixe,  une  syllabe  1er  au  degré  normal  devra 
se  présenter  au  degré  réduit  sous  la  forme  /(■  ou  sous  la  forme  tr  :  or, 
en  grec,  en  regard  de  Tra-Wp-tî  (degré  normal),  nous  avons  rex-Tf-ûv, 
mais  îra-rpà-ct  (degré  réduit);  de  même  encore  une  racine  t;ev9-  au 
degré  normal  devrait  se  présenter  sous  la  forme  nnd  au  degré  réduit 
et  sous  la  forme  7:ov6  au  degré  fléchi  :  or  nous  avons  en  grec  îtiv9-o; 
(degré  normal),  s-Tra9-o-v  (degré  réduit),  irÉ-iiovtl-t  (degré  fléchi); 
enfin  une  racine  sent  au  degré  normal  se  présentera  sous  la  forme  sm 
ou  sous  la  forme  sm  au  degré  réduit  et  sous  la  forme  som  au  degré 
fléchi;  or,  en  grec,  en  regard  de  é'v  (pour  'i^.,  pour  'wejt)  au  degré 
normal,  nous  avons  (;,ia  pour  'c[Ata,  mais  fi-iraS  (degré  réduit)  et 
b-^-6'i  pour  'co;ji.-o-î  (degré  fléchi). 

Du  rapprochement  de  tous  ces  exemples  il  résulte  ceci,  à  savoir  que, 
serrée  entre  deux  consonnes  au  degré  réduit,  la  nasale  ou  la  vibrante 
devient  voyelle,  pour  permettre  aux  consonnes  voisines  de  s'appuyer 
sur  elle.  C'est  ce  que  montrent  encore  les  formes  suivantes  •{i--^a-y.it 
pour  'yt-yj-'j-tv  (en  regard  de  yi-yv-o-ftat),  5vo-[Mi(-T)pour'ovo-[iiii(-T) 
en  regard  de  vùvu-jav-oi;,  /s'.-[/.atvu  pour  ' ^_6t-[;.av-y(i)  de  'yei-\ni- 
yw,  etc. 

C'est,  on  le  voit,  un  phénomène  analogue  h  celui  qu'on  peut  obser- 
ver dans  ëXtxov  en  regard  de  lefTiu  (cf.  ci-dessus,  §  253)  et  dans  ÉçOyov 
en  regard  de  çcÛyu  :  de  même  que  dans  ces  formes,  après  la  dispari- 
tion de  i  au  degré  réduit,  y  et  w  se  vocalisent  pour  soutenir  la  syllabe, 
de  même  ici  wi,  u,  y  se  vocalisent  pour  la  même  raison. 

Reuaroue.  —  On  complélera  ce  qui  est  dit  ici  par  la  lecture  des  paragraphes  ci-dea- 
Bus  (341  sqq.,  S4S  sqq.)  consacres  aux  nasales  et  aux  vibrantes  en  grec  el  en  latin.  Ici 
'  tous  les  exemples   ont    éié   empruntés  au  grec,  parce  que  les  formes  7  sont  plus 
transparentes  qu'en  latin, 

g  6.  —  De  quelques  dérogations  aux  lois  précédentes. 

260.  —  Effets  de  ranalog;ie.  —  1'  En  grec  et  en  latin  (mais  en 
latin  les  exemples  sont  moins  nombreux  et  moins  sûrs),  l'analogie  a 
souvent  troublé  les  alternances  primitives  observées  ci-dessus  (§§  253 
sqq.).  C'est  ainsi  que  le  parfait  xs-çtuv- 6,  au  lieu  de  'xe-^oijy-t,  a 
été  refait  sur  çeùytij,  çsûÇoj/ai,  que  la  forme  homérique  ira-T^f-oç  au 
lieu  de  irot-Tp-ô;  est  due  à  l'analogie  de  îta-T^p-a  et  de  Ka-Tï'p-tî,  qu'à 
l'optatif  î-î-(«v  (§  257,  Rem.)  a  été  remplacé  par  i-lrrust  sur  le  modèle 
de  î-tvi-v,  E-Ï7i-(,  t-ïtj. 

2°  Quelquefois  une  même  racine  présente  une  double  apophonie, 
parce  que  l'élément  qui  la  subissait  pouvait  être  rattaché  à  une  série 
aussi  bien  qu'à  une  autre. 


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16C  GRAHMAIRF.  COMPARÉE  DU   GREC  ET  DU  LATIN. 

C'ost  ainsi  que,  des  l'époque  primitive,  la  racine  pàk  {pàg),  reron- 
naissable  dans  le  dorien  itày-vO-jAi  et  dans  le  latin  com-pâg-es,  a  été 
confondue  avec  la  racine  pM'  (p^g)  reconnaissable  dans  le  latin  pégi, 
parce  que  l'une  et  l'autre  revotaient  au  degré  réduit  la  forme  pâk 
ipàg),  comme  dans  le  grec  hx-j-t)  et  dans  le  latin  pac-iscor. 

Mais  c'est  surtout  dans  les  idiomes  particuliers  déjà  constitués  que 
se  font  sentir  ces  eft'ets  de  l'analogie  ;  ainsi,  en  grec,  la  forme  |ioctvo- 
[tat  issue  de  mn-yo-mai  {rac.  men)  a  donné  un  parfait  [t([/,iMa,  [utiuva 
dû  à  l'analogie  des  parfaits  tirés  de  racines  ayant  un  â  à  l'état  normal'. 
De  même  Pindare  a  vraisemblablement  formé  le  parfait  YEyâxot  (Olymp., 
Vf,  491,  sur  ÉVraxï  d'après  le  rapport  établi  arbitrairement  entre  y^'y»- 
(j»v  {pour  'ysYn.uiEv  de  la  rac.  y*'»-)  et  ëotkjaev  (de  la  rac.  -ïrâ-).  Enfin, 
le  subjonctif  homérique  xTEuy.sN  en  regard  de  l'indicatif  parfait  ïxTot- 
[jisv  {rac,  nTsv-)  s'explique  par  une  confusion  analogue  ■. 

3"  On  a  vu  ci-dessus  (S  257)  que  par  imitation  du  rapport  îcTa^uLt  : 
srdCTii;,  le  grec  avait  réduit  P  k  e  dans  OctÔ;,  i-rô;  {en  regard  de  $ti(tu, 
Tiutù),  au  lieu  de  conserver  à  la  voyelle  i  son  traitement  primitif  au 
degré  réduit.  Il  n'est  point  douteux  que  ce  ne  soit  à  un  procédé 
analogue  qu'on  doive  attribuer  certaines  apophonies  inattendues  ; 
comment  expliquer,  en  effet,  que  l'alternance  'ôfx-vtu-jxi  :  Ô|i-vù-0L(v 
ait  été  remplacée  par  celle-ci  5fi.-vO-[it  :  5[i-vii-fiiv,  sinon  par  l'effet  de 
Siiivd-fjLi  :  îia[A-'và-(jL6v'?  De  même,  c'est  d'après  le  rapport  txx-w  : 
T&x.r.'ia.K  qu'on  a  formé  îrviy-u  :  ■rcvly-ïïvai,  tOç-u  :  -rûç-T^vat  *, 


CHAPITRE  XII 

CONSONNES 

261.  —  Division  du  snjet.  —  Nous  suivrons,  pour  étudier  les 
consonnes  en  grec  et  en  latin,  le  plan  indiqué  implicitement  ci-des- 
sus (g  S8,  p.  29)^^,  c'est-à-dire  que  nous  distinguerons  parmi  les 
conson  nés  deux  grands  groupes,  les  explosives^  ou  momenlanêes  {labiales, 
dentales, palatales, vélaires,  labiovélaires),  etles  fricalives''  ou  commues 

I.  V»;.  lî.  Bi>in¥>ir<.  Uorph.  IJnltrt..  III ,  1 13. 

ï.  Voy.  K.  BUHn»!».  itBt\t  Zeii>chri[t  de  Kubn,  t.  XKIT,  SOt;  3:«. 

3.  Voy.  Oificrr,  Horph.  Vnlm..  11.   13». 

4.  V..J.  K.  Biii;rii.«Ei,  Griah.  Gra«im.  '.  g  iS,  3. 

5.  A  «ce  ci-lte  dilfiSfînep  qu'iu  Imi  de  donner  li  prffÉrSBM  »m  nfittiotit  momtnlaJiétu  cl  conlmuei, 
anm  idoplo»  cninmc  plot  liglIlBcalJTe  11  diUInctioD  taile  ntn  l«  iiplinit/t  cl  1«  frienlictai  ta  efTet. 

l'uiiFulitïon,  Undii  quo  l«  eipnuioni  trplotini  rt  frifalitH  snl  If  mérite  d<  déwgmr  netlnHDt  la 
Talnir  de  en  caawiiim  ui  poini  ds  vur  in  l'BCHiillqiis. 

(.  l'na  «ipliMite  mI  une  coihdiiii*  qu'on  prononce  «n  arrétanl  compIMcmnl  l'>ir  chi»é  du  lirjni, 

7.  lue  friealitf  «lune  consonne  produilB  pirnne  fcmKtuf*  ineomplèle  du  Mnil  biiccsli  lelle  que  le 


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PHONÉTIOUE.  -  CO^SO>■^^ES.  161 

(sifflantes  Pt  spirantes),  c'pst-k-diro  que,  pour  examiner  les  consonnes 
tlu  grec  et  du  latin,  nous  partirons  du  système  primitif  des  consonnes 
dans  la  langue  indo-européenne  et  que  nous  nousaltaclieronsà  suivre 
dans  les  deux  langues  l'histoire  des  modifications  que  l'une  et  l'autre 
lui  ont  fait  subir  :  procéder  ainsi,  c'est  suivre  une  méthode  plus 
scientifique  que  celle  qui  consisterait  à  partir  de  l'ancienne  classifi- 
cation des  muettes  en  grec  et  en  latin. 

Après  avoir  considéré  les  consonnes  d'après  le  lieu  d'articulation, 
nous  les  examinerons  d'après  la  façon  dont  elles  s'articulent;  en 
d'autres  termes,  nous  nous  demanderons  ce  que  sont  devenues,  en 
grec  et  en  latin,  les  sourdes,  les  sonores  et  les  aspirées  '. 

262.  —  CoDBonnes  primitives,  —  De  la  comparaison  des  lan- 
gues indo-européennes,  il  résulte  que  la  langue  primitive  possédait 
vingt  explosives  dont  on  peut  tracer  le  tableau  suivant. 


SDUDBES 

umta  SOURDES 

toNon» 

UPintEl  lONOREt 

LABULK8 

P 

pk 

i 

bll 

Dkntalics 

1 

th 

d 

dK 

Palatales 

k 

kk 

3 

J* 

VÉLAIRKS  

9 

qh 

«' 

«1.' 

LABI0TÉLA1RE8.  . 

q" 

<ft 

«•■ 

g-h' 

Quant  aux  fricalires,  elles  comprenaient,  outre  les  sifflantes  s,  sh, 
z,  zk,  une  spirante  palatale  j,  le  son  que  le  latin  note  par  f  et  celui 
qu'il  note  par  v  (consonne). 


I.  —  Explosives, 
A.  —  Explosives  considérées  <rapr6s  leur  lieu  d'articalatioa. 

Bibliographie.  —  K.  Brugmann,  Grundriss,  etc.,  l.  !•,  S^^tp-^O^):  ^560-561 
(p.  511);  S§  563-561  (|)..il3);  ||  580-581  (p.  5S8);  §§581-589  p.  530);  gg  60î-603(p.  549): 
g;  6W-60e  (p.  550  sqq.);  gS  63;(-e34  (p.  571  sq.);  %%  635-636  (p.  5:3);  gS  Wl-BSB 
(p.588sqq.);  gg  680-667  (p.  587  sijq.).  —  V.  Hf.kry,  Précis,  etc.*.  ch.  iv,  y  53-67. 

K.  Brcguann,  Grieck-sche  Grammalik',  gg 31-44.  —  G.  Mever,  Griechiache  Gramma- 
(i*',ch.  v,  .6§  18Î-S12.  —  KChner-Bwss,  ausf.  Gratnm.  der  gi:  Spr.,  t.  1,  p.  71-73;  142; 
147-154;  S51  sqq. 

F.  Stolz,  H'V,  Giamm.  der  lai.  Spr„  1. 1,  p.  34S-Ï73  (Verschlusslaute).  —  LLNDS.n-,  l/ie 
Lalln  langunge,  ch.  iv,  gj  85-115  (p.  979  sqq.). 


■  M  t^foA  ci 


•,  S  s»,  p 


lin  palalaln  corRsprm 


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163  ORAHMAIRE  COMPARËK  OU  CREC  ET  DU  LATrN. 

gl.  —Labiales'. 

263.  —  Les  labiales  en  grec.  —  Si  l'on  compare  les  labiales  du 
grec  aux  labiales  pritnilives,  on  voit  que  le  grec  a  conservé  la  sourde, 
la  sourde  aspirée  el  la  sonore,  x,  ç  (=  tc  +  '),  ê. 

a]  La  labiale  sourde  et  la  labiale  sonore  se  retrouvent  dans  les 
mots  suivants  : 

Ex.  :  ïc^TOfjiai,  aor.  iin6\i.-nt  (cf.  skr,  pala-ti,  il  vole,  aor.  a-papta-l, 
lat.  peto),  itXiyM  (cf.  lat.  plecto),  àicô  (cf.  skr.  àpa), 
Tï'pTCu,  TtfiTnôç  (cf.  skr.  larpâya-li,  lith,  tarpâ),  xâiTfoç 
(cf.  lat.  caper),  etc.  —  pûxrflç,  mjgissani  (cf.  skr.  buk- 
kàra-s,  le  fait  de  rugir,  lat.  bûciDa),  ).£i6<<>  (cf.  lat.  lîbâre), 
5[A6poi;  (cf.  skr.  ambu,  eau),  etc. 

b)  Quant  à  l'aspirée,  il  faut  remarquer  qu'en  grec,  dès  l'époque 
préhistorique,  l'aspirée  sonore  et  l'aspirée  sourde  s'étaient  confon- 
dues. Ainsi  le  ç*  répond  à  la  fois  à  6A  et  à  pk. 

Ex.  :  (pelyOvEi  •  àoyvETtï,  Xyipst  Hësïcii.  (cf.  skr.  pkalgvas,  insignirianl), 

eifxfx-(ioy.(x.i,  bruire   (cf.   skr.   sphùr-ja-ti,  il  rrémit),  ff(pr,v, 

coin  {cf.  skr.  xphyà-s,  écl.ii  de  bois);  —  (px^^îv  (cf.  skr.  bhaja- 

li,  il  (ail  des  paris,  bhaklâ-m,  part,  portion,  mets),  (p^yo)  (cf. 

skr.  bkraja-te,  il  étincelle,  lat.  flagro  [ci-après,  §  264]),  ô(i- 

ipa>â;,  nombril  (cf.  skr.  nâbkila-m,  enfoncement  du    nombril, 

lat.  umbilicus,  v.  h.  ail.  nabolo,  ail.  ^otict),  etc. 

Bkharque.  —  Dans  cerlains  dialecles.  l'ussimilalion  a  changé  le  lieu  d'articulation 

des  explosives  labiales  ;  c'est  ainsi  qu'en  tbessalien  rt  et  tO  ont  remplacé  :ct  et  ic9, 

(cr.  AcTTivoiioï  pour  AeitTivaioç,  oi  TcoXfip/oi"  pour  of  TrtoXfapj'oi,  àxrîi  pour 

ait  tàî  (=àito  tâç],  'ArtôveiToç  pour  'Aç9ôïiitO(),  et  qu'en  crétois  icT  devient  tt 

(cf.  iTti  pour  tittï,  ÏYpïxrait  [c-à-d.  ■JJ^f'''^"]  poi""  Y^ypairTai). 

364.  —  Les  labiales  en  latin.  —  Le  latin  a  consené  la  sourde;) 
et  la  sonore  b  primitives. 

Ex.  :  pater  (cf.  skr.  pilâr-,  gr.  Tta-rrip),  pro-,  prô  (cf.  skr.  prà, 
gr.  wpé),  SOpOr  (cf.  skr.  svapi-ti,  il  don,  împjn-î,  sommeil, 
gr.  Oîïvo-î,  rac.  stvep-,  dormir),  serpo  (cf.  skr.  sàipa-li,  il  se 
glisse  en  ramp.-inl,  gr.  é'pîtu),  septem  (cf.  skr.  naptà,  gr.  éit- 
Ti),  etc.  —  dé-jbilia,  sans  force  (cf.  skr.  bùla-m,  force), 
traiis  (cf.  anc.  kymr.  li-eb,  babiiation,  Hlh.  irobà,  maison, 
rac,  Ireb-,  bâilr),  hii»  (cf.  skr.  piba-li,  il  boii),  etc. 

( .  B>labi>l«  m  Isbiol.bi.I™  mtM  foM-ilte  uns  «pftMÎ.in  plui  jgilc  («oy.  Bhsiii^ii,  our.  riï^,  §  ÎS), 


il  pirr<>ii  *  I  [cf.  Toïi[iato(). 


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PIIONËTIQUE.  -   CONSONNES.  169 

Quant  aux  aspirées,  le  latin  ne  les  a  pas  conservées  :  k  l'aspirée 
sonore  bh  il  répond  par  /',  qui  persiste  au  commencement  des  mots, 
mais  deWent  6  à  l'intérieur  des  mots, 

Ex.  :  /ero  (ef.  skr.  bhàràmi,  je  porie,  gr.  çt'pw),  fa-i,  Aiam,  Aitunig 

(cf.  skr.  bkàva-li,  il  dcvieni,  gr.  ç'jd»,  çûiTiç,  etc.),  irater  (cf. 

bhràtâ,  trêre,  gr.  çpiTMp,  çfiTfif),  etc.  —  ti-M  (cf.  skr. 

tû-bki/am),  neZ)ala  (cf.    skr.  nâbhas-,    nuée,   gr.    v£fo;), 

aUniS  (gr.  Ô  à>ipô-;,  dartre  blanche  el  farineuse),  etc. 

Rexarques.  —  ).  L'assimilation  de  la  première  syllabe  A  la  seconde  a  allérii  en  Iniin 

lu  physionomie  de  certains  mots  primitifs  en  changeant  le  lieu  d'articulation  de  In 

consonne  Initiale. 

Ex.  :  qruinqna  (cf.  osque  pumperia,  C.-à-d.  quJntiUa,  gr.  irîvTt,  skr.  pànca,  inJ.- 

eur.  pmq''e),  C0([uo  (cf.  osque  Pupidiit,   pélign.  Popdit*.  C.-4-d.  Coci- 

diui,  skr.  pacali,  gr.  :tÉ<roiu,  i»ire  cuire)'. 

11.  L'assimilation  de  la  labiale  p  à  la  consonne  suivante  dans  luccnrro,  luc- 

cedo,  etc.  (pour  *Bup-curTO,  *inp-cedo,  etc.)  et  de  la  labiale  b  dans  luggero  (pour 

'■ub-garo)  a  changé  aussi  le  lieu  d'articulation  de  l'explosive  primitive, 

]ll.  Dans  le  laLn  vulgaire,  la  prononciation  changea  le  groupe  -pi-  en-tt'  (rf.  Set- 
tembrii,  C.  I.  L-,  t.  1,  n°3S85,  et  Setebre*,  ib.,  i.  XI,  1,  n"  4075;  SeU]na  =  Sot- 
tima  pour  Septima,  ib.,  i.  VI,  3,  n°  3:iS39;  obseta,  c.-A.-d.  'obaatta,  pour  obaapta, 
Corp.  GloM.,  1.  IV,  p.  128,  I.  24;  obaitiu,  c.-à-d.  'obtettoB,  pour  obBaptni,  i6., 
t.  tV,  p.  129,  I.  22;  49;  p.  130,  I.  4;  obnntuB,  c.-A-d.  'obnnttiu  pour  obnuptui,  l'i., 
l.  IV,  p.  129,  I.  6)'.  C'est  le  phi^nomène  qu'on  retrouve  en  italien  (cf.  catliro  de  cipU- 
vnm,  i-ollo  de  raptum,  ki-UIo  de  •criptnm,  stilt  de  ■aptem,  tollo  de  tnbtiu,  etc.)  '. 
A  l'initiale,  celle  assimilation  s'était  d^à  quelquefois  produite  dans  le  latin  primitif 
ou  même  dans  l'italique  primitif,  comme  semble  l'indiquer  le  mot  tilia  en  regard  du 
grec  xTtXéâ.  Toutefois  le  groupe  pt,  ainsi  réduit  itù  l'initiale,  subsisuiit  m^me  en 
tête  du  mot  lorsque  ce  mot  faisait  partie  d'un  autre  mol  comme  élément  composant  e[ 
que  le  groupe  trouvait  à  s'appuyer  sur  des  voyelles  ;  c'est  ce  qu'on  voit  dans  les  formes 
pro-pterre  (attestée  par  ['Ambi'Oiîanut,  Plaute,  Tnic,  2lî6)  et  proptervii  (atteslt^e 
par  les  deux  Parisim,  Hoa.,  A.  P.,  v.  233)'. 


1-  Ceqoi<'»tp>»«pi>nMep 

grec,  qui,  proDooc*  d'i 

bord  n  4-  ■,  eil  deicnu  CDJuile  une  ipirinte  (/]. 

d>ipli,<,er,c-«lqn8l«^n,édi.l 

TuitdeTCDub,  d'autinl 

L  que  l'nsque  el  l'omhrien  i 

™f,»r.ent  /diiu  celle 

potiUon  (ef.  oique  ri/ïi,  pilign. 

Kfii  ta  regird  de  libi 

rfe  ru  irjwd  J 

rombrlen  alfer  i^ponduil  tu  latii 

oalbilId>l.->bl.],elc.; 

|.  En  liHiI  c: 

»,  ee  qu-il  h  t 

e'ettqneleHD/^u'eKpui»». 

lipliHirelibitle;  qu'il  p 

Tovieime  d' 

un  ph  iUlique 

(ind.-eur.  pi,  ou  64), 

le  .err.  plu.  1 

nin.  c'osl  une  spiranla 

lueto^lïlin.  quelle  qd'. 

;D  uit  l'ori 

giue,  c.inwr.» 

r»rlieul.lign  bllibiale 

juiqii'iii  tenpi  de  l'empiff,  pnùq 

].R<l.ubli. 

lucnn  lit  Un  /rDDte,ciHn/lnoDt; 

int  lubindei 

,11.1e.  Cf.   s»> 

p.  iït  K).,  ril«  par  K.   Bidh. 

•nu,  Gruudriii.elc,  1. 

I',  p.  Stâ 

..  -  Pour  l>i] 

[iresii<m  labiotlimlale, 

î.  Crlle  conlradielion  mire  1 

■oiquc  et  le  Ulin  |ier<<iet 

de  ïnlr  que  popina  est 

un  terme  cnprunlé  à 

l'oiqiie  ou  i  l'anibrtpn,  liDdii  qu 

BCOqnlliae.lle.r.inioll.tio. 

Mapiumiik«do\,>, 

,a<ee.tun,.hé[ 

r  pMir  M>b 

lie  i»  repporl* 

élrniu  que  le  cellique 

.»r.ile.»»„l»l.„gue.ildiqu 

ei  il  rsimque  primilirp.  r 

,u,plu,e.. 

il-LOu'.  Gramm.  d.  rvm.  Spr..  I.  I,  p.  Î84. 

m.  Niui  Jahrb.  f.  PhU.,t.  U».  p.  709;  Aclatoe.  phil.  Lip:.  l.  Il,  p.  463;  Pro- 


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GRAMHAinE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 


265.  —  Les  dentales  en  grec.  —  Des  dentales  primitives  Itt 
grec  a  conservé  la  sourde  i  (i),  la  sonore  d  (S)  et  une  aspirée  9  qu'on 
étudiera  à  part. 

a)  La  dentale  sourde  et  ta  dentale  sonore  se  retrouvent  dans  les 
mots  suivants  : 

E\.  :  xtiibi  (cf.  skr.  tanô-H,  il  tend,  lat.  tenuis,  anc.  irl.  tana,  minn, 
lith.  lenva-s,  mince),  TfsE<;  (cf.  skr.  trày-as,  lat.  très,  anc. 
irl.  (ri),  rei'TSTai,  il  vole  (cf.  skr.  pàta-li,  il  voie,  lat.  peto), 
y.'hjxôt;  {cf.  skr.  snitàs,  lat.  inclutus),  Fixai,  txoç  (cf.  skr. 
valsas,  lat.  vêtus),  ç^povra  (cf.  skr.  bhamntam,  lat.  feren- 
tem),  etc.  —  ZixoL  (cf.  skr.  dara,  lat.  decem),  oîSa  (cf.  skr. 
vëda,  lat.  video),  viSû;  (cf.  skr.  siadus,  lat.  suadeo),  [lù,- 
8o[iai,  amollir  par  )a  cuisson,  iLtalBûvw,  afDiiblir  (cf.  skr. 
vi-mradali,  il  amollit),  Tt^pSsTat,  "  pedit  »  (cf  skr.  pardale), 
ûBpoî,  ùSpa,  hydre  (cf.  lith.  udra,  paléo-sl.  rydi'fi,  serpent 
d'eau),  etc. 

b)  Quant  à  l'aspirée  6,  elle  paraît  bien  répondre  à  une  aspirée 
sourde  primitive  ((A)  dans  le  suffixe  -9x  de  Foïd-Oa  (d'où  oiifla),  en 
regard  du  skr.  vét-tha  (ind.-eur.  'woyd~tha),  mais,  en  dehors  de  cet 
exemple  et  de  deux  ou  trois  autres  moins  sûrs,  le  6  répond  en  géné- 
ral à  une  aspirée  sonore  {dk)  primitive. 

Ex.  :  6ûvti>,  s'élancer  avec  impéliiosilé,  6ùo;,  bois  qui  brûle  en  répandant  un 
parfum  (cf.  skr.  dkùmas,  lat.  fliiDUS),  ivâ-frflfia  (cf.  skr. 
dkàman-,  Biatui,  lat.  feci),  alBu  (cf.  skr.  édka-t,  bois  à  brû- 
ler, lat.  «des),  m6oî  (cf.  skr.  andhas-,  herbe),  x)>ù-6i  (cf. 
skr.  çrudhi),  ïaf)t  (cf.  skr.  viddki),  ipeùBu,  rougir,  ipu6pÔ;, 
rouge  (cf.  skr.  rttdkiras,  rouge,  lat.  mbeo,  nibea),  ^û6pov, 

Xù^fOii,  sang  mêlé  de  poussière  (cf.  lat.  pol-lubrum),  etc. 

Reiurques.  —  1.  Dans  certains  dialecte!^,  l'a-ssimilation  a  changé  le  lieu  d'articu- 
lation des  explosives  denlalea;  ainsi  chez  Homère  on  trouve  xiTincae  au  lieu  de 
'xaT-Tuioi,  x.k'K  itiSiov  (//.,  XI,  167)  au  lieu  de  xsTiteSfov,  xin  çiXapa  {II.,  XVI, 
106)  au  lieu  de  xàt  ^oÉXapi  ;  chei  Homère  Simuii  el  en  lesbien  cnAoi;  remplacent 
un  primitif  *iB  +  7r<oç.  Cf.  xâitçaYt  '  xatifayt  Hésycb.,  xïGêali  Hoji.  pour  *xaS- 
êet^E,  xaxxTJat  HOM.  pour  'xatx^ai  (de  xxtaxxiui),  xaxxiiovTt;  Hou.  (//.,  I,  6D6) 


loU  tlrnologiqunnïiit  JilTtnDU  ;  lun  m  un  cnoiposé  ds  tOrml  (cf.  Kili 
(.  I,  p.  ST  aq.}.  duu  IniDcl  U  vaicllc  0  a  -Ai.  *pri>  d#pli«iiipnl  di  l'i 
w  ;  Luiln  Ht  pf  ut.» Ire  ippirmli  lu  gr«  itponlTi;;  (rf-  Fimcn,  dins  1rs  , 

I.  XT1I,  p.  aie).  . 


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PHONÉTIOUE.  —  CONSONNES. 

pour  'xarxEt'ovTef  (de  xktixii'ii)),  xixxti^tiat  Hou.  et  éléen  pour  *xc 

Thessal.  pour  ':toT  xi  (ait.  itebî  ti),  Kïx/iu>  lesb.  pour  'x«T/t(.i.  x^yï^v  béoi.  pour 

II.  Dans  le  dialecte  éléen,  le  S  devint  de  bonne  heure  une  spirante  :  en  effet,  sur 
lies  inscriptions  d'Ëlëequi  remonlenlau  v  et  ménie  au  vi>  siècle  av.  J.-C.,  on  trouve 
3  rempincé  par  Ç,  dans  Ci,  ïixïia,  Fïiïci(  ', 

III.  Un  groupe  -XX-  vient  de  -SX-  dans  les  mots  suivants  ;  7rîX).ÛTpov,  band»  de  *iiir 
(lue  Im  roureun  s'cnntuluml  lulour  do<  jïml*«  [pour  *îreS-XutpOv],  tXXi  lacon.,  »i(p>  (dérivé 

de  ÏSo;,  et.  lat.  sella,  goth.  lill-s,  ti^tX'  p>>«),  et  peul-élre  dans  uXXo;,  kbiminion,  qui 
serait  pour  *&S-Xoï.  si  on  le  peut  ratlarher  k  ta  même  racine  que  îià-ao-t,  Hipeni  d'nu*. 

IV.  De  même  que  S  ëiail  devenue  spiranie  dans  certains  dialectes,  de  même,  déjà 
avant  l'ère  chrétienne,  S  ne  se  distinguait  plus  d'une  spirante  dans  un  grand  nombre 
de  dialectes;  on  continua  néanmoins  &  noter  ce  son  p:ir  le  ïigne  6,  bien  que  ce  carac- 
tère ne  représentât  plus  la  prononciation  réelle.  On  ne  peut  considérer  les  graphies 
f  ciùv,  ^ùavrc;  (sur  une  inscription  de  Dodone  appartenant  à  un  dialecte  indéterminé) 
que  comme  une  tentative  isolée  pour  représenter  ce  son  nouveau,  qui  paraissait  plus 
voisin  de  f  (prononcé  /)  que  de  Q. 

266.  —  Les  dentales  en  latin.  —  Pour  la  clarté  de  l'exposition, 
nous  examinerons  d'abord  ]e  traiteniE^nt  que  le  latin  a  fait  subir  à  la 
sourde  et  &  la  sonore  dentale  primitive,  et  nous  verrons  ensuite  ce 
que  sont  devenues  dans  cette  langue  les  aspirées  dentales  primitives. 

<•  Le  latin  a  conservé  !a  sourde  primitive  dans  les  mots  suivants  : 

Ex.  :  tennis  (cf.  skr.  lanô-li,   gr.    tému),    très  (cT.   skr.    trayai, 

gr.  Tpsïi;,  anc.  irl.  iri),  fernDt  (ol.  skr.  bharanti,  dor.  çf- 

povT!,  ind.-eur.  'bheronli),  etc.  (Voyez  d'autres  exemples 

ci-dessus,  §  263.) 

Remarques.  —  I.  L'assimilation  des  explosives  a  fait  disparaître  dans  les  mots  sui- 
vants la  dentale  sourde  primitive  (ou  non  ')  que  seule  l'analyse  permet  de  retrouver. 
Ex.  :  sicCQt  en  regard  de  siti-i,  Qoccu-I  pour  'flodcul  (par  l'intermédiaire  de 
'flat-cni)  en  regard  du  grec  tpXaSEÏv,  k  dichinr  tiec  bmii.  Iccin» 
pour  idcirco,  qnicquam  pour  qnidquain^  hoc  [c.-ft-d.  hocc)  pour 
'hod-ca,  accipio  pour  'adcipio,  acquiro  pour  adquiro,  ecqoii  qui 
paraît  être  pour  at  quis'',  qnlppe  pour  'quid-pe,  appello  pour  adpello. 

1 .  11  M>  vni  qur.  daiu  An  inicriptioas  plus  ri^cnlt».  1?  S  *  rcpiru.  mils  cela  Iwnt  i  co  que,  dans 
rintefrallf ,  le  i  Mail  dcrena  uiib  spirante  dani  1«  aulm  diilfdH  auui,  lant  qu'on  laDgïai  |li>Dr  cela  ■ 
nadiScF  l'écrilun,  «t  que,  t  Eli>,  oo  artit  cru  dcmir  »  conrirmcr  i  l'orltangraphe  asiléc  dan>  \f  mte  de 
la  Grèce.  VoT-  Bacmiiia,  GruarfiTM,  elc,  I.  l'.p.  tii  [g  II*). 

i.  Vej.  Banmini,  OrandriH.  etc.,  t.  P.  S  5SI,  3  (p.  519). 

3.  En  tITel.  la  denlale  «urde,  au  II«a  d'ilre  primilÏTe,  peut  itre  due  1  l'eflat  de  U  loi  que  Unilea  le» 

4.  Idcirco  et^qnidqnamaoDtdea  formes  rrrailH,  et»  le  bon  usage  acmble  iToir  b^itt  entre  idclrcO 
et  iCCirCO  (toj.  Bajiiia.i]i.  HUfibiehMn.  etc.,  a.  ï.).  on  peut  dire  que  l'orlhographe  correcte  ne  eon- 
niissail  pas  d'autre  Ibrnieqne  qaicquaiDel  quicqaid. 

5.  V«ï.  Dcuim.  JaKrb.  f.  clan.  Phil.,  (830,  p.  139  «q,,  citi^  pir  K.  B»»»»™,  Candriji,  etc., 
l.  I*.  p,  S3l  (S  5*S,  )), 


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m  GRAMMAIRE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  LATI^l. 

Des  Tormes  comme  lecedoelBaponosont  pour*ieccedo(=*iet^fldo,  de  *s«d-Gado) 
et  *BêppDDO  (=*Bet-poiii>.  de  ■«d-pono):  In  nkluriion  de  ce  à  c  et  de  pp  â  p  esl  due 

à  I»  vovelle  ê,  qui  pr^ède. 

II.  Le  latin  des  bas  temps  nous  donne  la  preuve  qu'un  );roupe  -tl-  pouvuil  passer  k 
cl  [cf.  veclus  pour  vetulu*  [ital.  recchio],  viclui  pour  vitului,  capiclum  pour  capi- 
tulnm,  Tormes  cilées  dans  VAppeadix  Piobi,  éd.  Keil,  p.  197,  20,  el  198,  34]  ;  re  phéno- 
mène explique  comment  le  sulUve  primitif -fJo- a  pu  donner -clo- en  lalin  (cf.  piaclnm, 
piactiliim.  osi|iic  takoraklum  =  lacnua,  ombr.  pihaklu,  c.-à-d.  piacalonun)  et 
comment  le  verbe  f^'^  àvTÀtîva  pu  donner  en  latin  anclare. 

Mais  le  groupe  -tl-  se  maintenait  en  italique  apr^  i  dans  l'intérieur  d'un  mol, 
comme  on  le  volt  par  l'osque  petlluir.,  temple,  et  par  le  latin  poitolire. 

Quant  au  groupe  préitalîgue  inilial  ail,  il  aété  traité  de  diverses  manières  :  lantùt  il 
est  demeuré  intact,  comme  dans  sUocua  (cf.  Qtii^T.,  I,  4,  16;  C.  I.  L.,  t-  V.  n*  IJgl), 
■tloppas  el  itlJB  (cf.  Clc,  Oral.,  46,  156;  QiJtNT.,  I,  4,  16;  I.NScn.)';  tanlAt  il  a  i-té 
réduit  à  si,  comme  dans  SL.ITDIE  [C.  I.  L.,  1,  n*  38,  123-122  av.  J..C.),  puis  à  I, 
comme  dans  looui,  ilfoo  (pour  'in-Bloco).  lis,  litvs  (pour  *>tlitn(). 

III.  Tout  â  fait  iso1<^c  est  la  substitution  de  -cr-  à  -tr-  dans  le  mot  macri  pour  matri 
sur  des  inscriptions  africaines  de  ta  basse  époque  (cf.  H ACRI  âTCRONIA  pour 
HATRl  âTTRONIA'). 

IV.  Dans  le  groupe  U  suivi  d'une  voyelle,  la  sourde  t  prit  la  valeur  d'un  k  (écrit 
par  c)  dans  la  prononciation  vulgaire,  1  l'époque  oCi  l'i  devint  semi-vojelle,  c'est-à- 
dire  h  partir  du  second  si<';cle  de  notre  ère,  Comme  on  le  voit  par  les  graphies  fautives 
nunoini,  diiposicio  et  par  les  transcriptions  grecques  'Ae^vxiavoï  (=AiTiuitiaaiu) 
et  JtfexEiw  (=preUo)*. 

S*  Le  latin  a  consené  la  sonore  primitive  dans  les  mots  suivants  : 

Ex.  :  decem  (cf.  skr.  daça,  gr.  lé-/.a.),  dico  (arcti.  deicw,  cf.  gr.  iuix.- 

V'j^.i),  edo  (cf.  osque  edum,  manger,  skr,  admi,  gr.  ëS<i»), 

scindo  (cf.  skr.  chindanti,  ils  si'parent,  gr.  ay(vSa>.[AÔ;,  éclat 

de  bois,  copeau  aigu,  écharde),  etc. 

Reharques.  —  I.  L'assimilation  a  fait  dispamllre  une  dentale  sonore  dans  des  mois 
comme  agger  (pour  "ad-ger)  et  aggluUno,  aggero,  etc.  Voy.  d'autres  exemples  ci- 
dessus,  §  266, 1°,  Hem.  I. 

IL  A  l'initiale,  le  groupe  primitif  ifir  donne  quelquefois  b  en  talin  {cL  bipai,  bii, 
bel,  bonai.  bellni).  Pour  (fM'  =  d,  voy.  ci-ilessus,  g  331,  5°,  a,  p.  Itl.  On  sait  que  re 

double  phénomène  n'a  [<as  encore  été  expliqué  d'une  manière  satisfaisante. 

III.  L'assimilation  a  changé  -i/'n-  en  -mm-  dans  mamma  (pour  *  madmâ,  cf.  madeo 
et  le  gr.  (ilceC^ï),  el  ce  groupe  -mm-  s'est  réduit  à  m,  soit  ù  l'initiale  (cf.  matériel  en 
regard  du  grec  veô-3(i;âT0î).  soit  après  une  voyelle  longue  dan?  le  corps  d'un  mot  (cf. 
ranentnm  en  r^ard  de  rado,  ramns  en  rcf:ard  de  radiz,  camentnm  en  regard  de 
CBdo,  etc.]'. 

I.  Lm  fofir™  icloppus  (cf.  Pi«.t,  5,  IJ],  itil.  achioppo.  el  IcUl  (C.  I.  L.,  I.  X,  n'  IÎ4S).  wul 

ï.  Voj.  Uurrii.n,  /ncfcj.  Si  d.  S.,  D.Mfrt,  phH.  Argitlorat.  tel..  I,  cil*  plr  f.  StoLt,  Hitl. 
Gramm.  rf.  l«l.  Spr..  l.  I,  p.  i57  (S  251). 

a.  ïoï.  K.  Bituiiini,  flw.  rf,  McAi,  GttrlUchafl  dfy  mufnie/iaftfH,  etc.,  (8»3,  p.  41  iq. 
t.  V<i>.  K.  BnuoHimi,  CrunrfrJu.  Mr..  I.  1>,  p.  S3t  iq. 


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PHONÉTIQUE.  —  CONSONNES.  l'S 

IV.  L'assimilation  a  chnngé  -dt-  en  -U-  dans  sella  (pour  *  eed-la,  cf.  lacon.  cXXà 
en  regard  de  ïoo;},  raUnin  en  regard  de  rado,  lapillut  (d'un  thème  lapid-),  pelluvite 
(de  la  rac.  ped-),  etc.  Après  une  voyelle  lungue,  -U-  s'esl  rfiluil  ik  1  ,cf.  leligo  pour 
'sed-lego,  et  cfBlum,  bunn,  de  c«do).  De  même,  li  t'inilialc,  r/^  a  donné  1-,  si  longna, 
rapproché  du  golliique  laggs,  peut  être  rallachê  &  un  type  indo-européen  'dlonghot. 

Inversement,  l'assimilation  a  chingé  -W-  en  -U-  dans  salla  \tt.  uleni,  goth.  tatta, 
je  Hte,  lîlh.  taldus,  uuisonn^),  PoUncs)  pour  *Poldoucei  :gr.  IIqXuSeùxV);),  et  sans 
doute  aussi  dans  percello  en  regard  de  clades. 

V.  Parfois  un  simple  d  apparaît  eu  latin  sous  \.-\  forme  I,  sojl  au  rommencemenl 
d'un  mot,  soil  i  l'inlérjeur  d'un  mol  entre  dt-ut  voyelles,  comme  dans  Ucmma  [anc. 
lai.  dacruma,  gr.  Sàxpu,  anc.  brcl.  ilatr],  lingna  [nue.  lai.  diogna  ',  golh.  luggô, 
ail.  3unflt].  léTir  [skr.  de'âi-,  gr.  Si-ri:],  oleo  en  reg.ird  de  odor  [gi'.  oEjx/J,  aoliniD 
en  regard  de  eedeo  [gr.  ËSo;,  Mi^gv],  uligo  t-n  rogard  de  udua,  etc.  Ce  changement 
peut  être dA,  pour  lacnima,  lolium,  etc.,  ù  l'intluencc  du  dialecte  sabin,  mnislei tension 
de  ce  phénomène  s'explique  vraisemblahlcment  par  ce  qu'on  appi'lle  l'étymologie 
populaire  :  lingna  peut  avoir  été  rapproché  de  lingo,  oUo  de  olanm,  etc.  '. 

VI.  Les  grammairiens  latins  '  el  les  inscriptions  '  nous  apprennent  que  dans  l'ancien 
latin  un  r  remplaçait  un  d  dans  les  prépositions  ar,  apar  (pour  ad,  apnd),  el  les  c\em' 
pies  qu'ils  donnent  prouvent  que  le  prelixe  ar-  (pour  ad-)  était  couramment  employé 
devant  t  et  f  (cf.  ar-veho,  ar-foarunt)  ';  la  langue  classique  a  conservé  la  forme 
arbiter,  qu'on  retrouve  d'ailleurs  dans  l'ombrien  ai-patiati,  c'est-à-dire  arbilratu. 

Quelle  est  l'origine  de  ce  phénomène?  Il  parait  certain  qu'en  latin  il  est  dû  à  une 
influence  dialectale,  puisque  les  Voisques  disaient  arpalila  '  et  les  Marses  apur  pnem  ''  ; 
mais  il  resterait  à  expliquer  d'oil  provient  dans  ces  dialectes  le  changement  de  d  en  r, 
et  c'est  ce  qu'on  n'a  pas  encore  réussi  k  faire  d'une  manière  satisfaisante  *. 

Quant  au  mot  meridiei,  au  lieu  de  'medidiee,  qui  était  l'ancienne  forme  au  témoi- 
gnage de  Varron  (cf.  de  Ling.  Lai.,  VI,  li,  il  a  pctit-étrc  subi  l'influence  du  mut  menia 
(cf.  mero  mendie  dans  Pétrcnb,  37,  p.  35,  I,  (d.  Biicheler). 

3°  L'aspirée  sonore  primitive  dit  est  la  seule  dont  oti  retrouve  la 
trace  en  latin  :  devenue  ik,  puis  spirante  postdentale  dans  le 
préitalique,  elle  était  vraisemblablement  spirante  interdentale 


laïuj.  ■  Ib.,  t.  VI.  p.  ia.  I.  1  :  n  rj>innuaiDiicni  fiiiiu  liiliuit  liUn-a   [I  rum  <fj  tpud 

a..!!»,  Crum/riM.  elc.,  t.  1  ',  g  587, 'fi  (p.  ,^38  sq.),  qui  cito  Co^lv,  dins  Im  Ind„- 
thimsea,  t.  Il,  p.  137  sqq.  ;  Liïw*i,  lie  Lai.  laiig..  p.  iSfi  iq.  ;  SiL-rtcii,  d>ni  io 
Vollanllor,  t.  il,  p.  tT  ;  Cici,  Kuaro  Cunù-ib.  alU  fitHitl.  dfl  lai.  (H'imr,  1996], 


!»  arvorSQS  c>  arvonarins:  Piui 


riijf.,  13a,  7;   138. 

S.  LT,  «u  lieu  du  d,    JC  Irouie  auui  dau  arger  (PniKiis.  loc.  cil., 

(ef.  «al.  =r!,;«e.  "  digue  .,  e.p.  arc™.  =  parapet  .,). 

fl.  Cf.  Vo,  Pu«..  Gramm.  rf.  oit.  «mhr.  Diat..  1.  I,  p.  408. 

T.  Cf.  ZrniîiFr,  /tuer.  liai,  hf.,  tt*  15. 

8.  Vny.  K.  BawiM.m,  Grumlna.  ele.,  t.  1',  J  ÎS7,  7  (p.  5Î4),  qui  » 
Gramm.  ■!.  lui.  Spr.,  l.  1,  p.  i33  sq.,  e(  i  LisMii,  llie  lai.  Ung..  p.  28 

arveho  dans  Oto»,  de  Bt 

p,  33,  1.  i]  :=aggeri.»ur 

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ni  GRAMHAIKK  COMPARÉE  DU  GRIilC  ET  DU   UTIN. 

dans  le  latin  primitif,  d'où  en  latin  elle  a  passé  ktk  l'initiale, 
et  dans  l'intérieur  des  mots  à  b  (soit  devant,  soit  derrière  r) 
et  k  d  (devant  1  et  après  n  [voyelle  ou  semi-voyelle])',  alors 
que  dans  Tosque  et  dans  l'ombrien  elle  est  devenue  /  dans 
toutes  les  positions. 

a)  On  trouve  t  à  l'iniliale  des  mots  suivants,  en  latin  : 

Ex.  :  facio,  feci  (cf.  vhevhaked  Inscb.  \x  IAmiou,  osque  fakiiad,  c.-à-d. 
faciat,  gr  T:-fhn-p,  ë-ÔTi-xac,  skr.  dkàman-),  etc. 

b)  Dans  l'intérieur  des  mots  on  trouve  *)  b  ou  P  )  d. 

a)Ex.  rmber  (cf.  arch.  nibrôm,   ombr.    rufm,   c.-à-d.    nibrfls, 

gr.  Èpu8pô-r,  skr.  rudkirâs),  cri-innim,  verte-bra  (cf.  gr. 

iû-ôpov,  etc.),  Terjbum  (cf.  goth.  waurd,  ail.  SBott,  lith. 

vardas,  nom),  rabeo,  mbus  (cf.  ombr.  rofu,  c.-à-d.  rubôe), 

juirao  (cf.  skr.  yôdkali,  il  se  met  en  mouvemenl),  DUbes  (cf. 

nouv.  kymr.  nudd,  nuée},  ubi  (cf.  osque  puf,  ombr.  pufe, 

skr.  kuka  pour  'ku-dka),  etc.*. 
^)  Ex.  :  médius  (cf.  osque  méfiai,  c.-à-d.  in  mediâ,  skr.  mcidktfa-s), 

eedes  (cf.  skr.  édhas,  gr.  aïtiu),   Jido  (cf.   gr.  x(i6w,  rac. 

ind.-eur.  bkeindh-),  gaudeo  pour  'gavideo  (cf.  gr,  yT,W<i>), 

con-do  et  conditus  (à  câté  de  facio,  gr.  i-^-xa,  d'une 

rac.  dhi-),  etc. 

§  3.  —  Palatales. 

267.  —  Les  palatales  en  ^rec.  —  Aux  palatales  de  la  langue 
primitive  k,  kh,  g,  gh,  le  grec  répond  par  ses  trois  gutturales  x,  y,  y 
(voy.  ci-après,  Rbm.  I.) 

a)  Un  k  primitif  est  représenté  par  x  dans  les  mots  suivants  : 

Ex.  :  xacpSîa  (cf.  lat.  cor,  anc.  irl.  cride,  skr.  nrad-dkà-,  conflance), 
«1X001  (cf.  lat.  vicesimus,  skr.  viçati-),  ^ÉpKopxi  (cf.  anc. 
irl.  derc,  œil,  skr.  dadarça,  il  vil,  drihtoi,  vu),  etc. 

b)  Un  g  primitif  est  représenté  par  y  dans  les  mots  suivants  : 

Ex.  :  YsiJO[/.ai  (cf.  lat.  gustus),  ôp^YiD(cf.  lat,  rego,  anc.  tri.  eiig), 
xfpôç  (cf-  lat.  ager,  goth.  akts,  ail.  ?l(ter,  skr.  àjrm, 
ind.-eur.  'a-gros),  î^ya-t  (cf.  n.  kym.  guerg,  c.-à-d.  etfi- 
caz),  etc. 

I.  Var.  K,  BmiAin,  Crum'riii.  t[t..  I.  I  *,  g  lit  (p.  533). 

3.  Four  rciplicitinn  ia  nota  inlri.  illIemS,  iotimna,  qui  scmbli-iit  conlrrdirt  Ti  r«gle,  to]'. 
K.  Bhwhaw,  Crunilnii.  «M.,  t.  I  •.  ^  5BV,  î,  a,  Anis.  (p.  $161.  La  priKnce  de  f  lU  lifu  de  b  dam 
intri  lienl  àcci^uf  Ton  ■  prn  io-  |iodr  U  prépouljon  ia,  it  que,  dH  Ion.  an  a  traité  f  commo  >i  dl« 

ciaii  iniiiaie  (cf.  inficio).  Quant  à  infen»,  infimi»,  ils  ont  Hibi  l'uaiogw  da  «xtanis.  «cUinni 
[m  Mgard  do  extra). 


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PaONÉTlQUE.  —  COHSOiSNES.  175 

c)  En  grec,  la  sourde  aspirée  et  ia  sonore  aspirée  palatale  se  sont 
confondues  et  ont  donné  l'une  et  l'autre  f.  La  première  est 
reconnaissable  dans  ox'^"  i'^^-  '^^-  BCindo,  rac.  ïnd.-eur. 
'skki-d);  la  seconde,  beaucoup  moins  rare,  se  retrouve  dans 
«Xu,  t^nir,  avoir,  fut.  a^riuia  (cf.  goth.  sigis,  ail.  @ieg,  skr. 
iàhas;  force,  pouvoir),  X">>^1  neige,  et  yjii^ù-^,  hiwr  (cf.  lat.  hiems, 
skr.  hirnat),  ô^oç  (cf.  lat  veho,  skr.  vahad,  il  coniluii,  rac.  înd.- 
eur.  wegh-,  conduire),  ayX^  (*^'-  ^^^-  B^flOi  ^^f-  ohas-,  nécessité, 
rac.  ind.-eur.  angh-),  etc. 

itEKAROUEs.  —  I.  On  sait  qu'en  grec  les  palatales  et  les  vélaires  proprement  dites  se 
sont  confondues  pour  ne  former  qu'un  groupe  de  consonnes  auxquelles  on  donne  (im> 
proprement  d'ailleurs)  le  nom  générique  de  ^llurales.  Cependant  il  y  a  un  cas  où  la 
confusion  ne  s'est  pas  faite  :  tu.'  el  qtr,  en  effet,  ont  étë  traités  de  manière  différente  ; 
tandis  que  tw  donnait  «n  (réduit  à  n  à  l'initiale),  qw  donnait  x  (Voy.  ci-dessous, 
Reu.  IV,  et  ci-dessus,  xaicvôt,  9  23i,  3°). 

I(.  En  Cretois,  le  groupe  préhellénique  kt,  correspondant  à  la  fois  k  kt  ei  k  ql,  a 
subi  les  effets  de  l'assimilation  et  a  donné  tt  (et.  Aùttioi  pour  Aûxrioi ,  ùç -irrét  pour 
ùftxt6i,  nipporubie).  De  même  yS  a  donné  SE  (cf.  (SS(iiTai  pour  fy'^^"'!''"  ')■ 

III.  Comme  on  l'a  vu  ci-dessus  (§  221,  6°  B,  P),  hj,  (Ay,  gh'j  sont  devenus  q9,  tt 
(00)  dans  ^xvauiv,  plus  long,  ctnaoi,  plus  p/«E  icf.  ïy/i),  tandis  que  gy  devenait  'dj,  i| 
(cf.  âl^ojjiai  en  regard  de  kfvài;),  cf.  ci-dessus,  S  221,  6°,  B,  a,  p.  136. 

IV.  Comme  on  l'a  vu  ci-dessus  (S230,  l<'),ilu>esl  devenu  ictc  réduit  t  ici  l'initiale  (cf. 
imto;,  skr.  açeai,  et  iciaavCai'  dor.,  pouMcr,  rac.  çra-  dans  pcâ/ivif,  puïnui). 

Quant  ï  f  Aid,  il  est  devenu  à  l'initiale  6  devant  les  voyelles  palatales  (cf.  6^p)  et  Of 
devant  les  autres  voyelles  (cf.  îtai-çioaiu,  appinuin  soudunemeni'). 

268.  —  Les  palatales  ea  latla.  —  Aux  palatales  primitives  le 
latin  répond  par  c,  g,  h,  et  f. 

a)  La  palatale  sourde  notée  par  k  dans  la  langue  italique  primitive 

et  dans  l'ancien  latin  est  représentée  par  c  (ou  q)  en  latin  (cf, 

ci-dessus,  g  129). 

Ex.  :  centnm  (cf.  gr.  sxaTÔv,  anc.  irl.  cet,  skr.  çatam),  ce-do  donne, 

hi-ce  (cf.  osque  ion~c,  c.-à-d.  eum,  gr.  kiîvoi;,  dor.  xv^voi;, 

anc.  irl.  cf,  de  ce  côté-ci,  rac.  pronom,  ind.-eur.  ko-,  H-), 

acaa,  acidus  (cf.  gr.  xKpoc,  skr.  açris,  aréie  aiguë,  rac.  ak-, 

pointu),  octo  (cf.  gr.  DXTo>,  skr.  açiav),  in-clîiiare  (cf.  gr. 

xXfvu,  anc.  irl.  cioeii,  oblique,  biais,  skr.  çrayati,  il  appuie,  il 

adosse),  decem  (cf.  gr.  iéna.,  skr.  dàça),  eqaàs  arch.  pour 

eqnas  (cf.  gr.  tnno;,  skr.  açvat),  etc. 

1.  Vaj.  K.  Binaxn,  Crundriii.  ttc.  I.  r>,  $  Mî,  1  (p.  590),  qui  cite  Hocii,  dt  coHtoBvwn  in 
(7rmea  lingua...  ftminaliont,  U.  38;  40. 

î.  Compim  »•«  le  béolien  ti  j[icà|i«T«,  ■  iMpossMiioin  »,  a  Si&icnavTot.  Cf.  BiPo»«ini,  Jiurfr. 

'/.  Toiaiiiai,  p.  al  Kl. 

)■  VoT.  K.  BHMHUia,  Cruadriu,  etc.,  I.  I>,  g  31J  (p.  311  tq.}el  §«!>!,  î  (p.  350). 


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ne  GRAMMAIRE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  l>U  I.ATI.N. 

b)  La  palatale  sonore  est  représentée  par  g  on  latin  (cf.  cî-dessus, 

§  m). 

Ex,  :  genns,  gigno,  ffnatus  (cf.  gp.  yevoç,  Yiyv6ij.at,  skr.  jànas-, 

race,  ajijanal,  il  naquii),  ffenu  (cf.  gr.  yôvu,  skr.  jànu), 
rë-gis  gén.  de  rei  (cf.  anc,  irl.  rlg,  c.-à-d.  régis,  skr, 
râjan-,  roi),  Ago  (cf.  gr.  «yw,  anc.  irl.  agaf,  c.-à-d.  agant, 
skr.  (y'a/t,  il  condiiiO.argrentam,  (cf.  osquearajefudj  e.-à-<I. 
argento,  gr.  àfy^.c,  binnc.  brillam,  dcfyjfc*;,  anc.  irl.  argal, 
argonl,  skr,  arjunas,  brillani,  hl.iiic  comme  l'ai^cni)'  elc. 

c)  Quant  aux  aspirées  palatales  primitives,  elles  se  sont,  dans  les 

langues  italiques,  réduites  à  une  seule,  kli,  plus  tard  y,  d'où 

est  sortie  la  spirante  h  à  l'initiale  devant  une  voyelle  et  à 

l'intérieur  d'un  mot  entre  deux  voyelles, 

K\.  :  iinmus  etilomo  (cf.  osque  humuns,  c.-à-d.  homines,  ombr. 

homonus,  c.-à-d.  hominibus,  gr.  ya.ix.a.i,  ù  lerrc,  gotb,  guuia, 

honime),   mibi  (cf,  ombr.  mehe,  skr,   mahijam)^  veho  (cf. 

gr.  ôyoî,  etc.,  voy,  ci-dessus,  §267,  c),  etc, 

d)  Mais,  aprî'S  ou  devant  une   consonne,  le  y  préitalique  est  devenu 

g  en  lutin. 
Ex.  :  lingo  et  ligula  pour  'liglà(cf.  gr.  Itiybt,  anc.  irl.  ligim,  je 
Icchp,  skr.  lihati,  il  liche],  mingo  (cf.  gr.  ôjiiyiw,  skr.  me- 

hati,  il  urinp;,  etc. 

llEuikBQU£5.  —  1.  L'observation  faite  ci-dossus  (S  267,  Reh.  I',  pour  1c  grec,  s'ap- 
plique aussi  au  talin  ;  les  pnlutales  et  les  vëlaires  propremenl  dites  s'y  sont  confondues 
pour  ne  former  qu'un  groupe  de  consonnes,  les  gutturales.  Comme  en  grec  aussi,  il  y  a 
un  cas  où  la  confusion  ne  s'est  pas  Taite  :  itretgui  (>nl  été  Iralliïs  de  manière  différente; 
tandis  que  Jtw donnait  qu  (cf.  queo  en  regard  du  skr.  çiayalî),  qui  se  réduisait  Ji  t  (cf. 
vapor  en  regard  du  gr.  xa7tv<i;  et  du  lith.  kvâpas,  wurAe,  vapeur). 

11.  Dans  la  période  archaïque  du  latin,  il  semble  bien  que  s'il  ï  avait  une  difTérencc 
dans  la  prononcialion  entre  c  de^■ant  une  voyelle  palatale  (cf.  csnttun)  et  c  devant 
toute  autre  voyelle  Vf,  catua),  cette  dilTércnfe  devait  être  très  légère  '.  C'est  seulement 
dans  le  latin  vulgaire  et  &  une  époque  relativement  récente  que  se  produisit  la  palatali- 
saliun  qu'on  retrouve  dans  la  plupart  des  langues  romanes  {cf.  ital.  cento,  fr,  cent)*, 
et  qui  adecta  aussi  le  g^.  En  tout  cas,  e'est  seulement  au  vii>  siècle  de  notre  ère  qu'on 
trouve  sur  les  inscriptions  PAZE  pour  PAGE,  par  exemple  (cf.  Muratori,  n°  I9t3,3]. 
Sans  doute,  il  est  exact  qu'A  une  époque  plus  ancienne  le  groupe  ci  {c;/)  devant  une 

pvLcDl  t  chiquQ  ioAtant  de  TaBrinililion  de  u  devut  une  «'tyolb,  c'r«t.  d'auLre  pari,  que  dans  iea 
IrauKripliuDi  grecques  demnli  IaIiDï.  c  '^M  (dans  D'impnrte  aueLIp  boùfi.tu^  invariablemeDl  IriDwrit  uarx 

(cf.  KlINEON  pour  censtun,  KPUSKllNS  p 

Cilta,  ele. 

i.  Voy.  nir  celle  qucKion  parliculitr^  le  J<il,rtibencl.l 
3.  Tdj.  Mkvik-LChi,  Gra«t«i.  ■!.  •■om.  Spr..  I.  I,  j..  3 


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PKONÉTIQUE    -   CONSONNES.  117 

vojelle,  dans  une  syllabe  non  accenluée.  Tut  confondu  avec  le  groupe  'i'  (ly)  dans  la 
mtme  position,  et  que  le  mot  ■otacium,  pur  exemple,  fut  écrit  lolatium.  ïlai^t  cela  ne 
prouve  rien  pour  le  c  dans  des  mois  comme  centum,  cîtra*. 

III.  Dans  la  lan^e  populaire,  le  (groupe  et  devient  U  à  t'épcque  impériale  (cf.  lat- 
tnca  pour  lactnca  dans  l'Édit  de  Dioclétien,  otto  pour  octo,  ital.  ol/o,  eic.  '),  et  tt  se 
réduit  même  parfois  à  t  (cf.  Otobria  [dans  db  Rossi,  inscr.  n°  2BS  de  l'an  3fi0  ap.  l.C] 
et  antor,  antoriUi  |C.  I.  L.,  (.  VIIJ,  Ifï3;  cf.  1.  XII,  n°  2Ki  de  l'an  49t  ap.  J.-C], 
mois  censurés  dans  \' Appendix  ûe  Probus  [p.  198,  I.  3il,  fil.  keil]\ 

IV.  La  présence  de  I  dans  des  mots  comme  tenu  (cf.  gr.  Srjp],  fai,  laciet  (cf.  lith. 

ifoke),  tuudo,  fndi  (cf.  gr.  /ûtpx,  run  t  DlTrude,  $hr.  Juhati,  il   nne  dana  le  tua,  il  Cùl 

rorrrude),  etc.,  ne  peut  s'expliquer  que  par  la  confusion  de  ghw  avec  s'A"  aussi  natu- 
relle que  celle  de  kw  avec  q".  Quant  aux  mois  folvds  (au  lieu  de  helvds,  qui  existe 
aussi)  et  força,  ils  semMunt  se  ratlacher  à  des  racines  dans  lesquelles  les  sons  ul  et  tir 
représenteraient  "(  et  V  primitifs  '. 

V.  L'ancien  latin  présente  dans  un  certain  nombre  de  mots  !  au  lieu  de  b  représen- 
tant un  gh  primitif  (cf.  lolni  en  regard  de  holtu,  laHottu  pour  bariolui].  Ces  nota- 
tions sont  dues  sans  aucun  doute  à  des  inQucnces  dialectales,  puisqu'on  retrouve  le 
phénomène  dans  le  dialecte  de  Préneste  [Foralia,  Felena,  Ffclei),  dans  celui  de  Paie- 
ries ifoied,  c.-4-d.  bodia)  et  dans  celui  desSabins  [fedut,  fasena,  finu»,  c.-ù-d.  bsdiu, 
huena,  Urcoi'). 

§  4.  —  Télaires. 

269.  —  Les  vëlaires  en  grec.  —  Aux  vélaîres  primitives  q,  qh, 
g,  gh  (voy.  ci-dessus,  p,  167,  n.  2)*,  le  grec  répond  par  x,  •{■,  y_, 
c'est-à-dire  que,  comme  les  palatales,  les  vélaires  sont  devenues  en 
grec  des  gutturales. 

a)  A  la  vélaire  sourde  primitive  q  le  grec  répond  par  m  dans  les 
mots  suivants  : 

Kx.  :K«pirôî,  fruil  (cf.  lat.  carpo,  cueillir,  a.  11. -ail.  herbisl,  ail. 
Çtib^,  lith.  kerpà,  je  tonds,  =;  ind.-eur.  'qrpos,  fruii), 
XtXxivôf,  noir,  XriXiç,  tache  (lat.  caligo,  skr.  kâl<u,  d'un  noir 
bleuâtre,  noirj,  Xf^Xu,  je  pousse  (à  terre),  je  fais  aborder,  XtXv]( 
(cf.  lat.  celox,  celer,  skr.  kàlayali,  il  pousse),  xo>ii)vd;,  col- 
line (cf.   lat.  ex-celb,   COllis,  goth.  kallus,  rocher,  V.  isl. 

I.   Vof.  LivHAf,  ihe  Lat.  lanff.,  p,  85  «t  sarlout  p.  ft7  vqq, 
AAein.  J/w.,  I.  XIT,  p.  4*3.  d  1  Giohh  'uui  qu'à  Biii»<:i  f 

piUaGium.  bratUa,  tic. 

a.  Duu  riHIculalHiD  du  »n.  I«  rnnureiKul  d«  lèirn  prfcidiiil 

4.  Sur  en  quntioiii  Irop  ipécîilti,  lOf .  K.  Biima»,  Crunilri'] 

5.  Pour  rfipbciIiOD,  Toy,  K.  Bawiim,  Grundriti.  de.,  I.  I*.  ^  GO).  4. 

t.  ('«a  ligua  août  purement  conventionnela  :  ili  lont  dnlinit  1  ItRurcr  loi  diien  khi«  primilifs  qu 
permet  de  rccoiiitilurt  tdrenKnl  te  eonpirùioD  d«  »ui  corrnpcindaiilB  (lus  les  languea  îadii-curn 
pieuiiH  et  pirlieiilitreiHDl  rn  unikrll  («>]'.  V.  Unni.  Piécii,  etc.,  S  !)T).  flous  ik  puuvani  entrer  ii 
diDi  le  dfltil  de  la  déiMDitralion  ni  oitme  en  donner  un  réaumt.  car  te  loni  11  d«  qurslluni  Imp  ipt 
citit*  pour  être  traitiea  dam  un  Uirs  qui  l'occupe  guriQUI  du  grec  et  du  lalip.  Hinii  renTojnns  donc 
K.  BaunaiD,  Grandriu,  etc.,  I.  ]■,  p.  SS9  aqq.  Hippoloni  Hulemcnk  qu'on  enlend  par  Yilaircs  !< 
ceaionne*  arliculèei  par  la  partie  poilérieure  de  la  langue  contre  la  voile  du  palaii,  tandis  que  l( 
palatal»  unt  In  eouaounei  arlienltet  par  la  partie  n»;euue  de  la  langue  eonlre  le  palaii. 

aaiHH.  cour,  du  oaK  n  au  ut»  IPIim^Uqac  et  Élude  <lei  lonMi).  12 


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L78  GltAHMAlltE  COMPAItÉE  DU  GREC  LT   DU  LATIN. 

hatlr,  colline,  v.  sax.  holm,  colline,  lîth.  kelli,  lever),  xxXô;, 
beau  (cf.  skr.  kalijas,  sain,  kabjànas,  beau),  O^iHT),  bolle,  coffre 
(cf.  skr.  dhàkâ-s,  réceplacle),  EiMu  dor.,  je  viens,  intéa^oi:  ion. 
att. ,  venir,  iKXvô.;,  qui  va  bien  à  quelqu'un,  c.-à-d.  suffisanl  (cf. 
lith.  s<>)ïtu,  je  prends  en  allongeant  le  bras),  âyKÙv,  courbure  (du 
bras),  coude,  to  àyXo;,  courbure,  enfoncement,  vallon,  ayXiffTpov, 
crochet  (cf.  lat.  ancns,  anc.  irl.  acath,  hameçon,  skr.  ankàt, 
sinuosité  entre  le  bras  et  ta  hanche,  poitrine,  sein,  et  ànkoi,  sinuo- 
sité), etc. 

Bbuahoue.  —  En  grec,  x  répond  aussi  k  qw  primitif  (cf.  xaicv^;,  etc.,  el  vo^.  ci- 
dessus,  %  ast,  3"). 

Mais  xy  a  abouti  ft  -aa-  [cf.  Cluipiîoo«|xai,  tuiatt  d'uno  luinHc),  C'est  ce  que  nous 
avons  déjà  vu  pour  le  x  palattl  (ci-dessus,  S  !67,  Rem.  I). 

b)  A  la  vélaire  sonore  primitive  %  répond  y  dans  les  mots  suivants  : 
Ex.  :  '(i^a.^r.i,  grue  (cf.  lat.  grus,  n.  kymr.  garait,  gaul.  tri-gara- 

nus,\.  h.-all.  cranuA,  arm.  krunk),  alY(ip(>>,  rassembler,  iY^p*. 
assemblée,  yéfftfx  '  7:o^^x  IlEsrcn.  tol  yx^foLfOL,  foule  remuante 
ou  fourmillante  (cf.  lat.  grex,  anc.  irl.  graig,  troupe  de  chevaux, 
skr.  grâmas,  bande,  troupe),  dTiYf^^i  point,  piqûre  (lat.  ia- 
stîgâre,  goth.  ttiks,  point  du  temps,  instant,  skr.  ligmas, 
pointu),  TÙ  i^Tf^^i  '^''™^<  souillure  (cf.  skr.  âgas-,  péi^hé),  etc. 
Rmahque.  —  Le  groupe  yyest  devenu -ï- (cf.  atiÇo  pour 'ïTiYJiu).  C'est  ce  que 
nousavons  déjà  vu  ci-dessus  (g  321,  6°,  B,  a)  pour  y  palatal. 

c)  Quant  aux  deux  aspirées  vélaires  primitives,  la  sourde  ^Ane  parait 

avoir  laissé  en  grec  que  des  traces  sans  importance  '  ;  seule,  la 

sonore  (gh)  se  reconnaît  dans  un  assez  grand  nombre  de  mots. 

Ex.  :  yjjxtZxvbt,  contenir,  renfermer  (cf.  lat.  pre-heodo,  proda  pour 

'prai'bedâ,  etc.),  hy.iy\-n,  nuage,  nuée  (cf.  néerl.  miggelen, 

bruiner,  skr.  mëgkâx,  nuage,  arm.  meg,  iith.  migld,  nuée),  etc. 

270.  —  Les  vêlairea  en  latin.  —  Aux  vélaires  primitives,  le  latin 
répond  par  c,  g,  h  ou  g,  c'est-à-dire  qu'en  latin,  comme  en  grec,  pala- 
tales et  vélaires  sont  devenues  des  gutturales. 

a)  La  vélaire  sourde  primitive  est  représentée  par  c  dans  les  mots 

suivants  : 

Ex.  :  i^pio  (cf.   gr.   xiwï)  ordîn.  au  plur.,  crèche,  Jtwim,  poignée, 

manche,  arm.  kap,  lien,  chaîne,  lett.  kampju,  Je  liens,  je  saisis), 

Niveo  (cf.  gr-  xof<ù,  s'apercevoir,  remarquer,  comprendre),  seCO, 

i.  Par  tiHdiite  diiH  Ie9  ini>l>  xdTX<;(-  *^t%y>'  "  ï»q"'ll»K'.  coquille  •  (cf.  lit.  COngin*,  ikr.  fan- 
IfSâi,  1  coquin»  a,  et  xa^fil^ai,  xaY];âï<di  ■  rin  lui  écltli  •  (cf.  t.  h.  ill.  AiieA,  n  nMlwri*  >,  ikr. 
fr»aB.  kakhali,  •  ilril-).  Vny.  DiiHiiiiir,  C™i«(Wii,  etc.,  (.  1',  |  831,  p,5:i. 


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PHO\ÉTIQUE.  —  CONSONNES.  179 

sica  (cf.  V.  h. -ail.  sega,  saga,  v,  isl.  sog,  soie),  modicus 
(cf.  le  suffixe  priinitir  -<jo  dans  l'osque  toulko,  c.-k-d. 
pnblîca,  dans  le  gr,  iitirixô^,  dans  le  v.  h. -ail,  iruolig, 
ail.  iDuttg,  et  dans  le  skr.  pargmfikai,  strophiqae),  etc.  '. 

b)  La  vêla  ire  sonore  primitive  est  représentée  par  g  dans  les  mots 

suivants  : 
Ex.  ;  ffrei,  gros  (voy.  ci-dessus,  §  2(i9,  b),  gelu  (cf.  goth.  kalds 
ail.  toit,  paléo-sl.  Aa/a,  geler,  HvutrrmiiD.gemo  (cf.  gr.  Y^yu, 
être  chai^,  aecablO,  YÔf.OÇ,  charge,  cargaison},  te^O  (cf.  gr.  (jTi- 
yoî,  lith.  stôgas),  augreo  (cf.  goth.  auka),  etc. 

c)  Quant  aux  aspirées  vélaires  primitives,    elles  donnent  lieu  en 

latin  aux  mêmes  observations  que  les  aspirées  palatales  primi- 
tives (voy.  ci-dessus,  §  208,  c). 
Ex.  :  bosUs  (cf.  goth.  gast-i,  élranger).  —  gradior  (cf.  skr.  grdhyati, 
il  s'élance  hanlimenl  [sur  quelque  chosf]),  etc. 

§  5.  — LabîoTélaires*. 

271.  —  Défloltlon.  —  La  comparaison  des  idiomes  de  la  famille 
indo-européenne  prouve  que  la  langue  primitive  avait  des  explosives 
labiovélaires,  c'est-à-dire  des  vélaires  dont  l'articulation  s'accompa- 
gnait d'un  arrondissement  des  lèvres  (g",  g"  et  j'°A)  '. 

Ces  explosives  labiovélaires  ont  subi  en  grec,  comme  en  latin  ainsi 
que  dans  plusieurs  dialectes  italiques,  diverses  modifications  dont  le 
tableau  ci -dessous  donnera  d'abord  un  aperçu  général. 


IIIM-CUIIOPÉEN 

MEC 

OSOHE  ET  «■IIIIIN 

LkTIN 

Sourde 

SOSOKK 

AbPIBÂE  80H0BE. 

9"^ 

IC,  T,   X. 

P.8.T 
T.  ».  /. 

P.  C 

b 

f 

i,!n',»,g 

—  TraaafonBalloBB  dcm  lahloTélatrcs  e 


272.  —  Division  da  si^et.  —  Gomme  on  le  voit  par  le  tableau 
ci-dessus,  tes  labiovélaires  primitives  sont  représentées  en  grec  tantôt 
par  des  labiales*,  tantdt  par  des  dentales,  tantôt  par  des  gutturales. 


«il  V  iia  Lalel- 

«itthen,  p.  lis  sq. 

:«npagnfc<Con 

HB  libûl  ncllcinnit  iKrccplibIc ;  dIDi  «tui-lt  lo  phonème  libial  arnlcnd  ik  peine. 

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160  GKAMMAIItE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

273.  — Labiovélaires  représentées  par  des  labiales.—  Voici 

les  principaux  exemples  : 

1°  La  labiovélaire  sourde  est  représentée  par  la  labiale  sourde  ie 
devant   o,  devant  les  nasales   et   les  vibrantes  (voyelles  ou 
nnes)  et  enfin  devant  l,  Ik,  s. 


Ex.  :  Tcô-esv,  doùî  (cf.  skr.  kas,  ind.-eur.  'q^o-),  leoivif]  (cf.  avest. 
kafna,  punition,  lith.  puo-kainiu,  à  moitié  prix),  TrotFECi),  itoiita 
(cf.  skr.  dnôli,  il  assemble,  il  conslruil),  XeÏIEu,  Je  laisse  (cf. 
lat.  llnqDO,  ind.-eur.  'ley-q''ô),  îico[jiixi  (cf.  lat.  seqaor, 
ind.-eur.  'seq^o-),  —  ^leutp,  ilTcaTOî  (cf.  lat.  jecur,  rac. 
yfq'^n-t-),  wifAiCiç,  le  nombre  cinq  (qu'on  rattache  à  un  ÇÛ- 
miWf  penq^iits),  ô[i[Aa  pour  *ôic-(Aa  (cf.  lilli.  ak-i-s,  lat. 
OCulus),  —  èlcp[C([tT)v  (cf.  skr.  krlnâmi-,  j'achèie),  ë-ieli-ro, 
il  se  mut  (d'où  il  fui],  iioXo;,  pivot  (cf.  lat.  colo,  de  'quelo, 
inquUiaus),  nij^itToç  cf.  lith.  penkias,  cinquième),  ntirrôî, 
ËîTsilix  c.-à-d.  ï-7Hie-ja  (cf.  skr.  paktàs,  cuit),  etc. 

Rexauoubs.  —  I.  L'analogie  a  exercé  son  influence  sur  certaines  formations  (cf. 
wtvriî  [dans  Plutabouk  al  dans  VAnlhol.]  au  lieu  de  TttjiJtîî,  ittvtoJêoXov  Lycopbro.n 
[cf.  îtevTuiëoXoî  Arist.]  en  regard  de  iCE(ji.iiiûfio>ov  Hou.,  à  cause  de  ittvtt,  cf.  ci- 
après,  3°;  de  même,  c'est  à  l'analogie  de -téXXu)  que  l'un  doit  àvx-ToXi^  au  lieu  de 

II.  Les  diflicultés  que  soulèvent  les  formes  du  nouvel  ionien  xoaôi  el  x(S«ot,  xoio; 
et  XMo;,  xoTt  el  xÔTt,  xw;  el  xû;  au  lieu  de  itiaot,  tidFo;,  etc.,  disparaissent,  si  l'on 
admet  l'hypothèse  ingénieuse  de  Brugmann';  selon  lui,  il  y  aurait  eu  à  l'origine  [dans 
le  grec  primitif)  une  double  série  de  formes  :  ■ko-,  pour  le  masculin  et  le  neutre,  xâ- 
pour  le  féminin,  les  unes  et  les  autres  conformes  aux  lois  rigoureuses  de  la  phonétique. 
Puis  les  dintecles  auraient  fait  disparaître  la  diversité  des  formes,  par  besoin  naturel  de 
simplification  :  tes  Ioniens  auraient  ramené  ^Q-  à  xo-  par  analogie  avec  xâ  (xi]-),  les 
Doriens  et  d'autres  auraient  ramené  xâ-  à  nâ  par  analogie  avec  7:0-. 

2°  La  labiovélaire  sonore  est  représentée  par  la  labiale  sonore  ^ 
devant  0,  ainsi  que  devant  les  nasales  et  les  vibrantes  (voyelles 
ou  consonnes). 


acMniraati;iM(l>3ciit-ili 

.  pMpiiinepourtuùiiw. 

'  CclU  modiaolion  ni  donc  bien  i 

«lurcllt. 

1)0 

PiAffi. 

on  causait 

tH  libioiAl^riM  «Ht 

■r  dc>  DéUir 

«  (m 

p><h>r.l«>) 

i  M  cfatogcincnl  CDn.i.lo  uiiiqucnenl 

:  !■  labiiiiuli 

on   Clt   : 

riméo. 

nui  ciif  ». 

cbingfiuat  (!«  ijilrioi'] 

.ire»  ta  doBlda  dr 

11»  p.l. 

..U 

■eulo  cipJi 

mlioii  plaiBib 

le  di  «  dccDier  ctungcmi 

■nt,  c'«l  «■«,    d,.u 

Ll  e.  i,  1»  q- 

,  «"P" 

■Mit  it'tn 

us,  par  uMimil 

lolioD,  d»  piULIa  I^HliMin.  ol  qu'niitiilc,  p. 

m  wdtp. 

end*. 

|»ltUI»  1 

dcfE.iun  l.  d.OcUa,  le 

timbra  de  II  pol.Ult 

1  ]>bi.1i»i  dilRrg  pn>  > 

(iUlon.l 

ilé  ai  pri»qu< 

,  lu  mfta*.  »  V„i.  P.  l-iB.,  Éluib,  mr  U's  et 

onéUjut 

UurÈ 

j/B^rara.  5  3 

+3  (p.  I5Î). 

1.    ÏOJ, 

.  CnrchiKht  Grauiomlii 

.  i'*dit„|a5.  i-,  « 

!  (p.  il). 

t.  V..,. 

G-'Irehitcie  OrammaHÈ 

,  l"MH,,p.  ai.  Don: 

i  il  S-  édAInn 

gJS,  » 

kum. 

[p.  SllJ,  . 

»  U'idI.  un: 

hrpolhÈw,  PB  pfopo«  une  «utn. 

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PHONÉTIQUE.  -  CONSOSiSES.  161 

Ex.  :  PoS;  (cf.  skr.  gàu-t,  bnuf),  ^o^t),  jet  (cf.  v.  h.-all.  qttellan, 
s'élancer  en  jet,  ail.  quetleit),  Èps6oç  (cf.  goth.  riqU,  li-nébres), 
pV-TÔç,  piTKt,  pïtvw  (cf.  skr.  gatàs,  gachàmi,  lat.  venio, 
de  laracine(ï"'em,  aller),  y.>ixù<i.xi,  désirer  comme  femme,  recher- 
cher en  mariage,  de  '[IVS  pOUP  'Pv«-,  femme  (cf.  V.  irl.  mtlâ, 
de  la  femme,  skr.  gnâ-,  femme  d'un  dieu,  ind.-eur.  g^nâ-*}, 
ffipivôç  pour  '<ïi6voî,  participe  de  atti(i[i.xi  (cf.  skr.  tyaj-, 
part,  lyaktâi),  ^iftptlxnui),  ppu-rnf  (cf.  skr.  gimâs,  dévoré, 
englouli,  ind.-eur.  j"r-),  —  pi>,>.(i),p!tXtîv,pX'^v«i  (ind.-eur. 
g"}-,  g'I-y  rac.  g'^eU),  pôXlofjioc.  losb.,  poûXofiai  ait.  (rac, 

REHAnotKS.  —  I.  Des  formes  comme  ^i'i^,  vii  (cf.  lui.  vivos,  golh.  qiiii,  viruii), 
^i^C.  arc,  ^ix,  Tiolnm,  sont  exiraordinaïres  :  on  n'a  point  encore  réussi  à  expliquer 
d'une  manière  satisfais^) nie  pourquoi  l'on  y  trouve  p  (el  non  ^J  devant  i  '. 

II.  Une  forme  comme  SoX^ôc  \  [iiiQtpa  HÉsvcBii's,  au  heu  de  'floX^o;,  est  une 
forme  récente  faite  sur  le  modèle  de  SiX^ù;,  miricc. 

3*  La  labiovélaire  aspirée  est  représentée  par  un  ç  devant  la  voyelle  o 
et  devant  les  nasales  et  les  vibrantes  (consonnes  ou  voyelles) 
Ex.  :  9ÔV0;,  meurtre,  tpxTÔ^  IIAstch.,  tué,  •Kitça.'za.x ,  il  est  tué,  ÉTïECpvov 
ils  tuaient,  en  regard  du  présent  9eivw  (cf.  lat.  of-fendo, 
V.  irl.  yonim,  je  blesse,  je  tue,  skr.  han/i,  il  frappe,  înd.-eur. 
gWeit-),  VT,(pii>,  élre  sobre  (moy.  h.-all.  nuoklum,  ail. 
nil|j(|tern),  ôcçpacivoiiat,  fut.  ôiT<ppr,ffOfiai  (cf.  lat.  fragrare, 
skr.  jighraii,  ils  senlenl,  3'  sïng.  ghrôti,  part,  gkrâlas). 

374.  —  Labiovélaires  représentées  par  des  dentales.  — 

Voici  les  principaux  exemples  : 

1*  Dans  presque  tous  les  dialectes,  la  labiovélaire  sourde  est  repré- 
sentée par  T  devant  les  voyelles  palatales  e  et  i*. 
Ex.  :x['(cf.  lat.  -çué,  skr.  ca),  -Cfo  Hou.,  de  qui?  ô-Tet'â,  inscr.  de 
Gortyne  (att.  imoix],  xêtrx^ti  ait.,  xéiiifiç  ion.  (cf.  lith. 
keturï),  'Ké•^x^  (cf.  lat.  quinque),  —  tU,  qui?  (cf.  lal.  quisî), 
ttiiî,  paiement,  chAlimeni  (cf.  skf.  apa-cili-s,  rémtinéralionl, 
en  regard  de  tcoivâ  (e(.  ci-dessus,  §  213,  1'). 

I.  Tof.  OttMTT,  dantln^er/icAri/IdeKiiJui.  I.  ÏXVt,  3ÎB;  K.  BamMunr,  Gnindriit,  tic,  t.  r', 
p.  î90;S(iij.n»,  dmitaZflfKA'iTïdeKiiho,  I.  XXIX.  p.  tOÎ  sq, 

1.  Voy.  Biiniiiini  dtf  par  ei  Siuuiaa,  Mimoire.  tic.  p.  ifiS  ;  Fia,  dans  k>  Brilrwgt  df  Bcitm- 
befger,  I.  n.  p.  111  u).;  Fi.  Bl.«é,  Blirin.  Mus.,  l.  XXXVr,  p.  (HO. 

9.  Cf.  J.  ScHiKT  dani  Ja  Z(iïicAn/I  da  Kuhn,  t.  XXT.  ISÏ  ;  101:  OtTDorr.  Horphol.  Unlrrivch.. 
I.iy.p.  I7Î  iq.  ;  K.  Biom.™,  iiirf.,  l.  IV,  p.  41 0  «q,  Dao»  la  1"  Milion  dr  «on  flrunrfnij,  Dfugmann 
rfproduil  l'tiplietlioa  noDvelli  qu'il  a  donnte  Ae  es  pbèniHtièiM  dii»  le*  BeriehU  sbrr  itie  Verkandlun- 
gen  der  kimigl.  iKcluilckrn  GinlUckafl  drr  Wiitmarliapfa  su  l>ipsis,  I89S,  p,  it  «qq.,  naii  il  la 
dteril  pluUll  qu'il  a'to  doDiia  1h  raium. 


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I8i  CllàHMAIRE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  LATIH. 

REyAROUES.  ~- 1.  La  forme  Iheasalienne  xi;  (au  lieu  Je  t«)  soulève  une  difficulté 
assez  grave  ;  il  semble  bien  qu'on  ne  puisse  l'expliquer  qu'en  la  rattachant  à  un  thème 
préhellénique  dans  lequel  la  labialisation  aurait  ilispani  ;  mais  la  question  est  contro- 

Quant  fi  lit,  Torme  chvpricniie  pour  Tft,  elle  s'explique  par  la  loi  S  282,  Reh.  II. 
II.  L'analogie  a  maintenu  n  dans  des  cas  où  la  toi  précédente  Terait  attendre  t. 
Ex.  :  eiciai  d'après  'éitoiiiai,  Xti'iiti  d'après  ieino),  liKoç  d'après  ï'itoî,  «11  dor. 
au  lieu  de'-tsi  d'après  le  thème  ito-,  nÉTTapt;,  TtÉTpaTOï  béol.,  nivupi; 
lesb-,  d'après  tiévtb  '. 
2"  Dans  presque  tous  les  dialectes',  la   labiovélaire    sonore  est 
représentée  par  un  S  devant  une  voyelle  palatale. 
Ex.  :  SeX^pû^,  utérus,  àSeXçô;,  Trère  utérin,  frère,  Zù.<fa.^,  cochon  de  lait 
(cf.  lat.  VOlva,  vulva,  skr,  gârbhas,  ïcnlre,  flanc  [de  la  mère]), 
StiXofwti   locr.,  5ï)Xo(/^i  dor.  (p.  * 86)>-vo-[*a( ,  Ind.-eur. 
g^el-no-mai),  en  regard  de  l'ait,  poùXofioti,  vouloir),  etc. 

Reharoue.  —  L'analogie  a,  dans  un  assez  grand  nombre  de  cas,  contrarié  l'action 
de  cette  loi  phonétique  ;  c'est  ainsi  que  ^(Xof  a  subi  l'influence  de  pîXXia  et  de  ftoX^, 
qu'ôëïXdf  a  été  refait  sur  oëoUf,  que  at€o|ji.ai,  ai^o[tt(la,  aiSovrai,  ont  déterminé  la 
flexion  oiëcai  [at€7|],  acëeTai,  aÉ€«sOi,  etc.,  que  ffCcvvu^ti*  et  aSésiti  ont  subi  l'in- 
fluence de  aëùaai,  etc. 

S°  La  labiovélaire  aspirée  est  représentée  par  l>  devant  la  voyelle  e. 
Ex.  :  6s(v(i),  frapper  (ind.-eur.  rac.  'g"hen-),  66pjy,ô(,  chaud,  6ïpOÇ, 
été  (cf.  lat.  fonnus,  skr.  ghat-mâs,  ardeur),  6^a(iaiï6ai  [Hfis., 
fr.,  9;  PiNDiiiE,  Nfm.,  5,  10],  implorer,  TtCiX'j6t(JTCÇ  [Callim.,  Ccr., 
i8],  très  d(?sirable,  d'où  très  cher,  en  regard  de  irÔOoç,  désir 
[pour  'ço^o;]  (cf.  anc.  perse  jadiijàmiij,  je  prie,  rac, 
g^hedh-),  etc. 

I.  Cet.  d.  WisietiKliafîfià,  ISflS,  p.  3î  >qq. 
xi-nxpti,  ntwpe;,  de,  ns  daÎTenl  pu  l'iipliqDM' 

Eixit  l«b.,  ntîcFxt  Ibesial.,  nOTaiio)i(i7<iT(d  béol.,  ïd  n^rd  de  l'itt.  TtïvBi.  -icr,),ui,  <■  >u  lob  ■, 
SippH.,  llitXl-trTpoilSoi;  I>«dI.  «n  regard  d>  Tf,).t  ion.,  Ilivae-j;  biol.  en  regard  da  l'ion.  TeverJc 
[if.  ïivÎTK,  n  rrianH,  goarmond  »,  Ul,  COndîre)),  il  «mblo  bien  qu'il  ttillo  recrninailni  aiec  Ba-o- 
■iss(C™nrfr(ij.  di.,  1. 1',  S  Gi«,  p.  Ï9i  iq.)  que  réolien,  l«  chypricn  el  rarcadicn  doiienl  èlrc  aépa- 
ré>  des  Mitrct  dialectes  pour  le  trailenieDl  de  la  latùavéiains  Hurde  primilire.  Sam  dmitr,  cet  dialectea 
dnnnaienl  dans  la  prODOncialion  ujio  laleur  aiseï  grande  an  pbonème  labial  accompagnanl  l'eiploilTe 

culendre.  Toulefois,  dans  Ira  dialFclM  du  groupa  éolicn.  on  IrouTC  an»  t  dcraot  In  T0]relle>  palatales, 

cadisu  prési-nleol  un  cerlsb  oombrodé  Formn'où  Von  at.  S  comina  en  ionien  et  eii  aUique  (cl.  Til>!- 
çiïu)  et  ti  en  eypriole,  imiTEtÉin).  t((,  iirîiH.ovuf  [=  MCJi!i),avTi().  en  »rc»dien).  Auwi  1»  pro- 
blème esl-il  as«i  compliqu*.  Vuv.  lei  conjeclurta  de  Souisiir  dans  1*  Zfihrhr.  de  Kahn,  l,  XXXIV, 

■n  (ef . 


1  [>ubj.)   Iheasal.,   pe,i4,uy<,î    béol. 

Uilùf^t  locr.  —  ^ilfnii  led>..  pe^k^îvot  btel. . 

mregarddeetXfEvot  a(l..   indiquent 

<esse  séparaient  uni  doute  dea  lultea  dialcelci  poi 

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PHONÉTIQUE.  -  CONSONNES.  183 

Rehasoub.  —  L'analogie  a  substilué  ip  à  6  duns  cerUines  formes. 

El.  :  vff  it  et  ytlfsi  d'après  vt^guivoï  et  visa  (cf.  golh.  «nat'ii,  ail.  €^nH,  rac. 
»ne»s"A-)i  ^''T*  d'après  7|i^ûv,  de  aiçivw. 

275.  —  Labiovélaires  représentées  par  des  ^atturalcs.  — 

Dans  certains  cas,  les  labiovélaires  de  la  langue  indo-européenne  pri- 
mitive étaient  devenues  des  vélaires  pures  et  simples  à  l'époque  pré- 
hellénique;  c'est  ce  qui  explique  que  le  grec  en  ait  fait  des  gut- 
turales. 

1*  Les  groupes  primitifs  indo-européens  q'^ij,  t/'^ij,  g'^hy  se  sont 
confondus  en  grec  avec  les  groupes  primitifs  qij,  gij,  gliy  et 
kij,  gy,  gky*,  qui  étaient  déjà,  les  uns  et  les  autres,  soumis 
au  même  traitement. 

Ex.  :  TciaObi,  faire  cuire,  à  côté  do  itixTÔï  et  d't;;i<]'ix  (cf.  lat. 
coctUB,  coxi,  skr.  pakléu,  de  la  rac.  peij"-,  faire  cuire),  Xt<r- 
Oii>,u,(v'  iÔLiJbi'^fi  Héstchiis,  à  C(>té  de  Xeiiuo)  [voy.  ci-dessus, 
§263,  i'],  (làWJdiv,  iX«TTCi)v,  moindre,  de  iXayvç[voy.  ci- 
dessous,  2°],  k  côté  de  i'Xa.ofi<;  [cf.  v.  h. -ail.  lungar,  vif, 
rapide), —  viÇw,  laver,  à  côlé  de  /ypvi'f,  ;^/pvt6-o(,  eau  pour 
se  laver  les  mains  [v.  irl.  nechl,  propre,  skr,  niklàs,  lavr],  Çvi, 
ilvii[ind.-eur.  th.  'g^'y.-ye-],  à  côté  de  pto;,  etc. 

2*  La  labialisation  a  disparu  devant  et  après  u. 

a)  Elle  a  disparu  devant  u. 

Ex.  :  lïX'iXaÇ,  jeune  chien  (cf.  norvég,  sAt-aMra,  japper  sans  cesse,  lith. 
skalikai,  chien  de  chasse  qui  donne  continuellement  de  la  voit), 
Y'jv^,  femme,  à  côté  de  [tviofuti  (cf.  ci-dessus,  §  273,  2'), 
èX^X'^ç,  peiii  (cf.  skr.  laghua,  léger,  rapide),  à  côté  d'iXaçpoî. 

Rehahque.  —  Ittns  les  formes  ottui  Gorlyn.,  îtOî  Sophb.,  /V-.  91,  ïitut  Dodone,  la 
présence  de  n,  au  lieu  de  x,  esl  due  k  l'analogie  du  thème  Tto-. 

Pour  P  des  mois  poîîî  et  èxaTOftSii,  loy.  Bloodfield,  Amer.  Or.  Soc.  Vroettd., 
M.  189i,  p.  CXXIIi  sqq.,  cilé  par  Brughann,  Grundrii»,  etc.,  t.  1  ',  p.  5S5. 

b)  Elle  a  disparu  après  u. 

Ex.  ;>ÛKO£,  loup  (cf.  goth.  v'ulfs,  skr.  t-rAffs),  X'JxXo;  (cf.  angl,- 
sax.  hweol,  roue),  (pEÛ^u,  fuir,  aor.  Ir^vf^i  (cf.  lat.  fuglo, 
ind.-eur,  'Ô/ieuy"-,  bheug"-*),  etc. 


1.  Odi  tu  ri-d(«utqMx)( 

r*pr*««t.Di 

l  k§  n  îjr)  dopiK  55  (e'-   liàiTOuv,   SiopT,cr50i«n), 

qu,v, 

*  î    (ïf- 

KotW.  M  rrgwd  d.  i-pd;.  ,1  , 

ttIÇu  poar 

•oTir-ï")- 

S.  Sur  1«  ruoDi  rpi-on  *  da 

cml»  qui  1 

pir  ODC 

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\èt  CRAHHAIltE  COHPAnËE  DU  GREC  ET  DU  UTIN. 

ReuABQUEs.  —  I.  L'u  du  mot  grec  vûÇ  esl  le  seul  indice  qu'on  ait  de  la  présence 
dans  ce  mot  de  la  labiovélaire  primitive  q"',  en  effet  le  latin  nox,  le  vieil  irlandais 
innochl,  «itc  nuit-ii.  ie  golh.  nahli{al\.  Wat^t),  le  skr.  nalilit,  etc.,  en  ont  perdu  la 
trace;  mais,  en  même  temiis,  aucune  de  ces  tangues  ne  fournit  d'argument  contre  la 
solidité  de  l'hypothèse. 

II.  Sur  les  dirficullfe  spéciales  que  soulève  le  mot  îvu^,  gén.  ôvuyot,  meis.  grilTi.  en 
regard  du  latin  nngnis  et  des  autres  mots  analogues  de  la  famille  indo-européenne,  voy. 
Bbuchann,  Gmndrits,  etc.,  t.  1*,  p.  596,  Anm,  3. 

b.  -  Tra«alorMiatloBa  dea  laMoT«lalr«a  cm  Intla. 

276. —  Observations  préliminaires.  — De  la  comparaison  faite 
entre  les  divers  dialectes  italiques,  il  résulte  que  les  labiovélaires  pri- 
mitives ont  âù  être  traitées  à  l'époque  préitalique  comme  les  pala- 
tales +  IV.  Toutefois,  devant  les  voyelles  (u  excepté),  le  latin  se  sépare 
des  autres  idiomes  italiques  pour  des  raisons  encore  mal  connues. 

277. —  Lablovëlairea  devant  voyelles,  sauf  u.  —  Devant  toutes 
les  voyelles,  sauf  u,  le  latin  répond  par  qu  à  la  labiovélaire  sourde 
primitive,  par  gr  (dans  le  groupe  -ngv-)  et  ordinairement  par  y  à  la 
labiovélaire  sonore  primitive,  enfin  par  gv  (dans  le  groupe  -ngr-),  par 
Y  à  l'intérieur  d'un  mot  et  par  f  au  commencement  d'un  mot  à  la 
labiovélaire  aspirée  primitive. 

1°  Le  latin  répond  par  qo  à  la  labiovélaire  sourde  primitive  devant 

toutes  les  voyelles  (sauf  u),  tandis  que  l'osque  et  l'ombrien  y 

répondent  par  p. 

Ex.  :  quo,  qum,  qu&m,  guis,  qui  (cf.  gr.  no-,  osque  put,  qui.  pai, 

pae,  laquelle,  paam  accus.,  laquelle,  pxd,  c.-à-d.  quid,  ombr. 

poi,  poei,  qui,  pafe,  c.-à-d.    quas,  pi*,  c.-à-d.  qais), 

-que,  et  (cf.  ombr.  -pe,  osque  -p,  gr.  t(],  guattnor,  quatre 

(cf.  osque  petiropert,  quatre  fois,  ombr.  pelurpunm,  e.-à-d. 

quadnipedibiis,  gr.  ion.  ■zlmt^n;  [voy.  ci-dessus,  §274, 

1']},  \mqua,  linguit  (cf.  gr.  >tiru  [voy.  ci-dessus,  §  273, 

i°]),  seguor,  seguiminî  (cf.  gr.   Ër;o,uiai  [voy.  ci-dessus, 

§273,  i»]),  etc. 

llEHARQUES.  —  I.  On  a  vu  ci-dessus,  %  !64,  Rem.  I,  que  dans  les  mots  suivants  le 

groupe  qn  initial  était  dil  &  l'assimilation  d'un  p  primitif  initial  â  un  groupe  qn  médial. 

E\.  :  vainque  [cf.  gr.  icévTt],  coqao pour  ' qnaqno  (cf.  gr.  nÉtJ'ai,  lUn  min),  etc. 

II.  M.  Louis  Havct  a  démontré  [Reine  dtPhilol.,  t.  XX,  p.  "73  sqq.)  que  le  groupe 
qu  pouvant  faire  position  (cf.  Lucrèce,  IV,  12S  :  crasiaque  conveniant  liqnidis  at 
liquida  crauii]  ^uivaloit  A  un  groupe  de  deux  consonnes  (qr)  '. 

I .  r^  ptaAniHiièDe  m  pcnUU  dim  U  l«n^fl  populhir»,  pQÎHqn»,  dua  W  ven  Att  poMn  chr4(tfiu,  on 
Iriwt  iqna  compl*  poor  un  trochée  (iqua),  mtii  pniWlM  pronorçiil-nn  acqua  coitim»  l'iniliqne 

non  >  aciiia  •.  Vn;,  Viuiin,  dam  lu  Ron>an.  FurseSiiOBfn  di  VollniEJlcr,  t.  TU,  p.'  î«4. 


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PHONÉTIQUE.  -  CONSONNES.  1B& 

III.  On  a  TU  ci>de$sus,  K  113  ei  129,  qoe  dans  certains  cas  qn  était  devenu  o. 
Ce  changement  se  produil  dans  les  condiiions  suivantes  : 

1,  devant  ip,  et 

E^.  ;  colo  pour  '(pialo,  en  regard  deinqulinoi  (cf.  gr.  l-7rXeto,  voy.  ci-dessus, 
S  i^3,  1°),  —  coqnopour  *<[aeqiio(i:r.  ci-dessus,  Reh.  I),  — combretnm, 
)oac((k  gnnds«pè«).  pour  * quemfratiun *  (cl.  liih.  tiendrai  plur.,  «pè» 
ds  roKtui,  d'un  thème  prîmilif  hwendkro-). 

2*  Le  groupe  qu5-  était  passé  à  c&-  dès  la  p<!riode  primitive  du  laUn  *. 

El.  :  coins  (c(.  gr.  ndlo;,  piToi.  rac.  g'el-),  coUnin  {et.  goih.  hali,  ail.  ÇoIB, 
du  thème  germanique  primitif  *yirolêo-,  qu'on  railacheà  la  mfime  racine 
q'el),  CMnnm  et  oonira  en  regard  de  in-^lnira,  jocnr  [cf.  gr.  '^itap, 
voy.  ci-dessus,  g  213,  1»)'. 

On  sait  que  ce  fut  au  vin*  siècle  de  Rome  que  ifai-,  co-  Ait  assourdi  en  cfi-,  d'où  les 
formes  lincnnt,  -lacni  pour  -aeiinoi,  mm  pour  ifnoni,  -cnmqna  pour  -qaomqna. 
Comme  de  aiqnoi  on  avait  fait  aacm,  de  même  de  eqaos  on  Bt  acot  '.  Puis,  au  il*  siècle 
de  notre  ère,  les  théories  );rjmmali cales  qui  proscrivaient  les  prétendues  anomalies  avant 
^té  appliquées  rigoureusement',  on  imagina  de  former  sur  aifiii  un  nominaltf  eqnni, 
sur  loqnitnr  et  reUnqnit  les  pluriels  loqnniitiir  et  relinqwiiit,  etc.,  qui,  pour  les  an- 
ciens Romains,  eussent  été  des  barbarismes'. 


2"  Le  latin  répond  à  la  labiovélaire  sonore  primitive  devant  voyelle 
(sauf  devant  tt),  soit  par  gv,  soîl  par  T,  tandis  que  l'osque  et 
l'ombrien  y  répondent  par  A, 

a)  Le  latin  y  répond  par  gv  aprt^s  un  n. 

Ex.  :tui£ruo,  nnffuen  (cf.  ombr.  umiu  [c.-à-d.  anguito]  pour 
'omm[e]-tod,  ancien,  'ombetôd,  anc.  irl.  xmb,  beurre,  v.  h.- 
all.  ancho,  beurre),  inguVQ  (cf.  %T.  àSr.v,  paléo-sl.  okkuen, 
gonDé,  bouffl)^ 


roH  dut  ïyfi.  Vp.  Vaf.  L.  a<>iT,  ArcAindi  Walfflio,  1.  IX,  p.  I3tf. 

!  Iî*,'i*(p.  IM). 

décrira  'cod,  *COni,  •cotfd-  wpmdmt  COttidte,  COUdîe.  C.  1.  L.,  I.  V,  d-  531.  IS,  Hc,  toj. 
GinuK.  Lat.  Wortforme:!,  i.  t.),  nn  i  «crii  qnod,  quom,  qtlDt,  d'ip^^  (piB,  qua,  qull,  (le. 
Da  mina  l'analogM  do  lluquO,  llliqilil,  etc.,   a  remplacé  I»  farinM  'lincont.      seCDIltOr  par 

linqnoDt,  aequaDtar;  celle  do  coqni  a  impos*  Im  graphira  coquoi,  coqnom,  au  lion  de  cocoa, 

COCOm.  aie. 

s.  Tc^.  h.  Baant,  Jie  Gulluralen,  tlt-,  p.  S3  aqq.,  cilé  par  F.  Stdu,  tal.  Grainmalik,  t*  édil., 
p.  ÏS9  (f.  U,  c). 

S.  Tof.  tficitieamt  It  traité  itTMLnt  LoKvt,  de  orlhoçraphia,  daoa  la  loaa  TU  daa  Grammaliri 


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liia  GRAHMAIRfi:  COHPiRËE  DU  GREC  ET  DU  UTIN. 

b)  Partout  ailleurs  il  y  répond  par  t. 

Ex.  :  reoio  (cf.  osquc  kumbened,  c.-à-d.  cooTénît,  ombr.  ientat, 
c.-à-d.  Tenerit,  gr.  pai'vw  [voy.  ci-dessus,  §  273,  2*]), 
Tivos  (cf.  osque  bivm,  c.-à-d.  vivi,  gr.  Pi'oç),  vem  (cf. 
ombp,  benu,  c.-à-d.  Terubns,  v.  irl.  bir,  piquant,  pique), 
vonre  (cf.  gr.  pop4  [voy.  ci-dessus,  §  273,  S'I),  TOlfire  (cf. 
gr.  poXï]  [voy.  ci-dessus,  §  273,  2°]},  uva  pour  'ugwà  (cf. 
lith.  uga,  baie,  grain),  etc. 

Reuahques.  —  ].  Les  mois  où  Je  latin  présente  un  b,  làoù  l'on  attendrait  un  v,  sont 
des  mots  empruntas  à  l'osque  ou  à  l'ombrien. 

Ex.:b3i  (et.    osque  Bmianud,    c.-A-d.   Bovîano,  ombr.    bue,    c.-&-d.    bove, 
gr.  poD(*,  etc.'. 

II.  Après  n,  le  groupe  lalin  -gu6  a  subi  les  mêmes  transformations  que  qa^  (cf.  ci- 
dessus,  S  271,  1",  Rem.  III,  2°),  c'est-à-dire  que,  par  exemple,  la  3'  personne  du  pluriel 
du  présent  nngno,  qui  était  '  ongont  à  l'époque  préhistorique,  a  été  successivement  nn- 
gnont,  nnguut  et  nngnuiit*. 

3'  Devant  voyelle  (sauf  devant  u),  le  latin  répond  à  la  labiovélaire 
aspirée  primitive  de  diverses  manières,  tandis  que  l'ombrien  et 
l'osque  y  répondent  toujours  par  f. 

a)  Le  latin  y  répond  pargr  après  un  n. 

Ex.  :  ninguit  à  côté  de  nivem  (cf.  gr.  vfça  ace,  neige,  v.  irl. 
fnigid,  il  tombe  des  gouttes,  il  pleut,  goth.  snaiws,  ail.  Si^mt), 
angnis  (cf.  v.  irl.  escung,  anguille,  lith.  angix,  serpent),  etc. 

ReharoiJB.  —  L'observation  faite  ci-dessus  (3*,  Reu.  Il),  à  propos  de  tingnoiit,  s'ap- 
plique aussi  A  ningaont,  ningunt  (Lixhèce,  II,  621),  etc. 

b)  11  y  répond  parv  à  l'intérieur  d'un  mot. 

Ex.  :  niFem  à  cdté  de  ningnit  (voy.  ci-dessus,  a),  coniFeo  à  côté 
de  nictare  (cf.  goth.  kneiwan,  se  baisser,  rac.  kneig^h-), 
toveo  (ind.-eur.  ' dhog'keyô),  etc. 

c)  11  y  répond  par  t  au  commencement  d'un  mot. 

Ex.  :  ftnnus  et  ftnrafl  (cf.  gr.  9tp[iôç  [voy.  ci-dessus,  §274,  3*]), 
ot-/endo,  de-fendo  (ind.-eur.  ' g^hen-dko),  i^veo,  fausttu 
(cf.  ombr.  foner,  c.-à-d.  taveotes),  etc. 

I.  Vof.  d'iulrot  riruplM,  nm  m  coBln'tndt,  din>  K.  Bii<;aiAn,  Gmnanii,  fie..  I.  I'.  3  M3, 
p.  OOO.  qui  «nroie  iDW  1  Ciei,  du»  In  fimdie.  delta  B.  Aeead.  dti  Lineei,  t.  Ht.  p.  30Î  «qq. 
t.  CauiBe  'lincont  •  ianai  wiCMuiTCiiiml  UliqUOIIt,  linGVDt  «t  UliqilUnt.  Voy.  BiiviAn, 


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PHOMËTIOUE.  -  CONSONNES.  187 

278.  —  Lablovélalres  devant  congoones.  —  La  question  n'est 
pas  entièrement  résolue,  mais  voici  quelques  points  qui  paraissent 
acquis  : 

1"  Devant  t  et  devant  i,  ainsi  que  devant  n,  r,  l  et  y  consonne, 
les  labiovéiaires  primitives  sont  représentées  par  de  simples 
gutturales  en  latin. 
Ex.  :  coctus,  coxi  pour  'coc-si,  en  regard  de  coquo  (voy.  ci-dessus, 
§  277,  i°  Reu.  I  et  m,  1*),  insectiones  (cité  par  Avld-Gelu, 
xvil[,  9,  11),  Nciis,  in-sezit  pour  'insecsit  (~  dixerit),  à 
côté  de  ïuseque  (cf.  gr.  èv^icu,  aor.  opl,  hiaitoi,  v,  îrl. 
insce,  discours,  rac.  seq"'-,  faire  voir,  monirer,  informer),  fllîxum 
en  regard  de  liquor,  etc.',  —  tàgmm  de  'teq"tiom  (cf. 
insece],  agnus  de  'ag^nos  (mais  voy.  ci-après  2°,  Beh.), 
—  grayiB  (cf.  gr.  Papûç,  goth.  kaùrm,  skr.  gurûs,  lourd), 
grandis  (cf.  gr.  ^pCv6Û0[/.aE  Ahistofh.,  Nu^es,  362,  se  ren^rger, 
faire  le  fler,  le  dédaigneux,  dérivé  de  ^pÉvQoi;,  sorlc  d'oiseau  aqua- 
tique), migrare  (cl.  gr.  i^ieiètù,  changer  de  place,  i|*£Ù<ïailOai 
passer  de  l'autre  càU,  àp.oiFâ  COfinth.,  échange),  —  assecla  et 
assecnla*  deasseqnor,  £rlatifi(cf.  gr.^àXavo;).  — socinsde 
'tocwjos  dérivé  de  sequor,  collicise  dérivé  de  liqueo,  dali- 
cite  en  regard  de  laqueas^,  etc. 

2"  L'aspirée  labiovélaire  primitive  devant  r  est  devenue  I  au  com- 
mencement et  g  au  milieu  des  mots. 
Ex.  ift-agrare  (cf.  gr.  ôoçpocivofiat  [voy.  ci-dessus,  §  273,  3°])*, 

EBger,   gén.  egrri   (cf.    gr.   xiT/Oi,  infamie   on   laideur  repous- 

Remabque.  —  Peul-èlre  le  mot  agniis  {cf.  ci-dessus,  1»)  doit- il  Mrc  rattaché  à  un 
thème  indo-européen  og'hno-  :  en  ce  cas,  il  y  aurait  lieu  de  compléter  la  loi  prOcitée 
en  disant  que  l'aspirée  labiovélaire  primitive  s'est  réduite  !\  g  en  latin  non  seulement 
devant  r,  mais  encore  devant  n,  k  l'intérieur  d'un  mol. 

3"  Les  labiovéiaires  sont  devenues  de  simples  gutturales  en  latin 
après  la  syncope  des  voyelles  qui  les  soutenaient.  C'est  ainsi 
qu'on  explique  le  changement  de  neçue  et  d'atgue  en  nec  et 
en  ac  devant  consonne*. 


1.  Dans  «rIaiD»  f., 

,^„tmf.tom 

.ma  quintm  (iM>  r*nrd  d' 

c  quinqUB),  toulo  trace  de   la 

lattio- 

t«l.i»pFlDHivt>dbp< 

im.  U  forme  Qulnctius  no  pmuie  ri™, 

C  .  pu  j  *l™  rétabli   p«  , 

gif  ..«  quinqua. 

t.  D.>»auecula, 

l'n  «1  UK  tfti 

b.p.  lîS. 

3.  11  rut  «dmcllrc  1 

ditanl  d'uno  (prK|Uf  oi 

i.  11  Ha>bl.  q.>n  da 

ni  tragrare  oi 

1  lit  UM  romation   i  n!d<}til>lcaii 

D(  twptrable  l  celle  qi» 

iprt- 

r«  iof  pafvoiuii,  il  le  coi 

npoK 

podr 

•4t(,  r.™«faiblodQ 

Ihtfne  •àJw-,  ( 

:cr.  lai!  odorM  de  -ep.[ 
}  i.  ureh,.  C«M«MAa(*  d. 

ïO[iai 

5.  To).  BaDoi.m,  i 

V!i„e. 

rachapm.   HS7,  p.  31-,  3 

«.  D«  Drfoie,  Klor  l 

Iragniuin.lcn»! 

1  CnnCtni  «fait  pour  •  cB 

nquit 

01,  utienneacDl'co-eni 

luo-, 

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188  GRAMMAIRE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  UT1.1. 

279.  —  LnbtoTélalres  devant  et  après  u.  —  Devant  u,  la  labia- 
lisation  a  fini  par  disparaitre  dans  les  langues  italiques  et  aussi  en  latin. 

Ex.  :  çuercus  en  regard  de  (jnerguetum,  arcus  en  regard  de 

argui  gén.  (cf.  Lucbècb,  V,  526;  Cic,  de  nal.  dtor.,  III.  51,  M), 
d'ar^uites  sagillaires  (cf.  Paul,  tx  Fbst.,  p.  IS,  32,  Thewrea'k  de 

Pomr)  et  d'arq'uiteneiis  (cf.  Ace.,  ir.,  sa),  lacnnar  à  côté 
de  laguear,  oe-cubi,  si-cubi,  oun-cubi,  ne-cunde,  ne- 
cuter,  etc.  (cf.  skr.  kuka,  ind.-eur.  *q^u-)*,  etc. 

Rehauque.  —  Après  u,  la  Inbialisaticn  s'est  perdue  aussi  i  ce  qu'il  semble,  mais  la 
question  esllropspëciale:  vojeî  les  résultats  donnas  pnrK-BBUCBANS,  Grundrim,  etc.', 
i  667,  p.  eOi. 

B.  —  Explosives  considérées  d'après  leur  degré  d'articulation. 

Bibliographie.  —  K,  Urucuann,  Gi'undrûi,  t.  l*[(]ie  Vcrschiussiaute  nnchihrer 
Articultttionsan),  gS  738-747  (p.  651  sqq.)  et  S8  751-773  (p.  6M  sqq,). 

G.  Meyer,  Grit'hUche  Grammalik*,  g  197.—  K.  BnuCHANN,  Ûriechiêclie  Grammalik*, 
U  ^1-35  (Anikulationsart  ilei-  VerschlusElauie),  p.  iW  sqq- 

F.  Stolz,  Lai.  Cramm.',  p.  588  sqq.  —  W.  .M.  Lind.iay,  Ihe  Lalin  langiiage,  ch.  IV, 
S  95-98  (p.  379  sqq.). 

280.  —  Observation  grCnëralc.  —  Si  l'on  considère  leur  degré 
d'articulation  (cf.  ci-dessus,  g  60,  p.  30,  n.  b),  on  peut  classer  les 
explosives  en  ténues  (ou  fortes),  en  moyennes  (ou  douces)  et  en  aspirées. 

Or,  sous  rinfluencc  de  certaines  lois  qu'il  s'agit  de  dégager,  il  peut 
arriver  et  il  arrive  que  les  ténues  deviennent  moyennes  et  que  les  aspi- 
rées perdent  leur  aspiration,  ou  inversement. 

Nous  allons  étudier  en  grec,  puis  en  latin,  les  principaux  faits  qui 
se  rattachent  à  cette  question. 

RBMABQtiE.  —  Mais,  d'abord,  un  .iverlissement  est  nécessaire.  Nous  nous  servirons 
de  prérérence  des  termes  consacrés  par  la  grammaire  grecque  et  par  la  grammaire 
latine,  c'est-à-dire  que,  conservant  aux  aipiriea  le  nom  que  tout  le  monde  leur  donne, 
noua  désignerons  les  Tories  par  le  mot  ttniiet  (n,  t,  x,  —  p,  t,  c]  et  les  douces  par  le 
mol  moijeiinei  (p,  5,  fi  —  b,  d,  c)  '. 

Celte  classillcation,  il  ne  faut  pas  l'oublier,  est  tout  ft  Ibit  indépendante  de  celle  qui 

?tc..  Toy.  Zl-uti,  dam  ks  Bfriehie  d.  btrhm.  GesdUchafl 

.  i«  dcai  cliiin  Ae  idikII»,  cellra  qu'oo  fiiil  eulrndro  irrc 
m  (Sanà.  x  i^i  nid«a  »  ou  «  a^pïrdi  ")  et  crlin  qu'on  Fiil  rDlmilrc  uiu  upinlion  ('l'iïi. 


*   Pi  ?>  S  ^tiiml  dixrniHs  an  conlinua  ('oj,  ci-dcnoa, 
"  il  Pl«f«  ■  


«t  pi»  l*nuei  qiH  In  upirtci  ».  tûv  [liv  i|(i),iôv  ioTi  Bauvrepa,  tûï  Si  Baffimv  i|"Wt«P«-  "  I"' 
pcllrat.  L«  Ulini  ont  Iriduil  do  groe  Ih  tcmn  corrrtpanduU  levés,  medlB,  BSpar»,  bim  que 
votabnlit  apjtd  Lalinos,  p.  M  sqq. 


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PHONËTIQUE.  -~  CONSONNES.  18fl 

divise  les  explosives  en  sourdes  el  en  sonores'.  Mais  il  7  a  avantage  à  substiUier  les 
mots  Uauet  et  moyennes  aui  termes  foiie$  et  doueei,  ne  serait-ce  que  pour  éviter  de 
conroniJre  malgré  soi  les  fortes  avec  les  sonores,  et  les  douces  avec  les  sourdes,  ce  qui 
arrive  souvent  aux  débutants  préoccupés,  à  tort,  de  chercher  un  rapport  entr«  ces  mois- 


I.  -  Grec. 

281.  —  Les  ténacs,  —  Bien  que  les  ténues  primitives  se  maintien- 
nent en  général  sans  changement  en  grec  (cf.  icx-rôp,  père,  en  regard 
du  sanscrit  pità,  W,  en  regard  du  sanscrit  ca,  etc.),  elles  se  sont 
modifiées  parfois  sous  l'influence  de  sons  voisins. 

Une  tenue  s'est  changée  en  tenue  aspirée  : 

a)  Dans  les  groupes  As,  ps,  comme  le  prouvent  les  graphies  XS,  «tS 
employées  par  divers  alphabets  locaux  pour  représenter  les  sons  notés 
plus  tard  par  Ç  et  iji*. 

Rbmarques.  —  1.  Ce  changement  de  ténue  en  ténue  nspirée  s'est  même  produit 
quelquefois  dans  les  groupes  <jk  et  me  devenus  en  certains  pa];s  grecs  a/  et  aif  far  une 
sorte  d'assimilation  régressive  [et.  uia/o;,  pécule,  queue  dn  fcuiiiM,  di»  tmiu,  à  c6lé  de 
[l'iKOi  [e(.  Vo\A.vx,Onomatl.,  6,  9i],  Xtafo<;,  \at,  au  lieu  de  X-'nco;,  ao6vZ-Aoi  inscr. 
ait.  au  lieu  de  vicovSuXof,  àafipxyoi  att.  au  lieu  de  iaitifi-joi,  la-^y^i  et  non  *iv- 
TH(en  regard  de  ûitoifft^Qî  [cf.  ^t^-riiî,  »ctiuo  de  boire],  etc.). 

II.  Il  ne  ftLutpas  confondre  les  faits  de  la  remarque  précédente  avec  les  exemples  dans 
lesquels  9y^  et  00  s'eipliquenl  pir  une  métathése  propre  à  la  langue  attique  vulgaire 
(cf.  S;(evoxXîjt  p.  XaiwoiikTfi  ^=  SivûxXtîî,  ËYf«Tçiv  pour  Éypi'Jitv,  etc.). 

b)  Dans  le  groupe  km  réduit  à  kkn  (/v)  par  la  chute  de  la  siftiante 

(cf.  âr/yri,  balla  du  blé,  pour  *  i.7i.'î-i%,  en   regard  du   chypr. 
àxoT-Tx,  orge,  du  lat.  acus,  aceru  et  du  goth.  ahs,  épi^). 

c)  Devant  l'esprit  rude,  reste  d'une  ancienne  sifflante  :  en  pareil 

cas,  l'aspiration  est  reportée  sur  la  ténue. 
Ex,  :  xaAi^bi  pour  xxt  -|-  t^u,  ii^ufa-iita  pour  jtc  -|-  ùçiivci),  etc. 

Rbhasques.  —  1.  Ce  passage  de  la  ténue  à  l'aspirée  devant  une  voyelle  aspirée  se 
produit  aussi  dans  les  crases. 


■a  »iil  In  IDOT'B 

u«  (*,  d,  oit.)  et  1. 

Ih  («nun  (p. 

s«i.ir*».{p*.  M. 

■  >piré«  ■»  •'« 

xou>p>gnc  d  »uc>ii 

n  unoritè  gMlllr, 

î.  Dut  le  t'raljrte,  p.  ill  n,  Plalun  appelle  le  a  une  Idlre  qui  proroqno  l'upirilioD  :  ypâ^f^  Jtvii,- 

3.  A  dlfaul  d'iuln  preuTr,  le  f_  de  â^VT{  surirul  à  dércler  h  ehote  d'une  ■nclen»  liniuile.  Sur 
la  cbu;;tnient  da  Uddci  «  upirMa  dans  ecrtùnt  dùleclei  et  particulièmiml  dan*  la  ditltle  iltiiiBe 
on  conMlIcn  ■•ec  proAl  neeciiH  dam  1«  Sfurfie»  de  CnHiui,  I.  I,  ï.  «î  uv\-,  Ciariti,  Grimrfjfljf, 
de.  S'  M.,  p.  SDO  >qq.  ;  von  »■■  UChii.,  Bber  die  Atpiraliaa  der  Ttaxei  Bar  Nal.  und  llq.  im 
Zend  H.  Grieeh.,  Leipiig,  le;}  ;  G.  Hmi,  GriecbtKKt  Crammalik,  g  iOt  aqq.,  >•  éd.,  p.  Ï80  aqq. 


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GRAMMAIRE  COMPARÉE  DU  GHEC  ET  DU  LATIN. 

cuoTiç,  )Ft5:t(i>ç,  pour  xal  ooa,  xa!  Bfftrç, 
,  OoiiiiTiov  pour  To  [(jLîtTiM,  elc. 

Mais  ces  crases  ne  sont  ordinairea  que  chez  tes  poètes. 

II.  Quelquefois  même,  dans  certains  dialectes,  particulièrement  dans  le  dialecte 
atliquc,  l'action  de  l'esprit  rude'  se  Tait  sentir  sur  une  eiplosive  précédente,  séparée 
de  l'esprit  rude  par  une  voyelle,  ou  sur  une  vibrante  p  précédente,  qui,  à  son  tour, 
change  la  lénue  précédente  en  ténue  aspirée. 

E\.  :  içiopxéoj  Inscr.  dor.  (cf.  C.  I.  G.,  n'  1688,  I.  9;  DiTTENBEnccH,  Si/ll., 
n»  ni ,  69  ;  18  ;  n"  388,6)  de  'emhopKéu»  (cf.  oaxoç,  Hmmtj,  bÙOiSt,!, 
(|iii  M  compiiit  «n  toi  (de  «ûtâï  et  de  àStîv,  àvSavEiv}*,  ffcvfi  et  ion. 

ffaup-fj,  gurdc,  de  'Ttf<)-bf&,  f  pOûSoï,  qui  «I  CD  roule,  qui  eat  (wHi,  de  'vftr- 

o6o(,  TÉftpnnt^v,  quadrige,  de  *TBTp-iirJtO'*.  Cf.  ci-après,  307,  1°,  Reh.  VI. 

III.  Contrairement  aux  lois  de  la  dissimilation  consonanlique  (cf.  cj-après,  g  322  sq.], 
il  n'est  pas  rare  de  rencontrer  dans  dilTérenls  dialectes  des  formes  comme  celles-ci  : 

El.  ;  'Av%{i.oxoi  au  lieu  d'  'AvtiXoyo;,  Ni]^ip)((i)v  au  lieu  de  Nixipyiuv,  ♦«- 
fxio;  au  lieu  de  Iliijiipaiot  (dïal.  ait.').  —  Otjjujvoooï  au  lieu  de  tiu-i- 
vofloç  [dial.  de  Styra),  etc. 
diOit  au  lieu  de  BÉti;,  6E|it!o6oxXiîf  au  lieu  de  8c]jiiffToxX^;  (dial.  att.!. 
—  X^^P'î  *"  ''^''  ^^  >;"''?'(.  ^*«  *  *"'«  (<!'»'■  il'Oropos),  etc. 
Ces  divers  exemples  montrent  que  dans  certaines  prononciations  dialectales,  l'aspira- 
tion d'une  ténue  aspirée  pouvait  changer  une  ténue  en  aspirée,  non  seulement  si  la  ténue 
et  la  ténue  aspirée  se  trouvaient  dans  deux   syllabes  voisines,   mais  même  si  elles   se 
trouvaient  dans  deux  syllat>es  séparées  l'une  de  l'autre  par  une  autre  syllabe. 

IV.  C'est  évidemment  la  même  loi  qui  a  maintenu  dans  l'ancien  dialecte  crétois  des 
formes  comme  SidiBOai*,  6i8^i,  OlSej^lévu)!,  ÔiOtTUi,  etc.,  a  quelquefois  rétabli  dans 
d'autres  dialectes  les  anciennes  ténues  aspirées  changées  en  simples  ténues  par  dissimi- 
lation (cf.  &ri6<ï,  luiio,  BU  lieu  de  trfl(i,  Kvtdc9Y|  au  lieu  de  àvtTtO'ri  [dial.  atl.],  — 
$(6iuv  au  lieu  de  tltCOuv  [béot.],  etc.)  et  enlin  a  fait  aspirer  l'initiale  de  mots  comme 
&pi6[jL(i{  au  lieu  de  àpiO^jLd;,  lyoi  au  lien  de  Ëyu,  etc.  (inscripl.  ait.  du  vi*  et  du 
V  siècle)*. 

V.  L'analogie  a  joué  aussi  un  rÛle  dans  le  changement  en  ténues  aspirées  de  certaines 
ténues  primitives.  C'est  ce  qu'on  voit  dans  les  formes  àXiifio  (cf.  Xi'na  et  le  skr.  llm- 
pâli),  SéYo[,iai  (en  regard  de  SJxo(ji.xi  ion.  dor.  lesb.)  et  dans  les  parfaits  comme 
StStixa  (de  Ëifxvufii),  etc.'. 

I.  Oh  plui  eiMlemnit,  de  l'upinliaa  eiigltot  cotre  dnii  Toyell»  (ia]r.  ci'iprte,  ,;  3117,  I*}. 

iiilo  ]«  upiralkiiu,  0  +  a  l'est  mntricl*  r^gnllireiunl  en  u.  d'où  U  furme  «ùtiiÎJit  cilèc  par 
Aruumi'i  dikoli.  de  pronomine,  p.  351,  I.  Tonleruii.  l'iunieii  d'Hérodote  prtoote  UHi  la  fome 
aûSxSr.ï  (et.  H»».  VI,  Hi).  maù  on  Hi(  quo  l'bnirn  d'Btrndi'li  n'cii  pas  alKulument  pur  (toy.  ci- 
deniH,  §  17,  p.  SO). 

3.  CnfuriHaH  rancooIrenL  aar  lei  iDKriptiom  aUiquadu  vi'  d  du  r<  titclo;  ello  detknneDt  piu> 
rarei  1  partir  du  ir".  Voy,  Mtunauii,  ouf.  cilr,  î*  éd..  p.  "9   sq. 

*.  Pour  U  groupe   -M-  dani  celle  forme,  roy.    ei-aprd,  g  306.   !*.  Ria.   1.  Uait  ce   qu'il  faut 

*lhl-lhi-mHct.  cl-tfria,  %  3ÎS). 

S.  Sur  celte  qunUun  ipéFlale,  toy.  K.  BatMiin.  GriKiilie/te  Gramn.*,  p.  73,  n.  I.  qui  conbat 
l'opiaionda  Miiinaain,  Mil.  Aii>Hl«cAaK,ie8e,  p.  iSl   et  de  G.   MtTt;  Gnech.  Gramm.,    1*  td., 


f.  Oanorr,  iiir  GtKhiehlt  da  FirftkU,  p.  Î84  sqq.  ;  K.  Bauo». 


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PHONÉTIQUE.  —  CONSONNES.  101 

282.  —  Devant  toute  consonne  sonore, une  ténue  se  changeait  en 
ffioyenne  dans  l'indo-européen  '  :  cette  loi  a  continué  d'être  appliquée 
en  grec,  comme  le  prouvent  les  formes  iirî-ëS-oti  (cf.  skr,  upa-bdâ, 
triîpignemenl,  d'une  racine  perf-)  Pinb.,  lendemain  de  fCle',  ûCëiXXttv  Hom. 
(ri.,  XIX,  80)  pour  ûitoÊcélitw,  Tcl^Y^'''^  ^^  rcWstw,  xXtCSiov  en  regard  de 
xloirri*,  etc.;  c'est  une  loi  analogue*,  qui  explique  TTry-^y-iti  en 
regard  de  icœoootXoç  {p.  ' itait-yatlo-ç),  (tty-vu-fii  en  regard  du  skr. 
miç-rà-,  mélangé,  etc. 

En  dehors  de  ces  deux  cas,  le  changement  de  la  ténue  en  moyenne 
ne  se  trouve  que  dans  des  formations  nouvelles,  soumises  à  l'influence 
de  l'analogie  (cf.  x(x5>e6ûî  messén.  en  regard  de  x^tTr-,  voler,  wpvT(T.v, 
ôpy-yT)  en  regard  de  ôpyx-,  creuser,  fouir,  etc.)'. 

Mais  il  y  a  des  cas  où  il  est  difficile  de  dire  si  le  changement  de  la 
ténue  en  moyenne  est  dû  à  la  loi  phonétique  ou  aux  effets  de  l'ana- 
logie. C'est  notamment  le  cas  pour  t^yocvov  (en  regard  de  rô*»}  et 
pour  ^UCii*. 

Remarques.  —  I.  Le  dialecie  pamphylien  présente  un  exemple  remarquable  <le  l'in- 
fluence d'une  nasale  sur  la  ténue  qui  la  suit,  dans  la  graphie  (v]S^  pour  vt. 
Ex.  :  néSe,  cinq  (atl.  nivTt),  cÎYtoSi,  qu'ih  condniHni  [dor.  âytuvTi),  elc. 

II.  Sur  le  (railemcnl  du  grouie  primitif  iiu  initial,  qui,  en  grec,  aboutit  à  (W-,  d'où  tr-, 
Toy.  ci-dessus,  S  230,  S",  a  (p.  140)  et  sur  le  Iraitemenl  du  groupe  primilif  Iw  médial, 
qui  devient  cto  {tt  en  attique  et  en  béotien),  voy.  ci-dessus,  %  230,  5»,  b  (p.  lil). 

Quant  à  la  forme  chypriole  iri'î,  qui  correspond  à  riç,  on  i'eiplique  aujourd'hui  par 
la  transformation  en  epiranle  du  groupe  préheilénique  l"'  substitut  de  l'indo-euro- 
féen  9"*. 

283.  —  Les  ténues  aspirées.  —  Les  ténues  aspirées  de  l'indo- 
européen  se  sont  maintenues  en  grec. 

Ex.  :  (i<pccpccYfo[i.a(t,   hom.,  pétiller   (cf.   skr.   spkûrja-li,    il  pStille), 
OfÂot^,   escabeau  (cf.  skr.    pkàlaka-m,  planche,  marchepied), 


Branù,  1.  IX,  p.    ISO  iqo 
comUIA  1«  cITeLa  dtoi  l'im.-  — -- 

ï.  Vaj.  K.  Btnuiuii,  Gritthii,. -..-,  - 

da  PirfikU.  p.  ïe*tqq.  ;   G.  llii««,  firiw*.  Cm™™.,  * 
WiiHiun  du»  Ica  BtUrtgt  de  BcurRborgtr, 
-  qoe  In  dialMlH  chyp'*''*  »'  pimptiTlien   "'' 
a.  antidriti.  tic,  1.  I',  S  40S,  »•,  p,  JOi  iq. 
BtMii»,  CruarfrtM.tlc..  1.  1'.  g  0S«,  3  (p.  S»«)  el  S  7J).  d 


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m  GltAHHAlRE  COMPARÉE  DU  GIIEC  ET  DU  LATIN. 

oîo8a,  lu  sais  (cf.  skr.  véltka),  cx^Cw.  j»  rends  (cf.  skr. 
chinâtti,  il  fend),  cçâliofioti,  je  trébuche,  je  me  lrom(ie  (cf.  skr. 
ikkalale,  il  trébuche)',  etc. 

RBHAnoUB.  —  Les  lénuee  aspirées  primitives  s'élant,  dès  l'époque  prélieilénique, 
confondues  en  grec  avec  les  moyennes  aspirées,  c'est  seulement  à  propos  de  celles-ci 
que  nous  étudierons  les  transformations  que  les  unes  et  les  autres  ont  subies  dans  les 
différents  dialectes  (voy.  ci-après,  gg  38S  et  suiv.). 

2S4.  —  Lca  moyennes.  —  On  a  vu  ct-dessus  que  les  moyennes 
de  l'indo-européen  se  sont  conservées  en  grec.  Mais,  dans  la  suite  des 
temps,  certains  dialectes  ont  plus  ou  moins  altéré  la  prononciation 
de  ces  consonnes. 

1*  Ainsi  les  moyennes  sont  devenues  parfois  des  spirantes  sonores. 

a)  Par  exemple,  ^  est  passé  à  u  dans  le  laconien  et  dans  l'éléen, 

même  avant  l'époque  romaine,  comme  le  prouve  la  tran- 
scription du  F  par  ^  dans  ces  dialectes  (voy.  ci-dessus,  p.  138, 
n.â);  en  attîque,  c'est  seulement  au  commencement  de  l'ère 
chrétienne  que  le  ^  devint  une  spirante  (cf.  ci-dessus,  §  9S, 
p.S3)'. 

b)  Le  S  était  devenu  une  spirante  en  éléen  dès  le  vr  ou  le  v*  siècle 

av.  J.-G.  (cf.  ci-dessus,  §9S,  p.S3);  en  attique  le  même  chan- 
gement de  prononciation  se  produisit  au  commencement  de 
l'ère  chrétienne. 

c)  Le  Y  était  devenu  une  spirante  (j)   dès  le  second  siècle   avant 

notre  ère  (voy.  ci-dessus,  g  05,  p.  Si  et  cf.  Fn.  Blabs,  ueèer  die 
Ausiprache  des  GriechUcken,  3'  édit.,  p.  107). 
On  sait  que  cette  prononciation  du  ^,  du  S  et  du  y  est  celle  du 
grec  moderne. 

i'  D'autre  part,  les  moyennes  se  sont  changées  en  ténues  : 
a)  Dans  des  formations  comme  Çfvo(  (préhell.  'kiken-  pour  'gzken-, 
c'est-à-dire  *ghs-en-*),  qui  sont  communes  à  toute  la  grécité, 
et  dans  lesquelles  la  moyenne  primitive  se  trouve  placée 
devant  une  consonne  sans  sonorité  (cf.  ci-dessus,  §382). 

ItEHAHOUB.  —  Des  formes  comme  ÇiûSui  el  Çiux-ttÎ!  (en  regard  de  ^tâfvu\i.i  et  de 
Çoyiï),  etc.,  ne  sont  pas  pour  'Cfuy-ffiu,  *Ceuy-TOç,  etc.  :  la  ténue  x  eVislail  déjà  dans 
ces  formes  à  l'époque  préhell é nique  ;  de  même  itcaa't  est  pour  'itot-ffi  [ff.  skr.  paUii), 

p.  IBO  iq.  1<A  H  Irnnis  UDt  biMiofnpiH»  dt'Uill^)  tl  UocLiin,  on  Iht  Irralmtnt  of  original  Itard 
aipiralet,  A»itr.  JaurH.  of  Phil..  VIM,  i07  iqq.  (iniU  11  (héorie  do  Hoallm  ni  coolulalilc,  toj.  K. 
Bimii-n.  Gritch.  Gnmm.,  X*M.,  p.  $1). 

t.  Toy.  Hiiiiiu...,  Gramm.  Jtr  Ali.  Iiuehrifltn.  1-  M.,  p.  flO. 

i.  Vn}«  duu  BomiAin,  CrxmfriH,  clc.t.  l'.^OI»!.  715,  la  julieciUon  de  odlc  Mjmoiog». 


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PHONÉTIQUE.  -  CONSONNES.  193 

et  non  pas  pour  *îto3-ci  (rf.  ci-après,  S  389,  i",  p.  199  el  voy.  K.  Brlgmann,  GrundrUs, 
elc,  l.  1*,  g696,  p.  623)'. 

b)  Dans  la  prononciation  populaire  de  certains  mots  comme  Mmi- 
K>r,î  pour  M£yaxï.viç,  KXa'jxuv  pour  rja'Jxdiv,  tÔTu  pour 
OOTW,  qu'il  donne,  Tu(v)Tipf(i)î  pour  TwSipfuç,  cIc*. 
On  voit  que  cette  prononciation  vicieuse  tenait  à  un  fait  d'assi- 
milation qu'explique  la  place  des  deux  consonnes,  à  l'initiale 
de  deux  syllabes  voisines. 

3"  Les  moyennes  se  sont  changées  en  aspirées  dans  un  cas  sur 
lequel  nous  renseignent  les  inscriptions  attiques:  une  graphie 
comme  0V60I  (Inscr.  de  373  av.  J.-C.)  pour  oùX'  ot, 
rapprochée  de  la  forme  oùôitî  (nouvel  attique;  Anmote)  pour 
oùS'  il;,  wtiii  (cf.  oùSt-iAi'a),  prouve  qu'un  S  pouvait  se  changer 
en  6,  quand,  par  suite  de  l'élision  de  la  voyelle  finale  qui  le 
suivait  d'abord,  il  se  trouvait  en  contact  avec  une  voyelle  initiale 
frappée  de  l'esprit  rude.  On  voit  ce  qui  se  passait  en  pareil 
cas  :  l'explosive  perdait  sa  sonorité  et  l'aspiration  qui  suivait 
était  reportée  sur  elle^ 
De  même  une  orthographe  comme  5  y'  iipwî  ne  pouvait  pas 
répondre  à  la  prononciation  que  réclame  la  phonétique  :  on 
attendrait  ôjf^ïipwî,  comme  on  a  oyOef^*. 

4*  Le  groupe  indo-européen  zd  s'est  conservé  en  grec  (cf.  ci-aprts, 

§  309);  mais  tandis  que  le  lesbien  le  transcrit  par  a%,  les  autres 

dialectes  le  représentent  par  X,  (cf.  ô^o;,  branche,  lesb.  ÔtSo;, 

goth.  att-$,  ail.  Slft,  ind.  -eur.  'oido-i). 

nBXARQUE.  —  Le  dialMie  atiîque  traite  ce  groupe  zd  comme  le  groupe  irf  issu  du  d-j 

(et.  ci-dessus,  5  221,  6*  D,  a,  p.  136)  et  lea  représente  l'un  et  l'outre  par  la  lettre  ï. 

5'  Sur  le  groupe  W  issu  de  SX  cf.  ci-dessus,  §  26S,  Rem.  III,  p.  171. 

285.  —  Les  moyennee  aspirées.  —  Dfes  l'époque  préhellénique 
tes  moyennes  aspirées  de  l'indo-européen  s'étaient  confondues  avec 
les  ténues  aspirées  :  en  d'autres  termes,  bh,  dh,  gk,  gh,  ont  été  traitées 
comme  ph,  ih,  kh,  qh^. 

I.  Sur  aae  pirliculjrilé  du  It  pronopcûtïiHi  bèoli«Diw  aide  1>  pronoiitiatH-D  cr^loiie  ilgniléc  par 
KcTxgci  {Quatt,  gr.,  !,  p.  Î93  t)  cl  par  B^jchiin,  r»).  G.  Huma,  Grixh.  Gramta.,  t*  éd.,  p.  S03 
OlBl.AniD.). 

3.  EitDpl»  «iipnint«>  1  KuiKJiiia  {dit  Crinh.  VatemMcIv-iflen  ihrir  Spracht  Mch  taKfraaehl. 
f.  mtq.-.iU;  ZrilKhriflâc  Kcus,  I.  XIXiU,  p.  iSG  «iq.].  pir  K.  Bai.-i;iAn,  Crnndriii,  etc.,  t.  I, 
g  135,  p.  «3(. 

J.  Suivant    CriiTiri,  nramliBse,   rlc,   5'  éd.,  p.  5ÎI    iqq.  et  Fici.  dyiii  la  Zeitithift  do  Kvbn. 

mtrairiqiw,  d'uwmo'cnnernuplric.  HaiiBaïaïAim,  r7ri>fA.  r,>nm»i.,V  iA.,f.  gj  dinlcsle  la  vairur 
de  leur  D|w»n. 

*.  Vni.  Bai»»!*,  Gr.  Gr.  •,  p.  5i  el  Grundriu.  ele.,  l.  I>,  5  :îS  (  p.  ii^). 


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194  GRAMMAIRE  COMPARÉE  DU  GRBC  ET  DU  UTIN. 

Ex.  :  <psf<i)  (cf.  skr.  èkara-li,  il  porte)  [lioBô-ç,  salaire  (cf.  skr. 
midkâ-),  Ej^w  (cf.  skr.  sakalê),  Bd'vu,  frapper,  <pôvoç,  meurtre 
(cf.  skr.  kân-li,  ii  frappe,  3^  p.  pi.  ghit-ànti),  etc.'. 

Remarques.  —  I.  Asseï  souvent  en  grec  l'analogie  a  substitué  une  mo^'enne  à  une 
ténue  aspirée  préheliénique. 

Ex.  :  xaTa-XÉYfiCvoî  Hom-,  Od-,  XXII,  19S  [en  regani  de  lÉ/oç) —  xpuC^^oojtii 
ait.  (en  regard  de  xpùça),  etc.  *. 

11.  Pour  le  groupe  -;({ii-  dans  les  mois  comme  |jie)iiopu/<xGv«  (Hox.,  Od.,  XIII,  t3S), 

de  (iOpùaou),  Icindro  «n  noir,  Doircir,  tichcr.  àxa/[lÉvo;,  aiguii^,  elC,  VOy.   KÛHNEK-BlaSS, 

au$fùhrliche  Gramm.  der  griech.  Sprache,  %  63,  2  (p.  263). 

286.  —  Traitement  des  aspirées  en  grec.  ~  On  retrouve  en 
grec  la  trace  d'une  loi  qui  régissait  le  traitement  des  aspirées  dans  la 
langue  primitive  indo-européenne  et  qu'on  peut  formuler  ainsi  : 

Les  aspirées  n'étaient  possibles  que  devant  des  phonèmes  sonores^ 
(voyelles  pures,  voyelles  nasales,  liquides)  ;  elles  ne  pouvaient  se 
rencontrer  ni  devant  (,  d,  ni  devant  »,  z. 

De  ce  principe  il  résulte  : 

a)  Que  devant  des  aspirées  les  aspirées  perdaient  leur  aspiration  *. 

Ex.  :  Tc^TtETÔi  (pour  't:ï-7ui6-ôi*),  de  ic/notOa. 

h)  Que,  quand  une  aspirée  se  trouvait  devant  tes  consonnes  non 

aspirées,   t  ou   s,  ou  devant  un  groupe   de   consonnes   non 

aspirées,  comme  sk,  si,  l'aspiration  de  la  consonne  passait  à 

la  dernière  consonne  du  groupe. 

Ex.  :  icaccxw  (en  regard  de  itaOïiv,  racine  q"'entk-),  îff^cLxnç,  qui 

est  tout  à  Tait  en  dehors,  k  l'exlrémité  (de     egzgho-  p.  'eghs-qo-, 

dérivé  de  èÇ),  etc. 

Bbharqi;b.  —  Toulefois,  de  nombreux  exemples  montrent  que  dès  le  principe  les 
effets  de  cette  loi  furent  contrariés  par  l'action  de  l'analogie. 

C'est  ainsi  qu'en  grec  l'analogie  des  désinences  en  -to  a  changé  *'ù;(0o  en  (uxto 
(cf.  Ëuj^DjXKi),  —  que  l'analc^ie  du  suffixe  -ri-  a  amené  le  changement  de  'tiuo^i-;  en 


I.,  Grandrii 

1.  Voy.  OiTsorr,  eiir  Getekichlt  dei  Ptrfekii  (p.  Ses  tq.  ;  317),  cité  pirBuniNAiiii,  Grutidriu,  «le, 
t.  I',  p,  S35, 

3.  Nmd  ne  diipnioni  pu  Hl  frinïaii  dea  tTrnin  coniiiii>d«  que  l'ilismiod  >  formis  poor  oppruer  la 
Sonortaule  lui  Gertuiclilaiile.  Ifs  Soaoï-Iaule  compreDDFnt  Ici  tioai  qui  ne  l'tccnnipagiifat  d'iacna 
bruit  d'eiplMion  on  ds  (roltemcnt.  comme  les  Toyclln  a,  i.  In  Duala  et  Itgliquld»  ud  Tibnnln.  La 
GerguKhUute,  m  contraire.  compreaDCDl  l«  ciplosie*  1  cl  d  liaii  que  Ici  eiwtiuucK,  :,  qui  Knl,  lei 
■ne*  dn  brviti  pun,  les  autres  des  bruits  Iccompagnés  de  frolteneiita.  Selon  que  le*  groupca  rie  pho- 
ntmca  doni  Q  lienl  d'élre  qootiDn  aonl  ateompignéi  ou  non  d'une  >ibn(iaa  gl«(tale  on  dit  qu'ila  sont 
»imo™»{«i«i"(Ao/i)oBaourdi(j(ir»nilM),Vnï.  Bacuin.  Grvndnst,  tU.,t.  1«,  g  3*  (p.SB). 

i.  Pour  Ici  Imnn  crMoius  do  l'inscription  do  Carljnc,  où  aï  est  représenté  par  -M-.  •«f.  ri. 
aprt..  p.  UJ,  n.  î  «,  pour  les  cicmplca,  cl.  C.  «ma,  Grieel,.  CraniiB.,  3*  *di(.,  p.  351  (g    S6»). 

9.  D'où  *;vp<'''^i'>  '"I-  ci-*prtB,  g  iS9.  I*  (p.  IVS). 


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PHONÉTIQUE.  —  CO\SOSNES.  lOS 

itiiati-;,  que  jO,  /H,  «0  onlété  changés  en  jtt.xT,  m,  dans  des  furmes  comme  foiCTÔî, 

Iiuiii4(cr.  foÇ(iu),  iv-t>rtiiç,  iinBpportabU)(rf.  !)(»"),  5-ltufftOç,  in.p^n^lfiLlf  (ct.TrtuÔojXaii), 

d'après  l'analc^e  dunEnrôï,  d'itiaTOï,  etc. 

En  dehors  de  ces  formes  communes  A.  tn  tangue  grecque,  il  en  est  d'autres  propres 
&  certains  dialectes,  oii  l'on  retrouve  les  mêmes  eflets  de  l'annlogie.  Telle  est  en  éléen 
la  forme  niffxu  (au  lieu  de  nivyiu)  duc  à  l'analogie  de  toxu,  de  Xiaxu>  et  d'autres 
semblables.  Telle  est  en  atliquc  et  dans  quelques  dialectes  la  forme  ixTo;.  m  drhon  (en 
r^ard  de  la  forme  locr.  ÈyOïiî  [cf.  dial.  d'Ejiiilaure  É/Sm,  ë/Qoi]  de  'rgidhot  ^  'tgha- 
los),  due  A  l'analf^ie  de  ÈvtÔï. 

287.  —  Les  aspirées  du  grec  primitif  se  sont  maintenues  longtemps 
intactes  dans  les  divers  dialectes.  Mais  c'est  surtout  le  dialecte  attique 
qui  les  a  conservées  le  plus  longtemps;  cela  n'a  rien  d'étonnant,  si 
l'on  songe  à  la  prédilection  des  Athéniens  pour  les  sons  aspirés. 

Les  Grecs  installés  en  Egj'ptc  après  la  conqui^te  d'Alexandre  se 
montrèrent  aussi  conservateurs  très  fidèles  des  sons  primitifs  ç,  fl,  -^, 
puisque  nous  avons  la  preuve  qu'au  second  siècle  de  notre  ère 
ç,  9,  -^  étaient  encore  (à  l'exception  du  0  dans  le  groupe  6i-)  pro- 
noncés comme  des  ténues  aspirées'. 

Mais  avec  le  temps  la  prononciation  se  modifia  et  peu  à  peu  les 
aspirées  devinrent  des  spirantes. 

Certaines  notations,  où  f  est  représenté  par  tcç,  9  par  tO,  -^  par  x;^, 
peuvent  nous  renseigner  sur  la  manière  dont  s'est  fait  ce  changement. 

Ex.  :  tTA'jIttfli  llts.,fragm.  m,  2;  5;  Inscr.  de  Délos  {nuU.  dctx>rr.  hell. 
t   VII,  109,  I.  2i:  26;  etc.),   X^ICfo;   Hésiode. 
TÎT^,  TiTÔtûd),  titScç  de  la  racine  9ïi  (cf.  ri^ro)  ;  IIÎtBoç 
bourg  de  l'Attique  (cf.  c.  i.  A)  t.  m,  ioi2;  i962),  etc. 

ÔHX^î  Pi"»-!  O/.,  6,  2l;  oXX^w  PiND.,  01.,  2,  74;  Calum-,  Hymne  à 
Jupiter,  23;  ÔHX'i  ^ité  par  Suidas;  iaxx^w,  («XX^l  chez  les 
Tragiques;  xaKxâ^(i)HËsTCH.(âci)Ié  de  xaj^à^w)  ;  vuxxàttatç ■ 
vû^a;  lICsicH.;  9a.lf(,y^jfmTan  Beïkkk,  Anccd.,  302,  23;  Pollix, 
Onom.,  10,  192  (de  cxxo;  et  de  ûçxfvu);  Sï^oxxOki  Insch.  de 
Samos (dans CAi'Bii,i)c/cc/us,  etc.*, n"  sio,  l.  26);  [iemlixxxofa 
sur  deux  inscriptions  d'Aphrodisias  (c.  i.,  n"  2173  b,  7  ;  d,  2); 
imyijii'^xtix.  sur  une  inscription  de  Cos  (cf.  Cader,  Oe/ccto'.c te, 
161,  60), etc.*. 
£n  effet,  des  exemples  précédents^  on  peut  conclure,  non  pas 
seulement  que  dans  certains  cas  la  prononciation  des  aspirées  était 


1.  voy.  H«  (d. 

Min 

hd^maui. 

che  Fonchangen.  VI,  p.     H4  sqq.),    cîU   pu  K.    Biito..m, 

Cniiidriu.  «c,  (. 

1*.  p.  1 

«empli 

ti»,  GrieeS.  (îrom™.,  |  ilO,  3- *J.  (p.  2s;  iq.). 

3.  On  peol  r  'i" 

.ulrr  ce 

:u<  que  G.  Ha 

TiK,  Crise*.  Cramnt.,  §  Ht)  (p.  Ï8«l,  cmprHnlo  k  W.  Huiit, 

».  l'. 

p    65.  C*M»< 

Ht  fail  «marquer  que  l'ïllDngtmcnl  d'une  sjjibs  brin  doiaul 

UDS  upir«e  [wrinrl 

de  CDD 

ijec  tarer  que  d 

>m  l>  pronontulLoo  l'upiric  étui  pticàdôc  de  la  linuc  torrct- 

p.„d„^._ 

K..:fiV((= 

ojtfi; 

)  Ho..,  ;/.,  ■ 

Kll,  i09  ;  HiBosAi.  rr.  ifl  ;  A..i..,  (.1*  par  le  «ni.  d'A.i«., 

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106  GRAHHAIRE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  UTIN. 

en  quelque  sorte  renforcée  ',  mais  encore  que  l'aspiration  de  la  ténue 
était  assez  prolongée  pour  que  l'on  entendit  une  fricative  :  en  d'autres 
termes,  f  {c'est-à-dire  p  +  h)  aboutissait  à  pf,  ô  (c'est-à-dire  t  -\-  h),  k 
uh  (=  l  -j-  ik  anglais),  et  enfin  •/;_  (c'est-à-dire  k  +  h),  à  kch  (=  k 
+  c^  allemand).  Puis  ce  qui  restait  de  l'explosive  primitive  s'assimila  à 
la  fricative  (comme  on  le  voit  dans  les  graphies  où  99,  dO,  ^  repré- 
sentent Ttç,  tA,  sty,  cf.  Saççû,  "ApîtO^oî,  pixX"*î'  ^'*'*'  ^*  ^^^1^  chacun 
de  ces  sons  aboutit  à  une  spirante  soit  labiale,  soit  dentale,  soit 
gutturale. 

Mais,  si  l'on  voit  assez  bien  comment  les  aspirées  primitives  du 
grec  ont  pu  devenir  des  spirantes,  il  est  souvent  assez  malaisé  de 
déterminer  pour  chaque  dialecte  à  quelle  époque  précise  ce  chan- 
gement s'est  accompli. 

Pour  cette  question  spéciale,  il  suffira  de  renvoyer  à  CMster,  Gi-ieeh. 
Gramm.,  %  211,  3°  édition,  p.  288  sq. 

Rbharque.  —  Cependant  il  y  a  quelques  faits  qu'on  peut  énoncer  ici.  Ainsi  : 
1*  Les  manuscrits  qui  nous  ont  conservé  la  LgiUlrala  d'Aristophane  et  ceux  qui 
contiennent  les  fragments  d'Alcman  représentent  par  3  le  son  du  6  : 

a)  A  Vinitiatt  devant  une  voyelle  (cf.  aidî  pour  ftidç,  mi  [Aixuan]  pour  fltâ,  val 

tÙ    Oiw,    oui.    ptr    In  DiOHures    [AlCUAn]  ,     9xX(X<tao|itÉSs  ISCI    IALOCAn]     puur 
OcElia90;;icSoua2,  mallmac  dcli  mer,    elC. 

b)  A  l'Mérieur  d'un  mol  entre  deux  voyelles  [cf.   loT|Xt  [Alcman]  pour  iOnjxt, 

àfxaoi;  [Arist.,  LijtitO:]  pour  ii'(xH6(,  etc.),  ou  après  un  p  (cf.  jtapiTt>o( 

[AmsT.  Lys.]  pour  itaf Bivoç,  elc.)'. 
Il  est  plus  que  douteux  que  les  Laconiens  aient  adopté  ceUe  notation  avant  une  date 
relativement  récente  :  car  on  ne  la  trouve  sur  aucune  des  inscriptions  antérieures  à  l'ère 
chrétienne.  Toutefois,  il  est  proirable  qu'à  l'époque  d'Aristophane,  les  Laconiens,  tout  en 
employant  toujours  lecaraclèreO,  lut  donnaient  la  prononciation  du  (A  anglais,  son  que 
les  autres  Grecs  i-endaient  par  a,  fiiule  de  mieux,  quand  ils  transcrivaient  des  mots 
laconiens. 

2°  La  sulislilulion  de  f  à  6  dans  certains  dialectes  est  la  preuve  que  dans  ces  dia- 
lectes le  6  après  avoir  pris  le  son  du  Ik  anglais  Otait  p.issé  k  f  (cf.  en  béotien 
Bio-fE9TO{,  sur  des  inscriptions  de  Dodone  ^lOï  pour  âio;,  fùu  pour  Oùii>, 
chez  Alcman  [frag.   2^]    (foivâ  pour  Ooi'vTj,  fcsiin,  buHiusi,  etc.);  en  même 


PJWiii,  71  ï  ;  Ztfjpii)  (=ZEiiçup[r,)  Ho«.,  O/.,  VII,  IIS;  mtfu-jcrxtii  (^=  itiicfa-jintiu) 
Hoï.,  /;.,  X,  t7i*  ;  SUJ  ;  cli.  ;  x«|)-iîal»î  (=  xKp-iiprto;)  Bo«..  li..  XXil,  *«»  ; 
eiXoaôfOv   Amstoh.,  Asi.,    3T1  ;  fxiâxlccdve;    ëschili,  Ckiffh.,  lOiï  ;  nal'jÇ'ovov 

C.  Me;»  bil  ronurqufr  qiw  ]«  gru  ipii  »-^,  tO.  jtj  rfpféspulïnt  xx,  Tt,  mt,  nul  d'«ulria  indiCM  do 
l'ilTricilMn,  c>r  li  doubi»  canvmnc  tlail  sipiréc. 

Grcci  l'uugp  fUil  d'4>rrir«  par  la  liiioe  rarmp''n<i*nlc  la  première  de  dcui  aipictei  do  ntiDC  nniro 
caiiatculit».  Vny.  Ktnsia-BuM,  nui/'.  C,r.d.gT.  Spr.,  ^  e«,  Ti«",  I. 
1.  Vny.  notuia  dai»  In  Si«iH-h  de  Curtii»,  1. 1.  v  B9. 


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PHONÉTIQUE.  —  CONSONNtlS.  197 

tempe  la  notaLon  de  ^  pir  ^  est  une  preuve  direrle  que,  dans  ces  dtalecies, 

ç  avait  cessé  de  représenter  pA,  else  prononçait  /"', 

Il  ne  faut  pas  confondre  les  fuils  dont  11  vient  d'tUe  question  avec  ceux  que  pré- 

tentenl  les  formes  fr^p',  frfiiot  du  dialecte  tkilien,  en  regard  des  formes  ordinaires  du 

(;rec,  Or^p  et  â'rjpît.v.  Dans  fi,f  'et  dans  son  dérivé  ^Tipt'^v)  le  ^  tcprrscnte  te  tmitcmeut 

que  le  dialecte  éolicn  a  fait  subir  à  la  consonne  primitive. 

3"  Les  dialectes  bOotien,  éléen,  lucrlen  et  ttiessalicn  repri-^uieni  par  or  le  groupe 
rf  (cf.  içiJtxÉtmi  béol.,  XuoioTii>  élécn,  'ikioTot  locr.,  ^cetcsioticv  Ihessal-, 
etc.),  mais  conservent  le  S,  quand  H  est  isolé  Ipar  exemple  dans  ^tif, 
tXùQrjV,  etc.).  Celle  différence  de  notation  prouve  que,  sauf  dêtns  le  cas  où 
il  élait  précédé  de  4,  0  avait  dans  ces  dialectes  la  prononciation  du  th  an- 
glais :  en  cITet,  c'est  parce  que  0  isolé  avait  la  valeur  du  Ib  anglais  qu'on 
éprouvait  le  besoin  de  noter  jiar  t  le  son  do  l'explosive  maintenu  par  le  o 
précédent'. 

288.  —  En  grec,  doux  syllabes  consécutives  n«  pouvant  commencer 
par  une  aspirée,  la  première  péril  régulièrement  son  aspiration^. 

Ex.:itj%i-aHxi    (pour  "çuO^ffOai,    ind.-eur.     'bhudhe-),    iccflw 

(cf.  lat.  lido),   àfjLiceXci)  au  lieu  d'  *i[iÇÈ;^w,  xiBnp.i  (de 

'dhi-dkc-mi),  'etiBnt  au  lieu  d'  'iHi^r.t,  tptxôî  gén,  de 

Opt;,  etc.^ 

On  trouve  sur  les  inscriptions  une  foule  d'exemples  qui  montrent 

i  quel  point  les  divers  dialectes  obsenaient  celte  loi'. 

Remarque.  —  Cette  loi  de  dissimilation  des  nspirées,  générale  et  d'une  application  si 
constante  en  grec,  a  cependant  été  contrariée  par  d'autres  lois. 

1°  La  milaUièie  a  modillé  la  forme  de  mots  comme  àixf  l'o-xu  pour  à|xni«/(0  (noter 
aussi  l'inDuenco  de  l'analogie  des  composés  de  k'x'^x-),  d'impératifs  comme 
a<ô9T[Ti  pour  *oiu-rr|-Oi  ^  '5bi8i]9i  Isans  doute  sous  l'influence  du  thème 
ffojOr,-,  qu'on  a  dans  ïoni^v  et  dans  5(l^9*iival)^  etc. 


I .  Voj.  ).  ScuiiDT  duu  It  Ztilsehrip  do  KnbD,  I.  XXÏ 
î.  ncUc  fome  toliennc  h  rdrouT»  ebn  Uaiiti,  II.,  1 
3.  Tar-  Uhr»,  Griech.  Di<l..  I.  Î3l,cit«  par  K.  B«i 

Su»  doulc,  diii>  ce  dialecte,  en  Irooïc  m  et  VTp  in  lieu  de  flv  cl  ï6p  (cf.  TvaTÛv  i>.  SyniTiÔv.  SvTpw- 
irov  pour  SvSpmtftv)  ;  mab  peul-*ln)  l'igil-il  dui  cet  cei-lï  du  iiuugc  de  Ih  à  (,  et  mi^ri  Bjn-Hic» 
{die  Iniehrifl  ton  Gorty»,  p.  34  eq.)  cl  F.  Bli»  {Autiprarht,  etc..  3*  U.,  p.  I  lU),  il  rcite  encore  i 
uToirti  eS('l«D>Sit4H(dpiiuriiSi<iSta,  diuTifl  BufaTipi;  pmir  tù;  eufaTipac)  repriiciite  dcni  f A 

Gorl;ng  ou  trouTe  iiilii  [«tti;  où  tt  repr6«nle  oc  et  liB  II,  qui  est  pour  tSj  (=  rSi)  5i-  Vofti  lea 
eienplHduH  G.  Nit»,  Gritek.  Gram-a.,  §  3«9. 

t.  Celle  ti>i  ciulfl  ■dw  en  Hn>erit. 

S.  incite  lgl  d»  diaiLnilUion ,  trie  incienoe  en  grec,  est  eepcndeot  p«tl*rieuro  i  l'époque  où  le  groupe 
primitir  grec  iAj  ■  perdu  khi  «pirnUon,  coirmo  le  preuio  la  cornpiralit  ûiatrtuv  i  eût*  du  auperlilif 
taK"""''  "•  ■i*™'  •"•  "'  pM'Sric""  i  r*poque  uù  les  groupes  *j.  !s  ont  remplacé  dans  le  grec  pri- 
BÎIiYlea  grOBpet  JDdo-europ^a  gili,  dcli,  comme  le  prouient,  par  eicmple,  le  futur  6pÉEo(nai  i  cùl*  do 
Tpax*"'  '"floilif  diffaaoSai,  «  implorer  >  i  rùté  de  niflod  •  déeir»,  etc.  Voj.  K.  Biiouid,  Crun- 

Bi.  :  latcrlpl.  Attiqaa:  Ilcoaipjpet  pour  4(i>9f  dpo;,   'AyiEirf^pau  pour  'Av6c(r;épou>  etc.  ; 
Inieripl.  Delph,  el  Lacan.  :  'Exiçulo;  pour  'EjtiîuXiî- 
On  eoniulteea  lar  ce  pnnl  le  Iraiail  de  Scacui  dîne  la  Zriliehrifl  de  Kuha,  1.  XXIII,  3SC  aqq.  Cf. 


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196  GRAHUAIRE  COMPAHÉE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

2°  L'atsimilation  i-égre»»ire  a  changé  Tïifli'ç,  unie,  en  irfiU  (inscr.  all.)t  elc. 

3°  Enfln  dans  cerlainet  foitnalians  relativement  réccnlta  on  a  plutôt  song^  à  res- 
pecter dans  le  diirivé  la  Torme  même  du  primitif,  qu'à  suivre  des  rèf^Fea  dont 
d'ailleurs  on  ne  comprenait  plus  la  valeur.  C'est  ainsi  que  de  yj.(->  on  a  tiré 
ÈyùOvjv,  contrairement  au  principe  qui  était  appliqué  dans  «TtOT|V,  de  a/'tv  on 
a  tiré  o/_ï6ï|xev,  alors  qu'on  disait  irxeOpiï, etc.'. 

289.  —  Combinaleons  de  consonnes.  —  On  a  déjà  rencontré 
dans  les  observations  faites  précédemment  un  certain  nombre 
d'exemples  qui  permettent  d'attribuer  pour  cause  à  certaines  modifi- 
cations dans  la  manière  d'articuler  les  consonnes  telle  ou  telle  combi- 
naison où  se  trouve  engagée  telle  ou  telle  consonne.  C'est  ainsi 
qu'on  a  vu  ci-dessus  l'action  du  y  sur  les  gutturales  et  les  dentales, 
dans  les  groupes  Ay,  khy,  ti,  ihi,  gy,  dy  :  dès  l'époque  préhellénique, 
ky  et  kky  donnent  une  spirante  prolongée,  d'oii  en  attique  tt,  en 
Cretois  ee,  en  ionien  ai  (cf.  §  221,  6°,  B,  p,  p.  136);  de  même,  les 
groupes  tij,  tky  donnent  régulièrement  t«,  qui,  après  consonne  et  à 
l'initiale,  devenait  a,  mais  qui,  entre  voyelles,  aboutissait  b  na  el  k  a 
en  ionien,  à  i  en  attique,  etc.  {cf.  §  221,  6°,  Rem.,  p.  137);  enfin  le 
traitement  de  yy  et  de  dy  a  été  étudié  ci-dessus  (cf.  §  221,  6*,  A,  a, 
p.  136). 

Il  reste  maintenant  à  considérer  d'autres  combinaisons  dont  on 
n'a  pu  parler  encore  et  qui  ont  modifié  la  façon  dont  les  consonnes 
étaient  articulées. 

1°  Il  est  établi  par  la  comparaison  des  langues  indo-européennes' 
que  les  consonnes  t  devant  (,  tb  et  d  devant  d,   dk,  deve- 
naient fricatives,  soit  (V,  tlk,  d'd,  d'dk.  Ces  sons  de  l'indo- 
européen  étaient  représentés  dans  le  grec  primitif  par  tt,  fA, 
zS.  <iO. 
Ex.  :  K-[OTo(,  devenu  Invisible  (cf.  skr.  vittàs,  trouvé,  connu,  v.  b.  ail. 
yiw'mo,  ail.  geloi^,  de  la  racine  weid-),  â-naoroî,  qui  est 
à  jeun  (de  7uaTîO(A»i),  ïote,ïous  savez  (de  oîSa),  etc. 
oÎŒ6a,tu  sais  (cf.  skr.  fe((An),^o6rî  (forme  prim.  '  e-swàl'lhfs), 

tu  t'es  n^joui  (de  fi^oy-Xi),  etc. 
[iai^âç  (dor.  (ix(j5ô(),  soin,  poitrine  (cf.  skr.  mêdanam),  etc. 
|i,xo6ô;  (forme  accessoire  de   (ist^ôç),   sein,    ïo6i  (impér. 
d'  oloa),  sache  (cf.  anc.  lith.  vei:id,  vois),  itiTHoBi,  aie  confiance 
(impér.  de  itéiroiOot,  cf.  ci-dessus,  §  286,  a,  p.  194). 

I.QoilqntoBilnlniiili 

I  «1  onii  ittilf ,  maû  doDi  actioni  fn  jeu.  Ajnû  le  nol  Bis 
pnU  choi  PindWD   ptrT(S(iic  M  en  locricn  par  (l(fl)iiS( 

Il  pip  le  principe  qui 


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PRONËTIQUE.  —  CONSONNES.  IM 

2°  Les  dentales  indo-européennes  t,  d  suivies  d'une  sifflante  ont, 

dès  l'époque  préhellénique,  été  assimilées  à  la  sifflante,  quand 

le  groupe  Tormé  par  la  dentale  et  la  sifflante  était  précédé  ou 

suivi  d'une  consonne  {cf.  ~ms-  pour  -n(ï- et  -«n- pour -/«n-, 

par  exemple);  puis  les  deux  sifflantes  ainsi  obtenues  ont  été 

réduites  à  une  seule  (d'oii  m,  sn,  par  exemple). 

Ex.  :  Cretois  ^iXlovcn  (=  Att.  ^iXXovri)  pour  '^sù.\ovx-ai,  loc. 

plur.  du  participe  flâî^^wv,  —  Cretois  ïfficevcFa  {=  Att, 

ï<nritoa)  pour  '  è-ffïttVT-Oa  (de  unéipSu,  offrir  des  libalions}, 

—  Ion.  vî[tepOK  pour  'àfiept-Oac  (de  âj^jpSo),  dépouiller),  — 
Att.,  etc.,  vu?('  pour  *wx-toi,  loc.  plur.  de  vûxt-ïî,  nuits, 

—  Alt.,  etc.,  lîôoxw  pour  '■na.xaX'^  (cf-  taOsîv,  voy.  ci- 
dessus,  g  386,  h,  p.  194),  etc.'. 

3*  Dès  l'époque  préhellénique,  les  gutturales  k,  g  sont  tombées  en 
grec  devant  i  -|-  A  en  vertu  du  principe  de  dissimilation. 
£x.  :  Uvxu,  rendre  semblable,  pour  *  Pi-FtX-9Xci)  (cf.  ëoixct),  Jkâoxu, 
crier,  pour  *iax-ffxw  (cf.  ^awîv),  Si'oxo;,  disque,  pour  'Sîx- 
oxo-f  (cf.  Sixtïv). 

4*  Entre  voyelles,  les  groupes  indo-européens  fi    et  thh  étaient 

devenus  ti  à  l'époque  préhellénique.  Ce  groupe  préhellénique 

TU  a  subi  dans  les  divers  dialectes  les  mêmes  modifications 

qu'on  a  vues  ci-dessus  pour  tc  issu  de  ly,  ihtj  et  dky  (cf.  §331, 

6",  Rem.,  p.  137). 

Ex.  :  Hom.  8à«<ra<ieai,  Att.  litsa.<Aa.i,  Crét.  SâTTa69ai  etSiîiaeoti, 

aor.  de  ^KTJOfj^ixi,  partager, — Lesb.  iSiKanaa,  Atl.  iSi'xatra, 

Crét,  iSixa^x,  aor,  de  Stxctilci) ,  juger.  —  fiéot.  xontTTà(iivo(, 

Att.  ■x.o^itjm,  aor.  de  xo[y.f'î^w,  prendre  soin,  —  Hom.  TCOffct, 

Att.  Ttoffi,  loc.  plur.  de  ttoS-,  pied,  etc.*. 

S"  Devant  les  nasales,  les  explosives  se  sont  changées  en  nasales. 
a)  Ainsi  les  groupes  helléniques  i:|a,  ^^,  y|a  dans  lesquels  l'explo- 
sive représentait  un  q"'    indo-européen,  ont  tous  été  réduits 
à  n(t. 
Ex.  :  Ô[t|xoc,  œil,  pour  *ès-[ia(cf.  ôit-ùima),  Itltififioei,  parf.  moyen 
de  ).t(7Cfi>,  laisser,  x^xa[:L^ai,  je  suis  courité,  pour  '  xixa^.[.i-[^izt 
de  *  xs)ta[tiT-(i.ati  {cf.  3*  p.  sing,  xixxj^iTc-Tai) ,  TiTpt|A(tai, 
parf.  moy.  de  rpiÊd),  brover,  Y'Yp»{Ji[Jtoti,  parf.  passif  de 
YfcÈfu,  écrire,  ij/xiiitoç,  sable,  pour  * ij/aipfi.o-ç  (cf.  il/acçapéî, 
rûdait  en  petits  morceaux  et  <]jr,oo;,  caillou). 

I.  Tijy.  il'aulrHciiHBpIndiluBiuiiini.  (;i-i<Ti(r''/H.  cit.,  1.  \*.%  743.  p.  0!». 

i.  Vor.  K.  BKoaim,  cir,,!.!',  g '«3,  |>.  Seo  ic].  Ft  cf.  ci-dosin.  ^  ÏB4,  3-,  a,  Kiir.  (p.  193). 


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300  GltAHMAIBE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  UTIN. 

Reharque.  —  Le  groupe  ^v  est  devenu  ^t  (cf.  asjxvDï,  participe  de  <si^o\i.iu,  rénim; 
|jivio(ii.a[i  recbtrdier  en  mtriigt,  en  regard  du  béolien  ^olv^). 

b)  Les  groupes  préhelléniques  -yii-,  -gm-  sont  devenus  -nn-,  -nm- 
(cf.  ci-dessus,  §  235). 
Ex.  :  Y'T^o;-^»'-!  t'o™!»''".  ctu^vÔî,  liaïssaWe,  iy^ii-ç,  cassure, —  IçSry- 
H»!  (cf.  2'  pers.  sing.  ïçOeyÇai,  3'  sing.    tçfleyiCTai)  de 
if^ifyOMU,  proférer  un  son,  —  iX^Xtyy.xi  (cf.  2'  pers.  sing. 
slrii(Y^«!,  etc.),  de  ile-j^ùi,  convaincre  '. 
neiiARQiiES.  —  I.  Le  groupe  préhellénique  -nn-  a  quelquefois  élu  noté  par  vv. 
El.  :  (sur  des  vases  alliques)   "Afciwïi  ("Apiivii)  pour  'A^iiyvi\—  Gortyn.  : 
YtWôfj^evov. 

Sur  les  inscripiions  uniques,  on  le  trouve  aussi  noté  par  ffy  (cf.  'A^yvoûoioç)'. 

On  sait  qu'Jk  partir  de  l'an  300  av.  J.-C.  ce  groupe  est  noté  par  un  v  simple  sur  les 
inscriptions  aitiques  (cf.  fliointi)  et  que  celle  noiallon  se  Irouve  en  dorien  (fi'vojMii, 
Yivûaxio),  en  thessalien  (Yivuj^Évay)  et  en  béotien  (yivioù^tvov).  Ce  fait  donne  à  penser 
que  dans  le  cours  des  temps,  ici  un  peu  plus  Idl  et  là.  un  peu  plus  tard,  te  son  H(vélaire) 
a  disparu  devant  n  en  laissant  comme  trace  de  son  existence  antérieure  l'allongement 
compensatoire  de  la  syllabe  précédente  (cf.  Tlvofiia!)-  Voy.  K,  Bhughann,  Gi-undiitt.  etc., 
t.  I  *,  S  116,  2  à  la  fin,  p.  661. 

II.  Dans  quelques  formes  dialertilcs  isolées,  %^  est  passé  à  v^jl,  puis  à  |ji.v. 
Ex.  ;  Alt.  ^tii-^-tt^  ft  cûté  del'ion.  (uad-B(jiï|'. 

6"  Le  changement  de  -n-  en  -ci-  s'explique  par  un  fait  de  pronon- 
ciation rapide  qui,  dès  l'époque  préhellénique,  changea  la 
voyelle  i  en  semi-voyelle  y  devant  les  voyelles  et  produisit 
l'assibilation. 
Ex.  :  Tîloôoioî,  riche,  dérivé  de  tcXoOtoç,  richesse,  àvE'j'iô;,  neveu,  en 
regard  du  latin  nepti-s,  çi<7[0<  et  fa^tuv,  génitifs  ioniens 
du  çxTt-ç,  bruil,  rumeur. 

nBHARQUES.  —  \.  En  vertu  de  la  loi,  la  désinence  Tt  <de  la  3*  pers.  du  sing.  des 
vcrlws  en  ui)  se  cliangeait  naluretiemeni  en  m  quand  le  mot  suivant  commençait  par 
une  voyelle,  et  l'on  avait  Tf(lT,ai,  elc.*.  L'anatogie  étendit  les  effets  de  celte  loi  A.  toutes 
les  formes  primitivement  en  ti,  même  devant  une  consonne,  Cest  ainsi  que  l'or 
^iaiî,  ^iffiv  d'après  yàsioç,  ti^t^m  Taùta  d'après  TiOtiat  aôti,  clc. 

II.  Les  inscriptions  (cf.  BoxXîit  ^  Bi&xXîjc)  cl  cerlninos  scansions  comme  Oi&J  (~], 
NeoîtT(iXt[*o(  (--  "  -),  ypCaiio  (-  -),  ^ofi-tfi  {"  '),  etc.,  prouvent  que  dans 
prononciation  rapide  t  pouvait,  comme  i,  ne  plus  compter  pour  une  syllat».  Cela  étant, 


I .  mk  ding  xinauuat  (cf.  ci.dma>,  a)i  -unii-  < 

t.  Vo..  K.  Bic'oiiuw,  GruadriH.  île-,  t.  1»,  S  7. 
p.  3;S  iqq. 

3.  ïoï.  K.  BiUHAini.  Grumlnti,  ele.,  i.  I»,  5  MB,  7,  Ann.  î,  p.  381. 

*.  C'ctl  de  la  intme  hçon  que  l'sipljqiM  la  [orme  tCxnoi  «  'inil  •  .Qunt  i  1«  fome  ïoti. 
■ing.  de  iljiC,  elle  •  canierti  U  dIMnenee  ti.  non  p»  parce  qat  li  groupe  en  Miit  en  qudqi 
indinoliibip,  «n  pircc  que,  li  clJe  iiiil  abouti  i  iaet  .  elle  ae  aérait  coarundi»  nrK  la  1*  | 
■iusulicr.  Vof.  K.  Baueam,  GrHBil.iu,  et'.,  1.  I',  f.  7i:,  Ad<d. 


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PHONÉTIQUE.  -  CO^SOM^ES.  Ml 

on  peat  s'expliquer  la  rormation  du  futur  second  itC9aîj[iizi  <le  ut'nTtu  :  l'aoriste  dorien 
l-Ktttii  donne  A  penser  qu'il  Taut  partir  d'une  larme  'ntréouii,  laquelle  avait  abouti  à 
Tctaiop-at  d'ofi  n(ffo-j[^ii,  pir  suite  d'un  phénomène  analogue  à  celui  qui  vient  d'être 
décrit  dans  la  pn^cédenle  remarque.  De  mËmc  ta  présence  de  a  dans  te  gânilif  f  xoeo; 
s'expliquerait  par  la  forme  pi'imitive  '^stioî  =  *<f«T(lï]o;  '. 

TU.  Le  <r  substitut  du  t  a  subi  dans  divers  dialectes  les  modifications  que  ces  mêmes 
dialectes  faisaient  subir  au  a  primitif  après  voyelle. 

En  laconien,  en  argien  et  en  cbyprîote,  il  s'est  changé  en  aspiration  {cf.  Lacon. 
AîvTjhfiî,  nrg.  Bijjtohfa  [ail.  ir^^oiix],  chypr.  ff'jviiai,  3*  pers.  du  plur.  p.  *çfO' 
■vsiowi',  etc. 

Dana  le  dialecte  d'Éi-étrie,  il  s'est  changé  en  p  (cf.  Ttafa-p*iWptv  Krr,piâç). 

IV.  Enfin  dans  quelques  dialectes  t,  devenu  y  devant  voyelle,  a  modifié  un  S  précé- 
dent: de  lik  les  graphies  0  ou  simplement  Ç. 

Ex.:  Phoc.    Zi!)¥Ù[»ioî] ,   Segesl.    }lf(tis-cti.^vr„    chypr.  xopÇiâ  {=  ait.  xap- 
Sfoi)",  eic. 

11.  —  Latin. 

290.  — Les  ténues.  —  Los  ténues  primitives  se  sont  conservées  k 
l'époque  préitalique  et  se  retrouvent  en  latin  {cf.  pater,  gr.  lîotTfip,  etc.). 
Hais  conformément  à  une  loi  naturelle  dont  les  effets  se  retrouvent 
dans  toutes  les  langues  de  la  famille  indo-européenne,  les  ténues  se 
changent  en  moyennes  devant  des  moyennes.  Les  exemples  sont  trop 
connus  pour  qu'il  soit  nécessaire  de  les  rappeler,  mais  il  en  est  comme 
ab-dnco,  ob-duco,  8ub-dnco  (en  regard  de  ap-«rio,  op-«rio,  saper), 
qui  sont  intéressants  parce  que  la  substitution  de  la  moyenne  à  la 
ténue  dans  ces  mots-là  s'est  opérée  à  la  suite  d'une  syncope  (cf.  "ap[o]- 
ct  le  grec  ijré,  'op[i]-  et  le  grec  éiri,  s-up[o]-  et  le  grec  ûtto)  *. 

Remarque.  —  Il  semble,  à  première  vue,  qu'une  loi  phonétique  propre  au  latin'  ail 
amené  le  changement  d'une  ténue  en  ténue  aspirée  dans  des  mois  comme  palchar, 
■epalchmin,  dracchns,  Ijmpha,  etc.  Mais  ce  sont  là  bien  plutôt  do  vériu-ibles  fautes 
d'orthogriphe  dont  la  cause  est  facile  à  découvrir.  Quand  on  se  fui  décidé  à  Itome  à 
représenter  les  caractères  grecs  ç,  /_,  0  non  plus  par  p,  c,  t  (cf.  ci-dessus,  S  106),  mais 
par  ph,  cb,  Ui,  on  fut  entraîné  à  étendre  l'usage  de  ces  signes  d'abord  k  des  mots  qui 
n'avaient  rien  de  grec,  mais  qu'une  élymologic  superficielle  rattachait  au  grec,  comme 
pnlcro-  rapproché  de  Tin'X'iyfO'Jiel  limpa  rapproché  de  viJ^^T|,  puis  à  d'autres  formes 
pour  lesquelles  on  n'avait  point  cette  excuse. 

291.  —  Le  groupe  préitalique  ss,  substitut  du  groupe  indo-européen 
u,  s'est  réduit  ii  s  en  latin  après  les  voyelles  longues,  les  liquides  et 
les  nasales  ainsi  que  devant  les  consonnes. 

I.  Vur.  K.  BuniOD,  Ba-iekle  d.  tmchi.  G.d.  WïaKiucA.,  iSI>(),  p.  «Siqq.  ;  Gi-undriu,  <4e.,  I.  I< 
%  7*7,  p.  »»i;  cf.  ifcid.,  g  HB,  p.  iil. 

3.  V»^  K.  BiMiisn,  Beriehlt  d.  axhi.  G.  d.  Wùjcnich.,  1B3 i,  p.  10  tq.  ;  Grundr.Mi,  fie.,  1. 1*. 
S7t7,ï  Ufio  (p.  eoi). 

i.  Sur  bibo  lu  ligu  do  *pi-bO  (cf.  ikr.  pibali),  par  a»iniiUliiui  régrcssirr,  to;.  ci-ipr(«,  g  îî\,  I*. 

tuliD  ((.  XXXlll.p.  3»6),  npioba 


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ÎOl  GltiHHAlRE  COUPABËG  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

Ex.  :  C0Dcassi((le  coocotio)  mais  suâsi  (de  suadeo,cr.  gr.  -n^ojxai), 
Tiso  (cf.  video,  vidi,  —  rac.  weid~),  —  arsi  (de  ardeo),  — 
cena,  ancien  latin  cesna  (cf,  osque  JCerssnau,  c,-à.d. 
ceoia,  d'une  forme  primitive  'qerisnâ),  scâla  (de''skanUlà, 
(cf.  scando).  —  pés  (cf.  gén.  ped-is),  noritâs  (cf.  gén. 
noTitât-is),  con-cors  (cf.  gén.  concord-is),  lereiu  (cf.  gén. 
ferent-is),  etc. 

RBUAnguEs.  —  I.  La  rédjction  «le  «m  â  i  après  une  voyelle  brève  ne  fui  opérée  en 
latin  qu'assez  lard  (cf.  chez  Piaule  mileu'  pour  'milets). 

II.  Le  lolin  a.  rMuit  de  m^me  &  ss  puis  à  ■  le  groupe  /*  non  primitif,  mais  provenant 
du  rapprochement  de  t  el  de  i  à  la  suite  d'une  syncope', 

Ex.  :  pOBsniD  (de  'pol-tom,  v.  lat.  poUs  sum,  pote  lam),  pars  (de  '  parli-a), 
mêaa  (de  'menli-s),  damnâd  (pour  damnatoa),  nox  (tiré  du  gén.  'nocl-ei 
ou  'noct-os). 

III.  De  mfme  que  le  latin  a  réduit  II  A  u,  il  .a  tiré  ff  de  pf  et  de  If. 
Ëx.:ottero  (pour  *opfero),  snffodio  (pour  *inpfodio),  offidna  (du  composé 

'op[']-ficina),  affero  (pour  *aUero). 
Au  contraire,  les  groupes  la  (=  x)  et  ps  sont  demeurés  inlaets  devant  les  vojelleB  et 
dans  des  formes  comme  saxtns,  •ztendo,  deztsr,  absUneo,  obstmdo,  etc.,  jusqu'à 
l'époque  impériale'. 

292.  —  Le  groupe  indo-européen  -/'(-  (cf.  ci-dessus  §  289,  1")  réduit 
à  -M-  en  préitalique,  sauf  devant  r,  est  représenté  par  8  en  latin  après 
les  voyelles  longues,  les  liquides  et  les  nasales. 

Ex.  :  otisesffus  (de  sedeo,  p.  *'S€d-ius,  'gei'ius),  ûsua  (de  utor), 
csBsns  (de  csBdo),  snâsum  (de  suadeo),  vorsus  (de  verto), 
per-culms  (en  regard  de  per-cello,  composé  de  '-celdô, 
cf.  ciddes),  scansum  (de  scando}. 

Rbhaboue.  —  L'analogie  de  eat  et  de  estU  (du  vert>e  anm)  explique  pourquoi  l'on  a 
èat,  èitia  au  lieu  de  *ii,  Sais  (du  vert>e  ado,  mugcr).  De  même  l'analogie  de  gsatnsel 
d'autres  formes  semblables  a  créé  le  participe  comaatns  à  cAIé  de  la  forme  phonétique- 
ment r^liére  c 


El.  :  Àuiiilaria,  t.  939  :  milëi  iopransos  nitat,  m»  censst  dari- 

Quanl  i  il  pronoDCialioB  dt  ett  a,  limplo  «ilutitut  d*  sa.  ïII«  dilTinil  de  ti  prononiSitinn  d«  g  primiUr, 
eonime  on  p«iil  le  conclu™  dt  ccrtiinn  fornin  biïmfn  ptr  VAppeiidix  Prolii  tt  du»  ioqnclln  an  X 
fUll  wbililu«  d'une  luinlère  (taWft  Ii  I.  rMuclUin  do  18  {ri.   App.  Prabi.  f.   I  «T.  IS  :  Dliltta  non 

milexip.  ISS,  is  :  ariei,  non  arlaxi  p-  m.  4-»:poples,  noa  poplex:  locnploi  non 

10CnpleX)-CeUorwlo>elil)urd«  ioicriplioni (cf.  11ILBX.   dtoiC.  I.  L.,  VI,  37;  UiT,  3549; 

I.  En  ptrclt  eu,  l'oiqiio  d  rombrirn  CDDscrTral  rt.  cr.  K.  B»iii>mi,  Gmnilriis,  «le,  I.  I',  $  TSl 
(p,  BSÏ  «t.). 

i.  •  TilBÎt  pour  TÎXit  n'inl  pu  nn!  nr  iMinKriplioi»  cbrillciinci  (cf.  C.  I.  L.,  t.  X.  o*  4S4I1}, 
nak  ]g  pim  tncicn  ciempls  du  SS  pour  z  u  rroconln  probibloninl  Hir  l'^pitaphc  d'un  caïklicr  lr«iTi<« 
iï  CalivgBt  el  qui  ne  piriK  pu  Htc  poitérinm  bu  rtfmc  de  Néron  ITE]SS  ILLO  (cT.  Arekh  de 
WcrlCIlin.  t.  VIII,  p.  âfl9).  »  V/.  Liuhat,  duc.  cil/,  p.  107  (S  lïS]. 


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PHONÉTIQUE.  -  CONSONNES.  903- 

Inversement,  l'analogie  a  remplacé  par  -■-(-M-)  le  groupe  régulier  -tt-  dans  cenani 
(pour  'cenitnB,  cf.  osque  an-cmilo,  c.-à-d.  Inceua),  dans  pilunm  (de  pluo),  àc6lé 
de  pUltua,  dans  hauanm  (de  haoïio),  à  cdté  de  hanittun. 

293.  —  Au  contraire,  le  groupe  indo-européen  ftr  s'est  réduit 
à-str-. 

Ex.  :  asseatriz  à  cùté  d'assessor,  pedestris  en  regard  de  pedites. 

ReharQUE.  —  Le  groupe  -/'-t  produit  durant  l'évolution  des  langues  italiques,  est 
demeuré  sans  changement,  «  ce  n'est  qu'en  latin  après  une  voyelle  longue  il  a  élË 
réduilft  -t-  [cf.  ci-après,  S  296): 

El.  :  attnli  pour  adtali,  cstts  (de  *cfd[à]te,  plur.  impér.  do  ca-do),  mattiu 
(de  'mad[i\lo-»),  v.  lai.  ad-gretng  (cf.  ci-tlessus,  3  (09],  c.-à-d.  adgrattnt 
(de  '-gred[i\to-i),  fortote  {Ae'fei-lotle  pour  fn-lôd-U). 

294.  —  Ténaes  et  moyeanes  aspirées.  —  Les  ténues  aspirées 
et  les  moyennes  aspirées  se  sont  confondues  en  ténues  aspirées  à 
l'époque  préitalique. 

1'  Sauf  après  s,  les  ténues  aspirées  préitaliques  sont  devenues  des 
spirantes,  c'est-à-dire  que  les  sons  primitifs  indo-européens 
ph,  tk,  kh,  qk,  q''k  aussi  bien  que  bh,  dk,gh, gh,  g'"h  ont  abouti 
respectivement  à  f,  tk  anglais,  ^  (c^  allemand),  y^  et  j^.  De 
plus,  à  l'époque  préitalique,  -j^  initial  est  devenu  A  devant  une 
voyelle,  comme  il  est  devenu  h  entre  voyelles.  Enfin,  tandis 
que,  en  règle  générale,  l'osque  et  l'ombrien  ne  sont  pas  allés 
plus  loin,  le  latin  a  changé  en  moyennes  les  spirantes 
médialesV 

a)  Ténues  aspirées  préilaliques  représentant  des  ténues  aspirées  primi- 

tires.  —  Bien  que  pour  l'initiale  les  exemples  ne  soient  pas 
très  sûrs,  on  peut  citer  cependant  Mmns  {cf.  v.  h.  ail.  kamo, 
hameçon),  iïillô,  (of.  V.  b.  ail.  fallan,  ail.  fallcn  ou  angl.-sax. 
dwellan,  arrêler,  ^rer,  gr.  ^  6o>£fô-ç,  trouble,  embrouillé,  confus), 
fides,  corde  à  boyau  (à  rapprocher  peut-être  du  gr.  <;<piSv],  boyau, 
corde  i  boyau,  rac.  ind.-eur.  phid-  et  tpkid-). 
Au  milieu  d'un  mot  on  trouve,  par  exemple,  conglus  en  regard 
du  skr.  çankhas,  du  gr.  xô-^o-;  et  du  lette  senie,  coquillage. 

b)  Ténues   aspirées  préitaliques    remplaçant    des    moyennes   aspirées 

primitives.  —  Les  exemples  sont  plus  sûrs  :  /ero  (en  regard  du 
skr.  bhdra-ti),  ftlâre,  tèier  (en  regard  du  skr.  dkàya-ti),  Artniu 
(en  regard  du  skr.  gharmà^s),  bomo  (en  regard  du  golh. gunta), 
mihi  (en  regard  du  skr.  mâhyam). 


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SOI  GRAMMAIRE  COHPABÉE  DU  GllEC  ET  DU   LATIN. 

RSHARQUBS I.  A  l'inli^rieur  d'un  mot,  les  sptranles  sourdes  issues  des  tenues 

aspirées  primitives  se  sont  changées  en  explcsives  sonores.  Pour  Ui>i,  vov.  ci-dessus, 
9  2Gi  [p.  169,  n.  1);  pour  rutrn-m,  voy.  ci-dessus,  g  266,  3°,  b,  a  (p.  m)  ;  pour 
liugo,  vo;.  ci-(lc^sns,  S  268,  c  {p.  176)  :  pour  ninguit,  vov.  ci-dessus,  g  277,  3",  a, 
(p.  186),  etc. 

II.  A  l'inlûrieur  d'un  mol -A-  est  tomli4  en  lalin  après  t. 

Ex.  :  prada  pour  *prai-heda  (cl.  prehendo),  mejo  pour  'meiho (forme  primilivo 
'meigliâ],  ft  côté  de  mingo. 
Quant  aux  formes  bîmiu  (de  'bi-himoi)  el  Dêmô  (de  *De-bsiDi)),  ei!es  s'expliquent 
pir  une  contraction  postérieure  A  la  chute  de  b  ' . 

III.  Pour  des  formes  comme  lolut  (=  holua]  cl  fostis  {=  hoatis),  où  i  ust  subsiitui^ 
à  h,  voy.  CL-dessus,  p.  m  (S  268,  d,  Rem.  V). 

2°  Après  s,   les  ténues  aspirées  préilaliqucs  sont  devenues  des 
tenues. 

a)  Ténues  aspirées  préUaUques  représentant  des  ténues  aspirées  primi- 

tives. 
Ex.  :  vidisti  (cf.  shr.  vêtlha,  gr.  oïuOa),  sperno  {cf.  skr.  sphurafi, 
il   fait  un  mouvement  brusque,    gr.    o^ufô-v,  cheville  du  pied, 
talon,  pied),  SCindo  (cf.  gr.  oyiÇù)). 

b)  Ténues    aspirées    préilaliques  remplaçant   des    moyennes   aspirées 

primitives.  —  Les  groupes  indo-européens  d'ail  et  didk  sont 
devenus  en  préitalique  ::dk,  d'où  slh  et  en  latin  st. 
Ex.  :  cnsfôs  (en  regard  du  goth.  huzd,  asile,  retraite,  cf.  gr.  xitSOctv, 
ce  qui  suppose  une  racine  indo-européenne  kud'dk-, 
pour  'kudk-dh,  en  vertu  de  la  loi,  §  286),  caatas  (en 
regard  du  grec  xaOapô-î,  pur),  basta  (en  regard  duv.  irl. 
tris-gat''im,  je  transperce,  gOth.  gazd-s,  action  d'enfoncer, 
cf.  iVr. â-gadhita,  étreint),  —  aatus  etœstas  (en  regard  du 
vieux  germanique  Aistomôdius,  v.  h,  ail.  gan-eista^  étin- 
celles, d'une  forme  primitive  *  aidzdlt-  ~  'aidhs-t-,  ef.  skr. 
édhas-,  gr.  uùOoî). 

Reuarque.  —  Les  formes  jnsius  (rac.  yeudlt-)  et  greuni  (cf.  goth.  gridi-)  sont  des 
formes  refaites  sur  celles  dans  lesquelles  -BS-,  -s-  représentent  le  groupe  indc-europécn 

Au  contraire,  fisns  et  divisui,  de  même  que  tïsiu,  contiennent,  non  pas  le  sufDxc 
indo-européen  -lo-,  mais  le  sulÏÏie  -lo-*. 

t.  Li  coeiistFDca  en  laLin  de  nihil  ri  do  uil,  d*mihi  ri  ds  mi,  de  prehendo  cl  do  prendo,  d« 
TChement  *i  do  TamcDs.  ds  cobara  n  de  cors,  de  prabibeo  <ni>nuHr.  de  FliBiD)fi  de  prabeo 

de  prohibée  rt  de  prOb«0  (Pi»").  CIc,.  repr(iriitcilrui|.reiionciilioD9.  l'une  lenle.  l'iutre  précipi- 
lit.  Il  T  ■  IJ  ■">  phi^iMinf'nc  analogue  û  celui  qu'un  Iroucedam  ditior  icOitde  diTitior.  dam  datas 


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PHONÉTIQUE.  -  CONSONNES.  905 

295.  —  Les  moyennes.  —  Les  moyennes  indo-européennes  se 
sont,  en  règle  générale,  maintenues  sans  changement  d'articulation 
dans  les  langues  italiques  et  par  conséquent  en  latin. 

Ex.  ;  datas  (cf.  Sotô-;).  ffenns  (cf.  y^vo;),  rtflr-is  gén.  (cf.  skp. 
ràjan-),  etc. 

296.  —  Toutefois,  la  loi  |  284,  2°,  a,  qui  fait  sentir  aussi  ses  effets 
dans  les  langues  italiques,  a  changé  les  moyennes  en  ténues. 

Ex.  :  joncta-s  (cf.  skr.  yuktâ-s,  gr.  ^(uxtô-î.  \iih.jûnkta-i,  indo- 
eur,  'juqfô-s),  jntixi  (cf.  lith.  falur  juithiu),  en  regard  de 
inga-m,  du  skr.  yugâ-m,  du  gr.  X,'j'i6t  et  du  lilh. 
junga-s,  etc.*. 

Rbmabouk.  —  On  peut  ïoir  une  applicalion  de  celle  lui  dans  la  formalioii  des  parfaits 
nxi  [rac.  iregk-),  niDiit  (rac.  ineig"'h),  nnpsi  {rac.  mevbh-),  puisque  les  groupes  g:li, 
b:h  nboutisseni  régulièrement  à  ksh  (*»)■  P*^  (p«)-  Mais  il  est  possible  aussi  que,  comme 
Tacti»,lectua,nuptuii),  ce  soient  des  rormalions  nouvelles  (cr.  K.Brit.mann,  GmndHst, 
etc.,  t.  I',  §  159,  p.  610,  cr.  S  700,  p.  621).  De  même  pour  jnisi  (rac.  •jeiidh-),  di-TÛi 
(rac.  liM-)  :  on  peul  se  demanilcr  si  ■■  (i)  provient  du  groupe  indo-européen  (/:A  par  - 
l'intermédiaire  de  Isk,  la,  ou  si  is  (■)  s"e:(plique  par  l'anatt^ie  des  formes  dans  les- 
quelles rélymologle  retrouve  le  groupe  primitif /s  (cf.  ri-dessus,  g  291). 

297.  —  Cette  loi  trouve  encore  son  application  non  seulement 
dans  des  formes  composées  de  ad  (comme  attuli,  assero  [pour  *ad-Mro, 
'at-sero],  accipio,  appelle,  etc.),  (cf.  ci-dessus,  §  266,  i°,  Rem.  I),  mais 
naturellement  aussi  dans  dus  mots  où  le  changement  de  la  moyenne 
en  ténue  se  produit  à  la  suite  d'une  syncope  (cf.,  outre  mattus  et 
cette  déjà  cités,  §293,  RKiJ.},lemot  prœco.qui  se  rattache  à  *  prai-d[i]c« 
par  l'intermédiaire  d'une  forme  'praiccô*. 

298.  —  Le  groupe  primitif  dij  est  devenu  >jij,  d'où  y  =  j  (cf.JoT-is, 
skr.  dr/a«-s,  pejor  [de  'ped~>jôs,  d'où  'peyyôn,  cf.  pessiinns],  ba^nlas 
[d'un  présent  *6a(/j/ô,  cf.  gr,  pociTriîiu,  porter],  caja,  gourdin  et  ca/are, 
rosser  [de  'caidyâ-,  d'où  'cayyâ-,  cf.    csedo]). 

Peut-être  gy  est-il  aussi  devenu  ijy,  d'où  y  —  j  dans  le  latin  major 

I.  r*ltcloi»fl*  dOolTiriéeeu  litiii  par  de  fauBW  «inlogics.  Aio«.  «u  rirud'écriro  optioeo,  qui  cil 
*técoiitormealiplKiii61i<ideol»UproiiuBd»lLun('oi'.  (Kmiiin.  I,  7,  7:  -  S«iin(l»ni  cpim  *  till«Min 
ratio  poidl  um  idbi»  audiant  p),  on  a  icril  ObtineO,  probiblmicnt  ptr  iDilogic  *•«  Ob-SO-  De 
nto»  «iribli  rt  «CriitOr.  rurm"  fauUra,  lu  lini  d«  Scripsi,  SCriplor,  .■«pliquont  par  riB- 
flucBcc  de  SCribO-  Bnllo  Inrlhogfaphe  de  orbï,  au  Iku  de  UTpS,  a  «*  dilcrminéc  par  la  prègeuca 
du  b  dans  le  reilo  du  la  déclinaBOn  du  mol.  Cnt  1  Varron  qu  ..u  doit  U  règle  pratique  en  verlu  do 
laquelle  le*  Moii  qui  ont  on  b  an  gtollif  d  liveiil  avoir  le  nnoiinalif  en  bB,  landit  que  iei  non»  qoi  ont 
un  p  an  («nilir  doivent  afoirlonominalil  en -ps  (ainsi  plebs,  plobil,  urbs ,  UFibis,  nara  PelopS. 
Pefopis,  tf.  m.  Suiaui,  Cr.  Ja(..t.  Vil,  p.  Î7,  ll.W.  ATcI;  Va.«o»,  dt  iinj.  lai..  X,  S*,  eilii 
par  W.  Lim«*t,  (*e  Latin  langHage.  cli.  Il,  %iO.  p.  VD).  CtUe  règle,  applicalbn  pure  et  ^mpledu 
principe  de  l'anBloeie  (el  que  l'entendait  Varron,  n'a  jamais  Ut  universellemenl  ad..p«o  !  elle  était,  comme 
noui  l-aTODiJJI,  on  eonlradietiona.ec  la  prononcialioB. 

"  Il  Minble  bien  que  le  laliu  ait  chaog*  rfr  en  Ir  («f-  Xmtn  [Kminin  de  Ueter)  en  regard  de  iRdet, 
alrôx  en  regard  de  odium,  utris  (gén.  de  UtBF,  -  outre  n]  en  regard  du  gr«  66pfa,  CÎtriI-l 
Mrprun(*dagr«x«pO().  Voy.  r-o«jiivM:<daniila  Zni«Art/i'  de  Ku'jb,  t.  XXXII,  p.  5fli  sqq.  rite  par 
K.  Bamiu),  GruadriH,  etc.,  t.  I',  5  701,  a,  p.  878. 


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306  nnAMMAIRE  COMPARÉE   DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

{àemagyôs,  cf.  inagis)  etdans  ajo  (en  regan)  de  ad-aginm,  de  prodigiam 
et  deazare,  nommer]'. 

299.  —  Combinaisons  de  consonnes.  —  Dès  l'époque  préita- 
lique, k  et  p  étaient  tombés  devant  s  suivi  d'une  consonne,  et  g,  b, 
devants  suivi  d'une  consonne.  On  constate  donc  naturellement  le  fait 
en  latin.  C'est  ainsi  que  : 

!•  Le  groupe  hk  est  représenté  par  se  et  le  groupe  Aï(,  par  st. 
Ex.  :  posco  pour  'porc-sco  {cf.  ombr.  peperscusl,  c.-à-d.  precatns 
erit,  d'une  racine  prek-),   misceo  (d'une  racine  meik-). 
disco  pour  'dicsco  et  plus  anciennement  'di-tc-sco,  cf.  le 
parf.  didici),  sescenti  en  regard  de  sez,  etc.  —  Sestios 
(cf.    falisque   i'exîo,  osque  Seirrtî,   ombr.  sestenlasiaru, 
c.-à-d.  sextantariamm),  en  regard  du  latin  sex;  illastrïs 
pour  * io-loncs-tri-s  (cf.  lat.  Inceo),  etc. 
Quant  aux  groupes  ksn,  kam,  ksi,  ksw,  qui,  à  l'époque  préilalique, 
devaient  donner  respectivement  sn,  sm,  sl,iw,  ils  ont  de  plus 
perdu  s  en  latin. 
Ex.  :  lima  (cf.  à  Préneste  loma  [G.  I.  L,  t. ,  I,  n*  US],  représentant  le 
préitalique'  lousnà  pour  'loucs-nà,  la  brillante),  Sâlli   (de 
'secmoi),   arauea  (de  'aracsn-,  cf.  gr.  àpi^vï),  voy.  ci- 
dessus,  §  281,  b,  p.  189),  sub-temen  (de  '-lecsmen,  cf. 
tex&),    semenstria    (de    secsmensiris,    cf.    sez),    &Ja   (de 
'acstà,  cf.  axilla),  sériri  {i\ii  ' secs-viroi,  cf.  sex). 
S' Le  groupe  psp  est  représenté  par  sp;  le  groupe  pik,  par  se;  le 
groupe  pst,  par  st. 
Ex.  lasporto,  —  sosdpio,  sneqae,  oscen,  —  oatenio,  susfiiieo 

a^tnlit,  etc. 
Quant  aux  groupes  ))ï»jetpjt»'qui,  àl'époque  préitalique,  devaient 
respectivement  donner  sm  et  sw,  ils  se  sont  réduits  en  latin 
à  m,  V. 
Rx.  :  amitto  (p.  'as~mitio),  sûmo  (p.  *  su[p]-s[e]mô),  —  arolare 
(p.  *a!ivolare),  sfirsnm  (de  'suvorsum,  venant  lui-même  de 
'  susvorsum). 
Rbhaiiqub.—  Les  groupes  cic,  cit,  psc,  pst  qu'on  trouve  en  lalin  tcomme  dans 
certaines  langues  italiques)  ne  sont  point  primitifs  :  ils  proviennent  soit  d'analogies,  suit 
de  syncopes. 

Ainsi  on  a.  refait  sur  s«>  les  mots  lescenti,  feztvi  et  Seztius,  sur  al»  et  sur  obi*, 
les  mots  aliscado,  abstioeo,  obicenuf,  obsevri»,  obsto,  et  c'est  la  syncope  de  l't  dans 
*dtxit(e)ro-s  qui  a  produit  la  forme  dozter. 

).  Voj.  K.  Rkc'».».  Grundri,,,  cit..  t.  P.  g  :r,B.  I.  (p.  f.î). 

i.  Obi  H  Irouis  dciaul  an  t  dans  Ira  [ormn  comme  oblUnat  cl  Obllnidlllt  citict  pu  Fiant, 


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PIEONÉTHÎUE.  —  CONSONNES.  SOI 

3°  Les  groapesgzd,bsd,etc.,  qui  devaient  donner  id,  etc.,  à  l'époque 
préitalique,  ont  perdu  le  :  en  latin. 
Ex.  :  sedecim  (de  'sez~d-,  cf.  MX)  et  les  composés  de  ez,  comme 
ë-do,  ë-bilM,  etc.'. 

300.  —  A  l'initiale,  les  groupes  ks,  ps,  dans  lesquels  la  ténue 
remplace  souvent  une  moyenne,  se  sont  réduits  à  s  en  latin  comme 
dans  les  langues  italiques. 

Ex.  :  B-vib,  s-aper  (dans  lesquels  le  premier  élément  représente 
ex,  cf.  gr.  éÇ-Ù7ctp$ï),  B-en-ti-B,  fpine  et  sen-tu-s,  plein  de 
ron»^  (cf.  gr.  ^ai'vu,  égratigner),  SÏtn-S,  moisissure,  rouille, 
décrépitude  (cf.  gr.  çOiciî,  consomplioii),  SitO-S,  placo,  établi 
(cf.  gr.  KTi'dt^.élablissemeni,  ronda(ioii),  sabulum  (d'une  forme 
préitalique  'psaflo-m,  cf.  gr,  ^iy.^i(ii,  sable,  de  *  (J/aç;AC-, 
en  regard  de  "{^yoî,  peiit  caillou),  etc. 

301.  —  Devant  les  nasales,  les  explosives  avaient  subi,  à  l'époque 
préitalique,  diverses  modifications  qui  se  retrouvent  en  latin  ou  qui 
ont  été  poussées  plus  loin  dans  celle  langue. 

1°  Les  groupes  indo-européens  -p»-,  -bn-^,  -bhn-  ont  été  réduits  à 

•mn-. 

Ex.  :  somiliu  à  cdté  de  sopor  (cf.  skr.   svapnas,  sommeil,  songe), 

damuam  (cf.  gr.  Sxnàvd,  dispense),  Sajmiium  (d'un  radical 

préitalique  'Haphn-,  cf.  osque  Saflnim  =  Samoinm  ou 

Samoitinm)  à  côté  de  Sabinns,  etc. 

De  même  les  groupes  indo-européens  -pm-,  -bhm-  ont  été 
réduits  à  -mm-,  qui,  en  latin,  après  voyelle  longue  a 
abouti  à  -m-. 
Ex.  :  summiis  en  regard  de  super,  rûmeotnm  en  regard  de  rûpi, 
glûma,  glume,  baiie,  en  regard  de  glubo,  sarmentuin  en 
regard  de  SarpO,  lalllcr,  émonder,  decermina,  rameaux  retran- 
cbés,  rebuts,  en  regard  de  decerpo. 

2°  Les  groupes  indo-européens  -tn-,  -dm-  ont  été  réduits  à  -nn-,  et 
le  groupe  -dm-  à  -mm-.  De  plus,  en  latin,  après  voyelle  longue, 
-(m-  est  devenu  n  et  -mm-  est  devenu  m. 


1.  C'.ït  p 

..r^>p1ic 

rilion  de  «Ile  : 

l»iqut 

:lapr«p»ilioD*. 

aiîrtd 

uile  i  'a:  dct.nl 

d.g.h  tboDiil  i  i  m 

utiD  (cr.  A  divo,  d 

.  -«[J].-  drito) 

U  ( 

iiroio  litiee  i,  i 

lui  ital 

l  phon«liq««»nl 

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opo-;in. 

dcviil  èlrc  |HU 

(liitiD 

.rou>e  le  mol  litii 

n UMbaUnin  (=pré- 

1     !•     «TA' 

»/»«,).  - 

«Mibcu  -,  >pp>r«.tt  a  scapui,  "  i 

luppirl 

..  Vor.  K.  Bm. 

■  iiw,  Gmnârhi,  elc. 

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308  CHiHMAinE  COHPARËt;  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

Ex.  :  penna  pour  pel-na  (cf.  gr.  it^T-c-{jLoc! ,  v.  cimbr.  etn,  oiseau), 
mâiiâre,  de  'mad-nare  (cf.  mad-eo),  mercennarius  on 
regard  de  merces,  mercedis. 

3°  De  même  que  p  et  t  devant  nasales  étaient  devenus  b  et  d,  de 

même  k  entre  voyelle  et  nasale  a  dû  se  changer  en  moyenne 

dès  l'époque  préitalique. 

Ex.  :  siflrnum  de  'seifnom  (cf.  in-seqne),  difflius  (qu'on  rattache 

à  dece-t  ou  k  la  racine  deik-,  monirer),  se^rmentam  (de 

secare),  etc. 

REHAiiQUes.  —  I.  En  latin,  à  l'iniliule,  le  groupe  primitir  tn-  devenu  gn-  s'est 
confondu  avec  le  primilif  gn  :  de  plus,  dans  certains  cas,  ce  go  s'est  réduit  A  n. 

Es.  :giiî)niB  clDitor(cr.  golh.  hneiii-an,  «■  p<'n<:h«r,  de  la  rac.  hieif/^h-).  nidoren 
regard   du   gr.   xvÎsï   [de   'hvît-j-),   fgm*o   g™»»,   gnatni  et  DStUS  (et. 
ganni),  gnoaco  et  nosco,  gnaruset  uaros. 
Au  milieu  d'un  mol  et  après  voyelle,  -gn-  provenant  soit  do  -kn-,  soit  de  -gn-  était 
représenté  dans  le  latin  primilir  par  -nn-,  groupe  devant  lequel  la  voyelle  e  se  chan- 
geait en  .. 

El.  t  (in  primilir}  :  BigDvm  {rt.  inss^tt,  etc.  —  cf.  ci-dessus,  3»].  —  {gn  primitiO  : 
lignnm  (de  legore). 

Après  une  voyelle  longue  -an-  était  réduit  h  n  (cf.  frùnUcor  en  regard  de  tnigei, 
finis  en  regard  du  leite  beiga,  fin  et  du  lith.  pa-baigà,  rm). 

II.  De  même  qu'au  milieu  d'un  mol  -in-  et  -gn-  s'étaient  confondus,  de  même 
-im-el  -gm-  ont  abouti  à  -gm-  en  latin,  comme  dans  les  langues  italiques. 

Ex.:  {'km-  primitiO:  sagmentoBi  (voy.  ci-dessus,  3°),  etc.  —  (-pm-primitif)  : 
tgmtn  en  regard  de  ago,etc. 
Après  une  voyelle  longue  le  groupe  -7171-  s'est  réduit  à-m-'. 

El.  :  lomeii  (en  l'égard  de  luceo).  «saineD  (en  regard  de  amliâ-geij  con-tamina 
(en  regard  de  con-tagium),  imnan  (en  regard  de  ango). 
m.  Sur  T  provenant  de  gw^  g"'  et  g^h  indo-européens  dans  penio,  nirem,  etc., 
ïoy.  ci-desBus,  g  277,  2*  bet  3"  b  (p.  1E6}. 

IV.  Au  second  siècle  de  notre  ère,  le  b  latin  inlervccalique  (substitut  de£,  hh  et  dit 
indo-europ.j  a  été  parfois  transformé  en  spirante  par  la  prononciation  populaire.  De  là 
des  graphies  comme  qnirus  au  lieu  de  qnibnt,  cibea  au  lieu  de  citm,  etc.  *. 

II.   —  CoNTINtrES   ou    SPIRAÎJTE8. 

Bibliographie.  —  K.  BntJGilANN  :  Grundrist,  etc.,  t.  I*,  g  81S-0i3  (Die  Reibclaulo 
[Spiranlen]l,pp.  7«-"0j. 

302.  —  Continues  primitives.  —  La  langue  primitive  indo- 
européenne  possédait  comme  consonnes  continues,  outre  w  dont  nous 
avons  parlé   ci-dessus  (^  230  et  234),  deux  spirantes  dentales  ou 


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PHONÉTIQUE.  —  CONSONKES.  ÏC9 

sirOantes,  l'une  sourde,  s,  l'autre  sonore,  z,  une  spirante  palatale  j  et 
V  d'autres  phonèmes  plus  problématiques  qu'il  est  permis  de  négli);er 
ici  »',  Nous  n'étudierons  donc  que  le  traitement  des  deux  spiranles 
dentales  et  de  la  spirante  palatale  en  grec  et  en  latin. 

§  1.  —  Spiranles  dentales. 

303.  —  Division  du  ai^et.  —  Les  deu\  spiranles  dentales  «  et  = 
de  la  langue  indo-européenne  primitive  se  sont  maintenues,  dans 
certains  eas  bien  déterminés,  en  grec  et  en  latin;  dans  d'autres  cas 
elles  se  sont  modifiées.  Maintenues,  elles  sont  représentées  en  grée 
par  une  seule  lettre,  le  t,  qui  est  sourde,  sauf  devant  les  moyennes  et 
devant  ;y.,  auquel  cas  elle  devient  sonore  et  se  prononce  ï*.  La  même 
observation  s'applique  d'ailleurs  à  o,  quand  celte  consonne,  au  lieu 
de  représenter  le  s  primitif,  est  le  produit  de  combinaisons  posté- 
rieures du  langage. 

Remarque.  —  Quelques  dialectes  représentent  par  -w-  le  son  s  devant  consonne  (cf. 
au.  â|iiffffTa[C.  1.  A.I,  9,2tl],yf3.-^iavi9.t  [C.  I.  A.  [1,320,  19],1>éot.  ' AvaiXanxiZaç 
[C.  1.  f5H],lhe3S.  Ala(r/(viioi;[Gi-ieeh.DiaUlcl-Iniehnft.,S26],  elc-*).  11  e»t  cerlain 
qu'en  écrivnnl  ainsi  on  ne  se  préoccupait  nullement  de  représenter  \'s  sourde  :  la  preuve, 
c'eal  que  le  mfme  système  servait  à  représenCer  le  son  de  2  (et.  Aivaôov  [C.  I-  A.  Il, 
Adil.,  S2.  c,  Ï2]  el  xâ(r9|i,ou  [C.  I.,  1308]).  Le  plus  probable,  c'est  que  dans  la  pronon- 
ciation il  y  avait,  en  pareil  cas,  une  sorte  de  reprise  sur  le  son  a  ', 

304.  —  Maintenues,  les  deux  spirantes  dentales  s  el  z  sont  repré- 
sentées en  latin  par  s;  pour  l'emploi  du  signe  s,  voy.  ci-dessus,  i)  104. 

305.  —  Traitement  de  s  en  isrec  et  en  latin.  —  Les  deux 
spirantes  dentales  s  el  z  n'étant  pas  demeurées  toujours  intactes  dans 
l'évolution  des  langues  de  la  famille  indo-européenne,  il  y  aura  lieu 
naturellement  d'étudier  successivement  les  cas  oii  elles  se  sont  main- 
tenues et  les  cas  où  elles  ont  subi  des  modifications  en  grec  et  en 
latin. 

306.  —  Maintien  de  a  en  g^rec  et  en  latin. 

i°  Le  grec  el  le  latin  ne  sont  pleinement  d'accord  que  pour  main- 
tenir s  final. 
Ex.  :  tnxo-Ç)  lat.  eqao-s,  eqnn-s  (skr.  aya-s),  y^'voç,  lat.  genus, 
îfEptÇ,  lat.  ferebas(cf.  sks.  abkara-s),  etc. 

I.  Tor.  V.  L-.«,,  P™,.  de,  5  07  (5- Mil.,  p    7«). 

î.  Db  lu  I»  graphin  IleXoiîïixiii,  itpiîÉiwrn(,  Z|ivpv»,  ij-rj^tïm  ('^''  *■■  >■■'•".  Gnech.  Gramia., 
Sîi*.  ï*  éd.,  p.  JOi  sq.  ;  f,  Bla»,  Aasspraclie.  eK,,  3'  éd.,  p.  89)  *l  lo  puMgi!  do  :  t  p  duisiertiii» 
diciteit*  (cf.  tn  Ihesai.  6top£iit(o;<  «  cM6  de  etiiEoio;  [tipï-i6top  —  nioT-iiuiî  Hhtoi..  to 
crél'iB  K&puQ;  pnur  x^^tLOf,  etc..  to;.  Wki(schl-h,  de  rhotacismOt  p.  ii  sqq.  cil<^  par  K.  BiuaHi?^, 
Gr.  Cn,«„.'.m). 

1.  VoT.  G.  Uinii,  Griecli,  Oramm..  !•  Mit.,  9  H''.  p-  30t. 

♦.Toy,  MiiiTti.  iHdog.  ForKhungen,  IV,  I8i  iqq.  ;  C.  Hiiia,  GiieeS.  Granim.',  30* jq. 


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SJO  GRAMXAllŒ  COMPAREE  DU  GR£C  ET  l)U  UT(,V. 

HEHABouBâ.  —  1.  Touterois  dans  le  diulecte  d'Élée  -ç  final  est  passé  à  -p  par  l'in- 
termédiaire lie  z. 

Ex.  :  a'  Tip  [iaîto,  aï  Tip  THÙra,  opnp  tôxi  [I.   A.  109),  Toîp  FaXtfotî  [J.  A., 

110],  Torp  M«vtivii«i,  Tjp  5s  FpïTpaç  Èvivti»,  maig  tîç  àiicpaî,  tï; 

xaTniiTiinoç,  tiî  OTiioiv,  elc.  [I.  A.   H9],  Toïp  /aXaSffoip  xai,  mais  tu; 

ffulifnj  II.  A.  113],  etc. 
Comme  on  le  voit  par  les  exemples  ci-dessus,  qui  appartiennent  au  dialecte  éléen 
ancien,  c'est  seulement  dans  les  formes  monosyllabiques  des  pronoms  et  de  l'article  ot 
toujours  devant  une  consonne  (>x  F,  S  t,  x  y),  jamais  devant  une  voyelle,  que  «  final  y 
est  remplacé  par  f.  Dans  les  inscriptions  d'une  date  plus  récente  i  final  est  remplacé 
aussi  par  p  dans  les  subslantirs  et  devant  une  voyelle  (cf.  G.  Meïrr,  Griech.  Gramm.', 
g  226,  p.  306  sq.).  Conslnter  le  fait,  c'est  mettre  sur  la  \oie  d'une  explication  trèa 
probable  du  phénomène  :  on  peut  admettre,  en  elTet,  que  dés  l'époque  préhistorique,  s  se 
prononçait  :  devant  une  consonne  sonore,  d'où  le  passage  à  ^{tîi  Se  ^  tît  St  =  Tip 
Se),  phénomène  qui  se  sera  ensuite  généralisé  par  voie  d'analogie  dans  le  dialecte  éléen. 

II.  Dans  le  dialecte  laconien,  le  rholacisme  n'appiralt  que  dans  les  inscriptions  posté- 
rieures a  l'ère  chrétienne  [vov.  G.  Meyeb,  G*'.  Gramm.',  p.  306  sq.  et  cf.  MULLBNStEPB?(, 
Dinerl.  philol.  Argenloralensn,  VI,  184  sq).  Pour  le  rhotacisme  dans  le  dialecte  de 
Théra  et  d'autres  pays,  voy.  Caubb,  Deltcluf,  etc.',  au  n"  1*1  ;  G.  Meyeh,  oup.  cil., 
p.  307). 

III.  On  a  vu  ci-dessus  (g  133,  p.  75),  le  traitement  de  i  final  en  latin,  i.  l'époque 
archaïque. 

Ailleurs  le  grec  et  le  latin  se  séparent  assez  souvent,  le  latin  étant  en 

général  sur  ce  point  plus  conservateur  que  le  grec,  ainsi  qu'on  va  le  voir. 

2°  £n  grec  et  en  latin,  la  spirante  dentale  «  est,  en  règle  générale, 

maintenue  devant  une  explosive  sourde,  à  l'initiale  comme 

à  l'intérieur  d'un  mot  (a);  mais  le  latin  conserve  aussi  l's,  à 

l'initiale,  devant  les  voyelles  et  les  semi-voyelles  (b). 

a^  Ex.  :  a~a.iftù,    palpiter,  s'agiter  convulsivement,    lat.   BpsrUO,    écarlcr, 

rejeter  (cf.  skr.  sphurati,  il  repousse  du  pied,  v.  h.  ail.  sporo, 

éperon,  aiguillon,  lith.  spiiiù,  je  repousse  du  pied),  tturspo;,  lat. 

vesper,  T,o-Ta.i,  il  est  assis  (cf.  skr.  àste),  OTaTo;,  lat,  status, 

(OTt,  il  est,  lat.  eat  {cf.  skr.  ds/i),  Y^yvtJoxw,  iat.  nosco, 

j'apprends  ù  connaître,  'ty(^<ù,    Tendre,   lat.  SCÙdO  (cf.  goth. 

skaida,  ail.  ii^  f^fibe),  Oxâv^ix^ov,  obstacle  pour  faire  tomber, 

marcheltc,  lat.  Scando,    monter,  s'élever  (cf.  skr.  tkàndati,  il 

saute),  £^b>v,  essieu,  lat.  axis,  otpzX^OfJLXi,  trébucher,  s'égarer 

(cf.  skr.  skalate,  il  fait  un  faux  pas'),  etc. 

b)  Ex.  :  snnt  (cf.   ombr.  sent,  skr.  s-ânti)  sibi,  snns  pour  'suo-s 

=  *ïOfo-ï  (cf.  osque  «/'«(,  c.-à-d.  mbi,  suvad,c.-k-d.  sna), 

sedeo  (cf.  ombr.  sesmt,  c.-à-d.  aedarît,  skr.  sadat-,  siège. 

golh,  sitan,  être  assis),  etc.  —  siem  d'où  sim  (cf.  skr.  tyàm 

ou  sUjàm),   snavis  (cf.  skr.  ivadm),  soror  de  'iwesôr  (cf. 

skr.  scasar-,  sœur),  etc. 

I.  Le  lu ji  lallo  ■  uni  autre  origine,  cr.  ci-dïwu.  %i9i,  I',  a  (p.  Ï03). 


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PHONÉTIQUE.  -  CO^'SO^NES. 

t  assimilé  A  la 

Ex.  :  béot.  ïtTE  ^  Ï«TI  (C-à-lI.  ËÇ  T«),  ju«qu'à  ce  que  (cf.  ïtTIU  pour  ÏOTù),  qu'il 
webe'),  Ôsrt6oTi),à=  0l:ia9iiTi>i,  »eicho(pro;ir.  qu[  ]u«  m  liqueur  do  demèn)  ; 
lacon.  K-TTâsC  i,vi'Vrrfii  HÉSYCH-,  âNxop  =  àvxà;,  ouln  eo  cuir;crét- 

(j.ÉTT(f,  jiuqu'à,  à  cAté  de  (JiiaTot  (arcad.  (j>-é<tt'),  et  beaucoup  de  mois 
où  Obtient  la  place,  soit  de  (tO  (comme dans  TcpôOOot,  ^^p-nOâixi],  soit  de  or 
(comme  dans  ÏÔOavTi  pour  ïiTTdVTi,  3«  p.  plur.  dor.  de  ioTr|iJii).  Pour  SB 
aj  lieu  de  tS  etyi-au  lieu  dexf,  voy.  ci-après,  gg  309  et  310*. 

II.  On  a  vu  ci-dessus  (S  289,  i")  que  let  groupes  prë helléniques  /»  et  dzh  intervoca- 
liques  avaient  donné  ta,  qui,  dans  la  plupart  des  dialectes,  élait  devenu  -ss-  ou  -a-. 
Rappelons  ici  que  -ts-  a  donné  -Tt-  en  béotien  et  -tt-  ou  -ï-  en  crélois.  Ainsi  la  forme 
homérique  SxvsavOai  est  représentée  en  Cretois  par  ScÎttxQOxi  ou  Sî^ocSai  et  la  forme 
attique  xa[jii<ix[ji<vo4  est  représentée  en  béotien  par  xoiMTtàjjuvo;. 

III.  la  règle  ci-dessus  {%  306,  2°,  a)  souffre  en  grec  une  exception  qu'on  expliquera 
par  une  des  lois  qui  régissent  le  traitement  des  consonnes  en  groupes  (voy.  ci-après, 
g  314,  6"). 

3"  En  grec  et  en  /afin,  le  groupe  médiat  -ss-est,  dans  certaines  condi* 
tiens, demeuré  intact,  mais  ici  le  latin  s'est  montré,  en  somme, 
plus  conservateur  que  le  grec. 

A)  Ainsi,  dans  cerlaim  dialectes  grecs  on  constate  bien  la  persistance 
après  voyelle  de  -ss-  sous  la  forme  -ce-  (cf.  liom.  cl^EOoa,  aor. 
de  '^tatù,  ^ébi,  bouillonner,  iTÙ.îaaoL  aor.  de  *T(le<7-y(i»,  TeXt'w, 
Unir,  accomplir,  ËoffEToti,  en  regard  de  ésti,  il  csi;  lesb.  rs'kiaaxi, 
îaaotra.1,  elc.  ;  thess.  i<j<JOfi.ivâv,  etc.  ;  béot.  tMoOxi,  accomplir; 
dial.  d'Héracl.  laa^za\,  futur;  dîa).  d'Archimède,  itrocÎTott, 
futur;  loc,  plur.  hom.  et  lesb.  aTï)6«roi,  de  ffriîôoç,  poitrine; 
hom.  lesb.  thess.  béot.  delph.  et  mégar.  ^àiiT-iaot,  etc.),  mais, 
dès  l'époque  homérique,  ce  groupe  tendait  à  se  réduire  &  -a- 
(cf.  les  doublets  ICO ffct  et  nocî,  îittuai  et  ë^ïesev^},  et  dans  le 
dialecte  attique  la  réduction  est  générale  et  régulière 
{cf.  STrtïffa,  IffOvTKi,  liçtsn). 

D'autre  part,  après  consonne,  la  réduction  de  -ss-  (-es-)  à  -9-  est 
générale  dans  tous  les  dialectes  grecs  (cf.  loc.  pi.  att.  [iTiçî,  crét.  ^r,t<si, 
c.-à-d. '(jivivc-ci  en  regard  dugén.lesb.  [xW-oî,  qui  est  pour  *|A-:nvff-oî, 
lat.  mens-is;  aor.  T/puacôoct,  c.-à-d.  'Ttpff-aauôai,  de  Tip50[xai,  se 
dessécher,  rac.  ters-,  etc.). 

I.  Id  I*  V  u'nt  p«  prinUir,  Diilirepréienle  (.  cf.  ci-deuui,  g  iSS,  !■. 

ï.  Cf.  K.  BiMii.ni,  CrHnrfriM.clc,  5B**(p.  74Î). 

a.  L^tEwIogui  d««  dnnbteli  coomiQ  nXiwcn  M  xtXicrat  dtQi  levquHg  nu  IroaTait  lintAt  -ffcr-  *t 

«rmdsgiquc.  Ct.  Scnut,  duu  U  Zeilwhripit  Kuhn,  t.  XKXl'ir,  li's  sqq. 


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91S  GRAMMAIRE  COHPAHËE  DU  GHEC  ET  DU  UT[N. 

Rbhabque.  —  Le  IwOlien  montre  qu'avant  la  constitution  des  divers  dialectes,  le 
groupe  préhellénique  -is-  ne  se  conFondait  pas  avec  les  groupes  U  etly.  En  efTet,  tandis 
que  le  dialecte  béotien  conserve  intact  le  groupe  -tt-,  il  représente  par  tt  (cf.  ci' 
dessus,  1°,  Reh-  I),  le  groupe  /«,  comme  il  fait  pour  legroupe  fy  (cf.  ci-dessus,  %  S21, 
6«,  REa.,p.  137). 

Toutefois   la  réduction  de  -9«-  à  -a-  a  fini  par  s'étendre  même  k  des  formes  dans 
lesquelles  le  groupe  représentait  U  et  ly  ou  Ihy  (cf.  ci-dessus,  g  221,  6°  Reh,,  p.  131). 
B)  En   latin,  au  contraire,  le  groupe  -ss-'  subsiste    après  voyelle 
brève  (cf.  gessi,  parfait  de  gero,  p.  ' geso,  cassus,  vain,  de  cado, 
miAsus,  part,  de  mitto),  mais  se  réduit  à  -s-  après  voyelle 
longue  (cf.  hansi  àe' haussai,  en  regard  de  hans-tiu,  qoeeso  de 
" qvaii-sô,  etc.). 
4»  En  grec,  les  groupes  primitifs  -rs-  Is-  se  sont  maintenus  dans 
beaucoup  de  dialectes  ;  le  lalin  qui  les  avait  sans  doute  primi- 
tivement conservés  (puisqu'on  trouve  -rs'  en  ombrien*),  les  a 
remplacés  par  -rr-,  -11-. 
a)  En  grec,  on  trouve  -po-  {la  lettre  p  représentant  /•  ou  r  primitifs) 
dans  les  formes  dialectales  suivantes  : 
Ex.  :Le$b.  d^pso;,  tiom.  Bipaoi,  audace,  hom.  É-xepoa,  aor.  de 
xciph),  tondre,  raser;  I^GpOiv'  ituifi-ri-i  JTéstcii.  ;  mpom,  aor.  de 
Spvufti,  ewiter;    ion.  et  crét.    tpOTiv,    liom.    «pWDV,   mile; 
hom.  ôpO0-6ùf)i,  porte  élevée  sur  une  oh  plusieurs  marches,  ion. 
xÔpOv],  tempe,  etc. 
Reuahiji'e.  —  En  attique  et  dans  quelques  autres  dialectes  -si-  est  devenu  -pp-  (cf. 

OÔpftOf.  «pp^iV,  Ôppûî,  croupion,  xopp^l.  Itmpp], 

Quant  ùdes  formes  de  locatif  plur.  comme  fT,Topa[,  ^r,pa(,  etc.,  elles  sont  dues  à 
l'influence  de  l'analogie  ou  pluCût  au  Iresoin  de  retrouver  dans  ces  formes  l'Indice  -m 
du  locatif  pluriel'. 

P)  En  grec,  on  trouve  -Xa-  dans  les  formes  suivantes  ; 

Ex.  :  Hom.  xAoat,  pousser;  iXoai,  iiXaan,  pelotonner,  rouler,  tIXoov, 
sillon  de  démarcation,  extrémité  d'un  champ  (en  regard  de  tAo;, 
extrémité),   etC, 

Hemabque.  —  Les  exemples  sur  lesquels  on  pourrait  s'appuvcr  sont  trop  peu  nom- 
breux pour  qu'on  ose  décider  si  -1).-  est  sorti  do  -X»-,  comme  -p p-  est  sorti  de  -po-. 
Sur  l'hypothèse  de  Wackbbnacel  (dans  la Ze««cftir/ï  de  Kuhn,  t.  XXIX,  p.  ISl  sqq-), 
hypoUiése  admise  par  Solusen,  ibid.,  t.  HWX,  352  sqq.;  XXX,  600  sq.  ;  XXXIV, 
452  sq.  ;  Intlog.  FoncA-,  VII,  H  sqq.  ;  Johansson,  Zrilsckrift  de  Kuhn,  XXX,  430  sq.  ; 
Kretschueh,  ibid.,  XXXI,  it3;  SiiuuLZE,  Qiiwat.  epicm,  96;  FnoEHDE,  dans  les  Beilrxge 
de  Bezzenhcrgcr,  t.  XX,  221  sqq.,  voyei  les  observations  de  K.  Brugmann,  Griind- 
rju,  etc.,  t.  I^  S  S4G,  Anm.  (p.  74i  sq.}. 

ï.  Sur  'II-,  cf.  TOI  Flihti.  Osk.-Umbr.  Gramm.,  I.  l,p.  Mi. 

1.  L>  mttilfaiH  -f,a,a-  qu'on  olurrtB  dam  In  tumin  Bpoiaù;,  Bp4ao{  (ù  cùté  do  tifav(,  6âpin><). 
tpoMii  kdUé  de  TBpoi;.  ■  dcuiccWion  »  (c(.  Tip»o|iai,  ■  »de<i4cliar  •),  ele.,  a'Hl  pis  plmoilr»- 
ordiDiirt  qua  oelleqai  k produit  dtni  Innoln  oh  -gipo-  rrpréBcnlo  ;a.  Cf.  ci-dOHut,  g  14*.  l*,  &• 


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PHONÉTIQUE.  —  CONSONNES.  Î13 

y)  En  latin,  Èes  groupes  -r»-,  -U-  sont  devenus  -rz-,  -Iz-,  d'où  -IT-, 

Es.  :  terreo  (cf.  ombr.  lursitu,  c.-à-d.  terreto,  gr,  ËTEpifv 
içôênTEv  ilÉsïcB.,  rac,  Cers-),  tarrens  (cf.  ombr.  fnrsio, 
c.-à-d.  fairea),  torreo  en  regard  detostus  pour  'tors-io-s 
(cf.  gr.  tifoofAcii,  se  dessécher),  erro  (cf.  goth.  airzen,  V. 
h.  al),  trri,  ail.  irte),  ferre  de  'ferse  (cf.  eg-se),  etc.  — 
coiinm  (cf.  goth.  hais,  génitif  hahii,  ail.  ÇqIô),  veJie  de 
'veUe,  etc. 

Rehabqub.  —  En  lalin,  à  la  On  des  mois,  les  groupes  -r»-,  4i-  onl  d'abord  Hé 
Irail^  comme  i  l'intérieur  d'un  mol,  mais  de  -rr,  -11  ils  onl  été  réduits  i  -r,-l. 

El.  :  T«r  [pour  *teri)  complé  dans  Piaule  comme  long  et  prononcé  twr  {et. 
lerrnncins),  par  (pour  'puir=  'pan),  ag«r  {pour  'ogen-=  'agen 
i\"agi-o>),  «cer  (pour  'acerr  =  acei-ni''aciia), —  famul  (de  'famel, 
oeqae  famtl,  préit.  'faml[o]-t),  etc. 

S"  En  lalin,  la  spirante  i  s'est  maintenue  à  l'intérieur  d'un  mot  dans 

les  groupes  -mi-  et  -n«-  i]ui  se  sont  confondus  en  -ns-  dt'S 

l'époque  préitalîque. 

Ex.  :  con-sero  pour  *coin-sero  (cf.  ci-dessus,  g  237,  2°,  p.  147), 

cejiseo  (cf.  osquo  centaum,  c.-à-d.    cansere),    menais 

(cf.  omb.  menziic,  c.-k-d.  mense),  etc. 

Reharoubs.  —  !-  En  grec,  les  groupes  prlmilifs  nt»,  nt  devant  vo^felle  onl  subi  dés 
l'époque  préhelléoique  des  modiO  l'a  lions  donl  on  trouvera  le  détail  ci-aprés,  10°. 

Mais  le  groupe  -niy-  subsistait  dans  le  grec  primitif,  comme  le  prouvent  les  formes 
vfoouai  (pour  Ni-vtr-yo-ij:!!).  »"">  "«■"'>  «venir  (rac.  ne»-),  TTTistrui  et  atl.  ittiftni, 
piler,  celle-ci  refaiia  apparemment  sur  des  présents  comme  itimsto,  itittia,  au  lieu 
de  'icrtvui  pour  'ittiva-yca  (cf.  ial.  piiuia}'. 

II.  Sur  le  traitement  en  grec  du  groupe  initial  êy-,  voy.  ci'dcssus,  S  22i,  4",  p.  ISS. 
Toutefois  la  régie  donnée  en  cet  endroit  ne  paraît  pas  tout  à  fait  absolue,  puisque  dans 
certains  cas  »y- initial  semble  avoir  donné  a  (o)-,  atl.  t[t)-:  comparez  en  effet  votM.pvHr 
«a  crible,  avec  i'atl.  Sii-ttoÉu),  el  voy.  G.  Meyer,  Alban.  Sludîen,  UT,  41  sq.,  qui  rap- 
proche de  sdd)  l'albanais  soi,  je  p«*so  »u  crible,  forme  tirée  de  'lya-s. 

6"  En  grec,  le  groupe  initial  un-  (mais  cf.  ci-après,  §  307,  S')  s'est 
maintenu  dans  quelques  mots  comme  ojXEpSaWoî,  redoutable 
(cf.  V.  h.  ail.  smerzo,  douleur).  0[li\7],  doloire  (cf.  V.  h.  ail.  smid, 
forgeron),  Ojiî»p6ç  (à  côté  de  (iixpôî),  pelil  (v.  h.  ail.  smdki,  faible, 
petit,  rac.  snie[i]k-],  opi^u,  aor.  «lA-j-pivai  (cf.  m.  h.  ail.  tmouch, 
fumée,  vapeur,  angl.-sax.  sméocan,  fumer,  lit.  smàugiu,  je  serre  à  la 
gorge). 


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su  GIIAXHAJRE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

Remarque.  —  Ce  groupe  initial  devait  exister  à  Ttipoque  prëitalique,  comme  le 
prouve  l'ombrien  sniuriiniï,c.-à-<l.  ad  murGÎm(!)'.  En  latin,  on  ne  trouve  un-quedans 
des  mois  d'origine  grecque,  où  il  a  la  valeur  de  zm-, 

307.  —  HodIflcatioDS  de  a  en  grec.  —  Le  grec  et  le  latin  n'ayant 
pas  modifié  de  même  façon  la  spîrante  dentale  primitive  s,  il  y  a 
intérêt  à  étudier  séparément  les  deux  langues. 

i'  A  finiliale  devant  voyelle  et  à  l'intérieur  d'un  mot  entre  voyelles, 
s  est  devenu  A  (esprit  rude)  en  grec*.  Mais  tandis  qu'à  l'ini- 
tiale l'esprit  rude  s'est  en  général  maintenu,  il  a  disparu  à 
l'intérieur  d'un  mot', 

Ex.  :  ô,  te  (cf.  skr.  sa,  goth.  sa),  à[/.û4,  n'importe  comment  (cf.  skr. 
iama-,  goth.  sum-s),  îffmpi,  placer  {lat.  SÎSto),  ûî,  porc  (lat. 
8Û-8,  V.  h.  ail.  sa),  etc.  —  Hom,  ^a,  ait.  rt,  j'étais  (cf.  skr. 
âsam  et  le  duel  ^œ-tov),  ■(é■^to^  (cf.  skr,  jàtuu-as,  lat. 
generis),  çepe«i,  çEpTi  (r.(.  skr.  bhâra-se),  etc. 

Rbmarques.  —  I.  Avant  mSme  la  période  historique  de  l'hellénisme,  h  (l'esprit  rude) 
s'était  aflïibli  en  esprit  doux  dans  le  lesbien,  l'éléen,  dans  quelques  dialectes  crétois, 
comme  celui  de  Gorlyne,  par  exemple,  enfin  dans  l'ionien  d'Asie^  Hais  dans  les  autres 
dialecteset  particulièrement  dans  le  dinlecte  altique,  l'esprit  rude  s'est  maintenu,  sauf 
dans  les  cas  oft,  comme  on  va  le  voir,  la  phonétique  s'opposait  &  ce  qu'il  persistât. 

11.  Dès  la  période  primitive  de  l'hellénisme,  A-d'esprit  rude)  s'est  perdu,  quand  il  se 
trouvait  une  aspirée  ou  k  au  commencement  de  la  syllabe  qui  le  suivait  immédiatement 
ou  presque  immédiatement. 

Ex.:  I)^it),  j'ai,  jï  poMjiio.  pour  *iy_tij(cf.  ïïto),  ï-o/o-y,  en  regard  du  skr.  tâ-ha-lê, 

il  lubjugur,  il  nwl  U  luiii  sur,  ï-OJ^Io  pOur  'l-^'/Vt  A  côté  d'ï-ffTTHiii,  â-0oÔ9t, 
rjuni)  (cf.  skr.  tadhryona,  m  agisual  niKinblF],  —  â'SfXfÔi;,  trtn  (skr. 
tà-garbhyaa,-ai  du  piemcssiii,  a-Xo^Of,  qui parligs !■  couche  (cf.  3-TCa^,  anaHule 
ha],  âfjLaOo-;,  «hje  (cf.  v.  b.  ail.  lant),  ^ScOXov,  >iig«,  k  cdté  de  tSoï, 
skr.  sadas',  ei»^,  «[Ao-Sev,  dcnimporio  où  (A  tt\ê  de  â;uù;).  auot,  «c,  pour 
*«0ho(,  qui  est  lui-même  pour  *ha.uhOî  (cr.  lilh.  tausa-t,  «e),  tic.'. 

1.  Voj.  ion  PiAiTTA,  Oik.-Uniir.  Grammalik,  1.  *S9. 

tioiistuonirnnn  cl  «rgkiinei.  Voj.   lur  cille  qnnlioD  KCuh-Blah,    bui/.  Gf.  ia\  ffr.  Spr.,  %  13, 

Lt  l'hell^isH.  Il  7  ■  donc  lieu  de  nguilcr  ù  put 
qui  H  Hml  produit*  1  l'époquo  hiitoriquc,  comne, 
par  «umpls,  la  «inimsioii  il«  «  noo  primitir,  t  l'iuilialo,  «n  crp''»'*  '^  *>■  punpbjlicn  dini  )■ 
prépmition  ûv  =:  ouv  cl  le  iriinlicD  de  l'upirstion  inlartonliqiM  r«iipls;anl  un  o  nnii  priinilir  dii» 
cerliliiM  rormes  ticoolentiH  cnnuno  Aivijhja;,  ivhijïtibaic. 

4.  Sur  l'Hprit  rude,  •oy.  le  Iraïul  do  ka,  Tacai,  der  Spirilul  tuprr  im  GrUtliiicIten,  Slrail>Dnr|. 
tseti,  cl  cf.  KDrih-Buh.  asif,  Gr.  der  jr.  Sjir.,t,  ii,  p.  11)1  u{H. 

i,  Vojf.  K.  Bninaini,  Grunâriu,  etc.,  t.  I',  g  SSO,  1,  a  (p.  TU),  à  qui  Knl  empninléi  cea  eiemplc* 
de  dIfivinilalioD.  GerlaiDH  iakeriplions  appartenaol  à  dcï  dialcctca  qui  ont,  en  gènâral,  ntiatena  fer^ 
mènent  rKKpiralÎDn.  numlrenl  que  la  divimilation  pouTail  le  produire  m^ine  dani  dea  cae  qui  ne  h  rctt- 
coDlrenlpaa  dam  lo  grec  liltériirc.  Col  ainii.  par  tinnpie,  qu'on  loil  le*  rormoi  do  l'article  (6,  J],  ou  A.  ot, 


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PHONÉTIQUE.  —  COSSOPiHES.  S15 

III.  On  a  vu  ci-dessus  (|  !SS,  Rsii.),  que  la  loi  de  dissimilation  des  aspirées  était 
contrariée  par  d'autres  lois.  La  même  observation  s'applique  à  Ja  dissimilation  de 
reprit  rude.  En  efTet,  l'esprit  rude  a  été  rétabli  dans  certaines  formes. 

1*  Par  atsimitalion  rtgrettiie  (cf.  Ë/ii>,  sur  les  inscriptions  altiques  du  vi*  et  du  i* 
siècle  av.  J.-C.,  au  lieu  de  ï/_io),  'A(ppoSfTT|  au  lieu  de  'Afpo3(r>i,  ipiO(iiJ(  au  lieu  de 
àpi6;xô{,  Itfitau  lieu  de  'ihtpof,  etc.). 

2°  Par  analogie,  vraie  nu  fausse  (cf.  à(i.'i4iv  au  lieu  d'â;ji,o{liv  d'après  âfjioù  et  à,ijLw4, 
ifiiîvai,  d'après  Ervai,  rac.  te-,  à-Op<ioi  au  lieu  d'à-^pdai  d'après  a-icivTs;,  h\ii-^wtoi, 
oXd-ypuooî  d'après  oXo(,  etc.)'. 

IV.  La  chute  de  9  intervocalique  avait  lieu  aussi  après  un  a  représentant  un  n  pri- 
mitif, comme  le  prouvent  les  formes  SaYJvcii,  ipprcndn,  à-Sa-/,;,  ignonni,  en  regard  de  Sr^via 
de  *dante*',  skr.  da»-rà-i,  qui  optn  dH   nincln,    dâaai-,   «w  «ubtil   (indo-eur.    'dnt-, 

V.  Le  0'  inlervocalique,  qu'on  rencontre  1res  souvent  dans  les  formes  du  grec  histo- 
rique, ne  procède  jamais  d'un  a  intervocalique  primitif.  Ou  bien  il  s'explique  soit  par  la 
réduction  du  groupe  -it-  (cf.  \t.iai>i  pour  [tiftaoi),  soit  par  l'assibilaiion  du  t  devant  i 
(cf.  fûnti  ^  *<fiJTiî).  ou  bien  il  est  dil  à  l'influence  de  l'analogie  (cf.  Xuoio,  ÏXusa  et 
tous  les  futurs  ou  aoristes  de  même  nature,  dans  lesquels  le  maintien  de  v  s'explique 
par  l'analogie  de  formes  comme  Xti^J-u,  ËXeÇi,  etc.,  dans  lesquelles  le  a  s'est  r^liè- 
rement  conservé). 

VI.  A  l'époque  où  Ion  entendait  le  h  intervocalique  {réduction  de  «  primitif),  cet  A  se 
déplacail,  quand  il  se  trouvait  en  létede  Iadeu:iième  syllabe,  pour  atTec  1er  ta  voyelle  ini- 
tiale du  mol  (cf.  hom.att.  Up-i-î,  thessal.béol.  dor.  lapo-ç,  mcH,  de  *ihipi>-,  ihïpo,  skr. 

Uhirâl,  Tigounui,  floriMuit  ;  hom.  ait.   cûii).   flunbcr,  puwr  *ii  feu,  de  *Euhu),   lat.  ûro^l 

ou  bien  pour  changer  en  ténue  aspirée  une  ténue  précédente  (cf.  iffopXDï  de'i-ni' 
hopxoï,  cppoùSo; de ':tpo-hsSc;,  etc.,  voy.  ci-dessus,  §  381,  c,  Rem.  Il,  p.  190). 

2°  A  rinillaU,  te  groupe  sie-  aboutit  à  Fh  (cf.  ci-(]€ssus.  §  230,  8",  a, 
p.  141)*,  puis  à  l'esprit  rude  {cf.  'Fhoi.Foï,  oï,  de  'sieoy,  etc.). 

C'est  par  dtssiinilation  (cf.  ci-dessus,  1°,  Rem.  Il)  qu'on  a  eu  àks 
avant  la  période  historique  de  rhcllénisme  des  formes  comme  'Fifloç, 
(ait.    ï5o()  pour  *Fh£6oî,  etc. 

Remaroue.  —  Toutefois  le  groupe  initial  ïu'-  parait  avoir  abouti  à  «  dans  des  mots 
comme  ffxX^ï,  faou1c(cf.  v.  h.M.ivellan),<tiiii,  ailpnce,  v.  h.  all.tic'ijrn,  ail.  ftf|llieigEn, 


1.  Inicncf 

DHil  l'ctprit  doai  t  r«npl>c« 

r«prii™i.« 

.u>  l'ii 

lOunici!  de  1' 

■ntlo^a  (cf.  av<rrt.fi-(. 

•.•w.dor-,. 

J'«prt» 

«Co-(,  «v«lio-().  D'.i 

lllrar>t'*>»logH*,  c 

,  ui»]  «lion  tart  ttHidor. 

C'»l  linû  qo. 

.  (P»"' 

e<iiiug«r  HulriMiil  le  eu  dnnt  nou! 

1  oceuponi  «f 

.  «  u».nrQl)   |-.™l«g»  . 

roBpl«i»il 

l'«prit 

ibAc  par   l'oipril   d.a 

II,   Hil  ]'<«pril 

d«n 

p.r  r«prit 

rudo  dwit  d«.  fnm»  qui 

toBilf  lilH  i  VKUon  de 

1.  loi  do  diBÎU. 

lillliol 

id«i».pir<ti. 

cf.  dnr.  iiiiî.  tll.T.iielf, 

.  «-■.  V  [Af 

■].d-»prt.ùlUc.  iu(ï. 

,.l  .»i.  -  l,kr.  i,. 

.(H  d'aprii  In  forum  ds 

1.  r.ci»  U: 

eoir  .;  d.u.  1.  di.l.  d'H*f.cl*c  ixToS    [l.l 

iD  OCtO]  d'â| 

.pW  i^i  -,  dor.  lvT(. 

M.  .toi  [.kr. 

.  t-4ali 

]  d'.prt.  £«(  [Ar.  .i^-l,]. 

I.  Saren 

r«n>« 

ci  «.r  d-.ulr«.   plu. 

.  K.  Bi>u»»>i 

1.   Crundriil,  clc,  1.1». 

p.  7tS. 

S.AiMil't 

•ptiqo. 

a.  Va-  ''fî'' 

p-Hir 

•Mi,|-  -i-hi 

-,   ne.  «-.  iU6,ir,s  de 

•i-h.n-,  cf. 

,  Ut.  sequor,  oii.  v.. 

ndriu.  t.  i«. 

p.  TtScll.  11,  p.  891. 

de  «  gl 

roDpo  Fh  *l»il  Irt.  roi 

J%\a  d*  ATu'dT 

FF,  c 

»HtlDCl0    B»l 

ilre  chei  Uomirc  «OT^pi 

V.  Sur  crtle   qnctl 

L™  diliclc,  re,.  K» 

TKIIH.  ZeilK 

hrifî 

de   Kahn,  (, 

XXXI.  *U«|.;   F-a-o., 

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16  GRAMMAIRE  COHPAKËE  W  GREC  ET  t)U  LATIN. 

3°  A  Cinitiale,  le  groupe  sy-  aboutit  comme  iw-  à  une  simple  aspi- 
ration (voy.  ci-dessus,  §  221 ,  4°,  p.  135), 

4°  A  l'initiale,  les  groupes  sr-,  si-,  étaient  devenus  à  l'époque  préhel- 
lénique   rr-,   II-',   qui,   dans   les   dialectes,   se  sont  réduits 
respectivement  à  r-  (p)  et  à  l-  (X). 
Kx.  :  piat,  couler,  ^oaî,  Hois,  inscr,  corcyr.  PH0FAI2I  (de  larac. 
sreu-),  pni^iiù,  humer  (cf.  lith.  srebiù),  —  XxSeîv,  prendre, 
égin.  AHABON,    ait.    AHABETO'S  (cf.   le  parf. 
s'O.nifx,  qui  indique  que  la  forme  primitive  était  *o>x6-), 
XciCu,    faire  couler,  verser  goutte  à   gouUe    (cf.    Iiom.  Ôçp« 
XXefiJ'avTe,  V.  Irl,  sliab,  génitif  slebe,  montagne'),  etc. 


ItsuAROUE.  —  L'analt^ie  a  inliocluit  à  l'Intérieur  de  certaines  formations  ncuveltes 
les  groupes -ap-  ou -XX-,  qui  primilivement  no  se  rencontraient  qu'à  l'initiale  (cf.  ï-pptov, 
hom.  Ë-XXa6t,  xaTS-ppiu»,  hom.  â-XXTjxT!.;  [deX^f'^'*""''  Pour  *ffXiiY<o,  cf.  v.  h.  a. 
ilach,  mm.liabr]).  Mais  après  qu'A  l'initiate  les  groupes  pf-et  XX- se  furent  réduits  à  ^ 
el  à  X-,  celle  même  réduction  se  fit  ii  l'intérieur  des  mots  (cf.  hom.  xoXXi-poo;,  &  câté 
de  xaXii-ppooî,  Î-XtjY»,  etc.). 

En  r^gle  générale,  le  grec  semble,  à  l'inliSrieur  d'un  mol,  employer  plutôt -pp- que -p-, 
tandis  qu'il  préfère  -X-  à  -XX-  :  c'est  ainsi  qu'en  allique  on  ne  trouve  d'une  part  que 
ï-pp«i  et  d'autre  part  que  I-XocSe.  Cela  lient  sans  doute  1  ce  qu'il  j  avait  à  cdté  de 
mois  commençant  par  ■/-  une  foule  d'autres  mots  commençant  par  l-  simple'. 

S*  .4  riniiiale,  les  groupes  primitifs  sm-*  tn~  s'assimilent  respecti- 
vement en  mm-,  nn-,  qui  ont  abouti  à  (jl,  v. 
Ex.  :  ii£iS'?,iTai,  sourire  (cf.  bom.  çiXc-llllitS-Àî,    skr.  smaija-te,    il 

sourit);  jietpoj;:at,  recevoir  une  part,  [totpa,  sort,  lot  (cf.  hom. 
xxTà  [Xixotpav,  s-nii'ipE,  iî-ixixopoî,  dor.  sjxiiôpavTf 
TiTtiJj^aciv,  rac.  smer-,  comme  l'indique  xxTftopoç" 
Sû(7Trivoî  HÉsïcit.,  qui  est  pour  'xïT-cjtopoï''),  [lia,  une 
r:^  'c;t-ia.  fera,  de  'setn-,  un;  —  viça,  ÂCC,  neige  (cf. 
hom,  ùç  T£  wtçxSeç,  àyi-wiçoî,  ail.  ©t^nee,  angl,  snow], 
vï(ù,  vï)Qw,  nier  (cf.  hom,  ë-vvsov,  £Û-wt,toç,  skr.  mâvan-, 
lien,  corde,  v.  irl.  snim,  chose  filée,  fils),  vi'u  (futur  vEÛiT<i|Aai), 

nager,    flotter,      Via  *      imfTi-      AoC'^WVEÇ,      Ë-W'j6!'*  '    éxf}fUVTO 

llÉsicK,  (cf.  skr.  (nau-(i). 


Btil'-rge  do  B™™l»rKB-.  t.  XIX,  ÎS3  «|q.  ;  G.  Hiv»,  Alb.  «W..  Tll.  S3  «|.,dl*.  p.r  K.  B.™ 

™, 

Cri.iidrt«,  de.  l.  l-,  p.  7*S. 

1.  On  Iraui-e  encore  ehe<  Homire  do  Iracesde  riellUle  entière  (ïf.  nipl  II  ppioî,  {iiX«a  ppiov 

St. 

l).T,Eiiïï,  Me).  Voy.  K.  B«»..«,,  Gn.»rfrù.,  «t.,  l.  I«,  J  8J3  b,  p.  T49. 

j.  Cf.  U  Kl»»  d'Uéirchini  Xldi-  iiJtp>  àe'  i\i  G&up  (rràïïi. 

3.  Vbt.  K.  B»ia»A^.  rtrum/w™.  etc..  1.  1',  §  «5Î.  b.  p.  7i9  «i. 

t.  Ce  groupe  iniliai   sm-  s'nt  pourtant  mainlpnu  dam  i|iieh|ge>  nutta,   pour  d»  raiwDi  cnrnrf 

peu 

clairea.  V.iy.  fi^dcum»,  S  108,  S'. 

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PIIONÉTIIJUE.  -  CONSONNES.  SI? 

Reuarque.  —  Aprts  qu'à  l'iniiiale  les  groupes  mm-,  nu-  se  furenl  réduits  à  ji-  v-, 
le  même  dédoublement  se  produisit  régulièrement  aussi  4  l'intérieur  des  mots,  sous 
l'influence  des  mois  qui  commençnient  par  [ji-  et  par  v-  {cf.  hom.  èici-uti5iîo*(,  aivd- 
uopoî,  ait.  i-mi5iaffa,  comnie  ÈTri-aiviu,  l-|i.ivov  |de  [aévm]  —  cvfu»,  comme 
c-vi(i.ov  [de  viijHo])'- 

6"  A  rintérieur  de»  mots,  le  groupe  -»w-  après  voyelle  est  devenu 
-zw-,  puis  est  tombé,  sauf  en  lesbien  (cf.  lesb.  vaQo-ç,  dor. 
thess.  viô-(,  ion,  vtiô-î,  att.  vî(i-ç  d'un  primitif  'vaiFo-;,  et 
voy.  ci-dessus,  §230,  8°,  b,  p.  141). 

7°  De  môme,  à  rinlérieur  den  mots,  le  groupe  -sy~  après  voyelle 
brève  est  devenu  -zy-,  qui  s'est  réduit  à-i/-  (cf.  hom.  iiî^aiotiat 
p.  'itlctzyofjiai,  et  voy.  cî-dessus,  §221,  S*,  p.  136}. 

8"  A  rinlérieur  des  mots,   les  groupes  -«r-,  -*/-  étaient  à  l'époque 

préhellénique  devenus  -zr-,  -zl-,  doù  sont  sortis  -pp-,  -W-, 

plus  tard  réduits  à  -p-,  -V,  avec  allongement  compensatoire  ^. 

Ex.  :  Ion.  TfTpaiN,  craintir,  peureux,  pour 'Tpaff-pwv,  rac,  très-,  Ift- 

(cf.  Tpf«-oai),!pi-î,  src-en-riel,  halo  lunaire,  de  Fiijpi- (cf.skr. 

i>iï/iai/a-,  étendue,  espace  environnant),   aCpiO-v,  au  matin,  de 

' iK'îff-p-to-  (cf.  skr.  us-râ-s,  matinal),  —  îX»Oi,  sois  clément, 

de    '■îi-ff>.x-Ot,   lesb.   D.>.aôi  de  *<ri-rta-9t,    rac.    sel-, 

Op«uXô-(,  cassant,  fragile,  de  'Opayu-^o-  (cf,  gr.  6pxu<r-TÔ-î, 

lat.  frûs-tn-m)^. 

Rbuarque.  —  On  trouve  dans  le  dialecte  Cretois  des  groupes  de  mots  comme  tU 
Xï,  pourTiï  X%  etc.,  et  des  composés  comme  tXXciVtii pour  *t[x](i-Xt[Tr«),  i[j.!piXieYfu 
pour  'à[*(piff-A(Y<^  (cf.  à|ji.»io-GïjTéo>),etc.  Ces  diverses  formes  prouvent  que  là  où  l'eu- 
phonie amenait  l'assimilation  de  s  ù  X,  le  groupe  XX  subsistait.  Le  dialecte  attique  ne 
connaît  pas  cette  loi  (cf.  Sùo-Xumî,  SJs-Xïxtoî) '. 

9"  A  l'intérieur  des  mois,  les  groupes  -sm-,  -su-  sont  devenus  -zm-, 
-zn-,  d'où  (tfji,  w,  groupes  qui  subsistent  en  lesbien  et  en 
thcssahen,  mais  se  réduisent  à  p:  et  à  v  avec  allongement 
compensatoire  dans  les  autres  dialectes. 


1.  Tu^  K.  Biu:i»:ii,  Orunéna.  e\e..  t.  1',  S  8jî,  c.  p.  7S0. 

t.  La  ilulo  -U-  ni  counii  en  iMbicn.  pcut-4tre  en  tlin»l>(n  :  cl.  le  l«b.  ^AXiei  r«p«nijin(  in 
biotiem  et  1  l'ioa.  ][40ilol,  IteoD.  >;^Xl«i.  '  ni»'  >,  >kr.  M-iiurd-,  laliiarifa-.  Uuut  i  la  rume 
■UiqM  jdioi,  elle  rcnrcrmo  una  lortc  d'ipophonic  (i  lu  lioa  de  t)  qa'on  IrwiTo  dam  d'autraa  mois 
fDcarr,  miM  don!  l'ari^ne  n'eil  paa  clairr.  Va;.  K.  Budb^oi,  Grumlrin.  etc..  I.  I>.  §  iU,  Ann. 
(p.  H*),  quiRanri«*Bt  (ravaiiideK>ir»:«ii.  ZeiUckrifl  it  Kuhp,  t.  XXXI,  S7S  «|q.  ;  tS»;  dit 
Griethiiehtii  Vaiemntehripen.  etc.,  p.  IJi  tqq.  ;  Binltilang  rn  dit  Gaeliiehie  dtr  gr.  Sp..  p.  147 
•q.l  Cduir.  Brifrz^de  BnwabcFgcr,  t.  XVIII.  li3;BmTii.  dit  Ifaaptpnibtenit  da- indog .  Laui- 
Uhn  fil  SeliUlf!urr,  p.  Ili  i^.  ;  tStiixtt.  Mém.  dt  la  Soeù'i^  diling.,  t.  n,  p.  Iq, 

3.  Vof.  K.  BanoiR.  Grumirjii,  elc..  I.  1*,  S  Soi,  b.  et  Souiax,  dau  la  ZeUickrift  do  Kuha, 
I.  IXIX,  348  aq.;  lïO  >q.  (eil4  par  K.  Bairaim,  Cr.  Grnmmalik.  1*  td..  p.  S3). 

4.  Va;.  K.  BiDjim,  Gtmvleia,  etc.  t.  M,  %  Sî3,  b,  p.   7.>]  iq.  Sur  la  queaUon  de  UToir  d  a 


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GDAMMAIRE  COMPARÉE  DU  GDEC  ET  DU  UTIN. 

Ex.  :  Lesb.  thess.  ({ttti,  je  suis,  ion.  att.  e({1(,  dor.  vi)xt'  (cf.  skr. 
àsmi),  lesb.  «(tftE,  thessal.  ix)ji)jU,  nous  (ace),  ion.  ait. 
r|Juîï,  dor.  «tit'ï,  nous  (nom.);  cf.  skr.  asmâ-;  lesb. 
FiHltoc,  ion.  (Ijia,  vêtement  (cf.  skr.  vàsmart-),  att.  ■nltsv, 
nous  étions  (cf.  skr.  âsma),  att.  ^û^k,  ceinture,  de  '<^(iiff-{£K 
(cf.  lith.  jiwmw,  ceinture),  —  lesb.  çâtWo-C,  ion.  fpaitvô-ç, 
att.  contr.  çivo-d  bnllnni,  dor.  *ifcvivoî,  de  *ça.Fio-voî, 
lesb.  ce).ivv4,  att.  «XtÎvyi,  lune,  de  *oi>»ff-vâ,  —  ion. 
att.  EÎjJlotfTat,  c'est  l'arrél  du  destin,  de  * oi-oftapTat,  Ti(top£{, 
sans  participation,  de  *  al*(r[/.opt(  (cf.  ci-dessus,  S°). 


Rehakqiiks.  —  I.  Là  où  l'on  rencontre -v(ji-  dans  la  péric de  historique  du  grec,  on  se 
trouve  en  présence  soit  d'un  groupe  issu  de  -Itm-  (cf.  xx<ijj.opOï.  ci-dessus.  S*),  soit 
d'une  rorniBtion  analogique  (cf.  l9|/.tv,  nov»  wmniM,  au  lieu  d'ti^Év,  à  cause  de  iati, 
Kwofxcn,  i«  luii  ceint  pour  ÏCioiisi,  à  cause  il'K*«tt«0'- 

II.  L'observation  Taile  ci-dessus  à  propos  de  afx-  s'applique  aussi  à  un  groupe -*av- 
qui  Tut  réduit  à  -vv-  par  l'inlermédiaire  de  -in,  et  qu'on  peut  conjecturer  d'aprte  la 
graphie  ly  v:^iuiv  (inscriptions)  :  le  f  ne  s'explique  ici  que  comme  résidu  de  "jt,  le  a 
de  la  préposition  'ixç  étant  prononcé  t  devant  v.  Cela  étant,  on  comprend  que  des 
formes  comme  'iruTWO',  '^Xitovo- aient  donné  xûvvo-;,  pXtvvo-(,  par  l'intermédiaire 
de*)tuivo-ï,  *  pX(ivo-4.  A  la  place  de  l'ion.  ((vu[i(,  je  n>(ii(pour  'Fiwvtxi),  l'analogie 
de  csO'fivat,  -fj[iif  (tarai,  etc.,  créa  un  nouveau  vert)c  'àavu|*i,d'uù  tvvujjit.  De  même 
l'analogie  de  i^(usOy,vai  créa  un  *!|<i>avu;jL(,  d'où  Çu)vvu(xi,  etc. 

Le  même  procédé  se  retrouve  dans  le  juxtaposé  I1(XcniivvYia<iï  pour  ntXo7toï-vY,fftî 
(=  néXonot  v7Jso{],  dans  les  graphies  comme  toùv  vd^touï  [inscr.  de  Delphes),  pour 
Toù;  y6jxùui,  Tov  vâ|Xou;  pour  TÔ;  vé^o^jç*. 

i(f  A  Cinlérieur  tfun  mot  devant  voyelle,   les    grotipes  -tns-,  -uï- 
étaient  devenus  dès  l'époque  préhellénique  -mz-,  -nz-,  d'où 
-[:L[A-,  -VM-,  groupes  qui  subsistent  en  lesbien  et  en  thessalien, 
mais  se  réduisent  à  -^-  et  à  -v-  avec  allongement  compensa- 
toire dans  les  autres  dialectes. 
Ex.  :  Lesb.  ëvt^fta,  ion.  att.  cvciiiot,  dor.  ËvTifto.,  aoriste  sigma- 
tique  de  v^fjKD,  partager;  ùlAoi;,  épaule,  de  "(ôftffo-,  Ind.-eur. 
'ômt-  (cf.  skr.  axas,  épaule);  éol.  èi7C(i.[J.xd(o;  (Tii£ocii.),qui  se 
trouve  sur  les  épaules,  de  "ô[t(r- ;   lesb,   tfitvva,  ion.    att. 
£|AEtVa,  dor.  ïftTiVa,  aor.  sigmatique  de  [tfMU,  demeurer; 
ion.  att.  XvftytL,  ûçtiVoc',    aor.  sigmatiques  de  q>ocivb>, 
montrer,  dçocivu,  tisser;  gén.  lon.  att.  j^viV-ôç,  dor.  j^âV-Oî, 
de  l'oie  (cf.  skr.   ha''sàs,  lat.   anser,    v.  h.  ail.  gnm,  ail. 
@anS);  gén,  lesb.  fi.îiw-o(,  thess.  fteiw-Ô;,  ion.  att.  dor. 
(£r,v-ô;,  du  mois,  de  *[Ar,v<t-o;,  lat.  tnensi-s),  etc. 


1 .  Deni 

ccll»  pwutinD.  ei-rleinj  dielMln  doBi 

•lleo 

r d'une 

wn««,  1 

i'nl-i-dirc  d*  I,  .• 

ODixe 

ï^'^L.. 

l.gr.pl.H,:^.Vei.«i-M.r*., 
BalMin  de  tomtpondanct 

htlUni 

,«...m. 

U.. 

[il«  pu 

'  K.  Bin 

>..>.,. 

,  aniHdrill, 

^.. 

3.  U  (orne  Donr.  illiq»  ùf  Svai, 
il  U  pr^ne«  de  l'&  Veipliqae  pir  la 

■ti  lieu 

de  Oçiivai. 

Ml  H 

■ndi. 

^Ikiled' 

•pr*.  X, 
.pcè-p. 

.Tp5>, 

II,  leiivat, 

elï.. 

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PHOKÉTIQUE.  -  COHSONNES.  Slt 

11 'Sur  la  chute  de  i  entre  consonnes,  voy.  ci-après,  §314,  6*. 

308.  —  Hodlflcallons  de  s  en  latin.  —  La  spirante  dentale 
primitive  a  a.  subi  en  latin  les  modifications  suivantes  : 

1*  A  l'intérieur  des  mots  i  entre  voyelles  était  passé  à  z.  Ce  son 
persiste  en  osque  (où  il  est  noté  soit  par  *,  soit  par  s),  en 
pélignien  (où  il  est  noté  par  s)  et  aussi  dans  d'autres  dialectes 
sabelliens.  Mais  en  ombrien  et  en  latin  :  aboutit  à  IV  lingual  '  : 
c'est  ce  qu'on  appelle  le  rhotacisme  de  Vi  intervocalique*. 
Ex.  :  ero',  osque  ezam,  ombr.  erom,  être  (cf.  skr.  â$a-l,  qu'il  soit), 
starem,  forem,  juTarem  (cf.  es-sem),   aoristes  sigma- 
tiques,  en  regard  de  l'osque  certsazel,  ils  seront  d'avjg,  fvtxd, 
c.-à-d.    foret,   pélign.    uptaseier,  c.-à-d.    operaretnr, 
furent,  c.-à-d.   emnt,   etc.;  eqnanun,    en   regard   de 
l'osque  egmazum,   c.-à-d.   rerum  (cf.   skr.  tâtâmy  hom. 
6e«uv,    etc.),   HorU,   gén.   de   flos  (cf.   osque  Fiumai, 
c.-à-d.  Flora),  etc. 

Rbhakoues.  —  t.  En  latin,  le  groupe  inédial  -ly-  a  donné  tanlât  -ai-el  lanlAt  -il-.  On 
trODTe  d'une  pnrt  viaBini,  les  substaniirs  en  -ésiiu,  -Iiios,  •ftiinf  et  les  formes  di>- 
fango,  ditinnctiu,  etc.,  d'autre  pnri  les  formes  avec  r  comme  Tiaritu,  Papirioi, 
Etniria,  Vanerini,  etc.  D'après  ërughann  [Gi-undriaa,  etc.,  t.  l',  S  S76,  1,  p.  763), 
cette  ditr^rence  de  traitement  tient  à  une  diFTirence  de  degré  dans  la  rapidité  de  la  pro- 
nonciation, le  y  ayant  lantAt  la  valeur  d'une  consonne  et  tanlAt  la  vateurd'une  voyelle: 
ainsi  viatlnj  était  la  forme  rapide,  viarini,  In  forme  lente  (cf.  en  grec  xXoùsco;  et 
icioiJTioç,  ci-dessus,  S  289,  6"). 

II.  En  latin,  legroupemédial -tic-,  dont  on  n'apas  d'e.temples  dans  les  autres  langues 
it&liqaeg,  est  reconnaiseable dans  le  mot  proina,  quisupposeun  primitif  'pnawina,  d'oii 
'  pruîuiinn,  puis  'pruuihia,  enfin  pniina;  ici  aussi,  on  le  voit,  le  «  a  donné  un  t  en 
latin,  puis  te  groupe  iu>  s'est  réduit  à  n  après  voyelle.  Cf.  ci-dessus,  9  231,  S°,  b, 
p.  145. 

Devant-iir- les  consonnes  tombent,  cf.  >iviri,trivebor  (voy.  ci-dessus,  p.  I4S,  n.2}. 

2°  En  latin,  le  groupe  sr  devient  fr,  par  l'intennédiaire  de  thr  (=  6r, 

Q  =  tk  anglais);  mais  tandis  que  fr-  demeure  à  l'initiale,  il 

devient  -br-  à  l'intérieur  d'un  mot, 

Ex.  :frigU8*,  froid,  gr.  pEyo;,  gelùe,  de  '«rîyoï  (cf.  iette  slregele,  coulée 

de  glace):  fragum,  fraise,  gr.  pxÇ,  gén.  p%YÔ;,  grain  de  raisin, 

I.  D«  1  ù  r,  il  d'f  *  qg«  li  dilHrcDie  en  [Mmblolfoeiil  d«  il  iangnt.  Va;,  y.  Him.  Pi-^cit,  ttc.. 
|B».  i  (S-Mil.,p.  8«). 

î.  L*  rhotiOHDS  I  (cfacit  »D  éioluli^  dèïi'u  11*  ir.  nnlrctn;  dliu  In  (onn»  nrcliiiTqim  qu'on 
iHHiTc  du!  Fralui  ou  lillrun,  lo  >  in)*rro«»Nqoe  doit  ««  pronnnct  i. 

3-  tjt  futur  nt  lï  lulrjonelif  prjmilir '«sa,  conmal'ibdHiae  UfomaboDériqueZa),  tll.  u  lubj.  dcil[tf, 

4,  Surltpclil  Dombrf  da  iBolê  dut  |gM|Dïla  «n  Iroaig  1  l'inliiil*  nu  lMudetr(fi.  rigeo  1  càU  de 
friODI,  Hiinen  ;  Anmo  et  Boaia,  ru.  irti-,  <■  couler  >),  to^.  K.  Biuim,  Grundriu.  Me, 
«.  I',  |§JS,  Anm-,  p.  7«Uq. 


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Sao  GRAMMAIRE  COHPADÉE  OU  GREC  ET  DU  UTIN. 

raisin;  fretum,  bouillonnement  de  la  mer,  V.  h.  ail.  tlredan, 
bouillonner,  etc.  —  COQ-SOJbrmUS,  cousin,  de  ' con-swesr-ino-s, 
parent  par  la  sceur  (sfesof),  CGreiini-m,  eerveJte,  de  ceras-ro- 
ou^ eeres-ro-  [cf.  skr.  ïiraï-,  lèie),  foaeJbri-s,  de  *  funes-ri-t 
(cf.  funeris  [gén.  de  fanas],  et  funes-tas),  etc. 

3*  Les  groupes  préitaliques  itn,  sn,  si,  se  sont  réduits  k  m,  a,  1,  par 
l'intermédiaire  de  zm,  zn,  zl'.  A  l'intérieur  des  mots  la  dispa- 
rition de  s(z)  a  entraîné  un  allongement  par  compensation. 
Ex.  :  {A  finiliale)  miras,  i^tonnant  (cf.  skr.  smmja-le,  il  rit),  DBX, 
il  nage  (cf.  ombr.  mala,c,-'A-A.  umecta,skr.  snâ-f i,  il  nage), 
nnnis,  gr.  mu6-î,  bru  (cf.  skr.  mushâ-t  v.  h.  ail.  snut-,  belle- 
fille),  nubo,  épouser  (cf.    V.  sl.  snubiti,  aimer,  prétendre  à  la 
main  de  ...);  iazus  et  iangaeo  (cf.    gr.  â-).î.r,xToç,  qui  ne 
cesse  pas,  crét.  XaySffat,  lAcher,  relâcher,  V.  h.  ail.  ilach,ninv, 
tâche),  Jabricas,  glissant  (cf.   goth.  sliupan,  glisser),  Jîma, 
lime  (cf.  V.  h.  al',  s/îm,  ail.  €d|)Ieini,  de  la  racine  s/ei-,  Sire 
lisse,  onclueuï),  etc. 
^x.:{àïintérieur  dun  mot)  :  piimos,  premier  (cf.  pélîgn.  prismu, 
c.-à-d.  Rrima,  et  le  lat.  pris-cus),  ômen,  arch.  osmaa 
(v*Ra.),  pour  'oH'is-meii  (voy.  cî-dessus,  §  433,  Rem.  Il, 
3'  et  cf.  gr.  ôiofjLix!,  je  crois,  de  '  oFur-yo-),  dimoveo  pour 
'dismoveo;  —  cânas,  blanc  pour  '  easno-s  (cf.  pélign. 
casnar,  vieillard,  lat.    cascu-S,  homme   très  vieux,  angl.-ssx. 
kasu,  gris-brun);  fanam,  icmple  pour  ' fas-no-m  (cf.  osque 
^miam, C.-à-d. templum,  ombr.  femaf-e,t..-^-A.  intem- 
plum),  aénoB,  d'airain  \iQ*iv' akemo-i  (cf.  ombrien  a/ietnet, 
c.-à-d.    aenis),    degûno,   goitier  jk    pour    ' de.gusno  (cf. 
de-gu8-to,  rac,  geus-),  dîmimero  pour  'dis-numero"^;  — 
mûJas  pour  'mtu-/o-  (cf.  alb.  mnakk,  mulet),  Aare7iu8  pour 
' Auses-lio-s  (cf.  aarôra),   pâJâri  (cf.  v,  h,   ail.   ftuôn, 
chercher çâ  et  là),  diJQO  pour  'dis-luo,  etc. 
Rehaboubs.  —  1.  Dana  certains  cas,  ti^  grcupes  -sm-,  sn-,  -il-  étaient  précédés 
dune  consonne,  qui  est  tombée. 
a)W»m,  H.n,  N.i. 

El.  :  inin-a  pour  'im-mo-a   (cf.    v.  irl.   m,  Jnsou»  pour  *r'nï-),   tri-mnto  (pour 
trau-Buto],  tri-tnitto  (pour  trans-mitto,  cf.  ci-dessus  S  S*<<  S",  a),  — 

CÔflU-bilUn  pour  'con-»niibiom  (cf.    v.  si.  tnubili,  umcr.  reibrrchcr  m  m*- 

nag«),   tri-no  (pour  trans  no;  ;  —  ihuu  et  Uiam,  >il  (pour  'analo-m, 
d'une  racine  on,  »h>icr,  cf.  v.  sl.  a'cliali,  «mir,  «hilcr  upe  odeur);  tri- 

loqaor  pour  trant-loquor,  ruonlcr  duo  boul  à  laulrr. 

t.  PiHir  l«  ilade  inlcmidiurc  :ui.  cl.,  pu  cunpie,  I»  lurma  ■rctulquo  inrenit,  lUrompiH, 
tttvin  d»prè»  un  pr««..l  'lasmo  ds  •j>i[p]i-'rlwo, 

i.  Dini  In  furinn  BaUn  pour  latiS-nO,  Viditl,  abin   poar  TÎdei'D»,  abil-ms,  ii  loyelti  prini. 


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PHONÉTIQUE.  -  CONS0>NES.  881 

b)  [p]  »m. 

Ex.  :  sûmo  pour  *  tu\p]f-[e]mo ,  imitto  pour  'aa-millo,  de  'aprmilto. 
c)[*]m,  [i].n,  l*W. 

El .  :  ■ëmaïutrû  de  '  nci-metalrit,  —  liai  de  'le.crnoi,  —  Ua  de  '  actlà  (cf.  ■zilla), 
lùoa  de  *  louct-nà  (cf.  prénesl.  loiaa).  Voy.  ci-dessus,  g  299,  p,  206. 
d]  {i\im  pour  tsm. 

Ei.:râiiiiii  siLns  doute  de  'reltmot  {et.  gr.  iptT-]ji^f  et  lat.  TBIBESMOS,  C.  I. 
L.,l.  I,  n"  1S5). 


a)  [nt]il  pour  niai. 

Ex.  :  aeUa  pour  Ucanltld  (cf.  icaudo). 

b)  [f«]in  pour  rlin. 

Ex.  :  cSna,  arch.  cesna  pour  'cennâ,  plus  anc.  'eerltnd  (osquc  tartsnai*,  forme 

priniit.  *qerl-»nA,  cf.  skr.  karl-,  coupor,  diviacren  fi\i.). 

C)  Vk\>l. 

Ex,  ;  Baa-teiaill,   eMuit-miin  de   *man-iers-lo-,  plus   anc.  'man-lerct-lo-  (cf.  t«r- 

g«o). 

III.  Les  groupes  tm,  sn,  si  sout  sortis  aussi,  dans  certains  cas,  de  tlm,  iln,  stl. 

Ex.  :  poD)«ritim  (de  ' posl-meriom.  '  poi-merioin)  i  pomeridianns'  de  'poit-meri- 
(ji'anui,  poi-meridianui');  pone  de  'poil-ne  {cl.  osque  puttmat,  potmom, 
ombr.  putlnaiaf,  putnae»);  Ufco  de  *in->toco-,  plus  anc.  'en-sllocôd 
(cf.  ci-dessus,  g  2ti,  2°,  a,  p.  152). 

IV.  Sur  te  trailement  du  groupe  pr^iLilique  rin,  voy.  K.  Brughanh,  Grundriu,  etc., 
t.  l',§8n,  p.  763  sq. 

i°  Sur  le  traitement  en  latin  des  groupes  italiques  n,  U,  voy. 
ci-dessus,  §  306,  4°,  y  {p.  213). 

S*  Le  groupe  médial  -sf-  propre  aux  langues  italiques  est  devenu 
-U-  en  latin. 
Ex.  :  dif/ëro  pour  'da-fero,  di/fîcilis  pour  'dh-fadlis. 

6°  Enfin,  la  spirante  dentale  primitive  t  est  tombée  dans  un 
certain  nombre  de  formes,  dont  on  ne  peut  pas  toujours 
refaire  l'histoire. 

a)  -wqu-  s'est  réduit  à  -nqu-  dans  inquam  et  inqniô  pour  'in-iquam 

ci' in-squiô  d'une  rac.  seq"  (cf.  le  lat.  In-sexit,  gr.  tvi-dits). 

b)  Ipse  est  pour  'w-pse  (cf.  eum-pse,ea-p8e);T0pte,  c.-à-d.  vos  ipsî 

est  pour  'vôs-pte. 

I.  u  roFincputMieridianuam  uns  Came  nnur. 

1.  CeUa  loroie  ni  iDrli<|Déii  par  Cictrim  lOral.,  47,   IS?)  coaoM  priKribli  à  poitmaridiamiS 
{et.  TiL.  Lon..  p.  7«.  3*  M.  X«jl). 


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331  GHAMMAIRE  COMPARÉE  DU  GREO  ET  DU  LATIN. 

c)  La  dissimilation  progressive  a  réduit  à  p,  t,  c  les  groupes  ip,  si, 
se  au  commencement  de  la  syllabe  du  radical  dans  les  formes 
redoublées. 
Ex.  :  spopondi  (de  'spe-spondaï),  stetî  (de  'sle-slai),  scicidi  (de 
'sce-scidai). 

309.  —  Maintien  de  z  en  g:ree.  —  On  a  vu  ci-dessus  (g  303)  que 
la  spirante  dentale  sonore  s  s'est  conservée  en  grec  devant  les 
moyennes  jusque  pendant  la  période  bistorique  de  l'hellénisme.  Ce 
son  était  ordinairement  noté  par  c  devant  b  et  </,  plus  tard  (à  partir 
du  IV"  siècle  avant  J.-C.)  il  fut  noté  par  ^  (cf.  ■Kft^tfuvhi,  IleXxÏYtMv). 
Quant  à  zd,  il  est  écrit  ai  dans  l'éolien  d'Asie  et  ^  ailleurs. 

Ex.  :  oêî'vvufit,  éteindre,—  i^LiOycù,  mêler  {cf.  rac.  mezff-,  ploni^r,  skr. 
tnâjja-li,  il  plonge,  il  enronce,  lat.  mergo,  mergas,  litb. 
mazgùli,  laver)  —  SÇo;,  rameau,  lesb.  uoSoi;  (cf.  arm.  ost, 
goth.  asl's),  ôÇù),  torréller,  àÇ«Wo-i;,  desséché,  sec  (cf. 
tchèque  et  v.  pol.  ozd,  louraille  k  sécher  le  mail],  ôÇo-ï, 
compagnon,  aide,  c.-à-d.  'ô-zôo-ç,  compagnon  de  roulo  ,  'AÔt:~ 
votÇt,  ïers  Athènes  pOur  *  'A6ivavz-St . 
Rrharques.   —  I.  Sur  aa  pour  a  =  z,  cf.  ci-dessus,  g  303,  Reh.  ;  on  trouve 

même  ^Z,  c'est-fr-dire  tid  au  lieu  de  J^  (et.  &t6<s!^otoi)  ;  sur  pS  issu  de  zS  en  thés- 

salien,  voy.  ci-deasus,  p.  S09,  n.  2. 

II-  Dans  certains  dialectes  el  pirliculiërcmenl  en  atlique,  iS  fut  réduit  postérieure' 
ment  à  z. 

Au  contraire,  en  béotien,  en  laconien,  en  crélols^Gortjne),  en  mégarien  et  en  éléen, 
X  fui  assimilé  à  S,  d'où  SS  (cf.  ci-desaus  iS  issu  de  dy,  S  221,  6<>,  B,  a,  p.  (36). 

Ex,  :  5BS«uoV  Siipdv.  Aîxtovcï,  Hésych.  (en  regard  d'àC«Woç)i  Gortyn.  fSSi-»!- 

TCH  pour    iz-Siirjtai,  plus  anc.  't-.'i-Sii]Tai  (Èit-SiT]Tai),  toîS  S^,  itaTpôS 

SdvTOî,  etc. 

Pareillement,  en  Cretois,  z-j  aboutit  à  tt  (cf.  itftf^tuxtLi  =  •nfttyt^tti  et  irpciycu- 

tai  [y  ^  YT"]  pour  icpinrytutaf,  ïy^ovoï,  dcKcndini,  de  Ïoyovoï  [béot.]  pour  'iyz- 

Yovoç  [Ïx-Yovûç]). 

Ces  faits  sont  du  même  ordre  que  ceux  dont  il  a  été  question  ei-dessus,  3  3oe, 
2"  ItEM.  I  [p.  211),  relativement  au  changement  de  ot  en  rr  et  de  9k  en  xx  {l>éot.  Ëtt» 
p.  ÉffTt,  lacon.  i>tX5p  ^=  àiiixii). 

310.  —  Hodlflcatlons  de  z  en  grec.  —  Les  modifications  du  son 
z  en  grec  sont  toutes  antérieures  à  la  période  historique  de  l'hellé- 
nisme. 

1°  Bien  que  dans  le  groupe  fLy  on  voie  dans  certains  cas  le  premier 
Y  disparaître  (cf.  béot.  ïa-^ovoç*  =  ' iyz-^o'taq),  il  n'en  est 
pas  moins  vrai  que  d'ordinaire  le  z  tombait  entre  consonnes. 

1.  Tof.  W.  ScKui,  Quxil.epki,  p.  *»7<q.;  Jbbaxmoii,  Indog.  Forschanstn,  Ht,  IM  «q-.  cité» 
pir  X.  Biuuiitxn,  Griiniirt».  etc.,  I,  I',  ^  Ki,  p,  T5S. 

1.  Lt  rormo  ji,  rtducllim  il«  ifi  dmnl  f,  K  rctroDT*  derut  S  et  ^  «a  IbcHiIlca,  m  béolno,  etc. 
(cf.  ircid.  loîooii  pour  ïti  Sooid- 


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I'HO^ÉTIOUE.  -  COSS0>Ni;S.  3^3 

Ex.  :  ^tibi,  «  pedo  »,  de  *^z^[[s](i»,  d'une  rac.  pezd-  (cf.  petit 
russien  bzdUy^  tchèque  bzd'tti,  lat.  pedo  [pour  *pe;dô], 
moy.  h.  ail.  vist,  ail.  O^ift,  slovtne  pezdetx);  inscr.  att.  ly 
iiié;  (=  'tyz  Aiôî),  iy  po'Aîiî  (=  'iyz  pouXr,;),  ày 
PapYTiTridiv,  îy  SaxTÔluv  (—  'ifi  [c.-à-d.  ï'Çj  SaxTÛXfciv). 
â"  Devant  les  moyennes  aspirées  primitives,  la  spirante  i  est  devenue 
sourde  comme  elles  et  en  même  temps  qu'elles. 

Ex.  :  ÈpiêEQ^t  de  Ipiëc^,  ténèbres,  fxto^ôf,  salaire  (cf.  skr.  m\dkâm^ 
prix  dn  wmbal,  lutte,  goth.  tnizdô,  salaire),  îoSi,  sois  (gath- 
avest.  zdi),  i-o/Q-t,  etc. 

RnAHOUE.  ~  La  rédaction  du  groupe  primitif  iJ*t/A  à  aO  est  unhil  du  même  ordre 
(cf.  ci-dessus,  S2S9,  1°}'. 

3il.  —  Traitement  do  ' en  latin.  —  A  l'époque  préitalique,  la 
spirante  :  demeurait  intacte  devant  les  moyennes  primitives.  Mais 

1°  En  latin  zg  a  donné  rg  (cf.  mergo  et  mergma  en  regard  du  skr. 
mâjja-ti,  il  enfonce,  il  plonge,  madgâ-i,  sorie d'oiseau  aquatique,  littl. 
mazgôli,  laver,  rac.  mezg-,  plonger). 
Toutefois,  'dii-gero  a  donné  digero par  analogie  avec didnco,  etc., 
cf.  ci-après,  2°. 
3°  En  latin,  zd  est  devenu  d  avec  allongement  compensatoire,  pro- 
bablement à  l'époque  oii  les  groupes  -zm-,  -zn-,  -zl-,  issus  des 
groupes  préitaliques  -sm-,  -m-,  -si-,  ont  subi  la  réduction  dont 
il  a  été  question  ci-dessus,  §308,  3%  p.  220*. 
Ex.  :  nîdns  pour  "nizdo-s  (cf.  skr.  ttidas,  lieu  de  repos,  arm.  nUt, 
s^our,  V.  irl.  net,  v.  h.  ail.  nesl,  ail.  91eft,  réseau,  filet,  de 
jii-,  enl)as,  et  de  la  rac.  serf-,  èire  assis);  pedo  pour 'peïrfo 
(cf.   Slovène  pezdeti),  didnco  pour  'diz-douco,  trSdecim 
pour  ' trez-decim,    )ûdex  pour  ' jouz-dex,  quidam  pour 
'fuù-rfom,  Idem  pour   'iz-dem^,  etc. 

Reuaroub.  —  Devant  td  {réduit  à  d)  une  consonne  est  tombée  dans  les  formes  tra- 
((nca  pour  ' Irani-douco,  lâ-tfeciin  pour  ' Kgz-decim,  etc.  (cf.  ci-dessus,  p.  SZOsq.). 

3°  Le  :  du  groupe  rzd  est  tombé  dans  hordeum  (cf.  v.  h.  ail.  gersta, 
ail.  @erftC,  oi^),  tordus,  grive  (cf.  lith.  strazdas,  grive). 

4' Sur  andio   pour  * awiz-dto,  cf.  ci-dessus  §333,  Riu.  Il,  1°.  La 
chute  de  Vi  après  aw  a  produit  un  groupe  'awzd  dans  lequel 

t.  Snr  06  =  oO  «I  cr«lat>  (cf.  /[ï^AtEIl),  loir  ci-dRaui.  S  30e,  î',  Rm.  [(p.  11!). 
ï.  Vo]r.  K,  BaiUMtm,  Grundria,  elc,  t.  I",  §e8î,  1  fp.  738). 

3.  C'mI  l'uiilagie  da  prononil  quia  r«Ubll  ■  dus  dt*  ronuncnoiiiitildeill,  notB.  lingul.  (cf.  Ci<:., 
Oral..  47,  197)  écrit  eifdem  du»  la  iotcripUoni  (cf.  C.  I.  L.,  i,  S7d  :  577,  1.  «.  II.  Il  :  tiSS, 

pluriel  Uf-dem. 


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m  GRAMMAIBE  COMPARÉE  DU  VIIEO  ET  DU  LATIN. 

le  z  esl  tombé.  La  formation  des  mots  undecim,  underiginti 
s'explique  d'une  semblable  manière  :  la  chute  de  o  dans  le 
thème  itrimilif  oi»[o]z-d-  a  donné  naissance  à  un  groupe  -nzd- 
dans  lequel  le  :  est  tombé. 
5°  Le  groupe  indo-européen  zdk  a  donné  si  en  préitalique,  d'où  8t 
en  latin  (cf.  œstas  et  testas,  ci-dessus,  §394,  S*,  b,  p.  904). 
On  conjecture  que  zbk,  zgh  ont  donné  également  sp,  sk, 
d'où  sp,  se  en  latin'. 

^  2.  —  La  spirante  palatale  j. 

312.  —  Traitement  de  la  spirante  palatale  en  grec.  — 

Au  lieu  que  le  latin  confond  y  et  j  à  l'initiale  (cf.  ci-dessus,  §223, 
Rbu.*),  le  grec  a  maintenu  soigneusement  la  différence  qu'il  y  a  entre 
ces  deux  sons  ;  au  premier  il  répond  par  l'esprit  rude,  au  second  il 
répond  par  dj-  (i^-). 

Ex.  :  Ç'JYÔv  {cf.  skr.  tpigà-m,  lai.  jugu-m,  goth.  juky  lîth.  jûngas, 
joug),  ÇuTTÔi;,  ceint  (cf.  av.  yâUa-,  ceini),  Çfoi,  bouillir,  bouil- 
lonner (cf.  skr.  )/dsyaH,  il  bouillonne,  v.  h.  ail.  iesan,  écumer). 
Çltxf,   n.  pi.   épeaiilro,  f.iCt-Çoo(,  qui   produit  du  froment  (rf. 
skr,  ydra-s,  froment,  oi^e),  etc. 
ItEHARQUES.  —  1.  Dons  un  ou  deux  mots  le  grec  répond  par  xt,  yji  au  grcupe  ky 
d'autres  langues,  de  même  qu'il  répond  par  xt,  yi  à  kt,  dans  quelques  mots.  Ce  rap- 
prochement permet  de  conjecturer  qu'en  indo-européen  le  groupe  ky  était  kj  (d'où  xt) 
et  que  le  groupe  yi  avait  pour  origine,  dans  ces  mots-Ift,  un  groupe  primitif  ghj. 

Ex.  :  iKTlvoç,  miUn,  bB»«rd  {cf.  skr.  i A^rna->,  liglc,  riacon,  avesl.  taèno[=:* $yaenô], 

«igle'j,  —  yHi:  et  i/fltî,  hifr  (cf.  skr.  h<jài,  n.  perse,  di,  dig,  bior),  etc. 

II.  Sur  reiisicnce  problématique  de  la  spirante  palatale  /  à  l'intérieur  des  motsentre 

ïOïelles,   voj.   Kobsch,  Anseiger  fur  indogei-mam'tche  Spivch-  und  Allertumikunde, 

t.  VII, SI;  FOHTUHATOV,  Bei/ratjede  Bezzenberger,  t.  XXII,  ISO  sq.,  cités  par  K.  Brug- 

MAHH,  Givndnu,  etc.,  t.  1  ',  S  92a,  Anm.  3,  p.  795. 

m.  —  Lois  coupléukntaibes  belatites  au  traitbuent 

DES   C0N60HNBS 

Bibllographl*.  —  K.  Brugun;*,  Grundria»,  etc.,  I.  1*.  :utn  combinalmitrhen 
Laulwandel  (S  yîl-lOOO,  p.  795-675);  SaUphonelik  [§§  J001-103S,  p.  875-9*4;. 

313.  —  Observation  généraMe.  —  De  même  qu'on  a  étudié  ci- 
dessus,  à  la  suite  des  voyelles  (cf.  p.  96  sqq.),  les  diverses  modifi- 
cations que  font  subir  à  celles-ci  la  rencontre  de  certains  sons,  la 


redaoïln  utmliDgntKk  U  fiimitlginda-ruro|i«*Diic,  nuf  pcul-4lro 
I.  cr.  K.  B*ci>i>n,  Ci-iindri»,  etc.,  t.l*,  ^S;,  i,  p.  ISS^^Dia,  p.  7tl(. 


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PHONÉTIQUE.   -   COSSO.N^ES.  3î5 

place  qu'elles  occupent  dans  un  mot,  etc.,  il  convient  maintenant  de 
considérer  les  consonnes  grecques  et  latines  dans  les  diverses  positions 
ou  combinaisons  qui  peuvent  les  modifier. 

On  s  déjà  vu  ci-dessus,  notamment  k  propos  de  consonnes  envi- 
sagées d'après  la  nature  de  leurs  articulations,  quelques-uns  des 
effets  produits  sur  telle  ou  telle  consonne  (explosive  ou  continue)  par 
la  place  qu'elle  occupe  dans  tel  ou  tel  groupe  de  sons.  Dans  les 
paragraphes  qui  vont  suivre  on  reviendra  sur  quelques-uns  de  ces 
faits  pour  en  donner  une  vue  d'ensemble,  mais  on  insistera  de 
préférence  sur  les  phénomènes  qui  n'ont  pas  encore  pu  être  expli- 
qués par  les  lois  précédemment  étudiées. 

314.  —  Dédoublement  de  consonnes.  —  En  vertu  du  prin- 
cipe de  moindre  elfort,  les  consonnes  redoublées  sont  réduites  à  une 
seule,  quand  elles  se  trouvent  dans  une  position  telle  que  l'allége- 
ment du  groupe  paraisse  nécessaire. 

1*  Le  groupe  -»-  était  réduit  à  -«-  devant  consonne  dès  l'époque 
indo-européenne*. 
Cette  réduction  se  retrouve  naturellement  en  grec  et  en  latin. 

Ex.  ;  oOOTTiVOî  (de  'dus-î(â-),  malheureux  (quelqu'un  pour  qui  loul  va 
mal),  Sùo^KTTo;  (p.  ma-T/^-,  ditllcite  à  Tendre),  tUxt,  il  était 
(p.  *i<7-çxï,  de  la  rac.  ei-,  être)*,  lîioj^ci)  {p.  'itacti^ci),  de 
'îrotT-ffxw),  ô(l(ppaivofi.ot!  [p.  *Ô5ff?pa(vo{jtoti,  de  orc-çpai- 
vojiatt,  forme  prim.  odz-g''hi-,  cf.  lat,  odor),  tcùvvoc  o 
rcpdtxTÔî  llfsïCH.  (p.  'jtydvo-,  iruffovo-,  JcuTirvo-,  ci-dessus, 
S  307,  9',  Rek.  n,  p.  218),  etc.  —  distô  (p.  'dis-iiô) 
dificindo  (p.  * dis-scindo),  aspicio  (p.  'as'Speào,  anc. 
'alspecio  ^:=  'ad  specio),  de  même  ascendo,  astO  (en 
regard  de  assero  =  'atsero),  etc. 

Mais  dans  ces  deux  langues  ce  n'est  pas  le  seul  groupe  de 
consonnes  redoublées  qui  devant  consonne  soit  réduit  à  une 
seule  consonne  : 

Ex.  :  HoHËiiE  ximtut,  il  tua  (p.  'xocx-XTavi  =:  'naT-xTswt,  cf. 
%axx{(ovTE;)  ;  —  AgnoBCO  pour  'ag-gnosco  (cf.  aggero), 
hordeum  (p.  'horrdeo-m,  anc.  ' horzdeo-m),  disco  de 
'ditcsco  (cf.  dîdicij,  par  l'intermédiaire  de  'diccsco  d'où 
*dicsco,  pergo  de  'per-r[e\go  (cf.  perrexi),  etc. 
2°  £n  grec  et  en  lalin,  les  consonnes  redoublées  se  réduisent  &  une 
consonne  simple  après  consonne'. 

t.  a.  K.B»fai..«,  firiiBrfri...  de.  l.  I',g8l8,  1  (p.  "Il  «(.};  5  Ml  (p.  8»3  ~iq,). 

d-ciHi>pln.   c-Ht  »  que   maiilHnt  In   inurripllona  où   nn  Ut    TIlZTHAHî;  lf--nA   (nT,)iii;), 
TOrETPATHrOri!(p.T6Ù4<rip«nitoiic),EIi:THAHN(p.  i!îffrV,>îiï).  «le. 
1.  LarMuction  de -(((- ii4l-  nmun<*  i  la  pètioila  ioda^unipieiuie. 

hdmii.  □ut'.  DU  fliic  ET  DU  LUDi  (PI>Dii^lli|uc  ct  Ëtiult  i!»  («ino).  15 


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S!ii  GRAMMAlilE  COMPARÉE  UU  CnEC  ET  DU   I.ATIX. 

Ex.:  Crét.  [tvjvtji,  att.  |AT,oi  (de  'y.rivi-ai),  rtfOxiôxi  (de  'Tspc-ça- 
c9ai,  cf.  cMessus,  g  3fl(i,  3°,  A,  p.  2H},  vu?.'  (de  'vywc. 
=  \uxT-oi,  cf.  vûxT-M,  rniils),  crét.  PïA&vOt  (att.  ^i).- 
iouc)  pour  *  pa>.).ovT-i7i  {c(.  pâWovT-i;),  ctfjitpaxt  pour 
*à;jL!pT(Jai  aor,  sijçm.  de  àjA^pSu,  priver,  frustrer;  thessal. 
■îtocuoûc  (ait.  iu20x),  toute  (de  'ïC!xv(Tcot  —  nocvTya,  cf.  ci- 
dessus,  p.  131,  p)  Kac(ji.i|/6s,  ar(iu<5(do'xajjiXTyo-î);  crét.  xàp- 
T(i)v  (<le  'xiprrwv),  dor,  :tâpp(i»v  (de  "xxpccwv),  en  regard 
de  l'ion,  xp/ccwv,  plus  fort  (de  'xpt-r-yMv')  ;  crét.  reÉvroî, 
cinqHiLine  (de  '  TtEVTTo;  3^  îrt;xTrroî,  cf.  cl-dessus,  §  263,  b. 
Rem.,  p.  168),  —  cœlestl-s  (de  *cxUxi-ti-f,  •  qui  in  cwio 
siaiioncm  haliet  »),  terre-8tri-8  (de  ' terre-sl-tri-s);  Tor^u-s 
et  versu-s  (p.  'rorssus  —  veri'tus,  cf.  Terl-ô),  perculsu-s, 
sénsu-s,  Ticensimus,  arsi  parf.  de  ardeo  (cf.  ci-dessus, 
§  291  )  ;  exilium  de  exsUiam,  exolvo  de  ezsolvo,  sarmen- 
tum  (de  '  narmmento-  ^  'xai-pmenlo-,  cf.  sarpo,  lailler, 
(^monder,  ci-dessus,  §  301,  1"),  etc. 

3°  En  lal'in.  les  consonnes  redoublées  se  réduisent  à  une  consonne 
simple  après  voyelle  longue  et  après  diphtongue  :  c'est  le 
cas  "pour  -ss-  =  i.-eur.  -m-,  -Is-,  ou  -('(,'"  pour  sn  =  dn, 
"'pour  mm  =  préit.  pm,  p/Kn.'-pour  mm  =  (fm,"'pour  U 
=  dl,  "  pour  d'autres  groupes  où  entrait  d. 

a)  Ex.  :  hansi,  qasBSO  (cf.  ci-dessus,  §  306,  3°,  B,  p.  212),  —  divifli, 

TÎSU8,  divîsus,  fîsus  (cf.  ci-dessus,  §294,  2",  Rex.],  ~ 
snâsum,  ûsus,  ceesus  (ci-dessus,  g  292). 

b)  Ex.  :  minâre  (cf.  ci-dessus,  g  301 ,  2»). 

c)  Ëx.  :  rûJnentnm,  glûma  (cf.  ci-dessus,  g  301,  T). 

d)  Ex.  :  rôjnentnm,  etc.  (cf.  ci-dessus,  §  266,  2',  Rem.  IV,  p.  1"2}. 

e)  Ex.  :  sêiigopour  *seUle<}0  =  «ed-lego,  etc .  (cf.  ci-dessus,  g  266,  2', 

Rem.IV,  p.  173). 

Remarque.  —   Toulefois  -U-  subsiste  quand    il    provient  de   -ni-    irt.    luIUiu, 
coroila,  elc,  ci-dessus,  S  310,  6",  p.  tSO). 

I)  Ex.  :  sepono  pour  'xeppom  =  sctpono  (d.  ci-dessus,  §  266,  !•, 
Rem.  I,  p.  172);  —  fertôïe  pour  'fciiollc  =  ' ferlodle 
(cf.  ci-dessus,  S 293,  Rem.);  — sêcedopour  * seceedo  =  sed- 
redo  [et.  ci-dessus,  g266,  1°,  Rem.  I,  p.  172);  — abl.  hflce, 
hoc,  quoqaampour  '  ItOcce  =,  'Iwdce,  'quOcquam  =  'quûd- 
i/tiam;  —  prœco  pour  'praicco,  pi.  anc.  'praid[i]cô(c(.  ci- 
dessus,  g  297). 


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4*  Kti  grec  et  en  latin,  les  consonnes  redoublées  se  réduisent  à  une 
consonne  simple  à  la  fin  et  au  commencement  des  mots. 

a)  A  la  fin  des  mots,  le  groupe  -ss  (quelle  qu'en  soit  l'origine)  se 

réduit  à  s  en  grec  et  à  b  en  latin. 
Ex.  :;xûç,  rat(p.*(iuiT-ç),  Ç'j-j'âç,  fuïnnl.cvîliîfp,  '  (fvyx(ji=^' if\jyefc-i;, 
gén.    çuYiS-oç),  — mus,  ml  (p.  'mm-s'j,  es,  lues  (p.  *e.« 
^     '  ensi,    cf.     hom.     (151)1    miles,     «"Mai    (p.     milesx 
—  mileu),  etc. 

Rehahoi'ES.  —  I.  En  Min,  les  formes  p»ri,  t«r«IU  dérivciil  de  'piina  .=  '/mi^/ï), 
*feren$$  {=  '  fti-ent$)  et  tombeni  aussi  sous  k  loi  §  31*,  2»  el  3°  ;  de  mfnie  pour  les 
nioUpit  [p.  'peu  =  'l'eu),  noTitii  [p.  'naiilatt  =  'noi-ilâht)  ei  autres  semblables. 

II.  En  lali'n,  le  groupe  Bnol  -m  n'est  pas  le  seul  qui  soil  soumis  à  celle  loi  :  un  a  vu 
ci-tlessus(S  308, 4°  y,  Bex-,  p.  213)  le  Iraitemenl  de-n-  nnal  dans  ter  l'p.  "  feir  =  ' Ifi-ê), 
p«r  [p.  'parr  =  'pm-t,  '.  C'est  un  fait  du  même  ordre  que  pn<scnle  le  nom.  ace.  11 . 
hoc  p.  *  hocc  :=  *  hod-ee  t-indis  qu'à  Tablai,  liâc  =  hàd-re  la  rédurlion  <le  -ce  li  -c 
s'explique  par  la  loi  g  31t,  3°. 

b)  Au  commencement  des  mots,  la  loi  ne  se   trouve  réellement 

appliquée  qu'en  grec'. 
Que,  dans  le  grec  primitif  et  dans  certains  dialectes,  divers  mots 

aient  eu,   à   l'initiale,    dos   consonnes    redoublées   réduites 

ensuite  à  une  consonne  simple,  c'est  ce  que  montrent  les 

exemples  suivants. 
R\.  :  II0H.  <TEÙt,  il  poussa,  il  chassa  ^devant  lui, ,  à  côlé  de  Ôte  aiiCo-iro, 
(-«OEue  de  'y.ytu-  (cf.  ci-dessus,  §  221 , 6°,  B,  p,  p.  136),  — 
Hou.  OTi<i.a.,  signe  (de  '6yà;/a)  à  côté  de  l'hom.  •Uaitui  (de 
*fw8yoî,  cf.  ibid.,  Reu.,  p.  13"î),  —  oixo;,  bouclier  h 
côté  de  çtpt-cffxxYiî  (cf.  ci-dessus,  §  230,  S",  a),  —  dor. 
nïjjia,  possession,  kcAté  du béot. Ta  «nitjiaTa  (cf.  ci-dessus, 
p.  l'S,  n.  2),  —  jSeci),  couler,  à  cAté  de  Hoa.  ^ù.ea.  pp^oii, 
xKTa-pp^u  de  la  rac,  «»■<■«■-,  Xyi^u,  cejser,  à  crtté  de  Hom. 
5t(  XXïi^ïiEv,  à.-'il-fix.roç  de  la  rac.  slëg-  (cf.  ci-dessus, 
S  307,  4»,  Rbm.),  —  itiipojxat,  recevoir  une  pari,  k  côté  de 
MoH.  xccTx  py.oïpKv,  l-ity-ofi  de  la  rac.  smei--,  viciât,  ace, 
neige,  à  côté  de  Hou.  ôî  Ts  NviçiSfç,  àYît-vviçoî,  de  la  rac. 
mig"k-  (cf.  ci-dessus,  §  307,  5",  p.  216),  —  Hom.  Fô-( 
(t=  FhÔ(),  lat.  anus,  à  crtté  de  Hom.  ^xTs'p!  FFû  de  tfo- 

\ .  La  turatt  on.  mile»  "ol  mcor*  »(lMlé«  diiu  le  U(ln  «rch.înur,  ■  l'intiriciir  d^nnc  phruo 

parlé.  ^  us,  4*,  k  r^luïro  ^  Sa,  mjlei  ;  de  mtme  au  connDcnFCmcDl  d<  i  phrisci  diYinl  cnnHinnr,  c-n 
Tcriudelilvi.  £311,  I*.  Ce  wnl  en  rormci  rMuiloqiii,  E^^llix#«.  sonldctwiiH  ki  Mul«r«gulitn» 
nlitlB  duiiqiic.  Vof.  K.  Bima^sn,  Oruiulriu,  tle..  I.  I  >,  S  StS  {p.  SU). 

i.  L'ciplicMiaB  ilriDnti  (ri-dnms.  a.  I  pour  la  rMudion  ds-M  û  ■  à  U  fln  dn  molseia  ri  milMI 
rmd  CMnpIc  aiuii  de  la  rMurlian  de  -rr  à  r  dim  In  nol9  ter  d  p*r. 

3.  f:iant  dunif  que  iioui  ne  nno^  wf «pnns  ici  que  rlu  grpc  cl  du  lalin. 


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as  GDAMMAEKE  COMPAIIËE  DU  GREC  ET  DU   LATIN. 

(cf.  ci-dessus,  §230,  8°,  a),  —  ^r,7vuii,t,  briser,  k  côté  de  Ho». 
itlyôi  Tï  pp^iSeiv,  a-fpTixTOî  de  Fotiy-  (cf.  ci-dessus,  §  428), 
—  béot,  et  lacon.  Asû-î  pour  Aosûî  (cf.  ci-dessus,  §  221 , 
6°,  B,  a),  crét.  T-rviva  (cf.  ci-dessus,  §  221,  6°,  B,  P)'. 
REUAnOUE.  —  Peul-éire  faul-il  voir  une  application  de  celte  loi  dans  les  mots  latins 

longu*  pour  'dlongos  (comparé    A.  aella  [lOur   ^iedla)  et  matorÎM  pour  'dmalen'ei 

(comparé  à  mamma  de  'madma)  '. 

5°  E'n  grec  et  surtout  en  lalin,  les  consonnes  redoublées  se 
réduisent  à  une  consonne  simple  à  l'intérieur  d'un  mot  après 
voyelle,  quelle  que  soit  la  quantité  de  cette  voyelle,  quand  la 
prononciation  subit  un  temps  d'arrêt  devant  ces  consonnes. 

A)  è'h  grec,  le  pbénomène  se  produit  dans  divers  dialectes  pour  le 

groupe  ce  (représentant  ss,  U,  ty,  dhij  înd.-eur.)  réduit  à  u. 
Ex.  :  Att.  ItCktaa.  en  regard  rie  lion.  ÉT^taca  (cf.  ci-dessus,  §  306, 
3°,   À,   p.  211),  ^ctoctcOat  en  regard  de   Hov.  SâcsavQcct 
(cf.  ci-dessus,  §289,  4°,  p.  199),  [/.^ooç  en  regard  de  Hou. 
fA^ffff0i;(cf.ci-dessus,§221,6°,  B,  p,  Rb».,  p.  137)*. 

B)  En  latin,  ce  dédoublement  de  consonnes  redoublées  se  produit 

après  voyelle   brève,    à  la  fin   de    la    première   syllabe    de 

mots  composés  d'au  moins  trois  syllabes,  quand  la  deuxième 

syllabe  est  longue. 

Ex.  :  maioilla    pour    *  mammilla  (cf.   mamma),   omitto    pour 

omtnillo  (i=    o6m?fJo),caiDillllS,jejne  garçon  issu  d'uneramillc 

irréprochable  et  comme  tel  assistant  le  prêtre  dans  les  cérémonies 

sacrées  (probablement  p.  'cammillos  —  cadmillos,  cf.  skr. 

çad-,  se  distinguer,  briller,  Pindare  XlJtaSi/.^iiO-;,  brillant),  ofella 

en  regard  de  offa,  pQsillus,  tout  petit  (de  taille),  probabl. 

pour  'pussillos,  plus  anc.  'puis-  (cf.  pu-tu-S,  petit  garçon), 

vacillo  en  regard  de  vaccillo,  Brîtanni  en  regard  de 

Brittanni,  cnrùlis,  dérivé  de  cnmi-s,  farina,  dérivé  de 

lar,  gén,  farr-is*. 

6°  En  grec,  un  a  (provenant  soit  de  s  soit  de  z  ind.-eur.)  est  tombé 

entre  consonnes  dans  les  groupes  dont  le  dernier  élément 

n'est  issu  nî  d'un  y  ni  d'un  !t'*. 


a>. 

I.SurcMfiib,  toy.  K.  B»i.o«i>n,  «™nrfrfjj,  fie,  1. 1",  S943(p.  8li)  el  et.  16.  M»^  *:5iOÏ.I 

î.ïoy.  K.  Bntroiin,  Griindriti,  tXe.,  1,  1',  M*»,  p-  SIS. 

Toi 

ï.  Voj.  d'agtrn  «empln  du»  W.  LiiM.i,  Iki  Latin  language,  ch.  11,  §  13»  (ronriBion  et  tingic 
i   i<nublo  IcIlM-  in  Utin).   p.   111  aq.,  il  cf.  K.  B«n»>R<,  (huiidriu.  ele.,t.  l'.^flti  (f.  US  sq.). 
ulcroii  In  dfm  dcrnim  cirnipin  dt^  par  nous  (cumlja  et  farina)  sonl  ti^li  1  culiou  d'iprti 
L.  H«ir,  .Vé,«.  Soc.  Li»q..  l.  VI.  p.  lOU. 

1* 

t.  On  .  va  ci-d«u9  (g  iS»,  Z')  qi»  du»  le»  groupM  %a%,  tTi.  jt^,  Tt^f.  cM  non  point  Id  ,.  nù> 
prciniïre  conionne   du   groupa  qui  diiparilt.   et  cMicisu»(S  ÏBO,  ♦•)   quo  diDi  le  groupe   i<r  + 
iwiiot,  le  T  s'avjinik  i  a  pnar  rirmrr  aa,  qoi  H  rMnil  >>  a.  Vov.  K.  B:uiii.ii:i,  Crimdnu,  ck  , 

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PHONÉTIQUE.  —  CONSONNES.  Sî9 

Ex.  :  [[on.  l(«iXTO,  il  se  mêlait,  de  'ijidxdro  (cf.  (jAtiÇot),  ion.  att. 
tXTii'vu,  flendre,  de  'iiw-TîivM,  va  toQ  de  *iitî  xoij,  locr. 
iyflôç,  en  dehors,  de  *eg:dkos  (en  regard  de  ÈçyaTOi;,  de 
'ei/ijAu-)',  —  att.  ÎXTZi^nç,  à  six  pieds,  de  "jxij-îKÏioî,  tx 
TcoSûv  (cf.  béot.  é(T-;v>i4»xiXTn'),  —  inf.  parf.  moy.  ittxîï- 
^ôai,  Y'YP*?^*'  ^^  "îCEJcXixiôai,  ' vEYpatTî'rtoci  (cf.  7;>cx<>), 
iresser,  ypâçti),  écrire)  en  regard  de  0(dô<r6xi,  —  iimicf^an 
de  ç-ifpti»,  semer,  iuTiiôai  de  itt(Î.>.w,  envoyer,  etc. 

3i5.  —  Doublement  de  consonnes.  —  Il  arrive  quelquefois 
dans  la  prononciation  que  la  voix,  au  lieu  de  s'arrêter  avant  une 
consonne  placée  entre  voyelles,  s'arrête  sur  la  consonne.  Il  se  produit 
alors  un  effort  qui  entraine  le  douLlement  de  la  consonne. 

l'En  grec,  dans  divers  dialectes,  il  peut  arriver,  surtout  après 
voyelle  longue  ou  diphtongue,  qu'une  consonne  soit  écrite 
deux  fois. 

Les     exemples     assez    nombreux    sur     les    inscriptions 

permettent  de  conjecturer  que  ce  fait  de  prononciation  était 

plus  répandu  que  ne  le  laisserait  croire  la  tradition  littéraire. 

Ex.  :  Inscr.  att.  nâXXiiv,  MtXXâvj^pcttvoî,  vaûXXov,  oïfifAOi,  inscr. 

d'Imbros   fi^uppoi  =  ic^upoi,  de  Tcos  BàXXoKrcav,  béol. 

Xaippuvfcc,  thess.  pociijiiîov  {cf.  dor.  fAv5;j.a),  Ak(1^x- 

Tptioi;  (dor.    Aijxi-mp),   llo».,    //.,  IV,  i33  .- 7îo>,u;tàjijiovoi; 

(dor,  ïcà|Aa)'. 

Remarque.  —  Ce  fait  de  pronancialion  ne  se  produil  pas  seulement  dans  l'iniérieur 

des  mois,  mais  encore  entre  les  éli^menis  d'un  mol  composi^  et  aussi  entre  deux  mots  A 
l'intérieur  d'une  phrase. 

Ex.  :  Inscr.  .itl.  SuWÔvTi  (=  ïùv&vTi),  ùaaxytayf^y  (=  iiii7.yoiyr,v),  crél.   (Gor- 

tyne)  auwii  (=  ouv7,l,  tiw  îjuivav,  corinlh.,  etc.,  owt(lT|ï(,  Samos 

ùivv  âv,  T|W  i/iu*,  btot.  ffouveitiwsuovTiov ', 

2°  En  lalin,  le  phénomène  se  rencontre  assez  souvent,  après  voyelle 
longue,  mais  entraîne,  en  pareil  cas,  une  altération  dans  la 
quantité  de  la  voyelle. 

I.  L'anilogle  de  îxllfvu.  ixf  Jpu  a  iniliwnci  In  rarmn  «tminc  in- 

mii)  «rliim  dii[i!cln  (ibc«il.,  btel.,  uetâ.  et  cypr-,  cr^t'iH)  ont 

groupe  pboDéliqurmrDl  régulier  é«-  (cf.    th™.  ia-xixpf^ttv),    pii 

canfiniics  {c(.  Ibnul.  ia-6£[iEv,  b^t.  crél.  1(  tûv.  ircmd.  la-ntpiaxi). 

p.  75*. 

î.  I.'>lliqi»  jxiaiiua  •  wiie  n,  ni  une  rormiliaD  doutcIIf,  de  même  ntiure  que  i 
S.  On  reirirquera  que  dam  toui  co  eiemplii  le  doublement  porte  eur  une  librenle 

Irouie  quelque  chnte  d'untlogue,  breu  qiio  le  radeublemcllt  ne  tnil  pu  bomi  ani  Tibre 
(cf.  n.  h.  >ll.  himmcl,  rfounn-,  galM,  en  regud  du  moj.  b.  ell.  himtl.  rfonrr,  ffo/«). 
t.  Vof .  G.  Hii»,  ilriteh.  Granm..  g  !M  (3' M.  p.  177  iq.):  K.  Bewit.n,  Giur 
|S17,  p.  Î17. 


(«Xi»,. 

m  lieu  iia-taliit. 

doaal  lei  guLluril 

«l).   Vo] 

>.  K.  Booeo.!»,  hc. 

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3^0  GIIAXMAIRË  COMPARKt:  DU  Gltl-C  ET  Dtl  LATIN. 

£x.  :  cappa   et  cûpa,    cuve,  Jûppiter    et  Jupiter,   muttire  et 
mûtire,  parier  entre  sus  dents,  liUara  et  lltera,  lettre  (inscr. 
LEITERA-).  mitto,  envoyer,  en   regard  de  MITAT  de 
l'inscription  de  Duenos,  muccus  et  mfkCDS,  morve,  bucca 
et  b&ca,  raviié  comprise  entre  les  joues,  narrare  et  nârare 
(Varr.),  parricida  et  pâricitla,  aiJaciniri  et  àiucinâri, 
extravagiici'  (cf.  gr.  ->iXeô-;  égare],  aiJinm  et  ftiiam,  ail  sau- 
vage (cf.  halare,  ci-tlessus,  g  30fi,  3'-  Rb«-  I-  P-  220), 
Illico   l't    ilit»,    siir-le-champ   (cf.    ci-dos3us,   g   308,   3', 
Rbjt.  m,  p.  221),  etc.'. 
346.  —  On  observe  encore   le  même  phénomène  de  doublement 
avant  et  après  les  consonnes;  en  pareil  cas,  la  prononciation  faisait 
entendre    un    son    prolongé    paraissant   partagé   en    deux  par  une 
diminution  de  l'intensité  au  milieu,  suivie  d'une  reprise'. 

1"  Fn  grec,  le  dialecte  thessalien  présente  des  exemples  remar- 
quables de  doublement  avant  )a  semi-voyelle  >/  issue  de  i. 
Ex.  :  t55iâii,  gén.  t:ôXX!oî,  riocvnavvtiç,  xpoÇ(Wi[Qt'j],:îpoÇiwio!jv. 
Rehauques.  —  I.  On  observe  le  même  phénomène  dans  tt  (pour  t)  devant  p  sur 
l'inscription  de  Gorlyne  (cf.  àXXiixpioî). 

II.  Sur  le  doublement  de  s  (^  «  ou  :)  dans  des  formes  comme  if.aatoç,  xiaa\t.aç, 
etc.,  voy.  ci-dessus,  §  303,  Reu.  (p.  209). 

2°  £■«  lalin,  on  trouve  sur  les  inscriptions  quelques  exemples  isolés 
(cf.  suppremis,  agffro,  Mattrona)  qu'il  convient  peut-être  d'at- 
tribuer à  l'ignorance  des  lapicides,  d'autant  qu'on  voit  ceuK-ci 
hésiter  entre  la  consonne  simple  et  la  consonne  double*. 
317.  —  Êpcnthèse    de    consonnes.  —  Assez  souvent,  quand 
une  nasale  est   suiWe  d'une  consonne,  la  prononciation  du   groupe 
développe  entre  les  deux  consonnes  un  son  intermédiaire,  que  les 
langues  notent  diversement. 

rOn  a  vu  ci-dessus  (§237,  4°,  A,  a,  p.  147  et  §240,  i',  p.  itô) 

l'origine  des  groupes  {iêp,  tj,ÊX,  vSp  en  grec. 
2°  En  latin,  non  seulement  on  trouve  quelques  exemples  d'épen- 
thèses  entre  nasale  et  vibrante  (cf.  Cambrianu»  [c.  l.  L.,  t.  X, 
n.  lioï]),  mais  encore  on  observe  l'épenthèse  dune  labiale 
entre  nasale  et  sifflante  (cf.  dempsi)  ou  entre  nasale  et  dentale 
(cf.  emptus). 

I.  LIV,  HK  >q..  rtpour  In  laiigitfs  rooium.  iiii  ron  obwnc  qur-lqui  cbo«  de  wnbllblr.  à  Xmm  IStt, 
BoMaH.  Ilnimnialik,  t.  I,  iîn.  On  troutcri  aaEsl  4n  mucignnnrnti  InUmunti  «ir  l'uugi  MiTi,  m 
|l*r«il  e»,  1  Hi.iw,  cl  lur  la  iottriiK  art  gn'oiai.intiHdiai  Vf.  Lmur,  llie  LnlinlangHagr,  eh.  ii,g  no 
(«wtuHon  ot single  tIMl  diHihIc letler in  Latin),  p.  1(3  «1^. 

î.  VDf.  P.  P,s.ï,  ÉlHilt,Ht..iir.i{f.  -,i):  K.  Bi><nii.>n.  Grmiria.  île,  (.  I>.  $  31  (P'  *' oq)' 
ï.  r.t.  Sbilhhk,  .lu»;»'.,    etc.,  m    Bqii.,   Hina-LCii»,  Gramm.  drr  roman.   SprBtk.,  I.  38*; 
Sini.r,  Hi'l.  r.rnmm.ilfrInl.Spr.,  I.  KÎJjq.,  eilél par  K.  Bunim.  «ri.«rfi-(M,  etc.,  I.  I',  p.  11». 


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l'HONÉTiQUE.  -  (;o^'so^^Ea.  bsi 

318.  —  Palatallsation  de  conRonncs.  —  Le  voisinage  d'une 
voyelle  palatale  (ordinairement  i  ou  y,  plus  rarement  e)  peut  produire 
sur  une  consonne  ou  un  groupe  de  consonnes  une  action  parliculil-re 
dont  l'efTet  est  appelé  palatalisation.  En  d'autres  termes,  une  voyelle 
palatale  placée')  soit  après,  ") soit  avant  une  consonne  produit  des 
palataiisations  dont  les  exemples  suivants  donneront  une  idée  pour 
le  grec  et  pour  le  latin. 

a)  Ex.:  îry  aboutit  à  irc  (cf.  yotXt'ircujCi-dessus,  gââliô",  A,p.  136); 

—  Ty.  6y  donnent  aa  (cf.  tiooijoi;  et  (téoooç,  ci-dessus, 
§  221 ,  t>°,  B,  p,  Resm.  ,  p.  13")  ;  —  8y  aboutit  à  Ç  (cf.  TieÇôç, 
ci-dessus,  §  221,  6°,  B,  a,  p.  136);  —  ti  et  Si  s'assibilent, 
d'où  ot  et  Çt  (cf.  7:\aûatoç,  cypr.  xopÇia,  ci-dessus, 
§289,  6°,  p.  200);  —  yy  aboutit  à  Ç  (cf.  àÇo;*»'..  ci- 
dessus,  g  221,  H",  B,  a,  p.  136);— les  labiovélaires 
indo-européennes  tf"\  g'",  g"'h  devant  voyelles  palatales 
donnent  en  grec  t,  5,  8  (cf.  Tirrapî;,  SeXçû-ç,  %iiiw, 
ci-dessus,  §274,  1°.  2°  et  3',  p.  181  sq.)';  —  Sur  la 
palatalisation  de  1  devant  ces  voyelles  palatales,  voy. 
ceier,  porcl/ia,  stabUis  et  cf.  l.  itAvur,  Areinv  iio  Wœirnin, 
I.  IX,  p.  133  sq;  enfin  sur  le  changement  de  fi  en  ki 
devant  voyelles  en  latin,  voy.  ci-dessus,  t;  26K,  d,  Reu.  Il, 
p.  176  sq. 

b)  Ex.  :  Pamphyl.  Mh!;i>r,Ti  =  MsyiV/iT:,  béot.  imm  -.-  syév,  tarent. 

ô)>(o(  =  ôi.!yo(  (cf.  ci-dessus,  %  284,  c). 
.  319.  —  Labisilsatlon  des  coiibodiicb.  —  Une  consonne  suivie 
d'un  son  labial  peut  être  labialisée. 

\°  C'est  ainsi  i^u'en  grec  les  sons  primi  tifs  indo-européens -Ak'-,!;^»'- 
ont  passé  à  -i:::-,  y-  (cf.  E;tî:o;  et  ;îaiçxfî<;<i>,  ci-dessus,  §230, 
7",  p.  141  et  n,  3);  on  sait,  d'autre  part,  que  dans  certains  mots 
un  ;:,  un  ^  et  un  9  représentent  les  sons  q'",  g'",  g"'h  labialisés 
dès  l'époque  indo-européenne  (cf.  ci-dessus,  §273,  p.  180  sq.). 
1"  En  latin,  il  y  a  plusieurs  cas  à  considérer  : 

a)  La  prononciation  de  1  était  iniluencée  par  la  voyelle  suivante 

(cf.  IIaïet,  loc.  eil.);  de  là  un  /  labio-vélaire  devant  des 
voyelles  non  palatales  («,  0,  etc.),  comme  on  le  voit  dans  les 
mots  lioiDS  de  'helos.  'porcoios  (porculos)  de  porcelof,  etc. 

b)  Le  changement  de  c  en  o  devant  c  et  qu  dans  jocur  (à  cdté  de 

jecnr),  coquo  (de  ' queguO),  etc.,  révèle  netlement  que,  dans 
CCS  formes,  c  et  qu  avaient  une  articulation  labiale. 

l.  Cosl  rncoro  un  e.,  de  piljljlitili.n   .|u'..n  ol,«r.e  dtai  le  cliBn^rinml  clo  y  en  splraiilc  j  que 


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23i  GRAMMAIRE  COMPARÉE  OU  GREC  ET  DU  LATIN. 

c)  Devant  w  et  u,  l'indo-eur.  gh  donne  f  en  latin  (cf.  feras,  de 
ghtco-  et  lando,  ci-dessus,  §  268,  d,  Rem.  IV,  p.  177). 

320.  —  Hoalllement.  —  Le  mouillenient  présuppose  la  palatali- 
sation  d'une  consonne  sous  l'influence  d'une  voyelle  palatale  t  subsé- 
quente. Cet  élément  1  incorporé  à  la  consonne  s'en  dégage  et  vient, 
par  une  sorte  d'anticipation,  former  avec  la  voyelle  précédente  une 
diphtongue  en  i. 

En  grec,  le  mouîllement  se  produit  fréquemment  quand  la  voyelle 
qui  précède  la  consonne  est  brève  (cf.  çxi'vu,  «TCotipd»,  fioîpot,  *jù.0L:Fiù 
:=  att.  x7.ai(i),  ci-dessus, §221,  1°,  avec  la  Rb».). 

Sur  le  groupe  iy  qui  se  change  en  W  (cf.  ci-dessus,  §  221,  3',  avec 
la  Rbu.) 

32i.  —  ABsimilalIon.  —  On  ne  reviendra  pas  sur  les  divers  cas 
d'assimilation  dont  il  a  été  déjà  traité  à  propos  des  consonnes  consi- 
dérées soit  d'après  leur  lieu  d'articulation  (§§  263  sqq,),  soit  d'après  le 
degré  de  leur  articulation  (^  280  sqq.]. 

Mais  l'assimilation  n'exerce  pas  seulement  son  action  sur  des 
consonnes  voisines  :  elle  a  des  efi'ets  plus  étendus. 

1*  Ainsi,  l'on  a  déjà  vu  (ci-dessus,  §  284,  2°,  b)  qu'en  grec  la  pronon- 
ciation populaire  assimilait  la  consonne  initiale  d'une  syllabe 
à  celle  qui  était  en  tête  de  la  syllabe  suivante  [assimilalton 
régressive),  et  qu'en  latin  les  formes  qatcque,  coquo,  quer- 
quetum  ne  s'exphquaient  pas  autrement  que  par  les  efi'ets  de 
l'assimilation  régressive  (cf.  ci-dessus,  §  264,  Rbh.  I,  p.  169); 
de  même  le  mot  barba  (en  regard  du  v.  h.  ail.  bai'i)  suppose 
une  forme  primitive  ' farba;  le  verbe  bibo  est  pour  'pibo 
(cf.  ci-dessus,  §  264),  etc.,  dans  le  latin  vulgaire  on  trouve 
berbex  (ital.  berbice,  fr.  '<  brebis  '>)  de  verbez  (au  lieu  de  vervez, 
par  dissimilation). 

Reuaboub.  —  Les  exemples  d 'assimila  lion  régressive  sonl  beaucoup  plus  nombreux 
encore  dans  tes  langues  romanes,  oi)  l'action  de  la  prononciation  populaire  n'a  éti^  con- 
trariée qu'assez  tard  par  les  prescriptions  des  grammairiens.  Voy.  Meyer-Lubbeb, 
Cramm.  dtr  i-omanUchen  Sprochen,  l.  I,  p.  *18  sq.  ;  5i2;  el  Grtindriii  der  l'Oman. 
Philologie  de  Grceber,  I,  S3i  sq.,  cité  par  K.  Bhl'GHANN,  Griindriii,  etc.,  t.  l',  p.  SiB. 

2"  L'assimilation  progressive  a  changé  une  moyenne  en  ténue  dans 
les  mots  KwiaKptTxi  (p.  'xwXayptTtti),  inscr.  Tu(v)tipïci)( 
{p.  TuvSàpeuî),  —  une  ténue  en  moyenne  dans  le  crétois 
'AyaY^ÙTia  (p.  'A-(a.x\\nii>),  —  une  ténue  en  aspirée  dans  les 
mots  QiBti  (inscr.  att.  p.  ésTtç),  SifiwSoxXTj;  (inscr.  atl.  p. 
©E(At<7Tox>,7i(),  etc. 


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PHONÉTIQUE.  —  CONSONNES.  333 

322.  —  Dlsslmilalion.  —  La  dissimilatJon  est  le  contraire  de 
l'assimilation;  mais,  comme  l'assimilation,  c'est  un  procédé  naturel 
du  langage.  Tandis  que  l'assimilation  s'explique  par  la  tendance 
qu'ont  naturellement  deux  sons  voisins  à  se  rapprocher,  à  emprunter 
une  partie  de  leurs  caractères  respectifs,  la  dissimilation  consiste  à 
rendre  plus  marquées  les  différences  que,  pour  une  raison  ou  pour 
une  autre,  on  croit  reconnaître  entre  deux  sons  voisins  et,  dans  les  cas 
les  plus  ordinaires,  h  éviter  le  concours  de  deux  syllabes  contenant 
le  même  son'. 

Comme  l'assimilation,  la  dissimilation  est  dite  régressive  ou  pro- 
gressive ;  régressive,  quand  le  premier  son  est  inRuencé  par  le  second  ; 
progressive,  quand  le  second  son  est  influencé  par  le  premier.  Ce  qui 
détermine  l'un  ou  l'autre  phénomène,  c'est  le  degré  de  Torce  des  sons 
en  concurrence  :  le  plus  fort  subsiste,  tandis  que  le  plus  faible  est 
dissimilé.  Le  son  maintenu  doit  ce  que  l'on  appelle  sa  force  soit  à  sa 
place  dans  certains  groupes  de  sons  déterminés,  soit  au  voisinage 
de  l'accent,  soit  à  d'autres  raisons'. 

La  dissimilation  peut  se  produire  entre  deux  consonnes  voisines, 
mais  on  n'en  cite  guère  d'exemples  que  dans  les  langues  modernes^. 
M.  Louis  Havet  (uém.  de  ta  Soc.  de  Ling..  \l,  31)  cite  en  latin  germen  pour 
'genmen  (cf.  skr.  jànma  et  carmen  pour  '  catimen  (cf.  canere).  Mais  le 
plus  souvent  la  dissimilation  a  lieu  entre  deux  sons  qui  ne  sont  pas 
consécutifs,  comme  pour  éviter  ainsi  la  trop  fréquente  répétition  du 
même  phonème. 

La  dissimilation  peut  être  totale  ou  partielle,  mais  elle  est  généra- 
lement partielle,  le  langage  se  contentant  le  plus  souvent  de  remplacer 
le  phonème  attaqué  par  le  phonème  le  plus  voisin  que  possède  la 
langue.  La  dissimilation  ne  peut  être  totale  que  si  le  phonème  dissi- 
milé ou  bien  appartient  à  un  groupe  de  consonnes  précédant  ou 
suivant  (dans  une  même  syllabe)  les  éléments  vocaliques,  ou  bien 
termine  une  syllabe  et  précède  la  coupe*. 

Des  deux  langues  dont  nous  nous  occupons  ici,  le  grec  ne 
possède  guère  de  dissimilations  qu'à  la  basse  époque,  et  le  latin  n'offre 
que  peu  de  faits  bien  clairs. 

333.   —  Dissimilation    des   vibrantes   ou  liquides.  —   La 

t.  Va,.  R.  Kaiiinii  cl  K.  H.TH.  Veriprtchta  u.  VrrUtm  (Slullgarl,  l»9')  ciU  pu  K.  Bimmini, 
Grundnn.rtc..  t.  I«,  §  07*  (p.  asu). 

}.  Par  oumplc,  diu  le  romilque  x).éfT7it,  de  xi^itctit.  vb  la  prsmièrc  dn  d«ui  ciplMiici  ronié- 
cutitM  deiienl  rricatirr,  dtm  Im  anti  illminda  Oéfi  ••  bitat  •,  fcd^g  ■  sii  >,  gudH)  ■  nuird  ■>, 
pour  laquda  la  pnmoncialuHi  ■  pKtqua  coraplitcmcal  remplace  l'ancicons  Iricaliic  (on,  stxs.  /kl>)  m 
cipliMiti  (oib.  stki,  fuki),  tic.  Voi.  PiuiPiMi,  Éludtturla  ehangemenu  pkonètiqua.tl^.,  %  498, 
p.  lOD. 

4.  Vol-  M.  GaiiiiHr,  OHC.  cité.  p.  I«  tq. 

DigitizsdbyGOO'^le 


331  GIIAMMAIRE  COMPAIIËE  DU  GIIEC  HT  DU   LATIN. 

dissimilation  de  deux  r  ou  de  deux  t  a  été  déjà  étudiée  ci-dessus, 
§241,  p.  15*))  ;  régressive  dans  i^^ti.'kéoç  (p.  *i>,YaXso()etdansc»raleu3 
(p.  'cwluletis),  etc. ,  elle  est  progressive  dans  itopjioiOTTw  {cf.  [tôpftopo;), 
fraglo  (p.  fragro),  etc. 

324.  —  Ulssimllation  des  nasales.  —  Les  cas  les  plus 
fréquents  sont  les  suivants  (la  dissimilatîon  des  nasales  est  presque 
toujours  régressive)  : 

1"  »  —  n  devient/  —  u, 

Ex.  :  XâpvxÇ  =  vipvaÇ,  coffn-,  Ax€ûvïitoç  {à  côté  de  NaSowïiîîoi;, 
V.  perse  XabunaUa). 
i"  n  — m  devient  /  —  m,  particulièrement  quand  m  est  encore 
suivi  de  n. 
Ex.  :  X'j[i-*ô-ç,   (iitiudé  (probablement    pour  'vujxvo-ç,    cf,    skr. 
nagnà-). 
3°  m  —  m  devient  v,  f  —  m. 

Ex.  :  formica,  gr.  [ji.ûp[/.Y]Ç,  formido,  gr.  [iop[jiû,/brma  de  'mortf'kmà 
ou  'tniy"bm(},gr.  [xopyv]'. 

325.  —  Dissimiiation  des  explosives  et  des  spirantes.  — 

La  dissimiiation  des  explosives  et  des  spirantes  est.  en  général,  assez 
rare. 

Pourtant  il  y  a  en  grec  (et  aussi  en  sanskrit)  un  exemple  remar- 
quable de  ce  genre  de  dissimiiation,  c'est  la  loi  en  vertu  de  laquelle 
une  explosive  aspirée  se  change  en  explosive  simple  quand  la 
syllabe  suivante  commence  par  une  aspirée  (cf.  ci-dessus,  g  288). 

Ex.  :  TÎÔ-flf/.i   pour  "OiOtijm,  Tpix°S    P'*"'*  *^f'/.^'îi    iitûÔÈTo    pour 
'sçuOeto,  etc. 

326.  —  Chute  des  liquides  par  dissimiiation.  —   On   a   vu 

ci-dessus  (§  247,  Rek.,  a)  que  la  dissimiiation  régressive  ou  progressive 
des  vibrantes  pouvait  amener  la  cliute  d'un  i'  ou  d'un  I. 

327.  —  Chute  des  explosives  par  dissimiiation.  —  Indépen- 
damment de  la  chute  de  la  premii^re  gutturale  dans  les  groupes  ftsA, 
gzg  (of.  ^tSxTxh)  =  "Si-.SaxTZW,  posco  —  'pt)rsco=  'porrsco,  ci-dessus, 
§  289,  3°  et  §  299,  1"),  oliule  dont  la  cause  doit  être  cherchée  dans  la 
dissimiiation,  indépendamment  aussi  de  la  dissimiiation  que  présentent 
les  mots  pXicçvijAOî  pour  'piaîrç-ijiïjjLO-,  asporto  pour  ' aps-porio,  etc. 
(cf.  ci-dessus,  g  299,  2"),  il  y  a  en  grec  et  en  latin  d'assez  fréquents 
exemples  de  la  chute  d'une  consonne  explosive  ")  soit  par  dissimi- 
iation régressive,  ")  soit  par  dissimiiation  progressive, 

l.  V..[    K.  Bi.oiAKS.  (irnndriM,  clp..  I.I'.f  *ia,  Anin.(p.  3ti'.>). 


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PHO.NÉTIQUK.   --  CONSONNES.  S35 

a)  Ex.  :  TCiiTÎÏt),    cracher,   pour 'tctotîÎ^w  {cf.  ■k-tW),   s-jXTiov   pour 

TîTuîtTio^,  oçaTOç  pour  (ttocitô;  {cf.  att.  XacipiapâTTi,  béot. 
2pGTuî.>tî'),  Sareçii  pour  "t'ançù,  et  quelques  formes  redou- 
blées comme  tx.rn^%i  (=  xfxTnjtxi),  sYpa;x;xai  (=  yiypajji- 
[iai}<  iSXi'iTrixd  (=  PtêXiiTT]*»).  —  obsetrii  (—  obstetrii), 
segestrnm  et  segestre  {en  regard  d«  i-zifo.'rrfM),  nntie  de  paille, 
siliqna  (pour  'sciliqua),  ensse,  piusse;  silez  (pour  'scilir-)  en 
regard  de  calx  (cf.  paléo-slave  skala),  etc. 

b)  Ex.  :  iy/iojrx,  béol,  i-yiinyti  {=  iff.yftyjx,  cf.  dor.    iYôtyoya), 

parfait  de  avd),  conduire;  ^ô^îtoî  ^  péXêtTOî,  fumier;  inscr.  de 
vases  6«^hOgioî,  c'est-à-dire  exl9ûêio(  (cf.  ci-dessus,  §  320), 
pour  Tot>Oû€io(,  —  conquiniflco  pour  ' roinjtieniisco  (cf.  parf. 
conqaexi),  etc. 

328.  —  Chute  desspiraDtes  pardlssImlIsUon. — Les  exemple.^ 
les  plus  remarquables  do  la  chute  des  spirantes  par  dissimilation 
régressive  sont  en  grec  xo-<rxu^[ixTia,  rognures  de  cuir,  ««-«^tivStÇ, 
poireau,  Ka-UTcàiTi,  fleur  de  farine,  et  en  latin  qui-squitis,  loui  rc  qui  tombe 
d'un  arbre,  branches,  feuilles  mortes,  d'oU  rebut,  lie,  pcut-dtrc  aussi  turdUS, 
prive  (p.  'tur:dos,  plus  anc,  'xturzdO'X,  cf.  lîtii.  stràdzdnsy. 

Quant  aux  exemples  de  chute  de  spirantes  par  dissimilation  progres- 
sive, ils  sont  moins  nombreux. 

Inconnu  dans  le  grec  ancien,  le  phénomène  se  présente  en  latin 
dans  tes  parfaits  à  redoublemenl  spo-pondi  (de  spondeo),  ate-ti  (de 
sto),  sci-cidi  (de  iKindo). 

339.  —  Chute  de  l'esprit  rude  par  dissimilation.  —  Il  suffira 
de  renvoyer  à  ce  qui  a  été  dit  ci-dessus  des  formes  KuOï'dftat  (p.  'pku- 
thesthai,  §  288),  'pÉhopsî  (topt;)  pour  'Fhtbopeç  (§  307,  2"),  Ë/w 
(p.  'kekho,  ri-dessus.  S  307,  1°,  Rem.  II). 

330.  —  Métathëse.  —  On  appelle  imHaihèsp,  la  transposition  de 
deux  sons  ou  le  transfert  d'un  son  d'une  place  à  une  autre. 

Gomme  l'assimilation  et  la  dissimilation,  la  métatbëse,  qui  a  avec 
ces  phénomènes  un  rapport  assez  étroit,  parait  avoir  sa  cause  dans 
ces  erreurs  de  langage  dont  nous  disons  communément  que  la  langue 
nom  a  fourché^  et  qui  s'expliquent  par  la  tendance,  naturelle  à  tout 
sujet  parlant,  k  simplifier  les  groupes  de  sons  et  à  rendre  là  pronon- 
ciation plus  aisée. 

Quoi  qu'il  en  soit,  il  y  a  deux  espèces  principales  de  métathèses. 
Ou  biendeuxsons  consécutifs  prennent  la  place  l'un  de  l'autre,  comme 

I.  T«T  W.Scvui,  tiàll.  GeIckrI.  Anxign;  1890,  p.  Hlu[..  cMfae  K.  Biii>ia<i,  «Fniufi-Hi.ilr., 
I.  I*,f080,p.  nS5. 

S.  Toy,  K.  to™«»Jm,  Grumlnit.  ttt..  I. 
S.  ïojr.  PitL,  Printipirn  dtr  Sprachi/eie, 


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336  CAAMMAIRE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

dans  le  français  vulgaire  ask  pour  axe  et  dans  l'anglo-saxon  fix  en 
regard  du  v.  h.  ail.  fisc.  Ou  bien  deux  sons  qui  ne  se  suivent  pas 
immédiatement  prennent  la  place  l'un  de  l'autre  :  en  pareil  cas,  la 
métathëse  est  soit  simple,  soit  réciproque  :  elle  est  simple  dans  des 
mots  comme  cocodrillns  pour  crocodilns,  où  le  son  est  transporté 
simplement  à  un  endroit  autre  que  celui  où  il  se  trouvait  d'abord; 
elle  est  réciproque  dans  des  mois  comme  porfices  pour  forpices  où 
deux  sons  échangent  leur  place  dans  le  mot.  Quand  la  mélathèse  est 
simple,  le  son  peut  conserver  son  ancienne  place  dans  le  mot,  tout  en 
étant  en  mémo  temps,  soit  avancé,  soit  reculé,  comme  dans  le  latin 
pristrinum  (de  pistrinnm],  où  l'r  placé  indûment  dans  la  première 
syllabe  est  néanmoins  maintenu  en  même  temps  à  sa  véritable 
place  (cf.  encore  crocodritlus  de  crocodilns,  où  l'r,  placé  indûment 
dans  la  troisième  syllabe,  demeure  en  même  temps  dans  la  première)  '. 

REH.tROCES.  —  I.  Dans  la  mâlalhèso  simple  le  di-'plafcment  du  son  est  orilinniremenl 
régrcssir,  ei  de  mime  dans  la  métuhèse  réciproque,  c'ei^l  le  plus  souvent  le  son  éloigné 
qui  détermine  le  changemcnl  r  on  le  prononce  pir  anticipation  et  il  prend  la  place  du 
son  que  l'on  reprend  ensuite. 

11.  Il  csi  souvent  1res  difficile  do  décider  si  lel  ou  lel  mol,  ofi  l'on  croit  voir  un 
exemple  de  mâiathèse,  ne  s'explique  pas  plulôt  par  une  action  de  l'anali^ie-  En  tout  casi 
l'analt^ie  explique  des  mslalhi'ses  comme  ff«i(lT,Ti  pour  'auitrfii  (=;  *5io1/|6i)  :  il  est 
clnir  que  la  forme  a  été  détcrmimje  par  Èa<ûEii]v,  aiafliù,  cic.  De  même,  si  l'on  a  dit 
sacrolafftu  (lai.  vulg.),  au  lieu  du  aarcofagni,  c'est  que  l'on  a  rapproché  indûment 
de  sacrum  te  premier  élément  du  mot'. 

331.  —  HétathèBe  de  sons  consécutifs.  —  Nous  avons  déjà 
vu  ci-dessus  (§  281,  a,  Reu.  Il)  des  exemples  de  métathëse  empruntés 
au  dialecte  attique  vulgaire,  dans  lequel  (r/.,  «ç  remplacentsouvent/jr.  ç<7 
(cf.  SxEvoxXvîî  —  X«vo-^>.'Àç,  c.-à-d.  —  2ivox)>f,<;,  sùoxayfo?  pour  eJ^i- 
[iÊVOî,  otfrj-/-h  pour  <l'jyh,  typctoçev  pour  ËyfaJ/iv),  Quelques  autres  dia- 
lectes présentent  dos  phénomènes  semblables  (cf.  éol.  dor.  cnti^of 
pour  Çiçoî,  éol.  ohe'vo-ç  pour  Çevo-;,  éol,  totî'XJt&v  pour  4'^>!&m,  bracelet, 
éol.  OïtocXiî  pour  ij/aXt'c,  ciseaux'). 

De  même,  dans  les  langues  italiques  on  trouve  sp,  se  au  lieu  de  pi, 
X.  Cette  faute  est  fréquente  dans  les  inscriptions  latines  de  date 
récente  (cf.  ISPE  p.  ipse,  SVMSPERAT  p.  sumpserat)  et  à  l'initiale 
des  mots  empruntés  comme  Spyche,  spallere,  spitacns,  mais  elle  se 


i.II  y 

bwm  dsni  h  rréliHi  ve|iavr,fi  pour 

vtojmvfa. 

d-d>ord  pi 

reproduite  des  iKDt  élringen  et  de* 

>n>  iniolilH,  puii  p»r»  quD  ers  mi.ts  np  lont  omploïM  i 

d'aluni  que  par  dd  petit  nombre  de 

pcrunnn, 

"î.'v«i. 

KariKHHii.  ZeiUt/infl  rie  Kuiin,  t.  XXIX,  4Î)I  tqq.  ; 

thriflea  a 

ir^Sprachf  nacft  iin((rnH)i(,  p.  180  sq..cilt  pir  K.  Bh 

aminT,  Gnndriii,  de.,  t.  1  •.  g  Stt. 

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rencontre  aussi  dans  certains  mots  d'usage  courant  dont  elle  explique 

la  Tormation  (cT.  vespa  [v.  bret.  gnoki,  v.  h.  ail.  ivaf>e,  lith.  rapsd,  rac. 

webh-],  ascia  [gr.  à^twi,  goth.  aqizi,  all.^{t,  hacht],  Tiscos  ou  viacam 

[gp-  'Soîj.  g"')- 

Une  des  métathl-ses  les  plus  ordinaires  dans  les  diverses  langues 

est  celle  que  présentent  les  mots  'AçopStTT,  pour    'A9poSiT>i  (crét. 

'A(^opS(Ta)  et  tarpessita  pour  trapesita  :  devant  une  consonne,  une 

voyelle  suivie  ou  précédée  d'une    liquide  forme    un  groupe    très 

instable. 

Ex.  :  xopTxçoî  pour  xpÔTxçoî,  xopxoSeiioî  pour  xpoxôSitXc;, 
TiOspfi.^-*oi;  pourT66piy.;A^voî,  etc.—  corcodilu8(p.cn>co- 
dilus],  interpertor  (p.  interpretor),  corcotarins  (p.  croco- 
tarins),  intrepella  (p.  interpella),  etc. 

D'autres  inétaltiîrscs  s'expliquent  par  la  répugnance  que  les  organes 
de  tel  ou  tel  peuple  éprouvent  pour  certaines  combinaisons  de  sons. 
Dans  le  grec  tîxtu,  entrenilrer  (p.  'ri-TX6>,  cf.  TSitiiv),  M.  L.  Havet'  voit 
l'elfet  d'une  tendance  à  détruire  te  groupe  instable  formé  par  t  et  une 
autre  consonne.  Le  mot  XixTuloî  est  peut-être  pouf  *XctT-x-u^o-ç, 
forme  primitive  diji-qo-  (cf.  m,  h.  ail.  :inl,  v.  isl.  lindr,  v.  h.  ail. 
zinko)^,  etc. 

332.  —  HCtathëse  de  sons  non  consécullfs.  —  Gomme  on 
l'a  vu  ci-dessus  (g  330),  la  métathèse,  en  pareil  cas,  entraîne  ou 
n'entraine  pas  la  suppression  du  son  déplacé. 

i'  Il  arrive  souvent  que  le  son  est  maintenu  à  son  ancienne  place, 
en  même  temps  qu'il  est  avancé  ou  reculé. 

C'est  ce  qu'on  voit,  par  exemple,  dans  des  métathtises  fégremces 
(comme  &upo-xXîYxXiS£î  [p.  H\jfQ-xt-(xy.i^îç] ,  barreaux,  inpxTr,p [p .  ffrciTnp], 
siatére.  t).-iFipT0Ûpy/;7(v  [p.  ïKrnçùfyr.'jft]  et  pristrinum  [p.  pistrioum], 
tronitm  [p.  tonitrn],  podragra  cf.  v.  espagn.  podraga  [p.  podagra])  ou 
progresnices  (comme  crocodrillus  [p.  crocodilns]). 

Enfin  c'est  ce  qu'on  observe  en  grec  dans  des  cas  de  déplacement 
de  l'aspiration  (déplacement  i-êgnssif  dans  iytù  p.  é^w,  'Ic^iaô-i; 
p.  'IçOfjLÔç,  àpi6jj.oç  p.  âptftfAOî,  Ispoç  p.  'hibspoî  =  *ihspo(,  Brfiiç 
p.  TTiOf;,  cpxpO/vc  p.  îToipOivï,  'Av9f>.o/o;  p.  'Avt['Xo;(o;  ou  pro- 
gremf  dans  ©e'fliç  p.  ©m;,  ;^oOpiî  p-  /.o"pU)  et  en  latin  vulgaire 
dans  des  cas  d'anticipation  de  d  (cf.  vinginti  p.  viginti)  ou  de  X 
(cf.  xeru  =  sexta). 

2*  Mais  il  peut  arriver  aussi  que  la  mctalhèse  entraine  la  sup- 
pression du  son  à  la  place  qu'il  occupait  d'abord. 


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Ï38  RRAUMAinE  COMPAKËE  DU  GREC  ET  DU   LATIN. 

C'est  ce  qu'on  voit  parUculîtrement  dans  les  métalhèses  de  liquides 
(cf.  att.  xxTpojtTOV  p.  xiTCTTTpov,  miroir.Ô'jpO-xXiyxtSEîp.  OofO-xiyxWStç, 
barreaux,  Stkac.  dpi<po(  p.  dt'cppoç,  siège  &  deux  ptancs,  Héhxcl.  Tpxipof  p. 
Taçpoî,  fosse,  Dodon.  inscr,  ©pedîTwTûv  p.  ©iCTcpwTûv,  —  pristlnnin 
p.  pistrinnin,  Prancatius  [inscr.  des  bas  temps]  p.  Pancratios  [mélaih. 
régressicex];  —  èyxÔTpiïçoç  en  regard  de  xfôraipoç,  tempe,  6î8pixxiim 
p.  6piSa:c('<iD,  laiiuc,  —  cocodrillus  p.  crocodilus,  tadro  p.  trado,  coâcJa 
p.  cJoaca,  interpetri  [cf.  ital.  inleiyetre]  p.  interpreti  [mètatk.  pi-ogret- 
lires])  OU,  en  grec,  dans  les  métathjjses  d'autres  phonèmes,  particuUJi- 
rement  de  h  (cf.  çirv-o,  p.  iti^r,,  crèche,  ^ûtioî  p.  Ilûôioî,  Xxkxaç 
p.  KccXj^aî,  *iTT(i>v  à  côté  de  ITiTOsyc,  âfx-Çi'cj^t»  p.  iy.K\T/ia  [métalh. 
r^gressifeu],  —  Kapi9aîG(  p.  Xapiraioç,  H.x'ky^niwot  p.  XotixTiSôviot 
[métalh.  progressives]). 

333.  —  Enfin  les  cas  d'échanges  entre  deux  sons  qui  no  se  suivent 
pas  immédiatement  sont  assez  fréquents  en  grec  et  en  latin  vulgaires'. 

E\.  :  â|y.'.OfE(i)  p.  àpt9;ji.é<i>  mmpicr,  End.  §qXe(J10;  p-  ftôXtSo;,  plomb, 
cxt7:T0[Aai,  fpier,  guellcr,  <nco7;cb),  examiner  (en  reg.  du  lat. 
'specio)  influencé  peut-être  par  tnctf-,  regarder  (cf.  600- 
ffXÔo;),âpTO)tÔiTO(,  boulanger  (en  reg,  du  Uth.  Ae/JÙ,  je  boulange 
~  peq"^-  [gr.  itt'ffcw]),  FopiitftÇ  (cf.  pôp|taÇ,  pûpjjiaÇllÉsTCH.), 
fourmi  pour  *p.opFstÇ  cf.  fAÛpy.TiS,  elc, 
lerîquis  (cf.  vénit.  leriquia)  pour  reliquise,  colamns 
pour  'coruliius  (cf.  comlns),  padulem  (cf.  ital.  padule) 
pour  paludetn,  latronicium  (cf.  ital.  ladroneccio)  influencé 
peut-Ctre  par  latronem  (p.  latrocinium),  superlicium  pour 
Bupercilium,  lapidicina  pour  lapicidinsa,  omidicium  pour 
homicidium,  lalliva  pour  favilla,  forpices  et  de  là  porfîces 
pour  forcipes,  displicina  pour  disciplina,  tanpister  pour 
tantisper*. 

334.  —  Lois  des  fiDalcs  et  des  initiales.  —  Le  traitement  des 
consonnes  n'est  point  iniluencé  seulement  par  les  lois  dont  on  a  vu 
ci-dessus  l'exposé  (^  314  sqq.);  il  dépend  encore  de  la  place  que  les 
consonnes  occupent  soit  ù  la  lin  soit  au  commencement  d'un  groupe 
de  mots.  Nous  disons  d'un  groupe  de  motx,  car  ce  serait  une  erreur 
absolue  de  considérer  la  division  du  langage  en  mots  comme  la  seule 

d«ii  wni  lociliqiiH  prrn<ln  11  plue  l'un  de  i'iulH  (cf.  gr.  Mi<uXt,v)j  p.  MvTtXlivii.  |ii,(atù}l 
!>'  )iuSTi),r,.  X  niorcnu  de  gigia  inuti  id  cuillfr  -.  Cnid.  'laxuvSo-Tpd^o;  p.  '  ITaKivBo-ipdso;  ■ 
ioKr.  lyT||iaai  p.  ÎYâiiT.at  [iiinurBcd  pu  fflM-'I- 1**'  *"'k-  Btupilk  p.  itipulal.  Ti>]r.  K.  Baniim. 
firanrfriH.  rlf.,  l.  I»,  SSfO.p.  8"5;  Waciiim,«i., /«(icAri/I  do  Kuhn,  l.  XXX111.  »:  II. 

i.  TojT.  K,  Bmhiiiir,  CcunrfriM,  «Ic.t.  I*.  S  IIOO,  p.  87*.  Il  y  adncBsoiiil  m»  difflcils  dai^re 
■i  In  rormoa  du  bu  l«lia  où  h  imconlniil  Att  métilbtHi  de  ec  gruro  nnl  m  rdrllcinrnl  «nplnj^ci  va  à 
te  font  de  «mptn  fiutn  impulibki  tu  l>picidf.  Toj.  SfBixTT.n,  Arfliir  de  Wa-llDin,  t.  X,  p.  H  «].  et 


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PIEONËTIQUIC.  —  CO.^S0N^ES.  S39 

naturelle  au  point  de  vue  de  la  phonétique:  les  mots  ne  sont  jamais 
isolés,  sauf  dans  des  cas  exceptionnels  (comme,  par  exemple,  quand 
il  s'agit  d'interjections  ou  de  termes  ayant  la  valeur  d'interjections); 
dans  la  parole  ils  ne  sont  jamais  séparés,  même  par  des  temps  d'arrêt 
très  courts'. 

La  division  naturelle  du  langage  dépend  des  conditions  mêmes 
dans  lesquelles  il  se  forme.  Les  sons  du  langage  étant  produits  par 
l'air  qui  est  chassé  des  poumons,  on  ne  peut  en  émettre,  à  la  suite  les 
uns  des  autres,  qu'autant  que  dure  la  provision  d'air.  Cette  provision 
épuisée,  il  se  produit  un  arrêt  dans  l'émission  des  sons  et  cet  arrêt 
sépare  les  sons  qui  l'ont  précédé  de  ceux  qui  le  suivront.  Mais  cette 
condition  physique  n'est  pas  la  seule  :  autrement  les  groupes  de 
mots  qu'on  peut  émettre  sans  reprendre  haleine  seraient  sensiblement 
égaux  et  de  même  les  arrêts  seraient  d'égale  durée.  Des  causes 
intellectuelles  et  morales  viennent  modifier  les  conditions  physiques 
de  l'émission  des  sons.  Sans  parler  ici  des  émotions  de  l'âme  qui  ont 
leur  contre-coup  dans  le  langage  et  qui  retardent  ou  précipitent  le 
débit,  on  peut  dire  qu'avant  tout  la  longueur  des  groupes  de  mots 
émis  dépend  de  la  nécessité  0(1  nous  sommes  de  nous  faire  comprendre; 
or  nous  ne  sommes  sûrs  de  nous  faire  enlendre  que  si  nous  nous  con- 
tentons d'émettre  une  série  de  sons  servant  à  exprimer  une  idée 
simple,  c'esl-à-dire  d'énoncer  une  phrase  relativement  courte;  de 
plus,  les  intervalles  entre  les  séries  de  sons  doivent  être  proportionnés 
à  l'importance  du  changement  dans  les  idées^ 

De  tout  ce  qui  précède,  il  résulte  que  certains  changements  phoné- 
tiques ont  été  et  sont  encore  déterminés  par  la  place  que  les  mots 
occupent  soit  à  la  fin,  soit  au  milieu,  soit  enfin  au  début  d'une  phrase, 
le  mot  phrase  étant  entendu  comme  il  vient  d'être  dit.  De  plus,  il  va 
de  soi  que  ces  changements  sont  plus  profonds  à  l'intérieur  d'une 
phrase  et  même  devant  une  pause  légère  qu'au  commencement  et  k  la 
tin,  puisque  l'organe  de  la  parole  est  plus  facilement  influencé  par  les 
sons  consécutifs  qu'il  doit  émettre  sans  arrêt  appréciable  que  par 
ceux  qu'il  fait  entendre  soit  au  moment  oîi  il  entre  en  action,  soit  au 
moment  0(1  il  s'arrête.  Ces  considérations,   qui  s'appliquent  à  toutes 


.  1«  msU. 

mab  ud  pni  dol 

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340  CRANMAlttE  COMPAHÉE  DU  CKEC  ET  DU  LATIN. 

les   langues,  rendent  compte   de   certains   phénomènes  dont  on  va 
indiquer  ou  rappeler  les  plus  importants. 

335.  —  Consonnes  finales.  —  On  enseigne  que  des  consonnes 
qui,  à  l'époque  indo-européenne,  pouvaient  terminer  un  mot,  les 
seules  qui  demeurent  intactes  sont,  en  grec,  r,  n,  t  ou  s  (cf.  x^rep, 
■Ki~av,  Sô[jiEV,  Tiç  ËçtpE,  TÎÇ  St  =  T!Z  ^é),  et  en  latin,  r,  /,  m,  n,  s  (cf. 
pater,  sol,  ferebatn,  nomen,  corpus).  Gela  est  vrai,  si  l'on  considère  le 
grec  et  le  latin  dans  les  textes  que  les  littératures  grecque  et  latine 
nous  font  connaître.  Mais  si,  à  l'aide  de  la  comparaison  des  langues 
et  de  l'étude  des  formes  dialectales  ou  vulgaires,  on  cherche  l'origine 
et  on  suit  l'histoire  de  ces  consonnes  finales,  on  s'aperçoit  que 
presque  toutes  ou  bien  ne  sont  pas  primitives  ou  sont  sujettes  à 
certaines  modifications  qui  les  altèrent. 

i'  Ainsi  on  a  vu  ci-dessus  que  p  final  et  r  final  ne  représentaient 
pas  toujours  un  r  primitif,  mais  que  dans  certains  cas  ils 
étaient  issus  de  r  (cf.  g  249, 1-  d  ;  2%  a,  p.  158  sq.}. 

De  plus,  f-  hnal,  quelle  qu'en  soit  l'origine,  ne  demeure  pas 
toujours  intact. 

En  grec,  dans  le  dialecte  de  Gortyne  il  s'assimilait  à  8-  (cf.  «viiS 

Sv). 

3°  La  nasale  v  ne  représente  pas  partout  un  n  primitif. 

a)  On  a  vu  ci-dessus  (§  238,  p.  148)  qu'à  la  Un  d'un  mot  la  nasale 

primitive  m,  au  lieu  de  subsister,  comme  en  latin,  se  change 
en  V.  Ce  changement  qui,  probablement,  ne  se  produisait 
d'abord  que  devant  une  dentale,  par  assimilation,  est  ensuite 
devenu  la  règle. 

b)  Le  V  final  (représentant  -m  ou  -n  ind.-eur.)  pouvait  élre  doublé 

devant  voyelle  (cf.  inscr.  ^vv  «v,  ci>dessu8,  §  313,  Rem.), 
parce  que  le  son  nasal  se  trouvait  diminué  puis  augmenté  de 
manière  à  ce  qu'il  parût  partagé  entre  la  syllabe  précédente 
et  la  syllabe  suivante. 

c)  On  trouve  souvent  v  final  assimilé  à  une  liquide  ou  un  «-  (cf. 

inacr.  if  'FôSc]),  t\  Aa)uSai'[;.ovi,  riX  Xiôov,  â(  Socjjt^,  tô^ 
c'jfAnxvTuv,  etc.).  Ces  assimilations,  le  purisme  grammatical  les 
a  bannies  de  l'écriture,  parce  que  les  grammairiens  ont  consi- 
déré les  mots  comme  des  groupes  isolés  les  uns  des  autres;  et 
cependant  elles  ne  sont  pas  d'autre  nature  et  n'ont  pas  d'autre 
cause  que  celles  dont  on  trouve  la  présence  toute  naturelle  à 
l'intérieur  des  mots(cf.  cuppïiY^ùjAi,  xapp-nci'oc,  cùWoy'^î,  ffy<r«i- 
Ti'ov,  icaiTcuâiïi ,  etc.). 


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PHONÉTIOUE.  -  CONSONNES.  Wl 

d)  De  plus,  devant  une  explosive  le  -v  final  était  réduit  et  s'accom- 

modait k  l'articulation  de  l'explosive  (cf.  inscr.  fAi-j'i^n  t( 
p.  ft.iyilrct  Te,  même  phénomène  que  dans  'Atx>«tti 
p.  'ATotXivTïi,  ci-dessus,  §  282,  Rek.  (p.  191);  ty^i.  otXiv,  y^y 
wti...,  etc.), 

e)  Devant  consonne  -vç  se  réduisait  à  -a  (cf.  crét.  ràç  xxSwtixvî, 

mais  Tàv;  i>.eu8ïpovç')  absolument  comme  dans  l'intérieur  d'un 
mot  (cf.  «oTos  p.  'xEvffTo-;). 
Si  cette  loi  de  la  finale  -v;  ne  s'est  pas  généralisée  en  grec, 
cela  tient  à  certains  faits  dont  il   a  été  question  ci-dessus, 
§2il. 

3"  On  a  vu  ci-dessus  (g  131,  p.  73)  qu'en  latin,  -m  final  (quelle 
qu'en  fût  l'origine*)  était  souvent  omis  dans  l'écriture,  à 
l'époque  archaïque.  C'est  qu'en  effet,  dès  l'époque  préhisto- 
rique, la  nasale  était. fortement  réduite  à  la  fin  d'une  syllabe 
faiblement  accentuée;  après  la  détente  de  la  voyelle  on 
n'entendait  qu'une  explosion  labiale  incomplète.  C'est  ce  qui 
explique  l'élision  des  finales  en  -m  chez  les  poètes  (cf. 
lémi[m]  âcûànt)  et  les  formes  comme  datuiri  au  lieu  de 
datnm  iri,  animadvertere  pour  animum  adTertere,  etc. 

i"  En  grec,  la  spîrante  sourde  finale  -(  représente  souvent  -u 
(soit  primitif,  soit  substitut  de  -ts),  absolument  comme 
dans  l'intérieur  des  mots  (comparez  y.^i  p.  '[jluit-;,  veôtyi; 
p.  *vtFoTocc-î  :=  v(FoTàT-ç,  etc,  à  ninacOai  ^  TtàocacOoe! 
p.  ' notTfjacflaî,  etc.). 
Elle  peut  représenter  aussi  le  groupe  final  -x;  devant  un  x- 
(cf.  J;  KOtvôv,  î;  xuiilç*);  mais  devant  toute  autre  consonne 
c'est  le  -;  qui  disparaissait  k  l'époque  prcbellénique,  comme 
le  prouvent  les  formes  îx  îtôSiç  en  regard  de  eÇ  dEvSpi^,  ix  rûv 
en  regard  de  i^  aùrùv.  Toutefois  les  effets  de  l'analogie  ont 
modifié  cette  loi  :  ici  c'est  le  x  qui  a  prédominé  (cf.  att.  èx 
xocKoG,  au  lieu  de  é(  xaxoO)  ;  ailleurs  c'est  le  î  (cf.  Ihess. 
î;  Toùv,  béot.  i;  t<Sv,  au  lieu  de  tx  tûv,  arcad.  ïdTiictv,  au 
lieu  de  ËXTiistv,  etc.)*. 

Rekahoue.  —  Dans  le  dialecte  de  Chypre  où,  dès  la  périotle  préhellénique,  le  a  inler- 
VMalique  était  deTenu  une  simple  aspiration  h  {c(.  ^pvÉïuV,  ci-dessus,  S  289,  Reh.  III, 


1.  Toj.  ei-desHi.,  p.  ll[i,B.  3  et  5  i4l.  p.  150  »q. 

î.  Poorlnfin»les-emrcpréMnl»iil.;i,  toj-,  d-rieMus,  §i. 

3.  Dimui  groopïi  de  motj,  -x;  m  Irsili  fommc  il  peull' 
Îexit,l.ci.d™n.,gll4j. 

4.  En   Altique.  tx  K  lr«u>«  a,imc  devint  k>  conunno 

■d'unmot(ef.  biiol,  iff-xv 

e'*liil  pUiiai  one  muiiifc 
,  etc.,  t.  l'.p,  »0K. 

«<K^l,M.  COUP.  DU  «U  a  W  >..Tn<  (Plw„«ll<nc  Cl  ËlUdC  J 

ei  rncnc». 

10 

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sa  GIIAHMA1RE  COHPAHÉE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

p.  201],  on  trouve  le  même  changement  <ln  9  Dnal  en  A  à  l'intérieur  d'une  phrase 
(cf.  tS  ùy-fifiov  &  côté  de  tSç  tùywXîî). 

S°  On  a  vu  ci-dessus  [%  133,  p.  15)  qu'en  latin  -s  final  (quelle  qu'en 
fût  l'origine)  était  souvent  omis  dans  l'écriture  à  l'époque 
archaïque  et  ne  faisait  pas  position  chez  les  poètes.  Si  l'on  se 
reporte  à  ce  qui  a  été  dit  ci-dessus  {§  308,  2",  3-  et  5'  ;  §  311 , 2") 
de  l'assimilation  de  i  {=  »  ou  ;}  à  certaines  consonnes  {m-, 
n-,  l-,  r-  d-,  /■-)  dans  l'intérieur  d'un  mot,  on  sera  peut-être 
amené  à  conclure  que  les  mêmes  effets  se  produisaient  entre 
deux  mots  :  de  même  que  osmen  donnait  omeo,  de  même 
Comelioa major  pouvait  donner  Comelio  major;  puisque  ' nizdos 
donnait  nidus,  Comelioz  deîcit  pouvait  donner  Comelio  deicit; 
enfin  Comelio  fecit  suppose  Comelio  ffecit  (cf.  differo  p.  'dis- 
(ero);  on  comprend  que  ce  traitement  de  -s  se  soit  propagé, 
par  analogie,  jusqu'au  moment  où  la  décomposition  de  ces 
finales  fut  arrêtée  dans  la  langue  littéraire  par  les  prescriptions 
des  grammairiens. 

()•  Pour  le  traitement  de  <j  et  de  s  représentant  :  voy.  ci-dessus, 
§  3U9  et  §  3IS. 

336.  —  Engnc,  les  explosives  tombaient  toutes  à  la  fin  des  phrases 
ou  devant  une  pause  (cf.  sçspt  [skr.  à-bharat],  çt'pri  {{>.'  bherfi-(\,  dor. 
Tjî,  il  était  [skr.  as,  ind.-eur.  *ft-l],  3°  pers.  plur.icptpov  [skr.  à-bkaran 
k  côté  de  bhàranli];  nom.  sing.  ffpuv  [=  ''pspuvT],  béot.  $i).Xit 
[=  '4>t>lïiT],  Ti,  âXlo'  [lat,  qui-d,  aliu-d],  niif ,  cœur  [p.  'xrpX,  cf.  x.otf- 
8(a];  voc.  iraî  [gén.  rraiS-ôç],  TÔpdvvi  [gén.  Tjpavvi'-Soî]  ;  3*  p.  s,  ïstu 
[lat.  estôd,  este];  hom.  n.  xpï,  orge  [p.  'xpiÔ,  cf.  xpi^];  voc.  yûvoc. 
[gén.  Y(jvocix-o;] ,  «va,  chef  [gén.  âvaXT-Oç];  û— ô-Spot,  en  dessous,  d'un  air 
sombre  [rac.  * -Spax,  cf.  Sif)iO|<ian],  yàla,  lait  [gén.  -(i\it7.frit^) ,  etc. 
L'analogie  a  propagé  ces  formes  dans  toutes  les  positions  où  elles 
pouvaient  se  trouver,  et  elles  sont  devenues  la  règle,  même  ailleurs 
qu'à  la  fin  des  phrases  ou  devant  une  pause. 

ItEHAHQl'BS-  —  I.  Quant  aux  formes  comme  ËfiiYtv  (3*  p.  pi.  p.  'io.iYï,vt),  lyv^v 
[p.  'iy'"^^'')  ù  ^^^  desquelles  on  peut  citer  encore  t'hom.  (iiivOvjv  et  le  crét.  6i«XiYï|V, 
elles  s'expliquent  par  la  loi  d'OsthoCf  (cf.  ci-dessus,  S  193,  p.  112). 

11.  Les  explosives  qui  sont  devenues  finales  par  apocope  ont  subi  en  grec  devant  con* 
tonne  diverses  transformations  dues  à  l'aclion  de  l'assimilation  régressive  :  ou  bien 
leur  articulation  a  changé  de  degré  (cf.  xiiS  St,  xaSSûaai,  û€-€îXXtiv,  â6-6aXEv, 
moytnne»  au  lieu  de  lénuet)  ;  ou  bien  leur  lieu  d'articulation   a  été  déplacé  (cf.  xix 

1.  Il«t  rciMduit  la  ItngiH  IwmiriqiiB  dti  fuciBM  comme {iu[= 'oKii!  Ti],  £icncd;=  [•oWBitut) 
qni  Duiu  rrpréKDtinl  uns  p^Hodi  où  U  loi  qui  détermina  ]■  chute  im  eiplosim  flnil«  d'MiïI  p» 
■mnirt  g^niralï^^,  ft  où.  plr  CDii>(i|iKat,  oq  Ih  Iriilail  dini  l'iDlérifBr  dc>  plirun  conronnèotînl  aui 

io<>  g«ntr*lM  de  l'iaimilatiim. 


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PHONÉTIQUE.  -  CONSO.N.SES.  aJ3 

xipitXf,(,  itoxx(  ihes$.il.  p.  *Trbt  xî  [au.  «piî  ti),  «XKfjTTTio,  iwx-Ypaij'afJiïvoiç 
(hessal.  Igullufalci  au  lifu  de  denlalet],—  xàn  Ttavtà;,  xinirtot  [labiaUi  au  lieu  de 
déniait»],  kttS.n.heasa\.r=  un  rS;  comme  Attti'vatof  au  lieu  de  Atntivaîo;  [dentale 
au  lieu  de  labiale]),  ou  bien  elles  ont  changé  à  la  fois  le  lieu  et  le  degré  de  leur  arli- 
tulalion  (cf.  xàv  tovu,  xiyYpafi  [gulluiale  aa  lieu  de  dentale,  moyenne  au  lieu  de  la 
ténue],  —  xiëëaXc  [labiale  au  lieu  de  dentale,  moyenne  au  lieu  de  lénue],  ou  bien 
enfln  elles  se  sont  accommodées  soii  à  une  nasale  (cf.  xxv  v6^u,'1,  xxvvtûoa;,  xiu 

fijov,  y.a^'J.ti\ai},  soit  à  une  vibrante  (cf.  xip  fdoip,  xip  fi  o(,  xsppiÇcuoa,  —  xù 
x7Cïp'>iv,  KâXXmav),  soit  A  un  F  subséquent  [r(.  Hésiode  xxui^ut  p.  'xkF-Fci^iiç  := 
*xoitFaî«iî). 

337.  —  A'«  /a(iH,  -t  final  est  tombé  d'abord  devant  une  pausL' 
derrière  r,  c,  s,  puis  la  chute  du  t  après  ces  consonnes  est  devenue  la 
règle  (cf.  sem-per,  tantis-per  en  regard  de  l'osque  petiro-pert,  quain; 
fiiia;  Mannar,  dans  le  chant  di-s  Arvales,  vocatif  [' Mar]  répété  de  'Mûri, 
cf.  gén.Marti8;iecur  [skr.  y<ilii-ty\  lac  p.  'lad  [cf.  lact-is];  posp.post, 
qui  toutefois  est  la  seule  forme  classique. 

338.  —  Le  -d  final  persiste  en  latin  après  voyelle  brève  (cf  id,  quod, 
sed,  ad,  etc.):  dernière  voyelle  longue  il  est  tombé  dès  l'époque 
archaïque  devant  une  pause*;  <levant  consonne,  il  s'est  d'abord 
assimilé,  puis  la  consonne  double  ainsi  formée  s'est  dédoublée  (cf.  sëligo 
et  sepono  à  ci^té  de  sëd-itio,  ci  dessus,  i^  2C6,  t,  Reu.  IV,  p.  173  et 
g  314,  3°,  e,  p.  226).  Puis  la  disparition  du  -d  finai  après  voyelle  longue 
est  devenue  la  règle. 

339.  —  Consonnes  initiales.  —  Il  reste  peu  de  chose  à  ajouter 
aux  observations  déjà  présentées  ci-dessus  (^  2K9,  299  et  314,  4*). 
Rappelons  simplement  que  des  groupes  de  sons,  qui,  à  l'intérieur 
d'une  phrase,  se  rencontrent  à  l'initiale  d'un  mot,  sont  réduits  à  une 
seule  consonne  au  début  d'une  phrase.  On  a  vu  «ûu  en  regard  de  ÔTt 
MiOaiTo,  etc.;  en  latin  on  observe  des  réductions  dues  à  la  même 
cause,  et  ces  réductions,  qui  devaient  se  produire  uniquement  au  com- 
mencement d'une  phrase,  se  sont  généralisées,  parce  que  le  langage 
s'est  habitué  à  attribuer  par  excellence  à  la  forme  réduite  du  mot,  le 
sens  qui  appartenait  à  l'origine  aux  diverses  formes  pos^bles  de  ce 
mot.  Ainsi  tl-  s'est  réduit  à  1-  (cf.  latns,  porii',  ci-dessus,  ^  S66,  1°, 
Rbm,  II,  p.  172);  dl-  est  devenu  1-  peut-être  par  l'intermédiaire  de  11- 
(cf.  longus,  ci-dessus,  §  266,  2",  Rem.  IV,  p.  173);  gn-  est  devenu  n- 
(cf.  natus,  ci-dessus,  §  301,  3°,  Rkm.  I,  p.  208)  ;  le  groupe  italique  sU- 
qui  maintenait  le  t  au  commencement  d'une  phrase  (cf.  stlïs,  d'ob 
sclis)  l'a  perdu  après  certains  groupes  de  sons  dans  l'intérieur  d'une 
phrase,  d'où  »/-  réduit  ensuite  àl-(cf.  ci-après)  dans  lis,  procès:  le  même 

I.  La  p«nlituKO  ds  -t  ilun  Li  (urmc  teit  ni  dus  iraitembltbtelIKDt  i.  rtclioD  de  l'inilogie 
fgmn  pmniltin  da  U  1*  p«n.  da  iing.  d   ' 
S.  On  lit  nr  Ih  iaicripinni  «rchilquR 

snntôd,  eôd,  sententiid,  tid,  etc.) 


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Sli  GHAUHAIHIC  CUHPAHÉË  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

processus  explique  que  '  splien  ait  abouti  à  lien,  rate;  s-  est  tombé 
devant  m,  n,  1  (cf.  Dire,  laxus,  etc.,  ci-dessus,  §  308,  3°,  p.  320)  peut- 
être  même  aussi  devant  r,  s'il  est  vrai  que  rigeo  puisse  s'expliquer 
comme  on  l'a  dit  ci-dessus  (§  308,  2°,  p.  2(9)  ;  pt  est  devenu  t  (cr.  tilia, 
§  264,  Rem.  Ill,  p.  169);  qw  est  devenu  T  {cf.  rapor,  ci-dessus,  §  234, 
3',  p.  143);  enfin  dm-  s'est  réduit  à  m-  (cf.  materies,  ci-dessus,  §  314, 
4',  BBii.,p.  228.) 


FIS    DE   LA    PHONETIQUli: 


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DEUXIÈME    PARTIE 
ÉTUDE    DES    FORMES 


INTRODUCTION 

MÉTHODE    A    SUIVRE    POUR    L'ÉTUDE    DES    FORMES 

340.  —  «•■ree».  —  Il  j  a  quatre  sources  oii  Ton  peut  puiser  les  éléments  dune  élude 
des  formes  grecques  et  latines  : 

1*  Les  grammairiens  anciens  ; 
2°  Les  inscriptions  ; 
3*  Les  textes  des  poètes  ; 
4'  Les  textes  des  prosateurs. 

3H.  —  ClrwnMMlrieaa  sreea.  —  La  grammaire  Tut  longtemps  en  Grèce  une  branche 
de  la  philosophie  :  les  sophistes,  Platon  et  Arislote,  s'en  occupèrent  à  l'occasion,  mais 
ce  furent  surtout  les  stoïciens  qui  en  donnèrent  la  théorie'.  Avec  la  fondation  de  la 
hibliothèque  d'Aleiandrie  commence  une  pdriode  oii  la  grammaire  se  sépare  tout  ï  fait 
de  la  philosophie.  Les  premiers  travaux  portèrent  sur  le  texte  d'Homère;  tels  furent 
ceux  de  Zénodote  d'Ëphèse,  premier  bibliothécaire  d'Alexandrie,  qui  vivait  vers  2S0  av. 
J,-C,  et  d'Aristophane  de  Byzance,  cinquième  bibliothécaire  {vers  2O0],  Son  successeur, 
Aristarque  de  Samothrace  {né  vers  222,  mort  vers  ISO  av,  J.C.)  ne  s'occupa  pas  seule- 
ment du  texte  d  Homère  et  des  poètes  comme  Pindare,  Aristophane  et  les  Tragiques, 
mais  il  fut  encore  le  fondateur  d'une  école  de  grammairiens  qui  se  continua  jusque  dans 
les  premiers  siècles  de  l'empire.  Aux  disciples  d'Aristarque  (al  'Apiorip/sin)  s'oppo- 
sèrent bieniflt  les  disciples  de  Craies  {oî  KpiXfii-tiioi).  Cratès,  né  i  Mallos,  en  Cilicie, 
contemporain  d' Aristarque,  mais  plus  jeune  que  lui  et  bibliothécaire  à  Pergame,  avait 
fondé  en  effet  une  école  de  grammairiens  rivale  de  celle  d'Aristarque.  Nous  n'avons 
des  travaux  des  uns  et  des  autres  que  de  courts  fragments  conservés  par  les  grammai- 
riens postérieurs  ou  par  les  scoliastes*. 

Le  plus  illustre  représentant  de  l'école  d'Aristarque,  Den^s  le  Thrace,  né  vers  ttO 
av.  J.-C,  enseignait  &ltomedu  temps  de  Pompéeel  avait  composé  un  traité  de  grammaire 
(té^vi)  Ypai^iMiTix:^).  Un  ouvrage  portant  ce  titre  nous  est  bien  parvenu  sous  le  nom  de 
Denys,  mais  on  doute  qu'il  soit  vraiment  de  lui'.  Un  autre  grammairien,  Dracon  deSlra- 
lonicée,  qui  vivait  peu  après  Aristarque,  paraît  avoir  appartenu  aussi  à  son  école;  mais 
le  li-aiU  tur  Iti  milre»  drt  poélet  grec;  traité  qui  porte  son  nom  et  qui  se  trouve  dans 
l'édition  de  Tzeiiès  donnée  pnr  Hermann.  est  une  compilation  de  beaucoup  postérieure. 

l.TOT.ur  n  ujfl  l'oBiraga  de  Stiuttbil,  âeieA.'rAte  der  SprachwiHenicha/l  bii  de»  Grieclitn  u. 
lammt,  Berlin,  Da««Icr,  18»]. 

1.  C'atUcu  pour  It*  flAomil  de  Zinodole,  pour  Ih  ),i|tt;  d'AriMophaDa  [donl  la  frlEnKali  ont  Ht 
reneillia  at  pabliti  par  Nanck,  1848),  ponr  Aristarque  (cr.  l'ourragc  do  Lohra,  de  Ariilarchi  iliutiii 
BonierUi$,  IS33;  f  M.,  IseS:  3-  «d.,  moi  ohingtneMi,  IS8G}.  Quant  &  Cralis  da  Xalloi.  on  do 
eonBiil  que  le  litre  de  tti  ouiragca;  par  ei.  {idpBuai;  'liiàSo;  xoii  'Olwxatiai  on  neurLiTrci, 
coiwMnUirM  lar  Héiiode,  Euripide  ol  Arbtopbauc;  Tof.  la  aoDographie  de  Wai-juhi-ii.  tSSO. 

3,  Tdj.  le  tome  II  dei  Aiutdola  do  BekliBr,  ol  ri.  CuHura,  Den^i  te  Thract  (daui  VAanaairt  di 
i'Aitoeiation  dei  Éluda  grteqtia,  1877). 


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Sie  GnAMMAIRE  COMPAIŒE  DU  GlIEC  ET   DU  LATI.N. 

Tous  ces  grammairiens  nous  sonl  en  somme  peu  omnus  et  l'on  peut  en  dire  aulani 
de  Trvphon  qui  vivail  A  l'ëpoque  d'Auguste  et  dont  nous  avons  quelques  fragments 
publias  dans  VAmmonioi  de  ValckenaCr  et  seulement  deuv  petits  traités  complets  itiBr, 
U'ittoç  et  icEpî  ^^i'lt<ùt'.  Mais  nous  sommes  moins  dépourvus  pour  ceux  qui  suivent. 
De  Hœris  l'Aliicisle  qui  vivait  vers  l'époque  d'Hadrien  nous  avons  les  Xt^ti;  'ATtixûy 
x«l  'EXXtîviuï  xati  ffT*i/EÎt.v  (éd.  I.  Bekker,  Berlin,  1833).  D'ApoUonios  Dyscoie, 
coiilemporain  d'Antonin  le  Pieux,  nous  avons  conservé  quatre  traités:  iccfi  àv-cuvu^j^fiiï, 
lecpl  tjt'.ppij^n.itiov,  7t«pl  ffuvSÉa(ji.ci>¥  et  Ttspï  ouvtïîïiùî  (celui-ci  en  quatre  livres).  Ces 
traités,  édités  d'abord  par  1.  Bekker*,  ont  élé  réimprimés  dans  le  tome  premier  des 
Grammalici  giteci*.  Le  fils  d'Apollonios.  X.\\as  Herodianus,  avait  composé  sous  Harc- 
Aurële  une  foule  d'ouvrages  de  grammaire,  entre  autres iin  traité  en  vingt  livres,  icipi 
xaOoXixTJç  TtpomuSfoiî.  Les  fragments  de  ces  divers  ouvrages  ont  élé  réunis  et  édités 
p.ir  A.  Lenti  qui,  de  plus,  a  e,s.suyé  de  reconstituer  la  doctrine  d'Hérodien  à  l'aide  de  ses 
abràviateure,  Arcadios  d'Anlioche,  Etienne  de  Byzance,  ChiBroboscos,  Théognosie,  etc.  *. 
A  la  même  époque  vivait  Phrynichos  de  Bilhynie  ;  de  tous  ses  ouvrages  il  ne  nous  reste 
qu'une  ixX(.Y''l  f^jULiTiiiv  xal  ovûiiâToiv  'Attixdiv',  précieuse  pour  la  connaissance  du 
dialecte  attique,  et  une  a^EpictiXT)  ^r^ipaoxEuv^  '.  Sous  Commode,  le  grammairien  Julius 
Poltux  (HoXuStÙKTit),  originaire  de  NaukratJs  en  %yple,  professeur  de  rhétorique  à 
Athènes,  avait  publié  un  'Ovt.uiortxov  en  dix  livres,  ouvrage  fait  sans  crillque  et  sans 
soin,  mais  utile  pour  nous  à  cause  des  renseignements  qu'il  renferme  çà  et  là  sur  la  langue 
et  les  antiquités  grecques''.  Plus  précieux  encore  est  le  livredu  grammairien  ValeiiusHar- 
pocraUon,  dont  ladate  est  incertaine,  puisque  pour  les  uns  il  vivait  dans  la  seconde  moitié 
du  deuxième  siècle,  tandis  que  pour  les  autres  il  serait  né  au  troisième  et  même  au 
quatrième  siècle.  Quoi  qu'il  en  soit,  il  nous  a  laissé  sous  le  nom  de  AeÇix^v  tù>v  Sïxk 
^r,T0p(0V  des  renseignements  non  seulement  sur  les  personnes  ou  sur  les  circonstances 
qu'il  nous  fout  connaître  pour  comprendre  certains  discours,  mais  encore  sur  te  sens 
des  expressions  juridiques,  le  toutnbrégé  et  coordonné  d'après  des  ouvrages  aujourd'hui 
perdus'.  Nous  n'avons  rien  conservé  d' Arcadios  qui  vivait  un  peu  après  Hérodien  et  qui 
nvail  composé  de  nombreux  travaux  de  grammaire.  L'ouvrage  qui  nous  est  parvenu 
sous  son  nom  n'est  pas  de  lui  ;  Preller  l'attribue  à  Theodosios  ;  c'est  un  traité  d'accen- 
tuation {ïtipi  tûvtov)  en  vingt  livres,  extrait  du  travail  analogue  d'Hérodien*.  Ammo- 
iiios  d'Alexandrie,  grammairien  de  la  Qn  du  quatrième  siècle,  nous  a  laissé  une  sorte 
de  traité  des  synonymes,  Tutp'i  àjioiwv  xs'i  Siatpopwv  Xiïewv".  Hesyctiios  (ou  Hésychius, 
d'Alexandrie  vivait  peut-être  à  la  Qn  du  quatrième  siècle",  mais  d'autres  le  placent 
l>eaucoup  plus  tard.  Il  nous  est  parvenu  sous  son  nom  un  rerueil  de  gloses  fort  impor- 
tant malgré  les  inlerpolaiinns  qui  le  gâtent".  L'époque  où  vivait  le  grammainen 
Theodosios  n'est  pas  moins  incertaine;  ses  sioiywT'''^'  xavôvtî  ont  élé  publiés  dans 
le  tome  deuxième  des  Antcdola  de  Bekker.  Georges  Chœroboscos  ou  Tecbnicos  avait 
composé  sur  rel  ouvrage  un  commentaire  que  nous  possédons  :  il  vivait  au  quatrième 


I.Êciilèt  p«T>oi>  VclKo,  li 

S5Î. 

3.  lUpl  âvTuvu[iIa;,«d. 

I.  BcVkcr 

:  ntpl  in< 

pptllliTUV,  Bek 

kw,  Antcdola  grxc 

n.  11. 

5J7-  Ois  ;  jtBol  irjviSiau.(iiv, 

ibid..  pp 

.  (77-3 

iD:  ^Tipli 

tl^ïTiïSUÎ,  éd. 

1.  Bokkor,  l»IT. 

î.  R.  S««m..  et  G.  l«ua 

.,  foi-piu 

1,  fur.  1.  Lcip>ig. 

Toub 

1879.  U  doeirinc  d-ApollouiD 

Il  IK^mlo 

udiéc  p>p 

K.  E<u»,  Àpollt 

mi«i  Dycok.  Piris, 

le,  Ldp; 

lig.  TeiibD< 

I.  Ëdilé  par  C.  A.  t.olH4:k  c 

1  pu-  Bulhcrbrd  c» 

1.  VùJ.  BiH»,  Asrcdota, 

1.  1,  p.  1 

-7t. 

7.  U.  G.  I)»».r,  Uirtif. 

tiitm 

1,  Berlin,  1 

8(8. 

H.  Vay.  l'édillDD  do  G.  Dixd 

'•«1.  (18 

il),    colle 

do   1.  B»»*!! 

\i-i3)  o<  colle  <lo  G. 

Uiudorr, 

K.  iid.daG.  DindorT.  Lci|)U| 

s.  im; 

là  ocUo  do 

M.  ScUniiJI,  I8C 

10.  Ëd.einllinledaL.  C. 

ml'cI  g. 

U.Suinsi 

Ii(i8ii). 

ii.a.  fl.  rf.  A.,  a,  flî. 

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MÉTHODE  POUB  LËTUDE  DES  FOHMES.  94-7 

ou  au  cinquième  siècle'.  On  a  cru  pouvoir  placer  après  le  cinquième  siècle  le  grammai- 
rien Philémon  donl  nous  avons  un  Xiîuôv  ttyyaXoytx.hv,  mais  il  n'est  peul-èlre  pas 
antérieur  de  beaucoup  ù  VElymologicum  magnum'.  Quant  à  Siephanos  {ou  Etienne)  de 
Byiance,  il  vivait  ceriaineraeni  vers  610  sous  llëraclius;  c'est  le  dernier  représentant 
de  l'école  astronomique  d'Alexandrie  ;  c'était  aussi  un  gi'ographe,  mais  ses  fOvtxx' 
intéressent  aussi  la  grammaire.  A  la  même  époque  qu'Etienne  vivait  Jean  d'Aie.'iandrie 
surnommé  Pbiloponos  ou  Grammaticos.  On  a  sous  son  nom  deux  traités  abrégés 
d'Hérodien,  ouv«yioyti  tûv  irpo;  5[î(popov  injusiiiav  3'.ïçopco(  Tovoujxtvwv  Xt^tuv' 
et  Tovixà  ■Ko.f'XfiiXfiMtx^.  Beaucoup  plus  lard,  au  neuvième  siècle,  Phoiios,  patriarche 
de  Conslanlinople  et  ancien  précepteur  de  l'empereur  Léon  VI,  composa  deux  ouvrages 
qui  sont  du  plus  grand  intérêt  pour  la  connaissance  de  l'antiquité  grecque.  Le  premier 
(pifiXiftÔT^xY]  OU  MupidêtêiîJî)'  contient  la  description  des  280  ouvrages  qu'il  avait  lus 
durant  son  ambassade  en  Assyrie;  souvent  il  ne  se  conlente  pas  d'une  sèche  notice, 
mais  il  donne  des  extraits  plus  ou  moins  longs  de  livres  perdus  aujourd'hui.  Le  second 
(Xt^Eitiv  iTuvgLYdiYï)}^  est  un  glossaire  par  ordre  Alphabétique  des  orateurs  et  des  histo- 
riens grecs.  Malheureusement  II  nous  est  parvenu  mutilé  par  endroits  et  défiguré  aussi 
par  des  additions  postérieures.  Le  grammairien  Theognoste  est  aussi  du  neuvième 
siècle;  ses  xccvdvt;  abrégés  d'Hérodien  sont  publiés  dans  le  tome  àeaxième  da  Anecdota 
Oxonieniia  de  Cramer.  Vient  ensuite  l'ouvrage  connu  sous  le  nom  A'Elymologkum 
magnum,  qui  semble  avoir  été  composé  vei-s  l'an  990*  par  un  grammairien  inconnu.  Ce 
travail  de  lexicographie  a  vraisemblablement  précédé  celui  de  Suidas  dont  on  ne  connaît 
pas  exactement  la  date,  mais  qu'on  peut  &  coup  sOr  placer  avant  l'époque  oili  vivait 
Euslaihe.  Suidas  nous  a  laissé  un  lexique  composé  à  l'aide  de  glossaires  plus  anciens, 
de  scolies  (surtout  du  scollasle  d'Aristophane]  et  de  traités  grammaticaux  perdus.  Ce 
lexique  est  par  endroits  aussi  biographique,  ce  qui  le  rend  précieux,  malgré  des  erreurs 
Cormelles,  non  seulement  pourlegrammairlen  mais  aussi  )iour  le  philologue*.  Eustilhe, 
archevêque  de  Thessa Ionique,  mort  en  1198,  nous  a  laissé,  sous  le  litre  de  ttipekSc'XocI 
lî;  Tvjv  '0|jLr,pou  'Oèùs^siav  xctl  'IXixSa,  un  commentaire  d'Homère,  précieux  en  ce 
sens  qu'il  a  été  puisé  à  des  sources  anciennes  aujourd'hui  perdues'".  Nous  avons  de 
Zonaras,  mort  après  1118,  une  auvfiym'j^  XÉ;tiDV  assez  utile  ".  De  même  Grégoire  de 
Corinlhe,  qui  vivait  vers  IISO,  a  laissé  un  traité,  ntpl  SiaXÉXTuv,  qu'on  consulte  avec 
fruit".  Au  douzième  siècle  aussi,  le  poète  Jean  Tzelzès  avait  composé  un  commentaire 
explicalir  de  VUiade  {i%^^^'yt^ali  'IXiiBoç),  où  l'on  trouve  des  renseignements  plus  ou 
moins  complets  et  exacts  sur  la  langue  et  les  formes'*.  Enfin  l'on  peut  encore  citer 
parmi  les  grammairiens  grecs  :  Thomas  Magister  (Theodoulos),  vers  13)0,  auteur 
d'ovOjiiTuv  'A-tTiitûv  ÉxXofat'*;  Manuel  Moschopoulos,  dans  la  deuxième  moitié  du 
treizième  ou  du  quatorzième  siècle'",  Theodoros  Gazés  (Tliéodore  Gaza)  deThessalonique, 
mort  en  1478,  auteur  d'une  Tpti(Xu.iTtK->]  eîffiif"Y'^'  Imprimée  à  Venise  en  1495  et  très 

I .  £d.  GiitbKi,  Oirotd,  I  sii. 

î.  L'ourrifedePbilJnwD  ■  m  tàMfti  Fr.  Ounn,  Bcrtlu,  \»H. 
l.Ëd.  Ueiiiïkï.  i%W. 

t.  Ëd.  EgMoiir.  isss, 

5.  Éd.  G.  Dindorf.  L»piig.  lS«i. 

s.  td.l.  Bïkkcr.  IS!4. 

7.  Éd.  Niber,  MU. 

H.  fid.  GaiiTord,  OtTord,  ISiB. 

9.£d.  BernhinlT(Hilt<.  l8a(-tSoJ)ct  I.  Bckker  (Bsrlin.  ISSI). 

10.  Éd.  princep),  l«na.  IS41;  «d.  Slillbiiuii,  Lo|>iig,  ISi}-ls»e. 

II.  Éd.  riUmun.  Lcipiig,  ISOS. 
li.  Ëd.  5«lwrer,  Uipiig,  1811. 

13.  Éd.  G.  Henuuin.  Lnpiig,  ISI4.  Cf .  la  InmiM  III  cl  IV  ia  Anecdota  Oxonimtia  cl  lu  Unw  I  dn 
iatedota  Pariiiemia  de  Crtmer. 

14.  Éd.  RilMbl  (Uallf .  IS3l)elB«k(SuignhiiiKD,  IS3t). 

15.  Tor.  TilH,  Lcipiiget  PnpK.  ISll,  In  Anecdola  da  BidunuiD.  da  BoisHuiidp,  1«  Grégoire  de 
CoriBi/ieàt  Sàuittr.  <lc. 


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iiif  GRàMMàlRE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

ri^pandue  à  cette  Époque.  Tous  ces  grammairiens  s'occupant  presque  exclusivement  des 
formes  nous  rournissenl  des  renseignements  tr^s  précieux,  surtout  quand  ils  les  puisent 
aux  sources  anciennes'.  Tout  ce  qu'ils  ont  de  bon  ou  &  peu  près  a  passé  dans  le  7Ae- 
sourut  d'Henri  Estienne,  que  les  travaux  de  Guillaume  et  de  Louis  Dinilorf  ont  encore 
perfectionné  et  enrichi. 

342.  —  InserlptloMa  grecqueB.  —  Mais  Si  utiles  que  soient  ces  divers  témoignages, 
ils  le  cèdent  naturellement  à  ceux  que  nous  donnent  les  inscriptions;  les  travaux  qui 
durant  ces  dernières  années  ont  contribué  le  plus  A  redresser  les  erreurs  tradition- 
nelles sur  les  formes  sont  fondés  sur  les  inscriptions'. 

343.  —  lH«N«>erlu  frcca.  —  Là  où  le  témoignage  des  inscriptions  et  celui  des 
grammairiens  nous  font  défaut,  nous  ne  pouvons  que  recourir  aux  textes  des  auteurs, 
mais  ici  il  faut  éire  d'une  prudence  extrême  et  se  rappeler  d'abord  que  les  poètes 
sont  d'une  plus  grande  autorité  que  les  prosateurs.  En  effet,  les  formes  employées  par 
les  poètes  sont  garanties  par  le  mètre*. 

Pour  ce  qui  est  des  prosateurs  on  pourra  les  utiliser,  mais  A  condition  qu'ils  noua 
aient  été  transmis  par  de  bons  manuscrits.  Ainsi  le  Paritinui  A  de  Platon  est  une 
autorité  pour  le  dialecte  attlque,  parce  qu'il  a  conservé  des  formes  attestées  par  les 
inscriptions  et  les  grammairiens,  comme  SaffiXfjf,  tjxtixovi,  «Éitcotiii,  etc.  Mais  beau- 
coup d'autres  donnent  des  formes  qu'on  sait  ne  pas  être  atiiques,  et  dès  lors  il  ne  faut 
tenir  aucun  compte  de  leurs  leçons,  pour  ce  qui  est  des  formes*. 

344.— CmmnMilrieMaladBii.  — Le  premier  des  grammairiens  latins  dont  nousayons 
conservé  des  fragments  importants  est  M.  Terentius  Varro,  élÉve  de  L.  jGlius  Slilo.  Des 
vingt-cinq  livres  dont  se  composait  son  traité  dt  Lingua  I.al(na  dédié  k  Septumius  et  à 
fïcéron,  il  nous  reste  les  livres  VAX,  monument  précieux  de  la  science  gramma- 
licale  des  Latins  A  l'époque  de  Océron  ;  malheureusement  ce  fragment  même  est  mutilé 


1.  li>  Hronl  blan  pli»  eoimnodH  l  einiauKcr  qiutid  icrt  Itrniinéo  U  caUe«tii>n  pnbliée  ckei  Tnibofr 
p(p  ScIiDeidsr  «I  l'blig. 

3.  Corpui  inieriflioHHni  grtcafum  {C.  I.  G.),  pubtit  1  Berlin,  ISi»-IST7  —  Kincainn.  Kvnu  rt 

t  l  4;  I.  lit.  1  al  3  ;  t.  IV  tiupplén.).  1-3.  —  tnieripùmei  çrmt*  anliqaiaimm  prMttr  allittu  in 
Atllta  rr/wrfoj  (U.  pu-  B.  nauu.,  Berlin,  ISSÎ).  —  H.  Couir,  Sammluiç  âer  frietlittthtit  DialekI- 
•  luehripeH  it.  I,  Gnetliiigi»,  IBSt;  I.  H,  Gnlling.,  ISBÏ-«!,I.  ni,  Gott..  IS8«-eS  ;   I.  iV,  Indei,  ea 

S*  M.,  Llipi.,  ISÏ3.—  Aneienl  Gretk  initriptloiu  in  tht  Brilltk  Xumm,  I.  I  lAUiqw],  piibl.  par 
Uicu,  IST4;  t.  Il  [i:t««  «olral»  d  Rplcnlrionalf,  Filoponfcw],  publ.  par  Nivigx.  IB81;  t.  111,  I 
[PncDC,  Iuok].  Ï  IRphèsc).  palA.  par  Hicu,  UNS,  ISÏO;  t.  IV,  t  [Cnidf,  HatkarouM,  BraneUd*; 
publ.  par  G.  Hinscnriui,  IBDl.  —  Imeripliona  Grrem  SKÎl'r  H  IMtt  (Bcrlia.  ISSO).  —  L« 
naurrtk*  inKripliaas  aoni  publia»  à  mcsnro  qn'on  In  d«ci>uTrc  par  l"Af>r,vaiov,  le  BalltUn  dr 
eorrapondana  hellénique  nlln  3tiU/ieïlungefi  des  anhKetog.  Initiluts. 

a.  Lei  poMea  atliqiiH,  par  otcmple,  garanlisicnl  l'eiactiluda  do  Idla  on  Idle  foriK  nm.  tauB  celt.  <n 
poDrrait  juger  (Dipeclr.  Hall  ici  mime,  quand  an  inioqiu  leur  aularilf,  il  Taul  UMr  de  certaine!  prfcau- 

{par  le  dactyle  au»i,  oiaii  itec  certaines  rnlridiona,  cf.  G.  Dtn>aar,  de  Melril,  au>  p»>d>  hnpilr* 

[remplicé  quelqueluit  par  le  prar^leuHiiatique;)  ;  cnfln  que.  cbei  les  Iragiquei,  l'aoepetle  psI  admis  à 
l'aecaiioD  au  premier  pied  et  aui  quutre  pJeJa  suiTtuli  quand  il  it^*  ^''"'  '""■'  V^f"- 

4.  Celte  doctrine  est  la  aeula  qui  puioa  noua  ueltrc  à  l'abri  dm  erreurs.  Voiei  lea  rituMats  prideui 
deceltcnMbiKtodanslp9lravauidcCoiiT,  Varir  leeliona,  A'ooz  Ircfionri,  etc.  (recueil)  d'arliclMpabliia 
dani  la  ifnemo'i/ne);  et.  KivTOi,  Ai-fio;  'Ep|t?i;,  Lejde,  I8CI1  d  nilr.--  N.  Wicnuiti.  Cur»  epïçra- 
phict  ad  Grammmknm  Orrmm  lApoeliu  êcxnKOi  perilnenlet,  iseï,  —  (Unt,  Qatslionei  epigra- 
phinm  de  dialeelt  Allica  relailiorr  (Oitlaa,  Studien.  I.  VIII,  1S7S).  —  B.  ViiHaaninD,  Lapîdam 
de  diateelo  Alliea  leslimonin,  llirecbt,  l§ftO.  —  0.  BiHim,  Itetiue  di  phihlogie,  t.  V,  1*1  aqq.  ; 
(.  IX.  p.  *t  K|q.  —  A,  tel  BiKaaa,  arlictca  dana  la  ZeiUehrifl  fîlr  OymnatialreieH  (Thttttac\eii 
der  Qlliiche»  t'oriamlekn,  IS7*,  p.  ei«i  1»7T,  p.  1;  iSSÎ,  p.  I»i),  etc.),  et  dana  le  Jahret- 
berieht  de»  phil.  Vtnini  de  Berlin.  Vof.  enBn  lea  inlroductions  muea  par  Scbaui  en  t«te  de  aes 
dneraea  «diltona  de  llalon  (chei  TaBCbnili),  le  Thucydide  de  Siul  (cbei  Teabner.  a'M  canHunlaire 
en  latin);  Vin  Uiawiaui,  Sludia  Thnrudiflea,  ISS9:  Siiai.  Qniiulonti grammalitB  ad  Thueydiirm 
ptrlinnlei.  I'  Mil.,  Teubner.  ISS*. 


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MÉTHODE  POUR  L'ÉTUDE  DES  FORMES.  3J9 

en  quelques-unes  de  ses  parties  et  gftid  par  des  interpolations  en  beaucoup  d'autres'. 
Jules  César  avait  composé,  sous  le  titre  de  de  Analogia,  un  traité  en  deux  livres  dédié  aussi 
àCieéron;  il  y  rappelait  les  lois  qui,  d'après  les  idées  reçues  à  l'époque,  devaient  régler 
la  forme  et  la  flexion  des  muts.  11  ne  nous  en  reste  que  quelques  débris*.  Dans  tes  cha- 
pitres XLV  à  ILViii  de  VOrator,  Cicéron  a  cité  un  cerlain  nombre  de  formes  latines 
qui  nous  éclairent  sur  quelques  points  de  li  dérivation  et  de  la  flexion.  Enfin,  A  l'époque 
d'Auguste,  M.  Verrius  Flaccus,  précepteur  de  Gaius  et  de  Lucius,  petiis-cnfants  de 
l'empereur,  avait  sous  le  titre  de  de  Verbonim  signi/tcalu,  composé  une  sorte  de  travail 
lexicographique  que  l'abrégé  de  Festus  a  malheureusement  fait  périr'.  L'époque  où 
vécut  Sex.  Pompontus  Festus  est  incertaine,  mnis  on  est  porté  à  admettre  qu'il  appar- 
tenait â  In  seconde  moitié  du  deuxième  siècle  ap.  J.-C.  Son  abrégé  du  travail  de 
Verrius  Flaccua  comprenait  vingt  livres  qui  ne  nous  sont  pas  non  plus  parvenus  en 
entier.  En  effet,  Festus  a  été  abrégé  à  son  tour  par  Paul  Diacre,  contemporain  de  Char- 
lemagne,  et  comme  il  arrive  toujours  en  pareil  cas,  l'abrégé  a  fait  négliger  l'original. 
Tandis  que  nous  possédons  tout  l'ouvrage  de  Paul  Diacre,  il  ne  nous  reste  de  l'Œuvrede 
Festus  que  les  neuf  derniers  cahiers  [qaalemiones)  du  coilex  Famesianut  [ms.  du  oniième 
siècle  aujourd'hui  à  Naples)  commençant  au  milieu  de  la  lettre  M  ;  les  sept  premiers 
cahiers  avaient  déjà  disparu  en  1417,  et,  parmi  les  neuf  qui  restent,  trois  (cah.  Vlll,  X 
et  XVI)  ne  nous  sont  parvenus  que  par  des  copies  faites  au  quinzième  siècle'. 

.Mais  &  partir  du  premier  siècle  de  notre  ère,  les  travaux  de  grammaire  latine  se 
niulliplient.  Contemporain  de  Néron,  le  grammairien  SI.  Valerius  Probus  avait  produit 
une  œuvre  considérable.  Non  content  de  donner  des  éditions  de  Vii^ile,  d'Horace,  de 
Lucrèce,  de  Térence  et  de  Perse',  il  s'était  occupé  du  vieux  latin  et  avait  laissé  un 
grand  nombre  d'observations  qui  furent  éditées  après  sa  mort.  .Vous  n'en  avons  que 
des  extraits  faits  plus  tard',  ce  qui  leur  âte  presque  toute  valeur.  Quant  à  l'ouvrage 
connu  sous  le  nom  à'Appendix  Frobi,  il  lui  a  été  faussement  attribué  sur  la  foi  d'un 
seul  manuscrit  (le  UonlepeMulania  306].  Le  nom  de  Probus  était  resté  comme  celui  d'un 
grammairien  modèle,  et  les  copistes  ne  paraissent  pas  s'être  fait  faute  de  s'en  servir  pour 
un  certain  nombred'ouvrages  de  grammairedoni  les  auteurs  ne  leur  étaient  pas  indiqués. 
A  peu  près  k  la  même  époque  que  Valerius  Probus,  Pline  l'Ancien,  dont  l'activité 
littéraire  infatigable  ne  trouvait  pas  à  s'employer  sans  danger  dans  les  dernières  années 
du  principal  de  Néron,  s'était  tourné  vers  les  questions  de  grammaire  et  avait  composé 
un  traité  {duhii  termonU  libri  octo],  dans  lequel  il  se  proposait  de  mettre  un  terme  aux 
hésitations  de  l'usage  relativement  à  l'emploi  des  formes  du  lalin^.  Ce  traité  est  perdu  ; 
''mais,  au  troisième  siècle,  C.  Julius  Romanus  s'en  servit  pour  composer  ses  ouvrages, 
qui  ont  passé  en  grande  partie  dans  Van  gi-ammalica  de  Cliarisius'  :  il  nous  est  donc 
possible  de  reconstituer  i  peu  prés  l'œuvre  grammaticale  de  Pline'.  C'est  gr&ce  aussi  A 

l.  Édillou  d*  L.  SriHiir,  (Berlin,  ISiS).  d*0.  HFu»  (I^ipiig.  1833)  ^  e«lt«-cl  ■  Krii  de  nind^lo  ù 
f..  EaaEii(Pv>>,  I337t;  mis  tt  plu>  inporUole  Ht  «llo  d'A.  Spimni.  (Bcrtin.  1885). 

t.  Voy.  NirTBilHT,  éd.  de  Ciur  (leiT).  p.  753;  Dm»,  éd.  de  C«w  (III.  p.  lii).  Sur  lei  doctrinci 
KFUBowliutiw  de  Cé$ir,  lof.  F.  Saïuni,  dt  C,  Julio  Crsare  gmmmalico  {H«IJo,  I  §83)  ;  l«  frigmoiil» 
CDiHenéiuDtàIap>gel3. 

i.Lndébr»  quieo  reelmloDl  tli  recueillii  ptr  0.  MOlJer  du»  son  idilioa  de  Pestas  (pr«^.,  p.  un). 

f.  Vay.  l'édilioD  d'O.  HCuu  (I83S  ;  î'  éd.,  Lfipi..  I8§D}  et   celte  de  TuMwim  dm  Posoa.  —  Sur 

Fali  dt  wrbemm  iignificationt  liMa  gimilionà  (K/iaigiborg.  !««<)  et  BiiTiiniiix  (Verriaiiiàcle 
Fortehungen,  Breelia.  1887,  duu  Im  Bml.  Athaadl.,  t.  I,  l'Ii'r.). 

S.  Voy.  K.  ScuR,  Gachichie  der  rUmitchea  Lillrratur,  §  177  (Butdbuch  d'Uin  lan  Kailcr, 
IT"  B^bukd.  p.  431). 

8.  VoT.  l'idit.  deltiiL,  CromnKMfei/afini.  I.  IV,  pp.  3,47.  IV3.  207. 

;.  Vui.  aur  U  dwlrioe  de  Fliuc.  Si^hlitii.  dt  Pliaii  ili^dih  grammalità  (HordhiuKD.  IS«3|. 
nerriMBir,  Journal  of  PhiMogy  (l.  XV,  p.  101)  tt  Dimn»,  Zvr  Ftexiamkhre  da  Uterm  Plinint 
(Symb.pbiti>l.  B»uiver»..p.  fl*7). 

S.  Voj.  Fiwi,  de  C.JuUq  Bomaiio  Charini  amlare  (FltcLeiaee,  Jahrb.  Sapplenw^th.  XTIII.  587  iqq.). 

».  Vo]r.  SuWTTxtLLii,  De  C.  Pliai  Seeutidi  litrii  grammalitii  (fierol.  DiBert.,  IB5S}i  Haunui, 
Otutiliimi  Chariiiaim  {Btrmti,  11,  139  eluir.);  W.  Bien.  Aelignù,  etc.,  Tenboer,   iHH. 


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350  GRAMMAIRE  COMPAREE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 


Charisius  que  nous  connaissons  la  doclrine  de  Q.  Remmius  Palœmon,  le  premier  <iui 
composa  une  vérilablc  grammaire  latine  ei  dont  l'influence  fut  longtemps  sans  rivale. 
Q.  Remmius  Palœmon'  florissait  en  l'an  47  de  notre  ère.  Rien  qu'on  trouve  dans  Quin- 
tiiien  (liv.  I"",  chnp.  iv  à  vu)  des  renseignements  précieux  pour  la  grammaire,  il  fout 
aller  jusqu'à  l'époque  de  Trajan  pour  rencontrer  de  véritables  grammairiens  de  valeur, 
Velius  Longus  et  peut-ftre  aussi  Flavius  Caper.  Sous  le  nom  de  Veiius  Longns,  il  ne 
nous  est  parvenu  qu'un  traita  de  orlhographin*.  Quant  1  Flavius  Caper,  il  avait  composé 
deux  traités  de  grammaire,  l'un  intitulé  de  lingua  Latina  ou  de  lalinilute,  l'autre  Lihri 
dubii  geneiii  {ou  $ei-monit),  dans  lesquels  ont  largement  puisé  Charisius  et  PrJscien. 
Nous  avons  sous  son  nom  deui  petits  ouvrages  de  Oi-lhogi-aphia  et  de  Verbi»  dabii*, 
mais,  selon  toute  vraisemblance,  ce  ne  sont  que  de  maigres  extraits  de  ses  grands 
ouvrages^.  Sous  Trajan  ou  sous  Hadrien,  Ctescllius  Vindex  avait  écrit  une  sorte  de 
lexique  par  ordre  aJphabétique,  Slromateu*  ou  Leetione»  aaliquw,  dont  d'importants 
fragments  nous  ont  été  conservés  par  les  grammairiens  postérieurs*.  Mais  le  plus 
céli^bre  des  grammairiens  de  cette  époque  fut  Q.  Terentius  Scaurus;  il  vivait  sous 
Hadrien,  et,  outre  des  commentaires  sur  Plaute,  Virgile  et  Horace,  il  avait  laissé  une 
grammaire  latine  :  nous  n'avons  que  deux  extraits  de  ce  dernier  ouvrage,  l'un  nous  est 
parvenu  sous  le  litre  de  de  Orlhogeapkia* ,  l'autre  traite  des  adverbes,  des  préposi- 
tions, etc.'.  L'ouvrage  d'Aulu-Gelle  {Soctei  Allicm  en  vingt  livres)^  louche  à  tout;  il 
n'est  donc  point  étonnant  qu'il  s'j  trouve  des  renseignements  utiles  et  intéressants  sur 
la  grammaire  latine*.  On  peut  dire  qu'avec  Aulu-Gelle  commence  la  mode  des  extraits  ou 
des  abrégé,  mode  qui  a  causé  tant  de  dommages  a.ui  œuvres  originales  et  en  a  tait  perdre 
un  si  grand  nombre.  La  grammaire  n'échappe  pas  â  la  loi  commune;  au  troisième  et  au 
quatrième  siècle,  c'est  à  peine  s'il  y  a  quelques  travaux  originaux  et  personnels  :  on  se 
borne  ï  abréger  les  grammairiens  antérieurs.  Ainsi,  à  la  fin  du  troisième  siècle,  Nonius 
Marcellus  compose,  en  faisant  de  nombreux  emprunts  à  Aulu-Gelle  et  aux  écrivains  anté- 
rieurs, une  compendiosa  doclriiia,  sorte  de  recueil  d'expressions  et  de  termes  antiques 
rangés  quelquefois  par  ordre  alphabétique .  La  science  de  N'onius  n'est  que  superficielle, 
sa  critique  est  nulle,  mais  les  citations  qu'il  fait  des  anciens  écrivains  sont  très  nom- 
breuses et  nous  apprennent  bien  des  choses  sur  la  langue  latine*.  Vers  le  milieu  du 
quatrième  siècle,  le  grammairien -rhéteur  C.  Marias  Victorinus  rédige  une  art  grantma- 
liea  en  quatre  livres  dont  le  premier  seulement  traite  vraiment  de  questions  de  graro- 
maire,  les  trois  autres  étant  consacrés  â  peu  près  exclusivement  i  la  métrique'*.  A  la 
même  époque  que  lui,  .Elius  Donatus  extrait  des  travaux  antérieurs  une  grammaire  {w* 
grammaliea)  dont  les  principes  ont  servi  de  fondement  &  la  grammaire  latine  de  tout  le 
moyen  âge  et  d'une  partie  des  temps  modernes.  Cette  grammaire  nous  est  parvenue 
sous  deux  formes  ;  la  première,  abrégée  [art  mi'nor).  ne  traite  que  des  partiesdu  discours"; 


I.  Vny.  Haikiuu.,  •/«  Q.  «eaiiiiU  Paltnianii  libHi Br"""""!'''' (Lf'V'g'  <««')**  Fm».  o»- cifti. 

i.  Vof.  KiiL.  GratHMalIci  lalinl,  I.  VII.  p.  4«:  Km,  OtMirt.  i'm  V<fium  ZoRfnm  (Uille.  ISTTJ. 

1.  \af.  Khl,  aramm.  lai..  I,  >II,  pp.  9Î  «I  l«Ti  Kdl,  ihid.,  vri,  p.  KS  ;  F.  Oitin.  dt  Flari» 
Capro  H  Agnrcio  grammalifii  (GiHsen,  1!*li)i  W.  Cmhhi,  PhiMogai.  t.  XVIII,  p.  i»5;  W.  Bua- 
uu,  lat.  Orihaer.,  p.  t). 

t.  Voy.  KiiL,  Gr.  Iali«i.  t.  VII.  pp.  IJ»,  iOi,  im-.  I.  Bhtikkiih.  de  (irllU  fomibni  {iUD), 

.  Cr.'laL.t.  VM.  p.  11.  I  Sp.'i».  t. 

.  Four  Im  diverto  qnolioi»  nlalivn  k  Scum», 
t7  ;  F.  BCuitiu,  aheiH.  Jfm..  I.  XXÏI V,  p.  Î48. 


jJKcH,  (l'-Vifrii  Vide 


s.  Voy. 
».  V«y. 

Km,  Gr,  , 
K>iL.  er.  1 

!al.,t.  VM,p.  Il,  1  Sp.i 
tal..  t.  VII.  p.  i».  3  à  p.  : 

t»,i. 

vof.  Km, 

op.ci;..t.^ 

fll.p.l;W.Bi. 

f'V.,p. 

T.  Db  » 

•  U.«  nom 

S.  Voy. 

Védil.  rtc  U.  U»Ti  (Leipiig 

,  Ig53). 

«.  ^it. 

let  Ho(h(Bil<, 

I»lî),  d.I 

..  Ouicl 

d-Oaion  (0 

iiford.  is»; 

i.  «Ile-ci  iDith»' 

ri^). 

10.  ÊAU 

:.  di>»  K-il 

r.  VI,  p. 

I.Voy 

(1U1I.,  is 

7l,pr..gr.«(»<lo«inei»« 

d'«*). 

II.  ta. 

lï,  pp.  3 

35-l«< 

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MÉTHODE  POUR  I.ÉTUDE  DES  FORMES.  Î5l 

la  seconde,  plus  complète,  est  divisée  en  trois  livrea'.  CeUe  grammaire  a  élé  commenlée 
BU  qualrième  siècle  par  M.  Servius  Honoraliis,  miseiconiribulion,  au  cinquième  siècle 
probablement,  par  Qedonius  ei  Consentius,  commentée  enAn,  au  cinquième  ou  au 
sixième  siècle,  par  Pompeius.  Tous  ces  travaux  nous  sont  parvenus'.  A  la  seconde 
moitié  du  quatrième  siècle  appartiennent  deux  grammairiens  célèbres,  Charisius  el 
Diomède.  Flavius  Sosipaler  Charisius  avait  composé  une  grammaire  en  cinq  livres, 
compilation  utile  des  meilItHircs  grammaires  ant«rjeures;  nous  l'avons  conservée  presque 
entièrement'.  Quant  ù  Diomède,  nous  avons  de  lui  une  grammaire  [art  grammalica] 
en  trois  livres  dont  le  fond  parait  avoir  été  emprunté  i  M.  Valerius  Probus*.  A  la  Un  du 
quatrième  siècle,  en  395,  le  grammairien  Arusianus  Messius  composa  un  recueil  alpha- 
bétique de  substantifs,  d'adjectifs,  de  prépositions  et  de  verbes  qui  admettent  diverses 
constructions  avec  des  exemptes  empruntés  à  Virgile,  à  Sallusle,  à  Térence  et  à  Qcéron 
(Ejrempla  eloculionum  w  f'ergilio,  Salluilîa,  Ttrenlio,  Cicrront,  tligetla  per  tilleras)  . 
Enfin  c'est  aussi  au  quatrième  siècle  que  L.  MUller  rapporte  les  divers  ouvrages  de 
grammaire  qui  nous  sont  parvenus  sous  le  nom  de  Probus'. 

Dans  les  siècles  suivants  on  ne  trouve  guère  ù  citer,  comme  réellement  importants, 
que  les  travaux  de  Priscien,  grammairien  contemporain  de  l'empereur  Anaslase  et  qui 
enseignait  la  grammaire  A  Constant  in  opie  à  la  fin  du  cinquième  et  au  commencement 
du  sixième  siècle.  Ses  dix-huit  livres  à'inilifuliom  geammaticattê  sont  pour  nous  le 
plus  précieux  de  tous  les  monuments''.  Après  lui,  on  peut  encore  citer  un  traité  de 
FI.  Mt^nus  Aurelius  Cassîodorus.  Cet  homme  d'Êlat  illustre  était  aussi  un  historien  et 
un  savant;  il  nous  a  laissé  un  traité  de  Orthographia*.  Après  lui,  il  ne  nous  reste  plus 
guère  à  citer  qu'Isidore,  évéque  de  Sévillc,  et  Reda.  Le  premier,  écrivain  infatigable,  qui 
virait  de  570  &  636  environ,  nous  a  laissé  vingt  livres  d'éIymol(^ieB  et  d'origines  (E/jf- 
moloi/iarum  [origintira]  lit/ri  XX);  les  onic  derniers  sont  entièrement  consacrés  à  la 
langue  et  malgré  bien  des  fautes,  malgré  bien  des  erreurs  dues  k  l'ignorance  ou  à 
l'inintelligence  de  l'auteur,  ils  ont  rendu  et  rendront  encore  de  grands  services  à  ceux 
qui  sauront  les  consulter".  Quant  ù  Beda,  prêtre  mort  en  73j,  il  a  composé  un  certain 
nombre  de  traités  de  grammaire,  surtout  d'après  Doiiat,  Charisius  et  Diomède  ;  on  y 
trouve  quelques  renseignements  utiles'". 

Tous  les  grammairiens  que  nous  venons  de  riter  et  d'autres  encore  ont  été  réunis 
d'abord  par  Putsch  (Hanovre,  1603),  puis  par  Lindemann  {Leipzig,  1831-1B40)  ;  mais 
ces  deux  collections,  dont  la  seconde  d'ailleurs  est  inachevée,  ont  été  dépassées  par  la 
belle  édition  de  Keil  commencée  en  185fi  chez  Teubner,  i  Leipzig,  et  qui  comprend  sept 
volumes.  Le  Supplément,  publié  par  Hagen  sous  le  litre  A'Anecdola  Hfirelica  (1810), 
renferme  certains  grammairiens  du  mnyen  Age. 


1.  tdn.  <lui  Kiii.,  Gmmm.  1 

!iii.,i.  IV,  pp.  3»;-*ei. 

in  aritm  Danali  (duu  KkiL.  Gr.  M.,  l.  IV,  pp.  400 

-U8).  —  f. 

Ifdonii 

an  (iluu  KiiL,  Gr.  M.,  t.  V,  p. 

,  »:  tt.ibul.,  p.  J).  —  &>iiHiilii  art  (dam  ItniL.  6'r. 

,  3M, 

rf.  iftirf..p.  aî4).-P«n>pqn., 

,  pp.  ÎS-3li 

). 

1.  Éd.  d»o.  KiiL,  Sr.  io(.,  l. 

1.  p.  1  «\q. 

t.  Éd.  duiiK..i,  Gr. /o(..l. 

T,  p.  ï»8.  Voï-  Siïïi,  lie  Probo,  p.  ISO, 

S.  Édil.  du»  KiiL,  fil',  lot.. 

1.  VII,  p.  4(9.  Vor.  Suiiiau,  StMl.  cril.  Schol.  l 

Ou»,  Beilf.,  1.  Il,  p.  3(9  ;  Va 

a  DH  Boni,  Spee.  lill...,  tum  nppenrlict  <l«  Aruê, 

l'a».'  Voiii 

plU  (\aarnlua,  1845). 

t.  CoMoH™  (duu  Kcil,  ûr.  . 

lai..  1.  IV,  p.  3);  Ar,  Probi  ou  Valicana  (dii»  Ko 

i1,  op.  cit.. 

1.  IV, 

p.  47).  Ino  Bou.clfc!  rwtnsioii 

duei  W.  Hfreu.  Tant  de  pardlrc  dam  l'ArcA/i.  i 

it  Wœiniin, 

l.  XI. 

d'iprèi  la  nctuiion  du  H.  HcrIi. 

H.  Éd.  dam  Keil,  Gr.  lai.,  t.  VII,  p.  1*3. 

et  IV  (Rome,   1797-1801),  «produile  par  l'ilihé  UigQc,   Palrolofl.V, 

10.  Ëdit.  dana  Kiii,  Or.  lai..  1.  Vil',  pp.  ÎÎ7-!«1. 


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25!  GRAMHAtRE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  IjlTIN. 

346.  —  I»«crlpilo»B  latlnea.  —  pour  compléter  et  rectifier  lea  renseîgnemenls 
donnés  par  toua  ces  grammairiens,  nous  avons  les  inscriptions;  il  fout  consulter  le 
Corpus  Inseriplionvm  lalinarvm  publié  par  les  soins  de  l'Académie  des  sciences  de 
Berlin  (particulièrement  le  tome  I"",  Intcriplîones  aitliqm'itima  ad  C.  Catan't  morlem, 
S'  édil.,  1893,  par  Th.  Mommsen);  Ritscbl,  Pritrm  LalinilalU  mtmumenla  epigraphica 
(Berlin,  1862);  TH.  Hohhsen,  Aei  Gealm  diri  Aiigutli  {BeTVm,  1865;  reproduit  dans 
le  lome  111  du  Corput);  Th.  Mohhsen,  lasci:  i-egni  Ncapolilani  Lalinte,  Leipzig, 
1852;  VEphemerit  epigraphica  (recueil  destiné  i.  compléter  le  Cof^iu»)  ;  L.  ItKHIEB, 
Intei-ipliojit  romaines  de  l'Algérie  (1B55);  De  Rossi,  Ituer.  chrietiatue  urbi*  Itomse 
teptimo  saculo  aaiiquiore»  ;  Oiie[J.i-IIbnze:(,  Inaeriplionet  latina  (pour  celtes  qui  n'ont 
pas  encore  été  éditées  dans  le  Corpu*).  Les  particularités  les  plus  intéressantes  qui  se 
rencontrent  dans  les  inscriptions  latines  ont  été  recueillies  par  Willmanns  dans  sis 
Erempla  ineeriplioiwm  Lalinaram, 

Tous  ces  travaux  ont  été  mis  à  profli  par  Nei;e  dans  son  ouvraj^  Laleinische  Foitnen- 
/(Ai-edont  la  troisième  ëdilion  est  confiée  aux  soins  de  M.  Wagener'. 


Rkuahodk.  - 

-  Bien  qiio 

cet  auvr 

ago  soit  parfait  cr 

1  son  genre,  i 

1  ne  dispcntera  pria 

liinoa.  c- 

eat-t'dirfl  nui  ins. 

criplion 

t  et! 

.|>I  graunniairien.,  e 

u'eil  pas  înntlls 

d'iodiq^r" 

l.oigi 

(DUTcnl.  Ainsi. 

quand  ila  i 

■s  Irouïi 

,ntnnpr6«.ncodo 

doui'oi 

doldiitjpclions 

d<  sens  cbi 

t(c-e>lloca<paur 

■or(ei 

;rxipeclo,  exprclo;t 

il>lieDD«nM>nl 

«p  grandi 

ompta  d, 

:lls*c<:ardeii 

il  trop  au  principe  di 

par  siomi'io.  d< 

inontaiti,  if,  d.',  rf; 

i.-caqii 

ne  iTOOve  p-ère 

iif'S"""''"' 

maistciirarcnicn 

p.  dei. 

dtii;  lea  formoa  ii. 

ont  ilé  inlroda 

gramina 

de  l'a 

n»logi.:d«mènio.o 

1  inlroduil  1 

a  forn.o 

In  >1»  ab 

lo  l'élïmologie.  ol.  i 

de  fnnlai.i, 

).  ils  don 

■enco 

àuDo  manvaboori 

GOrrobortet  psr  le  tdinoignago  dus  inscriplloos.  parce  que  les  Ibéorio*  grammaticales  ont  influence 

les  toiles  des  grammairiens  on  que  les  insciïpliona  qnelle  était  la  Traie  prononciation  on  la  Traie 
oithographo,  Xculoroi)  it  ne  Teut  pas  oublier  que  loi  poMes  ont  introduit  certaines  Tornei 
parlicullAres,  toit  qu'ils  do  aient  eu  besoin  pour  faire  lo  Tors,  soit  pour  d'aulrea  raison*. 

346.—  BlaaiiacriiB.  —  En  latin,  comme  en  grec,  nous  aurons  recours  au  téraoignaf^ 
des  manuscrits,  et  ici  nous  sommes  plus  Tavorisés  que  pour  te  grec  ;  car  pour  un  certain 
nombre  d'auteui^  latins  nous  avons  des  manuscrits  antérieurs  au  septième  siècle,  nous  en 
avons  mfme  du  quatrième  siècle,  tandis  que  les  manuscrits  grecs  Eont  pour  la  plupart 
beaucoup  plus  récents.  Quoi  qu'il  en  soit,  tes  manuscrits  ont,  en  latin  comme  en  grec, 
une  autorité  limitée  en  niaiière  de  formes  :  ils  contiennent  en  effet  un  mélange  de 
l'orthographe  de  l'auteur  avec  celle  du  copiste.  Ils  ont  une  grande  autorité,  quand  ils 
ont  conservé  des  formes  anciennes  ;  ils  n'en  ont  aucune,  quand  ils  donnent  des  formes 
qui  ne  sont  pas  celles  qu'a  drt  en>plover  l'auteur,  chose  qu'on  peut  démontrer  par 
d'autres  témoignages. 

La  question  de  l'orthographe  latine  est  bien  plus  avancée  que  celle  de  l'orthographe 
grecque  ;  tandis  qu'il  n'y  a  pas  de  traité  d'orth<^raphe  grecque,  nous  avons  un  excellent 
traité  d'orthographe  latine  d  il  à  W.  Brambach.  L'orlht^raplie  que  nous  conservent 
encore  certaines  éditions  publiées  en  France  n'est  pas  bonne  et  doit  être  réformée;  elle 
vient  du  moyen  &ge  et  s'est  perpétuée,  parce  que  les  premières  éditions  des  auteurs 
latins  reproduisirent  sans  y  rien  changer  l'orihographe  des  manuscrits  du  quiniiéme 
siècle.  La  réforme  serait  facile,  car  elle  ne  porte  guère  que  sur  une  soliantaine  de  mots*. 

I.  Berlin.  Caliary. 


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DÉa.lNAISON  NOMINALE. 


CHAPITRE    PREMIER 

DÉCLINAISON    NOMINALE 

BlbUagrapU».  —  K.  Bruchanm,  Grmidru),  elc.,  I.  Il,  3S  181-104  (p.  510-730).  — 
V.  He.Nhv,  Pi-écû  de  Grammaire  comparée  du  grte  et  du  lolin,  5"  éd.,  p.  198  sqq.  — 
Lko  Mkver,  Gedrmngta  Vei'gleichung  der  gr.  und  lai.  DecVtnation,  I86Î.  —  Ed.  Audouin, 
de  la  Dêclinaiion  dant  Uê  langue*  indo-européennes.  Parie,  Ktincksieck,  1898. 

K,  Bhugmann,  Grieekische  Grammatik.  3*  éii.  (1900),  B  150-275  (p.  IBO-WO).  — 
G.  Mkyer,  Grieth.  Gramm..  3*  édil.,  %%  310-38S  (p.  10J-4B6J.  —  KChner-Blass,  auif. 
Gramm.  der  grieck.  Sprache,  t.  1.  g  159  Cp-  355-5"9j. 

HBRr.ueT,  die  Eniwicklung  der  lai.  FormenbilduHg,  p.  7  «qq.  —  F.  BuECDELKn, 
Grundriês  der  lai.  Decl.  (1866),  nouv.  éd.  publ.  par  Wi^dekilde,  1879.  —  L.  H.Wkt, 
Précisée  la  déclinaison  latine  (trad.  de  l'ouv.  précéd.),  1675.  —  KChner,  au*/*.  Gi-amm. 
der  lat  Spr.,  t.  1,  p.  Mi  wjq.  —  Stolz,  laS.  Gramm..  3*  éd.  (1900),  p.  106-193. 

347.  —  DëcliiiBieoa  primitive.  —  La  déclinaison  grecque  et 
la  déclinaison  latine  n'ont  pas  consen'é  tous  les  cas  que  comprenait 
la  déclinaison  indo-européenne  primitive. 

i'  Celte  déclinaison  primitive  possédait,  au  singulier,  sept  cas  : 


Nominatif, 

Génitif, 

Accusatif, 

Locatif, 

Ablatif  (trois  formes), 

Datif. 

Instrumental  (deui  tomies). 

11  faut  ajouter  le  vocatif  qui  n'est  pas  un  cas,   mais  une  sorte 
d'interjection,  ne  jouant  aucun  rôle  grammatical  dans  la  proposition'. 

S"  Au  duel,  la  déclinaison  primitive  n'avait  que  trois  cas  : 

.  Nominatif-accusatif, 
Datif-ablatif-inslrumental, 
Génitif-locatif. 

'A"  Au  plwiet,  la  déclinaison  primitive  possédait  si\  cas  : 

Nominatif,  1         Datif-ablatif*, 

Accusatif,  Instrumental, 

Locatif,  I         Génitif. 

Remarque.  —  Ainsi  qu'on  le  vuil,  au  pluriel,  il  n'y  a\-ail  pas  de  vM^lif  ;  le  datif  et 
l'ablatif  se  coofondaîenl,  et  il  n'ï  avait  qu'une  forme  d'instrumental. 

1.  Voj.  K.  Bicoiun,  CrunJciM,  tk.,  1.  11.  5  JBÎ.  I'  (p.  70«  sq.). 


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!51  GRAMMAIRE  COMPARÉE  DU  (iREC  ET  DU  LATIN. 

348.  —  Déclinaison  en  grrec  et  en  latin.  —  Le  grec  n'a 
conservé,  au  singulier,  que  quatre  cas  : 

Nominatif,  1         Génitif, 

Accusatif,  I  Datif, 

plus  le  vocatif  qui,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  n'est  pas  un  cas. 
Le  latin  a  conservé  en  outre  l'ablatif. 

Au  pluriel,  le  grec  et  le  latin  n'ont  que  quatre  cas.  Dans  les  deux 
langues,  le  vocatif  pluriel  se  confond,  pour  la  forme,  avec  le  nomi- 
natif; quant  à  l'ablatif  latin,  il  n'a  pas  au  pluriel  une  forme  différente 
de  celle  du  datif. 

el  le  latin  ont  ronservû  quelques  re&b^  Am  c:is  ilisimrus  ilnns 
[s  isolés  que  nous  aurons  A  examiner. 

349.  —  Bd  duel.  —  Le  latin  a  perdu  le  duel. 

Le  grec  l'a  eonsené,  mais  certains  dialectes  ne  l'emploient  pas,  et 
dans  d'autres  il  a  disparu  très  vite. 

Les  seuls  dialectes  qui  connaissent  le  duel  sont  :  le  dialecte  homr- 
rique,  le  dialecte  attique,  le  dialecte  béolien.  Très  rare  dans  les  dialectes 
doriens,  oii  il  se  perd  de  bonne  beure,  le  duel  ne  se  rencontre  jamais 
dans  le  nouveau  diakcli;  ionien^  ni  dans  tous  les  autres  dialectes. 

Enfin  il  faut  noter  que,  même  dans  le  dialecte  atttquc,  le  duel 
disparaît  assez  vite  de  l'usage. 

350.  —  Division  des  déclinaisons.  —  On  divise  les  déclinaisons 
d'aprës  la  terminaison  du  radical'. 

Le  radical  peut  se  terminer  soit  par  une  roiuoime  soit  par  une 
voyelle  (ou  diphtongue). 

Il  n'y  a  donc  tbéoriqucment  que  dfux  «léelinaisons  :  la  déclinaison 
des  radicaux  terminés  par  une  consonne  et  la  déclinaison  des  radicaux 
terminés  par  une  voyelle.  Mais,  dans  la  pratique, 

1°  La  déclinaison  des  radicaux  terminés  par  une  consonne  com- 
prend en  outre  la  déclinaison  des  radicaux  terminés  par  -u 
ou  par  -I,  c'estrà-dire  qu'elle  englobe  la  troisième  déclinaison 
du  grec  et  du  latin,  ainsi  que  la  quatrième  déclinaison  latine. 
2»  La  déclinaison  des  radicaux  terminés  par  une  voyelle  com- 
prend deux  catégories  : 

a)  La  déclinaison  des  radicaux  en  -a,  embrassant  la  première  décli- 

naison grecque  et  latine,  ainsi  que  la  cinquième  déclinaison 
latine. 

b)  La  déclinaison  des  radicaux  en  -o,  correspondant  à  la  deuxième 

déclinaison  du  grec  et  du  latin. 


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ltËCU.NA[SOM  NOMINALE.  iàh 

I.    —    SiNOUUER. 

§  i.  —  NomiDatil  des  radicaux  en  consonne. 
A.  —  Grec. 

351.  —  Nominatif  caractérisé  par  -ç.  —  Beaucoup  de  radicaux 
en  consonne,  masculins  ou  Téininins,  ont  un  nominatif  caractérisé  par 
un -ç(voy.  ci-après,  §352)'. 

Mais  le  neutre  de  ces  radicaux  et  des  radicaux  en  -i  et  en  -v  est 
caractérisé  par  l'absence  de  toute  désinence. 

Ex.  : l^fi,  habile ;r,Sû,agré.ible;Yx).a,  1ait;{j^^t,  mal:  |xi^xv,  noir;  TiO^'y, 
plnçani;  "pfpov*,  porlani;  tv,  un  ;  r,T:xf* ,  fiiie;yivoî,  race,  etc. 

352.  —  Dans  les  noms  masculins  et  féminins  pourvus  d'une  dési- 
nence, la  rencontre  de  la  désinence  -ç  avec  la  consonne  finale  du 
radical  amène  ordinairement  certaines  niodilications  dans  la  forme 
du  mot.  Ainsi  : 

i"  Dans  les  mots  dont  le  radical  est  terminé  par  une  laèiate,   la 
labiale  combinée  avec  le  -ç  donne  un  tp. 
Ex.  :  Ti  çXtfJ'  (=  '  çX(ê-î),  la  veine,  7)  ),a0.àt[<,  l'ouragraii. 
3°  Dans  les  mots  dont  le  radical  est  terminé  par  une  tjuiiurale, 
la  gutturale  combinée  avec  le  -ç  donne  un  Ç. 
Ev.  :  ô  çûiaÇ  (;=  'çuXxx-i;),  le  garde,  ïj  [iiijTiÇ,  le  fouet. 
3°  Dans  les  mots   dont   le   radical  est   terminé  par  une  dentale, 
la  dentale  s'assimile  à  t,  puis  lu  groupe  »  se  réduit  à  ç. 
Ex.  :  -J)  xaxÔTDî  (—  *X6Ot0TST-î,  xnx.fjTâ.'t-ç),  la  méchancelê;    ô  (h^C 
ouvrier,  aerviieur  à  gages {;=  *&tiT  ■(=;  *6riff-(),  —  Ô  çuy^Çi  ''«^"^ 
(=:'(f^yxZ-i=^'if^'(a.t-i^  çvyaff-î), — v]  àcnuiÇ,  lu  bouclier 
(=  *à<ntiS-(  =  'àffitiT-;  =  iffwiff-(),  —  ■»)  xôpuç,  casque 
(^=  'jtopw8-î,   *xopUT-ï,  xopuo-ç).  elc- 
nEVAnouEs  —  ].  Noter  que  le  dédoublemenl  de  -m-  n'amène  pas  d'allongement 
compensatoire . 

Eï.  :  Xi[ii.TtaÇ,  flanibnu  (p.  *i«|iitaS-;,  *  Xa[jnt«S-î). 
11.  Le  nominatif  ^  Sxjjixp  (cf.  Hou.,  II.,  XIV,  503;  Od.,  iV,  126|,  i'«pouM,  vient 
du  radical  *Si|jiapT-  ;  le  grec,  à  l'exception  du  dialecte  dorien,  ne  supporte  pas  deux 
consonnes  4  la  Ra  d'un  mot.  Le  nominatif  S3[/.ap;  cité  par  HérodJen  (l,  Si6,  7)  est  une 
fortnaiion  postérieure, 

UBdébrndiid«n>ÔD>lriliriad,-eur.''(0-  (cV  d-^rti.'M^'.  <*)' 

î.  Pnat'ïiStvt-,  •etpov-t".  «le.  (cf.  d-ilem«,5  336).  La  forme»  itliquea  niv  *l  iit4v,  »ii  regird 
do,(„i«5v.ldeanSv  chei  HomSrc  (cf.  /(.,  I,  «01  ;  XX.  15fl.  .!«.)  »nl  due.  >  l'.Ddogie  dti  iukuIui 


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956  GRAMMAIRE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 

353.  —  Dans  les  radicaux  eo  dentale  précédée  de  nasale  (-«(-), 
le  nominatif  est,  en  grec,  sigmatique  partout  sauf  dans  les  participes 
de  forme  thématique  et  dans  quelques  substantifs  isolés  (ci-apri;s, 
§386). 

a)  Ainsi   les    radicaux   de    participes  présents  (tiSM-,  etc.),  et 

aoristes  {Hh-r-,  etc.),  ont  un  nominatif  en  -iv^*  dans  le 
dialecte  crétois  (cf.  xaToc6£vç,  Inscr.  de  Goriyne),  en  -r,;  dans  le 
dialecte  dorien  (cf.  xuTaXu^axuOi^ç,  TaM.  d'Héracléc,  l,  56),  en 
-ei;  dans  les  dialectes  ionien  et  attique,  dans  le  dialecte  de  la 
Grèce  septentrionale  et  dans  le  nouveau  dorien  (cf.  ti6c£(, 
xaTaOeiç,  etc.,  et  voy.  ci-dessus,^  196,  3»;  241). 

b)  De  même  les  radicaux  de  participes  présents  (^i^ôvt-)  et  aoristes 

(SôvT-),  ont  un  nominatif  en  -ù;  dans  le  dialecte  dorien 
(cf  Siûûî,  8(jl)(,  etc.),  et  en  -ovî  dans  les  dialectes  ionien  et 
altique  (cf.  SiSoûi,  Soôç,  etc.). 

c)  Les  participes  présents  comme  tuAwi  (p.  'Seixvuvt-;)  et  aoristes 

sigmatiques  comme  Xvscc;  (p.  * Xusav-r-;)  appartiennent  à  la 
même  formation. 

d)  Enfin  on  rangera  dans  la  même  catégorie  les  adjectifs  à  suffixe 

-FevT-,  comme  /apUiï  (rad.  j^apicvT-),  TrXotJtoùç  (rad.  t;\x- 
xô(VT-),  etc.,  et  l'adjectif  -nS^  (p.  "itav-r;,  rad.  Ttctvr-). 

ItEHABQL'Es.  —  I.  Certaines  rormee  de  parUcipes,  de  subsianlifs  ou  d'adjectifs  sont  en 
-âï,  'lï,  au  lieu  d'élreen  -â{,  -(i;  (cf.  STJiiaï,  HÉs.,  Théog.,  521  ;  n^à^âf  et  Aiaf  cliei 
Alchak,  fi:,  68;  ■fjxpUt,  Ti^u-iJE;,  ai'itOtTdïï,  àsTtpc>£;  chei  Rhia^os,  cilé  par  HÉao- 
DIEH,  II, 6n,  33;  en  tbessalien  fîisfytHi  ^  eûe^y^tiC;,  partie,  de  fûipyt'CËil^i  = 
tùtffttià  [cf.  CoLLiTZ,  361,  B,  9]).  Cette  abréviation  de  la  llnate  était  régulière  devant 
une  consonne  (cf.  ((  tov  p.  fv;  tiv  et  xtoriç  p.  'xevffToç,  'xïuttoî,  de  x»yt-t(0,  ci- 
dessus,  S  335,  2*,  fl,  p.  241]  ;  elle  a  été  ensuite  généralisée. 

II.  Le  substantif  alliquc  àS&ûç,  dem  (rad.  ôSovt-),  se  rattache  à  la  même  fornui- 
lion  que  les  participes  SiSoû;  et  Soù;,  Toutefois,  l'on  trouve  le  nominatif  ôSwv  cliei 
IUrodotb  [\1,  107)  el  cbez  Hippochate;  nuter  aussi  le  composé  xuvôSuiv,  au  lieu  de 
xuviSBooç,  cbei  ËPJCiiARHB,  /!■.  9. 

354.  —  Nominatir  sans  -ç  ou  nomlnatir  à  allongrement.  — 

Les  radicaux  en  consonne  qui  ne  présentent  pas  de  -ç  comme  indice 
du  nominatif  singulier  sont  en  général  caractérisés  par  un  allonge- 
ment de  la  finale. 

355.  —  Radicaux  terminés  par  une  nasale.  —  D  y  a  ici 
plusieurs  cas  à  considérer  : 

i'  Les  radicaux  en  -(lov-,  ~fj.ii-  (cf.  ^afftuv,  £x[j.uv,  notn^v)  et  en 

-OV-,    -IV-   (cf.    ÎCÎTtUV,    TtEuv,    «ÛffUV,    T^XTUV,    TlpTlV,     âpffVlV, 


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bÉCUNAISON  NOMINALE.  357 

çp^flv,  elc.)  présentent  trois  états  dès  l'origine  (cf.  ci-dessus, 
§  Î5J)  :  une  forme  forte  {-mon-,  -mên-,  -on-,  -en);  une  forme 
moyenne  {-mon-,  -men-,  -on-,  -en)  et  une  forme  faible  ou 
réduite  {-mn-,  -n-). 
La  forme  forte  se  reconnait  au  nominatif  singulier  formé  sans 

SuftlKe  -ï  (cf.  KXJIUV,   1tOl[t1^V,  ît^TUtùV,  çpi^v). 

La  forme  moyenne  se  reconnait  aux  cas  obliques  (cf.  Kxfiovx, 

Roi^vot,  —  w^Trova,  çpévat)'. 
Enfin  la  forme  faible  se  reconnait  :  a)  dans  les  substantifs  et  dans 

les  verbes  dérivés  comme  «of^wi,  T:oî(tviov,  jcoijtottvû),  etc.  ; 

b)  dans  quelques  flexions  comme  ofamv  (p,  'çpv-uiv),  etc. 

IUharoub.  —  Sur  le  nominaiir  [^ÉXaç  (du  rnd.  î*«).«v-],  vov.  ci-aprts,  S  339,  3" 
{p.  262). 

3°  Dans  deux  radicaux  primitivement  terminés  en  -m-*,  le  nomi- 
natif singulier  est  caractérisé  par  l'allongement  de  la  finale. 

Ex.  ;  /_9<iv,  lurre;  ^W*'*''  "'''^^■ 

Les  formes  moyennes  '^^oj^  et  'ytri^.-  ont  été  remplacées  aux 

cas  obliques  par  ^Ocv-  et  yiov-,  sous  l'influence  de  l'analogie 

du  nominatif. 
3*  Les  comparatifs  en  -uv  sont  caractérisés  aussi  par  l'allongement 

de  la  finale  du  nominatif. 
Ex.  :  pi^Tiuv,  i^9i(i>v,  (tii'ïwv  (=  '(iiy-ywv),  etc.'. 

356.  —  Radicaux  terminas  par  -nt-.  —  Les  radicaux  en  -nt- 
sont  caractérisés  en  grec  par  le  simple  allongement,  quand  le  groupe 
est  précédé  de  la  voyelle  thématique  -o-*  (cf.  ci-après,  §  468).  C'est 
le  cas,  par  conséquent,  pour  tous  les  participes  présents,  futurs 
ou  aoristes  seconds  actifs  de  la  conjugaison  thématique. 
Ex.  :  çfpwv  (gén.  ç^povroç),  porinni. 

^ûcuv  (gén.?,ûffOVT0(),  (kvant  déJier. 
■S«V  (gén.  iSÔVXOî),  ayant  vu,  etc.,  etc. 
et  pour  des  substantifs  comme  yjpttv  (gén.  yifovxoi),  vieillard'. 

(cr  ][(i[iiâv.  ^iiiiAvoc  ;  'EXX'»!».  —  'E).Xïiïo(,  fie). 

3.  Sur  l(  rurmalion  de  tn  comparalitg  lt>  «Ta  ij«iwureDl  partage.  Voj.  K.  Bicuim,  Zeilschrifl  du 
Kuhn,  I.  XXIV.  p.  5*  K|q.;  /.  Scum,  ibid.,  t.  XXVI,  p.  37T  <qq.;  D.^bukii,  Gramm.  u.  tlym. 
SlHd.,  I,  it;  K.  BBCoiAini.  Oruailnu,  rtc.,  I.  II,  p.  401  sqq.  ;  Jonisiin,  danj  la  Beilriçe  de 
BciienlMrpr.  t.  XVIII,  50;  TinniTiii.  dtiu  U  Ze'fieAri/)  da  Kuhn,  I.  XXXIII,  p.sai  iqq.,  dléi  par 
G.  HiiH,  Griich.  GmiRm.,  3'«d.,  M'A.  P-4II). 

4.  nraupqnn  qut  dau  Iito-Jï  pour  '{[-Jo-vt<.  t'a  fùl  p*rlî«  de  la  ricine. 

3.  Sclno  K.  Bamiiini,  Orutidriit,  etc.,  t.  U.  §  l«8,  p.  535  aq.,  on  doit  tuir  dam  c«  rurmatiou 


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958  CHAMHAIHE  COMPAREE  DU  GREC  ET  DU  UTIN. 

Rekahouk.  —  Pour  les  nombreux  radicaux  en  -ni-  qui  ne  rentrent  pas  danà  rctw 
catégorie,  voy.  ci-ilessus,  S  353,  p.  SSG. 

357.  —  Radicaux  tcrmlDés  par  -r-  '.  —  Les  radicaux  terminés 
en  grec  par  la  vibrante  ~f-  ont,  en  règle  générale,  un  nominatif 
singulier  caractérisé  par  l'allongement  de  la  Hnale. 

Ex.:  p,lÎTl)p,   mère;    OOTl^p,  dispensateur i    pY;Tb>p,  orateur. 

ilE^iABQUEd.  —  I.  Dana  les  noms  de  parenté  à  suflixe  -tt,9-,  le  sufli^e  se  présente 
sous  la  rorme  forie  au  nominaiif  (gr.  TcaT^p),  sous  la  forme  moyenne  k  l'accusaiif  {c(. 
mxipx)  et  sous  la  forme  réduite  à  divei'S  cas  obliques  {et.  Tcatp-ii,  itatfiis 
p.  *:cxTp-<ti).  Par  conséquent,  la  flexion  de  ces  noms,  si  elle  était  phonétiquement 
régulière,  devrait  èlre  conforme  an  type  suivant  :  (sing.  :  itat^^p,  natta,  jcattpi, 
■KXTfit,  ^ratpi,  —  Duel  :  itarip*,  *  itsTfOiv,  —  Plur.  ;  itaTtpïç,  miTïpat,  satf lûv 
[HoH.,  Od.,  IV,  681;  VIII,  245J,  niTpi<;t).  Mais  l'influence  de  l'analogie  et  l'insiincl 
qui  pousse  le  langage  A  établir  l'unirormité  ICi  où  il  devrait  y  avoir  diversité,  a,  d'une 
pari,  donné  naiss:ince  A  certaines  formations  comme  notTcpo;  (HoM.  el  dial.  Ihessal.), 
Tcattpi  [é[i.)  eliEiripiuv  (dial.  ail.)  modelées  sur  nxTÉpi,  TCïTipG^  et,  d'autre  part, 
refait  certains  cas  comme  duYXTpa  (HOM.),  Aûfarpt;  (Hou.,  H.,  IX,  I4t),  OÙYSTpa; 
(ép.)  modelés  sur  TtaTpi,  iufxtfi. 

II.  Le  suffîie  des  noms  d'agoni  en -TT|p-,  -luip' se  présente  aussi  sous  trois  formes  : 
la  forme  forte  qui  caractérise  le  nominatif  singulier  et  qui,  dans  presque  tous  ces  mots, 
a  passé  A  tous  les  cas  (cf  SoT^p,  ace.  SsTfJpi,  Jauiieui,  elc.  ;  [t-'f^aTtap,  ace.  \tr^vî»px, 
couMiiicr  prudcDi,  etc.)  ;  la  forme  moyenne  qui  se  trouve,  par  exempte,  aux  cas  obliques 
du  mol  SiuTup,  Ace.  SuiTOpx,  etc.,  domifur),  et  dans  un  dérivé  comme  ffurtcipz 
{p.  'vtuTtpyx)  ;  la  forme  faible  qu'on  reconnaît,  par  ciemple,  dans  un  dérivé  comme 
<^àXTpia,  elc. 

III.  Les  substantifs  o  t/wp,  mg  dei  dicai,  et  &  xtXuip  (EuR-,  Andr.,  103:!),  nia, 
njaion,  De  soni  point  encore  expliqués  :  ils  gardent  -<u-  dans  toute  la  déclinaison  ;  mais 
(;(à>p  fa  il  aussi  A  l'accusalir  î/_ù>  (cf.  Hou.,  //.,  V,  416),  comme  si  le  nominatif 
élail  *  ix*"!- 

Le  neutre  Tb  niXiap,  prodige,  momire,  ne  se  rencontre  qu'au  nominaiif  et  à  l'arcusatif- 
Tels  sont  encore  tô  aAup,  lu  buiin  (Hou.,  Escbyle,  Sopa.),  ri  iéXSwp,  le  »ulw<i(Hoii., 

HÉS.),  TÙ  TÉx^iup,  le  tigao  (Hou.). 

IV.  Le  Bubslanlif  6,  ■/]  [tàpru;,  Wnioin,  gén.  [iapTupoç,  suppose  un  nominatif 
*  [ucpTupf  devenu  (<.îptuï  par  dissimilalion  progressive,  comme  le  dal.  plur.  *  piiptup- 
mv  a  donné  pLxpTuviv.  Le  nominaiif  (xâpTup  est  postérieur  (cf.  Hérodi&n,  I,  46;  236; 
BuUttin  de  corr.  httl.,  X,  241). 

Sur  tes  formes  Cretoises  (Gortyne,  Lj'klos]  |Xx(Tupï,  pLattupoiv,  voy.  K.  Brl'gman.i. 
Grundria,  etc.,  1.  1  ',  S  416,  1,  b,  Anm.  (p.  43S);  il  suppose  que  p  est  devenu  X  ou 
plutôt  l  palatal,  lequel  a  donné  i. 


iiculrn 

ÏÎ(10Ï.  Bîov,  de 

.,     cl    iH 

,. 

«  ïa[l 

■  InUruit  it  . 

..  ..  Kiuiv.gtu-.^cooduilà  toi 

pari  ici  pe<  muculi 

n>  fiFKOv 

,  iiaioi 

,  IB-iv 

»K«ddcfip 

ai,  \vati.  te^v.  D'Bulrc  pari,  l'cmpl 

eadJreUriounibst 

>-ur,d» 

parlieipc*  tiiW: 

.  a  «dir  M  [ 

et.  i  (Ui).uv  «  lo  rutor,  l-iienir  .] 

..  Uiii 

«  rolonlien  •  ■ 

raciliié  la 

.  [ormaliu 

n  dm 

Tipulv,  »•» 

complcr  qiK  ™iH  inilogie  l'ol  pru 

:l-*lre  d 

oal>l.^  de  eelle  qii 

l'en  detai 

1   «laUlir 

*oc»lib  xvov. 

,  ea((u>v  {-^n  rogirddu  ««m.  xiuv. 

JiC^u, 

Od'uoeparlet  le 

™alirïip«,(p.' 

;e 

d'utre  part. 

OuiDl  «Il  HibU.i«if  ),iuï,  qui  do.-. 

lit  avoir 

V  -11.  M 

lelDem),  il 

a  dA  1  il  (orme  de  »n  Domiiwtir  4'tt 

duu  11  eilégorie  d«  radiu 

1.   UmuIi 

Fidical  Icrmioe  m  groc  par  1  •  It  n. 

iminilif. 

caraeWris*  p»r  -;  1 

et.  i  ai.- 

«  X  leirl 

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DÉCLINAISON  NOMINALE.  Ïj9 

V.  Sur  ie  mol  3à[ju(p,  voy.  ci-dessiis,  S  3S2,  Rek.  H.  Quant  à  [^àxctp,  biBoheungi,  il 
rentre  dans  la  règle  Rénéralc  ;  c'pst  la  forme  employée  par  SOLO.f  (cf.  Stodée,  Floiil. , 
98,  21)  et  psr  DiPHFLE  (cf  Cléue.nt  d'Aleiandhie,  SIrom.,  Vil,  p.  844)  ;  le  nominatif 
(j^ixapï  (Alcm.),  est  une  formatioii  analogique. 

VI.  Sur  /Ei'p,  voy.  ci-après,  S  îï9,  6°,  p-  363. 

368.  —  Radicaux  terminés  par  -a-.  —  Il  j'  a  plusieurs  catégories 
de  noms  à  distinguer  : 

i"  Les  noms  neutres  en  -oç  n'ont  pas  de  désinence  au  nominatif. 

Ex.  :  TbyévQi,  race:  to  Ti'fitvoç,  pnfuijili!  siicn'p,  etc. 

Reharque.  —  Le  nomjnaiif  présente,  par  rapport  au\  autres  cas,  une  apoplionie  qui 
Ee  retrouve  dans  d'autres  lances  de  la  branche  européenne.  Mais  dans  les  composés,  le 
redkal  se  présente  sous  la  forme  -t;.  Enlln,  on  trouve  deux  fois  un  nominatif  Tijxivtï 
sur  une  inscription  de  Mégalopolis  (cf.  Recueil  de  Le  Bas,  331  li,  31  ;  42; . 

i"  Les  noms  masculins  et  féminins  en  -ei-  ont,  au  nominatif  singu- 
lier, la  forme  -r,i  avec  allongement,  mais  le  neutre  -a  est 
semblable  au  radical. 
Ex.  :  fùytvi^ç,  bien  né,  noble  (masc.  et  fém.),  rjytvéç  (neutre),  etc. 

Uemaroues.  —  I.  A  cette  catégorie  appartiennent  les  noms  en-xÀéTiç[=-xXtF»ii-). 
lu  ont  ceci  de  particulier  que  dans  le  dialecte  aitique,  ia  contraction  de  tfj  (ti,  tii)  ne 
paraît  pas  obligatoire. 

E\.  :  'IIf«xXéT,(  [EUR.,  lier. ,2lù],  ntpixXt-r)C  (AmST.  Acharn.,513),  'Itpcx^tT,; 
(Ah.,  Paix,  1057),  So(poxX«T|ï  (Ar.,  Oit.,  100;  Greit.,  781),  S.tioiù.iyfi 
(AR-,  Gren.,  81;  Tkum.,   169),  *[Î>&kXéï,î  'Ar,,  Theam.,  i69i. 

Ce  sont  \k  des  exemptes  empruntés  aux  poêles.  Touiefuis  en  prose,  A  part  les  adjectifs 
comme  axXiT,;,  qui  ne  sont  jamais  contractés,  il  ne  semble  pas  qu'on  évite  la  contrac- 
tion, au  contraire  :  ainsi  le  recueil  des  inscriptions  attiques  contient  environ  une 
douzaine  d'exemples  de  mots  en  -xJkÉvj;,  comme  'W^xvCktr^i,  MtvtxXiT,ï,  etc.,  tandis 
qu'il  offre  un  nombre  considérable  de  noms  en  -xXi^;'. 

Dans  les  dialectes  autres  que  le  dialecte  attiquc,  la  déclinaison  de  ces  mêmes  noms 
présente  trop  de  particularités  pour  qu'on  puisse  les  énumérer  ici.  Voyez  Kvb:4er-Buiss, 
auaf.  Gramm.iler gr.  Sprackt,  %  124  (p.  43isqq.). 

Il-  Sur  les  noms  propres  thcssatiens  ou  béotiens  en  -xXéceï,  -xXtx;,  voy.  Klhnbr- 
Blass,  aiuf.  Gramia.  der  gi;  Spi-ache,  p.  50t  sq.  ;  Meister,  die  griecli.  Dialekie,  I. 
2GS;  303;  Fice-Bechtel,  die  gr.  Feraonemamen,  etc.,  p.  169. 

111.  Sur  le  nom  propre  'AfT.t,  voy.  ci-après,  %  365,  Rem.  III  ;p.  271). 

3°  Les  noms  neutres  en  -an  n'ont  pas  de  désinence  au  nominatif*. 
Ex.  :  yiipat,    vieillesse.  i'Aé-r:3.^,  abri.  T^p^ï,   prodige. 

aAa;,    éclat.  cùSx<;,     sol.  ^po'îi   corne. 

fftpAaf,  escabeau.  pp^TOtç,  idole(enbois).  Sï|Aaç,  stature. 


'.  Gramn,.  dtr 

Sr.Sp,:.%  \Î3,  *nni.  6,  p,  413  mj. 

Sur  11  lom 

■.  ZeiUehrifl  it  Kubn,  1.  XXtX,  p.  t 

1-  Fin,  dani  \n  Btiirrge  ilr  Brirci 

.b^gcr,  .. 

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!60  CrtAMMAIRE  COMPARÉE  DU   GREC  ET  DU  LATIN. 

Sétcocî,    coupe.  AÛ%i,      toison.  Xe'waî,  rocher. 

vt'pa;,    récompense,      xv^cpxç,  obscurité.        néfxç,  terme. 
v^êa;,craintereligieuse.   xp^x;,  chair.  ^î^^i^  obscurité. 

Behahol'E.  —  La.  plupart  de  ces  noms  sont  poétiques  et  Bont  inusités  ailleurs  qu'au 

nominatif  et  à  l'accusatir*. 

4*  Il  est  permis  peut-être  de  voir  un  radical  neutre  en  — .ç  dans 
le  mot  9^[i.iî  employé,  soit  comme  indéclinable  (cf.  Escutlb, 
Shp;j/.,33j  :iiT6(i-fl  Hy.ii  >.^ytti;), soit  en  composition  (cf.Pi.iM»K, 

l'ylh.,  5,  38  :  OsjAlTXp^WV,   qui  gouverne  avec  justice]  *. 

S"  Les  deux  radicaux  yiou-  (p.  'aùscc-,  cf.  lat.  aorora),  aurore,  et 
otiW-,  pudeur,  présentent  aussi  un  allongement  au  nominatif 
(cf.  lesb.  a'ju;,  dor.   iw;,  homér.  rw;  et  aiSû;,  att,  aiSwç)'. 

Remarque.  —  Il  est  vraisemblable  que  primitivement  \'-o-  ne  se  trouvai!  qu'au 
nominatif  et  à  l'accusatiretque  la  flexion  était  T,u>f,  'rjOia,  *r|to;,etc.  (cf.  J.  Scbhidt, 
ZeiUckrift  de  Kuhn,  XXV,  2i]*;  plus  tard,  l'analt^e  étendit  l'o  à  tous  les  cas  et  l'on 
déclina T,û;,  ■/]<«,  îoùç  {p.  'ï]Oit-oî,  ïjO-ot),  T,or  (p.  'tiou-i,  'tiO-iI  —  «ÎSiôç,  «iSG 
ip.  *aiSo5-a,  'a!6o-a;,  «iîoOî  (p.  'atSes-oî,  'aiSo-oîJ,  *iS6Î(p.  '*i5off-i,  'aiSt-i). 


K.  BhmiuRi  dmi  l>  Zeilichrifl  de  Kiiha,  I.  XXIV,  p.  \j  ;  J.  SmninT,  dit  Pluraibitdungen  drr  r'ndof 
Heutra,  p.  STS  ;  Duniuuii,  Gramm.  K.  etfm.  Sludiea,  p.  H  iqq.  Kùi  on  n'a  pt>  pu  jiHqu'ici  cipliqw 
lu  ripporl  qui  piriit  tàiler  «Qln  c«  raoli  et  1«  dodu  neuln»  en  -o;  cl  en  -tir--  Sur  «Ui  qD«li«i 
tDf,  lHabKriilionid«G.  Hiiii,  Gnech.  Grammalik,  3<édît..p.  tll. 

I .  Tdulcrul)  quclquFi-uiu  ont  une  dicliniiiion  conplilo  «1  suiirnt  l'un  dH  Iroii  modMei  d-dnmui  : 

Blngnllar. 

,Vo;«.  Vie.  Aee.  -ripai.  Mpa;.  «pi';. 

Crn.  Tfpi»;.  xip&To; ri E^u;.  (* Kfsï-a;) xpiu:< 

Air.  tépaii.  xJpKti  cl  xépx.  (*xptS-i)  xpia. 

Doel. 


A'oJii.  Voe.  Ace.  TJp«T«  rt  tipi.  XÉp«T«  d  xipa.        Cxpia-al  xpiS. 

Gfn.  TtpiTuveltipûv.         KCpituv.  (*  xpfi-uvJxfMSï. 

Bal.  tipavKv)'  xlpa(ii(v).  xpioai^v). 

Sur  iinlcurdn  l^oignign  qui  ont  ptmiii  de  dreucr  e»  Imii  l;pn  rie  dédiatÙMB.  loj,  Ki'cam- 
Bli».  aiu/.  a.  ifer.  ST.  Spr.,  Hil,  Anm.  1,p.  113;  S  1*3  «*  Ado.  i,  3,  p.  tïO  iqq.  Qnain  d» 
■ulMtintiri  cHti  g  ISS,  3*,  cl  qui  dctraicnt  K  décliner  nur  tÔ  xpia;.  il  Hroip,  td  Pp(Tn(  ■  ridole  •, 

qu'iDi  CM  obliques  ils  ml  un  t  >u  lieu  de  >  [cf.  géii.  ^pét*»:.  Eocuili,  SuppL,  SOS  ;  Dit.  ppf-rtl. 
Eicimt,  Shmi.,  J5S!  Plur.  ^uiD.  cl  Acr.  ^plTtn,  Euuiu,  SH;ip).,  403  ;  faiTr,  EKn..  5f;i(,  «3.  etc. 
flpiiiuv,  Ekh,,  .ïe/K,  B";  Sappl..  rH:  —  Plur.  Nom.  Ace.,  xiûsi.  Hou.  [cF.  Utim.,  ïn,  l»3j  : 
l>jil.,sûirri.  Uoa.,  fM..iII,  33;  —  G«n.clD>l.,  ouSmc.  oCS(T  et  aSfti,  Bm.  et  pnMa  épique»:  — 
ata.,  xvisou;.  A»»..  AiHnAJ,,  iVL  [à  eùlâ  de  «vifiu:,  Uaa,,  (M..  XVin,  ITO]  ;  Dil.,  xvjuE. 
AmmL..  7.  133  [ic<ït6de  %<,{fi.  Xis.,  C|lr..  IV.  1,  l.t;  U^ll..  VII.  I.  m]].  T.,y.  KCuer.-BitK. 
OU".  cjY..  p.  13i.  Ou  Iniuie  de'io*mc  chei  Hérodote  "ripa;.  ïip4o;,  —  iif«i,  tipwç,  —  xipi;, 
x^eo;. 

i.  Voy.  DmiLUDi,  Grautii.  u.ilgm.  Slmlica.  p.  !il. 

3,  Bn  sUique.  la  furoK  honériqu»  j^û;  ejt  rcpr£wnléo  par  {u(,  qui  tuil  U  décliniÎHB  dile  alUquc. 


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DÉCLINAISON   NOMINALE.  SOI 

L'accusalir  atù'  qui  suppose  *ai«iTa,  'aiaxra,  se  rallache  à  la  même  déclinaison, 
tandis  que  lu  nominatif  lîûv  apparlienlft  un  autre  radical. 

Le  locatif  sans  désinence  aUf(dor.)p-  'aiFi;et  le  locatif  avec  désinence  <thl  (Hou.) 
p.  *  aiFco-t,  toujoun,  se  rattachent  à  un  radical  en  -ta- . 

6*  Knfîii,  les  nominatifs  masculins  en  -u;  (neutr.  -o;),  des  parti- 
cipes parfaits  appartiennent  peut-être*  aux  radicaux  terminés 
en  -i  qui  subissent  l'allongement  au  nominatif. 
Ex.  :  eiSùç,  sachant  (neutre  i!8ô(),  etc. 

359.  —  Partlcularit£s.  —  Certaines  formes  de  nominatifs  pré- 
sentent des  particularités  intéressantes. 

1°  Quelques  substantifs  masculins  ou  féminins  ont  un  nominatif 
à  cumul,  c'est-à-dire  caractérisé  à  la  fois  par  l'allongement 
et  par  le  -;  final. 
Ex    :  V)  x^<>>7;T]Ç  (gén.  olXu'cx-oï),  le  renard. 

Remaroue.  —  A  celte  catégorie  appartient  le  mol  ô  noùf  {gén.  noBoï),  pied,  dont  tt 
déclinaison  primitive  n'a  pas  encore  pu  être  reconstituée  d'une  manière  satisfaisante*. 
On  est  d'accord  sur  un  point,  c'est  que  la  forme  dorienne  niù;  [cf.  siâç"  itoii  ÛJtb 
Atupiïuiv  HÉsvcH.j  est  ta  réduction  de  'x<ot-î=: 'itioS-ç  (cf.  ace.  irdÔ-a)  et  que  la 
forme  attique  noù;  est  une  corruption  étrange'.  Peut-être  le  paradigme  primitif  était-il  ; 
nom.  îtiûî.  Ace.  'itcûSa,  génit.  'jmSÔï  (cf.  skr.  pal,  padam,  padâà),  d'od  l'analogie 
aurait  tiré  d'atwrd  ic<uï,  *  itùiSx,  tuoS^^  ei  enfin  W)t,  mSc,  v«SJ;. 

L'o  des  cas  obliques  a  contaminé  le  nominatif  dans  des  formations  comme  ii<j;,  Tf  f- 
noî,  etc.  (cf.  Ttéç  (Hébodie:*,  I,  i03];  àEXWiro;  [Hoa.,  7i.,  VJII.  f09]  ;  iprinoî  [HoM., 
//.,IX,  505];  Tpfcoç  [HOK.,;;.  XXII,  164];  «pTiiioç  etTeTpaTroç,  cr.:i.  [cf.  COMPA- 
RETTi,  LfggidiGoil..p.  262]:  Ttif'  ttoÛî.  Aixiuveî  IIésych.). 

I.  EmplDit  pu  Eubila  (cf.  Biiiu,  Aaied..  l,  p.  SG3  «I  Ami»,  M.  d«  TAm/iA.,  i.  350). 

3.  tl  at  dilBcUe  da  recomtniin  1(  O^iinn  priinili'a  de  «•  moli.  Vuy.  K.  Bimim,  Zeiliehri/X  d« 
Kulm.  I.  XXiV,  p,  OS  sqq.  ;  ).  Scurnin.  ibU.,  t.  XSVI,  p.  3Ϋ  aqq.  ;  W.  Soujui,  ibUI..  I.  XXTU. 
94'  K\<\.  ;  BintiKU».!,  îbid.,  t.  XXIS,  p.  US  utq.  et  parlic.  p.  S17  ;  Jou»hw,  Britrmge  de  Bcvni- 
bfrgfr,  t.  XVili,  p.  40  aqq.  ;  K.  BiiUAin.  Gnmdriu,  pie.,  1,  U,  p.  41Û  iqq.;  eiUs  par  G.  Hitia, 

et  u  degri  rMnit  -uo-.  Li  Coraie  eo  -Fd9-  h  ircoiiuil  dam  ct£6;  fiinilrr)  ;  la  KirnM  en  -For-  dam 
l'ace.  iliiTa  et  dui>  te  r»Ie  d«  la  Oeiioa  an  -i-  ;  1>  forme  en  -Fcv-,  dani  lr>  Kninlai  en  lîa  (el.  dur. 
ippiT'I'-  inwiTtltinî»,  ifftïXîta,  a^ia-^a-faytSa,  noui,  au.  ftfoïtta.  à  partir  du  3*  nièels  av. 
J.-C.].  rtmiiiins  doiil  le  rapport  xnt  1c  KnlaiD  en  -u{a  est  diffidle  à  indiquer  (er.  loalero»  G.  Havia. 
Beilrtefe  da  Beiianbcrger.  V,  i4i  ;  I.  ScmioT,  Zeiltchrlfi  ds  Kuhn,  XXÏI,  314);  onBn  la  torme  -uo- 
M  renonait  dana  ISuîs  pour  *  Fiivaia  (cf.  alir.  Ttdud).  Mail  il  Be  rennri  pat  de  et  qui  précMe  la 
preuTC  (bu!ue  que  let  participei  dn  parfait  eu  -imm-  ai«ll  aubi  ralloDgtmcnl  au  noniiialir  :  eet  fomtei 
pim'tBl  parfailcmeot  proienit  da  -woi-i.  Quelle  qu'en  loit  l'orïgine,  U  longue  du  nominatif  a  pau6  InilA- 
uenl  dau  cerlaiBH  bmea  boméiiquM  eonme  flaSaàiTK,  ^ifÛTa,  T(ftvT|(d:oc>  <l<-  On  eipliqurra  par 
u«  m«(aUit>a  quanliutjrc  (cf.  cLdeiH»,  f  194.  1%  b.  C.  p.  Il3)let  lOnn»  alliquca  teOviÙ(,  -eÛTO; 
{i-t.  Stem..  Ch..  tSÎ;  Aa»r.,Ol't..  47«i  Ln,,  \l[,  \H:3A:  Si;  Dm.,  III.  3:  \tt.,  ina».,  Vit,  4. 1»; 
ff.ll  ,  Y.  4,  ».  etc.).  LcfteiiainTteviùoa,  qeiicreneontredanaleDouvd  alliqiic(ef.  L»..  XXXV,  31  ; 
Du.,  XL,  11,  el  ÉTri*.  pulérieura]  t'eiplîque  Hmi  par  l'anal, >gi«  du  uomlualir  maKulio. 

3.  Viif.  J.  ScHiin,  Zeiltekrifl  de  Kiiho.  t.  IXV,  p.  13  sq.,  d'une  pari,  cl.  d'autre  pari,  K.  BaoO' 
■lin.  ilorphol.  Unteriach.,  III.  Ii4>q. 

4.  Ell«  reste  encore  hieipliqulie  ;  ni  l'bypotlrtie  de  Souitn  (cf.  ZàUckrift  6e  Kuhu.  l.  IXIIL.  %i«\.  ni 
eella  de  BunariaLS  (ef.  Am.  joirrn.  of.  fhil.,  L  SU,  3)  r.e  eonl  Mlitrii^otei.  Peul-élrs  pourtant 
Solmen  »t-il  plua  prèa  que  BloonBeld  de  la  ttril^,  en  wpposant  que  c'e^l  l'o  ferma  dr  noSÀt  qui  a 


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963  grammaire:  comparée  du  ghec  et  du  latin. 

2*  Dans  le  substantif  xûwv,  chien  (cf.  skr.  çvà),  dont  l'accusatif  primitif 
devait  être  '^c'juva  (cf.skr.fcitncun},  l'analogie  des  cas  obliques 
à  forme  faible  (cf.  xuvéç,  skr.  çunas),  a  contaminé  toute  la 
déclinaison,  sauf  le  nominatif  singulier  (cf.  x'j>x,  xûvcf, 
xûvot;,  etc.). 
De  môme,  c'esl  la  forme  faible  qui  a  prédominé  dans  la  décli- 
naison du  mot  âpr.v  (cf.  C.  I.  A.,  I,  4,  122;  Inscr.  de  Gos, 
CoLUTï,  3638,  9;  crét.  Fafr;v,  Compapetti,  etc.,  p.  12  sq.;  PnmmcBi's, 
dansBekker,  Anecd.,  1,7;  Ecstathe,  //.,  49,  28;  799,  38;0</.,ie27,  la), 

acc.  Kpvx,  gén.  àpvôç,  etc. 

3"  L'adjectif  -/.{kii  a  été  traité  comme  un  participe  en  -vt-,  pour  ce 
qui  est  de  la  formation  du  nominatif;  aux  autres  cas,  c'est  le 
radical  en  -v-  qui  reparait.  Il  en  est  de  même  de  l'adjectif 
'và\±i,  mais  pour  celui-ci  nous  avons  quelques  exemples  d'un 
radical  xiXavT-  (cf.  Hipponai.  fr-,  la  :  tî  -rcji  Tiî.avTi  BovnxXu 
«yv^xTiffaç  ;  Antimuchos,  cité  par  Cikkroboscos  [dans  HAromeii,  a(. 
j.ent:,  ll,S281  :  oï  Si  TÔv  nhmxidavxx  xaTi'ffTUYov').  Il  est  vraisem- 
blable que  si  ce  mot  a  passé  dans  la  catégorie  des  radicaux 
en  -V-,  cela  tient  d'abord  à  la  forme  de  son  nominatif  et  aussi 
au  sens  d'adjectif  qu'il  avait  pris  avant  même  que  le  verbe 
dont  il  faisait  partie  eût  disparu*. 

4°  Dans  les  radicaux  en  -iv-,  les  nominatifs  en  t;  (cf.  SiXçiç,  Sala- 
[Atç,  p(ç  [C  I.  A.,  n,  835,  89]  ôiç  [Hom.,  od.,  viii,  45])  paraissent 
avoir  plus  d'antiquité  que  les  nominatifs  en  -Iv  (cf.  SiXçiv, 
I!a^a;y.iv,  fit  [ÔJOpfW,  xaiTippiV  Fusders  Pétrie,  Papyri,  XIX,  I,  H; 

xvitl.  I,  7;xx,  1, 10]  et  H'vt).  Toutefois,  selon  M.  Brugmann^,  une 
partie  de  ces  radicaux  en  -\i-  sont  des  formes  faibles  de  radi- 
caux primitifs  en  -iVn-,  -ton-. 

5"  Bien  que  dans  les  radicaux  en  nasale,  le  nominatif  soit  le  plus 
souvent  caractérisé  par  l'allongement  de  la  Anale,  on  trouve 
cependant  quelques  formes  sigmatiques  comme  xtsî(,  peiftne 
(rad.  XT(v-),  (l((dor.  rî),  un(rad.  sem-),  etc. 

Rehaboces.  —  I.  Mais  le  Inconien  x^irfi  qu'on  lit  Bur  une  inscription  de  dite  asseï 
récente  (cf.  C- 1.  1464)  esl  une  formation  nouvelle  de  nominalif  pour  ûpaviv,  Ipar^v  : 
on  Tolt  cette  forme  reparaître  dans  le  mot  àppv,;  sur  un  Papyrus  de  Paris  du  iv*  siècle 


I.  V..I.  G.  Uni»,  GWrcA.  Cra»im.,a*éd.,  p.  40». 

î.  SurUquiutlti-SidcUfliiila  dam  -tàU;  (Tu«i..  11,4:  AniiDi.  Pal,  IX,  37»)  tt  dut  |lÛ.S; 
(nM»H  ciU  pir  IIinsMii.  n,  «IT,  ii),  •SI.  ci-don»,  S  3S1.  d.  Bm.  I. 

3.  Vny.  K.  Bnrniim,  KrknifWH.ctc,,  I.  II,  331,  ciM  piP  G.  Kttn.  Grieek.  Grtmm.  3>  M.,  p.  40». 

4.  Viiy.  Wiuii,!,  Zauberpopym,  p.  40,  1.  361  ;  170.  cilC  p«r  C.  Mm»,  Grinh.  Oramtu  .  »'  M., 
p.  40$,  il  qui  Mit  rcmin|uo  (•■  mipruill^. 


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UËCLINAISON   NOMlKALt'.  903 

II.  On  a  vu  ci-dessus  (p.  9IS,  ll}°)qae  laforme  primilivedu  mol  fi.TJv,  mois,  ËUit'ti.Tivï 
(cf.  gén-  lesb-  |*.îivvOî  [-=  *(i-iivff-0!],  ail.  it.y^1ii).  Le  radical  (tïjV-  a  été  lire  Je»  cas 
obliques'. 

On  explique  de  même  la  déclinaison  de  /liv,  );V|Voî,  ois  :  le  génitif  dorien  yivdî 
(ÈPICHAHHR,  /V.  (03)  suppose  un  primitif  */Sv(t-Oî,   '/«yvoï  Ivoy.  ci-dcssus,  p.  218, 


0*  Le  substanlif  T]  ^ti'p,  la  main,  Tait  exception  à  la  règle  générale^ 
qui  a  été  donnée  ci-dessus  de  la  formation  du  nominatif  sin- 
gulier dans  les  radicaux  en  vibrante. 

Le  nominatif  yéfi  (Tihochëon.  fr.  9)  ne  doit  pas  être  considéré  comme 
primitif,  bien  que  théoriquement  il  semble  que  cette  forme  rende 
compte  des  nominatifs  dorien  yr.f,  ionien  et  attique  ytif,  par  la  chute 
du  i  final  suivie  d'un  allongement  compensatoire  de  )a  voyelle  précé- 
dente. Si  l'hypothèse  que  nous  repoussons  était  exacte,  on  aurait 
dans  yifi  un  nominatif  féminin  sans  désinence  et  sans  allongement, 
ce  qui  est  sans  exemple.  Il  vaut  mieux  partir  d'un  radical  y(pî-,  gén. 

■■/IfdOî,  d'où  'jfippOÎ,  X^'P°î  (Aw»*»!  /"•■■  32;  cf.   Hkhodiin,  II,  643,  20),  yi^fôi 

(ait,)*;  sur  ce  génitif,  on  a  formé  le  nominatif  yr.f  (dor.),  ytif  (ion.- 
att.).  D'autre  part,  le  locatif  pluriel  ytfii-ai  aboutissant  à  y^tfti  (cf.  ci- 
dessus,  §  314,  2°),  il  s'en  est  dégagé  un  radical  ytf-,  sur  lequel  on  a 
formé  ytfôi;  (Hou.,  et  ïambographes),  yifo.  (inscr.  crét.,  cf.  Bull,  de 
coi-map.  hell.,  III,  293).  y/f<ii  (Amst.,  Guèpei,  1193),  et  auquel  il  faut  Vrai- 
semblablement rattacher  aussi  le  nominatif  yi^^  de  Timocréon^. 


I.  L«  ruriBH  )Mtf  (<>«f.  [d'B|iriï  In  SchnI.  in  Vit..  UX,  117;  tt  EutTAim.  p.  Il  74,  !0].i^(. 
[d'iprteleiincr.,  c[.  Him»,  Dial..  I,  iii],  l'ea.  [cf.  A»cu<m,  fe.,a;  Uiwhiok,  il,  glJ.nouD.  a», 
irf.  PuTV,  Timir,  30.  c;  Crufjrk.  te»,  e],  i/w.  uifiii^  [<l'ip'^>«>nKr'  do  Cilchédvo  cL  de  Corcin]}. 
et  |«ii|f  (dur.  iRwre  [d'aprti  Ici  Ubki  d'Utracl^j)  Hippownl  unniHiiiniiUr*|uv(.  qu'un  ptnl  eipliqim 
comm  on  >  itài  icpSUC'  ei-<)«"»,  S  3!i3.  Rii.  t.  U  rorme  tUcnnc  |M^;  (Couiti.  I  Mt.  13)  «t 
dm  à  t'inaloglD  :  le  ripporl  [tiivii;  :  Zt,vJ(  ■  fait  iliblir  le  rippiiH  Zïùc  :  |uû(  {et.  SnutBx, 
ZefUeArr/ldeKubn,  I.  SXIX,  ti,  làft  fit  G.  )twtm»,Grieth.  Gramm..  3-M..  |3li,p.  tOf). 

î.  L'icéiuiiir  pluriel  yiva;  [AnaoL.  Pjl..  Vn.  S4S)  nipposa  une  d^linaiHHi  posl^rieure,  -/y,v, 
-fitii,  elc.  [lur  itotiiTi».  ni>i[iivo(.  cf.  ei-dma»,  S  in,  !•). 

'  I.  CoiiDiieiccpUoD*,ilhulugi»IeriDuintp[T|p;(ALCiiAX  d'apr^l  £'V»'- V..  p.  «US,  S4,  cf.  Ht». 
EiD,  II,  p.  %âi,  30)  et  SàXaeclËTiisiiiHBTiAKci.  p.  5ÏI.  3).  Four  |tdixBp(,  to;.  ci-doiui.  S  357, 
K».  V,  cl  pour  tâiMipE ,  ei-deMm,  g  3Si,  3'.  Bii.  U.  Eufln.  pour  [lafiup  ;  (fr*l),  '"î.  ci-dHou», 
5  3»1,  Ru.lV. 

ï4vtl>.  Aâxwvif,  BtiiïH..  ircid.  çSt.puv  [Cahj 

|d'»pri«  les  gnmaurieiii].  de).  Taj.  Mr  x'fp-  ''•tn«»'cei'i  iftutnnfi  ae  budd.  i.  iiii 
Uomin,  Gritck.Dial.,  I,  Ut;  11,  33t;  Sounii.  Jn;etfer /:  inile^ni.  £pnicA-iinif  Jhirftinii 
l,il,eiI«ipirG.  HiTu,  GWeeA.  CnMni..  3- id..  S  SS  (p.  lit);  cr.  $3l8<p.  4I(). 

S.  Li  Oeikin  dlique  ][ï(p.  ^lEpa.  JKP'^t-  Z^'P^  îfiEpiC*  ï<CP>t'  ^iipuiv.  ïdpi.  noolre 
forme  ^itp-  ■  tté  prise  indAmeiit  punr  K  railinl.  sêiili.  Le  dtlif  pluriel  y^ep al  cl  lé  gruilif-di 
-/fpoEv  roql  eiceptioB. 


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GRAMMAIRE  COMPARÉE  DU  GREC  ET  DU  LATIN. 


360.— Nominattr  caractérisé  par  -8.~  En  latin,  comme  en 
grec,  la  désinence  Au  nominatif  singulier  dans  les  radicaux  à  consonne 
est  souvent  -s  pour  le  masculin  et  pour  le  féminin. 
Ex,  :  prîncep-S,  premier. 

dux  (p.  duc-s),  guide,  chef. 

Mais  le  neutre  est  caractérisé  par  l'absence  de  toute  désinence. 
Ex.  :  lac  (p.  lac-t),    laii.  marmor,  marbre. 


Beharque.  —  Dans  les  radicaux  d'a4jectirs  el  de  participes  présents  en  -ttt-,  le  latin  a 
assimilé  le  nominaiit  neutre  au  nominatif  masculin-féminin. 
Ex.  :  pnideni,  ugr,  ^tM-.  I«r«iu,  portuii,  «ic. 

361.  —  Dans  les  noms  masculins  et  féminins,  la  rencontre  de  la 
désinence  -s  avec  la  consonne  finale  du  radical,  amène  ordinairement 
certaines  modiRcations  dans  la  forme  du  mot. 

1°  Dans  les  mots  dont  le  radical  se  termine  par  une  gutturale,  la 
gutturale  combinée  avec  la  désinence  -8  forme  un  -x. 
Ex.  :  Yox  (ffên.  Toc-is),  voix  ;  lex  {gén.  leg-is),  loi,  etc. 

2°  Dans  les  mots  dont  le  radical  est  terminé  par  une  dentale,  la 
dentale  s'assimile  à  s,  puis  le  groupe  -88  se  réduit  k  s. 

Ex.  :  pietâfl*  (p.  'pielâC-s,  'pietas-s).  pim. 

ségés  (p.  'segël-s,  'segei-s),  moisson. 

TÎrtuS  {p.  'drtUl'S,  'i-irlut-s),  vertu. 

mercës  (p.  ' mercfid-x,  'merces-s),  salairr. 

lapis  (p.  'lapïd-s,  'lajih-s).  j-ùTn-. 

Remarques.  —  1.  Dans  les  mots  dont  Ip  radical  ost  terminé  par  une  dentale.  In 
voyelle  pré-désinentielle  n'est  allongée  (après  réduction  rie  -si-  à  -«-)  que  dans  les  mots 
monosyllabiques  (tAi).  Quant  aux  mots  en  -iâs,  eonimc  abiéi,  arifli  et  puiél,  l'alion- 
);emeni  est  dA  &  l'analogie  des  mois  en  -fil.  -ëtis,  comme  raqnifit. 


1.  Nul»  mToni  cra  bieD  taire  d'sipoKr  i  pirt  l«  fiiU  propm  >u  latin,  pour  iritcr  laut»  eoafuHon: 
b  il  «>t  ûé  dg  h  r«parlsr  tut  p*r>gnptin  oiï  II  est  Inilj  d«  rarma  correspondaDtn  propm  m  gtte. 
î.  Lci  redlciui  Mirinti  «Il  une  Inngne  à  U  BB*t«  :  nep4t-,  lOCnplât- .  platit-  (cl  l«i  radicani  m 
t-,  rf.  dr>r.  -T&T-).  «irtnt-  (Tt  In  ridicim  rn  -tût  ).  nflrcëd-,  CDltSd-,  palttd-.  QiwlqDiH 
limai  en  -Ut-  fl  oii  -tût-  »  prfwnifiil  auwi  K«n  li  firme  -tali-,  -lUtî  -,  r1',.ii  d«  gfml.t,  pluriH 

nmr  ciTÎtBtniii  c  ciTitalinin,  ric. 


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DËCLiNAISON  NOMINALE.  «S 

II.  Le  SDbsUntit  miles,  «idii,  est  pour  'miless,  de  *aiil-*t-s;  de  mStne  pedes,  qui 
n  k  pied,  ruUuin,  est  pour  'psdess,  de  'ped-eVs. 

Aux  cas  autres  que  le  nominatif,  l'e  du  suDixe,  étant  alone,  permute  en  1. 
Ex-  :  Ace.  mil-ilr^iD,  g^n.  mil-it-û,  eic 
C'est  un  phénomène  semblable  qui  se  produit  dans  des  mots  comme  : 
cnlsba      {gin.  cnlib-ii],     céiilMiurr. 
princsp-i  (^^n.  princip-ii),  pnniîn'. 

Le  mol  utoepa,  qui  est  formé  comme  priacepa,  devrait  avoir  aux  ras  autres  que 
le  nominaiif,  un  radical  ancip-.  Ce  radical  n'existe  pas.  Le  mol  se  décline  comme  si 
le  nominatif  était   aucipe*,  forme  qui  se  rencontre  dans  Piaute,  Rudent,  115S.  CT. 

Cbahisius  (88,  2;  120,  14)  et  Priscien  (Vl!,i6). 

III.  Pour  les  adjectifs  e(  i>articipes  en  -eoa,  voj.  ci-aprés,  3*,  Rrh. 

3*  Dans  les  mots  dont  le  radical  est  terminé  par  une  dentale 
précédée  de  D,  la  dentale  disparaît. 

Ex.  :  Stan-S   (p.    'tla-nt-s),   se  tenant. 
den-S    (p.    *rf-n/-î'),    dent. 
Bmaboue.  —  L'analogie  deces  moisaentralné  le  latin  à  former  des  participes  comme  : 
amans,  uirani,  delens,  déinUsui,  ler«iu,  porUnt,  andieni,  «couuni. 

En  grec,  on  a  vu  (ci-dessus,  S  3S6]  que  les  participes  appartenant  à  la  même  cal^orie 
sont  simplement  caractérisés  par  l'allongement. 
El.  :  çépwv  (pour  *^if-o-vT). 

Ce  qui  prouve  que  dans  un  mot  comme  lerens,  le  groupe  Qnal  -m  n'est  pas  primitif, 
c'est  que,  s'il  l'eût  été,  il  n'aurait  pas  pu  subsister.  En  effet,  en  pareil  cas,  D  tombe 
toujours  ei  la  voyelle  qui  précède  est  allongée  par  compensation. 

Ex.  :('roiin-9),  roiïa;  ('equSn-e),  equda;  (*maiiâD-s),  manQi. 

4°  Dans  les  mots  dont  le  radical  est  terminé  par  une  nasale,  la 
nasale  disparaît  quelquefois  avec  allongement  compensatoire. 
Ex.  :  saDgnl6  (  pour  sangnin-s). 

Rbhahql'E.  —  Toutefois,  il  faut  remarquer  que  les  exemples  de  Lucrèce  (IV,  IDil), 
de  Virgile,  d'Ovide,  et  de  Lucain  qu'on  alloue  pour  justifier  celle  explication  du  nomi- 
natif languit  ne  prouvent  pas  grend'chose. 

En  effet,  Il  est  bien  vrai  que  dans  ces  passages  -ï»  est  long,  mais  c'est  toujours  au 
temps  fort*. 

362.  —  Nominatir  à  allongremcnt.  —  Comme  en  grec,  beaucoup 
de  substantifs  dont  le  radical  est  terminé  par  une  consonne  ont  un 
nominatif  caractérisé  par  l'allongement  de  la  finale, 

I.  D*  la  ruina  ed  (mugM).  wu  u  Forme  rUoile.  le  nlllie  -al  Mul  nn  nlBie  priniire. 
1.  reaMIn  le  usminatir  saitgnil  e>t-il  lonl  limpIniinU  uiw  rornitUnB  DOuTelle,  l'il  «*l  irai  que  le 
noi  arcliaTqut  (aUQUan  linil  Un  ciiniid^rf  comniF  la  lome  primiliTe  {cl.  en  grée  JiJkf  1;  en  regard  de 


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!C0  r.HAMXAlKK  rOMPAKËE  Dl   GltEC  ET   IHl  UT)N. 

1°  Dans  presque   tous    les   radicaux  en   nnsale    le    nominatif   est 
caractérisé  par  railongement.  C'est  absolument  certain  pour 
les  radicaux  en  -on-. 
Ex.  :  leô,        lion  {gén.  leon-is], 

sermd,  conversation  [gén.  sermOD-is),  etc. 
Et  l'on  remarquera  de  plus  ici  qu'au  nominatif  le  -n  final  n'existe 
pas.  Sur  ce  point,  le  latin  se  sépare  encore  du  grec,  qui  conser\'e 
la  nasale. 

Ex.  :  X'J{i)V,  rhicn;  £x|ji.<i>v,  enrlumn  ^rf.  ci-dessus,  3  3o."i,  1°). 
Il  est  difficile  de  donner  l'explication  de  ce  phénomène'.  Remar- 
quons toutefois  que  ceci  parait  f-tre  une  tendance  propre  au  latin, 
puisque  dans  les  mots  grecs  en  uv  (gén.  umo;)  qui  sont  latinisés,  le  v 
ne  laisse  pas  de  trace  icf.  ApoUo,  Zeno,  Harpago). 

Rehahoues.  —  ].  Le  substanlir  hienu  piùsenle  une  anomalie  au  nominalif  :  si  l'on 
compare  le  tspe  grec  corresponde! nt,  /iuiv  i~--  *  /iiuu.),  on  voit  qje  l's  de  hian-a  est 
dû  à  l'analogie  des  radicaux  terminus  par  -■  au  nominatif. 

Démarquons  de  plus,  que  phonOtîqucnjcnt  hiems  aurait  dû  aboutir  à  *hieu$,  '  hiei 
[ci-dessus,  |g  237,  S";  211,2°,  b)  ;  1o  maintien  de  m  est  dû  à  l'analogie  des  cas  obliques. 

II.  Les  mots  en  -4  '-on)  pnïsenlenl  pour  la  plupart  aux  cas  autres  que  le  nominatif 
des  altérations  de  radical  qui  s'expliquent  aisément*.  Ainsi  pour  caro,  cluiir,  ei  pour 

homo,  bomine. 

lA  déclinaison  de  car»  (radical  car-on-)  devrait  être  : 
Ace.  *caron-emou*car«D-em,  dut.  car-ni,  gfn.  carn-ii. 


Nom.  'hemo  ;cr.  nemop.  *ii«-bemo),  ^^ri. 'bamenos,  i/ii/. 'hemanei,  ace.  hamo- 
nem  (cf.  Paul,  es  Pest.,  p.  100,  51  Mais  l'analogie  des  formes  fléchies  bomiaiB  (de 
'hemenni)  et  bomini  (de  'hemenei.  a  détermina  le  changement  de  homonam 
(p.  *  hamonem)  en  bominem  il  une  époque  où  d'ailleurs  le  nominatif  était  depuis  long- 
temps devenu  homo  scus  l'influence  de  l'O  qui  avait  remplacé  l'a  dans  les  formes  fléchies 
de  la  racine. 

111.  Les  substantifs  en  -do,  -go  et  -tndo  ont  la  forme  fuible  à  tous  les  ras. 

Au  contraire,  les  noms  propres  en  ô  et  quelques  noms  communs  ont  la  forme  forte 
il  tous  les  cas  (cf.  Turbo,  gén.  Turbonii  [à  cAlé  de  tnrbo,  turblnfs),  ninbo,  gén. 
nnboDii,  ctr.)^ 

2'  Les  radicaux  en  -en-  sont  très  rares  en  latin.  Le  mot  lien,  rate 
{gm.  liénis),  est  le  seul  qui  ait  conservé  l'allongement  du 
nominatif. 

I .  H.  UcDrjr  dil  qDO  lo  lilia  piriil  rciir^uiilcr  un  tltt  plus  iirimllif  circgre  (quo  le  grtc)  du  noininatir 
indo-«urapf«i.  Le  irii  nominatif  KTiil  'ax)iwrl  l'il  icrall  rt\eaa  i  U  Bntlt  pir  ualogte  de  u  pr«irnce 
■ui  eu  obliqiKt  (fi^cjf.  tic,  p.  lis.  n.  I).  Plaa  biul  p.  ST.  Il  tit  pliu  ■fârmalir.  CtH  l«  t)rp«  bOmO 
qui.  d'^irit  lui.  reSMo  Adèlcmnil  l'incicn  nnnilDilir  iDda-europ^m. 

t.  a.  1.  ScHisT,  ZtiUthrip  d*  KuliD,  (.  ÏXllI,  p.  Hi7. 

ï.  Sur  1«  nom)  de  penoDoe  en  -fi,  Onia.  tôt.  Fitm,  Artkie  de  WnlTIlin,  t.  5e  »in.\  V.  Hini. 


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DÉCLINAISON   NOMINALE.  SffJ 

Les  autres  l'ont  perdu,  probablement  par  analoftie  avec  le  nomi- 
natif des  noms  neutres. 
Ex.  :  pectén,  peigne  {^én.  pectinis),  eir. 
Les  mots  en  -6  (-on)  eux-mêmes  ont  fini  par  abréger  la  finale,  mais 
ce  phénomène   est   dA  k  l'action   des  pot;tes.  Abré(;é  d'abord  dans 
des  mots  de  forme  ïambique  comme  hdmô,  léo,  etc.,  en  vertu  de 
la  loi  des  mots  ou  groupes  ïambiques,  ou  dans  des  mots  de  forme 
crétique  (méntifi,   Fdllïd,   etc.),  qui,   comme  tels,   ne  pouvaient  pas 
entrer  dans  des  vers  hexamètres',  l'ô  final  finit,  sous  l'empire,  par  être 
communément  prononcé  bref,  et,  au  quatrième  siècle,  le  grammai- 
rien Diomède  dit  qu'il  est  ridicule  de  prononcer  6*. 

3°  Dans  les  radicaux  terminés  par  un  -r,  l'allongement  qui  devait 

exister  primitivement  au  nominatif  a  disparu  en  latin,  parce 

que  le  latin  a  pour  loi  d'abréger  les  finales  en  -r.  Seuls  les 

monosyllabes  (ex.  par,  fur)  ont  consené  cet  allongement. 

Mais  il  reste  des  exemples  de  la  quantité  primitive   chez  Plaute 

(cf.  \V.  LiMisAY,  Ihc  Latin  language,  p.  ïll,  2';, 

Quant  à  domitAr  chez  Virgile  En.,  xil.  :>~>o;,  comme  la  syllabe  -tor  est 
au  temps  fort,  l'exemple  ne  prouve  rien.  Enfin  patér  al'e  bref  partout. 

i"  Les  radicaux  terminés  par  un  1,  sont  peu  nombreux,  mais 
intéressants  :  comme  1  final  abrège  la  voyelle  qui  précède, 
il  n'y  a  plus  aucune  trace  de  la  forme  primitive  du  nominatif. 
Seul  le  monosyllabe  adl,  soleil,  semble  la  rappeler,  mais  ce 
n'est  qu'une  apparence  :  la  longue  s'explique  par  la  forme 
primitive  du  mot  (cf.  ci-dessus,  §  233,  Rbh.  II,  2",  p.  143). 

Beharole.  —  La  forme  grecque  éiX;  autorise  peut-iUrc  â  rrsllluer  pour  le  latin  lal, 
wl,  la  série  suivante  * lala,  ' >all  [d.  ci-(ti>ssiis,  S  306,  i"  y,  p.  2IJ),  d'où  Ml. 

S"  Tous  les  radicaux  à  finale  s  ont  ou  ont  eu  un  nominatif  caracté- 
risé par  l'allongement.  Ce  sont  : 
a)  Les  noms  masculins  ou  féminins  en  -os-,  -es-, 

Ex.:  ilôs,       flcar.  Bedfi8(cf.  gr.  ïSoî),  si6ge. 

mô8,     cQuiumf.  plebës  (cf.  gr.  nV/.Oot?),  peuple. 

rÔS,  ros<:e.  pabèB  {cî.lui:avtxiit>i,  ZcilickrifldeKutia, 

hoDÔB,  honneur.  t.  X\X,  486  sqq.). 

arbÔS,  nrbre,  odfis  (cf.  gr.  al6o;),  édiltre. 

etc.  moles  (cf.  moles-tus),  masse. 

ItEHAnoiiEs.  —  I.  I.es  noms  comme  G«r«s*,  honoi,  pnlTii,  dont  le  nominatif  est 

I.  Oa  IrOD»  hamd  (Pui.-i>.  Linici);  1«6,  i  VtpouM  cIusHiog;  mentid  (Un.,  5<>f.,  I,  i.  91); 

OTidt  fB[ii<ii«  Pollii.  Ha*l,  Cnrïô,  mi»  lun  nemô  {Uei..  xv.  doo). 

1.  Voj.  LmuiT,  lA;  Lalln  laitgun/it.  p.  iDT  «(. 

1.  OB|>«n»qae  CarSI  («iinine  Tenni]  àtùl  primiLimMBl  un  nooi  abslrtil  untgrareditinnln^. 


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GRAMHArRE  COMPARÉE  OU  GfiEC  ET  DU  UTIN. 


Ei.:Ceres,  gén.  Cerer-ia. 
honoi,  gén.  hoDor-il. 
pnlTia,    gén.  pulver-û. 

11.  Peur  les  noms  en  -o>,  il  est  nrrivé  que  les  autres  cas  ont  réagi  sur  le  nominatif, 
si  bien  que  la  lerminnlson  en  -OS  s'est  ordinairemenl  changée  en  -or. 

Les  monosyllabes  moi,  cauiunr,  Qoi,  ncur.  ros,  ntte,  sont  restés  sans  changement 
au  nomjnatir;  il  en  est  de  même  de  lepoi,  KTi«,  agHoimi,  Quant  à  bonoi,  houinir,  il 
semble  bien  qu'ù  l'époque  classique  il  soit  plus  employé  que  honor'. 

Mais  les  autres  mots  comme  coloi,  couleur.  laboi,  fsligue,  Invail,  odoi,  pwtnin,  etc.,  ne 
Be  rencontrent  plus  qu'à  l'époque  archaïque. 

Enlln  arbos,  ttbtr.  est  poétique. 

b)  Les  comparatifs  comme  major,  melior,  etc.,  dans  lesquels  le 

nominatir  primitif 'mo/os  a  été  refait  d'après  l'analogie  des 
cas  obIii|ues  (cf.  majorem  p.  '  majosem,  ci-dessus,  g  308,  \*, 
p.  219). 

c)  Les  adjectifs  en  -er  {-ea)  comme  degener  (cf.  gr.  tùyfVTiç)  dans 

lesquels  le  nominatif  primitif  ' degenes  a  été  refait  sur  les  cas 
obliques  (cf.  degeseris  p. 'r/et/efieiù,  etc.). 

Rbharoue.  —  [)ans  ces  adjectifs  en  -er  comme  dans  les  compariitifs  en  ~or,  la  finale 
s'est  abrégée  pour  In  même  raison  que  dans  patfr  (cf  ci-dessus,  g  362,  Z'''. 

d)  Les  substantifs  en  -ijs  (gén.  -eris),  comme  cinis,  pnlvis  et  Tomis. 

Reuaroue.  —  Li  Itnalc  de  ces  substaiilirs  a  àti  s'abréger  aa  nominatif  par  analogie 
avec  les  nominatifs  des  radicaux  en  -i,  mais  on  trouve  encore  pulTÎB  dans  Ennius  (cité 
par  NoNius,  p.  Sn)  et  dans  Vinciu!  {En. ,  1,  t18). 

Sur  le  changement  de  ï  en  e  au\  cas  obliques,  vov.  ci-dessus,  S  (t1,  Reh.  1, 
1-,    p.   87. 

%2.  —  nominatif  des  radicanx  ad  -i-,  en  -u-  et  en  diphtongue 
en  grec  et  en  latinV 

363.—  Nomiaatir  singulier  des  radicaux  en  -i-.  —  b]n  grec 
comme  en  latin,  les  radicaux  en  -i-  ont  un  nominatif  sigmalique. 

Ex.  :  Itôil-î,   ville;  avi-S,  nise.-iu,  etc. 

Mais,  au  point  do  vue  de  la  déclinaison,  il  faut  distinguer  ceux  qui 
sont  en  -î-  long  et  ceux  qui  sont  en  -l-  bref.  Les  premiers  gardent  -h 
à  tous  les  cas,  si  ce  n'est  que  la  longue  s'abroge  devant  les  désinences 


hm 

lOBKlit  encore  1 

lur  le  mcnuinri 

•ld'*ncjrc(n.  ÎO). 

..  N.c.  Lot.  F„rr 

r.«.fcAi^,  1.  10 

lulviott  Inrornndu 

lir<^  i>n^  «Ire  court 

«lé  U  eu  pour  1o  no 

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DËCLINAiSON  NOMINALE.  969 

commençant  par  une  voyelle  ;  les  seconds  ont  une  forme  plus  pleine 
(et/-)  devant  les  désinences  commençant  par  une  voyelle. 

Ex.  :  '7co>(y-,  'avey,  elc. 

Rbh^roues.  —  1.  En  grec  et  en  latin  le  radical  en  -i-  long  ne  se  rencontre  réelle- 
ment' que  dans  un  mot,  ïç  icf.  i-fi)i  Tî-i*. 

II.  [I  y  a  eu  en  grec